Il est parfois délicat d’admettre que nous n’aimons pas certaines personnes. Nous ne nous connectons pas avec elles, que ce soit au niveau des valeurs ou des comportements. Nous pourrions nous dire que nous devrions faire des efforts, mais pour quelle raison ? Pour beaucoup d’entre nous, c’est le besoin de reconnaissance qui prime. Nous cherchons à obtenir des signes de reconnaissance (des strokes) pour nous sentir bien et nourrir notre « existence ».
Nous portons des masques en présence des autres, souvent par civisme, mais aussi parce que nous souhaitons éviter les conflits avec des personnes que nous connaissons depuis longtemps, et également pour obtenir notre dose de reconnaissance. Avez-vous déjà remarqué à quel point nous pouvons être virulents lorsqu’il s’agit de parler d’une personne, voire même lors d’échanges sur les messageries, mais dès que nous nous retrouvons face à face… plus rien. Le calme s’installe, les embrassades, voire même un sujet qui n’est pas abordé.
Nous passons beaucoup de temps à faire des compromis avec les autres. J’entends souvent des rationalisations : « c’est de la famille », « on se connaît depuis des années », « c’est pour le travail ». Pourtant, une raison est que nous ne savons pas comment nous retirer de cette interaction, à part éviter ces personnes. Rien ne nous oblige pourtant à accepter tout le monde. Aujourd’hui, nous avons l’impression qu’il est important d’être bons et accueillants envers tous.
Pourtant, lorsque nous considérons subjectivement qu’une personne est méprisable, nous avons le droit de le penser, de le ressentir, et même, pour les plus belliqueux, de l’exprimer. Beaucoup de personnes affirment vivre des relations toxiques, mais quand on leur dit de mettre fin à ces relations, elles bégayent. Elles trouvent des excuses pour l’autre, et pire encore, pour nous qui travaillons sur nous-mêmes : « je dois travailler sur moi, l’autre n’est qu’un reflet de ce que je n’aime pas en moi ».
Il est également possible que nous soyons nous-mêmes des personnes difficiles (des connards), mais contrairement à cette personne, nous essayons de maintenir un masque ou de nous conformer à des codes, ne serait-ce que par courtoisie. Alors pourquoi éviter les ruptures ? Parce que cela pourrait potentiellement causer des problèmes ? En réalité, le but d’une séparation ou d’une limitation des relations est précisément d’éviter les problèmes.
Cependant, il y a le problème systémique : un conjoint, un membre de la famille, un ami, un collègue qui apprécie cette personne. Nous pouvons ressentir une pression sociale qui exige un effort supplémentaire, car cette personne est généralement bien, du moins du point de vue des autres. Mais nous ne devons pas constamment nous contraindre pour le bien-être des autres. Les interactions ont toujours l’option de ne pas être compatibles, peu importe le système dans lequel elles se situent. Penser aux autres peut sembler noble, mais cela ne nous apportera que du stress et du mal-être lorsque nous nous retrouverons avec l’antagoniste.
Il est temps d’assumer.
Acceptez que vous n’êtes pas dans une acceptation inconditionnelle, que de nombreux critères semblent nécessaires pour que vous puissiez accueillir les autres. Il est possible que des personnes que vous aimiez soient devenues des personnes que vous ne supportez plus. Acceptez l’idée que vous pouvez devenir, pour un groupe, la personne problématique en raison de votre comportement ou de vos pensées. Et alors ?
Vous gagnerez probablement en sérénité, en liberté et en écoute de vous-même. Bien sûr, si vous remarquez que votre incapacité à accepter certaines personnes devient une intolérance généralisée envers les autres, il peut être utile de vous poser des questions sur vous-même.
Les rapports sociaux sont des rituels et du théâtre, il est tout à fait acceptable de ne pas jouer certaines scènes.
Et vous, comment vivez-vous le refus de l’autre ?
Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One
Pank Hno







