Réflexions martiales d’un Hypnofighter #452 : Connaître son histoire ?

Comme je vous le partageais sur mon post concernant la CFJJB et la FFJ, je mettais en avant le fait que les professeurs seraient un élément clé, notamment dans la culture qu’ils allaient insuffler à leurs cours. Je pensais, à travers cela, à l’histoire : comprendre d’où vient le style et pourquoi il est tel qu’il est. Pourquoi aujourd’hui un ancien ceinture noire pourrait ne pas voir les choses de la même façon qu’une jeune ceinture noire qui ne pense qu’au Jiujitsu sportif.

J’écoute le podcast très sympa « Strapology » avec Nicolas, Samir et Florian. Dans une de ses réponses sur l’origine du BJJ, Florian m’a fait « tilter » que l’histoire n’intéresse pas. Nico fait aussi une histoire plus complète de la Luta, et il donne des exemples modernes dans l’échange BJJ/Luta avec la BTT par exemple. Alors qu’il aurait été croustillant d’expliquer que les croisements entre le Gracie Jiujitsu et la Luta Livre se sont bien développés dans les années 50-60, notamment avec le rebelle de la famille Gracie : George.

Je comprends que cela n’intéresse pas un auditeur de podcast, qui suit une nouvelle génération. D’ailleurs, beaucoup de ceintures bleues n’ont aucune connaissance des champions d’il y a quelques années, simplement parce que leur vision de la compétition est dans l’ici et maintenant, avec notre mode de l’instantanéité. Ce qui fut n’est plus, et il faut un nouveau combattant ou une nouvelle technique qui va faire le « buzz ».

Je suis biaisé dans mon discours, j’aime les origines et les histoires, parce que pour moi cela fait partie de la culture des styles que je pratique quotidiennement. Quand je soulignais que la nouvelle génération se fiche de ce qui a pu être fait par la CFJJB depuis 20 ans, que Carlos Gracie Jr soit pote de David…

L’histoire, même avec des élèves de Mako comme Florian qui ont été dans le dojo initial de l’histoire du BJJ, là où Rickson Gracie a fait son premier stage en 95, le cercle Tissier, ne s’y intéresse pas. Et comprenez-moi bien, ce n’est pas un problème ; beaucoup de personnes qui font du karaté pensent qu’il n’existe que le Shotokan, voire ne connaissent même pas le style de leur école.

Seulement, dans une confrontation politique et avec un impact plus subconscient, si une fédération offre plus de « confort » aux combattants, aux professeurs et nourrit la reconnaissance, il y a de fortes chances que la francisation de la discipline, comme le judo et le karaté avant elle, ne posera aucun problème, parce que les sources n’auront jamais atteint l’océan de connaissances des jeunes pratiquants.

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Martial Reflections of a Hypnofighter #452: Knowing Your History?

As I shared in my post about the CFJJB and FFJ, I emphasized that professors would be a key element, particularly in the culture they would instill in their classes. I was thinking, through this, about history: understanding where the style comes from and why it is the way it is. Why today an old black belt might not see things the same way as a young black belt who only thinks about sport Jiujitsu.

I listen to the very enjoyable podcast « Strapology » with Nicolas, Samir, and Florian. In one of his answers about the origin of BJJ, Florian made me « click » that history doesn’t interest people. Nico also gives a more complete history of Luta, and he provides modern examples in the BJJ/Luta exchange with BTT, for example. Whereas it would have been fascinating to explain how the cross-pollination between Gracie Jiujitsu and Luta Livre developed significantly in the 50s-60s, notably with the Gracie family’s rebel: George.

I understand that this doesn’t interest a podcast listener, who follows a new generation. In fact, many blue belts have no knowledge of champions from a few years ago, simply because their competitive vision is in the here and now, with our instantaneity mode. What was, is no more, and a new fighter or a new technique is needed to create a « buzz. »

I am biased in my discourse; I love origins and stories, because for me, it’s part of the culture of the styles I practice daily. When I pointed out that the new generation doesn’t care what the CFJJB has done for 20 years, that Carlos Gracie Jr is friends with David…

History, even with Mako’s students like Florian who were in the initial dojo of BJJ history, where Rickson Gracie did his first seminar in ’95, the Tissier circle, doesn’t interest them. And understand me well, it’s not a problem; many people who do karate think that only Shotokan exists, or even don’t know the style of their school.

However, in a political confrontation and with a more subconscious impact, if a federation offers more « comfort » to fighters, to professors, and fosters recognition, there’s a strong chance that the « Frenchification » of the discipline, like judo and karate before it, will pose no problem, because the sources will never have reached the ocean of knowledge of young practitioners.

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Réflexions martiales d’un Hypnofighter #427 : Les démonstrations

Je ne suis pas bon pour faire des démonstrations d’arts martiaux, et j’ai la chance de ne pas avoir à en faire, comme beaucoup de professeurs, en ce début de saison lors des portes ouvertes ou des forums des associations.

La démonstration est clairement un élément qui fait partie du patrimoine des arts martiaux, du moins depuis une bonne partie du XXe siècle, et d’autant plus maintenant où montrer et démontrer son art et son sport en dehors de la compétition est ce qui va permettre d’attirer du monde.

Et c’est là qu’il y a parfois un côté marketing qui ne correspond pas tout à fait à ce qui sera proposé pendant l’année à l’académie. On voit bien que quand on voit tout le monde voler en Aïkido, ce n’est pas nous, en tant que néophytes, qui parviendrons à mettre en place ces tai sabaki et autres belles actions, d’autant plus que nous n’aurons pas de hakama…

Pareil pour la self-défense : ce que l’on voit dans une dynamique de démonstration est absolument incroyable contre un ou plusieurs opposants, parfois même armés de pistolets.

Même le karaté, dont les démonstrations sont peut-être celles qui ressemblent le plus aux cours avec des kihons et des katas, trouve le moyen de faire de la casse. Or, de façon générale, et pour avoir été longtemps dans des dojos de Karaté, le tameshiwari est une rareté, pour ne pas dire un moment exceptionnel.

Il faut vendre sa discipline, attirer le chaland et, pour ce faire, il faut sortir les tambours et les trompettes. Tout comme la nouvelle génération va regarder un TikTokeur d’arts martiaux et vouloir devenir un pratiquant, ou comme des générations plus anciennes se référaient aux films pour se dire qu’ils entreraient un jour sur une voie qui, peut-être, les absorberait pour la vie…

Un petit excès et une survente qui peuvent néanmoins changer des trajectoires…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #427: The Demonstrations

I’m not good at doing martial arts demonstrations, and I’m lucky not to have to, unlike many instructors, at the start of the season during open days or association forums.

The demonstration is clearly an element that is part of the heritage of martial arts, at least since a good part of the 20th century, and even more so now where showing and demonstrating one’s art and sport outside of competition is what will attract people.

And that’s where there’s sometimes a marketing side that doesn’t quite match what will be offered during the year at the academy. We see that when we see everyone flying in Aikido, it’s not us, as newcomers, who will manage to perform these tai sabaki and other beautiful actions, especially since we won’t even have a hakama…

The same goes for self-defense: what you see in a demonstration is absolutely incredible against one or more opponents, sometimes even armed with pistols.

Even karate, whose demonstrations are perhaps those that most resemble classes with kihons and katas, finds a way to include breaking. However, generally speaking, and having spent a long time in Karate dojos, tameshiwari is a rarity, not to say an exceptional moment.

You have to sell your discipline, attract customers, and to do so, you have to bring out the drums and trumpets. Just as the new generation will watch a martial arts TikToker and want to become a practitioner, or as older generations referred to movies to tell themselves that they would one day enter a path that might absorb them for life…

A little excess and overselling can nevertheless change trajectories…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #399 : Enseigner des principes

Ce texte explore une approche non-traditionnelle de l'enseignement du karaté, inspirée par Jacques Tapol, un Senseï qui, à 70 ans, privilégie le "feeling" et la compréhension conceptuelle du bunkai plutôt que l'application mécanique des katas. L'auteur met en lumière la valeur de cette quête de concepts libres de formes préétablies, malgré la difficulté que cela peut représenter pour des pratiquants habitués au conditionnement martial, suggérant une profondeur inattendue dans cette approche "invisible" du karaté.

Je suis en ce moment au campus de la FFKarate. Il y a des tas d’interventions différentes et même si je reste principalement en Kmix avec Jérôme Charles et Anthony Réa, je suis passé à l’atelier de Jacques Tapol, un Senseï, ancien champion de karaté traditionnel, qui à 70 ans cherche à proposer autre chose que la « tradition », allant vers des notions plus libres.

Pendant son cours, il ne parlait pas de techniques et poussait les gradés à aller dans le feeling des réponses qu’ils avaient sur des techniques diverses, comme des frappes ou des intentions de saisie.

Ce qu’il cherchait à partager était la notion de bunkai, une explication des katas (formes), qui la plupart du temps partent du kata.

Partir d’une séquence et chercher son application en combat. Cette notion est mécanique. Jacques, lui, laissait faire les choses acquises dans le corps, puis quand il voyait un enchaînement, il stoppait et montrait dans quel kata on le retrouvait.

La forme redevenait ce pour quoi elle existe : un dictionnaire de techniques et de séquences, pas une démonstration.

Son partage était dans une quête de concepts sans forme déterminée, sans techniques précises, offrant la libération des carcans attendus pour une recherche de son efficacité propre.

Seulement, le conditionnement martial a pu rendre de nombreux participants dans un flou, une difficulté à appréhender l’idée du concept qui n’a pas de forme « juste » imposée.

Pourtant, il y a de fortes chances qu’il y ait plus de profondeur dans ce « Karaté invisible » que dans les plus complexes des kihon ou des katas.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One,
Pank
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Martial Reflections of a Hypnofighter #399: Teaching Principles

I am currently on the FFKarate campus. There are many different interventions, and even though I mainly stay in Kmix with Jérôme Charles and Anthony Réa, I went to Jacques Tapol’s workshop. He is a Sensei, a former traditional karate champion, who at 70 years old seeks to offer something other than « tradition, » moving towards more free notions.

During his class, he didn’t talk about techniques and pushed the black belts to go with the feeling of the responses they had to various techniques, such as strikes or grappling intentions.

What he sought to share was the notion of bunkai, an explanation of katas (forms), which most of the time start from the kata.

Starting from a sequence and looking for its combat application. This notion is mechanical. Jacques, on the other hand, let them perform what they had already acquired in their bodies, then when he saw a sequence, he stopped and showed which kata it came from.

The form became what it exists for: a dictionary of techniques and sequences, not a demonstration.

His sharing was a quest for concepts without a determined form, without precise techniques, offering liberation from expected constraints in search of one’s own effectiveness.

However, martial conditioning may have left many participants feeling unclear, struggling to grasp the idea of a concept that has no imposed « correct » form.

Yet, there is a strong chance that there is more depth in this « invisible Karate » than in the most complex kihon or katas.

Take what is good and right for you.
Be One,
Pank
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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #384 : Au-delà de la salle

Cet article explore les bienfaits des arts martiaux, allant au-delà de la simple pratique sportive. Il met en lumière comment l'implication physique et la discipline des dojos peuvent offrir des clés pour un mieux-être quotidien, une meilleure gestion du stress et un développement personnel. Malgré les critiques potentielles sur la violence ou les hiérarchies, l'auteur souligne l'esprit de tradition et la communauté soudée que l'on retrouve dans ces disciplines.

Ce que j’aime dans le sport, et plus particulièrement dans nos dojos, c’est la possibilité d’offrir à ceux qui viennent, jeunes et moins jeunes, des clés, au travers de l’implication physique, pour se sentir mieux au quotidien et même appliquer des attitudes, des réflexions, ou être capable de prendre du recul dans la vie.

Tous ces dojos de boxe, de judo, de MMA ou BJJ qui tentent d’inculquer une façon de vivre plus saine et plus juste. Bien sûr, il y a plein de défauts dans les salles, on peut aussi s’interroger sur le principe même du combat, de la violence ou des hiérarchies. Seulement, dans la plupart des salles, l’esprit n’a pas trop changé et même si on a des disciplines dites modernes, il y a comme une odeur de tradition, de dureté, de philosophie complètement désuète dans notre société.

Il est possible que pour certains, ces salles soient une sorte de relent rétrograde, pourtant, tous ceux qui se plient aux règles, à la dureté des entraînements y sont accueillis. Si au départ, nous ne sommes qu’un pratiquant, avec le temps et les années, nous devenons un membre reconnu d’une communauté.

Être et maintenir cette sensation et ces attitudes qui ont permis, jours après jours, du progrès dans le quotidien, dans d’autres circonstances, avec des stress complètement différents, offre la possibilité de voir que l’art martial nous a forgés, nous a offert une possibilité de développer des ressources.

Ça ne rend pas forcément chacun d’entre nous un meilleur homme ou une meilleure femme, par contre, nous pouvons, tout comme dans ce monde austère du combat, nous rendre compte que même si c’est souvent dur, il y a toujours un petit : “je peux encore avancer un peu”, qui peut changer notre rapport à la vie et aux autres.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Passion Combat

Martial Reflections of a Hypnofighter #384: Beyond the Dojo

What I love about sports, and especially in our dojos, is the possibility of offering those who come, young and old, keys, through physical involvement, to feel better in everyday life and even apply attitudes, reflections, or be able to take a step back in life.

All these boxing, judo, MMA or BJJ dojos that try to instill a healthier and fairer way of life. Of course, there are many flaws in the gyms, one can also question the very principle of combat, violence or hierarchies. However, in most gyms, the spirit has not changed too much and even if we have so-called modern disciplines, there is like a smell of tradition, of hardness, of philosophy completely outdated in our society.

It is possible that for some, these gyms are a kind of retrograde relic, yet, all those who submit to the rules, to the harshness of training are welcomed there. If at the start, we are only a practitioner, with time and the years, we become a recognized member of a community.

Being and maintaining this feeling and these attitudes which have allowed, day after day, progress in daily life, in other circumstances, with completely different stresses, offers the possibility of seeing that the martial art has forged us, has offered us a possibility of developing resources.

It does not necessarily make each of us a better man or a better woman, however, we can, just like in this austere world of combat, realize that even if it is often hard, there is always a little: « I can still move forward a little », which can change our relationship to life and others.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Passion Combat

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #364 : La Figure d’Autorité Martiale

L'article explore les abus de pouvoir par des figures d'autorité dans les arts martiaux, en particulier dans les styles orientaux où la soumission des élèves est parfois attendue sous couvert de tradition et de savoir ésotérique. L'auteur met en lumière les risques de dérives sectaires et d'exploitation par des enseignants qui s'arrogent des compétences hors de leur domaine, s'appuyant sur des mythes plutôt que sur des preuves. Il souligne l'importance pour les pratiquants de faire preuve de discernement et de ne retenir que ce qui est juste et bénéfique pour eux.

Je suis en ce moment sur une série autour des abus que permettent, ou plutôt que se permettent, les figures d’autorité. Et nous savons que dans les sports, et naturellement dans les arts martiaux, il y a de nombreux maîtres, qu’importe le type de discipline et l’origine de celle-ci, qui se permettent d’abuser.

La plupart du temps, surtout avec les styles plus orientaux dont les codes sont très différents de la culture occidentale, les professeurs attendent de leurs élèves une forme de soumission. Elle sera volontaire, parce que tout passionné y voit une occasion d’entrer plus en profondeur dans le style. Surtout qu’il existe dans de nombreuses écoles traditionnelles une mystique autour d’arcanes qui ne sont enseignés qu’aux élus.

Nous nous retrouvons vite dans des mouvements proches des sectes, mais surtout surexploités par les enseignants qui se placent dans des postures qui ne sont pas les leurs. Soi-disant pour améliorer dans l’art du combat, ils peuvent proposer une façon de s’alimenter (est-il nutritionniste ?), une façon de se soigner (est-il soignant ?), surtout si l’on a des éléments associés au Ki/Chi.

C’est d’autant plus simple qu’en plus d’être l’autorité, souvent avec un haut grade et peut-être même des certificats ou un cadre d’un grand maître avec lui, il peut substituer sa responsabilité à celle du mythe, du maître, de la tradition. Avec des références issues d’histoires plus que de faits ou d’études.

Il y a donc facilement des dérives et des interactions qui peuvent devenir des « opportunités » pour peut-être répondre à leurs attentes souvent éloignées du cadre martial. Tout comme dans le domaine de l’accompagnement, il est essentiel de toujours se demander si nos comportements et nos cadres sont justes pour répondre à l’objectif sportif que nous avons, en prenant en compte, même si parfois c’est moins commun que dans la vie quotidienne, les retours des apprenants.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of an Hypnofighter #364: The Martial Authority Figure

I am currently working on a series about the abuses that authority figures allow, or rather permit themselves to commit. And we know that in sports, and naturally in martial arts, there are many masters, regardless of the type of discipline and its origin, who allow themselves to abuse their position.

Most of the time, especially with more Eastern styles whose codes are very different from Western culture, teachers expect a form of submission from their students. This submission will be voluntary, because every enthusiast sees it as an opportunity to delve deeper into the style. Especially since in many traditional schools, there is a mystique surrounding arcane knowledge that is only taught to the chosen few.

We quickly find ourselves in movements close to sects, but above all, overexploited by teachers who place themselves in positions that are not theirs. Supposedly to improve in the art of combat, they may suggest a way of eating (are they a nutritionist?), a way of healing (are they a healthcare professional?), especially if there are elements associated with Ki/Chi.

It is all the simpler because, in addition to being the authority, often with a high rank and perhaps even certificates or the endorsement of a grand master, they can substitute their responsibility with that of the myth, the master, the tradition. With references drawn from stories rather than facts or studies.

There are therefore easily abuses and interactions that can become « opportunities » to perhaps meet their expectations, often far removed from the martial framework. Just as in the field of coaching, it is essential to always ask oneself whether our behaviors and frameworks are fair to meet the sporting objective we have, taking into account, even if it is sometimes less common than in everyday life, the feedback from the learners.

Take what is good and right for you.

Be One,

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #340 : Quand la structuration fige les systèmes

Je parlais ce week-end avec un pote du Krav qui me partageait ses impressions sur l’évolution du Krav Maga dans sa fédération. Au fur et à mesure de ses propos, je lui disais que j’avais l’impression que cette discipline, qui se base sur une adaptation dans les situations de défense, une sorte de MMA de la self-défense, devenait rigide comme le karaté.

En somme, la fédération qui impose des techniques, des formes, des façons de se tenir ou de répondre pour les grades, transforme son système en style traditionnel. De plus, les hauts gradés sont de plus en plus âgés et l’influence du fondateur étant encore tellement présente, que comme un arbre qui prend de l’âge, se flétrit, se durcit.

Comme les maîtres “traditionnels” qui vont embêter leurs élèves pour une posture précise attendue pour les rencontres fédérales, le Krav prédétermine des réponses qu’il faut faire devant les jurys.

Du coup, les profs qui n’y croient pas préparent les élèves sur ces formes, mais hors fédération, ils enseignent autre chose… Pire, de plus en plus de clubs limitent les combats, voire certains n’en font plus. Comme si la technique était plus importante que la capacité à gérer un combat, en tout cas une agression qui sera physique.

Plus on veut donner une forme (un kata) plus on empêche l’évolution du style. On vend ça comme “traditionnel” sauf que ce que faisait Imi en Krav ne ressemble plus vraiment à ce que les acteurs actuels font. Est-ce que c’est bien ? Est-ce que c’est mal ? Ce type de questions bloquent les fédérations et on comprend après que chacun crée la sienne…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #340: When Structuring Freezes Systems

This weekend, I was talking with a Krav Maga friend who was sharing his impressions on the evolution of Krav Maga in his federation. As he spoke, I told him that I had the impression that this discipline, which is based on adaptation in defense situations, a kind of MMA of self-defense, was becoming as rigid as karate.

In short, the federation, which imposes techniques, forms, ways of standing or responding for the ranks, transforms its system into a traditional style. In addition, the high-ranking members are getting older and the influence of the founder is still so present, that like a tree that ages, withers, hardens.

Like the « traditional » masters who are going to annoy their students for a precise posture expected for federal competitions, Krav Maga predetermines the responses that must be made in front of the juries.

As a result, the teachers who do not believe in it prepare the students on these forms, but outside the federation, they teach something else… Worse, more and more clubs are limiting sparring, and some are not even doing it anymore. As if the technique was more important than the ability to manage a fight, in any case a physical aggression.

The more we want to give a form (a kata), the more we prevent the evolution of the style. We sell it as « traditional » except that what Imi did in Krav Maga no longer really resembles what the current actors do. Is this good? Is this bad? This type of question blocks federations and we understand afterwards that everyone creates their own…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #328 : L’Enseignement Martial Traditionnel, Vraiment Qualitatif ?

Cet article questionne la pertinence de certains enseignements traditionnels dans les arts martiaux à la lumière des connaissances scientifiques actuelles. L'auteur, Pank, souligne l'importance de la remise en question et de l'adaptation, tout en reconnaissant la valeur des traditions. Il invite les pratiquants à adopter une approche critique et à choisir ce qui est bon et juste pour eux.

Nous savons que le sport évolue très vite, notamment la science qui l’entoure. Entre ce que nous avons appris il y a trente ans et les connaissances actuelles, il y a un monde. Que ce soit pour la récupération, les étirements ou les méthodes d’enseignement, de nombreuses pratiques « traditionnelles » se transmettent de génération en génération.

On aime s’accrocher à la tradition, c’est un biais cognitif. Se dire qu’une méthode de combat a 100, 300 ou 5000 ans lui confère une certaine légitimité.  Cependant, la remise en question des maîtres est souvent impossible dans les arts martiaux, surtout dans les cultures asiatiques. D’ailleurs, c’est souvent par désaccord avec la tradition que les créateurs de nouvelles écoles ont quitté leurs écoles d’origine.

Au 21e siècle, de nombreux systèmes ont évolué, notamment grâce au croisement des styles (ce qui existait déjà par le passé, mais plus lentement). Les styles les plus traditionnels peuvent paraître curieux aujourd’hui, mais là n’est pas la question.

Ce qui est complexe, c’est de savoir si répéter des mouvements dans le vide, dans des postures diverses, pendant des années est réellement bénéfique.  Est-ce que la notion de priver ses élèves d’eau pour renforcer leur esprit est utile ? (La réponse est non, et je le sais d’autant plus que je ne suis pas toujours attentif à l’hydratation de mes élèves… les pauvres).

J’aime les styles traditionnels, mais je m’interroge sur la validité de leurs logiques. Apportent-elles réellement un plus ou ne font-elles que nourrir notre biais de confirmation ?

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #328: Is Traditional Martial Arts Teaching Truly Qualitative?

We know that sports evolve very quickly, especially the science around them. There’s a world of difference between what we learned thirty years ago and current knowledge. Whether it’s about recovery, stretching, or teaching methods, many « traditional » practices are passed down from generation to generation.

We like to cling to tradition; it’s a cognitive bias. To say that a combat method is 100, 300, or 5000 years old gives it a certain legitimacy. However, questioning the masters is often impossible in martial arts, especially in Asian cultures. Moreover, it is often through disagreement with tradition that the creators of new schools have left their original schools.

In the 21st century, many systems have evolved, particularly through the blending of styles (which already existed in the past, but more slowly). The most traditional styles may seem curious today, but that’s not the point.

What is complex is knowing if repeating movements in a vacuum, in various postures, for years is really beneficial. Is the notion of depriving one’s students of water to strengthen their spirit useful? (The answer is no, and I know this all the more because I am not always attentive to the hydration of my students… poor them).

I like traditional styles, but I wonder about the validity of their logic. Do they really bring something more, or do they just feed our confirmation bias?

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #326 : L’internationalisation des arts martiaux

Cet article explore l'évolution des arts martiaux à travers leur internationalisation. L'auteur, Pank, observe que l'exportation des disciplines martiales a conduit à leur métissage et à une diversification des styles. Il prend l'exemple du karaté, du jiu-jitsu et du kyokushin pour illustrer comment les arts martiaux se sont adaptés et transformés en dehors de leur pays d'origine. Pank encourage les pratiquants à embrasser cette évolution et à choisir le style qui leur convient le mieux, sans se limiter à la tradition.

Il existe dans tous les pays du monde des disciplines de combat propres aux cultures et aux sociétés. Pour ceux qui aiment à découvrir ce que la France a développé, je vous invite à aller voir les vidéos de Super Fab : https://www.youtube.com/@superfab-AMF.

Le sujet de ce post est plus axé sur le fait que les disciplines martiales ont tellement été exportées qu’elles ont été métissées et qu’elles ne ressemblent parfois plus du tout à ce qu’elles étaient à l’origine.

Je le vois beaucoup avec le Karaté où une interprétation de chacun a fait qu’il y a des milliers d’écoles dans tous les pays du monde qui, certes issues d’un style « traditionnel », ne ressemblent parfois plus à grand-chose ni dans la philosophie ni dans les formes. L’American Kenpo de Parker a posé l’ambition de son créateur à prendre la voie du poing et d’en faire un style américain.

On peut aussi y penser dans le Jiu-jitsu, bien sûr japonais à ses origines. Nous connaissons son descendant le BJJ, mais il y a là aussi des écoles typiquement françaises comme le Nihon Tai Jitsu, ou le Pariset Jujitsu. Quand un Keenan Cornelius décide que son style n’est plus brésilien mais américain, cela ne devrait pas plus choquer que cela.

Cela est normalisé depuis que les arts martiaux s’exportent, respectant leurs origines mais y rajoutant des logiques de combats et techniques autres que celles de la forme d’origine.

Il ne faut pas croire non plus que les styles nouveaux ne sont pas qualitatifs et que la répétition traditionnelle est bonne. Quand je vois que le Kyokushin reprend les formes de katas en mode Goju Ryu pour retourner à leur origine, je me dis que ce retour en « tradition » est relatif. Ils reprennent une forme japonaise et pas okinawaïenne, de plus quand on voit que des « enfants » du Kyokushin ont soit retiré les katas comme le Daido Juku, soit créé des katas beaucoup plus cohérents comme l’Ashihara et l’Enshin, on peut se demander pourquoi penser que les « origines » c’est mieux, dit autrement que la V1 est mieux que la V20 ?

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #326: The Internationalization of Martial Arts

In every country in the world, there are combat disciplines specific to cultures and societies. For those who like to discover what France has developed, I invite you to watch Super Fab’s videos: https://www.youtube.com/@superfab-AMF.

The subject of this post is more about the fact that martial disciplines have been exported so much that they have been mixed and sometimes no longer resemble what they were originally.

I see this a lot with Karate where an interpretation by each has meant that there are thousands of schools in every country in the world which, although stemming from a « traditional » style, sometimes no longer resemble much in philosophy or form. Parker’s American Kenpo laid out its creator’s ambition to take the path of the fist and make it an American style.

We can also think about it in Jiu-jitsu, of course Japanese in its origins. We know its descendant BJJ, but there are also typically French schools like Nihon Tai Jitsu, or Pariset Jujitsu. When a Keenan Cornelius decides that his style is no longer Brazilian but American, it shouldn’t be shocking.

This has been normalized since martial arts are exported, respecting their origins but adding combat logic and techniques other than those of the original form.

Do not think either that the new styles are not qualitative and that traditional repetition is good. When I see that Kyokushin takes up the forms of katas in Goju Ryu mode to return to their origin, I tell myself that this return to « tradition » is relative. They take up a Japanese form and not an Okinawan one, moreover when we see that « children » of Kyokushin have either removed the katas like Daido Juku, or created much more coherent katas like Ashihara and Enshin, we can wonder why think that the « origins » are better, in other words, that V1 is better than V20?

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #317 : Les arts martiaux doivent-ils rester martiaux ?

Les arts martiaux sont souvent confrontés à l’évolution de leur pratique entre sport et self-défense. Cet article explore la pertinence de préserver leur essence martiale face à une réalité où l'agression dans la rue reste rare pour la majorité des pratiquants. La question de la perte des traditions et de leur impact sur les valeurs et l'efficacité des disciplines est au cœur de cette réflexion.

Nous aimons nos arts martiaux, et nous aimons aussi les confronter à la réalité de l’agression ou de la protection dans la rue. Cependant, force est de constater qu’à moins de vivre dans des situations nous obligeant constamment à nous défendre (et je ne parle pas de se battre), nous utilisons très rarement le côté « guerrier » de nos systèmes.

Ainsi, même si je partage régulièrement l’idée que l’aspect compétition, donc sportif, transforme les disciplines et limite l’exploitation technique qui pourrait être efficace dans certaines situations de rue, il est essentiel de reconnaître qu’aujourd’hui, entre l’utilisation potentiellement limitée de nos arts et le fait que des adversaires pourraient être armés ou nombreux, nous devons nous demander si cela a encore du sens.

On dit souvent que le simple fait de pratiquer apporte de la confiance, que ce soit pour le côté sportif ou la self-défense. Pourtant, personne ne dira qu’un boxeur, même orienté uniquement vers le sport, n’est pas une personne confiante, tout comme un pratiquant de judo.

Nous observons souvent que les critiques sur l’efficacité des arts martiaux viennent de pratiquants vieillissants, qui, n’étant plus aussi performants, se réorientent vers « l’essence » des arts martiaux : la self-défense. Cela se voit chez de nombreux grands champions sportifs des années 1990-2000 en BJJ, qui se consacrent aujourd’hui presque exclusivement à la défense personnelle, car ils ont vieilli.

Le sport pourrait certainement suffire : les valeurs y sont présentes, tout comme l’amélioration physique et mentale. Cependant, c’est peut-être la perte des traditions qui nous retient à cette « illusion » que l’aspect martial est plus profond et significatif que le sport.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,
Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #317: Should Martial Arts Remain Martial?

We love our martial arts, and we also love confronting them with the reality of aggression or self-protection in the streets. However, it is clear that unless we live in situations constantly forcing us to defend ourselves (and I don’t mean fighting), we rarely use the « warrior » aspect of our systems.

Thus, even though I regularly share the idea that the competitive, or sporting, aspect transforms disciplines and limits the technical potential that could be effective in certain street situations, it is essential to realize that today, between the limited practical use of our arts and the fact that opponents could be armed or numerous, we must question whether it still makes sense.

It is often said that simply practicing builds confidence, whether for sport or self-defense. Yet no one would deny that a boxer, even one focused solely on sports, is a confident individual, just like a judoka.

We often observe that criticism of martial arts’ effectiveness comes from aging practitioners who, no longer as physically capable, turn to the « essence » of martial arts: self-defense. This is evident in many great sports champions from the 1990s and 2000s in BJJ, who now focus almost exclusively on self-defense because they have aged.

Sport could certainly suffice: its values are present, along with physical and mental improvement. However, perhaps it is the loss of traditions that ties us to the « illusion » that the martial aspect is deeper and more meaningful than sport.

Take what is good and right for you.

Be One,
Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #299 : La difficulté des styles traditionnels

Cet article explore les difficultés rencontrées par les enseignants de styles martiaux traditionnels, comme le Taekwondo, face aux attentes des nouveaux pratiquants préférant des approches plus ludiques et moins contraignantes. Comment adapter ces disciplines sans perdre leur essence?

Hier, pendant un repas avec les professeurs du Fushan Kwoon, je discutais avec Nicolas, notre professeur de Taekwondo, sur la difficulté d’enseigner et de retenir des apprenants, qu’ils soient enfants ou adultes. C’est un thème que j’ai déjà abordé, mais chaque fois que je parle avec des enseignants de styles plus traditionnels que ceux que je pratique, cela me pousse à la réflexion.

Le Taekwondo et la culture coréenne des arts martiaux sont associés à une discipline de fer et à des entraînements éprouvants. Je me souviens de stages avec Lee Kwan Young, à l’époque où je pratiquais intensément le karaté. Ces moments étaient un exemple de rigueur et de dureté. Les Jeux olympiques ont changé à la fois la population des pratiquants et la façon de pratiquer, tout comme nous l’avons vu avec le Gracie Jiujitsu et le Jiujitsu sportif.

Ce que recherchent les pratiquants aujourd’hui, c’est l’explosivité, les enchaînements aériens, etc., mais rarement les poomsae ou le kiboun. La raquette et le plastron offrent un côté plus ludique. Nicolas m’a expliqué que sa méthode, issue d’une école plus traditionnelle, avec une discipline rigoureuse, a dû être mise à jour. Il a constaté que beaucoup de nouveaux apprenants ne supportaient pas le côté martial. Ils viennent davantage pour le côté sportif et amateur.

Les sanctions pour les retards ou le bavardage peuvent faire fuir les jeunes ou les adultes qui cherchent à s’amuser et se détendre, et non à se contraindre comme on pourrait l’attendre dans les arts martiaux. De plus, les répétitions infinies de formes et de techniques dans le vide n’apportent pas de « fun » dans une société où tout tend vers la gamification.

Serge, un pratiquant de MMA formé par feu Senseï Merchet à Haute Tension, me disait que même lui, avec son style moderne, a dû adapter son approche face aux nouvelles vagues de pratiquants pour éviter qu’ils se plaignent ou quittent la salle. La mise à jour des écoles modernes peut se faire relativement facilement, mais pour des styles comme le Taekwondo, cela reste plus complexe si l’on souhaite préserver une partie de leur essence.

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,
Pank
https://www.passioncombat.net

Martial Reflections of a Hypnofighter #299: The Challenges of Traditional Styles

Yesterday, during a meal with the instructors at Fushan Kwoon, I was talking with Nicolas, our Taekwondo instructor, about the challenges of teaching and retaining students, whether children or adults. This is a topic I have addressed before, but every time I speak with teachers of more traditional styles than the ones I practice, it prompts further reflection.

Taekwondo and the Korean martial arts culture are associated with iron discipline and grueling training. I remember workshops with Lee Kwan Young during my karate days. They exemplified rigor and toughness. The Olympics have changed both the demographics of practitioners and the way they practice, similar to what we have seen with Gracie Jiujitsu and sport Jiujitsu.

Today’s practitioners are looking for explosiveness, aerial sequences, etc., but rarely for poomsae or kiboun. The paddle and chest protector provide a more playful aspect. Nicolas explained to me that his method, rooted in a more traditional school with strict discipline, had to be updated. He noticed that many new students could not tolerate the martial aspect, as they came more for the sporting (amateur) side.

Sanctions for tardiness or chatting can drive away young people or adults who seek fun and relaxation rather than constraint, as is often expected in martial arts. Moreover, the endless repetitions of forms and techniques in the air do not provide « fun » in a society where everything has become gamified.

Serge, a MMA practitioner trained by the late Sensei Merchet at Haute Tension, told me that even he, with his modern style, had to adapt his approach to the new waves of practitioners to prevent complaints or attrition. Updating modern schools can be relatively “easy,” but for styles like Taekwondo, it remains more complex if one wants to preserve part of their essence.

Take only what is good and right for you.

Be One,
Pank

https://www.passioncombat.net