Réflexions martiales d’un Hypnofighter #482 : Encaisser quitte à se blesser

Dans le combat ou dans les actions de self-défense, l’idée générale est d’esquiver, de bloquer et de faire en sorte de ne pas en ressortir dans un état lamentable. Il y a cependant des exceptions, que ce soit en boxe ou en MMA, où certains combattants agressifs perdent des années de vie avec un style qui rentre dans toutes les actions. Cela fait malheureusement la joie des spectateurs qui objectivent les combattants.

Même si l’idée initiale (d’éviter les coups) est juste. Je ne parle même pas du cas des armes où l’encaissement est un pari sur la vie, surtout face à une lame, un bâton, une barre de fer, etc. Je vais néanmoins ajouter un « mais ».

Je me souviens de professeurs philippins dire avec une belle sincérité que si vous n’avez pas de lame et que vous n’avez plus de moyen de fuir, il faudra peut-être accepter de perdre votre main ou votre bras pour « éventuellement » jouer sur une opportunité… qui serait vraiment minime.

Il est contre-intuitif de faire du renforcement aux frappes, et il est impossible de renforcer sa tête. Des écoles comme le Karaté d’Okinawa, le Kyokushin et certains styles chinois ont des méthodes progressives pour être capable de prendre des coups en diminuant la possibilité de blessure et de KO.

Il ne faut pas croire qu’en situation de stress, tous nos automatismes nous amèneront à finir le conflit sans entrer dans le combat. Pour rappel, la self-défense est un « non-combat » ; elle ne cherche pas l’opposition mais la destruction de la structure agressive pour éviter la phase d’affrontement. Et même dans ces quelques secondes, il se peut qu’une droite, un coup de tête, une griffure ou autre vienne perturber nos actions. Si la douleur n’est pas gérée, elle peut nous mettre en situation d’échec.

Le renforcement n’est pas juste musculaire. C’est bien d’avoir des muscles, mais si l’on ne sait pas absorber ou continuer à combattre avec le nez en sang, la mâchoire en vrac ou les côtes douloureuses (entre autres), les muscles ne serviront pas de bouclier utile. Dans ma pratique, je dis à mes élèves : vous allez vous faire couper, peut-être vous faire « exploser ». Il faudra serrer les dents et « espérer » ne pas tomber KO pour aller au clinch puis au sol (en 1 contre 1 sans arme, bien sûr).

Préparer les apprenants à ces douleurs particulières, mentalement et de la façon la plus progressive possible à l’encaissement, est important dans tous les styles qui veulent préparer à la défense personnelle ou à l’opposition. Sans oublier que c’est quand même vraiment mieux d’esquiver.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous. Be One, Pank. https://www.passioncombat.net/

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Martial Reflections of an Hypnofighter #482: Absorbing hits even if it means getting injured

In combat or self-defense actions, the general idea is to dodge, block, and ensure you don’t emerge in a pitiful state. There are exceptions, however, whether in boxing or MMA, where certain aggressive fighters lose years of their lives with a style that engages in every action. This unfortunately delights spectators who objectify the fighters.

Even if the initial idea (of avoiding hits) is correct. I am not even talking about situations involving weapons, where « absorbing » is a gamble with your life, especially when facing a blade, a stick, an iron bar, etc. Nevertheless, I am going to add a « but ».

I remember Filipino teachers saying with beautiful sincerity that if you don’t have a blade and you no longer have a way to flee, you might have to accept losing your hand or your arm to « possibly » play on an opportunity… which would be truly minimal.

It is counter-intuitive to condition oneself for strikes, and it is impossible to strengthen one’s head. Schools like Okinawan Karate, Kyokushin, and certain Chinese styles have progressive methods to be capable of taking hits while decreasing the possibility of injury and KO.

We must not believe that under stress, all our automatisms will lead us to end the conflict without entering into combat. As a reminder, self-defense is « non-combat »; it does not seek opposition but the destruction of the aggressive structure to avoid the confrontation phase. And even in those few seconds, a right hand, a headbutt, a scratch, or something else might disrupt our actions. If the pain is not managed, it can put us in a situation of failure.

Conditioning is not just muscular. It’s good to have muscles, but if you don’t know how to absorb or continue fighting with a bloody nose, a messed-up jaw, or painful ribs (among other things), muscles will not serve as a useful shield. In my practice, I tell my students: you are going to get cut, maybe get « smashed ». You will have to grit your teeth and « hope » not to get knocked out so you can get to the clinch and then to the ground (in 1 vs 1 without weapons, of course).

Preparing learners for these particular pains mentally, and in the most progressive way possible for absorption, is important in all styles that want to prepare for personal defense or opposition. Without forgetting that it is still much better to dodge.

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Réflexions de Pank / Instantané #483 : Le doute dans les décisions

Nous ne contrôlons pas le futur et nous ne savons pas ce que nous allons créer suite à une décision. Parfois une décision anodine, d’autre fois une décision mûrement réfléchie. Et pourtant, nous sommes dans le doute, comme si ce que nous allons choisir allait nous faire entrer dans un monde inconnu qui nous stresse.

Nous nous retrouvons souvent dans ces situations et il est parfois difficile de se rationaliser, simplement parce que nous sommes dans une anticipation, domaine où l’esprit humain est particulièrement mauvais. Nous créons des tas de scénarios qui ne nous rassurent pas voire nous desservent.

Pourtant, quand ce futur devient le présent, même si nous sommes sous pression que les choses ne se passent pas du tout comme attendu, en bien ou en mal, nous « gérons ». Là encore, pas forcément de la façon la plus juste, mais nous avons une flexibilité cognitive et comportementale qui nous permet très souvent d’absorber, parfois après un petit choc qui peut nous désorienter.

Nous sommes des êtres assez bons pour trouver des solutions, et c’est parfois sur cet aspect de nous que nous devrions porter notre confiance quand on doute. Nous n’allons peut-être pas prendre les meilleures décisions et ça peut changer ou compliquer sa vie, mais nous sommes pleins de ressources quant à détecter les portes de sortie.

Et puis surtout, nous ne sommes pas seuls. Quand nous ne savons plus, quand nous manquons de compétences, il y a des personnes qui, elles, sont douées voire spécialisées dans le sujet qui nous pose problème, et prendre conseil avec des personnes solides offre des options que nous n’avions pas la capacité de capter, afin de nous diriger vers des possibilités que nous allons mettre en place.

Ayez confiance en vos expériences et parfois si vraiment vous ne le sentez pas, ne le faites pas, peu importe ce qui peut être potentiellement perdu…

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Doubt in Decisions

We do not control the future and we do not know what we will create as a result of a decision. Sometimes an insignificant one, other times a carefully considered one. And yet, we are in doubt, as if what we are about to choose will make us enter an unknown world that stresses us.

We often find ourselves in these situations and it is sometimes difficult to rationalize, simply because we are in anticipation, a field where the human mind is particularly bad. We create many scenarios that do not reassure us, or even harm us.

However, when this future becomes the present, even if we are under pressure that things do not turn out at all as expected, for better or for worse, we « manage. » Again, not necessarily in the fairest way, but we have cognitive and behavioral flexibility that very often allows us to absorb, sometimes after a small shock that can disorient us.

We are beings quite good at finding solutions, and it is sometimes on this aspect of ourselves that we should place our trust when in doubt. We may not make the best decisions and that can change or complicate our lives, but we are full of resources when it comes to detecting exits.

And above all, we are not alone. When we no longer know what to do, when we lack skills, there are people who are gifted or even specialized in the subject that poses a problem for us, and seeking advice from solid people offers options that we were not able to grasp, in order to guide us towards possibilities that we will implement.

Trust your experiences and sometimes, if you really don’t feel it, don’t do it, no matter what might potentially be lost…

Take what is good and right for you. Be One, Pank.

Réflexions de Pank / Instantané #475 : Effort vs Bonheur

Oui, j’oppose l’effort et le bonheur… Vous le savez, je pense que si nous devons développer une compétence, c’est l’effort. C’est-à-dire faire des actions internes ou externes qui nous demandent de l’énergie, du temps, et la plupart du temps sans plaisir immédiat, mais ne garantissant pas non plus une satisfaction à moyen ou long terme. La satisfaction est, à mes yeux, aussi un effort à fournir.

Quand j’oppose les efforts au bonheur, c’est parce qu’entre les Gen Z qui nous partagent quotidiennement leur « best life » avec le maximum de liberté qu’ils décident de prendre, et les études sur cette même génération vis-à-vis des dépressions et autres maladies psychiques, ainsi que les clients en cabinet, je constate que le mode faussement épicurien (il faut relire ce bel auteur pour éviter de croire que cela consiste à se vautrer dans le plaisir) n’apporte pas la promesse du début.

Au moins, avec l’effort, on sait d’entrée que notre état d’âme, notre santé ou notre niveau d’énergie ne sont pas des jauges à écouter. Il faudra agir, peu importe comment nous nous sentons ou où nous vivons. L’effort ne répond pas aux critères d’écoute de soi, juste à des cahiers des charges (https://youtu.be/qVP381FxqNw).

Et ne vous faites pas des films de héros : le pire, c’est que c’est douloureux, ennuyeux, répétitif et le niveau de satisfaction est bas. Il y a de fortes chances que nous ne voyions même pas de résultats convenables ; pire, rien de ce que nous allons obtenir ne pourra représenter les efforts que nous faisons, chaque jour et à chaque instant.

La quête du bonheur, c’est surfait, et factuellement on le voit avec notre monde actuel : les gens ne sont pas heureux. Alors tentez de faire des efforts partout : au boulot, avec les autres, dans vos relations romantiques ou amicales, dans vos activités quotidiennes. Au moins, vous pourrez juste gagner un : « J’ai donné mon max »… Pas fou, plutôt frugal, mais avec un poids que personne ne pourra jamais comprendre.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous. Be One, Pank.

Pank’s Reflections / Snapshot #475: Effort vs. Happiness

Yes, I oppose effort and happiness… You know that I believe if we must develop one skill, it is effort. That is to say, taking internal or external actions that require energy and time from us, mostly without immediate pleasure, and without guaranteeing satisfaction in the medium or long term either. Satisfaction is, in my eyes, also an effort to be made.

When I contrast effort with happiness, it is because between the Gen Zers who share their « best lives » daily with the maximum freedom they decide to take, and the studies on this same generation regarding depression and other mental illnesses, as well as clients in my practice, I observe that the falsely Epicurean mode (one must reread this beautiful author to avoid believing it consists of wallowing in pleasure) does not deliver on its initial promise.

At least with effort, we know from the start that our state of mind, our health, or our energy level are not gauges to be listened to. We will have to act regardless of how we feel or where we live. Effort does not respond to the criteria of listening to oneself, only to specifications (https://youtu.be/qVP381FxqNw).

And don’t picture yourself as a hero in a movie; the worst part is that it is painful, boring, repetitive, and the satisfaction level is low. There is a strong chance that we won’t even see decent results; worse, nothing we obtain will ever represent the efforts we make, every day and at every moment.

The quest for happiness is overrated, and factually we see it with our current world: people are not happy. So try to make efforts everywhere: at work, with others, in your romantic or friendly relationships, in your daily activities. At the very least, you might just earn a: « I gave my max »… Not wild, rather frugal, but with a weight that no one else will ever understand.

Take what is good and right for you. Be One, Pank.

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #450 : Devenir une Bactérie Martiale

J’entendais dire que, malheureusement, les bactéries sont devenues de plus en plus résistantes aux antibiotiques au cours des cinq dernières années, et de manière menaçante. En conclusion, la stratégie des bactéries est digne des meilleurs pratiquants de Jiu-Jitsu ou de systèmes de combat. L’adaptation est clé, surtout lorsque l’on a été maintes fois soumis.

Nous devenons tous plus résistants grâce à la pratique que nous accumulons : nous encaissons mieux les frappes (à l’exception de notre tête), nous ne nous fracturons plus à chaque chute, et nous parvenons à trouver des dynamiques pour sortir des soumissions. Nous avons cherché des réponses, à la fois consciemment et inconsciemment, afin de ne plus nous autodétruire.

Nous le savons, l’humain est ce qu’il est aujourd’hui grâce à sa capacité d’adaptation. Parfois, la quête de force peut donner l’impression que seule la puissance brute est efficace (ce qui reste souvent le cas ; essayez de vous entraîner avec les meilleurs de vos disciplines, ils ont TOUS une force d’ours).

Cependant, la force peut emprunter d’autres chemins. Cette faculté à subir sans disparaître, pour petit à petit trouver des solutions, à endurer pour commencer à prendre le dessus, ou comme le partage Adler, à accepter le sentiment d’infériorité pour construire une compensation dans un domaine, puis une conscience d’une autre infériorité à compenser, nous permet un développement personnel à la fois physique et psychologique.

Parvenir à vivre ces combats d’entraînement en ne cherchant pas à gagner, mais à comprendre comment ne pas perdre, peut changer la dynamique d’apprentissage. Cela rejoint ce que partageait Mestre Saulo Ribeiro qui considérait que, de ceinture blanche à bleue, il fallait chercher à apprendre à ne pas trop se faire soumettre, même pas à se défendre, juste à devenir RÉSISTANT, antibio-martial-résistant.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #450: Becoming a Martial Bacterium

I’ve heard that, unfortunately, bacteria have become increasingly and threateningly resistant to antibiotics over the last five years. In conclusion, the strategy of bacteria is worthy of the best Jiu-Jitsu practitioners or combat system experts. Adaptation is key, especially when one has been submitted many times.

We all become more resistant through the practice we accumulate: we withstand strikes better (except for our heads), we no longer break with every fall, and we manage to find dynamics to escape submissions. We have sought answers, both consciously and unconsciously, so as not to destroy ourselves anymore.

We know that humans are what they are today thanks to their capacity for adaptation. Sometimes, the pursuit of strength can give the impression that only raw power works (which is often still the case; try training with the tops of your disciplines, they ALL have the strength of a bear).

However, strength can take other paths. This ability to endure without disappearing, to gradually find solutions, to persevere to start taking the lead, or as Adler shared, to accept the feeling of inferiority to build compensation in one area, then an awareness of another inferiority to compensate, allows for our personal development, both physically and psychologically.

Managing to experience these training fights not by trying to win, but by understanding how not to lose, can change the learning dynamic. This echoes what Mestre Saulo Ribeiro shared, who believed that from white to blue belt, one should seek to learn not to be submitted too much, not even to defend, but just to become RESISTANT, antibiotic-martial-resistant.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #439 : Prendre l’entraînement avec plaisir

Il peut être difficile, dans les sports de combat, d’accepter de se faire littéralement « écraser » et de recevoir parfois des frappes lourdes, tout en considérant ces moments comme agréables. L’idée de souffrir non pas à cause de nos propres efforts, comme cela peut arriver en musculation ou en course à pied, mais à cause de l’autre, est souvent un frein.

L’opposition en contact est un élément inconnu qui peut transformer notre entraînement en un plaisir ou un enfer. Il est essentiel d’apprendre à connaître les partenaires que nous avons dans nos dojos ou salles afin de savoir avec qui nous sommes compatibles et d’éviter ceux qui ne le sont pas.

Il n’est pas toujours possible d’avoir les partenaires de sparring que l’on souhaite, simplement parce que le professeur a décidé quels binômes allaient travailler ensemble. Mais lorsque c’est possible, apprendre à connaître l’autre, même s’il est beaucoup plus fort que nous et va nous « mettre minable », n’est pas un problème.

Parce qu’avec ces personnes, il y a un feeling et surtout, malgré la difficulté de nos sports et les pressions que l’on subit, on prend du plaisir, on s’amuse, on tente des choses. Même le fait de se faire toucher ou de se prendre des clés devient amusant.

L’autre n’exagère pas ses percussions, de même que les soumissions ne sont pas appliquées dans le but de casser. Et de notre côté, on peut taper ou demander à l’autre de diminuer l’intensité si nécessaire. C’est un travail à deux, une discipline en commun, une ambiance qui, malgré les difficultés, donne l’envie de revenir.

Sentir que ce qui est pratiqué dans cette difficulté extrême reste un simple jeu, une distraction, un moyen de se rendre un peu plus heureux dans un quotidien qui nous met souvent moins sous pression ou en danger, mais qui n’a pas cette saveur unique que celle des arts martiaux.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #439: Taking Pleasure in Training

In contact sports, it can be difficult to accept being literally « crushed » and sometimes taking heavy blows, all while seeing these moments as enjoyable. The idea of suffering not from our own efforts, as can happen in weightlifting or running, but because of another person, is often a barrier.

Contact opposition is an unknown element that can turn our training into a pleasure or a hell. It’s essential to get to know the partners we have in our dojos or gyms to find out who we are compatible with and to avoid those who are not.

It’s not always possible to have the sparring partners we want, simply because the professor has decided which pairs will work together. But when it is possible, getting to know the other person, even if they are much stronger than us and will « humiliate » us, is not a problem.

Because with these people, there is a connection and, above all, despite the difficulty of our sports and the pressures we undergo, we find pleasure, we have fun, and we try new things. Even getting hit or put in a joint lock becomes enjoyable.

The other person does not exaggerate their strikes, just as submissions are not applied with the intent to break something. And on our side, we can tap out or ask the other to decrease the intensity if needed. It’s a two-person effort, a shared discipline, an atmosphere that, despite the difficulties, makes you want to come back.

To feel that what is practiced in this extreme difficulty remains a simple game, a distraction, a way to make ourselves a little happier in a daily life that often puts us under less pressure or danger, but which lacks the unique flavor of combat arts.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #439 : Se donner le droit d’échouer

Vous le savez, je suis un professionnel de l’échec (https://chk.me/lpNSpur). Je pense que nous devons toujours prendre en compte l’échec dans tout ce que nous entreprenons et faire confiance à notre capacité d’antifragilité.

Cependant, c’est assez douloureux, fatiguant et cela demande des efforts pour se relever, soigner notre ego, parfois notre corps et nos finances. C’est un jeu que beaucoup abandonnent, et c’est aussi pour cette raison que de nombreux coachs vous harcèlent avec la notion de sortir de votre zone de confort.

Mais pour qu’on décide de quitter notre sécurité, il faut pouvoir se dire que l’on va y gagner quelque chose, et c’est la campagne marketing qui est vendue. Pourtant, il serait plus honnête de dire que nous allons probablement plus perdre que gagner dans notre vie. Il y a certainement des exceptions, mais je nous place dans le camp des gens « normaux ».

Je repense à un discours que j’ai trouvé sympa de Xavier Niel, qui explique qu’il n’a de cesse de se louper sur ses propositions. Et il insiste pour que les jeunes essaient et acceptent d’échouer pour encore recommencer.

Je trouve son conseil excellent. Il est peut-être juste utile de prévenir que ça va piquer et d’être prêt à cela. Et je reviens sur la seconde chose essentielle quand on est équipé pour « l’échec total » : savoir faire des chutes, les ukemis.

En judo et dans d’autres arts martiaux, on apprend à chuter, car on se fait souvent « laver » (oui, comme dans une machine à laver) et on reçoit un choc violent contre un sol qui, par nature, sera toujours plus solide que vos os et votre chair. Mais chose extraordinaire, on peut subir des milliers de chutes au fil des années de pratique et ne pas avoir de séquelles (enfin, pas trop), parce que nous avons une expertise : celle d’absorber les chutes.

Alors oui, osez. Soyez prêts à échouer, et peut-être pourriez-vous juste y ajouter, au préalable, un entraînement aux chutes…

Prenez ce qui est juste et bon pour vous. Be One Pank https://www.pank.one/blog


English Translation

Reflections by Pank / Snapshot #439: Giving Yourself the Right to Fail

You know, I am a professional at failing (https://chk.me/lpNSpur). I think we must always consider failure in everything we undertake and trust in our capacity for antifragility.

However, it is quite painful, tiring, and requires effort to get back up, to mend our ego, and sometimes our body and finances. It is a game that many people give up on, and this is also why many coaches bother you with the notion of getting out of your comfort zone.

But for us to decide to leave our security, we must be able to tell ourselves that we will gain something from it, and this is the marketing campaign that is sold. Yet, it would be more honest to say that we will probably lose more than we will gain in our lives. There are certainly exceptions, but I place us in the camp of « normal » people.

I’m thinking back to a speech by Xavier Niel that I found great. He explains that he constantly fails with his proposals. And he insists that young people should try and accept failure in order to start all over again.

I find his advice excellent. It might just be useful to warn that it will sting and to be ready for it. And I come back to the second essential thing when you are equipped for « full failure »: knowing how to perform breakfalls, the ukemis.

In judo and other martial arts, we learn to fall, because we often get « washed » (yes, like in a washing machine) and we take a violent hit against a ground that, by nature, will always be stronger than your bones and flesh. But the extraordinary thing is that you can undergo thousands of falls over years of practice and not have any lasting injuries (well, not too many), because we have an expertise: that of absorbing falls.

So yes, dare. Be ready to fail, and maybe you could just add, beforehand, some training in breakfalls…

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Réflexions de Pank / Instantané #436 : Redémarrer

C’est la rentrée et, pour de nombreuses personnes, notamment avec la routine scolaire, c’est une reprise des habitudes. Il n’est pas toujours simple de se dire que le rythme qui a pu être différent, parfois grâce aux vacances ou simplement parce que le quotidien de l’école, des devoirs et des activités n’était pas présent.

Redémarrer, c’est aussi se remettre sous pression, avec le stress, comme si notre corps et notre esprit avaient un peu oublié et qu’ils étaient redevenus un peu plus sensibles. C’est là que notre caractère et notre culture jouent énormément : certaines personnes vont se sentir rapidement débordées, et peut-être encore plus pour celles qui commencent de nouvelles activités ou s’il y a des éléments changeants pour la première fois : un enfant, un nouveau boulot, un nouveau lieu, de nouvelles activités.

Et puis il y a ceux qui, par nature, vont se préparer et y plonger. Ce qui est utile de savoir, c’est que nous sommes tous dans des processus d’habituation et que nous avons tous la capacité d’absorber. S’il est vrai que nous entendons beaucoup plus parler de santé mentale parfois plus fragilisée, nous ne devons pas oublier que nous sommes quand même solides.

Sans être excessif et dire que nous sommes capables de tout gérer, sachant que les ères modernes créent toujours de nouveaux stresseurs, nous mettons parfois plus de temps à trouver une résilience. Mais quand on voit ce que vivent malheureusement de nombreuses populations dans le monde et pourtant leur capacité à trouver des solutions, nous sommes en Occident dans des niveaux nettement plus gérables.

Redémarrer offre aussi la possibilité de mettre en place de nouvelles stratégies et de nouveaux comportements, que nous allons pouvoir améliorer ou adapter au fur et à mesure de notre saison. Plein d’énergie à vous toutes et tous, préparez-vous à créer de belles choses et à avancer au mieux.

Prenez ce qui est juste et bon pour vous. Be One Pank https://www.pank.one/blog


English Translation

Pank’s Reflections / Snapshot #436: Restarting

It’s back-to-school time, and for many people, especially with the school routine, it’s a return to old patterns. It’s not always easy to accept that the rhythm has changed, sometimes thanks to vacation or simply because the daily grind of school, homework, and activities wasn’t there.

Restarting also means putting ourselves back under pressure and stress, as if our body and mind had forgotten a bit and become a little more sensitive. This is where our character and culture play a huge role: some people will quickly feel overwhelmed, perhaps even more so for those starting new activities or if there are new changing elements for the first time: a child, a new job, a new place, new activities.

And then there are those who, by nature, will prepare and dive right in. What’s useful to know is that we are all in a process of habituation and that we all have the capacity to absorb. While it’s true that we hear a lot more about mental health sometimes being more fragile, we must not forget that we are still resilient.

Without being excessive and saying that we are capable of managing everything, knowing that the modern era always creates new stressors, we sometimes take more time to find resilience. But when we see what many populations in the world are unfortunately experiencing and yet their ability to find solutions, we in the West are at much more manageable levels.

Restarting also offers the possibility of implementing new strategies and behaviors that we will be able to improve or adapt as our season progresses. Full of energy to all of you, get ready to create beautiful things and move forward in the best way possible.

Take what is right and good for you. Be One Pank https://www.pank.one/blog

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #406 : Rappel, les arts martiaux sont tops mais pas une thérapie

Ce texte explore la distinction cruciale entre les bienfaits des arts martiaux pour le corps et l'esprit, et leur limite en tant que thérapie pour les troubles mentaux. En s'appuyant sur l'exemple tragique de Brice Postal, l'auteur souligne que malgré la force physique et mentale développée par la pratique, les arts martiaux offrent un soutien mais ne remplacent pas un accompagnement thérapeutique face aux souffrances psychologiques profondes. Il encourage à reconnaître ses propres vulnérabilités et à chercher une protection adéquate.

J’écris souvent sur ce sujet, parce que j’entends encore trop souvent que nos sports et arts martiaux sont des thérapies. Seulement, si l’on peut clairement y trouver des tas d’éléments extrêmement positifs et constructifs pour notre corps et notre psyché, quand on ne va pas bien, se retrouver dans nos dojos nous apporte un moment d’apaisement, mais pas un soin à notre mal-être.

Brice Postal, un pratiquant de self-défense et professeur reconnu, a mis fin à ses jours. Je ne le connais pas, et il est important de comprendre que même s’il avait une communauté qui le soutenait, il s’est retrouvé seul face à ses démons. On a beau être fort, avoir des techniques pour désarmer des personnes agressives, l’esprit, lui, peut devenir un agresseur où les techniques n’ont plus d’effet.

Chacun d’entre nous, pratiquants, pouvons avoir l’impression de nous être renforcés par les défaites, les échecs, les heures d’entraînement, les retours à l’entraînement blessés, parfois les compétitions où nous avions un handicap invisible. Et pourtant, même si nous avons solidifié des facettes, il y a des fêlures, des blessures ou des faiblesses que parfois nous n’avions pas vues, mais que les démons ont pu exploiter.

Vous êtes des femmes et des hommes avec des mentaux forts, vous avez peut-être développé des compétences physiques, mentales et spirituelles incroyables, mais parfois, il faut, comme en combat, savoir faire un pas de retrait et savoir qu’il est préférable de se protéger et juste survivre.

Est-ce que la self-défense n’est pas aussi savoir se défendre… de soi-même quand la vie a sapé notre énergie ?

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #406: Reminder, Martial Arts Are Great But Not Therapy

I often write on this subject because I still too often hear that our sports and martial arts are therapies. However, while we can clearly find many extremely positive and constructive elements for our body and psyche, when we are not well, being in our dojos brings us a moment of calm but not a cure for our malaise.

Brice Postal, a recognized self-defense practitioner and teacher, took his own life. I don’t know him, and it’s important to understand that even if he had a supportive community, he found himself alone facing his demons. No matter how strong we are, how many techniques we have to disarm aggressive people, the mind itself can become an aggressor where techniques no longer have an effect.

Each of us, practitioners, may feel that we have been strengthened by defeats, failures, hours of training, returning to training injured, sometimes competitions where we had an invisible handicap. And yet, even if we have solidified certain facets, there are cracks, wounds, or weaknesses that sometimes we hadn’t seen, but which demons could exploit.

You are women and men with strong minds, you may have developed incredible physical, mental, and spiritual skills, but sometimes, as in combat, you have to know when to step back and know that it is better to protect yourself and just survive.

Isn’t self-defense also about knowing how to defend oneself… from oneself when life has drained our energy?

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #413 : Trouver du plaisir dans l’effort

Ce texte explore la nécessité d'accepter l'effort comme une constante de la vie, indépendamment du résultat. Il souligne que l'effort ne garantit pas le succès, et que l'échec est une possibilité normale. L'auteur propose de déplacer la perspective du "plaisir" à celle du "bénéfice" intrinsèque de l'effort, même en l'absence de réussite externe. Ces bénéfices peuvent inclure la reconnaissance de sa propre capacité à persévérer et la découverte de leçons précieuses, permettant de continuer malgré la difficulté et l'absence de résultats immédiats.

Si nous n’avons pas vraiment le choix dans la vie que de faire des efforts pour obtenir ce que l’on veut, que ce soit en nous ou dans nos environnements, nous allons devoir apprendre à nous habituer à cette dépense d’énergie.

Comme nous en avons déjà parlé, un effort ne « mérite » pas un résultat attendu ; il n’y a aucune raison que nous obtenions ce que nous désirons même si nous nous battons comme un beau diable pour l’avoir. C’est déjà un élément que nous devons admettre au commencement. Même si nous savons que nous pouvons orienter notre dialogue interne vers des idées « positives » vis-à-vis de nos objectifs, nous ne devons néanmoins pas nous mentir et la possibilité des échecs est normale.

Une fois que nous savons que pour une grande majorité d’entre nous, nous allons devoir fournir des efforts sans être assuré du résultat et que cela peut demander beaucoup de temps, sur le papier, ça ne donne pas vraiment envie. Et c’est là que nous pouvons y mettre ou plutôt y développer une notion de plaisir.

Le mot n’est pas juste, je dirais plutôt du bénéfice à l’effort, mais attention, cela n’a rien à voir avec la réussite. Que nous parvenions là où nous le souhaitons ou pas, les efforts que nous aurons fournis nous auront apporté des bénéfices, même si parfois, il faut se creuser la tête pour les trouver.

Cela peut être simplement le fait de se dire que nous sommes capables de faire des efforts. Cela peut être décevant parce que cela peut ne pas nous avoir apporté de résultat, mais nous cherchons ce que cela nous apporte.

Ce qui est intéressant, et on pourrait dire pour 80% des choses que nous mettons en place, c’est que nous pouvons apprendre à regarder les bénéfices de nos efforts dans nos actions. Ça ne retire pas que c’est difficile, parfois profondément ennuyant, mais au moins nous cherchons à ne pas nous effondrer au moindre effort sans résultat, et continuons bon gré mal gré, un jour de plus…

Prenez ce qui est juste et bon pour vous.
Be One
Pank
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Pank’s Reflections / Snapshot #413: Finding Pleasure in Effort

If we don’t really have a choice in life but to make efforts to get what we want, whether it’s within ourselves or in our environments, we will have to learn to get used to this expenditure of energy.

As we have already discussed, an effort does not « deserve » an expected outcome; there is no reason for us to get what we desire even if we fight tooth and nail for it. This is already something we must admit from the start. Even if we know that we can orient our internal dialogue towards « positive » ideas regarding our goals, we must nevertheless not lie to ourselves, and the possibility of failure is normal.

Once we know that for a large majority of us, we will have to make efforts without being assured of the result and that this can take a lot of time, on paper, it doesn’t really sound appealing. And that’s where we can introduce, or rather develop, a notion of pleasure.

The word isn’t quite right; I would rather say the benefit of effort, but be careful, this has nothing to do with success. Whether we achieve what we want or not, the efforts we have made will have brought us benefits, even if sometimes, we have to rack our brains to find them.

This can simply be the fact of telling ourselves that we are capable of making efforts. It can be disappointing because it may not have brought us a result, but we look for what it does bring us.

What is interesting, and one could say for 80% of the things we implement, is that we can learn to look at the benefits of our efforts in our actions. This doesn’t negate that it’s difficult, sometimes profoundly boring, but at least we seek not to collapse at the slightest effort without result, and continue willy-nilly, one more day…

Take what is right and good for you.
Be One
Pank
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Réflexions de Pank / Instantané #406 : Savoir reprendre son souffle sous la vague

Face à des périodes de stress intense et prolongé qui réduisent notre capacité à résoudre les problèmes, il est essentiel de revenir à notre "zone de confort". Cette approche permet de décomposer les défis en sous-ensembles gérables, de limiter la dépense d'énergie et de retrouver un sentiment de maîtrise, nous aidant ainsi à avancer pas à pas au lieu de se laisser submerger.

Il y a des périodes dans la vie où tout semble s’accélérer et où un grand nombre d’événements se succèdent, laissant parfois l’esprit comme le corps dans un état difficile.

Si nous sommes plutôt bons pour gérer les problèmes de façon générale, lorsqu’il y a une augmentation prolongée du stress et que ce dernier se maintient à un niveau élevé, nous pouvons constater que nous sommes loin d’être performants dans la résolution des problèmes.

Il y a souvent une distorsion du temps et de l’espace quant à ce qu’il faut faire et à ce qui nous semble être notre jauge temps-énergie. C’est à ces moments-là que nous pouvons, et parfois devons, revenir à nos bases. Revenir à ce qui est notre zone de confort.

Lorsque les systèmes ne semblent plus être ce que nous connaissons, c’est que nous sommes certainement sous un stress important. Pourquoi ? Parce que, naturellement, nous faisons des associations et nous nous tournons vers des éléments que nous avons l’impression de reconnaître.

Outre la méditation et l’autohypnose, prendre les problèmes plusieurs fois par jour et les ramener dans le filtre de ce que nous gérons bien, ce que nous connaissons, en somme ce qui nous permet de limiter notre dépense d’énergie, et nous ramener à des processus que nous maîtrisons, nous permet de ne plus être dans le rouleau de la vague, mais de tenter de remonter sur notre planche, cet espace du connu.

Il se peut que les problèmes soient des éléments inconnus et nouveaux. Cependant, tout est constitué de sous-ensembles. Chercher ce qui peut être géré en décomposant les choses permet d’avancer pas à pas, laissant les vraies facettes inconnues dans une liste de traitement ultérieur une fois que ce qui peut être géré le sera.

La zone de confort est à valoriser dans un monde d’hyperstimulation et d’injonction à vous plonger dans l’inconfort. Simplement parce que cette zone confortable offre la possibilité de ramener dans un espace maîtrisé ce qui ne l’était plus.

Prenez ce qui est juste et bon pour vous.

Be One

Pank

Reflections from Pank / Snapshot #406: Knowing when to catch your breath under the wave

There are periods in life when everything seems to accelerate and a large number of events follow one another, sometimes leaving the mind and body in a difficult state.

While we are generally quite good at managing problems, when there is a prolonged increase in stress that remains at a high level, we can see that we are far from being effective at problem-solving.

There is often a distortion of time and space regarding what needs to be done and what we perceive as our time-energy gauge. It is at these moments that we can, and sometimes must, return to our foundations. Return to what is our comfort zone.

When systems no longer seem to be what we know, it is because we are certainly under significant stress. Why? Because you know that we naturally make associations and turn to elements that we feel we recognize.

In addition to meditation and self-hypnosis, taking problems several times a day and bringing them back into the filter of what we manage well, what we know—in short, what allows us to limit our energy expenditure—and bringing ourselves back to processes we master, allows us to no longer be in the wave’s roller, but to try to get back on our board, that space of the familiar.

It may be that the problems are unknown and new elements; however, everything is made up of subsets. Seeking what can be managed by breaking things down allows us to move forward step by step, leaving the truly unknown facets on a list for later treatment once what can be managed has been.

The comfort zone is to be valued in a world of hyperstimulation and injunctions to plunge into discomfort. Simply because this comfortable zone offers the possibility of bringing back into a controlled space what was no longer so.

Take what is right and good for you.

Be One

Pank