Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #450 : Devenir une Bactérie Martiale

J’entendais dire que, malheureusement, les bactéries sont devenues de plus en plus résistantes aux antibiotiques au cours des cinq dernières années, et de manière menaçante. En conclusion, la stratégie des bactéries est digne des meilleurs pratiquants de Jiu-Jitsu ou de systèmes de combat. L’adaptation est clé, surtout lorsque l’on a été maintes fois soumis.

Nous devenons tous plus résistants grâce à la pratique que nous accumulons : nous encaissons mieux les frappes (à l’exception de notre tête), nous ne nous fracturons plus à chaque chute, et nous parvenons à trouver des dynamiques pour sortir des soumissions. Nous avons cherché des réponses, à la fois consciemment et inconsciemment, afin de ne plus nous autodétruire.

Nous le savons, l’humain est ce qu’il est aujourd’hui grâce à sa capacité d’adaptation. Parfois, la quête de force peut donner l’impression que seule la puissance brute est efficace (ce qui reste souvent le cas ; essayez de vous entraîner avec les meilleurs de vos disciplines, ils ont TOUS une force d’ours).

Cependant, la force peut emprunter d’autres chemins. Cette faculté à subir sans disparaître, pour petit à petit trouver des solutions, à endurer pour commencer à prendre le dessus, ou comme le partage Adler, à accepter le sentiment d’infériorité pour construire une compensation dans un domaine, puis une conscience d’une autre infériorité à compenser, nous permet un développement personnel à la fois physique et psychologique.

Parvenir à vivre ces combats d’entraînement en ne cherchant pas à gagner, mais à comprendre comment ne pas perdre, peut changer la dynamique d’apprentissage. Cela rejoint ce que partageait Mestre Saulo Ribeiro qui considérait que, de ceinture blanche à bleue, il fallait chercher à apprendre à ne pas trop se faire soumettre, même pas à se défendre, juste à devenir RÉSISTANT, antibio-martial-résistant.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #450: Becoming a Martial Bacterium

I’ve heard that, unfortunately, bacteria have become increasingly and threateningly resistant to antibiotics over the last five years. In conclusion, the strategy of bacteria is worthy of the best Jiu-Jitsu practitioners or combat system experts. Adaptation is key, especially when one has been submitted many times.

We all become more resistant through the practice we accumulate: we withstand strikes better (except for our heads), we no longer break with every fall, and we manage to find dynamics to escape submissions. We have sought answers, both consciously and unconsciously, so as not to destroy ourselves anymore.

We know that humans are what they are today thanks to their capacity for adaptation. Sometimes, the pursuit of strength can give the impression that only raw power works (which is often still the case; try training with the tops of your disciplines, they ALL have the strength of a bear).

However, strength can take other paths. This ability to endure without disappearing, to gradually find solutions, to persevere to start taking the lead, or as Adler shared, to accept the feeling of inferiority to build compensation in one area, then an awareness of another inferiority to compensate, allows for our personal development, both physically and psychologically.

Managing to experience these training fights not by trying to win, but by understanding how not to lose, can change the learning dynamic. This echoes what Mestre Saulo Ribeiro shared, who believed that from white to blue belt, one should seek to learn not to be submitted too much, not even to defend, but just to become RESISTANT, antibiotic-martial-resistant.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #445 : Le caméléon humain : nos multiples facettes

Hier, une amie me racontait qu’un responsable des forces de l’ordre se retrouvait impliqué dans une affaire obscure qui risquait d’empoisonner sa vie pour longtemps. Elle me disait qu’elle le connaissait depuis quinze ans et que c’était une personne particulièrement attentive, sympathique et à l’écoute. Ses équipes le trouvaient également formidable.

Ce qui peut alors étonner, comme ce voisin qui devient agresseur ou cet enfant qui appuie sur une gâchette, c’est de voir une personne considérée comme bonne par beaucoup, devenir un escroc, un danger public, voire un meurtrier.

Mon hypothèse concerne nos multiples facettes. Nous ne sommes que des parties de nous-mêmes en fonction des situations et des gens qui nous entourent. Nous portons un masque différent selon les contextes. On peut être le meilleur fils du monde et exécuter une personne de sang-froid. On peut être cette mère folle de ses enfants et une professeure qui humilie les élèves.

Personne ne vous connaît pleinement, et plus précisément, personne ne vous connaît dans toutes les situations. Nous le savons, nous pouvons être surpris par l’attitude de nos proches dans des situations qui nous semblent anodines et qui pourtant les mettent dans une transe, avec des réactions, et parfois même un langage corporel et une prosodie qui changent.

Nous-mêmes ne laissons jamais les autres nous connaître pleinement, parce qu’il y a déjà une méconnaissance de certaines de nos réactions, et parce que nous n’avons pas la « capacité » de passer dans un autre mode, car le contexte, la présence de telle ou telle personne, est un ancrage comportemental qui ne changera pas. Ce n’est que si les cadres changent et que des paramètres viennent faire bugger le système qu’il est alors possible que tout le monde soit surpris et se demande s’il connaît vraiment la personne en face de lui.

Prenez ce qui est juste et bon pour vous.

Be One

Pank

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The Human Chameleon: Our Multiple Facets

Yesterday, a friend told me that a law enforcement official was caught up in a murky affair that could ruin his life for a long time. She said she had known him for fifteen years and that he was a particularly attentive, kind, and empathetic person. His teams also found him great.

What can be surprising, like a neighbor who becomes an aggressor or a kid who pulls a trigger, is seeing a person who is considered good by many become a crook, a public menace, or even a murderer.

My hypothesis concerns our multiple facets. We are only parts of ourselves depending on the situations and the people around us. We wear a different mask depending on the context. We can be the best son in the world and execute someone in cold blood. We can be a mother who is crazy about her children and also a teacher who humiliates her students.

No one knows you fully, and more precisely, no one knows you in all situations. We know this; we can be surprised by the attitude of our loved ones in situations that seem harmless to us, but which nonetheless put them in a trance, with reactions and sometimes even changes in body language and tone.

We ourselves never let others know us completely, because we already have a misunderstanding of some of our own reactions, and because we don’t have the « capacity » to switch to another mode, as the context, the presence of certain people, is a behavioral anchor that won’t change. It is only if the frameworks change and parameters come to bug the system that it is possible for everyone to be surprised and wonder if they really know the person in front of them.

Take what is right and good for you.

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #430 : L’importance de s’adapter pour progresser

Nous avons la chance, dans les sports de contact, de pouvoir réaliser de nombreux combats. Nous savons que les randoris sont un exercice complexe à apprivoiser pour les élèves, et il faut même préciser que certains professionnels n’y excellent pas forcément.

Il y a encore quelques jours, des élèves me racontaient qu’au Japon, lors d’un sparring dans un cours professionnel, la tension était montée au point de finir par un KO.

Au-delà de la bêtise et du risque d’annuler un combat si cela arrive en camp d’entraînement juste avant un match, cette façon d’aborder l’entraînement est totalement contre-productive et ne fait pas progresser. Il arrive que les partenaires soient fatigués, pas en forme, ou même légèrement blessés.

Si nous voulons progresser ensemble, nous devons remarquer ces moments où nos partenaires baissent en intensité, et cela n’a rien de problématique : parfois, une petite pause suffit et ils repartent de plus belle. Nous devons toujours chercher à être un petit cran au-dessus, ou inversement, laisser à notre partenaire l’occasion de nous pousser à fournir cet effort supplémentaire.

Et lorsqu’une véritable domination s’installe, c’est à nous de nous imposer un thème. Nous progressons souvent davantage en travaillant sur des thèmes précis qu’en multipliant simplement les combats à fond. Ainsi, en randori ou sparring, lorsque l’écart est important entre deux pratiquants, il ne faut pas hésiter à transformer l’échange en exercice utile pour les deux.

Nous devons contribuer à la progression de ceux avec qui nous nous entraînons, comme ils doivent penser aussi à la nôtre. Même si nos disciplines sont individuelles, nous avons besoin des autres pour avancer et mettre en pratique nos systèmes techniques. Autant donc le faire de manière à ce que chaque protagoniste progresse au mieux.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #430: The Importance of Adapting to Progress

In combat sports, we are fortunate to have the opportunity to engage in many fights. We know that randoris are a complex exercise to master for students, and even some professionals are not necessarily good at it.

Just a few days ago, some students told me that in Japan, during a professional sparring session, things escalated to the point of ending with a KO.

Beyond the foolishness of such behavior and the potential cancellation of a match if this happens during training camp, this way of approaching sparring is completely counterproductive and does not foster progress. Sometimes, partners are tired, out of shape, or slightly injured.

If we truly want to progress together, we must recognize when our partners are slowing down, and that’s not a problem: sometimes a short break helps them come back stronger. We should always aim to be just a little above the other, or conversely, allow our partner to push us into greater effort.

And when true domination occurs, it is up to us to impose a training theme. We often progress more through themes than by going all out in sparring. Therefore, when there is a large skill gap between two practitioners during randori, it is perfectly fine to create a drill that benefits both.

We must help those we train with progress, just as they should also consider our development. Even though our disciplines are individual, we need others to advance and apply our technical systems. It is best to ensure that everyone involved progresses effectively.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #436 : Redémarrer

C’est la rentrée et, pour de nombreuses personnes, notamment avec la routine scolaire, c’est une reprise des habitudes. Il n’est pas toujours simple de se dire que le rythme qui a pu être différent, parfois grâce aux vacances ou simplement parce que le quotidien de l’école, des devoirs et des activités n’était pas présent.

Redémarrer, c’est aussi se remettre sous pression, avec le stress, comme si notre corps et notre esprit avaient un peu oublié et qu’ils étaient redevenus un peu plus sensibles. C’est là que notre caractère et notre culture jouent énormément : certaines personnes vont se sentir rapidement débordées, et peut-être encore plus pour celles qui commencent de nouvelles activités ou s’il y a des éléments changeants pour la première fois : un enfant, un nouveau boulot, un nouveau lieu, de nouvelles activités.

Et puis il y a ceux qui, par nature, vont se préparer et y plonger. Ce qui est utile de savoir, c’est que nous sommes tous dans des processus d’habituation et que nous avons tous la capacité d’absorber. S’il est vrai que nous entendons beaucoup plus parler de santé mentale parfois plus fragilisée, nous ne devons pas oublier que nous sommes quand même solides.

Sans être excessif et dire que nous sommes capables de tout gérer, sachant que les ères modernes créent toujours de nouveaux stresseurs, nous mettons parfois plus de temps à trouver une résilience. Mais quand on voit ce que vivent malheureusement de nombreuses populations dans le monde et pourtant leur capacité à trouver des solutions, nous sommes en Occident dans des niveaux nettement plus gérables.

Redémarrer offre aussi la possibilité de mettre en place de nouvelles stratégies et de nouveaux comportements, que nous allons pouvoir améliorer ou adapter au fur et à mesure de notre saison. Plein d’énergie à vous toutes et tous, préparez-vous à créer de belles choses et à avancer au mieux.

Prenez ce qui est juste et bon pour vous. Be One Pank https://www.pank.one/blog


English Translation

Pank’s Reflections / Snapshot #436: Restarting

It’s back-to-school time, and for many people, especially with the school routine, it’s a return to old patterns. It’s not always easy to accept that the rhythm has changed, sometimes thanks to vacation or simply because the daily grind of school, homework, and activities wasn’t there.

Restarting also means putting ourselves back under pressure and stress, as if our body and mind had forgotten a bit and become a little more sensitive. This is where our character and culture play a huge role: some people will quickly feel overwhelmed, perhaps even more so for those starting new activities or if there are new changing elements for the first time: a child, a new job, a new place, new activities.

And then there are those who, by nature, will prepare and dive right in. What’s useful to know is that we are all in a process of habituation and that we all have the capacity to absorb. While it’s true that we hear a lot more about mental health sometimes being more fragile, we must not forget that we are still resilient.

Without being excessive and saying that we are capable of managing everything, knowing that the modern era always creates new stressors, we sometimes take more time to find resilience. But when we see what many populations in the world are unfortunately experiencing and yet their ability to find solutions, we in the West are at much more manageable levels.

Restarting also offers the possibility of implementing new strategies and behaviors that we will be able to improve or adapt as our season progresses. Full of energy to all of you, get ready to create beautiful things and move forward in the best way possible.

Take what is right and good for you. Be One Pank https://www.pank.one/blog

Réflexions de Pank / Instantané #431 : Faisons-nous un peu de mal

Nous allons faire face à un problème avec les IA : que développerons-nous si nous ne musclons pas notre cerveau ? Que se passera-t-il si nous sommes dans une démarche où l’effort de recherche, de lecture ou de synthèse commence à être limité ?

On pourrait se dire que c’est un plus, car nous aurons du temps pour d’autres choses, sauf que cette « autre chose » est la consommation passive, voire la surconsommation économique, qui fonctionne sur des éléments pulsionnels plutôt que sur une mise en perspective des choses et la mise en place d’une décision « réfléchie ».

Nous avons la chance de vivre à notre époque et, paradoxalement, cette période où l’intelligence est disponible, où la possibilité d’aller plus loin dans nos questionnements, dans nos remises en question et dans l’apprentissage de nouveaux concepts devient un simple instant.

Sans intention, sans implication, sans effort ni friction, rien de ce que nous obtenons ne se maintiendra dans notre cerveau ou dans notre corps. Nous sommes dans l’obligation de nous « faire du mal » pour nous souvenir, pour associer des idées, pour développer des compétences, qu’elles soient cognitives ou physiques.

L’IA, perçue comme la réponse à tout, risque de nous faire devenir des moutons d’une réflexion prémâchée qui deviendra une normalité de fonctionner. On peut déjà remarquer les schémas de nombreuses de ces intelligences qui nous font voir que leur fonctionnement n’est pas personnalisé par rapport à ce que chacun d’entre nous est.

Moins nous utiliserons l’intelligence humaine, plus nous allons devenir ce que la nourriture excessive et le manque de mouvement ont déjà fait à nos corps… des êtres qui ont des difficultés à faire ce pour quoi nous avons été conçus : nous adapter et avancer.

Prenez ce qui est juste et bon pour vous. Be One Pank https://www.pank.one/blog

Pank’s Reflections / Snapshot #431: Let’s Do Ourselves a Little Harm

We are going to face a problem with AIs: what will we develop if we don’t strengthen our brains? What will happen if we are in a process where the effort of research, reading, or synthesis begins to be limited?

One might think that this is a plus because we will have time for other things, except that this « other thing » is passive consumption, or even economic overconsumption, which works on impulsive elements rather than on putting things into perspective and making a « thoughtful » decision.

We are lucky to live in our era, and paradoxically, this period where intelligence is available, where the possibility of going further in our questions, in our self-examination, and in learning new concepts becomes a simple instant.

Without intention, without involvement, without effort or friction, nothing we obtain will be retained in our brain or in our body. We are obliged to « do ourselves harm » to remember, to associate ideas, and to develop skills, whether cognitive or physical.

AI, perceived as the answer to everything, risks turning us into sheep of pre-chewed thinking that will become a normal way of functioning. We can already notice the patterns of many of these intelligences that show us that their functioning is not personalized to who each of us is.

The less we use human intelligence, the more we will become what excessive food and lack of movement have already done to our bodies… beings who have difficulty doing what we were designed for: adapting and moving forward.

Take what is right and good for you. Be One Pank https://www.pank.one/blog

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #405 : Un art martial sans combat

Il y a une recherche chez certains de ne jamais faire de combats. Un peu comme si la seule chose à faire était de répéter la technique, à l’instar du fit boxing ou d’autres formes de body karaté. L’absence de combat existe aussi dans le Jiujitsu, notamment avec les Machado qui avaient développé une évolution martiale sans randoris.

Pour moi, c’est une énorme injonction contradictoire. Sachant que je limite les arts martiaux, dans un premier temps, à nous faire combattre, à nous opposer pugilistiquement parlant à un autre individu. Venir dans une salle de sport de combat pour faire du fitness me semble étrange.

On voit bien que les styles qui n’ont pas de randori ou de sparring sont factuellement moins efficaces et donc utiles que ceux qui habituent à l’opposition et à l’adaptation, en plus de la gestion des différents stress qui existent. Même les styles plus orientés self-défense, comme le Krav Maga, font des combats boxés et en opposition pour habituer leurs pratiquants.

Faire un système qui, à aucun moment, n’entraîne à l’opposition – une démarche où l’autre veut te broyer, pas sur une frappe ou un mouvement, mais sur des séries, sur un désir réel de toucher et de ne pas être touché, de t’arracher un bras ou de t’étrangler – apportera certes un bien-être physique, mais il ne faut pas considérer que c’est un sport martial.

Le combat est la base de nos disciplines. Plus on limite les impacts, les règles, plus on peut facilement s’illusionner sur l’efficience des techniques. Sans même parler de l’énorme fossé entre les salles et les compétitions où l’autre ne cherche que ton mal, avec certes un cadre sécurisé mais où les KO ou les blessures sont acceptés.

Sans combat, nous ne faisons que du fitness ou du HIIT ; c’est autre chose, mais pas un chemin pugilistique.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #405: A Martial Art Without Combat

Some people seek to never engage in combat. It’s as if the only thing to do is to repeat techniques, similar to fit boxing or other forms of body karate. The The absence of combat also exists in Jiujitsu, notably with the Machado family who had developed a martial evolution without randoris.

For me, this is a huge contradictory injunction. Knowing that I primarily define martial arts as making us fight, as opposing another individual in a pugilistic sense. Coming to a combat sports gym just for fitness seems strange to me.

It is clear that styles without randori or sparring are factually less effective and therefore less useful than those that accustom practitioners to opposition and adaptation, in addition to managing various existing stresses. Even more self-defense-oriented styles, like Krav Maga, incorporate boxing and opposition drills to prepare their practitioners.

Creating a system that at no point trains for opposition – an approach where the other person wants to crush you, not with a single strike or movement, but with sequences, with a real desire to hit and not be hit, to tear off an arm or choke you – will certainly provide physical well-being, but it should not be considered a martial sport.

Combat is the foundation of our disciplines. The more we limit impacts and rules, the more easily we can delude ourselves about the efficiency of techniques. Not to mention the huge gap between gyms and competitions where the opponent only seeks to harm you, albeit within a secure framework where KOs or injuries are accepted.

Without combat, we are only doing fitness or HIIT; it’s something else, but not a pugilistic path.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #377 : Pour le MMA, retrouver un BJJ plus rustre

L'auteur, issu d'une génération pratiquant le BJJ pour le combat libre, remet en question l'efficacité du Jiujitsu sportif moderne en MMA, le jugeant trop raffiné et complexe face aux frappes. Il suggère que des approches plus basiques et brutales, comme la Luta Livre ou le BJJ orienté Vale Tudo, pourraient être plus adaptées pour contrer la lutte en cage. Il prône une réorientation des techniques grappling en MMA vers des attaques agressives et des prises de dos rapides. Le texte souligne que les clubs de MMA actuels adaptent le BJJ plutôt que d'imposer une forme pure.

Je ne suis pas fan du Jiujitsu Sportif, même si je suis très content que de plus en plus de pratiquants se lancent dans notre discipline pour cela. Je suis de la génération qui faisait du BJJ pour l’appliquer en combat libre. Si je m’interroge à chaque entraînement de MMA et en visionnant les matchs de l’UFC ou autre, j’en reviens à me dire que notre version sportive n’est pas la plus adaptée.

Je ne pense pas que le Jiujitsu moderne soit moins efficace que sa version ancienne, mais elle s’est professionnalisée pour la version sportive. Il y a eu de rares actions décisives de techniques “modernes” avec un Ryan Hall, mais globalement, on l’a vu encore la semaine dernière avec Figueiredo et ses tentatives infructueuses de leg locks.

Si le Jiujitsu galère en MMA, c’est paradoxalement parce que c’est trop raffiné. Trop de logiques complexes. Je ne parle même plus des débats absurdes avec le Gi et les détails excellents pour des matchs de BJJ ou grappling mais qui ne pourront pas être mis en place à cause des frappes.

Je pense que les formats Luta Livre ou le Jiujitsu orienté Vale Tudo, qui sont clairement plus basiques, bruts et rustres, sont des approches qui peuvent s’opposer à une lutte plus “basique”. Limiter les techniques vers ce qui peut mettre en sécurité et agresser l’opposant.

De même que le travail en lutte est devenu assez spécialisé en cage control avec une forme russe ou américaine, la façon d’attaquer cette phase en utilisant le jiujitsu pourrait être retravaillée avec beaucoup d’agressivité : de guillotine et de triangle de bras, ou, comme on le voit de plus en plus, par cette quête de la prise de dos dès la phase debout.

Penser le BJJ ou la Luta comme base pour le MMA est très différent de leur facette sportive ou Self Defense. Aujourd’hui on a des clubs de MMA, et non plus des clubs de Jiujitsu qui voudraient imposer leur discipline, mais qui s’adaptent au MMA avec leurs points forts. C’est différent, mais « refaire la roue » du MMA n’a sûrement plus d’intérêt…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One,
Pank
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Martial Reflections of a Hypnofighter #377: For MMA, Finding a More Rugged BJJ

I am not a fan of Sport Jiujitsu, even though I am very happy that more and more practitioners are getting into our discipline for that purpose. I am from the generation that trained BJJ to apply it in free fight (MMA). As I reflect during every MMA training session and when watching UFC or other fights, I come back to the conclusion that our sport version is not the most suitable.

I don’t think modern Jiujitsu is less effective than its older version, but it has become professionalized for the sport version. There have been rare decisive actions from « modern » techniques with a Ryan Hall, but overall, we saw it again last week with Figueiredo and his unsuccessful leg lock attempts.

One reason why Jiujitsu struggles in MMA is that it is paradoxically too refined. Too many complex logics. I’m not even talking about the absurd debates with the Gi and details that are excellent for BJJ or grappling matches but cannot be implemented because of strikes.

I think formats like Luta Livre or Vale Tudo-oriented Jiujitsu, which are clearly more basic, brutal, and rugged, are approaches that can counter a more « basic » wrestling game. Limit techniques to what can ensure safety and attack the opponent.

Just as wrestling work has become quite specialized in cage control with Russian or American forms, the way to attack this phase using jiujitsu could be reworked with a lot of aggressiveness: guillotine and arm triangle attacks, or, as we see more and more, this quest for back take starting from the standing phase.

Thinking of BJJ or Luta as a base for MMA is very different from their sport or Self Defense aspects. Today we have MMA clubs, and no longer Jiujitsu clubs that want to impose their discipline, but rather clubs that adapt to MMA with their strengths. It’s different, but « reinventing the wheel » of MMA surely has no more interest…

Take what is good and right for you.
Be One,
Pank
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Réflexions de Pank / Instantané #379 : L’Art de la Contingence : Naviguer les Imprévus de la Vie

L'auteur, fort de son expérience dans les arts martiaux, partage une réflexion sur l'importance de préparer des plans alternatifs face aux imprévus de la vie. Il compare la vie à un randori où les stratégies initiales sont souvent mises à mal. L'anticipation des difficultés permet de rester humble, d'éviter les ruminations négatives et de se concentrer sur la recherche de solutions pour surmonter les obstacles, voire retourner la situation à son avantage. L'obsession de la victoire à tout prix est critiquée au profit d'une approche plus flexible et adaptative.

Dans mon filtre du monde, la vie apparaît souvent comme une lutte constante. Chaque entreprise semble être un affrontement pour concrétiser mes désirs et atteindre les objectifs que je me suis fixés. Cependant, ma pratique quotidienne des combats physiques m’enseigne avec force que mes plans ne se déroulent que rarement comme prévu.

Car, à l’image d’un randori, la vie suit son cours sans se soucier de ma modeste personne. C’est comme élaborer une stratégie pour un match et réaliser dès les premières secondes qu’elle ne se déroulera probablement pas comme imaginé. De ce fait, je me prépare à ce que je ferai lorsque les choses tourneront mal, allant même jusqu’à accepter de cesser l’opposition pour simplement suivre l’impact ou la projection de la vie.

Je vais donc me diriger vers une situation non désirée, et il y a alors un laps de temps, celui où je lâche prise pour accompagner le mouvement, qui me laisse l’opportunité de réfléchir à mes actions une fois « touché », mais avant de subir un K.O. ou une immobilisation.

Cette anticipation des situations problématiques les plus courantes permet d’abord d’admettre une certaine humilité face à nos actions et d’éviter de sombrer dans des états négatifs et des ruminations liées à l’échec. L’objectif est de rester concentré sur l’essentiel pendant ce moment critique : trouver une solution pour se sortir de cette mauvaise posture, voire renverser la situation et reprendre l’avantage.

J’observe depuis des années que l’obsession de ne voir que la victoire peut engendrer une rigidité et une pression inutiles. Cet état d’esprit empêche de prendre du recul et de se distancer de la situation pour identifier les meilleures options à exploiter.

Certes, ces choix ne seront pas les plus confortables et demanderont souvent beaucoup d’énergie. Mais, à l’instar d’un combat, ils nous permettront de retrouver une position neutre et structurée pour continuer à progresser vers nos objectifs.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

The Art of Contingency: Navigating Life’s Unexpected Turns

In my perception of the world, life often appears as a constant struggle. Every endeavor seems like a confrontation to realize my desires and achieve the goals I have set for myself. However, my daily practice of physical combat strongly teaches me that my plans rarely unfold as expected.

Because, like in a randori, life follows its course without regard for my modest self. It’s like developing a strategy for a match and realizing in the first few seconds that it probably won’t go as planned on paper. Consequently, I prepare for what I will do when things go wrong, even accepting to cease opposition to simply follow the impact or projection of life.

I will therefore move towards an undesired situation, and there is then a lapse of time, the one where I let go to accompany the movement, which gives me the opportunity to think about my actions once « touched, » but before suffering a knockout or immobilization.

This anticipation of the most common problematic situations allows first to admit a certain humility in the face of our actions and to avoid falling into negative states and ruminations related to failure. The goal is to remain focused on what is most important during this critical moment: finding a solution to get out of this bad situation, or even reverse it and regain the lead.

I have observed for years that the obsession with seeing only victory can create rigidity and unnecessary pressure. This mindset prevents taking a step back and distancing oneself from the situation to identify the best options to exploit.

Certainly, these choices will not be the most comfortable and will often require a lot of energy. But, like in a fight, they will allow us to regain a neutral and structured position to continue progressing towards our objectives.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #377 : Se Remettre à Notre Niveau Face à la Nature

L'auteur souligne la fragilité de l'illusion de contrôle de l'Homme sur la nature, rappelée par des événements climatiques extrêmes et l'éco-anxiété croissante, notamment chez les jeunes. Il insiste sur la nécessité de retrouver notre humble place au sein de la nature, d'accepter l'impermanence de la vie et de se préparer à s'adapter, à l'image des générations passées.

Nous le savons, la nature est immense et, bien que l’Homme ait pu illusoirement croire la maîtriser, elle nous rappelle de temps à autre, en quelques instants, que notre sentiment de contrôle n’est qu’une illusion. Nous vivons sur un rythme qui nous fait croire que tout va bien.

De plus en plus, en séance, des personnes souvent de la génération Z mettent en avant l’anxiété face à la nature que devaient ressentir nos ancêtres. Nous qui avons tendance à oublier l’éphémère de toute chose, sommes interpellés par les plus jeunes ou les personnes plus sensibles sur ce sujet : comment allons-nous gérer les changements naturels ?

Et avec ou sans les humains, la nature évolue depuis les débuts de notre planète bleue. Seulement, nous, Occidentaux, et plus spécifiquement nous, Français, avions une impression de protection, allant jusqu’à croire en une sorte d' »exception culturelle » face à la nature.

Mais non, la nature balaye Valence en Espagne, ou nos régions du Nord comme du Sud avec des pluies diluviennes et des inondations. Et cette éco-anxiété, que Paris ne veut pas admettre mais qui a toujours été associée à la ville lumière, évoque le risque d’un débordement de la Seine à des niveaux qui mettraient à mal population et administrations.

On pourrait penser pouvoir anticiper de tels événements, mais pas du tout. Hier encore, dans la région parisienne, une averse de grêle de vingt minutes a frappé, et l’humain n’a pu qu’observer son impuissance face à la destruction potentielle de ses biens.

Revenons à notre juste place et gardons à l’esprit que, même si nous interagissons avec la planète et la nature depuis des millénaires, nous ne restons qu’une infime partie de cet ensemble. Prendre en compte cette possibilité qui obsède ceux qui ressentent cette angoisse dès qu’ils pensent à l’avenir est un sujet sérieux. Nous ne pouvons rien promettre, mais simplement réaffirmer que la vie est impermanente et que nous devons être prêts à nous adapter, comme l’ont fait les générations passées.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Pank’s Reflections / Snapshot #377 : Putting Ourselves Back in Our Place Regarding Nature

We know that nature is vast, and although Humanity may haveillusorily believed to have mastered it, it reminds us from time to time, in a few moments, that our feeling of control is just an illusion. We live at a pace that makes us believe everything is okay.

More and more, in sessions, people often from Generation Z highlight the anxiety towards nature that our ancestors must have felt. We who tend to forget the ephemeral nature of all things are challenged by younger or more sensitive people on this subject: how will we manage natural changes?

And with or without humans, nature has been evolving since the beginning of our blue planet. Only we, Westerners, and more specifically we, French, had an impression of protection, even believing in a kind of « cultural exception » in the face of nature.

But no, nature sweeps away Valencia in Spain, or our regions of the North and South with torrential rains and floods. And this eco-anxiety, which Paris does not want to admit but which has always been associated with the city of lights, evokes the risk of the Seine overflowing to levels that would harm the population and administrations.

One might think we could anticipate such events, but not at all. Just yesterday, in the Paris region, a twenty-minute hailstorm struck, and humans could only observe their powerlessness in the face of the potential destruction of their property.

Let’s return to our rightful place and keep in mind that, even if we have interacted with the planet and nature for millennia, we remain only a tiny part of this whole. Taking into account this possibility that obsesses those who feel this anguish as soon as they think about the future is a serious subject. We cannot promise anything, but simply reaffirm that life is impermanent and that we must be ready to adapt, as past generations did.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #345 : Le Paradoxe du Karaté

L'auteur partage ses réflexions sur l'évolution du karaté à travers l'expérience de sensei qui cherchent à dépasser les formes traditionnelles pour atteindre l'essence du combat. Ils étudient et adaptent les techniques pour une efficacité accrue, à l'image d'une "non-forme" personnelle et universelle.

En ce moment en stage avec la fédération de karaté, nous avons quotidiennement des intervenants excellents qui nous partagent leurs connaissances. Mais plus que des kihon ou des katas, ils sont dans une recherche et un partage. Hier, j’ai eu des séances avec deux sensei vraiment excellents : Dominique Gallo (https://chk.me/8UKqpQ0) et Miguel Xavier (https://chk.me/z2bJkWr)

Un plaisir de voir leur évolution et la structure qu’ils mettent en place dans leur pratique. Pour Dominique, il y a une quête d’efficacité dans une réflexion sur l’observation, l’adaptation posturale en fonction des distances, et une quête de mouvement, d’adaptation. Pour Xavier, sa recherche est de réinterpréter ses fondamentaux dans les katas et kihon pour leur donner une saveur de MMA.

L’un comme l’autre, ils étudient les traditions posturales, techniques et respiratoires, qui peuvent être figées voire sclérosées si on reste à répéter des gestuels ou à maintenir au plus proche ce qui paraît être la forme. Les professeurs vont même jusqu’à une exigence de forme, alors que… nos deux sensei étudient, révisent et transforment la forme pour y chercher le fond : celui du combat, celui de l’efficace, celui qui ne porte plus le nom d’une forme, karaté, boxe ou lutte, mais d’une génétique qui s’adapte à l’évolution.

De la rigueur “formelle”, on y retrouve la liberté sans code. Un peu comme ce récit de la construction du moule jusqu’au shodan pour arriver à la réinterprétation, voire la déformation du moule pour en faire une non-forme, mais la sienne, unique et ouverte à l’universel.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #345: The Paradox of Karate

Currently at a seminar with the karate federation, we have excellent instructors daily who share their knowledge. But more than kihon or katas, they are engaged in research and sharing. Yesterday, I had sessions with two truly [excellent] sensei: Dominique Gallo and Miguel Xavier.

It’s a pleasure to see their evolution and the structure they implement in their practice. For Dominique, there’s a quest for efficiency through reflection on observation, postural adaptation based on distances, and a quest for movement and adaptation. For Xavier, his research involves reinterpreting his fundamentals in katas and kihon to give them an MMA flavor.

Both of them study postural, technical, and respiratory traditions, which can become rigid or even sclerotic if one keeps repeating gestures or trying to maintain as closely as possible what appears [to be the form]. Professors even go as far as demanding a specific form, whereas… our two sensei study, revise, and transform the form to seek the essence: that of combat, that of efficiency, that which no longer bears the name of a form, karate, boxing, or wrestling, but of a genetic code that adapts to evolution.

From « formal » rigor, we find freedom without code. It’s a bit like the story of building the mold up to shodan to arrive at the reinterpretation, even the deformation of the mold to make it a non-form, but one’s own, unique and open to the universal.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank