S’il y a une chose qui me marque au fil de mes années de pratique, et cela se manifeste directement dans mon quotidien, c’est le besoin de reconnaissance chez à peu près tout le monde. Eric Berne en a parlé plutôt bien, et sa notion de Stroke, que je traduis comme une unité de reconnaissance, montre bien l’importance de cet élément dans notre vie quotidienne.
Chacun souhaite être reconnu pour des choses différentes, et dans la continuité de l’AT (Analyse Transactionnelle), le Process Communication offre également une catégorisation assez pratique pour comprendre ce qui se joue dans certaines interactions.
D’une manière plus subjective, il y a une notion de reconnaissance de la simple existence de la personne en face de nous qui compte. Cela inclut l’émotion, qu’elle soit positive ou négative, ainsi que l’expression de son existence par des actes ou des mots. En somme, lors des rencontres, même sur la route, il y a un désir d’être considéré.
Il est étonnant de voir comment une personne avec une émotion négative telle que la colère, la tristesse ou la peur peut changer son état en quelques instants.
C’est comme si la reconnaissance de la situation, du vécu subjectif de celui qui la vit, comme si le monde intérieur qui bouillonne depuis des heures voire des semaines, sans que rien ni personne ne puisse entrer en contact avec lui, était soudainement perçu.
Il suffit d’un minimum d’attention et de reconnaissance de ce processus, sans avoir à le comprendre, juste à l’accueillir avec neutralité pour modifier complètement l’attitude, et plus encore, le vécu de la personne en face de nous.
Ce qui est assez étonnant, c’est qu’avec toutes les techniques que nous connaissons en communication, de la CNV (Communication Non-Violente) à l’AT (Analyse Transactionnelle), en passant par l’hypnose ou la PNL (Programmation Neuro-Linguistique), il semble tellement compliqué de simplement adopter une posture de reconnaissance.
Attention, nous ne sommes pas en mode « je te sauve, petite chose qui a besoin d’être reconnue ». Je ne suis pas non plus dans l’idée de communiquer moi-même un message. J’ai bien précisé la notion de neutralité. Il s’agit simplement de changer la posture que nous avons, une posture qui peut même avoir été provoquée par l’autre, et la neutraliser afin de reconnaître.
Une fois de plus, comme dans de nombreuses notions liées au travail personnel, cela nécessite un effort de notre part. Et gardez toujours en tête que vous n’avez pas à être bon, parfait, ou même à être bien. Vous décidez, vous choisissez si la situation, la personne et votre équilibre intérieur vous donnent envie de décider de vous mettre dans cette posture.
Vous pouvez très bien choisir de ne pas reconnaître et exprimer votre colère, votre agacement, ou tout autre comportement physique. Ne soyons pas dogmatiques et ne restons pas bêtement dans le « je dois ». Restons des décisionnaires de nos processus et de nos postures.
Une fois que nous avons sélectionné et donc investi un effort dans la posture de reconnaissance, vous verrez que l’interaction a de fortes chances de se modifier, offrant ainsi un retour sur investissement en termes d’émotion et d’énergie.
Vous aurez inconsciemment donné à la personne en face de vous la possibilité de prendre conscience que, pendant un instant, un échange ou simplement une interaction, ce qu’elle vit est reconnu et accueilli.
Et vous, comment reconnaissez-vous l’autre ?
Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous
Be one
Pank
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English Version
Pank’s Reflections / Snapshot #91: The Need for Recognition
If there’s one thing that strikes me as I gain more experience over the years, and this is directly reflected in my daily life, it’s the need for recognition in just about everyone. Eric Berne explained this quite well, and his concept of « Stroke, » which I translate as a unit of recognition, clearly highlights the importance of this element in our daily lives.
Everyone desires recognition for different things, and in the continuity of Transactional Analysis (TA), the Process Communication model has also provided a practical categorization to understand what’s happening in certain interactions.
On a more subjective note, there’s a notion of recognizing the mere presence of the person in front of us that matters. This includes emotion, whether positive or negative, as well as the expression of one’s existence through actions or words. In essence, during encounters, even on the road, there’s a desire to be acknowledged.
It’s astonishing to see how a person with a negative emotion like anger, sadness, or fear can change their state in a matter of moments.
It’s as if the recognition of the situation, the subjective experience of the one going through it, as if the inner turmoil that has been simmering for hours or even weeks, with no one or nothing able to make contact with it, is suddenly perceived.
All it takes is a minimal amount of attention and recognition of this process, without the need to fully understand it, just to welcome it with neutrality, to completely alter the attitude, and even more so, the experience of the person in front of us.
What’s quite astonishing is that, despite all the communication techniques we know, from Nonviolent Communication (NVC) to TA, hypnosis, or NLP (Neuro-Linguistic Programming), it seems so challenging to simply adopt a posture of recognition.
Mind you, we’re not in a mode of « I’m here to save you, little thing that needs recognition. » I’m also not suggesting the idea of conveying a message myself. I’ve emphasized the concept of neutrality. It’s simply about changing the posture we have, a posture that might have been triggered by the other person, and neutralizing it in order to recognize.
Once again, as in many aspects of personal development, it requires effort on our part. And always keep in mind that you don’t have to be good, perfect, or even feel good. You decide, you choose if the situation, the person, and your inner balance make you want to decide to adopt this posture.
You can very well choose not to recognize and instead express your anger, irritation, or any physical action. Let’s not be dogmatic and avoid blindly following the « I must » mindset. Let’s remain decision-makers in our processes and postures.
Once we have selected and thus invested effort in the posture of recognition, you will see that the interaction is likely to change, providing a return on investment in terms of emotion and energy.
Unconsciously, you will have given the person in front of you the opportunity to realize that, for a moment, during an exchange or just an interaction, what they are going through is recognized and welcomed.
And you, how do you recognize others?