Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #364 : La Figure d’Autorité Martiale

L'article explore les abus de pouvoir par des figures d'autorité dans les arts martiaux, en particulier dans les styles orientaux où la soumission des élèves est parfois attendue sous couvert de tradition et de savoir ésotérique. L'auteur met en lumière les risques de dérives sectaires et d'exploitation par des enseignants qui s'arrogent des compétences hors de leur domaine, s'appuyant sur des mythes plutôt que sur des preuves. Il souligne l'importance pour les pratiquants de faire preuve de discernement et de ne retenir que ce qui est juste et bénéfique pour eux.

Je suis en ce moment sur une série autour des abus que permettent, ou plutôt que se permettent, les figures d’autorité. Et nous savons que dans les sports, et naturellement dans les arts martiaux, il y a de nombreux maîtres, qu’importe le type de discipline et l’origine de celle-ci, qui se permettent d’abuser.

La plupart du temps, surtout avec les styles plus orientaux dont les codes sont très différents de la culture occidentale, les professeurs attendent de leurs élèves une forme de soumission. Elle sera volontaire, parce que tout passionné y voit une occasion d’entrer plus en profondeur dans le style. Surtout qu’il existe dans de nombreuses écoles traditionnelles une mystique autour d’arcanes qui ne sont enseignés qu’aux élus.

Nous nous retrouvons vite dans des mouvements proches des sectes, mais surtout surexploités par les enseignants qui se placent dans des postures qui ne sont pas les leurs. Soi-disant pour améliorer dans l’art du combat, ils peuvent proposer une façon de s’alimenter (est-il nutritionniste ?), une façon de se soigner (est-il soignant ?), surtout si l’on a des éléments associés au Ki/Chi.

C’est d’autant plus simple qu’en plus d’être l’autorité, souvent avec un haut grade et peut-être même des certificats ou un cadre d’un grand maître avec lui, il peut substituer sa responsabilité à celle du mythe, du maître, de la tradition. Avec des références issues d’histoires plus que de faits ou d’études.

Il y a donc facilement des dérives et des interactions qui peuvent devenir des « opportunités » pour peut-être répondre à leurs attentes souvent éloignées du cadre martial. Tout comme dans le domaine de l’accompagnement, il est essentiel de toujours se demander si nos comportements et nos cadres sont justes pour répondre à l’objectif sportif que nous avons, en prenant en compte, même si parfois c’est moins commun que dans la vie quotidienne, les retours des apprenants.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of an Hypnofighter #364: The Martial Authority Figure

I am currently working on a series about the abuses that authority figures allow, or rather permit themselves to commit. And we know that in sports, and naturally in martial arts, there are many masters, regardless of the type of discipline and its origin, who allow themselves to abuse their position.

Most of the time, especially with more Eastern styles whose codes are very different from Western culture, teachers expect a form of submission from their students. This submission will be voluntary, because every enthusiast sees it as an opportunity to delve deeper into the style. Especially since in many traditional schools, there is a mystique surrounding arcane knowledge that is only taught to the chosen few.

We quickly find ourselves in movements close to sects, but above all, overexploited by teachers who place themselves in positions that are not theirs. Supposedly to improve in the art of combat, they may suggest a way of eating (are they a nutritionist?), a way of healing (are they a healthcare professional?), especially if there are elements associated with Ki/Chi.

It is all the simpler because, in addition to being the authority, often with a high rank and perhaps even certificates or the endorsement of a grand master, they can substitute their responsibility with that of the myth, the master, the tradition. With references drawn from stories rather than facts or studies.

There are therefore easily abuses and interactions that can become « opportunities » to perhaps meet their expectations, often far removed from the martial framework. Just as in the field of coaching, it is essential to always ask oneself whether our behaviors and frameworks are fair to meet the sporting objective we have, taking into account, even if it is sometimes less common than in everyday life, the feedback from the learners.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #361 : Chercher à faire adhérer plutôt que plaire.

Il y a quelques jours, un de mes élèves m’a demandé pourquoi j’ai cette habitude de faire pratiquer des aspects du jujitsu et de la luta livre que les autres élèves n’apprécient pas. Cette question est particulièrement pertinente, car il est vrai que nous sommes aujourd’hui dans un modèle où la demande prime. Est-ce qu’il y a quelque chose de plus important à prendre en compte ?

Pour moi, les arts martiaux et les sports de combat ont une histoire qui est celle de la discipline et également celle de l’enseignant. Quand un élève entre dans un dojo ou dans une salle, il entre dans un lieu où ce n’est pas lui qui va décider quoi faire, mais celui qui tient la séance : le professeur. Il est vrai qu’avec toutes les salles de sport que nous pouvons voir partout, avec leurs coachs à disposition pour aider, nous pourrions nous dire que la façon d’aborder les sports de combat n’est plus vraiment d’actualité.

Il est normal que les professeurs, et surtout les propriétaires de salle, veuillent avoir un retour sur investissement. Ils vont donc facilement demander ou proposer un ensemble de cours qui devrait correspondre à une demande. Sans demande, pas de revenu, et si l’offre ne correspond pas, il y a un risque de fermeture. C’est peut-être là que nous avons une philosophie un peu différente dans les sports de combat et les arts martiaux, car nous allons chercher à modeler le pratiquant qui vient, vierge, à la découverte de cette discipline.

Il y a certainement des exercices, des aspects qui sont moins attractifs, et qui pourtant vont être partagés et enseignés, même s’il y a une petite résistance de la part du groupe. La logique martiale n’est pas la même qu’une logique sportive plus classique. On vient découvrir, apprendre, se connaître, voir ses limites, et également se rendre compte si le cadre dans lequel nous sommes nous correspond ou s’il est simplement préférable d’aller voir ce que d’autres proposent. Il est normal aussi d’apprendre à s’écouter et comprendre ce qui correspond le mieux à nos besoins. Ne pas répondre nécessairement aux envies des êtres humains peut sembler aujourd’hui un peu obsolète, néanmoins, pour ceux qui s’y plongent et qui prennent du plaisir, c’est souvent un élément qui pourra changer beaucoup de choses dans leur manière de penser et de vivre. Les arts martiaux, c’est aussi une façon d’avancer et de progresser dans la vie en acceptant qu’il y ait quelques contraintes.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of an Hypnofighter #361: Seeking Adherence Rather Than Pleasure.**

A few days ago, one of my students asked me why I have this habit of making them practice aspects of jujitsu and luta livre that the other students do not appreciate. This question is particularly relevant because it is true that today we are in a model where demand is paramount. Is there something more important to consider?

For me, martial arts and combat sports have a history that is one of discipline and also one of the teacher. When a student enters a dojo or a gym, they enter a place where it is not up to them to decide what to do, but rather the person leading the session: the professor. It is true that with all the gyms we see everywhere, with their coaches available to help, we might think that the way combat sports are approached is no longer relevant.

It is normal for professors, and especially gym owners, to want a return on investment. Therefore, they will easily ask for or offer a set of classes that should meet a demand. Without demand, there is no revenue, and if the offer does not match, there is a risk of closure. This is perhaps where we have a slightly different philosophy in combat sports and martial arts, because we will seek to shape the practitioner who comes, untouched, to discover this discipline.

There are certainly exercises and aspects that are less attractive, and yet they will be shared and taught, even if there is a little resistance from the group. The martial logic is not the same as a more classic sport logic. We come to discover, learn, know ourselves, see our limits, and also realize if the framework in which we are suits us or if it is simply preferable to see what others offer. It is also normal to learn to listen to ourselves and understand what best suits our needs. Not necessarily responding to human desires may seem a bit obsolete today. Nevertheless, for those who immerse themselves in it and enjoy it, it is often an element that can change many things in their way of thinking and living. Martial arts are also a way to move forward and progress in life by accepting that there are some constraints.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #355 : La Quête de Souplesse Après la Force Brute

 L'auteur explore la transition dans les arts martiaux de la force brute à la souplesse, soulignant l'importance d'une base physique solide avant de rechercher la fluidité. Il remet en question l'idée que la technique seule suffit et insiste sur le rôle de l'expérience et de l'âge dans le développement de la souplesse.

J’aime profondément les anciens dans les arts martiaux, et plus particulièrement quand ils démontrent des techniques avec une idée de souplesse, de non-opposition voire d’ichigeki.

Je vois des jeunes aïkidokas ou jiujitsukas “traditionnels” faire des mouvements avec fluidité dans une volonté aïki ou dans une souplesse de kuzushi qui semble répondre à l’imagerie populaire des arts martiaux, une sorte de beauté où celui qui subit la technique “utilise la force” de l’autre.

Mais tout cela, c’est à mon avis une erreur. Même un Ueshiba était une brute physique, avec une musculature développée et quand on lit les vieux sifu ou sensei, la plupart avaient des entraînements d’une violence et dureté incroyables. En Judo, un entraînement de Kimura ne ressemble pas à ce que nous voyons de Mifune âgé.

Il y a la réalité qui entre dans l’équation, l’opposition, la résistance de l’autre que la technique ne peut pas pleinement vaincre, parce qu’il y a besoin d’un physique, d’une explosivité etc. Si le conditionnement physique est tellement intense que ça soit dans les Wushu, les Budo, les Boxes et les Luttes, c’est qu’il y a ce besoin de force brute.

De ces milliers d’oppositions, de ce temps qui passe, de ces réponses dans le conflit physique, en ressortent des automatismes, des patterns qui avec les décennies vont donner une sorte de capacité d’anticipation, ce fameux “pressenti” et donc si le corps est moins physique, l’expérience, les sensations elles entraînent une souplesse, un timing et dès lors une petite compensation de cette perte d’agressivité, et de force.

Vendons le souple en temps et en heure, sans mentir aux néophytes, en leur rappelant que la technique est un levier qui décuple les aptitudes physiques…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of an Hypnofighter #355: The Quest for Suppleness After Brute Force

I deeply love the elders in martial arts, and especially when they demonstrate techniques with an idea of suppleness, non-opposition, or even ichigeki.

I see young aikidokas or “traditional” jiujitsukas making movements with fluidity in an aiki intention or in a suppleness of kuzushi that seems to respond to the popular imagery of martial arts, a kind of beauty where the one who undergoes the technique “uses the force” of the other.

But all this, in my opinion, is a mistake. Even Ueshiba was a physical brute, with developed musculature, and when we read the old sifu or sensei, most had incredibly violent and harsh training. In Judo, a Kimura training does not resemble what we see of the aged Mifune.

There is the reality that comes into play, the opposition, the resistance of the other that the technique cannot fully overcome, because there is a need for physique, explosiveness, etc. If physical conditioning is so intense, whether in Wushu, Budo, Boxing, and Wrestling, it is because there is this need for brute force.

From these thousands of oppositions, from the passage of time, from these responses in physical conflict, automatisms, patterns emerge that with the decades will give a kind of anticipation ability, this famous “premonition,” and therefore if the body is less physical, experience, sensations, they train suppleness, timing, and therefore a small compensation for this loss of aggressiveness and strength.

Let’s sell suppleness in due time, without lying to neophytes, reminding them that technique is a lever that multiplies physical abilities…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #354 : Ce que le Karaté Traditionnel Pourrait Apprendre de l’American Kenpo

L'auteur explore les similitudes et les différences entre le karaté traditionnel et l'American Kenpo, soulignant comment ce dernier peut être perçu comme une évolution du premier. Il suggère que le karaté traditionnel pourrait bénéficier d'une ouverture vers le Kenpo américain pour enrichir sa pratique du Goshin jutsu et l'utilisation des frappes.

En ce moment, je fais pas mal de stages ou de rencontres avec le karaté. Ce qui est intéressant, c’est de voir la façon d’aborder les choses en fonction des styles et des professeurs. En parallèle, j’étudie à mon petit niveau le Kenpo américain. Je trouve ces styles fascinants parce qu’à mes yeux, c’est une évolution du karaté.

Un style qui reprend les mêmes techniques, les mêmes frappes et blocages ou les postures et déplacements, sauf qu’ils les ont configurés dans un autre rythme. Si en France nous ne sommes pas particulièrement connaisseurs de ce milieu qu’a initié Ed Parker dans les années 50, nous avons des représentants comme les Diaz avec le Kajukenbo ou Mbongo avec le Kenpo 5.0 de Jeff Speakman.

Il est surprenant que notre nation de karaté traditionnel n’invite pas davantage les Kenpoka, qui pourraient leur donner une vision du Goshin jutsu et de l’utilisation des frappes qu’ils maîtrisent dans une nouvelle dimension.

Quand on voit un enchaînement de base de karaté du style Jodan Uke, Oi Tsuki, Gyaku Tsuki et Gedan Barai, c’est globalement les mêmes formes de main dans toutes les écoles. Et pourtant ces quatre techniques en Kenpo, n’ont plus du tout la même dynamique et les uke deviennent des attaques qui s’enchaînent parfaitement avec les percussions de poing, donnant la sensation de quelque chose de connu mais complètement nouveau.

Nous sommes dans une ère d’échanges et de connaissances, il y a vraiment des styles qui pourraient se comprendre et échanger avec plaisir pour leurs pratiquants, c’est vraiment le karaté traditionnel et l’American Kenpo.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #354: What Traditional Karate Could Learn from American Kenpo

Currently, I’m doing quite a few workshops or meetings with karate. What’s interesting is seeing the different approaches depending on the styles and teachers. In parallel, I’m studying American Kenpo at my own modest level. I find these styles fascinating because, to me, it’s an evolution of karate.

A style that takes the same techniques, the same strikes and blocks, or the stances and movements, except they’ve configured them in a different rhythm. While in France we’re not particularly knowledgeable about this field initiated by Ed Parker in the 1950s, we have representatives like the Diaz brothers with Kajukenbo or Mbongo with Jeff Speakman’s Kenpo 5.0.

It’s surprising that our nation of traditional karate doesn’t invite Kenpo practitioners more often, who could give them a vision of Goshin jutsu and the use of strikes they’ve mastered in a new dimension.

When you see a basic karate sequence like Jodan Uke, Oi Tsuki, Gyaku Tsuki, and Gedan Barai, it’s generally the same hand forms in all schools. And yet these four techniques in Kenpo no longer have the same dynamics, and the « uke » become attacks that flow perfectly with the fist strikes, giving the sensation of something familiar but completely new.

We live in an era of exchanges and knowledge, and there are truly styles that could understand and exchange with pleasure for their practitioners, namely traditional karate and American Kenpo.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #353 : Le besoin de mysticisme dans le combat

L'article explore la présence du mysticisme dans les arts martiaux, soulignant la quête d'accomplissement spirituel au-delà de la simple efficacité combative. Il examine comment diverses disciplines, de l'Aïkido au Muay Thai, intègrent des dimensions métaphysiques et initiatiques, et comment la violence du combat peut être liée à une recherche de transcendance.

On voit dans beaucoup d’histoires et de pratiques martiales, une volonté d’union ou de développement avec des forces supérieures. Comme si le combattant, et plus généralement le guerrier, devait au travers de sa pratique atteindre une sorte d’accomplissement mystique.

Des disciplines comme l’Aïkido de O Sensei Ueshiba, dont nous connaissons sa ferveur pour l’Omoto-Kyo, comme des styles indonésiens avec des quêtes de l’Ilmu et de rentrer en lien avec ces forces de la nature. On peut même, dans un style dur comme le Muay Thai et l’influence du Bouddhisme dans la discipline, voir que l’adepte est dans un processus.

Comme si du combat abrupte et sanglant, il devait y avoir des initiations à découvrir autre chose, certainement associé au vieillissement ou, dans certaines conditions, la mort de celui qui combat. Une quête d’un coup ou d’une projection qui va au-delà de la biomécanique ou de la physique, mais qui caresse des idées plutôt métaphysiques.

Dans ce chemin initiatique, nous pouvons facilement nous perdre entre la quête pour beaucoup d’efficacité vers une voie d’accomplissement au-delà du corps ou plus généralement de la démarche sportive avec toutes ses composantes.

Il y a une envie de sublimer celui qui combat. On peut le voir dans les récits des héros ou non-héros de guerre, comme si la chose la plus triste du monde, que de tuer un autre, amenait une glorification voire un salut spirituel ou religieux pour certains. Mettant ainsi aisément en avant que ces pratiques, qu’elles soient militaires ou plus combattantes, ont une idée initiale : vaincre l’autre sans artifice pour un besoin très primitif, la survie…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of an Hypnofighter #353: The Need for Mysticism in Combat

In many martial arts stories and practices, we see a desire for union or development with higher powers. As if the fighter, and more generally the warrior, must achieve a kind of mystical fulfillment through their practice.

Disciplines like Aikido from O Sensei Ueshiba, whose fervor for Omoto-Kyo is well-known, as well as Indonesian styles with quests for Ilmu and connecting with these forces of nature. Even in a hard style like Muay Thai and the influence of Buddhism in the discipline, we can see that the practitioner is in a process.

As if from the abrupt and bloody combat, there must be initiations to discover something else, certainly associated with aging or, in certain conditions, the death of the one who fights. A quest for a strike or a throw that goes beyond biomechanics or physics, but that touches upon rather metaphysical ideas.

In this initiatory path, we can easily get lost between the quest for efficiency for many, towards a path of fulfillment beyond the body or more generally the sporting approach with all its components.

There is a desire to sublimate the one who fights. We can see this in the stories of heroes or non-heroes of war, as if the saddest thing in the world, killing another, brought about a glorification or even spiritual or religious salvation for some. Thus easily highlighting that these practices, whether military or more combative, have an initial idea: to defeat the other without artifice for a very primitive need, survival…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #348 : Plus de randori ou un meilleur randori

L'article remet en question l'approche traditionnelle du randori en BJJ et Luta, qui privilégie souvent la quantité à la qualité. L'auteur soutient que la simple répétition de combats sans analyse ni correction des erreurs peut conduire à l'automatisation de mauvais patterns. Il préconise un randori plus réfléchi, où les partenaires s'arrêtent pour analyser les phases de combat, favorisant ainsi une progression plus efficace.

On sait que dans le BJJ et la Luta, nous voulons passer du temps à faire des combats. Et ce qui est génial, c’est que nous pouvons en faire des centaines sans se blesser. Du moins, on les cumule et on a un peu l’idée que plus on combat, plus on deviendra performant, parce que nous pourrions le traduire comme une expérience sur le tatami.

Pourtant, si nous répétons encore et encore les mêmes patterns qui ne se corrigent pas, nous les intégrons, nous les automatisons. Il est assez rare de voir des randoris qui sont là pour permettre de réellement progresser, des combats où il faut s’arrêter dans certaines phases pour savoir pourquoi ça passe ou, au contraire, qu’est-ce qui fait que c’est complexe à mettre en place.

Penser à son jeu et reprendre pendant les combats les phases qui ne correspondent pas. Du coup, le partenaire doit aussi être dans cette envie d’analyser, de se stopper parfois quand il est dans une phase de domination. Le nombre de randoris a été tellement mis en avant, tout comme les drills à l’excès, et petit à petit, on se rend compte que ce n’est qu’un exercice qu’il faut mettre dans une dynamique plus complexe et surtout qui impose de rendre les randoris, comme ils étaient initialement, des exercices de combats et paradoxalement pas pleinement des combats.

La qualité de la démarche dans le combat, avec une réflexion, peut déranger une partie d’entre nous qui vont voir dans cette façon de faire une frustration de ne pas pouvoir terminer des combats et égotiquement se satisfaire de son effort.

Mais là encore, si le randori est un exercice, il reste la compétition pour être l’examen.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #348: More Randori or Better Randori

We know that in BJJ and Luta, we want to spend time doing fights. And what’s great is that we can do hundreds of them without getting hurt. At least, we accumulate them and we have a bit of an idea that the more we fight, the more proficient we will become, because we could translate it as experience on the mat.

However, if we repeat the same patterns over and over again that don’t get corrected, we integrate them, we automate them. It is quite rare to see randoris that are there to allow real progress, fights where you have to stop in certain phases to know why it works or, on the contrary, what makes it complex to implement.

Thinking about your game and revisiting during fights the phases that don’t work. Consequently, the partner must also have this desire to analyze, to stop sometimes when they are in a phase of domination. The number of randoris has been so emphasized, just like excessive drills, and little by little, we realize that it is only an exercise that must be put into a more complex dynamic and above all that requires making randoris, as they were initially, combat exercises and paradoxically not fully fights.

The quality of the approach in combat, with reflection, may disturb some of us who will see in this way of doing things a frustration of not being able to finish fights and egotistically be satisfied with their effort.

But then again, if randori is an exercise, competition remains to be the exam.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #347 : Les arts martiaux et nos anciens

L'article explore comment les arts martiaux offrent un espace valorisant pour les seniors, contrastant avec le délaissement observé dans les sociétés occidentales. Ils permettent aux aînés de rester actifs, de partager leur expérience et de se sentir utiles au sein d'une communauté.

Si nous nous posons politiquement beaucoup de questions sur les seniors qui sont délaissés par nos sociétés occidentales actuelles, nous pouvons facilement constater que dans les arts martiaux, les anciens sont bien accueillis, autant comme débutants que pour ceux qui sont devenus des experts.

Les AM (arts martiaux) offrent cette perception unique qu’une entreprise ou que des médias ne permettent que rarement : être considéré, même octogénaire, dans un groupe social qui se déplace pour apprendre et écouter les partages qui sont faits par ces anciens des différentes disciplines.

Cela répond à beaucoup de choses dont l’humain a besoin : la communauté, l’échange et se sentir utile. Quand nous avons un de nos anciens qui partage son savoir, et plus encore si c’est un haut gradé, il y a une vraie attention, une vraie envie des plus jeunes de pouvoir créer du contact avec.

Les AM offrent alors autant un moyen pour continuer de vivre dans le mouvement, même quand le corps est abîmé par les années d’entraînement et de labeur, mais aussi un moyen de sociabilisation. J’avais vu la même chose dans le monde de l’hypnose et de la psychothérapie, où certains experts font salle pleine à chacun de leurs séminaires, donnant des congrès avec plein de déambulateurs certes, mais des décennies d’expérience, toujours diffusées avec passion.

Nous en sommes là avec les AM, cette possibilité d’exister et plus encore d’être demandé à des périodes de vie où trop souvent nous avons mis de côté nos seniors, voire nous les avons cachés, plutôt que, comme le font les pratiquants, les mettre au centre du dojo, sur un tatami, prêts à mettre à disposition l’expérience longuement acquise.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #347: Martial Arts and Our Elders

If we politically ask ourselves many questions about the seniors who are neglected by our current Western societies, we can easily see that in martial arts, the elders are well received, both as beginners and for those who have become experts.

Martial Arts (MA) offer this unique perception that a company or the media rarely allow: to be considered, even as an octogenarian, in a social group that travels to learn and listen to the sharing made by these elders of different disciplines.

This responds to many things that humans need: community, exchange, and feeling useful. When we have one of our elders who shares their knowledge, and even more so if they are a high-ranking individual, there is real attention, a real desire from the younger ones to be able to create contact with them.

MA then offer both a way to continue living in movement, even when the body is damaged by years of training and labor, but also a means of socialization. I had seen the same thing in the world of hypnosis and psychotherapy, where some experts fill the room at each of their seminars, giving conferences with plenty of walkers, certainly, but decades of experience, still shared with passion.

We are there with MA, this possibility of existing and even more of being in demand at periods of life where too often we have put aside our seniors, or even hidden them, rather than, as practitioners do, putting them at the center of the dojo, on a tatami, ready to make available the long-acquired experience.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #346 : Pas si différents

Cet article remet en question l'idée que les pratiquants d'arts martiaux occidentaux et orientaux sont fondamentalement différents. Il utilise des exemples historiques, comme l'introduction des grades intermédiaires au judo et au karaté, pour montrer que le besoin de reconnaissance et de progression est un facteur de motivation universel, transcendant les cultures.

J’imagine que vous avez comme moi accepté que nous qui étudions des styles non français, voire non européens, n’avons pas du tout les mêmes façons d’aborder les choses que les Chinois, Japonais ou Philippins.

Depuis des années, j’entends des sensei japonais qui nous disent qu’ils doivent s’adapter à notre culture française, parce que nous ne sommes vraiment pas comme les pratiquants du pays du Soleil-Levant. Et pourtant.

Si nous avons aujourd’hui en judo des grades intermédiaires dans le judo et le karaté traditionnel, c’est par la reprise du système mis en place au Royaume-Uni sous Koizumi Sensei par Kawaishi vers 1935. Et vous l’avez tous entendu, c’est parce que nous ne sommes pas japonais que nous n’acceptons pas l’idée de grade blanc et noir…

Pourtant, ce n’est pas si vrai que cela. Nakamura Shihan, élève du fondateur du Kyokushin, Oyama Sosai, a lui-même dû imposer vers 1959-1960 le système de grades de couleur intermédiaires (les Kyu) pour les pratiquants du Oyama Karate.

Et à votre avis, quelle était la raison ? Simple : comme pour les Européens, les pratiquants du Daisen Dojo quittaient le dojo parce qu’ils n’avaient pas l’impression de progresser et qu’attendre 4-5 ans pour avoir une ceinture noire ne motivait pas assez. Du coup, il y a eu une organisation de passage de Kyu tous les 6 mois pour avoir une opportunité de changer de grade et de se voir progresser vers le Shodan.

Il est important de comprendre les différences culturelles, mais aussi de reconnaître que nous avons des patterns communs à notre humanité et le besoin de reconnaissance est présent dans toutes les cultures…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #346: Not So Different

I imagine that you, like me, have accepted that those of us who study non-French, or even non-European, styles don’t approach things in the same way as the Chinese, Japanese, or Filipinos.

For years, I’ve heard Japanese sensei tell us that they have to adapt to our French culture because we are not really like the practitioners of the Land of the Rising Sun. And yet.

If we have intermediate ranks in judo and traditional karate today, it’s because of the adoption of the system implemented in the United Kingdom under Koizumi Sensei by Kawaishi around 1935. And you’ve all heard it, it’s because we are not Japanese that we don’t accept the idea of white and black belts only…

However, that’s not entirely true. Nakamura Shihan, a student of the founder of Kyokushin, Oyama Sosai, himself had to impose the system of intermediate color ranks (Kyu) for Oyama Karate practitioners around 1959-1960.

And in your opinion, what was the reason? Simple: just like for Europeans, the practitioners of the Daisen Dojo were leaving the dojo because they didn’t feel like they were progressing and waiting 4-5 years for a black belt wasn’t motivating enough. As a result, there was an organization of Kyu grading every 6 months to have an opportunity to change rank and see themselves progress towards Shodan.

It is important to understand cultural differences, but also to recognize that we have common patterns in our humanity and the need for recognition is present in all cultures…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #345 : Le Paradoxe du Karaté

L'auteur partage ses réflexions sur l'évolution du karaté à travers l'expérience de sensei qui cherchent à dépasser les formes traditionnelles pour atteindre l'essence du combat. Ils étudient et adaptent les techniques pour une efficacité accrue, à l'image d'une "non-forme" personnelle et universelle.

En ce moment en stage avec la fédération de karaté, nous avons quotidiennement des intervenants excellents qui nous partagent leurs connaissances. Mais plus que des kihon ou des katas, ils sont dans une recherche et un partage. Hier, j’ai eu des séances avec deux sensei vraiment excellents : Dominique Gallo (https://chk.me/8UKqpQ0) et Miguel Xavier (https://chk.me/z2bJkWr)

Un plaisir de voir leur évolution et la structure qu’ils mettent en place dans leur pratique. Pour Dominique, il y a une quête d’efficacité dans une réflexion sur l’observation, l’adaptation posturale en fonction des distances, et une quête de mouvement, d’adaptation. Pour Xavier, sa recherche est de réinterpréter ses fondamentaux dans les katas et kihon pour leur donner une saveur de MMA.

L’un comme l’autre, ils étudient les traditions posturales, techniques et respiratoires, qui peuvent être figées voire sclérosées si on reste à répéter des gestuels ou à maintenir au plus proche ce qui paraît être la forme. Les professeurs vont même jusqu’à une exigence de forme, alors que… nos deux sensei étudient, révisent et transforment la forme pour y chercher le fond : celui du combat, celui de l’efficace, celui qui ne porte plus le nom d’une forme, karaté, boxe ou lutte, mais d’une génétique qui s’adapte à l’évolution.

De la rigueur “formelle”, on y retrouve la liberté sans code. Un peu comme ce récit de la construction du moule jusqu’au shodan pour arriver à la réinterprétation, voire la déformation du moule pour en faire une non-forme, mais la sienne, unique et ouverte à l’universel.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #345: The Paradox of Karate

Currently at a seminar with the karate federation, we have excellent instructors daily who share their knowledge. But more than kihon or katas, they are engaged in research and sharing. Yesterday, I had sessions with two truly [excellent] sensei: Dominique Gallo and Miguel Xavier.

It’s a pleasure to see their evolution and the structure they implement in their practice. For Dominique, there’s a quest for efficiency through reflection on observation, postural adaptation based on distances, and a quest for movement and adaptation. For Xavier, his research involves reinterpreting his fundamentals in katas and kihon to give them an MMA flavor.

Both of them study postural, technical, and respiratory traditions, which can become rigid or even sclerotic if one keeps repeating gestures or trying to maintain as closely as possible what appears [to be the form]. Professors even go as far as demanding a specific form, whereas… our two sensei study, revise, and transform the form to seek the essence: that of combat, that of efficiency, that which no longer bears the name of a form, karate, boxing, or wrestling, but of a genetic code that adapts to evolution.

From « formal » rigor, we find freedom without code. It’s a bit like the story of building the mold up to shodan to arrive at the reinterpretation, even the deformation of the mold to make it a non-form, but one’s own, unique and open to the universal.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #338 : L’Humilité de l’Apprentissage

Cet article met en lumière un obstacle fréquent à la progression dans les arts martiaux : l'ego.  L'auteur souligne que l'expérience et les grades, au lieu de favoriser l'ouverture d'esprit, peuvent parfois conduire à une résistance aux critiques et à une  sous-estimation des  moins gradés. Il rappelle que la connaissance est un domaine vaste et que chacun, quel que soit son niveau, peut apporter des éléments précieux. L'humilité et la remise en question sont donc essentielles pour continuer à apprendre et à évoluer.

Il arrive parfois qu’en progressant dans les arts martiaux, l’expérience et les années accumulées nourrissent davantage un ego mal placé qu’une véritable ouverture d’esprit. Est-ce dû aux coups reçus ? À des décennies d’enseignement ? Quoi qu’il en soit, il n’est pas rare de voir des « anciens », et notamment des professeurs, réticents à accepter les corrections.

Comme si seuls ceux qui détiennent un titre sportif, des titres ronflants ou des grades élevés pouvaient les faire progresser. Cette attitude conduit à une moindre écoute des autres et à une fermeture potentielle à des éléments pourtant bénéfiques à leur évolution.

Or, les moins gradés, les passionnés, les chercheurs peuvent avoir saisi et maîtrisé des concepts et techniques que les plus expérimentés n’ont fait que survoler. Être gradé ne signifie pas, comme on a pu le croire pendant longtemps, notamment en Jiu-jitsu, que l’on possède une connaissance technique exhaustive. Cela indique plutôt une compréhension du style et la maîtrise d’un jeu personnel.

Une information reste un élément neutre. Si l’on y associe des émotions négatives simplement parce que l’on ne juge pas l’émetteur, qui n’est qu’un intermédiaire, digne d’intérêt, c’est peut-être le signe qu’il est temps de prendre du recul sur sa pratique et de s’interroger : pourquoi n’accordons-nous de crédit qu’aux plus gradés ?

À un certain niveau, les pratiquants avec de nombreux grades le sont souvent plus par politique ou ancienneté, pas nécessairement par la qualité de leurs connaissances. De plus, même des professeurs peuvent ne pas trouver les mots justes pour transmettre une information, tandis que la formulation d’un élève sera plus claire et accessible à tous.

Ne jamais considérer les grades et les statuts comme des symboles imposant une illusion de savoir, mais au contraire, garder à l’esprit que nous ne connaissons qu’une facette limitée d’une discipline, nous permet de rester ouverts à l’apprentissage et de progresser avec tous ceux qui partagent des informations pertinentes.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #338: The Humility of Learning

It can happen that as we evolve in martial arts, practice and years may develop more misplaced ego than openness. Is it because we take hits? Is it because we have been teaching for decades? In any case, it happens that many « elders » and especially teachers find it difficult to accept corrections.

As if the only ones who could improve them had to have a sports title, high-sounding titles or higher degrees on their belt. Therefore, there is less listening to others and a possible closure to what could help them progress.

Yes, the lower ranked, the passionate, the researchers may have understood and mastered concepts and techniques that we have only skimmed over. Because being ranked does not mean, as we may have believed for years, especially in Jiu-jitsu, that technically we know everything, but that we have an understanding of the style in addition to a game that is specific to us.

Information remains a completely neutral element, if we put emotion into it because we do not consider the issuer who is only a relay, it is because we should perhaps take time on our practice and wonder why we only listen to the highest ranked?

At a certain level, practitioners with lots of ranks are often more so by politics or practice time, not necessarily on the quality of the information. Moreover, even teachers may not find the right words to give the information, while a student’s way of doing things will be clearer and simpler for everyone.

Never taking ranks and statuses as postures that impose an illusion of knowledge, but on the contrary, maintaining that we only know a limited facet of a discipline, makes us ready to move forward with all those who share relevant information.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank