
Ce matin, l’expression « vérité approximative » prononcée par un avocat en lien avec l’affaire Jubillar m’a profondément interpellé. Je me considère probablement trop absolutiste dans ma perception des choses pour accepter facilement un tel concept. Bien que je puisse concevoir que la vérité puisse varier selon les points de vue et les filtres que nous appliquons, la notion d’approximation, que j’utilise fréquemment pour décrire le fonctionnement de notre monde (particulièrement les entreprises et les États), me semble difficilement applicable, surtout dans un contexte judiciaire.
Dans ce que nous nommons justice, et qui est, elle, pleinement approximative, la capacité de décider de la vie ou de la mort d’une personne basée sur une interprétation de ce qui pourrait être une vérité, et de plus, se positionner en arbitre de l’existence ou non de cette vérité, me paraît effroyable.
Les émotions émergent rapidement lors des procès ou dans les situations quotidiennes (même chez ceux qui se veulent rationnels, la répression n’empêche pas leur présence). La vérité d’une situation se transforme alors rapidement en NOTRE vérité de cette situation, filtrée par notre vécu interne, et elle ne sera certainement pas approximative.
Elle pourra être plus ou moins intense, entrer en collision avec une rationalisation des faits ou, plus précisément, des récits. Mais ce qui est vrai ou faux pourrait rapidement quitter le cadre judiciaire pour s’inscrire dans un cadre intime où ce qui est vécu ou internalisé fait intervenir un absolu complètement injuste et interprété, s’éloignant ainsi de la vérité des faits et potentiellement du procès que nous jugeons.
Je n’aimerais pas être juré, car quoi qu’il arrive, je ne pourrais pas être objectivement juste, mais subjectivement entraîné dans une décision qui s’éloignerait des faits pour se plonger dans les récits des avocats et les méandres de mon propre esprit.
Prenez ce qui est juste et bon pour vous.
Be One
Pank
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The Approximate Truth: A Reflection on Justice and Subjectivity
This morning, the expression « approximate truth, » uttered by a lawyer in the Jubillar case, deeply struck me. I probably consider myself too absolutist in my perception of things to easily accept such a concept. While I can fully admit that truth can differ depending on points of view and the filters we apply, the notion of approximation, which I frequently use to describe how our world functions (especially businesses and states), seems difficult for me to assimilate, particularly in a judgment.
In what we call justice, which is itself fully approximate, the ability to decide on a person’s life or death based on an interpretation of what could be a truth, and moreover, to place oneself in the position of deciding whether this truth exists or not, seems terrible to me.
Emotions quickly arise in trials or everyday situations (even for those who claim to be mentally centered, repression does not prevent their presence). The truth of a situation quickly becomes OUR truth of that situation, filtered by what is happening within us, but clearly, it will not be approximate.
It may be more or less intense, it may collide with a rationalization of facts or rather narratives, but what is true or false could quickly no longer belong to the judicial framework in which we find ourselves, but to an intimate framework where what is experienced or rather internalized introduces a completely unjust and interpreted absolute, thus far from the truth of the facts and possibly the trial we are judging.
I would not want to be a juror, knowing that whatever happens, I would not be objectively fair but subjectively drawn into a decision that would stray from the facts and immerse itself in the narratives of the lawyers and my own mind.
Take what is right and good for you. Be One Pank https://www.pank.one/blog

