Réflexions martiales d’un Hypnofighter #475 : Et si le combat ne calme pas ?

Nous avons souvent l’idée, et même le discours, que les arts martiaux et sports de combat peuvent être des « game changers » pour des jeunes (et moins jeunes) afin de les canaliser et de leur permettre d’exprimer leurs frustrations, colères et autres émotions destructrices, sous l’œil d’un instructeur.

Seulement, cette idée est sur le papier. Quand nous parlons avec des éducateurs qui sont aussi professeurs d’arts martiaux, les jeunes qui arrivent à trouver une voie dans les sports de contact ne sont pas si nombreux que ça. On pourrait penser que parfois c’est le coût des entraînements, ou les difficultés systémiques à pratiquer. Pourtant, nous avons un monde associatif assez génial sur le sujet, et des professeurs bénévoles très investis qui arrivent à faire des concessions pour parvenir à retenir les pratiquants incertains.

Seulement, si les budō peuvent proposer une rigueur, une discipline, des heures passées dans un gymnase ou un dojo, éloignant de certains comportements, cela ne dure que quelques heures quotidiennement. De plus, beaucoup, qui ont cette rage et cette sensation d’injustice, ne calment pas ce malaise qui les ronge et qui pourrait les pousser à des comportements de compensation ou de surcompensation.

Comme si, parfois, la seule chose qui peut offrir un apaisement est un knock-down ou une soumission de la vie, après des actions qui auront coûté beaucoup plus cher que leur ego n’est prêt à l’admettre.

Nos arts de combat sont effectivement de belles écoles, mais elles ne restent que des écoles. Et parfois, nous ne sommes pas encore prêts à nous rendre compte des bénéfices que peuvent apporter ces lieux, non pas sur des mois… mais pour une vie.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous. Be One, Pank. https://www.passioncombat.net/

Martial Reflections of an Hypnofighter #475: What if Combat Doesn’t Calm?

We often have the idea, and even the discourse, that martial arts and combat sports can be « game changers » for young people (and older) to channel them and allow them to express their frustrations, anger, and other destructive emotions, under the watchful eye of an instructor.

However, this idea often remains theoretical. When we talk to educators who are also martial arts instructors, the number of young people who truly find their path in contact sports is not that high. One might think that sometimes it’s the cost of training, or systemic difficulties in practicing. Yet, we have a rather excellent associative world on the subject, and very dedicated volunteer teachers who manage to make concessions to retain hesitant practitioners.

However, while budō can offer rigor, discipline, and hours spent in a gym or dojo, diverting from certain behaviors, this only lasts a few hours daily. Furthermore, many who harbor this rage and sense of injustice do not truly calm this unease that gnaws at them and could lead them to compensatory or overcompensatory behaviors.

It’s as if, sometimes, the only thing that can offer appeasement is a knockdown or a submission from life itself, after actions that will have cost much more than their ego is willing to admit.

Our combat arts are indeed excellent schools, but they remain just schools. And sometimes, we are not yet ready to realize the benefits these places can bring, not just for a few months… but for a lifetime.

Take what is good and right for you. Be One, Pank. https://www.passioncombat.net/

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #409 : Le Respect dans les Arts Martiaux

Ce texte explore la notion de respect dans les arts martiaux, distinguant le respect des codes et systèmes du respect interpersonnel. L'auteur, un "Hypnofighter", argumente que dans le contexte du dojo ou de la salle de combat, le respect n'est pas automatique mais se gagne par l'implication, la performance et la capacité à relever les défis, notamment face aux "anciens". Il souligne que l'expérience passée ne suffit pas toujours à imposer le respect sans une confrontation réelle ou une démonstration de valeur actuelle.

Il y a quelques jours, sur mes Instantanés, je parlais de respect. Surtout du respect des systèmes et des codes régissant les espaces communs. Mais une chose qui, pour moi, n’est pas automatique, c’est le respect de l’autre en tant qu’individu.

Cela peut ne pas correspondre à ce que nos arts martiaux nous inculquent. Cependant, dans le cadre encore plus précis de la salle ou du dojo, le respect s’impose ou se gagne.

Hier, en discutant de cela avec des champions de Muay Thaï et de MMA, et plus précisément sur le respect des jeunes (dans la notion de temps de pratique) vis-à-vis des anciens.

Pour moi, je comprends la notion de « non-considération » initiale. Oui, certains ont une vie au dojo, mais cela, à part parfois leur ceinture et leurs degrés, ne signifie rien pour des personnes qui évaluent le niveau aux combats.

Quand un « jeune » veut écraser un plus ancien, c’est à ce dernier de le remettre à sa place. Et s’il n’y parvient parfois pas, le simple fait d’avoir mené une bonne « guerre » impose un respect.

Respecter une personne pour son passé est socialement valide ; on me dit « cet homme a combattu là » ou « s’entraîne depuis 50 ans », je valide le récit, mais interpersonnellement, si ma chair ne ressent pas les faits, je peux m’abstenir de respecter.

De même, quand des jeunes commencent, je n’ai pas de respect pour l’individu au départ ; je suis neutre. C’est à lui, avec sa présence, son implication, son avancée, de me donner l’envie de le faire passer dans mes critères intérieurs au « badge de respect ».

Nous faisons des sports de force, les histoires et les « on-dit » n’ont pas leur place, et il est normal que les jeunes défient et surtout qu’ils nous battent tous. Laissant peut-être à leurs yeux une envie de respecter, ne serait-ce que pour l’opposition que l’ancien aura pu lui offrir…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #409: Respect

A few days ago, on my Snapshots, I was talking about respect. Especially about systems, the codes of common spaces. But one thing that for me is not automatic is respect for others as individuals.

This may not correspond to what our martial arts instill in us. However, in the even more specific context of the gym or dojo, respect is imposed or earned.

Yesterday, discussing this with Muay Thai and MMA champions, and more precisely about the respect of young people (in terms of practice time) towards elders.

For me, I understand the notion of initial « non-consideration. » Yes, some guys have a life at the dojo, but that, apart from sometimes their belt and degrees, means nothing to people who judge skill by combat.

When a « youngster » wants to crush an elder, it’s up to the latter to put him in his place. And if he sometimes fails, the mere fact of having waged a good « war » commands respect.

Respecting a person for their past is socially valid; I’m told « this man fought there » or « has been training for 50 years, » I validate the story, but interpersonally, if my gut doesn’t feel it in practice, I can refrain from respecting.

Similarly, when young people start, I don’t initially have respect for the individual; I am neutral. It’s up to them, with their presence, their involvement, their progress, to make me want to grant them the « respect badge » according to my internal criteria.

We practice strength sports; stories and hearsay have no place, and it’s normal for young people to challenge and, above all, for them to beat us all. Perhaps leaving in their eyes a desire to respect, if only for the opposition the elder may have offered them…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #381 : L’engouement pour le BJJ 

L'article explore la popularité croissante du Jiu-Jitsu Brésilien (JJB), en particulier chez les jeunes et les masters, soulignant son accessibilité, les valeurs qu'il véhicule (résilience, effort), et son impact sur la communauté des arts martiaux. L'auteur, tout en appréciant cet engouement, émet une réserve sur la durabilité de cette passion soudaine.

C’est amusant de voir que depuis 3-4 ans, le Jiu-Jitsu a explosé en termes de pratiquants. Ou en tout cas, les jeunes partagent davantage leur cheminement. Nous ne sommes plus forcément dans le DO, la voie que proposait Jigoro Kano, cette idée d’hommes vertueux pour la société, mais je trouve, en regardant les vidéos, qu’il y a un peu de ça.

En effet, beaucoup de jeunes et moins jeunes mettent en avant une recherche de victoire, une résilience à la défaite. Ce qui est cool en BJJ, c’est qu’on fait tellement de combats que c’est certain que la défaite sera toujours vécue par n’importe qui.

Si dans le MMA, les coachs, combattants et organisateurs font en sorte d’éviter certaines confrontations pour garder une carrière sans défaite afin de se vendre aux grandes organisations, en Jiu-Jitsu, tu vas manger de l’échec.

Ce qui fait que beaucoup apprennent à faire avec le sourire, en suivant des trends TikTok et offrent des images d’efforts et d’abnégation. La dernière fois, Kenji me disait qu’il avait pris l’objectif de l’IBJJF, faire du BJJ, le sport de combat qui se pratique le plus et pour tous.

Quand je vois ce que ces jeunes qui partagent sans cesse leur BJJ Lifestyle, mais sans arrogance, parfois en se faisant trop de nœuds à la tête, je pense que l’énergie qu’un entraîneur et cadre fédéral comme Kenji est bien orientée et donne de beaux résultats.

En plus des jeunes, il y a les vieux, les Masters qui, eux aussi, sont comme en train de vivre une deuxième jeunesse sportive, en s’entraînant dur, se donnant des défis et des objectifs. C’est aussi pour eux une façon de ré-aborder ou de débuter le monde de la compétition, dans une ambiance sympa mais sérieuse.

Si je me retrouve moins dans le modèle actuel de notre discipline, s’écartant trop de l’idée combat libre MMA, j’adore voir que tant de personnes se passionnent. Je mettrais juste un bémol et j’y reviendrais, c’est parfois que cette passion soudaine, comme beaucoup de passions, entraîne les excès et il y a de fortes chances que d’ici 5 ans, beaucoup auront quitté le navire, parce que le corps peut leur jouer de mauvais tour.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #381 : The Brazilian Jiu-Jitsu Craze 

It’s funny to see that for the past 3-4 years, Jiu-Jitsu has exploded in terms of practitioners. Or at least, young people are sharing their journey more. We are no longer necessarily in the DO, the path proposed by Jigoro Kano, this idea of virtuous men for society, but I find, watching the videos, that there is a bit of that.

Indeed, many young and old alike emphasize a search for victory, a resilience to defeat. What’s cool about BJJ is that you do so many fights that it’s certain that defeat will always be experienced by anyone.

If in MMA, coaches, fighters and organizers try to avoid certain confrontations to keep a career without defeat in order to sell themselves to large organizations, in Jiu-Jitsu, you will experience failure.

Which means that many learn to do it with a smile, following TikTok trends and offering images of effort and self-sacrifice. The last time, Kenji told me that he had taken the IBJJF’s objective, to make BJJ, the combat sport that is practiced the most and for all.

When I see what these young people who constantly share their BJJ Lifestyle, but without arrogance, sometimes tying themselves in knots, I think that the energy that a coach and federal executive like Kenji is well oriented and gives good results.

In addition to the young people, there are the old ones, the Masters who are also like living a second sporting youth, training hard, giving themselves challenges and objectives. It is also for them a way to re-approach or start the world of competition, in a friendly but serious atmosphere.

If I find myself less in the current model of our discipline, moving too far away from the idea of free combat MMA, I love to see that so many people are passionate about it. I would just put a caveat and I will come back to it, it is sometimes that this sudden passion, like many passions, leads to excesses and there is a strong chance that in 5 years, many will have left the ship, because the body can play tricks on them.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank