Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #239 : De la posture statique à dynamique

Une critique des méthodes d'entraînement en arts martiaux qui favorisent une approche statique des attaques. Comment la transition vers une posture dynamique pourrait améliorer la réponse en situation réelle?

Il y a une chose qui m’agace souvent quand je regarde des vidéos, en particulier sur la notion de self-défense ou de Goshin jutsu. Si je comprends qu’il ne faille pas nécessairement se mettre en garde (encore que), cette notion de coup de poing ou de pied qui se bloque comme si de rien n’était me semble problématique.

Pour les plus karatékas d’entre vous, c’est un peu l’idée de l’Ippon Kumité, où l’adversaire attaque et nous mettons en place un blocage suivi d’un contre. Le karaté, comme de nombreux styles traditionnels — mais on le retrouve aussi dans des exercices de boxe —, habitue le partenaire à rester le bras tendu après sa percussion d’attaque.

Chose qui, dans une opposition, reste assez rare vu la dynamique des agressions et à quelle vitesse et violence les gestes sont effectués. À force d’habituer les apprenants à gérer une percussion avec un pseudo-blocage et des enchaînements comme on peut en voir en kali ou en silat, on se retrouve dans une notion de statique-dynamique-statique et une réponse dynamique de celui qui se défend.

Ces principes, et notamment ce qu’on va appeler les « entrées » en Kali-JKD-WT, ne fonctionnent que si l’agresseur revient dans une phase statique. Pourtant, un gars qui veut vous mettre une droite, soit il enchaîne avec l’autre main, soit il vous saisit, soit il sautille bizarrement, comme si les gars devenaient des boxeurs, mais nuls.

Ces entrées ne fonctionnent pas dès que l’on est en boxe, autrement dit en phase d’opposition, tout comme 80 % des entrées au bâton version kali ne passent pas quand l’opposant cherche à nous éclater la tête à pleine vitesse avec son bâton (cf. Dog Brothers).

Si clairement c’est séduisant de voir un professeur ou un apprenant répéter des techniques face à des adversaires qui lancent un crochet large et qui se prennent 5 coups énervés sans la moindre réaction.

J’ai beau adorer ces styles, les pratiquer et tenter de voir comment on pourrait être plus dans le réel, je reviens sans cesse aux formes de boxe plutôt qu’à cette idée commune de neutralisation sur une attaque qui, à mon avis, est le problème : c’est rarement aussi passif et propre (je pense au tsuki). Est-ce que le système ne devrait pas revoir, non pas les réponses en priorité, mais la façon d’aborder les attaques et les comportements proposés par les agresseurs (Tori) au dojo ?

kali #eskrima #MMA #karate #Silat #Selfdefense #Combat #Tori #Uke

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #239: From Static to Dynamic Posture

There’s something that often annoys me when I watch videos, particularly those focusing on self-defense or Goshin jutsu. While I understand that one doesn’t necessarily have to assume a guard stance (although sometimes it’s necessary), the idea of a punch or kick being blocked effortlessly seems problematic to me.

For those of you who practice karate, it’s a bit like the concept of Ippon Kumite, where the opponent attacks, and we respond with a block followed by a counterattack. Karate, like many traditional styles — but also in boxing drills — conditions the partner to keep their arm extended after delivering an attack.

However, in an actual confrontation, this is quite rare given the dynamics of real-life aggression and the speed and violence with which actions are performed. By repeatedly training students to deal with a strike using a pseudo-block and combinations, as seen in kali or silat, we end up with a static-dynamic-static concept and a dynamic response from the defender.

These principles, especially what we call « entries » in Kali-JKD-WT, only work if the aggressor returns to a static phase. Yet, a guy trying to land a right hook on you either follows up with his other hand, grabs you, or bounces around awkwardly, as if turning into a terrible boxer.

These entries don’t work once we’re in a boxing phase, meaning in opposition, just like 80% of kali stick entries fail when the opponent is going full speed to smash our head with his stick (see Dog Brothers).

While it’s clearly appealing to see a teacher or student repeat techniques against opponents who throw a wide hook and take 5 angry hits without any reaction, I can’t help but come back to boxing forms rather than this common idea of neutralization during an attack, which, in my opinion, is the problem: it’s rarely so passive and clean (I’m thinking of tsuki). Shouldn’t the system reconsider not just the responses, but how we approach the attacks and behaviors proposed by aggressors (Tori) in the dojo?

kali #eskrima #MMA #karate #Silat #Selfdefense #Combat #Tori #Uke

Be One,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #235 : Les blessures pour un pratiquant martial

Si nous voulons rester cohérents avec la dynamique proposée par les arts martiaux, nous devrions être prêts dans toutes les situations à combattre, ou au minimum à nous défendre.

Cependant, si vous pratiquez régulièrement, il y a de fortes chances que vous ayez souvent des petites blessures, voire des plus importantes, qui vous empêchent de réaliser certaines frappes ou certains angles dans vos entraînements et possiblement plus pendant les combats.

Nous le savons trop bien, le moment où parfois nous serons confrontés à la violence, pas toujours prévisible, et il n’y a pas d’échauffement, de baume du tigre ni de straps possibles à ces moments-là.

Vous êtes-vous déjà demandé combien de fois, sur une saison complète, après un entraînement trop difficile ou simplement à cause d’une blessure qui dure, combien de jours dans l’année, factuellement, à un moment T, vous ne seriez pas capable physiquement de vous défendre?

Même face à des néophytes qui ont automatiquement l’avantage par la surprise de l’agression, si nous n’avons pas les bons appuis, si des douleurs sont trop intenses pour être atténuées par l’adrénaline, alors nous nous retrouvons dans la même situation que des personnes qui ne sont jamais entrées dans une salle de combat.

Je repensais à la boxe française mais aussi aux styles japonais plus bujutsu dans lesquels le combat était léger, voire proscrit. Quand on sait que nous devons aller faire une marche militaire ou que nous allons peut-être sur un terrain d’opposition, où nous allons peut-être devoir utiliser notre plein potentiel physique, il n’y a pas de sens à faire des randoris à n’en plus finir, si cela nous expose à la blessure.

Aujourd’hui, je pense que beaucoup de pratiquants de boxe et de lutte aiment justement ces affrontements, ces combats, mais nous nous le permettons parce que normalement, nous vivons dans une ère pacifiée et si nous nous faisons mal, nous pouvons nous arrêter pendant un moment pour récupérer, ce qui n’est pas le cas pour ceux qui utilisent leur corps au quotidien.

De plus, l’agresseur cherchera toujours une proie qu’il peut dominer, ce qui fait que boiter ou autre sont des éléments qui peuvent lui donner un déclencheur pour aller au contact…

selfdefense #entrainement #blessure #combat #surprise #attention

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #235: Injuries for a Martial Practitioner

If we want to stay consistent with the dynamics proposed by martial arts, we should be ready in all situations to fight, or at least be able to defend ourselves.

However, if you practice regularly, there’s a good chance you’ll often have minor injuries, or even more significant ones, that prevent you from performing certain strikes or angles in your training and possibly more during fights.

We know all too well that sometimes we will be confronted with unpredictable violence, and there’s no warm-up, tiger balm, or straps possible at those moments.

Have you ever wondered how many times over a complete season, after an overly difficult training session or simply due to a lingering injury, how many days in a year, at any given moment, you would not be physically capable of defending yourself?

Even against novices who automatically have the advantage due to the surprise of the attack, if we don’t have the right stances, if the pain is too intense for the adrenaline to override, then we find ourselves in the same situation as people who have never set foot in a combat gym.

I was thinking back to French boxing and also the more bujutsu Japanese styles where combat was light or even forbidden. When we know we have to go on a military march or that we may be heading into an opposition terrain, where we might need to use our full physical potential, it doesn’t make sense to do endless randoris if it exposes us to injury.

Today, I think many practitioners of boxing and wrestling enjoy these confrontations, these fights, but we allow ourselves this because normally, we live in a pacified era and if we get hurt, we can stop for a while to recover, which is not the case for those who use their bodies daily.

Moreover, the aggressor will always look for a prey he can dominate, which means limping or other signs of weakness can trigger him to make contact…

selfdefense #training #injury #combat #surprise #caution

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #227 : Le combat, un chemin vers la découverte des autres.

J’ai une vision complètement biaisée de la vie, comme quoi cette dernière est constamment une lutte. Tout demande de la confrontation et je suis bien loin d’être sur la voie de O Sensei, en me sentant en lien, en communion avec le grand tout. Ça viendra peut-être, mais je n’ai pas l’impression que ce soit le cas avec les années qui se succèdent. Pas de chance, je n’aurai pas un Satori au milieu d’un combat qui me ferait tout comprendre 🙂

Le fait de passer une grande, voire la majeure partie de ma vie dans un dojo, m’a fait rencontrer de nombreuses personnes, et beaucoup sont devenus des amis incroyables. Je me demandais ce qui, pour moi, apportait cela. Initialement, les salles de sport de combat, ce n’est pas Fitness Park : on n’est pas là pour papoter, prendre des minutes de récupération.

J’ai encore une vision très stricte du karaté dans ma façon de pratiquer, ce qui signifie qu’on ne parle pas, on s’exerce. On peut s’interroger pendant les techniques, mais sinon, silence. Ce ne sont donc pas les débats d’idées exaltées qui font que nous accrochons avec l’autre. Certes, il y a le post-training où, en plus dans ma salle, on peut rester à s’étirer et papoter, mais là encore, le quotidien reprend son rythme et beaucoup partent à la douche et s’envolent.

Il reste donc l’échange en pratique, et je pense plus précisément au combat. Comme je le partage depuis longtemps, le combat (avec mon point de vue biaisé) est la plus pure des discussions. Dans la façon de combattre de nos partenaires, nous apprenons ce qu’ils sont, leur agressivité, leur intention ou l’attention qu’ils portent.

Il y a une accroche ou un rejet qui se fait. Un échange sans mots, sans artifices, parce que les coups ou les luttes nous brisent tous les masques, et plus encore quand nous sommes dans un stress intense, par exemple quand nous nous faisons complètement étrangler ou secouer dans tous les sens. Nous y démontrons nos ombres comme nos lumières.

C’est quand on est dans le stress, sous pression et sans les codes sociaux imposés que nous pouvons voir ce que l’autre est (théorie totalement personnelle). Du coup, subconsciemment, il y a des personnes avec qui on accroche et d’autres avec qui nous resterons plus à distance.

Ces confrontations, ces dialogues nous donnent envie par la suite d’aller découvrir le verbal, puis l’ensemble des strates socio-éducatives de nos partenaires. Mais au fond, on sait que ce sont juste des informations secondaires : sa réaction au stress du combat nous ayant déjà dévoilé beaucoup.

combat #amitié #découverte #discussion #échange #partage #masque #éducation

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #227: Combat, a Path to Discovering Others

I have a completely biased view of life, thinking it is constantly a struggle. Everything demands confrontation, and I am far from being on the path of O Sensei, feeling in tune, in communion with the greater whole. It might come one day, but I don’t feel that’s the case as the years go by. No luck, I won’t have a Satori in the middle of a fight that will make me understand everything 🙂

Spending a large, even the major part of my life in a dojo, has made me meet many people, and many have become incredible friends. I wondered what, for me, brought this about. Initially, combat sports gyms are not Fitness Park: we are not there to chat or take recovery breaks.

I still have a very strict karate vision in my way of practicing, which means we don’t talk, we practice. We can question techniques, but otherwise, silence. It’s not the lively debates that make us connect with each other. Sure, there’s the post-training where, in my gym, we can stay to stretch and chat, but again, everyday life resumes, and many head to the shower and leave.

So, what remains is the exchange in practice, and I think more specifically, in combat. As I have shared for a long time, combat (with my biased point of view) is the purest of discussions. In the way our partners fight, we learn who they are, their aggressiveness, their intention, or the attention they give.

There is a connection or a rejection that happens. An exchange without words, without artifice, because the blows or struggles break all our masks, especially when we are under intense stress, for example, when we are completely choked or shaken in every direction. We reveal our shadows as well as our lights.

It’s when we are under stress, under pressure, and without imposed social codes that we can see what the other person is (totally personal theory). Thus, subconsciously, there are people we connect with and others we will keep at a distance.

These confrontations, these dialogues, make us want to discover the verbal aspect afterward, and then all the socio-educational layers of our partners. But deep down, we know these are just secondary information: their reaction to the stress of combat has already revealed a lot to us.

combat #friendship #discovery #discussion #exchange #sharing #mask #education

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #211 : La peur du combat

Combattre est assez peu naturel. Bien que nous le fassions depuis la nuit des temps, et que beaucoup d’entre nous jouent à se battre dès l’enfance, blesser et être blessé n’est pas dans notre nature. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous ritualisons les conflits physiques. Vous avez certainement déjà entendu des personnes étrangères aux arts martiaux traiter de fous ceux qui pratiquent la boxe ou la lutte.

Cette attitude semble, d’une certaine manière, contre nature. C’est comme si le combattant allait à l’encontre de son instinct de protection, risquant ainsi de se faire blesser. Lorsqu’on entre en compétition, ou que nos protégés montent sur le tatami pour la première fois, cela est difficile. La gestion de cette peur s’apprend. Plus nous y sommes confrontés, plus nous apprenons à la faire devenir un partenaire.

Ce n’est certes pas le partenaire idéal, mais il nous rappelle que ce qui va se passer exige notre pleine attention, bien qu’en faisant cela, il puisse réduire certaines de nos compétences. Si c’était un être vivant, ce serait un peu comme ce chien qui aboie pour nous protéger, puis qui, une seconde plus tard, nous regarde et nous saute dessus pour jouer.

Dans une confrontation de rue, le niveau de stress monte rapidement sans que nous soyons prêts. Dans le sport, même si c’est déjà difficile, nous avons un temps de préparation. Dans la rue, nous passons de zéro à 100 % de stress en quelques secondes. Nos réponses typiques sont : combattre, se figer ou fuir.

Nous pouvons essayer de préparer le type de réponse que nous souhaiterions avoir, mais soyons honnêtes, ce n’est pas facile. Je pense sincèrement que l’on peut adopter des comportements de confiance comme un masque, mais au fond, nous restons terrifiés et tremblants. Si nous parvenons à éviter la pire réponse en cas d’agression, à savoir se figer…

Entrer dans une confrontation physique est effrayant, surtout lorsqu’il n’y a pas de règles, pas d’arbitre et que des armes peuvent être impliquées. Aller au combat est véritablement dangereux, il est normal d’éprouver de la peur. Ne pas en ressentir est risqué pour nous, même si parfois nos comportements impulsifs peuvent réduire drastiquement les blessures et les problèmes.

Ne soyez pas trop dur avec vous-même lorsque vous devez combattre, que ce soit en sport ou lors d’une agression. Il est important que vous puissiez sortir de cette torpeur et prendre les décisions les plus justes pour l’emporter, ou simplement survivre sans blessure.

#peur #agression #gestiondesémotions #combat #sportdecombat #combaturbain #combatderue #psychologieducombat

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #211: The Fear of Combat

Fighting is somewhat unnatural. Although we have been doing it since time immemorial, and many of us have played at fighting since childhood, hurting and being hurt is not in our nature. This is precisely why we ritualize physical conflicts. You have undoubtedly heard people unfamiliar with martial arts consider those who box or wrestle as crazy.

This attitude seems, in a way, against nature. It’s as if the fighter is going against their instinct of protection, thus risking injury. When entering a competition, or when our proteges step onto the tatami for the first time, it is difficult. Managing this fear is something that can be learned. The more we face it, the more we learn to make it a partner.

It’s certainly not the ideal partner, but it reminds us that what is about to happen requires our full attention, even though it may impair some of our skills. If it were a living being, it would be like that dog that barks to protect us, then a second later looks at us and jumps on us to play.

In a street confrontation, the level of stress quickly rises without us being ready. In sports, even though it’s already tough, we have a preparation time. On the street, we go from zero to 100% stress in a few seconds. Our typical responses are: fight, freeze, or flee.

We can try to prepare the type of response we would like to have, but let’s be honest, it’s not easy. I truly believe that we can adopt behaviors of confidence like a mask, but deep down, we remain terrified and trembling. If we manage to avoid the worst response in case of aggression, namely freezing…

Entering a physical confrontation is frightening, especially when there are no rules, no referee, and weapons can be involved. Going into combat is truly dangerous, it is normal to feel fear. Not feeling it is risky for us, even though sometimes our impulsive behaviors can drastically reduce injuries and problems.

Don’t be too hard on yourself when you have to fight, whether in sport or in a situation of aggression. It is important that you can come out of this stupor and make the fairest decisions to prevail, or simply survive without injury.

#fear #aggression #emotionmanagement #combat #combat sports #urbanfight #streetfight #combatpsychology

Take only what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions de Pank / Instantané #173 : Lutter pour ce qui semble juste

Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale de la femme. De nombreuses luttes féministes sont en cours, avec l’espoir de remporter des victoires. Bien que je ne me considère pas spécialement féministe, voire que je sois conservateur sur de nombreux points, je soutiens pleinement le droit des personnes à avoir des opinions, des revendications et à se battre pour elles.

Je ne crois pas en l’universalisme et, par conséquent, il existe une multitude de tendances. Cela peut conduire à la recherche d’imposition de son point de vue. Même si, théoriquement, nous pourrions coexister avec de multiples perspectives, notre tendance à comparer et à promouvoir notre vision entraîne inévitablement des conflits.

Après avoir lu de nombreux retours sur les communautés volontaires des années passées, comme The Farm, j’ai constaté que des valeurs fondamentales et utopiques peuvent finir par être éclipsées par des dynamiques individuelles et des luttes de pouvoir. C’est un défi qui, jusqu’à présent, n’a pas connu de succès sur le long terme.

Les luttes, les combats, les oppositions et les prises de pouvoir seront toujours d’actualité. Il n’est pas possible de mettre tout le monde d’accord, et tout le monde ne souhaite pas être sur un pied d’égalité. Dans le contexte du féminisme, lorsque j’entends des hommes se plaindre, je leur dis simplement : battez-vous, poursuivez ce que vous jugez juste.

Si vous estimez que ce que revendiquent certaines personnes ne vous convient pas, arrêtez de vous poser en victime et proposez des contre-arguments, des mouvements, etc. Certains peuvent adopter des positions extrêmes et devenir fanatiques. Cependant, il ne faut pas prendre ces cas extrêmes pour le cœur des oppositions, et rester ouvert aux autres opinions, ne serait-ce que pour trouver des arguments ou des actions pour influencer les choses.

Que chacun lutte pour ce qu’il veut ; nous verrons plus tard les résultats, bons ou mauvais.

#lutte #domination #pouvoir #combat #journéedelafemme #féminisme #masculinisme #progressisme #conservatisme #action #force

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

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Pank’s Reflections / Snapshot #173: Fighting for What Seems Right

Today is International Women’s Day. There are many ongoing feminist struggles, with hopes for victories. While I may not particularly identify as a feminist and might be conservative on many issues, I wholeheartedly support the right for individuals to have opinions, claims, and to fight for them.

I do not believe in universalism, and as a result, there are a multitude of trends. This can lead to an attempt to impose one’s point of view. Even though, in theory, we could coexist with multiple perspectives, our tendency to compare and promote our own vision inevitably leads to conflicts.

After reading numerous accounts from voluntary communities over the years, such as The Farm, I’ve observed that fundamental and utopian values can end up being overshadowed by individual dynamics and power struggles. This is a challenge that, so far, has not seen long-term success.

Struggles, fights, oppositions, and power grabs will always exist. It’s not possible to get everyone to agree, and not everyone wants to be on an equal footing. In the context of feminism, when I hear men complain, I simply tell them: fight, pursue what you believe is right.

If you feel that what some are demanding and claiming does not suit you, stop playing the victim and present counterarguments, movements, etc. Some may take extreme positions and become fanatics in one camp or another. However, we should not take these extreme cases as the heart of the opposition, and remain open to other opinions, if only to find arguments or actions to influence things.

Let everyone fight for what they want; we will see the results, good or bad, later.

#struggle #domination #power #fight #internationalwomensday #feminism #masculinism #progressivism #conservatism #action #force

Take only what is good and right for you.

Be one,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #137 : L’agressivité en combat, un avantage ou pas?

Il est fréquent d’être influencé par les films d’action où le héros, souvent calme et confiant en ses compétences de combat à mains nues ou armé, a l’avantage. On peut penser que les combattants calmes, adoptant une posture de “défense” ou de contre-attaque, font preuve d’un sang-froid remarquable. Cependant, l’agressivité naturelle et les invectives ont depuis longtemps prouvé l’efficacité d’une dynamique proactive, où attaquer le premier est avantageux.

Nous confondons parfois le fantasme du combattant ultime, qui aurait accompli un travail sur soi, avec la réalité. Le mythe des Shaolin en est un exemple. Si Bodhidharma a introduit l’exercice physique aux moines, c’était pour équilibrer le négligement du corps. Néanmoins, ces individus étaient avant tout des moines, et non des combattants. Notre vision occidentalisée du combat nous amène à croire que le zen bouddhique est un élément intrinsèque des arts martiaux, ce qui n’est pas forcément le cas.

Les Templiers, combattant au nom de Dieu, n’utilisaient pas une approche calme et apaisée de la spiritualité. Il est donc important de réévaluer la notion mystique des arts martiaux en la confrontant à la brutalité du combat réel.

Être calme peut permettre de mieux comprendre la situation et de trouver des stratégies adaptées. Toutefois, même les personnes expérimentées peuvent réagir de manière agressive sous le stress, parfois de façon excessive.

En définitive, se battre vise à survivre et à rentrer indemne chez soi. Si l’agressivité permet de neutraliser rapidement un adversaire, il peut être préférable d’agir ainsi plutôt que d’attendre en défense et risquer de subir des coups incapacitants.

#Agressivité #Zen #Apaisement #Moine #Shaolin #SelfDefense #CombatUrbain #DéfensePersonnelle

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #108 : Retour aux Bases des Combats Professionnels

Vous le savez, je n’apprécie pas le MMA lorsqu’il se rapproche trop de la promotion à la manière du catch. Je comprends que le trash-talk, les vues, les likes et les followers sont désormais monnaie courante. Cependant, ce qui m’intéresse, c’est le combat en lui-même. Je n’ai peut-être jamais été professionnel, mais j’ai participé à des centaines de compétitions. Lorsqu’il fallait être prêt pour un jour J, nous l’étions, sans détour.

Aujourd’hui, certains combattants se perdent dans la création de vlogs, donnent des cours de philosophie et veulent montrer leurs efforts. Mais ils oublient parfois que l’essentiel est d’être prêt à se retrouver face à face au début de l’affrontement.

Je suis conscient que les réseaux sociaux amplifient les émotions, les croyances et les projections. Les combattants peuvent facilement se laisser distraire entre satisfaire leurs fans, en gagner de nouveaux, contenter les sponsors, et répondre aux attentes des organisations qui préfèrent un buzz à un investissement conséquent.

Viser haut est louable, mais il est primordial de prouver ses capacités à son propre niveau. Même si parfois des passe-droits sont accordés sur des critères externes au combat, ne pas paraître professionnel peut entraver la progression.

Ne pas faire le poids ou se blesser peu avant une échéance, ce n’est pas être un guerrier, mais plutôt rester un amateur rêvant de gloire et de succès. Revenir aux fondamentaux, avec sérieux et discipline par rapport à ses échéances, est le minimum que l’on puisse attendre. Les fans et spectateurs ne s’intéresseront pas si tout ce « show » ne débouche sur aucun résultat concret, ni même sur un combat.

#Professionnel #Amateur #MMA #FMMAF #UFC #RéseauxSociaux #Ares #Poids #Championnat #Discipline #Bases

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous,
Be One
Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #79: Le Vale Tudo

Vous vous souvenez certainement de ces débuts du MMA, que les Brésiliens avaient nommés « Vale Tudo ». Un combat en ring sans gants, avec des coups de tête et des frappes aux parties autorisées ? On y avait également droit aux stomps, ou ce que l’on aime appeler les « soccer kicks ».

C’était plutôt sanglant, et les combattants étaient vraiment solides. Je suis en train de relire un ouvrage que Budo International avait publié il y a quelques années, et dans la première interview du livre avec Helio, ce dernier met en avant le Vale Tudo. Il estime que c’est ce qu’il enseigne, plutôt que du Jiu-Jitsu sportif. Il souhaite montrer que le Jiu-Jitsu est un bon système interstyle et que le Vale Tudo n’est que sa forme d’expression. Le défaut reconnu de la famille Gracie est le fait qu’elle n’ait pas vraiment voulu se plonger dans les autres styles, tels que la boxe ou la lutte, pendant au moins la première décennie du MMA.

Helio voyait dans la notion de Vale Tudo la notion de liberté, mais aussi de temps illimité. C’est un point que de nombreux Jiujitsuka avaient critiqué lorsque l’UFC avait commencé, pour des raisons visuelles et commerciales, en introduisant des rounds, devenant ainsi de plus en plus un divertissement sportif plutôt qu’un combat « pur ».

Il est vrai que des combats comme Kerr vs. Gurgel, même s’ils n’étaient pas illimités et clairement ennuyeux pour les passionnés actuels de MMA, offraient 30 minutes d’affrontement sans temps mort. Par conséquent, les dynamiques de combat étaient très différentes. Le Vale Tudo a également été repris par les Japonais avec des rounds de 10 minutes pour des événements comme Pride et Rizin. Cette notion de ne pas intervenir modifie considérablement la perspective du combat. Imaginez des lutteurs bloquer un combattant dans la cage pendant 30 ou 60 minutes, cela changerait beaucoup de choses, tout comme les strikers pourraient fuir et contre-attaquer pendant de longues périodes.

Pour Helio, le Jiu-Jitsu de compétition ne représente pas son Jiu-Jitsu. Lui était dans l’idée de ne pas avoir de temps limité et voulait compenser l’athlétisme des combattants par la gestion du combat et les erreurs possibles. Je comprends sa notion, mais les Jiujitsukas actuels, grâce à l’aspect sportif, sont infiniment plus compétents que les générations de Helio, Carlson ou Rickson.

Le seul inconvénient, comme nous l’avons déjà mentionné à plusieurs reprises ici, est que plus un système devient sportif, plus il se spécialise et moins il est ouvert à un « vale tudo ». En Jiu-Jitsu et Luta, nous sommes peut-être moins aptes à gérer les percussion, de la même manière qu’un kickboxeur ou un boxeur anglais ne serait pas apte à lutter.

La semaine dernière, j’ai vu que Werdum et Dos Santos, deux anciens champions de l’UFC, se sont affrontés dans un combat MMA à mains nues : le Gamebred Bareknuckle MMA. Cela reste du MMA avec les règles que nous connaissons, mais l’idée sur le papier est intéressante. Cependant, on sait que pour l’intégrité du visage, en raison des coupures, ce n’est pas terrible. Est-ce que simplement retirer les gants a du sens ? Je n’en suis pas sûr. S’ils reproduisaient ce que les événements passés proposaient, peut-être que nous verrions quelque chose de différent.

En tout cas, ce livre montre aussi à quel point Helio pouvait être à la fois génial et complètement stupide, comme le montre également le livre de Rickson : « Breath ». Avez-vous suivi le Vale Tudo à l’époque où nous avions accès à ces événements ?

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous, 

Be one

Pank 

#ValeTudo #Jiujitsu #GracieJiujitsu #HelioGracie #MMA #Règles #compétitions

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #75 : Arts Martiaux et Racisme ?

Il est assez rare de penser aux discriminations lorsque nous sommes au dojo. Nous portons un Gi et nous combattons avec un apprenti comme nous. Le karaté et mes instructeurs m’ont rapidement expliqué qu’une fois dans le dojo, toutes nos convictions idéologiques et autres sont laissées à la porte, le temps de l’entraînement.

Pourtant, nous sommes des êtres humains, et il est donc fort possible que certaines personnes puissent généraliser leurs pensées au sein du lieu d’entraînement. C’est regrettable, mais je pense que c’est à nous, les professeurs, de tenter de régler le problème. Et si cela n’est pas possible, il faut envisager de renvoyer du club ceux qui ne correspondent pas à l’étiquette.

C’est d’ailleurs l’un des avantages des clubs privés non subventionnés, qui peuvent avoir une politique d’exclusion plus souple que les clubs associatifs.

Dans mes recherches actuelles, je constate à quel point le monde du karaté japonais peut être marqué par le racisme. Certains vont même jusqu’à critiquer de manière incessante Oyama et Matsui du Kyokushin parce qu’ils sont d’origine coréenne. Il semble que la mafia coréenne soit particulièrement présente dans les arts martiaux japonais, alors que je pensais que ce problème était réservé aux yakuzas.

Il est étonnant d’entendre des Shihan plaisanter en disant que tel athlète de Taiwan ou de Corée n’est pas digne de confiance parce qu’il n’est pas japonais, que les non-Japonais ne peuvent pas vraiment comprendre les arts martiaux, et ainsi de suite. Ces remarques sont faites avec une tranquillité déconcertante, alors que nous savons que le Japon est un pays aux tendances politiques d’extrême droite, voire d’ultra-droite. Ce que nous, étrangers dans ce pays, aimons particulièrement, c’est précisément le mélange entre la culture et la modernité, même si cela a un coût social élevé.

Imaginez quand un Willy Williams est venu aux premiers et seconds championnats du monde de Kyokushinkai, comment il a été perçu : Afro-Américain, imposant, pratiquant la boxe japonaise. C’était à une époque où Sosai clamait tranquillement que jamais de son vivant un étranger ne deviendrait champion du monde, et Andy Hug en a payé le prix.

Nous aimons parler de l’universalisme des arts martiaux, mais heureusement, c’est le marketing et le besoin d’argent ont permis à ces disciplines de se propager, créant ainsi un véritable métissage culturel dans le karaté.

Oyama n’était pas Kano, qui voyait le monde, l’éducation, le partage. Sosai était un diffuseur, un excellent commercial, qui s’est brouillé avec de nombreux élèves pour des questions d’argent. Quand les représentants de la World Oyama Federation expliquent que c’était principalement un problème administratif, avec plus d’informations, il apparaît que l’argent était surtout le vrai souci.

Le racisme est profondément enraciné dans le pays du soleil levant, et nous, occidentaux qui aimons l’orientalisme, pouvons facilement ne pas y prêter attention, car notre séjour est souvent de passage, et l’éducation de façade ne laisse entrevoir qu’une image courtoise du peuple nippon. Pourtant, au dojo, la réalité est paradoxalement différente, et il arrive parfois que les Gaijin, les étrangers, soient refusés dans des dojos (j’ai pu le constater une année en cherchant des académies de karaté plein contact qui m’ont dit « Japanese only »).

Il est utile de remettre en question nos croyances et de prendre conscience des réalités culturelles associées à l’histoire des différents pays où nos disciplines sont nées. Helio Gracie, au Brésil, a lui aussi fait partie de l’AIB pendant une période.

Pour nous, génération d’enseignants et de pratiquants, il est essentiel de créer un lieu aussi neutre que possible pour se concentrer sur une seule chose : le combat.

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous, 

Be one

Pank 

#Kyokushin #Karate #Oyama #Coréen #Japonais #Racisme #BJJ

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #64 : Pas de pitié à l’académie.

Un titre aussi percutant pourrait laisser croire que mon dojo est une émanation de Cobra Kai. Et c’est précisément ce que c’est ! Récemment, après une séance d’entraînement à la bagarre avec Guillaume, nous avons évoqué ces hommes qui se montrent un peu trop agressifs envers les femmes pendant les séances. Étant moi-même un de ces gars-là, je trouve que c’est une observation intéressante. Cela m’a rappelé pourquoi je n’éprouve aucune pitié lors de l’entraînement avec les femmes ou les autres. J’ai grandi dans le monde du karaté où le symbolisme du gi et du salut revêt une grande importance à mes yeux.

Lorsque l’on franchit les portes du dojo, notre gi ou tenue de combat symbolise la neutralité. C’est d’ailleurs pourquoi, de saison en saison, je me dis qu’un jour je pourrais simplifier les choses en imposant une seule couleur de gi et une tenue similaire en Luta. Lorsque nous enfilons notre gi et que nous saluons pour débuter le cours, nous laissons derrière nous nos opinions politiques, religieuses, genrées, etc. Cela me pousse simplement à prendre en compte un aspect : le gabarit avec lequel je vais évoluer. Néanmoins, je conserve une approche martiale du karaté : celui qui possède le grade le plus bas donne le niveau d’intensité de son adversaire, au risque d’avoir un retour intense. L’idée sous-jacente est de travailler dans un esprit de coopération et d’intelligence.

Lorsqu’une femme m’invite à un combat ou que je m’entraîne avec elle en randori, je la considère comme une combattante. Elle est une personne qui cherche à me vaincre et à me soumettre, et je vais respecter cette intention et y répondre en conséquence. Personne n’est fragile, et si c’est le cas, normalement après quelques séances, ces individus ne persévèrent pas dans la discipline. Mettre K.O. une femme n’est pas un souci non plus. Toutefois, selon moi, le K.O. doit se faire en visant le corps ou les jambes, pour éviter d’infliger des blessures sévères à l’autre.

Les clés et étranglements, comme avec tout autre combattant, sont recherchés, et s’il y a une situation de danger, on signale martialement que cela pourrait provoquer une douleur réelle ou une blessure (rappelez-vous, on ne parle pas en randori).

L’avantage du Luta et du Bjj, c’est que si nous souhaitons nous investir pleinement dans chaque combat, il est possible de s’orienter vers des thèmes spécifiques lorsque les gabarits ou les niveaux diffèrent trop. Cela permet de focaliser sur des techniques spécifiques, des sorties ou des mouvements. Cela ajoute de la complexité et permet également aux partenaires de donner leur maximum.

Une fois le cours terminé, chacun retourne au monde civil du quotidien. Chacun est ce qu’il souhaite être, comme il le souhaite. Les précieux moments passés lors des séances sont uniques. C’est un monde exceptionnel qui dépend bien sûr de l’académie, des senseis et  surtout des élèves qui y participent. Dans certaines académies, les hommes peuvent se limiter à combattre entre eux, ou bien il y a des catégories de poids inférieures à 80 kg d’un côté et +80 de l’autre. Chacun a sa propre manière d’appréhender les choses, et comme je crois que chaque dojo est unique, une discipline que nous avons adorée en un endroit peut ne pas nous convenir dans un autre.

Dans mon dojo, garder à l’esprit que nous sommes simplement des combattants, réunis dans un esprit de discipline et de dépassement, est essentiel. Peu importe qui vous êtes, vous prendrez et donnerez autant que les autres. Si cela ne vous convient pas, il existe une multitude de dojos qui pourraient répondre à vos attentes. Cependant, cela m’amène à revenir à l’article que j’ai écrit sur mon dojo, ma propre dictature.

Et vous, avez-vous déjà ressenti que les gens vous traitaient différemment en fonction de votre sexe, de votre genre, de votre taille ou de votre poids ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One.

Pank

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