Il est toujours passionnant d’échanger avec des personnes timides. La timidité est associée à la peur du rejet, au stress de ne pas être intéressant ou considéré. Cela constitue un véritable obstacle social et représente une galère quotidienne pour de nombreuses personnes.
Lorsque je recadre ce comportement en cabinet, j’ai pris l’habitude de demander à mes partenaires quelle valeur ils accordent à eux-mêmes. Estiment-ils être des personnes intéressantes, intelligentes, ouvertes au partage, ou au contraire se considèrent-ils comme des individus insignifiants, sans intérêt, voire médiocres ?
Vous devez vous douter que la réponse la plus courante est « Je n’ai aucune estime de moi-même, et c’est pourquoi je ne souhaite pas que les autres renforcent cette impression par des attitudes de rejet, de moquerie, voire d’indifférence. » On pourrait supposer que, pour de nombreuses personnes timides, elles le sont parce qu’elles se considèrent comme étant sans valeur.
Maintenant, je vous propose de faire une expérience de pensée. Peut-être que certains d’entre vous se souviendront de moments vécus. Vous êtes dans la rue, dans un magasin, ou au téléphone, et vous devez faire de la prospection avec un flyer ou un discours pour une réduction quelconque. Vous y consacrez plusieurs jours, voire c’est votre travail quotidien (par exemple, la prospection téléphonique). Au départ, vous attendez des comportements de la part des personnes que vous abordez, tels que le respect ou la politesse. Cependant, 95 % des passants ne vous regardent même pas, vous répondent de manière désagréable voire agressive. Vous passez d’un état peu assuré, car vous débutez dans cette activité et estimez avoir une certaine « importance », à un état de rejet et de sentiment d’être véritablement un moins que rien. Vous finissez par adopter une attitude en mode « rien à battre ».
C’est un peu comme un apaisement, une transe clairement je m’en foutiste. Vous avez essuyé tant de refus que cela n’a plus d’impact sur votre estime de vous-même. Votre modèle intérieur a intégré le fait que vous êtes pour ces personnes absolument rien (pour ne pas dire une « merde »). En validant cette idée, vous avez modifié votre vision égotique plus ou moins consciente de vous-même.
Lorsque nous admettons que nous sommes réellement sans valeur (dans un certain contexte), nous n’avons plus aucune réserve ou timidité. C’est simplement parce que nous ne sommes plus fixés sur la valeur que nous nous accordons. Pour les plus séducteurs, c’est la même chose. Lorsqu’en soirée, vous êtes plus ou moins courtoisement rejeté par des femmes, après un certain nombre de mots cinglants et refus, il n’y a plus de malaise. Nous retournons dans une transe qui admet que personne ne nous accorde une valeur spécifique et que notre propre histoire sur nous-même n’est que du vent. Paradoxalement, en admettant que dans ces situations, notre estimation de nous-mêmes est fausse et que nous sommes peu valorisés, nous avons le plus grand levier de libération.
De nombreux timides prétendent souvent ne pas s’estimer, alors qu’en réalité, ils ont une vision très égocentrique d’eux-mêmes.
Ils pensent : « On n’a pas le droit de me rejeter, on ne devrait pas être indifférent ou désintéressé envers moi, qui fais éventuellement l’effort de m’approcher de vous, vous ne me prêtez pas attention… ».
Si réellement ce type de timide ne se donnait aucun crédit et que les autres validaient cette idée, cela n’aurait aucun impact. Cela ne ferait que confirmer ce qu’ils pensent d’eux-mêmes, et cela n’entraverait pas la dynamique de l’action : aller à la rencontre des autres.
Nous aimons nous raconter des histoires. La plupart d’entre nous ont un énorme ego que nous n’avons jamais remis en question, et nous aimerions que le monde adopte les mêmes récits que ceux qui nous conviennent. Nous avons tendance à adopter des discours assez négatifs sur nous-mêmes comme des excuses à de nombreux moments, pour éviter de remettre en cause notre storytelling et l’illusion de notre personne.
Reconnaître notre véritable valeur, sans tomber dans les excès parfois présents dans le coaching avec des phrases du type « vous êtes illimité et merveilleux », mais sans non plus s’enfoncer dans un discours sombre et négatif, est essentiel. Prendre le temps de nous évaluer, à la fois en interne et en externe, entrer en contact avec la réalité « commune » peut nous permettre de réaliser que nous ne sommes peut-être pas si timides que cela, mais plutôt particulièrement orgueilleux, voire simplement prétentieux. Cela nous donnera des indices sur ce que nous devrions prendre en compte dans notre vie quotidienne.
Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank
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English Version
Pank’s Snapshots / Reflection #14: Can We Truly Gauge Our Self-Worth? »
It is always fascinating to engage with shy individuals. Shyness is associated with the fear of rejection, the stress of not being interesting or valued. It poses a real social obstacle and represents a daily struggle for many people.
When I address this behavior in my practice, I have developed a habit of asking my clients how much value they attribute to themselves. Do they consider themselves interesting, intelligent, open to sharing, or, on the contrary, do they see themselves as insignificant, uninteresting, or even mediocre individuals?
You can probably guess that the most common response is, « I have no self-esteem, and that is why I don’t want others to reinforce this impression through rejection, mockery, or even indifference. » One could assume that for many shy individuals, their shyness stems from considering themselves as having no worth.
Now, let’s engage in a thought experiment. Some of you may recall personal experiences. You are on the street, in a store, or on the phone, and you have to engage in prospecting with a flyer or a speech for some kind of discount. You dedicate several days to this, or perhaps it is your daily work (e.g., telemarketing). Initially, you expect certain behaviors from the people you approach, such as respect or politeness. However, 95% of passersby don’t even look at you and respond unpleasantly or aggressively. You transition from a state of uncertainty, as you are new to this activity and consider yourself somewhat « important, » to a state of rejection and feeling truly insignificant. Eventually, you adopt an attitude of « I don’t care. »
It’s a sort of soothing, a clearly indifferent trance. You have faced so much rejection that it no longer impacts your self-esteem. Your inner model has assimilated the fact that you mean absolutely nothing to these people (not to say « shit »). By validating this idea, you have altered your more or less conscious egotistical view of yourself.
When we admit that we are truly worthless (in a certain context), we no longer have any reservations or shyness. It’s simply because we are no longer fixated on the value we attribute to ourselves. The same applies to the more seductive individuals. When, at a social gathering, you are more or less politely rejected by women after a number of cutting remarks and refusals, there is no discomfort anymore. We enter a trance that acknowledges that no one accords us any specific value and that our own story about ourselves is just hot air. Paradoxically, by admitting that in these situations our self-perception is false and that we are not highly valued, we gain the greatest liberation lever.
Many shy individuals often claim not to value themselves, yet in reality, they have a very egocentric view of themselves. They think, « I shouldn’t be rejected, people should not be indifferent or disinterested in me when I make the effort to approach them, they should pay attention to me… »
If these types of shy individuals genuinely didn’t give themselves any credit and others validated this idea, it would have no impact. It would only confirm what they think of themselves and would not hinder the dynamics of action: engaging with others.
We enjoy telling ourselves stories. Most of us have a massive ego that we have never questioned, and we would like the world to adopt the same narratives that suit us. We tend to adopt rather negative discourses about ourselves as excuses in many moments, to avoid challenging our storytelling and the illusion of our persona.
Recognizing our true worth, without falling into the sometimes excessive statements found in coaching, such as « you are limitless and wonderful, » but also without sinking into a dark and negative discourse, is essential. Taking the time to evaluate ourselves internally and externally, connecting with the « common » reality, can help us realize that we may not be as shy as we think but rather particularly proud or simply pretentious. This will provide us with clues about what we should consider in our daily lives.
Take what is good and right for you.
Be one.
Pank
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