Réflexions de Pank / Instantané #451 : L’ombre de la manipulation : Reconnaître l’hypnose coercitive

Oui, je sais que c’est clairement un sujet que nous n’aimons pas aborder dans notre milieu de l’hypnose, sachant que nous cherchons depuis des décennies à nous défaire de l’image des années 50 et des productions hollywoodiennes dans lesquelles les hypnotiseurs manipulaient des « proies » contre leur volonté.

Je le sais d’autant plus que j’ai dû faire des milliers de pretalk depuis des années pour tenter de recadrer cette croyance, sans mentir pour autant. Mais le souci, c’est qu’à force d’avoir prôné l’impossibilité de placer quelqu’un en transe et surtout de lui faire faire des choses que les « sujets » ne souhaitent pas, nous entrons dans une dynamique complexe. Celle de devoir dire aux personnes qui n’y connaissent rien qu’en réalité, sous certaines conditions, et plus exactement sous un certain conditionnement, il est possible d’orienter plus que substantiellement les décisions, voire les actions de l’autre.

« Mais non Pank, on ne peut pas faire ce que l’on veut à des personnes, l’opérateur caché va nous protéger. » Même si je n’y adhère pas, admettons. Si je fais en sorte que ma sémantique et mes comportements, avec beaucoup de subtilité, n’éveillent pas de résistances, si je contourne les barrières par le jeu, le « comme si », des moments de plus en plus hors du commun, il se peut que la personne ne fasse pas ce qu’elle ne veut pas… parce qu’elle ne sait plus ce qu’elle veut.

Et c’est pour cela qu’il y a des personnes, qui sont certainement plus « hypnotisables » que d’autres, qui pourraient aller vers un consentement… non consenti.

Et si je reviens sur ce sujet, c’est parce que M. Miller est en ce moment en garde à vue et que, dans les semaines à venir, vous allez sûrement entendre qu’il n’a pas eu recours à l’hypnose, et pourtant… si l’on écoute les plaignantes de ce présumé innocent… tout ressemble à une mécanique d’hypnose couverte… une hypnose orientée vers la manipulation.

Prenez ce qui est juste et bon pour vous.

Be One

Pank

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The Shadow of Manipulation: Recognizing Coercive Hypnosis

Yes, I know this is clearly a subject we don’t like to address in our field of hypnosis, knowing that we’ve been trying for decades to break free from the 50s image and Hollywood productions where hypnotists manipulated « prey » against their will.

I know this even more so because I’ve had to give thousands of pre-talks over the years to try and reframe this belief, without lying, mind you. But the problem is that by consistently advocating the impossibility of putting someone in a trance and, especially, making them do things that « subjects » do not wish to do, we enter a complex dynamic. That of having to tell people who know nothing about it that, in reality, under certain conditions, and more precisely under a certain conditioning, it is possible to more than substantially influence the other person’s decisions, or even actions.

« But no, Pank, you can’t make people do whatever you want, the hidden operator will protect us. » Even if I don’t subscribe to that, let’s assume it’s true. If I ensure that my semantics and my behaviors, with great subtlety, don’t awaken any resistance, if I bypass the barriers through play, « as if » scenarios, and increasingly out-of-the-ordinary moments, it may be that the person is not doing what they don’t want to do… because they no longer know what they want.

And this is why there are individuals, who are certainly more « hypnotizable » than others, who could move toward a consent… that is non-consenting.

And if I’m returning to this topic, it’s because Mr. Miller is currently in police custody and, in the coming weeks, you will surely hear that he did not use hypnosis, and yet… if you listen to the complainants against this presumed innocent person… everything resembles a mechanism of covert hypnosis… a hypnosis geared toward manipulation.

Take what is right and good for you.

Be One

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #443 : L’importance de l’influence

Nous pouvons voir, avec des affaires comme celle de France Inter ou le rachat des médias pour orienter les lignes éditoriales, que le monde est orienté par une force que l’on ne peut pas voir et qui est niée lorsque l’on tente de la mettre en lumière.

L’influence opère à travers différents soft powers et divers liens ou personnes placés dans des structures qui vont, sans vagues et dans l’obscurité, mener les décideurs, tout comme les votants, à aller là où on les a conditionnés.

Ce qui est complexe dans cette manipulation discrète, c’est que, comme dans les séances d’hypnose avec les personnes qui se mettent en « résistance », la rationalisation des événements ou des comportements, ainsi que nos biais, vont donner des raisons à nos discours ou à nos comportements.

Pourtant, nous ne décidons que très peu. Je ne parle même pas de ce qui est déjà biologiquement et hormonalement déterminé, ce qui nous entraînera déjà dans des vies écrites d’avance. Si on y ajoute les déterminants sociaux, il ne nous reste que peu de « temps de cerveau disponible » pour savoir si réellement ce que nous décidons, nous le décidons par nous-mêmes ou si nous sommes influencés par autre chose.

Cela peut être la famille, les amis, les collègues, la publicité ou les médias sociaux. Observer nos attitudes, nos façons de penser, de nous habiller et tout simplement de vivre, peut nous interroger sur nos libertés de choix.

Alors, dire que des médias publics ou privés sont pleins d’idéologie, que les personnes y travaillant soient influencées ou influenceuses, nous amène juste à une possible influence pour nous focaliser sur des choses que tout le monde sait déjà, et peut-être à ne pas nous concentrer sur des choses que l’on peut un peu plus maîtriser : nous-mêmes.

Prenez ce qui est juste et bon pour vous.
Be One
Pank
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 Pank’s Reflections / Snapshot #443: The Importance of Influence

We can see, with affairs like that of France Inter or the buyout of media outlets to orient editorial lines, that the world is guided by a force that we cannot see and which is denied when we try to bring it to light.

Influence operates through various forms of soft power and different connections or individuals placed in structures that will, without making waves and in the dark, lead decision-makers, as well as voters, to go where they have been conditioned.

What is complex about this discreet manipulation is that, just like in hypnosis sessions with people who « resist, » the rationalization of events or behaviors, along with our biases, will give reasons for our discourse or our actions.

However, we decide very little. I’m not even talking about what is already biologically and hormonally determined, which already leads us into pre-written lives. If we add social determinants, we are left with little « available brain time » to know if what we decide, we are truly deciding it ourselves or if we are influenced by something else.

This could be family, friends, colleagues, advertising, or social media. Observing our attitudes, our ways of thinking, dressing, and simply living, can make us question our freedom of choice.

So, to say that public or private media are full of ideology, that the people working there are influenced or influencers, just leads us to a possible influence to focus on things that everyone already knows, and perhaps not to concentrate on things that we can control a little more: ourselves.

Take what is right and good for you.
Be One
Pank
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Réflexions de Pank / Instantané #437 : 20% de la population pourrait utiliser l’empathie pour manipuler

Quand on voit que pour répondre à des questions de civisme, le gouvernement et notre système éducatif mettent en place des cours d’empathie, cela peut nous poser quelques questions. Si nous pouvons enseigner l’empathie, c’est que probablement celle qui se développera sera de l’empathie cognitive. Mais alors, si on donne un outil qui peut être à double tranchant, comment la “société” va-t-elle réagir à cela ?

Nous ne savons pas aujourd’hui définir correctement le fait que des personnes pouvant sembler particulièrement charismatiques et empathiques, peuvent l’être pour leur propre intérêt et surtout, au détriment parfois volontaire des autres. Si un enfant n’a pas développé la conscience de l’empathie dans ses stades de développement, n’y a-t-il pas un problème sur cette facette que nous pourrions estimer “commune et naturelle” ? Certes, tout le monde n’est pas cliniquement atteint de psychopathologie, mais de voir des traits “sombres” devenir de plus en plus fréquents n’est-il pas aussi une réponse de notre psyché à un système ?

Si on reprend Heym et son expérience sur les « empathiques sombres » (Dark Empaths), qui pourraient toucher 20% de notre population, nous devons aborder la notion d’empathie autrement. Nous devons comprendre que cela peut devenir un outil qui, pour répondre à des critères imposés par la société actuelle, sera utilisé pour créer plus de dégâts que de prévention positive.

Il est excellent de vouloir enseigner des choses, mais il faut alors donner les clés pour une compréhension globale et pas simplement affirmer : “tu as de l’empathie, tu es gentil”. C’est comme enseigner le maniement du couteau : si on ne prévient pas que sortir son arme en dehors du cadre d’entraînement pour menacer ou pour jouer, risque de poser problème, des accidents surviendront. Avec une arme, la réflexion est presque évidente, mais avec l’empathie, sans prendre en compte la présence de la « triade noire » (Dark Triad) et des « empathiques sombres », ne créons-nous pas petit à petit des “militaires de l’émotion” avec des munitions d’empathie sélective ?

Prenez ce qui est juste et bon pour vous. Be One Pank


Traduction en anglais / English Translation

Title: Pank’s Reflections / Snapshot #437: 20% of the population could use empathy to manipulate

When we see that in response to issues of civility, the government and our educational system are implementing empathy classes, it can raise a few questions. If we can teach empathy, it will likely be cognitive empathy that develops. But then, if we provide a tool that can be a double-edged sword, how will « society » react to it?

Today, we do not know how to properly define the fact that people who may seem particularly charismatic and empathetic can be so for their own benefit and, most importantly, sometimes deliberately at the expense of others. If a child has not developed an awareness of empathy during their developmental stages, isn’t there a problem with this facet that we might consider « common and natural »? Of course, not everyone is clinically psychopathic, but isn’t the increasing frequency of « dark » traits also a response of our psyche to a system?

If we refer to Heym and their research on « Dark Empaths, » which could affect 20% of our population, we must approach the notion of empathy differently. We must understand that it can become a tool that, in order to meet criteria imposed by current society, will be used to create more damage than positive prevention.

It is excellent to want to teach things, but we must then provide the keys to a global understanding and not simply state: « you have empathy, you are a good person. » It’s like teaching how to use a knife: if we do not warn that drawing a weapon outside of a training context, to threaten or to play, is likely to cause problems, accidents will happen. With a weapon, the thought is almost obvious, but with empathy, without considering the presence of the « Dark Triad » and « Dark Empaths, » are we not gradually creating « soldiers of emotion » with ammunition of selective empathy?

Take what is right and good for you. Be One Pank

Les Deux Faces de l’Hypnose : Lumière et Ombre d’une Discipline Puissante

L'auteur souligne la nécessité de reconnaître le potentiel manipulateur de l'hypnose, souvent occulté par une vision idéalisée des praticiens. Il met en lumière les abus possibles en hypnose de scène et les dérives dans le cadre thérapeutique liées aux besoins de pouvoir et de sexualité. L'article plaide pour une communication transparente sur les risques potentiels afin de rétablir la confiance et de contrer l'image négative de la discipline, en insistant sur l'importance de la transparence et de l'enregistrement des séances.

Montrer que la discipline qu’est l’hypnose peut aussi être utilisée de façon manipulatoire et centrée sur son opérateur est à mes yeux une nécessité. Beaucoup de praticiens, et cela concerne aussi les Anglo-Saxons, n’y adhèrent pas et préfèrent partager l’idée que si les hypnotistes sont bons, c’est qu’ils ont de bonnes intentions.

Comme si l’expertise technique avait quelque chose à voir avec la coloration morale de son utilisateur. Non, un excellent praticien peut très bien avoir des intentions et une utilisation malveillante (ou en tout cas centrée sur son bénéfice). On l’a vu dans des choses aussi simples que l’hypnose de scène ou de rue, où il y a eu de nombreux “abus de pouvoir” pour donner un spectacle au détriment des spectateurs.

Pour ce qui est de la thérapie, les articles de journaux et les faits divers nous montrent que le cadre d’accompagnement peut facilement éclater quand il y a une possibilité de satisfaction du besoin de pouvoir et de sexualité. Du coup, on se retrouve avec une discipline qui peut être utilisée de multiples façons et avec des intentions “négatives”.

Alors pourquoi ne pas en parler ? Parce que nous allons perdre la confiance des néophytes. Il n’y a pas besoin de cela sachant que l’une des images premières de notre discipline est de manipuler et de faire dire des choses secrètes. Nous avons déjà une image négative, et si nous avons des pre-talk et des recadrages qui sont assez précis, c’est justement parce que l’image populaire de notre discipline est mauvaise.

On devrait peut-être aussi dire que oui, il peut y avoir de la manipulation, mais que ce n’est pas le cadre dans le cabinet, la rue ou la scène, et qu’en plus vous enregistrez et donc qu’il y aura toutes les preuves s’il y a des déviances et agressions. Parler de notre discipline avec sincérité éviterait de faire croire à ceux qui s’y intéressent que le nuage radioactif a fait demi-tour avant l’Alsace, et que nous n’avons aucun danger…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

The Two Sides of Hypnosis: Light and Shadow of a Powerful Discipline

Showing that the discipline of hypnosis can also be used in a manipulative way and centered on its operator is, in my opinion, a necessity. Many practitioners, and this also concerns Anglo-Saxons, do not adhere to this and prefer to share the idea that if hypnotists are good, it is because they have good intentions.

As if technical expertise had anything to do with the moral coloring of its user. No, an excellent practitioner can very well have malicious intentions and use (or at least be centered on their own benefit). We have seen this in things as simple as stage or street hypnosis, where there have been numerous « abuses of power » to put on a show at the expense of the spectators.

Regarding therapy, newspaper articles and news items show us that the support framework can easily break down when there is a possibility of satisfying the need for power and sexuality. As a result, we find ourselves with a discipline that can be used in multiple ways and with « negative » intentions.

So why not talk about it? Because we will lose the trust of neophytes. There is no need for that, knowing that one of the primary images of our discipline is to manipulate and make people say secret things. We already have a negative image, and if we have pre-talks and reframing that are quite precise, it is precisely because the popular image of our discipline is bad.

Perhaps we should also say that yes, there can be manipulation, but that this is not the setting in the office, the street, or the stage, and that moreover you record and therefore there will be all the evidence if there are deviations and aggressions. Speaking about our discipline with sincerity would prevent those who are interested in it from believing that the radioactive cloud turned back before Alsace, and that we have no danger…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Hypnose et Manipulation / “Anatomie d’une Prédation” / Part 3

L'auteur souligne les distinctions fondamentales entre l'hypnose de spectacle, de rue et thérapeutique, insistant sur le fait que les phénomènes observés et les objectifs poursuivis diffèrent considérablement. Contrairement aux cadres ludiques de la scène et de la rue, l'hypnose thérapeutique répond à des besoins de résolution de problèmes et de guérison. L'analyse met en lumière le danger d'une utilisation détournée de l'hypnose, comme dans le cas de Monsieur Miller, qui manipule les techniques hypnotiques hors de tout cadre éthique pour parvenir à ses fins.

Livre Anatomie d’une prédation de Alice Augustin et Cécile Ollivier / Page 157

Autrices : “Il y a beaucoup de fantasmes liés à l’hypnose spectacle mais c’est rarement de l’hypnose, ils ont recours à des complices, à des tours de magie. On n’obtient pas ce type de résultats en cabinet de consultation.”

Je partage entièrement l’idée que les phénomènes et les états de transe varient considérablement entre l’hypnose de scène, de rue et d’accompagnement thérapeutique. Cependant, le cas de Monsieur Miller se situe en dehors de ces cadres conventionnels. Il n’utilise pas l’hypnose dans un contexte défini, et par conséquent, il ne s’appuie pas sur les leviers contextuels propres à chacun de ces domaines.

Dans l’hypnose de scène, le participant manifeste une volonté active de découvrir ou de vivre l’expérience hypnotique. L’achat d’un billet, le déplacement, l’acceptation des pré-tests et l’écoute des suggestions de l’hypnotiseur témoignent d’un état d’esprit de curiosité ou d’une intention de vivre un moment hypnotique, voire d’être sélectionné pour monter sur scène. L’objectif principal est de passer un bon moment en tant que spectateur ou acteur. Bien que certains praticiens aient pu recourir à des complices, cette pratique est devenue rare, la majorité des hypnotiseurs de scène n’en utilisant plus. Quant aux tours de magie, ils emploient des processus inductifs qui entraînent confusion, saturation et focalisation, soit par la volonté de comprendre la technique, soit par l’acceptation de la proposition. Même si les magiciens de scène ne parlent pas explicitement d’hypnose, la traduction hypnotique des états de transe induits est connue et acceptée au sein de cette communauté.

L’hypnose de rue se déroule dans un contexte différent. Il s’agit davantage d’une rencontre fortuite, d’un moment suspendu et inattendu dans le quotidien. Une personne croise un hypnotiseur ou un groupe qui peut l’inviter à expérimenter. Les conditions ne sont pas les mêmes, et la curiosité ou la méfiance envers la discipline sont utilisées comme supports pour un pré-talk qui combine explication et conditionnement. Une fois que les personnes acceptent de participer aux prétests, une porte s’ouvre potentiellement vers des états de transe somnambulique profonds, permettant de vivre de nombreux phénomènes en quelques minutes, au milieu d’une foule, sans que cela ne pose de problème.

Comme l’hypnose de scène, l’hypnose de rue a une vocation ludique. Elle vise à divertir et à offrir un moment intense et agréable, même si les expériences peuvent paraître étranges aux participants.

Le cadre de l’hypnose thérapeutique est radicalement différent. Le consultant arrive avec des préoccupations et des problèmes qu’il souhaite exposer et résoudre. Il n’est pas là pour être surpris, satisfaire une curiosité ou se divertir, mais pour trouver des réponses. Il est conscient de sa souffrance et perçoit l’hypnose comme une clé pour mieux comprendre, recadrer et apaiser son monde intérieur. Il sait également que, comme toute thérapie, ce processus peut être remuant et rappeler des douleurs. L’intention et l’approche étant différentes, la transe induite ne sera pas la même.

La transe, en tant que communication entre le conscient et le subconscient, fait émerger des informations, des émotions ou des schémas en fonction des contextes et des suggestions. En cabinet, il peut y avoir des régressions vers des moments traumatiques, des sensations et des réponses provenant des profondeurs de la conscience, ce qui ne se produira pas sur scène ou dans la rue.

Pour autant, ces formes d’hypnose ne sont pas moins valables que l’hypnose d’accompagnement. Ainsi, les phénomènes observés en cabinet différeront de ceux de la scène, car le lieu et les objectifs sont distincts. Cependant, techniquement, le processus reste le même : induction, approfondissement, suggestions et émergence.

Enfin, le danger dans le cas de Monsieur G. Miller réside dans son utilisation d’une hypnose dissimulée (Covert Hypnosis). Il ne recourt à une hypnose ritualisée avec les pré-tests (comme les deux mains aimantées) qu’après avoir créé des vagues de « oui » (Yes Set), démultipliées par des leviers d’engagement (accepter d’aller en coulisses, de laisser son téléphone, de monter sur son scooter, de prendre un verre, etc.) pour conditionner sa victime. Cela s’apparente à un « pré-show » dans le monde de l’hypnose de scène, visant à faciliter le futur processus inductif. Cette technique est souvent utilisée à la télévision pour garantir le caractère spectaculaire de l’induction (et dans ce cas il y a une forme de complicité, dans le sens où la personne simule, mais a réellement été mise en transe avant le début de l’émission).

L’absence de cadre de Monsieur Miller lui laisse plusieurs heures pour mettre en place des techniques qui induisent des transes, qu’il va ensuite « finaliser » par des rituels… dans le but de commettre ses agressions.

Ne retenez que ce qui est bon et juste pour Vous. 

Be One 

Pank

Hypnose et Manipulation / “Anatomie d’une Prédation” / Part 2

Ce texte explore la distinction entre l'hypnose conversationnelle et l'hypnose ericksonienne, en réaction aux propos d'un chercheur qui semble minimiser la première. L'auteure souligne que l'hypnose conversationnelle, issue notamment de la PNL, s'applique avec succès au-delà du cadre thérapeutique, dans le commerce et le management. Elle remet en question l'idée que l'hypnose ericksonienne ne modifie pas l'état de conscience, en rappelant les travaux d'Erickson sur les transes profondes. Enfin, elle confronte cette vision à la définition de l'hypnose de l'APA, insistant sur le potentiel de déconnexion et de suggestibilité, même dans des contextes non cliniques comme l'hypnose de rue, et nuance l'approche parfois longue et insistante attribuée à certains praticiens.

Livre Anatomie d’une prédation de Alice Augustin et Cécile Ollivier / Page 157

Autrices : « C’est une méthode conversationnelle qui n’a rien à voir avec l’hypnose de music-hall », explique le chercheur. Il s’agit, dans un cadre thérapeutique, d’une coopération active entre l’hypnotiseur et le patient. Elle n’est pas du ressort de la manipulation et ne modifie pas l’état de conscience. Cette technique ne peut pas transformer quelqu’un en pantin ni déconnecter la volonté des gens.

La méthode ericksonienne, qui est prise en référence par le chercheur, est issue de l’hypnose classique. Je rappelle ce que partageait souvent Brent Geary, du Milton Erickson Institute de Phoenix, collègue du « descendant » Jeff Zeig. Erickson a pratiqué 50 ans l’hypnose directive avant de mettre en place une hypnose plus subtile et moins confrontante. Dire que l’hypnose ericksonienne ne fonctionne que dans le cadre du cabinet, c’est oublier l’hypnose conversationnelle qui s’est développée notamment au travers de la PNL dans les entreprises et le commerce pour améliorer les ventes et le management.

De plus, la coopération, que les Américains aiment nommer « compliance », peut se structurer dans des cadres autres que ceux d’un cabinet. Pour reprendre ce que je viens de dire, cela se vérifie dans un deal commercial, dans une négociation de poste et, par extension, dans tous les rapports de communication que nous mettons en place. Ce qui est souvent remarqué de la part de M. Miller, qui était un homme généreux, qui prenait l’initiative et qui savait écouter. N’avez-vous pas l’impression que le levier de la gentillesse et de l’attention ne favorise pas une coopération et une « alliance », que l’on nommera rapport en hypnose ericksonienne ?

L’hypnose ericksonienne ne modifie pas l’état de conscience. Il faudra donc oublier tous les articles de M. Erickson sur la recherche de transes profondes ou les vidéos de sessions de plusieurs heures pour qu’au travers d’une stratégie indirecte il arrive à mettre en transe une participante de son « séminaire ». En taquin elmanien que je suis, cet expert ne fait que répéter ce que nous aimons dire : les ericksoniens ne savent pas faire d’hypnose. Mais là, on n’est plus dans la taquinerie. L’hypnose ericksonienne cherche des transes, qu’ils nomment des états modifiés de conscience, avec une maîtrise sémantique et prosodique de l’échange…

Une transe profonde (somnambulique), qu’elle soit issue d’une stratégie directe, indirecte ou directive, reste un état qui, pour beaucoup, les déconnecte. Reprenons la définition de 2014 de la division 30 de l’American Psychological Association qui décrit l’hypnose comme « un état de conscience impliquant une attention focalisée et une conscience périphérique réduite, caractérisé par une capacité accrue de réponse à la suggestion ».

Cette hyperfocalisation fait déconnecter des éléments externes autres que ce que l’opérateur propose. C’est pour cette raison que nous pouvons faire de l’hypnose de rue dans un endroit bondé de monde ou dans un bar avec de la musique et des personnes qui parlent fort. Si clairement la grande majorité des personnes ne deviennent pas des pantins, les personnes les plus suggestibles, elles, peuvent le devenir. Et là encore, la scène, mais plus encore la rue, nous le prouve. Avec quelques minutes de pre-talk (donc bien loin des heures d’échanges voire de harcèlement de M. Miller), certaines personnes se déconnectent devant des dizaines de personnes dès l’induction…

Pour discuter de tout cela, live sur Youtube et Twitch : https://www.youtube.com/watch?v=z1HW6ux27_Y

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour Vous,
Be One
Pank

Réflexions de Pank / Instantané #371 : La guerre de l’information dans l’hypnose

Dans cette réflexion, Pank critique vivement le discours de certains experts en hypnose concernant l'affaire Miller. Il remet en question leur déni de la possibilité d'influencer une personne jusqu'à obtenir un consentement non désiré, surtout dans des contextes d'autorité et d'influence subtile. L'auteur y voit une potentielle "guerre de l'information" où la protection de l'image de la profession ou d'intérêts commerciaux pourrait conduire à une minimisation des risques d'abus et à un déni des expériences vécues par les victimes.

Nous avons fait deux lives sur le Podcast du parisien concernant l’affaire Miller. Dans la seconde partie que vous pouvez retrouver ici : https://youtube.com/live/3IY62RHs1ik?feature=share Les autrices de l’ouvrage Anatomie d’une prédation (https://www.fnac.com/a21145419/Cecile-Ollivier-Anatomie-d-une-predation) expliquent qu’elles se sont rapprochées d’experts de l’hypnose pour savoir si c’était possible que M. Miller ait hypnotisé les jeunes femmes plaignantes d’agression sexuelle, pour obtenir des faveurs.

Quand je lis ce qui a été expliqué par les experts qui pourtant sont connus et enseignants de la discipline, j’ai pété un plomb. La notion de contournement du facteur de jugement (en diminution de l’activité préfrontale) n’étant pas un paradigme en hypnose indirecte, ils partagent l’idée que c’est une fable de faire consentir quand on ne veut pas… oui mais quand on est sous influence ? Quand la personne est une figure d’autorité reconnue ? Quand il y a le levier de gentillesse et de réciprocité ? Est-ce que ce n’est pas un magnifique processus inductif avec une série de yes set depuis le studio de télévision ?

En y réfléchissant, je me demande pourquoi on ne dit pas ce qui est possible, certes sous des tas de conditions, mais qui est faisable, preuve en est M. Miller. Et puis, souvent les experts vivent au travers d’une image “bienveillante”, se battent pour enlever la mauvaise image parfois pour une raison simple… ils ont de grosses écoles où ils proposent des cursus coûteux. Il y a peut-être aussi une envie de passer pour une personne subtile et avec une parole exquise (comme M. Miller) plutôt que comme un spécialiste d’une hypnose que l’on met de côté, le covert hypnosis (ce n’est pas un truc fou, juste de l’hypnose conversationnelle dont on ne sait pas que c’est une structure hypnotique).

Du coup, on fait de la guerre de l’information, on balance des choses fausses et comme ils sont des référents (comme M. Miller) on se dit que ça ne peut être que juste, alors que l’histoire et surtout la pratique nous montrent l’inverse. On y ajoute des informations maintenant obsolètes comme les complices en hypnose de scène qui n’ont plus besoin d’exister depuis longtemps pour décrédibiliser l’hypnose de scène, celle qui fait peur et qui montre que sur une population sélectionnée, il est vraiment possible d’aller très très loin….

Que l’on protège sa discipline ou son business, je comprends, mais que cela puisse diffuser des idées qui entraînent une impunité de ces hypnos qui prendront ces émissions et livres comme protection en montrant “qu’il n’est pas possible de faire consentir avec de l’hypnose si on ne veut pas”, risque d’entraîner de nombreux dénis de dépôt de plainte de personnes abusées sous hypnose …

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Reflections by Pank / Snapshot #371: The Information War in Hypnosis

We did two live sessions on the Parisian’s podcast concerning the Miller case. In the second part, which you can find here: https://youtube.com/live/3IY62RHs1ik?feature=share, the authors of the book « Anatomie d’une prédation » (Anatomy of a Predation) (https://www.fnac.com/a21145419/Cecile-Ollivier-Anatomie-d-une-predation) explain that they approached hypnosis experts to find out if it was possible that Mr. Miller had hypnotized the young women accusing him of sexual assault to obtain favors.

When I read what was explained by these experts, who are nevertheless known and teach the discipline, I blew a fuse. The notion of bypassing the judgment factor (through a decrease in prefrontal activity) not being a paradigm in indirect hypnosis, they share the idea that it’s a fable to make someone consent when they don’t want to… yes, but what about when one is under influence? When the person is a recognized authority figure? When there is the lever of kindness and reciprocity? Isn’t that a magnificent inductive process with a series of Yes sets from the television studio?

Thinking about it, I wonder why we don’t say what is possible, certainly under many conditions, but what is feasible, as Mr. Miller proves. And then, often experts live through a « benevolent » image, fighting to remove the bad image sometimes for a simple reason… they have large schools where they offer expensive courses. There might also be a desire to come across as a subtle person with exquisite speech (like Mr. Miller) rather than as a specialist in a hypnosis that is put aside, covert hypnosis (it’s not a crazy thing, just conversational, where one doesn’t realize it’s a hypnotic structure).

As a result, we have an information war, we put out false things, and because they are references (like Mr. Miller), we think it can only be right, while history and especially practice show us the opposite. We add now obsolete information, like the accomplices in stage hypnosis who have long been unnecessary, to discredit stage hypnosis, the one that scares and shows that in a selected population, it is really possible to go very, very far….

Whether one protects their discipline or their business, I understand. But the fact that this can spread ideas that lead to impunity for these « hypnos » who will take these shows and books as protection by showing « that it is not possible to make someone consent with hypnosis if they do not want to, » risks leading to numerous rejections of complaints from people abused under hypnosis…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Hypno-Papotage 2025 #3 / avril ’25 : la force du covert Hypnosis / Hypnose couverte #2

Un hypnopapotage du 19 avril 2025 à Paris.

Un texte sur le sujet : https://www.pank.one/blog/tu-ne-le-sais-pas-mais-tu-es-deja-hypnotise-you-dont-know-it-but-you-are-already-hypnotized

Consultations et Formations: http://www.pank.one

Testez, observez et concluez par vous mêmes.
Les potentiels sont en vous.
La connaissance est Partage
Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous
Be One
Pank

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Réflexions de Pank / Instantané #350 : Régression vers la posture d’enfant en situation d’évaluation

Ce texte explore le phénomène de régression psychologique et posturale observé chez des adultes en situation d'apprentissage et d'évaluation. L'auteur, Pank, constate que malgré un environnement favorable et bienveillant, la peur de l'échec et le stress de l'examen provoquent des comportements et des discours  propres à l'enfance. Il souligne l'influence de la peur comme outil de contrôle et met en garde contre l'impact des idées anxiogènes sur notre capacité à  penser et agir librement.

Je suis actuellement en formation et une certification est proposée en fin de semaine. Un examen, qui valorise la démarche des apprenants et permet à l’organisme de vérifier l’homogénéité des productions, est donc prévu.

Ce qui est le plus intéressant d’un point de vue psychologique, c’est de constater la rapidité avec laquelle une forme de régression posturale se manifeste chez de nombreuses personnes. Il ne s’agit pourtant que d’adultes, les intervenants également, et tout est mis en œuvre pour la réussite des inscrits. Pourtant, un air d’enfance flotte dans l’air.

J’ai l’impression de me retrouver à l’école, où le stress, certainement celui de bien faire et d’obtenir la certification, renvoie à des comportements et des discours caractéristiques de la posture d’enfant. Les craintes sont mises en avant, ainsi que les espoirs placés dans le jury et la notation.

Pourtant, nous sommes face à des experts qui ne considèrent pas cet examen comme une sanction, mais plutôt comme une vérification de la compréhension et de la mise en pratique des prérequis. De plus, j’imagine que la plupart des participants, déjà professeurs, savent ce que signifie juger et noter. La volonté de « casser » est rare.

Si les intervenants prennent le temps de donner des suggestions positives et de calmer les esprits, la classe semble parfois se désintégrer et l’expérience de vie s’efface. Comme je le partageais il y a quelques jours, la peur est un véritable levier de contrôle.

Si dans une structure où l’objectif est la réussite, la peur construite et transmise par le groupe émerge, imaginez l’ampleur de nos postures d’enfant lorsque des idées anxiogènes sont volontairement introduites. Nous sommes alors prêts à nous laisser « diriger »…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Pank’s Reflections / Snapshot #350: Regression to Childlike Posture in an Evaluation Situation

I am currently in training and a certification is offered at the end of the week. There is therefore a small exam which gives value to the approach that the learners put in place and this also allows the organization to verify a homogeneity of the possible productions of the various actors.

What is most interesting from a psychological point of view is to see how quickly there is a form of postural regression on the part of many people. There are only adults, the stakeholders are also, everything is in place for the success of the registrants and yet, there is an air of childhood.

I have the impression of finding myself at school where stress, certainly to do well, to obtain your sesame, refers to behavior and speech in a child’s posture. With the emphasis on fears, what they hope the jury will allow them, or how they will grade them.

Yet we are with experts who do not have an easy sanction as a level exam, but see if the prerequisites have been understood and put into practice. Moreover, I imagine that most who are already teachers also know what it is to judge and to grade. It is rare to be in a dynamic of breaking.

If the stakeholders really take the time to give positive suggestions, to calm the spirits, the class sometimes disintegrates and one has the impression that the experience of life is erased. As I shared with you a few days ago, fear is truly a lever of control.

If in a structure where their goal is to make success, the fear built and transmitted by the group emerges, imagine when you voluntarily put anxiety-provoking ideas to what extent our children’s postures are active and ready to be « directed »…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

https://www.pank.one/blog

Réflexions de Pank / Instantané #336 : L’illusion du « Se sentir concerné »

Pank explore la notion de "se sentir concerné" et la questionne comme un processus d'induction pouvant entraîner une adhésion non critique à des causes ou idéologies. Il met en lumière l'influence de l'idée de responsabilité collective et de l'empathie dans ce phénomène, et invite à une réflexion sur l'authenticité de nos engagements.

Comme je le partageais dans ma capsule de ce matin (https://youtu.be/Ooy7WvajwHA), la notion de « se sentir concerné » me semble être une sorte de processus inductif qui nous entraîne dans une transe. Dès lors, l’ensemble des systèmes dans lesquels nous évoluons, internes et externes, deviennent des suggestions que nous suivons en limitant notre esprit critique.

En extrapolant, je me demande si nous pouvons nous sentir concernés par ce qui ne nous concerne pas réellement.  Comme une induction indirecte, nous plongeons dans des causes, des idéologies ou des pensées politiques diverses, comme aspirés par une dynamique obscure.

Je vous faisais part de l’idée qu’une technique d’influence consiste à nous faire croire que nous sommes tous responsables.  L’écologie, la sécurité…  « Il faut être tous ensemble ! ». Petit à petit, l’individu, déjà nourri par notre société individualiste, peut se sentir appartenir à un groupe.  Dans cette notion de rassemblement, volontaire ou non, il devient un élément qui peut, sans s’en rendre compte, se sentir concerné, même si le sujet n’est pas lié à son vécu, à son « réel ».

L’empathie, cette facette naturelle de l’humain, souvent mise en avant comme une qualité sociale, peut également être un vecteur d’induction.  Elle offre une clé pour entrer en « substitution » avec l’autre ou le groupe.  Dès lors, on a la sensation que le discours ou les actions nous appartiennent, alors qu’ils sont probablement mus par d’autres leviers.

Par quoi vous sentez-vous concerné ?  Avez-vous rationnellement plongé dans ces sujets en lien avec votre « réel » ?

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Reflections of Pank / Snapshot #336: The Illusion of « Feeling Concerned »

As I shared in my capsule this morning (https://youtu.be/Ooy7WvajwHA), the notion of « feeling concerned » seems to me to be a kind of inductive process that draws us into a trance. From then on, all the systems in which we evolve, internal and external, become suggestions that we follow by limiting our critical thinking.

Extrapolating, I wonder if we can feel concerned about things that don’t really concern us. Like an indirect induction, we immerse ourselves in various causes, ideologies or political thoughts, as if sucked in by an obscure dynamic.

I was sharing with you the idea that one technique of influence is to make us believe that we are all responsible. Ecology, security… « We must all be together! ». Little by little, the individual, already nourished by our individualistic society, can feel that they belong to a group. In this notion of gathering, voluntary or not, they become an element that can, without realizing it, feel concerned, even if the subject is not related to their experience, to their « reality ».

Empathy, this natural facet of human beings, often put forward as a social quality, can also be a vector of induction. It offers a key to enter into « substitution » with the other or the group.  From then on, we have the feeling that the discourse or the actions belong to us, whereas they are probably driven by other levers.

What do you feel concerned about? Have you rationally immersed yourself in these subjects in connection with your « reality »?

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank