Réflexions martiales d’un Hypnofighter #441 : Juste pour le corps

Nous sommes dans des arts martiaux modernes, et la réalité du combat « guerrier » n’est pas ce que nous allons vivre dans notre vie. De plus, les armes à feu et les stratégies militaires actuelles ne cherchent pas le combat au corps à corps. Nous pouvons donc constater que les arts martiaux modernes sont utilisés pour se défendre éventuellement dans le monde quotidien.

Du coup, nos écoles représentent ce pour quoi elles ont été créées selon les idées de Kano : la formation du corps et probablement un peu l’esprit. Le but de ces Budo—mais on peut aussi l’étendre à la Lutte occidentale—c’est de faire des hommes et des femmes athlétiques et capables d’utiliser leur corps dans différentes situations. En gros, les arts martiaux nous servent à être fonctionnels.

On peut voir les systèmes modernes chercher à mettre en avant le côté défense personnelle, mais souvent, ils passent moins de temps sur l’aspect corps fonctionnel. C’est une des critiques des sportifs/fonctionnels du combat, qui vont souligner qu’il est difficile que l’homme ou la femme lambda n’ayant jamais fait de sport puisse être « efficace » dans la rue.

Ce problème vient justement de cette notion où, dans les systèmes de combat, il y a une volonté de développement corporel avec du renforcement musculaire et le développement du stamina (endurance). Quand on fait des heures de Kihon ou de Katas, même si des Shihan et Sensei aiment à dire que c’est utile en combat, ça reste quand même plus utile pour se renforcer et développer son mental.

Avec le BJJ (Jiu-Jitsu Brésilien), même si les Gracie l’ont vendu comme de la self-défense jusqu’aux années 70, ils ont dû ouvrir le modèle grâce à Carlson Gracie, en suivant le modèle du Judo, donc la philosophie de développement physique et personnel de Maître Kano.

Même s’il y avait des défis, on rentre dans une forme « sportive » ; ce n’est pas un champ de bataille, et ce n’est pas un monde militaire. Il faut voir nos activités avec la passion que nous avons comme des disciplines qui ne sont pas orientées vers l’efficacité de combat absolue. Même s’il peut y avoir une vraie efficacité—une frappe, une projection ou une soumission peuvent mettre KO—c’est une utilisation moderne d’une forme d’efficacité sur tatami, ring ou cage, et pas nécessairement sur le terrain (rue ou conflit militaire).

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #441: Just for the Body 

We are in modern martial arts, and the reality of « warrior » combat is not what we are going to experience in our lives. Furthermore, modern firearms and current military strategies do not seek close-quarters combat. We can therefore observe that modern martial arts are used primarily for potential self-defense in the everyday world.

Consequently, our schools represent what they were created for, based on Kano’s ideas: the training of the body and probably a bit of the mind. The goal of these Budo—but we can also include Western Wrestling—is to create athletic men and women capable of using their bodies in different situations. Essentially, martial arts help us to be functional.

Modern systems can be seen trying to highlight the self-defense aspect, but they often spend less time on the functional body aspect. This is one of the criticisms from combat sports/functional practitioners, who emphasize that it’s difficult for the average man or woman who has never practiced sports to be « effective » on the street.

This problem stems precisely from the idea that in combat systems, there is a commitment to physical development with muscle strengthening and the development of stamina (endurance). When one spends hours doing Kihon or Katas, even if Shihan and Sensei like to say it’s useful in combat, it remains more useful for strengthening oneself and developing one’s mental fortitude.

Regarding BJJ (Brazilian Jiu-Jitsu), even though the Gracies marketed it as self-defense until the 70s, they had to open up the model thanks to Carlson Gracie, following the Judo model, hence Master Kano’s philosophy of physical and personal development.

Even with challenges, we are entering a « sporting » form; it is not a battlefield, and it is not a military world. We must view our activities, with the passion we have, as disciplines that are not focused on absolute combat effectiveness. Even if there can be real effectiveness—a strike, a throw, or a submission can lead to a KO—it is a modern application of a form of effectiveness on the mat, ring, or cage, and not necessarily on the ground (street or military conflict).

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #236 : Le Budo Ideal

Depuis quelque temps, je regarde beaucoup de vidéos et d’interviews sur l’Aikido avec l’idée que Kano avait partagée, comme quoi l’Aikido était son budo idéal. C’est pourtant plus fondamentalement un art martial, et O Sensei est passé de son Aiki Jutsu Daito Ryu à une forme plus « harmonieuse » en recherche de l’unité avec le Ki (l’univers et son rythme, dit autrement).

Si j’ai bien compris le Budo, et Sensei et Shihan n’hésitez pas à me corriger, la voie de la guerre est de mettre en place une logique de développement du pratiquant au travers de la discipline et de la philosophie du combat. Comme Kano, Oyama ou So Doshin, l’idée de beaucoup de fondateurs de Budo était de permettre aux jeunes de devenir des hommes et femmes solides et aidants.

Il y avait dans cette voie de développement une facette sociale tout autant qu’une facette spirituelle. Quand je dis spirituelle, je ne vais pas forcément dans la notion animiste de O Sensei, mais dans le développement de l’esprit, de son équilibre et de sa force.

Quand Kano parle de l’Aikido comme d’un budo idéal, je me dis que je n’ai pas compris quelque chose, parce que pour moi qui ne suis certainement pas assez mûr, « l’efficacité », aussi relative soit-elle, doit faire partie du package. Et pourtant, je sais que j’ai tort, l’important est que les pratiquants se développent physiquement souvent dans des entraînements rigoureux.

Qu’ils puissent trouver une voie qui les satisfasse et les aide à progresser en tant que personnes au quotidien. Et dans ce cas, l’Aiki répond à ces critères, de plus la recherche d’harmonie comme ce que Kano cherchait dans les randori ou dans les katas.

Dans la notion d’idéal, je pense que par-delà la forme, le fond et la quête d’une paix, une recherche de lien et de permettre dans la philosophie de l’Aikido de ne plus lutter contre un adversaire mais se retrouver face à un tout, nourrissent l’idée début 20e d’un Kano qui a vu la fin d’une ère et les conflits à adopter de nouvelles matrices de pensée.

Je reviendrai sur cette idée d’harmonie qui n’est factuellement plus vraiment une des quêtes des sports de combat actuels, plus compétitifs que pacifiants.

Aikido #Judo #Kano #Ueshiba #Sodoshin #ShorinjiKempo #SosaiOyama #Karate

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

http://www.passioncombat.net


Martial Reflections of a Hypnofighter #236: The Ideal Budo

For some time now, I have been watching many videos and interviews about Aikido, with the notion that Kano shared, that Aikido was his ideal budo. Fundamentally, it is a martial art, and O Sensei transitioned from his Aiki Jutsu Daito Ryu to a more « harmonious » form, seeking unity with Ki (the universe and its rhythm, in other words).

If I understand correctly, and Sensei and Shihan, please feel free to correct me, the way of war involves establishing a logic of practitioner development through the discipline and philosophy of combat. Like Kano, Oyama, or So Doshin, many Budo founders aimed to help young people become men and women who are strong and helpful citizens.

This path of development had both a social and a spiritual aspect. When I say spiritual, I do not necessarily mean in O Sensei’s animistic sense, but in the development of the spirit, its balance, and its strength.

When Kano speaks of Aikido as an ideal budo, I think I have missed something, because for me, who is certainly not mature enough, « efficiency, » however relative, must be part of the package. Yet, I know I am wrong; what is important is that practitioners develop physically, often through rigorous training.

They can find a path that satisfies them and helps them progress as individuals in their daily lives. In this case, Aiki meets these criteria, and the pursuit of harmony, as Kano sought in randori or katas, aligns with this.

In the ideal notion, I think that beyond form, the essence and quest for peace, a search for connection, and the philosophy of Aikido to no longer fight against an opponent but to face a whole, nourishes the early 20th-century idea of Kano who saw the end of an era and the conflicts adopting new thought matrices.

I will return to this idea of harmony, which is no longer factually one of the quests of current combat sports, which are more competitive than pacifying.

Aikido #Judo #Kano #Ueshiba #Sodoshin #ShorinjiKempo #SosaiOyama #Karate

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

http://www.passioncombat.net