Réflexions martiales d’un Hypnofighter #426 : Inviter un plus gradé

J’ai vu ce matin sur un réseau social que Rayron Gracie avait fait une vidéo sur les invitations lancées par les ceintures les moins gradées à l’intention des plus gradées. Il y a quelques semaines, j’avais écouté le point de vue d’un ami, Olivier Millier, sur le sujet. Nous savons que c’est une question qui reste sans réponse universelle.

Pour ma part, les moins gradés peuvent inviter les ceintures noires, à l’exception des jeunes ceintures blanches. Avec le temps, je me suis aperçu que ceux qui blessent le plus restent les moins gradés. C’est « normal » dans le sens où ils se mettent la pression en combattant un gradé ; ils veulent montrer leurs compétences, mais en même temps, ils n’ont pas la conscience de tous les éléments, comme certains angles.

Ce qui fait qu’ils vont exploser, parfois ne pas taper quand le gradé les tient en soumission, et vont tenter de donner leur vie. C’est là que l’on va se retrouver avec des réponses de débutant, c’est-à-dire assez « sales » et en mode survie, où il est possible qu’ils se mettent dans une posture encore pire que celle où ils étaient quelques instants plus tôt.

Quant au gradé, il fait attention à ce qui se passe sans mettre une grosse pression pour que le débutant puisse s’exprimer. Mais du coup, une attention se porte à la fois sur son propre jeu et sur les réponses confuses de son jeune opposant, ce qui entraîne parfois des percussions, des arcades qui s’ouvrent, des bleus au visage ou diverses contusions.

Avec le temps, j’ai décidé que les ceintures blanches ne pouvaient pas inviter les ceintures noires, mais devaient faire leurs gammes pendant quelque temps avec des grades similaires ou des ceintures bleues. C’est peut-être frustrant pour eux, mais je préfère éviter des blessures absurdes qui mettraient les moteurs de l’académie de côté. En effet, tout le groupe perdrait les compétences et l’expérience des gradés s’ils étaient blessés.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One,
Pank
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Hypnofighter Martial Reflections #426: Inviting a Higher Belt

This morning, I saw on a social network that Rayron Gracie had made a video about invitations from lower-belt practitioners to higher-belt ones. A few weeks ago, I had listened to a friend, Olivier Millier, and his point of view on the subject, and we know that this is a question that remains without a common answer.

For my part, lower-belt practitioners can invite black belts, with the exception of young white belts. Over time, I’ve noticed that those who cause the most injuries are still the lower-belt practitioners. It’s « normal » in the sense that they put pressure on themselves when fighting a higher belt; they want to show their skills, but at the same time, they are not aware of all the elements, such as certain angles.

This means that they will explode, sometimes not tapping when the higher belt holds them in a submission, and will try to fight with all their might. That’s when we’ll find ourselves with beginner-level responses, which are quite « sloppy » and in survival mode, where it’s possible for them to get into an even worse position than the one they were in just a few moments earlier.

As for the higher belt, they are careful about what is happening without putting a lot of pressure, so that the beginner can express themselves. But as a result, they have to pay attention both to their own game and to the confusing responses of their young opponent, which sometimes leads to impacts, split eyebrows, bruises on the face, or various contusions.

Over time, I decided that white belts could not invite black belts but had to practice for a while with similar grades or blue belts. This may be frustrating for them, but I prefer to avoid absurd injuries that would put the academy’s engines out of action. Indeed, the whole group would lose the skills and experience of the higher belts if they were injured.

Take what is good and right for you.
Be One,
Pank
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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #409 : Le Respect dans les Arts Martiaux

Ce texte explore la notion de respect dans les arts martiaux, distinguant le respect des codes et systèmes du respect interpersonnel. L'auteur, un "Hypnofighter", argumente que dans le contexte du dojo ou de la salle de combat, le respect n'est pas automatique mais se gagne par l'implication, la performance et la capacité à relever les défis, notamment face aux "anciens". Il souligne que l'expérience passée ne suffit pas toujours à imposer le respect sans une confrontation réelle ou une démonstration de valeur actuelle.

Il y a quelques jours, sur mes Instantanés, je parlais de respect. Surtout du respect des systèmes et des codes régissant les espaces communs. Mais une chose qui, pour moi, n’est pas automatique, c’est le respect de l’autre en tant qu’individu.

Cela peut ne pas correspondre à ce que nos arts martiaux nous inculquent. Cependant, dans le cadre encore plus précis de la salle ou du dojo, le respect s’impose ou se gagne.

Hier, en discutant de cela avec des champions de Muay Thaï et de MMA, et plus précisément sur le respect des jeunes (dans la notion de temps de pratique) vis-à-vis des anciens.

Pour moi, je comprends la notion de « non-considération » initiale. Oui, certains ont une vie au dojo, mais cela, à part parfois leur ceinture et leurs degrés, ne signifie rien pour des personnes qui évaluent le niveau aux combats.

Quand un « jeune » veut écraser un plus ancien, c’est à ce dernier de le remettre à sa place. Et s’il n’y parvient parfois pas, le simple fait d’avoir mené une bonne « guerre » impose un respect.

Respecter une personne pour son passé est socialement valide ; on me dit « cet homme a combattu là » ou « s’entraîne depuis 50 ans », je valide le récit, mais interpersonnellement, si ma chair ne ressent pas les faits, je peux m’abstenir de respecter.

De même, quand des jeunes commencent, je n’ai pas de respect pour l’individu au départ ; je suis neutre. C’est à lui, avec sa présence, son implication, son avancée, de me donner l’envie de le faire passer dans mes critères intérieurs au « badge de respect ».

Nous faisons des sports de force, les histoires et les « on-dit » n’ont pas leur place, et il est normal que les jeunes défient et surtout qu’ils nous battent tous. Laissant peut-être à leurs yeux une envie de respecter, ne serait-ce que pour l’opposition que l’ancien aura pu lui offrir…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #409: Respect

A few days ago, on my Snapshots, I was talking about respect. Especially about systems, the codes of common spaces. But one thing that for me is not automatic is respect for others as individuals.

This may not correspond to what our martial arts instill in us. However, in the even more specific context of the gym or dojo, respect is imposed or earned.

Yesterday, discussing this with Muay Thai and MMA champions, and more precisely about the respect of young people (in terms of practice time) towards elders.

For me, I understand the notion of initial « non-consideration. » Yes, some guys have a life at the dojo, but that, apart from sometimes their belt and degrees, means nothing to people who judge skill by combat.

When a « youngster » wants to crush an elder, it’s up to the latter to put him in his place. And if he sometimes fails, the mere fact of having waged a good « war » commands respect.

Respecting a person for their past is socially valid; I’m told « this man fought there » or « has been training for 50 years, » I validate the story, but interpersonally, if my gut doesn’t feel it in practice, I can refrain from respecting.

Similarly, when young people start, I don’t initially have respect for the individual; I am neutral. It’s up to them, with their presence, their involvement, their progress, to make me want to grant them the « respect badge » according to my internal criteria.

We practice strength sports; stories and hearsay have no place, and it’s normal for young people to challenge and, above all, for them to beat us all. Perhaps leaving in their eyes a desire to respect, if only for the opposition the elder may have offered them…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #405 : Un art martial sans combat

Il y a une recherche chez certains de ne jamais faire de combats. Un peu comme si la seule chose à faire était de répéter la technique, à l’instar du fit boxing ou d’autres formes de body karaté. L’absence de combat existe aussi dans le Jiujitsu, notamment avec les Machado qui avaient développé une évolution martiale sans randoris.

Pour moi, c’est une énorme injonction contradictoire. Sachant que je limite les arts martiaux, dans un premier temps, à nous faire combattre, à nous opposer pugilistiquement parlant à un autre individu. Venir dans une salle de sport de combat pour faire du fitness me semble étrange.

On voit bien que les styles qui n’ont pas de randori ou de sparring sont factuellement moins efficaces et donc utiles que ceux qui habituent à l’opposition et à l’adaptation, en plus de la gestion des différents stress qui existent. Même les styles plus orientés self-défense, comme le Krav Maga, font des combats boxés et en opposition pour habituer leurs pratiquants.

Faire un système qui, à aucun moment, n’entraîne à l’opposition – une démarche où l’autre veut te broyer, pas sur une frappe ou un mouvement, mais sur des séries, sur un désir réel de toucher et de ne pas être touché, de t’arracher un bras ou de t’étrangler – apportera certes un bien-être physique, mais il ne faut pas considérer que c’est un sport martial.

Le combat est la base de nos disciplines. Plus on limite les impacts, les règles, plus on peut facilement s’illusionner sur l’efficience des techniques. Sans même parler de l’énorme fossé entre les salles et les compétitions où l’autre ne cherche que ton mal, avec certes un cadre sécurisé mais où les KO ou les blessures sont acceptés.

Sans combat, nous ne faisons que du fitness ou du HIIT ; c’est autre chose, mais pas un chemin pugilistique.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #405: A Martial Art Without Combat

Some people seek to never engage in combat. It’s as if the only thing to do is to repeat techniques, similar to fit boxing or other forms of body karate. The The absence of combat also exists in Jiujitsu, notably with the Machado family who had developed a martial evolution without randoris.

For me, this is a huge contradictory injunction. Knowing that I primarily define martial arts as making us fight, as opposing another individual in a pugilistic sense. Coming to a combat sports gym just for fitness seems strange to me.

It is clear that styles without randori or sparring are factually less effective and therefore less useful than those that accustom practitioners to opposition and adaptation, in addition to managing various existing stresses. Even more self-defense-oriented styles, like Krav Maga, incorporate boxing and opposition drills to prepare their practitioners.

Creating a system that at no point trains for opposition – an approach where the other person wants to crush you, not with a single strike or movement, but with sequences, with a real desire to hit and not be hit, to tear off an arm or choke you – will certainly provide physical well-being, but it should not be considered a martial sport.

Combat is the foundation of our disciplines. The more we limit impacts and rules, the more easily we can delude ourselves about the efficiency of techniques. Not to mention the huge gap between gyms and competitions where the opponent only seeks to harm you, albeit within a secure framework where KOs or injuries are accepted.

Without combat, we are only doing fitness or HIIT; it’s something else, but not a pugilistic path.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #393 : Entrer en transe pendant les combats

Ce texte explore comment les états de transe peuvent optimiser les performances martiales en facilitant l’automatisation, la réduction des pensées parasites, et l’accès au flow, améliorant ainsi la fluidité et la précision dans les combats.

Les transes sont des états où le facteur de jugement diminue, permettant un lien plus intense entre le conscient, le subconscient et le corps. Le facteur de jugement est une notion qui oriente et colore nos pensées et comportements.

Une fois cette coloration disparue — comme par exemple l’hésitation à faire ou ne pas faire tel ou tel mouvement — des messages plus rapides et spontanés émergent de l’esprit et du corps. Cela ressemble à ce que la plupart des styles de combat décrivent comme l’intégration des techniques « dans le corps ».

On parle alors d’une automatisation qui fait gagner de précieuses fractions de seconde : celles qui peuvent déclencher un KO, une projection ou une soumission. Mais cet état initié par l’esprit est particulier, car il vise à réduire — voire éliminer — les pensées parasites. Il y a un gameplan, une stratégie prédéfinie, et la transe suit simplement cette feuille de route.

Le pilote de cette direction est soit le coach qui propose des suggestions pendant le combat, soit une part de soi-même, comme en auto-hypnose, qui délivre des orientations intuitives, que le corps suit sans perte de temps, sans peur, doute ni émotions parasites.

Entrer en transe peut parfois ouvrir un état de « flow », où tout semble plus fluide, plus juste — comme si le temps et l’espace se distordaient par moments (phénomène bien documenté en hypnose) — offrant alors une manière différente d’aborder le combat, avec des réponses plus précises et adaptées.

Il existe de nombreux moyens d’entrer en transe : via le Tai Chi, ou encore par la respiration rythmée comme dans certains styles de boxe. Chacun peut trouver la méthode qui lui convient pour déconnecter une partie de soi et focaliser toute son énergie sur une seule chose : combattre et exécuter ses techniques.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #393: Entering Trance During Fights

Trance states are moments when the judgment factor decreases, allowing a stronger connection between the conscious, the subconscious, and the body. The judgment factor is what gives direction and tone to our thoughts and behaviors.

Once that “coloration” fades — such as hesitation about whether or not to perform a certain move — faster and more spontaneous signals emerge from the mind and body. This is what many combat styles refer to as having techniques “embodied.”

It becomes an automation that saves time — those precious moments that can lead to a knockout, a throw, or a submission. Yet this trance state, initiated by the mind, differs slightly because its goal is to reduce or eliminate distracting thoughts. There is a game plan, a predefined strategy, and the trance merely follows it.

The one steering this direction can either be the coach offering suggestions during the fight, or a part of oneself — like in self-hypnosis — that intuitively guides actions. The body follows these directions without the delays caused by fear, doubt, or emotional interference.

Entering trance can also open the door to a state of “flow,” where everything seems more fluid and right — as if time and space bend momentarily (a well-known hypnotic effect) — allowing for a different approach to combat with more precise, effective responses.

There are many ways to enter trance: through Tai Chi, or via breathing methods used in boxing. Each fighter can find what suits them best to disconnect part of their conscious mind and focus solely on one thing: fighting and executing their techniques.

Take what feels good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #389 : À quel moment…

Je me demande toujours à quel moment le physique va reprendre sa place dominante dans les sports de combat. Nous avons tous vu des débutants très athlétiques qui, tant en boxe qu’en lutte, donnent du souci à des combattants avancés et techniquement à des années-lumière.

Dans le cas du BJJ, j’ai souvent vu des types très denses et explosifs parvenir, avec la compréhension de la posture, à empêcher l’application de techniques de gars bien plus gradés. Alors attention, en quelques mois, ils peuvent ne plus se faire soumettre ou renverser, mais ce n’est pas pour autant qu’ils passent une garde, renversent ou finalisent.

Le marqueur pour moi est ce moment où le BJJ, la luta ou même les boxes, ne parviennent plus à prouver que la technique supplante la force. La technique peut supplanter la force sans la moindre idée technique, mais dès qu’il y a une base, c’est très difficile.

On l’a vu avec des ceintures bleues ou violettes qui ne font que du sol pour le MMA, donc on ne peut pas dire, des BJJistes, empêcher des champions du monde comme Vieira de les soumettre, voire de les dominer, et pire encore, de les faire taper.

Pourquoi on ne se prend plus la tête à enseigner le sol aux combattants, mais juste à se défendre et sortir en explosant ou en utilisant leur physique ? Parce que le temps passé à se faire un corps fort, puissant et polyvalent supplante complètement, en termes de résultat, le même temps passé en techniques complexes.

La simplicité technique peut être le chemin le plus juste pour les combattants les plus athlétiques, pour empêcher et mettre en danger l’opposant. Et vous, à quel moment vous dites-vous : ma technique ne fonctionne pas, je ne suis pas assez lourd, puissant, explosif, jeune ou autre, face à cette force physique avec peu de technique ?

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One,
Pank
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Martial Reflections of an Hypnofighter #389: At what point…

I always wonder when the physical will regain its dominant place in combat sports. We have all seen very athletic beginners who, in both boxing and wrestling, give advanced fighters, technically light-years ahead, a hard time.

In the case of BJJ, I have often seen very dense and explosive guys manage, with an understanding of posture, to prevent the application of techniques from much higher-ranked guys. So be careful, in a few months, they may no longer be submitted or reversed, but that doesn’t mean they pass a guard, reverse, or finalize.

The marker for me is that moment when BJJ, luta, or even boxing, can no longer prove that technique supplants strength. Technique can supplant strength without the slightest technical idea, but as soon as there is a base, it is very difficult.

We’ve seen it with blue or purple belts who only do ground work for MMA, so we can’t say, BJJ practitioners, preventing world champions like Vieira from submitting them, even dominating them, and worse, making them tap out.

Why don’t we bother teaching ground work to fighters anymore, but just how to defend and get out by exploding or using their physicality? Because the time spent building a strong, powerful, and versatile body completely supplants, in terms of results, the same time spent on complex techniques.

Technical simplicity may be the fairest path for the most athletic fighters, to prevent and endanger the opponent. And you, at what point do you say to yourself: my technique doesn’t work, I’m not heavy, powerful, explosive, young or otherwise enough, against this physical strength with little technique?

Take what is good and right for you.
Be One,
Pank
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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #387 : Pourquoi combattre ?

Ce texte explore les motivations profondes du combat, contrastant la quête de suprématie et de reconnaissance typique des athlètes professionnels comme Kevin Jousset, avec une approche plus personnelle et intrinsèque. L'auteur exprime son amour pour l'acte de combattre lui-même, la gestion de la peur, l'expérimentation technique et le perfectionnement constant, reléguant la victoire ou la défaite au second plan. Il souligne la beauté des "némésis naturels" et la richesse imprévisible des confrontations, décrivant le combat comme une expérience de "flow" proche de la spiritualité, où l'échange et la vibration de l'esprit et du corps priment sur la pression du résultat.

J’écoutais l’interview de Kevin Jousset et il disait que c’était difficile pour lui de retourner au combat maintenant qu’il n’était plus à l’UFC, parce qu’il n’avait plus l’occasion de combattre les meilleurs. Il parlait de se prouver et de prouver aux autres sa valeur pugilistique. Et c’est là où je me dis que nous n’avons pas tous la même idée du combat.

Pour moi, un match est juste un moyen de me battre. J’aime juste cette sensation de combattre, cette peur, cette tentative de placer ce que j’ai en tête, et puis retourner peaufiner ou repenser complètement mes compétences et stratégies. Du coup, la victoire ou la défaite, tant qu’il n’y a pas de blessure, n’a aucune importance.

Je comprends néanmoins ce besoin de vaincre ceux considérés comme les plus forts. Ce qui m’a toujours étonné, c’est qu’il y a des némésis naturels à tout combattant, un style, un rythme, une façon d’aborder les matchs qui fait que même ces géants se font parfois battre par des personnes qui, sur le papier, n’avaient aucune chance.

C’est cette confrontation où il y a des tas de possibles qui est amusante, et puis tout simplement cette notion de frapper, esquiver ou encaisser, parvenir à imposer une lutte voire soumettre qui me donne, parfois, un flow. C’est rare, mais ça devient une expérience qui est proche d’une spiritualité.

Quand on aime juste « la bagarre », il n’y a pas besoin de préparation ou d’envie, la situation est suffisante à elle-même. Bien sûr, quand on n’a pas la pression liée à la recherche de victoire, ça reste juste un échange, avec parfois des victoires et parfois des défaites, mais un moment où le corps et l’esprit vibrent, dans une belle conversation pugilistique.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #387: Why Fight?

I was listening to Kevin Jousset’s interview, and he was saying that it’s difficult for him to go back to fighting now that he’s no longer in the UFC, because he no longer gets to fight the best. He spoke about proving himself and proving his pugilistic worth to others. And that’s where I realize that we don’t all have the same idea about fighting.

For me, a match is just a way to fight. I just love that feeling of fighting, that fear, that attempt to execute what I have in mind, and then going back to refine or completely rethink my skills and strategies. Therefore, victory or defeat, as long as there are no injuries, holds no importance.

Nevertheless, I understand this need to defeat those considered the strongest. What has always surprised me is that every fighter has natural nemeses—a style, a rhythm, a way of approaching matches that means even these giants are sometimes defeated by people who, on paper, had no chance.

It’s this confrontation with so many possibilities that’s fun, and then simply the notion of striking, dodging or absorbing, managing to impose a struggle, or even submitting, that sometimes gives me a flow. It’s rare, but it becomes an experience close to spirituality.

When you just love « the fight, » there’s no need for preparation or desire; the situation itself is enough. Of course, when there’s no pressure associated with seeking victory, it remains just an exchange, sometimes with wins and sometimes with losses, but a moment where body and mind vibrate in a beautiful pugilistic conversation.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #384 : Au-delà de la salle

Cet article explore les bienfaits des arts martiaux, allant au-delà de la simple pratique sportive. Il met en lumière comment l'implication physique et la discipline des dojos peuvent offrir des clés pour un mieux-être quotidien, une meilleure gestion du stress et un développement personnel. Malgré les critiques potentielles sur la violence ou les hiérarchies, l'auteur souligne l'esprit de tradition et la communauté soudée que l'on retrouve dans ces disciplines.

Ce que j’aime dans le sport, et plus particulièrement dans nos dojos, c’est la possibilité d’offrir à ceux qui viennent, jeunes et moins jeunes, des clés, au travers de l’implication physique, pour se sentir mieux au quotidien et même appliquer des attitudes, des réflexions, ou être capable de prendre du recul dans la vie.

Tous ces dojos de boxe, de judo, de MMA ou BJJ qui tentent d’inculquer une façon de vivre plus saine et plus juste. Bien sûr, il y a plein de défauts dans les salles, on peut aussi s’interroger sur le principe même du combat, de la violence ou des hiérarchies. Seulement, dans la plupart des salles, l’esprit n’a pas trop changé et même si on a des disciplines dites modernes, il y a comme une odeur de tradition, de dureté, de philosophie complètement désuète dans notre société.

Il est possible que pour certains, ces salles soient une sorte de relent rétrograde, pourtant, tous ceux qui se plient aux règles, à la dureté des entraînements y sont accueillis. Si au départ, nous ne sommes qu’un pratiquant, avec le temps et les années, nous devenons un membre reconnu d’une communauté.

Être et maintenir cette sensation et ces attitudes qui ont permis, jours après jours, du progrès dans le quotidien, dans d’autres circonstances, avec des stress complètement différents, offre la possibilité de voir que l’art martial nous a forgés, nous a offert une possibilité de développer des ressources.

Ça ne rend pas forcément chacun d’entre nous un meilleur homme ou une meilleure femme, par contre, nous pouvons, tout comme dans ce monde austère du combat, nous rendre compte que même si c’est souvent dur, il y a toujours un petit : “je peux encore avancer un peu”, qui peut changer notre rapport à la vie et aux autres.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Passion Combat

Martial Reflections of a Hypnofighter #384: Beyond the Dojo

What I love about sports, and especially in our dojos, is the possibility of offering those who come, young and old, keys, through physical involvement, to feel better in everyday life and even apply attitudes, reflections, or be able to take a step back in life.

All these boxing, judo, MMA or BJJ dojos that try to instill a healthier and fairer way of life. Of course, there are many flaws in the gyms, one can also question the very principle of combat, violence or hierarchies. However, in most gyms, the spirit has not changed too much and even if we have so-called modern disciplines, there is like a smell of tradition, of hardness, of philosophy completely outdated in our society.

It is possible that for some, these gyms are a kind of retrograde relic, yet, all those who submit to the rules, to the harshness of training are welcomed there. If at the start, we are only a practitioner, with time and the years, we become a recognized member of a community.

Being and maintaining this feeling and these attitudes which have allowed, day after day, progress in daily life, in other circumstances, with completely different stresses, offers the possibility of seeing that the martial art has forged us, has offered us a possibility of developing resources.

It does not necessarily make each of us a better man or a better woman, however, we can, just like in this austere world of combat, realize that even if it is often hard, there is always a little: « I can still move forward a little », which can change our relationship to life and others.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Passion Combat

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #382 : Être Prêt à l’Échec

Cet article explore l'importance de l'échec dans le parcours martial. Il met en lumière comment la résilience et la capacité à se relever après les défaites sont essentielles pour la croissance et le développement personnel du combattant. L'article souligne que chaque échec est une opportunité d'apprentissage et de remise en question, guidant le pratiquant vers sa propre voie dans les systèmes de combat.

Nous allons connaître des échecs dans notre cheminement martial. Nous n’allons pas toujours parvenir à exécuter les techniques, nous allons perdre des combats, parfois de grandes compétitions. Nous pouvons aussi être confrontés à l’échec physique, avec les blessures. Il est impossible d’aborder la vie, et encore moins le combat, sans prendre en compte la possibilité de ne pas y parvenir.

Et c’est sûrement ce qui nous enseigne le plus. C’est cette faculté que nous développons, la résilience, qui nous rend antifragiles. Cet élément qui, dans notre vie, nous montre que bien que nous ayons été tant de fois projetés, frappés et soumis, nous nous relevons pour reprendre l’entraînement.

Nous développons une capacité à vivre sous un stress qui nous fait commettre des erreurs, des luttes aussi avec notre ego qui, parfois trop présent dans cet acte humble qu’est l’affrontement physique, nous fait faire des fautes pouvant mener jusqu’à des traumatismes physiques ou psychologiques.

Nous sommes des combattants, nous pratiquons des styles de combat où l’autre est pleinement en opposition pour nous faire perdre, pour nous faire vivre parfois l’échec de manière répétée.

Et pourtant, en devenant de plus en plus experts dans l’art de la chute, ou plus précisément dans la capacité de briser les chutes, nous apprenons aussi à dépasser ce qui, au départ, nous affecte : nos incapacités, nos erreurs, nos défaites.

Puis nous nous relevons, parfois un peu agacés, attristés, mais toujours remotivés à tenter de faire mieux. Chaque randori, chaque kumité ou chaque match nous offre une expérience, une remise en question vers ce DO qui est le nôtre, et totalement personnel : notre voie dans notre vision des systèmes de combat.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #382: Being Ready to Fail

We will experience failures in our martial journey. We will not always succeed in executing techniques, we will lose fights, sometimes major competitions. We may also face physical failure, with injuries. It is impossible to approach life, let alone combat, without considering the possibility of failing.

And that is surely what teaches us the most. It is this faculty that we develop, resilience, that makes us antifragile. This element that, in our lives, shows us that although we have been thrown, hit, and submitted so many times, we get up to resume training.

We develop an ability to live under stress that makes us make mistakes, struggles also with our ego which, sometimes too present in this humble act that is physical confrontation, makes us make mistakes that can lead to physical or psychological trauma.

We are fighters, we practice fighting styles where the other is fully in opposition to make us lose, to make us experience failure repeatedly.

And yet, by becoming more and more experts in the art of falling, or more precisely in the ability to break falls, we also learn to overcome what initially affects us: our inabilities, our mistakes, our defeats.

Then we get up, sometimes a little annoyed, saddened, but always motivated to try to do better. Each randori, each kumite, or each match offers us an experience, a questioning towards this DO which is ours, and totally personal: our path in our vision of combat systems.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #380 : Engagement total

Cet article explore la notion d'engagement total dans les arts martiaux japonais comme le karaté et le judo, en contrastant avec une approche plus graduelle et persistante observée en luta et BJJ. L'auteur réfléchit sur sa propre préférence pour cette dernière, soulignant les différences d'état d'esprit et de styles de combat qui en découlent, et conclut sur l'importance de l'initiative dans les deux approches.

Il y a une logique qui est très présente dans les styles nippons, ce sont les notions d’engagement total. Que ce soit en karaté ou en judo, il est fréquent que nos senseis nous expliquent qu’il faille envoyer tout ce que l’on peut et ne pas s’arrêter quand on engage une technique. Que ce soit en frappe ou en projection, il y a cette recherche d’idéal, du mouvement parfait et unique.

Si j’aime cette idée, je pense être très mauvais à cela, ce qui fait que je rentre plus facilement dans la notion de « grinder », d’avancer pas à pas en pression si possible, mais pas forcément dans une notion de pureté technique mais un plein engagement de ne pas arrêter tant qu’il reste un peu d’espace de saisie ou de distance.

On voit beaucoup cette idée dans la luta et le BJJ où on va s’user à continuer dans une direction que nous avons en tête quitte à prendre un cm par cm. C’est un engagement qui n’est pas total dans la notion en one shot mais constant, qui ne cesse tant qu’il n’y a vraiment plus moyen de finir ce qui a été initié.

Cette différence d’engagement donne à la fois des états d’esprit et des façons de combattre différents. Il va y avoir d’un côté l’aspect brillant et propre et de l’autre l’idée du besogneux qui part avec l’idée que c’est possible que ça ne marche pas mais qu’il faut quand même s’y mettre.

En MMA, un Bellal a un peu cette façon que beaucoup de lutteurs proposent de faire avec ce qu’il peut saisir. En Jiu-Jitsu, on peut facilement commencer en étant dans l’engagement total avec la pureté de la technique, pour finir en chien de la casse qui mord le moindre cm de tissus qui dépasse en espérant passer un renversement ou mettre assez la pression pour passer la garde.

La chose commune qu’il faut garder en tête c’est qu’il faut initier. Qu’on y aille en y mettant toute son âme ou se dire ca va durer je vais “bourriner”, tout cela commence par une première action et une décision.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #380: Total Commitment

There’s a logic very present in Japanese styles, and that’s the notion of total commitment. Whether it’s in karate or judo, our senseis often explain that we must give it our all and not stop when we engage a technique. Whether it’s in striking or projection, there’s this pursuit of the ideal, the perfect and unique movement.

While I like this idea, I think I’m very bad at it, which makes me more easily enter into the notion of « grinder », of advancing step by step with pressure if possible, but not necessarily in a notion of technical purity but a full commitment not to stop as long as there is a little space for seizure or distance.

We see this idea a lot in luta and BJJ where we will wear ourselves out to continue in a direction that we have in mind even if it means taking it cm by cm. It’s a commitment that is not total in the one-shot notion but constant, which does not cease until there is really no way to finish what has been initiated.

This difference in commitment gives both states of mind and different ways of fighting. There will be on one side the brilliant and clean aspect and on the other the idea of the hard worker who starts with the idea that it is possible that it will not work but that it is still necessary to get down to it.

In MMA, a Bellal has a bit of this way that many wrestlers propose to do with what he can grab. In Jiu-Jitsu, one can easily start by being in total commitment with the purity of the technique, to finish as a mad dog who bites the slightest cm of fabric that protrudes hoping to pass a reversal or put enough pressure to pass the guard.

The common thing to keep in mind is that you have to initiate. Whether you go there putting all your soul or say it will last I will « hammer », all this begins with a first action and a decision.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #378 : Apprendre par Déduction

Cet article explore une approche d'apprentissage autodirigée dans les arts martiaux, où l'expérience et la déduction jouent un rôle central dans le développement des compétences. L'auteur partage son expérience personnelle et sa méthodologie d'enseignement, mettant en évidence l'importance de la compréhension conceptuelle et de l'adaptation aux individualités des élèves.

Je n’ai pas eu de prof en BJJ depuis ma ceinture bleue, du coup, j’ai dû mettre en place une stratégie d’apprentissage. Je rendais visite à des potes dans des académies, je faisais des séminaires, j’allais en compétition et j’achetais des livres. J’ai eu la chance d’avoir la FST de Luta Livre pour faire mes tests.

Mais on le sait, le Jiu-Jitsu, ce n’est pas de la Luta Livre, et rappelons-le, Peroba nous montrait vite fait une technique et on passait 1h30 à combattre. C’est une bonne chose si on veut appliquer ou plutôt découvrir des variantes en condition d’opposition. Le moins, c’est que je ne drillais pas et que je devais mettre en place un système que je cherchais à découvrir ou maîtriser en condition réelle.

Ce qui a pour conséquence que dans ma façon d’enseigner le BJJ, la Luta ou le MMA, je laisse beaucoup de temps à mes élèves pour répéter les concepts qu’ils ont pu comprendre dans la démonstration technique. Il y a des erreurs, des formes de corps qui ne sont pas justes, mais petit à petit leur “découverte” se fait en fonction de leur gabarit, leur nature en combat, etc.

Je trouve que la compréhension des concepts offre plus de possibilités pour déduire autour de la technique, même si parfois je me dis que les processus en mode 1 à 5, phase par phase, apaisent beaucoup les apprenants, surtout les moins expérimentés.

Dans la recherche des élèves, il y a souvent les mêmes erreurs que je peux corriger en groupe, une fois qu’ils ont senti que ce qu’ils proposaient ne fonctionnait pas sur la technique. L’effort pour trouver la solution va être gratifié par les petites corrections et donc la réussite.

Enseigner a vraiment cela de génial que nous nous rendons compte comme dans un combat que ce que nous proposons ne peut pas convenir à tout le monde et que nous allons tenter de proposer un jeu qui puisse faire grandir quoi qu’il arrive.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #378: Learning by Deduction

I haven’t had a BJJ teacher since my blue belt, so I had to develop a learning strategy. I would visit friends at academies, attend seminars, compete, and buy books. I was lucky to have the Luta Livre FST to test my techniques.

But we know Jiu-Jitsu isn’t Luta Livre, and as we know, Peroba would quickly show us a technique, and we’d spend 1.5 hours fighting. This is good if you want to apply or rather discover variations under opposition. The downside is that I wasn’t drilling and had to implement a system I was trying to discover or master in real conditions.

As a result, in my way of teaching BJJ, Luta, or MMA, I give my students a lot of time to repeat the concepts they understood in the technical demonstration. There are mistakes, incorrect body positions, but gradually their « discovery » happens based on their build, their fighting style, etc.

I find that understanding concepts offers more possibilities to deduce around the technique, even if sometimes I think that step-by-step processes, from 1 to 5, are very calming for learners, especially the less experienced ones.

In students’ learning, there are often the same mistakes that I can correct in a group, once they’ve felt that what they were trying didn’t work on the technique. The effort to find the solution will be rewarded by small corrections and therefore success.

Teaching is truly amazing in that we realize, just like in a fight, that what we offer may not suit everyone, and we will try to propose a game that allows growth no matter what.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank