Réflexions martiales d’un Hypnofighter #485 : ces affaires dans les clubs

Pour ceux qui suivent le monde du JJB, et il est facile de le constater dans de nombreux centres ou dojos de haut niveau, des athlètes sont virés d’académies aux États-Unis pour harcèlement, voire pire, envers la gente féminine. Ce n’est pas récent, l’équipe Lloyd Irvin a été au centre de scandales concernant ce qui se passait dans les chambres et ailleurs.

Ce sont des sujets assez connus mais plutôt discrets, presque tabous. Quand tu as la vingtaine, que tu es au top, un champion, dans un monde centré sur la compétition et la domination physique (on parle de sports de combat) et que beaucoup, aux États-Unis, sont dopés comme des chevaux (seulement aux États-Unis ?), il y a de grandes chances de dérapage.

Et outre la problématique pour les victimes et la politique de contrôle des dommages médiatiques, les adultes, autant enseignants que coordinateurs, ne peuvent pas ne pas être au courant.

Mais le fait d’avoir des athlètes gagnants, qui ramènent d’autres grands noms pour s’entraîner, génère de la publicité et du business. Virer un compétiteur pour mauvais comportement ou agression pourrait faire ressurgir ce que les autres font aussi, ou les envoyer vers l’équipe adverse.

Alors souvent, il va y avoir une destruction orchestrée sur les réseaux sociaux, avec un jugement immédiat de la plèbe martiale, pour neutraliser complètement celui qui a mal agi (ou que l’on ne peut plus planquer), avant même l’enquête et l’application de la justice réelle.

L’âge, la testo, l’ambition et l’illusion de toute puissance sont des leviers que les entraîneurs doivent prendre en compte, davantage pour le bien-être commun que pour leur exploitation sport-business.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous. Be One, Pank. https://www.passioncombat.net/

 Martial Reflections of an Hypnofighter #485: Those Club Affairs

For those who follow the world of BJJ, and it is easy to observe in many high-level centers or dojos, athletes are being fired from academies in the US for harassment, or worse, towards women. This is not recent; the Lloyd Irvin team was at the center of scandals regarding what was happening in the dorms and elsewhere.

These are subjects that are fairly well known but rather discreet, almost taboo. When you are in your twenties, at the top, a champion, in a world centered on competition and physical dominance (we are talking about combat sports), and where many, in the US, are doped up like horses (only in the US?), there are high chances of slipping up.

And besides the problem for the victims and the policy of media damage control, the adults, both instructors and coordinators, cannot not be aware.

But having winning athletes, who bring in other big names to train, generates publicity and business. Firing a competitor for bad behavior or assault could resurrect what others are doing too, or send them to the opposing team.

So often, there will be an orchestrated destruction on social media, with immediate judgment from the martial populace, to completely neutralize the one who acted badly (or who can no longer be hidden), even before an investigation and the application of real justice.

Age, testosterone, ambition, and the illusion of omnipotence are levers that coaches must take into account, more for the common well-being than for their sport-business exploitation.

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #448 : Une Nouvelle Génération de Masters

Il est amusant de constater que le circuit de compétition IBJJF Masters n’est plus la suite d’une « carrière » adulte, mais bel et bien un cheminement sportif à part entière. Des pratiquants qui ont commencé à plus de 30-35 ans et qui, à l’inverse de ce que l’on voit dans tous les sports de combat qui visent les enfants pour créer des athlètes, se développent dans une optique adulte.

C’est une chose assez rare. On a souvent la vision des sports pour les jeunes et, même si je pense que les grands athlètes seront, à de rares exceptions, des jeunes, notre BJJ sportif arrive à faire vivre une expérience de sportifs avec un investissement très important de la part de personnes adultes qui ont un job, une famille, et puis ce hobby qui, pour certains, devient une obsession.

Si une chose est aussi marquante, c’est que, sur le territoire américain, les Masters, à 80% minimum, sont dopés. On pourrait se dire que c’est stupide, comme je le faisais remarquer, surtout pour les pratiquants qui ont commencé jeune. Les masters sont les « joueurs du dimanche », c’est l’après-période de compétition. Mais pas pour cette nouvelle génération de plus de 30-35 ans.

C’est parfois une étape qui leur permet de se rattraper dans le sport parce que peut-être des responsabilités plus jeunes ne leur ont pas permis de vivre ces expériences de « sport sérieux ».

Du coup, il y a deux types de compétiteurs : les masters qui ont commencé à ces tranches d’âge, déterminés et moins usés que les masters qui le sont devenus en passant par le monde compétitif parfois depuis l’enfance. Deux générations du même âge mais avec des états d’esprit très différents : l’un veut performer comme l’autre l’a souhaité plus jeune, et qui aime à continuer le jeu de la compétition, alors que pour lui cette période « sportive de compétition » est passée.

Pour les « jeunes » masters, par contre, ils sont et vivent comme des athlètes proches du haut niveau avec des objectifs pris très au sérieux.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #448: A New Generation of Masters

It’s amusing to note that the IBJJF Masters competition circuit is no longer a continuation of an adult « career » but rather their athletic journey. Practitioners who started at over 30-35 years old and who, unlike what we see in all combat sports that target children to create athletes, develop with an adult perspective.

This is quite rare. We often have a vision of sports for young people, and even if I think that, with rare exceptions, great athletes will be young, our competitive BJJ manages to offer an athletic experience with a very significant investment from adults who have a job, a family, and then this hobby which, for some, becomes an obsession.

One equally striking thing is that in the US, at least 80% of Masters competitors are doped. One might think it’s stupid, as I used to point out, especially for practitioners who started young. Masters are the « Sunday players »; it’s the post-competition period. But not for this new generation over 30-35 years old.

Sometimes it’s a stage that allows them to catch up in sports because perhaps younger responsibilities didn’t allow them to live these experiences of « serious sport. »

Consequently, there are two types of competitors: Masters who started at these age brackets, determined and less worn out than Masters who became so by moving through the competitive world, sometimes since childhood. Two generations of the same age but with very different mindsets: one wants to perform as the other wished when younger, and who loves to continue the game of competition, whereas for him this « competitive sports » period has passed.

For the « young » Masters, however, they are and live like near high-level athletes with very serious objectives.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #414 : Les blessures graves des combats

L'auteur, Pank, examine la violence des sports de combat professionnels, souvent ignorée par le public, qui réclame toujours plus d'action. Il met en lumière les risques réels, comme les blessures graves, les chocs cérébraux et les conséquences à long terme pour la santé des athlètes, parfois amplifiés par le dopage. Il aborde également la psychologie du combattant, qui entre dans un état de déni pour faire face aux dangers, et le rôle crucial des coachs pour sensibiliser leurs athlètes aux risques.

Les combats professionnels en plein contact peuvent être un spectacle passionnant à regarder, car nous savons que les athlètes sont prêts, capables de se donner corps et âme. Il est parfois étonnant de constater à quel point de nombreux spectateurs n’ont aucune conscience de la violence.

Ils veulent toujours plus d’action, ce qui entraîne des blessures et des coupures. Ils ne cessent de crier quand il n’y a pas assez d’action et exultent lorsqu’un corps inconscient s’effondre au sol. Les athlètes risquent réellement leur vie dans l’arène, et il peut y avoir non seulement la mort, mais aussi toutes ces maladies et problèmes qui pourront poursuivre ces combattants, qui n’ont parfois qu’une vingtaine d’années.

Il y a de plus en plus de pratiquants de haut niveau, et de plus en plus de techniques de dopage qui font que certains encaissent mieux et donnent des coups qui ne sont pas « humains ». On pourrait se dire que tout le monde se dope, donc que cela s’équilibre, mais il y a peu de choses qui ont permis jusqu’à présent d’éviter les chocs et les hématomes au cerveau.

Prendre conscience que ces deux boxeurs s’affrontent avec la possibilité de ne pas pouvoir vivre correctement juste après ou pour les années à venir peut en refroidir beaucoup. Et pourtant, quand nous sommes nous-mêmes sur ces rings ou dans ces cages, nous n’y pensons pas. Nous entrons dans une forme de déni qui nous permet de nous focaliser sur l’instant présent et de vivre un moment intense.

Mettre des mois à récupérer ses mouvements à cause de la casse ou des arrachements est une option que nous ne souhaitons pas envisager. Cela nous pousse à nous faire suffisamment confiance pour monter une fois de plus et affronter encore un adversaire.

En tant que coachs, nous devons aussi rappeler cette réalité à nos combattants de plein contact : même s’ils sont ludiques, les sports de combat restent des sports à risque.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

 Martial Reflections of a Hypnofighter #414: The Serious Injuries of Fighting

Full-contact professional fighting can be an exciting spectacle to watch because we know the athletes are prepared and capable of giving their all, both physically and psychologically. It is sometimes astonishing to see how many spectators are completely unaware of the violence.

They always want more action, which leads to injuries and cuts. They never stop shouting when there isn’t enough action and exult when an unconscious body falls to the ground. Athletes genuinely risk their lives in the arena, and there can be not only death but also all the diseases and problems that can haunt these fighters, who are sometimes only in their twenties.

There are more and more high-level practitioners, and also more and more doping techniques that allow some to withstand blows better and deliver « inhuman » punches. We might think that everyone dopes, so it balances out, but there is little that has so far been able to prevent shocks and hematomas to the brain.

Realizing that these two boxers are fighting with the possibility of not being able to live a normal life immediately afterward or for years to come can put a lot of people off. And yet, when we are on those rings or in those cages ourselves, we don’t think about it. We enter a form of denial that allows us to focus on the moment and live an intense experience.

Taking months to recover movement due to broken bones or tears is an option we do not want to consider. This leads us to trust ourselves enough to step up once more and face an opponent again.

As coaches, we must also remind our full-contact fighters of this reality: even though they are fun, combat sports remain high-risk sports.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #404 : L’ombre du crime organisé sur les sports de combat et les arts martiaux

C’est une question pertinente, sachant que les sports de combat, partout dans le monde, ont tendance à attirer des organisations aux fonctionnements mafieux, et que les paris et les matchs peuvent générer d’énormes sommes d’argent. Dans certains pays, comme la Thaïlande, nous savons que les camps et les combats sont parfois sous la coupe d’organisations dangereuses, et que les athlètes sont davantage considérés comme des animaux de combat que comme des êtres humains.

Il y a aussi ces contrats dont il est impossible de se dépêtrer et qui font perdre des années parfois clés dans le développement d’une carrière. Les arts martiaux ne sont qu’un produit de plus et ne sont pas considérés autrement par beaucoup d’exploitants. De même, nombre d’athlètes se font arnaquer sur des primes et d’autres promesses faites par des organisateurs.

Certains vont jusqu’à empocher l’argent et disparaître dans la nature, sans même organiser les événements. Les combattants, tout comme les spectateurs, se retrouvent volés. Les sports de combat sont assez sombres, et c’est d’ailleurs grâce aux liens assez forts avec les organisations Yakuza qu’Oyama (fondateur du Kyokushin) et plus récemment Ishii (fondateur du Seidokaikan et du K1) ont pu faire éclore des disciplines qui sont aujourd’hui pratiquées à travers le monde.

Ne parlons pas de la boxe anglaise qui brasse tellement d’argent et qui a longtemps été organisée dans des villes mafieuses comme Las Vegas, où diverses menaces peuvent être proférées à l’encontre des combattants ou de leur famille.

Nous risquons de vivre des situations potentiellement similaires dans les décennies à venir avec le BJJ. Il semble que les paris pour les matchs de grappling et de jiu-jitsu soient acceptés, ce qui va engendrer ce que vivent déjà certains athlètes, comme au tennis : de la pression de la part de parieurs lambda, qui vont jusqu’à envoyer des messages de menace aux joueurs.

Mais derrière cela se profile aussi la possibilité de plus en plus de trucages de matchs, d’encore plus de dopage, et d’une accumulation de vices qui viendront s’ajouter à ce qui existe déjà dans nos disciplines.

Il est difficile de ne pas faire un lien depuis bien longtemps entre le crime organisé et le combat. Il faut souhaiter que cela n’affecte pas trop les athlètes et le sport en général.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One,
Pank
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Title: Martial Reflections of a Hypnofighter #404: Are combat sports and martial arts not plagued by organized crime?

This is a relevant question, knowing that combat sports worldwide tend to attract organizations with mafia-like operations, and that betting and matches can generate huge sums of money. In some countries, like Thailand, we know that camps and fights are sometimes under the control of dangerous organizations, and that athletes are considered more as fighting animals than as human beings.

There are also these contracts that are impossible to get out of, sometimes causing athletes to lose key years in their career development. Martial arts are just another product and are not considered otherwise by many operators. Similarly, many athletes are scammed out of bonuses and other promises made by organizers.

Some even pocket the money and disappear into the wild, without even organizing the events. Fighters, as well as spectators, find themselves robbed. Combat sports are quite dark, and it is precisely thanks to strong ties with Yakuza organizations that Oyama (founder of Kyokushin) and more recently Ishii (founder of Seidokaikan and K1) were able to give birth to disciplines that are now practiced worldwide.

Let’s not even mention English boxing, which generates so much money and has long been organized in mafia cities like Las Vegas, where various threats can be made against fighters or their families.

We risk experiencing potentially similar situations in the coming decades with BJJ. It seems that betting on grappling and jiu-jitsu matches is accepted, which will lead to what some athletes already experience, as in tennis: pressure from ordinary bettors, who even send threatening messages to players.

But behind this also lies the increasing possibility of match-fixing, even more doping, and an accumulation of vices that will add to what already exists in our disciplines.

It has long been difficult not to draw a link between organized crime and combat. We must hope that this does not affect athletes and the sport in general too much.

Take what is good and right for you.
Be One,
Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #385 : Dopage, encore et toujours

Cet article explore la prévalence du dopage dans les sports de combat, en se basant sur l'expérience de Kru Charlton dans le Muay Thai. Il met en lumière les substances utilisées, leurs effets sur les combattants, et les implications éthiques et physiques pour les athlètes, tant professionnels qu'amateurs.

En écoutant la Fine Equipe cette semaine, l’équipe, et surtout Charlton, a mis en avant son expérience des rings, autant en tant que combattant que de coach. Avec 20 ans passés dans les plus grands stadiums de Thaïlande, il a été témoin de ce qui se passe autour du Muay Thai.

Rappelez-vous, les athlètes thaïlandais gagnent leur vie avec la boxe, mais sont surtout les « chevaux » de compétition des camps d’entraînement et de la mafia/parieurs. Nous ne sommes pas dans le monde idéalisé que peuvent se faire les pratiquants qui partent un mois pour se préparer à un match ou pour des vacances sportives.

Vous savez que je suis de ceux qui pensent que 95 % des athlètes de haut niveau, et encore plus dans l’élite, sont chargés. Kru Charlton explique que, culturellement, les Nak Muay pouvaient consommer du Kratom, une feuille de coca que les personnes âgées dans les villages mâchaient, et que l’entraîneur donnait avant les combats pour un effet euphorisant.

Mais il y a pire : les métamphétamines comme le Yaba et l’Ice (Crystal Meth). Maintenant, mettons-nous dans le contexte du combat. Avez-vous déjà combattu des gars dopés ? En BJJ, comme en Muay, c’est normal, et l’effet est très particulier : les dopés sont solides et ont une force incroyable, en plus d’avoir un cardio en mode no limit. Mais admettons, on se fait parfois pulvériser et on tape.

Mais dans les boxes, taper un type qui ne bouge pas et qui continue à frapper comme une mule… La boxe, c’est du sérieux niveau trauma (idem en MMA), une frappe peut vraiment avoir des conséquences à court ou long terme pour l’athlète. Ce n’est pas parce que les dopés peuvent être battus, qu’il ne faut pas en avoir conscience, surtout quand on va combattre ou quand on fait tirer des athlètes.

Au-delà des performances des athlètes non dopés, il est essentiel de penser à long terme aux impacts de combattre de tels athlètes et d’y aller en connaissance de cause, c’est le principe du pro qui est prêt à cela. Pour les amateurs, c’est, à mes yeux, différent : beaucoup n’iront jamais vivre de la discipline et il faut les protéger, autant pour eux-mêmes qui pourraient consommer, que vis-à-vis des adversaires acceptés…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #385: Doping, Still and Always

Listening to the Fine Equipe this week, the team, and especially Charlton, highlighted his experience in the rings, both as a fighter and as a coach. With 20 years spent in the biggest stadiums in Thailand, he has witnessed what happens around Muay Thai.

Remember, Thai athletes make a living from boxing, but are mainly the competition « horses » of training camps and the mafia/bettors. We are not in the idealized world that practitioners may have who go for a month to prepare for a match or for sports holidays.

You know that I am one of those who think that 95% of high-level athletes, and even more in the elite, are loaded. Kru Charlton explains that, culturally, the Nak Muay could consume Kratom, a coca leaf that the elderly in the villages chewed, and that the coach gave before fights for a euphoric effect.

But there is worse: methamphetamines like Yaba and Ice (Crystal Meth). Now, let’s put ourselves in the context of the fight. Have you ever fought doped guys? In BJJ, as in Muay, it’s normal, and the effect is very particular: the doped are solid and have incredible strength, in addition to having a cardio in no-limit mode. But let’s admit, we sometimes get pulverized and we tap.

But in boxing, hitting a guy who doesn’t move and continues to hit like a mule… Boxing is serious trauma level (idem in MMA), a strike can really have short or long term consequences for the athlete. It’s not because the doped can be beaten that we shouldn’t be aware of it, especially when we are going to fight or when we are having athletes fight.

Beyond the performances of non-doped athletes, it is essential to think long term about the impacts of fighting such athletes and to go there knowingly, it’s the principle of the pro who is ready for that. For amateurs, it’s, in my eyes, different: many will never live off the discipline and it is necessary to protect them, both for themselves who could consume, and vis-à-vis the accepted opponents…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #274 : Les dopages des masters

Les compétitions de BJJ et MMA sont de plus en plus marquées par le dopage, y compris chez les Masters de plus de 40 ans. Ce phénomène pose des questions sur l’intégrité et le besoin de se prouver à un âge où l’ego devrait s’apaiser.

Nous savons que des disciplines comme le MMA ou le BJJ sont remplies de dopages multiples. Ce n’est pas un secret, même si, bien sûr, tout le monde aime se présenter comme « naturel » parce que cela permet de vendre du rêve et encourage les nouvelles générations à rêver.

Ce qui devient de plus en plus visible, c’est de voir des Masters de BJJ, officiellement à partir de 30 ans et jusqu’à 70 ans, arriver avec des physiques manifestement dopés. C’est comme si vous, qui jouez au foot ou au basket entre amis dans votre club municipal, rencontriez des gars avec des physiques de vingtenaires et un état d’esprit de « gagner à tout prix. »

Quand des personnes qui ne sont ni élites ni même professionnelles se dopent, cela montre que nous sommes passés dans un monde où la compétition devient malsaine. Qui, à 40 ou 50 ans, a encore besoin de prouver quelque chose en se dopant pour gagner des compétitions IBJJF ou autres ? Même si vous remportez un titre majeur, cela n’apporte rien de substantiel.

On pourrait me dire que c’est pour le prestige personnel, mais alors, pourquoi se doper, c’est-à-dire ne pas se présenter avec ses compétences réelles en compétition ? J’ai parfois l’impression de voir des « vieux dopés » de 45-50 ans, qui publient des stories sur leurs réseaux sociaux pour exhiber leurs médailles, comme s’ils étaient des jeunes en ligue majeure.

Être fier de soi à tout âge est très positif, et vouloir partager cette joie aussi, mais quand tu es « chargé » et que tu gagnes une compétition avec 50% de participants en mode loisir et non dopés, ce n’est pas la même chose que de gagner l’ADCC ou les mondiaux en adultes ceinture noire, où l’on sait que tout le monde est dopé et à son paroxysme.

L’ego devrait s’apaiser avec l’âge, mais nos compétitions semblent ne pas offrir d’opportunité pour cela…

BJJ #Jiujitsu #MMA #Dopage #LutaLivre #Grappling

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,
Pank
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Martial Reflections of a Hypnofighter #274: Masters’ Doping

We know that disciplines like MMA or BJJ are filled with various forms of doping. It’s not a secret, even though everyone likes to market themselves as « natural » because it sells dreams and encourages new generations to aspire.

What’s becoming increasingly apparent is seeing BJJ Masters, officially from 30 years old to 70, showing up with visibly enhanced physiques. It’s like if you, playing soccer or basketball with your local club, encountered guys with twenty-something bodies and a mindset of « win at all costs. »

When people who are neither elite nor professionals resort to doping, it shows we’ve entered a world where competition has become toxic. Who, at 40 or 50 years old, still needs to prove themselves by doping to win IBJJF or other competitions? Even if you win a major title, it brings little reward.

You might say it’s for personal prestige, but then why dope? Why not compete with your real abilities? Sometimes, I feel like I’m watching « old doped-up guys, » 45-50 years old, posting stories on social media to show off their medals, as if they were young athletes in a major league.

It’s very positive to be proud of oneself at any age and to want to share your joy. But when you’re « juiced » and win a competition where 50% of the participants are in it for leisure and not doped, it’s not the same as winning ADCC or the adult black belt Worlds, where we know everyone is loaded and at their peak level.

Ego should calm with age, but our competitions don’t seem to provide a lever for that…

BJJ #Jiujitsu #MMA #Doping #LutaLivre #Grappling

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Be one,
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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #229 : Les arts martiaux sportifs dopés ?

En écoutant un podcast de Romain Molina sur le dopage, je me suis rappelé à quel point, au niveau amateur, j’ai pu observer ce phénomène. Avec les promesses du sport-spectacle qu’est le MMA, il va sans doute toucher de nombreux jeunes.

Ma première proposition pour “m’aider avant une compétition” a eu lieu dans mon club de Judo Jiujitsu. J’avais environ 16 ans. Je n’étais pas particulièrement bon, et même si j’ai participé à beaucoup de compétitions, ce sont davantage la loi des grands nombres que mes compétences ou le dopage qui m’ont apporté des titres.

J’ai recroisé cette question du dopage quelques années plus tard, cette fois au Brésil, où nous savons que c’est moins tabou qu’en France. Je ne peux plus dire si c’était l’une des deux années où j’y suis allé, mais il y avait eu au Mundial un arrêt cardiaque d’un jeune qui, apparemment, avait pris des produits un peu trop stimulants. Il est mort sur le tatami.

Lorsque j’étais à la FFLutte, au moment de la création du grappling, et comme j’assistais (organisation, arbitrage et combats) à toutes les compétitions, j’ai vu des stimulants et autres produits dans les vestiaires. Je me souviens avoir vu des champions nationaux complètement chargés, et quand j’ai demandé à la fédération s’il était possible, au moins pour les podiums, de faire des tests au championnat de France, j’ai eu une fin de non-recevoir, parce que c’est cher.

Je ne compte plus les histoires de potes, combattants MMA qui ont vu leur physique changer rapidement grâce à des produits, voire qui utilisent des produits pour améliorer et accélérer la récupération d’une blessure.

Les sports de combat sont déjà difficiles, mais quand tu sais que tu combats des athlètes avec une force ou une résistance incroyable, avec des physiques d’ours (je suis en catégorie lourde), tu te rends bien compte que tu n’as strictement aucune chance. Outre l’aspect compétitif qui manque d’intérêt, parce que nous ne sommes pas sur un pied d’égalité, le vrai problème, c’est l’état de santé à long terme et l’image que cela renvoie à la nouvelle génération.

Aujourd’hui, si un athlète ne se dope pas à haut niveau (parfois même avant) en MMA ou BJJ, il ne pourra pas remporter de titres majeurs. Et comme un Gordon Ryan partage naturellement le fait qu’il est dopé, que tout le monde l’est et qu’il est le meilleur grappler ayant combattu, cela laisse peu de doute quant à la normalisation de cela dans le monde du sport et plus spécifiquement dans celui que nous apprécions, le combat.

dopage #compétition #victoire #santé #tabou #normalisation #bjj #jiujitsu #MMA

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #229: Doped Martial Arts?

Listening to a podcast by Romain Molina about doping reminded me of how prevalent this phenomenon is at the amateur level. With the promises of the spectacle sport that is MMA, it will likely affect many young athletes.

My first offer to “help me before a competition” happened at my Judo Jiujitsu club when I was around 16 years old. I wasn’t particularly good, and even though I competed a lot, it was more the law of large numbers that brought me titles rather than my skills or doping.

I encountered the issue of doping again a few years later, this time in Brazil, where it is less taboo than in France. I can’t recall if it was during one of the two years I went there, but at the Mundial, a young person had a cardiac arrest, apparently due to taking overly stimulating substances. He died on the tatami.

When I was with the FFLutte at the time of the creation of grappling, and as I attended all the competitions, I saw stimulants and other substances in the locker rooms. I remember seeing national champions completely juiced, and when I asked the federation if it was possible to at least test the podium finishers at the French championships, I got a flat-out refusal because it was too expensive.

I’ve lost count of the stories of MMA fighters whose physiques changed rapidly due to substances or who used substances to improve and speed up recovery from injuries.

Combat sports are already challenging, but when you know you’re fighting athletes with incredible strength or resistance, with bear-like physiques (I’m in the heavyweight category), you realize you have absolutely no chance. Beyond the competitive aspect, which lacks interest because we’re not on an equal footing, the real problem is the long-term health impact and the acceptable image it sets for the next generation.

Today, if an athlete does not dope at a high level in MMA or BJJ, they cannot win major titles. And as someone like Gordon Ryan openly shares that he is doped, that everyone is, and that he is the best grappler to have fought, it leaves little doubt about the normalization of this in the world of sports, and more specifically, in the one we appreciate, combat.

doping #competition #victory #health #taboo #normalization #bjj #jiujitsu #MMA

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Be One,

Pank

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Réflexions martiales d’un Hypnofighter #19 : Les straps, un outil dopant ?

On en parle rarement, mais les straps pour un jiujitsuka sont un outil d’amélioration de la performance. Initialement, les grapplers se strappaient les doigts lorsqu’ils se blessaient afin de pouvoir continuer à saisir. Cependant, au fil des années, ce qui était initialement un simple pansement est devenu un outil pour éviter de se tordre les doigts, un moyen de renforcer nos mains même non blessées.

En Muay Thai, on porte des protège-tibias et des gants plus épais à l’entraînement pour ne pas blesser son partenaire et se préserver de blessures éventuelles. Jusqu’ici, tout va bien, mais ce qui me pose problème, c’est l’acceptation des straps lors des compétitions. C’est du « dopage » pour les doigts 😊. En Kyokushin, il n’est pas autorisé de porter des « pansements » ou des protections lors des premiers tours. Ensuite, c’est différent, car de toute façon, tu seras blessé (c’est fin ce style de karaté).

Mais dans notre discipline, le règlement permet aux pratiquants, qu’ils soient blessés ou non, de protéger leurs articulations des mains. Selon moi, tu devrais arriver le jour du combat « en état » et combattre (ou pas) malgré les douleurs et les blessures. Prenons l’exemple de la boxe, si tu as une blessure au tibia ou au pied, tu ne pourras pas mettre de protège-tibias.

De plus, en Jiu-Jitsu en kimono, les straps renforcent la prise. Ils sont abrasifs, ce qui rend difficile le retrait du kimono de la prise de l’adversaire. Pour moi, c’est la même chose que d’ajouter des éléments durs à tes bandages en boxe. Cela modifie la réalité physique du combat.

On critique souvent le dopage, que nous ne pouvons pas forcément détecter en raison des coûts élevés des tests, mais si l’on considère que le dopage concerne les produits qui améliorent nos performances de manière non naturelle, les straps pourraient en faire partie.

Si tu n’arrives pas à saisir le kimono parce que tu t’es blessé les mains, alors tu es comme ce boxeur qui ne peut plus boxer à cause de ses poignets fracassés ou ce coureur qui a des problèmes au genou, tu peux t’entrainer mais tu ne peux pas jouer en compétition.

Dans un style de combat, je trouve cela étonnant. Surtout que la différence est immédiate. Des prises que tu lâcherais normalement, tu les maintiens facilement. Et comme nous savons que la prise est un élément déterminant dans le match, cela devient difficile.
Alors les combattants qui ne peuvent plus utiliser leurs doigts pourraient penser qu’il serait injuste de les empêcher de concourir sans ces protections, mais c’est le cas dans presque tous les styles de combat et chacun doit prendre soin de lui-même au mieux. Si j’accepte de me faire mal aux mains lors de tamashiwari en pratiquant le karaté kyokushin, je dois assumer de combattre avec une main blessée.

Et que faisons-nous alors ? Eh bien, nous pratiquons du Luta Livre Gi 😊 (ok ça n’existe pas), c’est-à-dire que nous ne saisissons pas le kimono et nous continuons comme d’habitude en grappling (en no-gi). Certes, cela réduit l’intérêt du kimono, mais au final, chacun combat avec ses forces et ses faiblesses. Cela permettra peut-être à des athlètes de 30 ans de ne pas avoir les mains d’un octogénaire.
Comme je le disais dans l’article d’hier, il est également bon de s’interroger sur nos entraînements et sur les moyens de maintenir notre corps en bon état. La compétition (préparation et combats) peut déjà causer des dommages, mais si le règlement pousse indirectement à se strapper comme un élément de performance, peu importe les blessures, cela ne facilitera pas une pratique confortable au fil des années.

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank

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