Réflexions de Pank / Instantané #372 : Je pouvais mais je n’avais pas envie

L'auteur revient sur le titre de son premier essai, "Je pouvais mais je n'avais pas envie", pour explorer la nature de l'expérience hypnotique. Il décrit une sensation où la capacité d'agir persiste, mais l'autonomie de la volonté semble diminuée, entraînant une plus grande facilité à suivre les suggestions de l'opérateur. Cette diminution du "facteur de jugement" est analysée en lien avec le consentement, notamment à travers des exemples tirés du livre "Anatomie d'une prédation", soulignant le risque de distorsion dans cet état de conscience. L'hypnose indirecte, basée sur les métaphores, est présentée comme une approche qui respecte l'interprétation personnelle. L'article conclut sur l'idée que l'hypnose n'annule pas le consentement mais peut en altérer temporairement le processus.

Il y a maintenant 13 ans, lors de l’écriture de mon premier essai, j’avais choisi ce titre : « Je pouvais mais je n’avais pas envie ». Cela décrivait pour moi au mieux ce qu’est une expérience hypnotique. Cette sensation que, bien qu’à aucun moment nous ne perdions totalement notre pouvoir (et cela peut varier selon les niveaux d’hypnotisabilité), nous n’avons plus l’intention, je dirais l’autonomie de « vouloir » quelque chose.

Pourquoi cela ? Simplement parce que nous sommes dans le « pace », nous suivons le meneur, le leader, c’est-à-dire l’opérateur. C’est pour cette raison que j’apprécie cette idée de contournement du facteur critique, que je traduis souvent par une diminution du facteur de jugement. En somme, c’est comme si nous « devions » choisir parmi de nombreuses possibilités, mais que nous trouvions plus simple de laisser l’autre choisir à notre place, parce que nous n’avons pas spécialement « d’envie » et que tout semble nous convenir.

Et pour reprendre ce que je partageais dans le live d’hier (https://chk.me/lrb7Rt4), c’est ce qui explique une possible distorsion du consentement. Nous l’avons lu dans le livre Anatomie d’une prédation avec des phrases du type : « Je ne me vois pas dire non/refuser » et puis une rationalisation (car je vous rappelle que notre cerveau n’aime pas l’incohérence, et dans le cadre d’une agression, quelle qu’en soit la forme, le fait de ne pas se défendre impose une réponse, dans ces cas : « il a été gentil, sympathique, sécurisant, attentif, avenant, etc. »).

Il y a donc, à ce moment-là dans la transe, cette sensation qu’il est plus « facile » de suivre la suggestion. Certes, ce n’est pas absolu, surtout lorsque cette dernière est trop inquisitrice ou s’oppose à nos valeurs. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’hypnose indirecte travaille sur le principe des métaphores pour entraîner vers ce qui est souhaité sans l’imposer, parce qu’il y a un « espace de création » personnel pour interpréter ce qui est dit et suggéré.

Si la distorsion hypnotique n’est pas un bouton marche/arrêt du consentement, elle fait sauter pendant un moment le fusible qui empêche d’avoir un retour immédiat, ce qui fait que dans cet espace… l’autre continue son débit de suggestions ou… d’actions…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Reflections by Pank / Snapshot #372: I Could But I Didn’t Want To

Thirteen years ago, when I wrote my first essay, I chose the title: « I could but I didn’t want to. » For me, this best described what a hypnotic experience could be. It’s that feeling that, although at no point do we completely lose our power (and this can vary depending on levels of hypnotizability), we no longer have the intention, I would say the autonomy, to « want » something.

Why is that? Simply because we are in « pace, » we follow the leader, the operator. It is for this reason that I appreciate this idea of bypassing the critical factor, which I often retranslate as a decrease in the judgment factor. In essence, it’s as if we « should » choose from many possibilities, but we find it simpler to let the other person choose for us, because we don’t particularly « want » anything and everything seems fine with us.

And to revisit what I shared in yesterday’s live stream (https://chk.me/lrb7Rt4), this explains a possible distortion of consent. We read about it in the book Anatomy of a Predation with phrases like: « I can’t see myself saying no/refusing » and then a rationalization (because I remind you that our brain doesn’t like inconsistency, and in the context of aggression, whatever its form, not defending oneself requires a response, in these cases: « he was kind, friendly, reassuring, attentive, helpful, etc. »).

So, at that moment in the trance, there is this feeling that it is « easier » to follow the suggestion. Of course, this is not absolute, especially when the latter is too inquisitive or goes against our values. It is for this reason that indirect hypnosis works on the principle of metaphors to lead towards what is desired without imposing it, because there is a personal « space of creation » to interpret what is said and suggested.

If hypnotic distortion is not an on/off switch for consent, it temporarily blows the fuse that prevents immediate feedback, which means that in this space… the other person continues their stream of suggestions or… actions…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #68 : Le Mumonkai de Yoshimoto Togashi #1 – Une Plongée dans l’Univers du Karaté

En tant que passionné du karaté, je suis toujours intrigué par la multitude de mythes qui entourent ce domaine, bien plus qu’on ne le voit dans le monde du BJJ ou de la Luta. Les Japonais semblent particulièrement enclins à créer tout un engouement autour de pratiquants qui, parfois, ne brillent que sur le papier.

Un exemple marquant de cette tendance est apparu lorsque le défi de combattre Rickson Gracie a été lancé, à l’époque, et que le nom de Nobuhiko Takada a été avancé comme le combattant le plus redoutable pour relever ce défi. Les souvenirs de cette époque m’amènent à l’époque des balbutiements d’Internet dans les années 90, où la quête d’informations sur des figures telles que Takada se résumait à des recherches fastidieuses sur des forums et des sites obscurs, laissant beaucoup d’entre nous perplexes quant à ses origines et à son parcours.

Ce qui distingue magnifiquement le Jiujitsu, la Luta et les MMA, c’est que dans l’ère d’Internet, les mystères sont moins nombreux. Lorsque nous assistons à l’émergence d’un prodige comme Helena Crevar, formée par Danaher, et la voyons écraser la concurrence sur le circuit, ses prouesses sont déjà partagées abondamment sur les réseaux sociaux.

Dans ce premier volet consacré à Yoshimoto Togashi, je souhaite partager les informations que j’ai pu récolter. Actuellement, je me plonge dans sa biographie (rédigée en japonais, ce qui ajoute une touche de complexité à la tâche). Pourquoi ai-je choisi de parler de lui ? Parce que dans l’univers du karaté full contact, celui qui trouve son origine chez Oyama (et peut-être chez Motobu, bien que sous une forme de compétition différente de celle que nous connaissons aujourd’hui), Togashi occupe une place singulière.

Autodidacte, il n’a jamais eu de maître (sensei). Suite à la lecture d’un livre (dont je vous fournirai le titre ultérieurement, dès que possible), il s’est engagé dans l’apprentissage du karaté. Doté d’une grande athléticité dès son enfance et ayant grandi à proximité d’une montagne, il a décidé d’emboîter le pas à Mas Oyama en s’isolant pour s’entraîner en solitaire en pleine nature montagneuse.

Après un laps de temps significatif, il a relevé le défi de se mesurer au karaté Kyokushin sur son propre terrain, en participant à des tournois de ce style. D’après les vidéos que j’ai visionnées, ses performances ne sont pas époustouflantes, car il enfreint fréquemment les règles en utilisant des saisies et même des frappes au visage avec les poings.

Cependant, ce qui dépasse l’entendement, c’est qu’il parvient à se hisser à un niveau respectable pour l’époque en terminant cinquième lors du All Japan de 1973. Il s’incline face à celui qui deviendra le premier champion du monde en 1975, après une prolongation intense et un score de 2 à 1. Ce qui étonne davantage, c’est l’éloge d’Oyama lui-même, commentateur de l’événement, qui trouve Togashi impressionnant, bien que les faits sur le tatami ne penchent pas en sa faveur, et Sato le domine clairement.

Toutefois, la reconnaissance d’Oyama et la réussite de Togashi à élaborer de toutes pièces, ou presque, un système pédagogique et technique pour son propre style, sont des victoires en soi. À l’opposé de nombreux adeptes du karaté centrés sur le knockout, Togashi explore les possibilités des frappes au poing.

En effet, son approche se focalise sur les ichigeki, ces coups capables de conclure un combat en une seule frappe, comme nous avons pu le voir récemment avec O’Malley. Sa stratégie s’appuie moins sur les contre-attaques que sur des principes offensifs, avec une emphase claire sur le sen no sen. Ses frappes dégagent une énergie totale, évoquant presque des superman punches.
Les combats se déroulent avec les mêmes casques que ceux utilisés en daido juku. L’aspect fascinant réside dans sa recherche d’une symbiose entre défense et contre-attaque. À l’heure actuelle, alors que j’explore plusieurs styles moins populaires de karaté au Japon, je remarque fréquemment cette idée, qui bien que classique, trouve peu d’application concrète.

Mon exploration de sa vie se poursuit, et je ne manquerai pas de rédiger un prochain article pour vous en faire part.

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One.

Pank

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