Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #151 : La Peur de l’Échec en Compétition

Dans un gymnase, 95% des participants vont perdre. Ignorer cette réalité pourrait nous faire percevoir nos défaites comme insupportables. Nous sommes principalement des compétiteurs, et rarement des vainqueurs. Je ne parle pas simplement de monter sur le podium, mais de la notion d’être à la première place.

À moins d’avoir un talent exceptionnel, la défaite en compétition est une épreuve pour tous. Bien que l’UFC apprécie de mettre en avant des combattants sans défaite, la vérité est qu’ils ont probablement connu la défaite dans le circuit amateur. Dans ce circuit, seul un combattant, Cael Sanderson (159-0) en lutte NCAA et médaillé d’or olympique sans perdre un point, se distingue. Cependant, même lui a connu la défaite en lutte libre lors des sélections olympiques.

Nous, les compétiteurs ordinaires, pouvons gagner ou perdre à chaque compétition. Il est regrettable de se laisser envahir par le stress et la pression à chaque participation. La peur de l’échec pourrait être motivante et nous pousser à nous surpasser.

Toutefois, les statistiques montrent qu’une meilleure réussite est obtenue lorsque les compétiteurs gardent à l’esprit un aspect ludique. Lorsqu’il est question de jouer, certains boxeurs affirment qu’on ne joue pas lorsqu’on reçoit des coups pouvant blesser. À cela, je réplique que beaucoup prennent très au sérieux leur jeu (regardez les enfants).

Cette approche offre une plus grande flexibilité mentale et physique, permettant parfois de mieux absorber un coup ou de contre-attaquer. La rigidité n’est pas avantageuse en combat. Accepter la possibilité de perdre, tout en visant la première place et en donnant le meilleur de soi-même, est une stratégie simple offrant une issue constructive.

#Compétition #Combat #Perte #Échec #Jeu #Plaisir #Pression #JiuJitsu #Boxe #MMA

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

https://www.passioncombat.net

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #74 : L’effort en BJJ/Luta/MMA

Lorsque nous considérons les arts martiaux, et en particulier les « maîtres » qui les pratiquent, il est tentant de croire qu’ils utilisent la force de leurs adversaires. Cependant, la réalité pour quiconque a déjà combattu révèle que la force brute, l’explosivité et l’endurance sont indispensables en plus de la technique. La technique seule ne triomphe pas, comme en témoigne la défaite d’Helio Gracie, une véritable icône de la discipline, face à Waldemar Santana à l’époque.

Il est donc nécessaire de déployer de nombreux efforts pour réussir à exécuter certaines techniques, voire pour inverser le cours d’un combat qui ne se déroule pas comme prévu. Cela implique une demande physique considérable et la prise de décisions cruciales, notamment celle de puiser dans nos réserves d’énergie, même si l’idéal japonais prône le « minimum d’effort pour un maximum d’efficacité ».

Il est important de rappeler que ce « minimum » peut parfois représenter une quantité considérable d’énergie dans certaines situations. Tout combattant de BJJ ou de Luta a déjà fait face à ce dilemme lors d’un randori, se demandant s’il devrait lâcher le bras, tenter une évasion ou engager une action à pleine puissance pendant 30 secondes. Les regrets surviennent lorsque nous n’agissons pas de manière décisive, laissant notre partenaire établir sa zone de confort et prendre une position dominante.

Nous nous trouvons alors dans un principe fondamental de retour sur investissement. Parfois, comme dans le domaine financier ou professionnel, il faut être prêt à investir davantage que ce que nous avions envisagé pour obtenir un véritable rendement. Sinon, le moindre investissement, en l’occurrence l’énergie, l’endurance et la respiration que nous déployons, peut ne pas être suffisant.

Il se peut qu’il reste encore 8 minutes de combat avec le partenaire, et si nous n’investissons pas suffisamment, nous risquons de tout perdre et de nous retrouver épuisés. Parfois, nous prenons le risque et cela peut se solder par un échec.

La difficulté de cet effort réside dans le fait que nous pouvons ne rien gagner, que tous nos efforts ne produisent aucun bénéfice, voire qu’ils aggravent la situation. C’est pourquoi nous sommes constamment engagés dans une réflexion rapide, en évaluant ce que nous sommes prêts à perdre par rapport à ce que nous espérons gagner.

En BJJ, selon les principes, notre objectif n’est pas tant de déplacer notre adversaire que de provoquer sa réaction pour nous positionner au mieux. Cependant, parfois, investir 10 secondes d’efforts pour déplacer le partenaire plutôt que de nous déplacer nous-mêmes peut sembler nous donner un avantage immédiat. En réalité, il y a de fortes chances que ce petit avantage nous ramène à une situation difficile quelques minutes plus tard.

En revanche, si nous prenons la décision de nous investir davantage, de bouger activement, de briser le rythme et d’imposer le nôtre, cela entraînera inévitablement une perte d’énergie. Cependant, cela pourrait placer notre partenaire dans une posture défensive, laquelle consomme davantage d’énergie à long terme, tout en augmentant les chances d’erreur, nous offrant ainsi des opportunités à saisir.

Vous-même, êtes-vous prêt à faire ces efforts, même au risque de ne pas obtenir de bénéfices immédiats ?

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous, 

Be one

Pank 

#Effort #energie #ROI #décision #choix

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #72 : L’Histoire de l’Affrontement entre Shorinji Kempo et Karate Kyokushinkai #1

En parcourant Internet et en écoutant les enseignants que j’ai toujours admirés dans le Kyokushin et ses affiliés, ainsi que dans le monde du Shorinji Kempo (SK), je suis tombé sur une histoire qui est revenue à plusieurs reprises dans des vidéos et des articles. Je n’ai pas pu trouver d’informations en français, donc ce que je vous propose est un récit certainement subjectif basé sur ce que j’ai pu recueillir.

Il est à noter que l’on trouve plus d’informations du côté du Karate que du Kempo. Ce qui est intéressant, c’est que nous avons des confirmations de Sugihara Kancho, fondateur du Byakuren Kenpo Karate, 6e dan de Shorinji et garde du corps de So Doshin.

Replongeons-nous dans la fin des années 70, une époque marquée par une petite révolution similaire à celle qui se déroulait en Europe, notamment parmi les étudiants. Il est important de se rappeler qu’après la guerre, le Japon connaissait un fort mouvement nationaliste, et cela se reflète même dans de nombreux articles axés sur les arts martiaux, avec des références aux affiliations politiques.

Il faut également tenir compte du fait que So Doshin, le fondateur du Shorinji Kempo, était lui-même un ultra-nationaliste, tout comme Ryoichi Sasakawa, et qu’il était dix ans plus âgé que Masutatsu Oyama (Sosai). En ce qui concerne ce dernier, il semblait également plutôt nationaliste, malgré le paradoxe d’être d’origine coréenne.

Cette histoire commence apparemment avec des tensions dans les universités où le Shorinji Kempo est particulièrement bien implanté. Pour simplifier, le Shorinji s’était enraciné dans différentes couches de la population japonaise. Il est important de se rappeler qu’à cette époque, le Kyokushin comptait environ 400 écoles dans le monde pour seulement 80 au Japon.

Suite à des conflits entre des étudiants de différentes facultés et des attaques de militants plutôt de gauche (progressistes), le Shorinji a joué un rôle de protecteur des écoles. Il y avait de nombreux pratiquants dans les lycées et les universités, et certains articles expliquent qu’en cas de conflit entre deux universités, plusieurs centaines de membres du Shorinji (j’ai même lu plus de mille étudiants) assuraient la sécurité et étaient prêts à affronter les manifestants.

Comme vous le savez, le sport universitaire, et en général dans les écoles, était très populaire. C’est alors qu’un petit groupe de karatékas a commencé à émerger, ayant déjà organisé des compétitions ouvertes, notamment à l’université de Josai. Les rivalités entre ces sections étaient courantes, surtout lorsque l’un des étudiants était Yoshiji Soeno, le « tigre du Kyokushin, » qui plus tard fondera le Shidokan Karate.

Il semble qu’il y ait eu des tensions et des combats pendant cette période des années 60, mais rien de très grave jusqu’à présent. Ce qui semble avoir mis le feu aux poudres, ce sont des textes dans un ouvrage de So Doshin qui se moquaient ouvertement d’Oyama, notamment en se moquant qu’il brise des cornes de vachette. En 1968, par exemple, Sosai répondit à cette provocation dans « Modern Karate ».

Imaginez les tensions qui ont pu s’accumuler au fil des publications, avec des paragraphes critiques envers d’autres styles sans jamais les nommer directement. Comme le dit Soeno dans des interviews récentes, les gars du Kyokushin étaient comme une meute de loups sauvages, comparés à la génération actuelle de Kyokushin, qu’il qualifie d’agneaux (j’adore les piques gratuites qu’il lance).

Il va sans dire que nous avions affaire à des jeunes hommes pas particulièrement calmes d’un côté, et de l’autre, Kancho So, qui mêlait le bouddhisme, l’action sociale et les arts martiaux dans le Shorinji, avec de nombreux adeptes. Il y a d’ailleurs eu un affrontement en interne qui a eu lieu des années plus tard entre des factions religieuses : le Fudo Zen Shorinji contre le Kongo Zen Shorinji. Cela reste assez obscur, mais je vais me pencher dessus.

Au passage, si vous avez des contacts avec Shihan Aosaka (un maître extraordinaire du SK en France), j’aimerais beaucoup l’interviewer.

La force d’intervention Shorinji semblait être assez souvent sollicitée et bénéficiait du soutien de personnalités politiques et religieuses. Du côté de Sosai, il semble que les Yakuzas étaient proches de son cercle.

Il y avait une guerre médiatique et des affrontements sporadiques dans certaines universités, mais cela était encore loin de ce qui allait se passer dans les mois et les années à venir. Il est à noter qu’Oyama estimait que cette confrontation avec le Shorinji avait été très bénéfique pour le marketing de son école. Et oui, Sosai était un véritable créateur de revenus 🙂

Appréciez-vous ce genre d’histoires ? Je continuerai ce texte après-demain.

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous. 

Be One. 

Pank

#Mythe #histoire #marketing #réalité #vérité #SosaiOyama #ShorinjiKempo #SoDoshin #Kyokushinkai #Ashihara #Recherche 

Sources : http://www.masoyama.net/

https://www.youtube.com/@kazushischannel

https://www.youtube.com/@user-sv9ku9cm3m

https://m-dojo.hatenadiary.com/

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #71 : À la recherche de la vérité dans les récits des arts martiaux

Le partage de mes réflexions et de mes observations sur les sports de combat et les arts martiaux que j’apprécie me pousse à explorer le web à la recherche de pépites d’informations. En général, je visite des sites japonais. Pour les vidéos, je les enregistre en tant qu’audios, puis je les fais transcrire. Cependant, bien que je comprenne les idées dans leur ensemble, la clarté n’est pas toujours au rendez-vous.

Je me focalise principalement sur le karaté et le jiu-jitsu. Comme je vous ai partagé quelques informations sur le Shorinji Kempo, je me suis penché davantage dessus, notamment la nuit dernière. Et devinez ce que j’ai découvert ? Des histoires plutôt obscures impliquant le Shorinji et le Kyokushin.

Je prévois de présenter ces éléments dans les futurs articles. Cependant, cela m’a aussi ramené à la période tendue du Japon d’après la Seconde Guerre mondiale. Nous avons souvent une vision romancée des arts martiaux. En réalité, de nombreux professeurs et écoles, tels que le Kyokushin et le Shorinji, étaient liés soit à la mafia, à la politique, soit aux affaires religieuses.
Nous sommes bien loin des duels de samouraïs que nous imaginons. Pour sourire un peu, un grand pratiquant de Kyokushin qui avait quitté Oyama en est venu à « empoisonner » Oyama, ce qui l’a conduit à passer la soirée aux toilettes. C’est amusant, mais cela diffère grandement des affrontements entre samouraïs.

En tout cas, plus je lis et écoute de documents, plus je me rends compte que nos magazines et livres pré-internet nous ont fourni des informations, mais que celles-ci étaient souvent teintées de marketing pour les disciplines. La réalité était souvent bien moins fantastique, et même de nombreux Japonais, notamment dans le Kyokushin, savaient que bon nombre des affirmations de Sosai (Mas Oyama) étaient mensongères.

Un exemple partagé par Kancho Saiko Oyama (du World Oyama Karate), qui était Ushi Deshi et parmi les premiers élèves de Sosai, est qu’ils ont lu un livre tout juste publié par Mas Oyama, où il prétendait pouvoir courir le 100 mètres en moins de 10 secondes. Lui et son camarade de formation ont éclaté de rire en imaginant le physique de Mas Oyama se déplaçant à cette vitesse.

Comme je l’ai partagé précédemment, Kurosaki est parti à cause du marketing excessif de Sosai. En conclusion, nous sommes les enfants de ces mythes. Même si l’ère d’internet pourrait nous offrir des « vérités », de nombreux auteurs spécialisés dans les arts martiaux expliquent que les niveaux de fiabilité des informations sont faibles. Tout est plus ou moins embelli, voire effacé de l’histoire des écoles. Que l’on apprécie ou non Bluming, il a tout de même voulu dévoiler les fraudes d’Oyama sur de nombreux points. Même en écoutant les élèves qu’il a eus, tous disaient qu’Oyama était fort, mais clairement bien moins que Kurosaki.

En tout cas, je suis encore loin de découvrir « la vérité ultime » dans les profondeurs d’internet. Néanmoins, c’est une réorientation merveilleuse. Cela nous rappelle que nous aussi, en Occident, avec les Gracie, avons eu notre lot de mystifications.

Et vous, comment étudiez-vous l’histoire de vos écoles en dehors de la pratique physique ?

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous.
Be One.
Pank

#Mythe #histoire #marketing #réalité #vérité #SosaiOyama #ShorinjiKempo #SoDoshin #Kyokushinkai #Ashihara #Recherche

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #67 : Frapper là où ça fait mal.

Ce week-end, un événement UFC a eu lieu, mettant en vedette Chris Weidman, un ancien champion de sa catégorie, de retour après une grave blessure. Son adversaire, Brad Tavares, n’a pas hésité à cibler la zone où Chris avait été blessé, tout au long du combat. De même, Ian Garry a ciblé et endommagé le mollet de Magny.

Je suis souvent fasciné par les réactions des spectateurs lorsque quelqu’un insiste sur une faiblesse de son adversaire. Dans le monde des sports de combat, les réactions sont souvent surprenantes. Des critiques peuvent fuser, affirmant que cibler une faiblesse n’est pas éthique.

Cependant, que ce soit dans un combat sportif ou dans un contexte urbain, l’objectif ultime est la victoire, avec le moins de blessures possibles. Garder cela à l’esprit est crucial. Beaucoup pensent que les combattants devraient avoir un code d’honneur chevaleresque. Pourtant, si les deux parties sont d’accord pour engager le combat, toutes les stratégies sont permises.

Je me souviens d’une erreur que j’ai commise lors d’un combat de Pankido lors d’un salon d’arts martiaux. J’affrontais un adversaire avec un bandage au poignet. J’ai pensé que cela devrait être pris en compte, et pendant une phase au sol, j’ai commencé à attaquer son poignet violemment, avant de m’arrêter en réalisant que ce n’était pas sportif. En fin de compte, j’ai perdu peu de temps après.

Mon adversaire m’a dit par la suite que j’aurais dû continuer, étant donné qu’il était blessé et n’aurait pas dû porter un bandage peu pratique pendant le combat. Il est crucial d’exploiter toutes les faiblesses pour atteindre la victoire. Bien sûr, dans le MMA-catch, le spectacle est important.

Le public a tendance à moins apprécier si ce n’est pas visuellement impressionnant, mais s’il y a du sang, alors l’enthousiasme monte, et l’appétit pour le spectacle sanglant augmente. Nous avons tous déjà vu des combattants couverts de sang à cause d’une coupure ou d’un nez cassé.

Chercher et exploiter les faiblesses de l’adversaire est une stratégie clé en jiu-jitsu, consistant à imposer son propre jeu et à cibler les zones où l’adversaire a du mal à se défendre. Cela crée des moments cruciaux chez les athlètes de haut niveau, où chacun évalue l’autre. O’Malley, par exemple, a su capitaliser sur une erreur fréquente de son adversaire en utilisant une contre-attaque qu’il avait travaillée en salle d’entraînement.

Personne n’est excellent dans tous les domaines, et même lorsque certains combattants semblent invincibles, il y a toujours un adversaire parfaitement adapté pour exploiter leurs faiblesses. Et si ce n’est pas un adversaire, c’est souvent un adversaire imbattable : le temps.

Et vous, comment identifiez-vous les points faibles de vos adversaires ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One.

Pank

#faiblesse #stratégie #réaction #combat #artsmartiaux #mma #blessure #intention #bjj #UFC

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #57 : Les anciens ne tiendraient certainement pas longtemps aujourd’hui

Nous aimons tous les histoires, car c’est l’une des façons les plus simples d’apprendre et de retenir. Dans les arts martiaux, nous possédons tous de nombreuses histoires anciennes, vues à travers les yeux des jeunes qui sont devenus des anciens. Nous ne connaissons jamais vraiment le niveau réel de chacun.

Les vidéos sont d’une grande utilité, car elles nous permettent de comprendre ce qui se passait réellement. J’observe d’anciennes vidéos de karaté, de wushu, de boxe et de jiujitsu. Le niveau n’était pas vraiment très élevé à cette époque. Certes, pour l’époque, c’était excellent, et il y avait clairement des combattants novateurs et d’élite.

Par exemple, Ashihara, un grand maître de kyokushin, avait des angles incroyables. Royler en Bjj était vraiment au-dessus du lot dans sa catégorie de poids. Cependant, ni l’un ni l’autre ne répondraient aux critères et à l’évolution actuelle des styles de combat. Pourtant, Royler est l’une des grandes figures des années 90, et Ashihara est décédé jeune (à 50 ans) en 85. Mais c’est incroyable de constater comment le niveau a augmenté, surtout avec sa popularisation.

Imaginez Royce, à son niveau de 93, aujourd’hui il ne tiendrait pas un round, il a déjà perdu lors de son « retour » contre Matt Hughes, sur une clé de bras.

Cela nous amène à réfléchir sérieusement sur les techniques et le niveau actualisé de nos Kancho, fondateurs et autres mythes. Il est cependant important de respecter leur travail, car ils ont popularisé des styles, des arts et des confrontations.

Nous disposons de vieilles vidéos de savate qui semblent presque ridicules, mais si l’on regarde le niveau des tireurs aujourd’hui, même par rapport aux monstres des années 80-90, nos combattants actuels sont bien supérieurs.

Je sais que nous avons des biais générationnels. En écrivant cet article, j’écoute Pettas et Filho, des grands du Kyoku et du K1. Se dire qu’aujourd’hui, ils n’auraient certainement pas le niveau pour rivaliser avec les monstres du Glory est difficile, car ce sont nos références.

Cependant, il est naturel que les nouvelles générations soient meilleures que les anciennes. Il y aura certainement une limite à un moment donné, mais je le constate chaque année, les nouveaux arrivants à l’académie sont incroyablement forts, alors qu’ils n’ont fait que regarder des vidéos.

Le partage des connaissances via internet et les milliers de vidéos disponibles sont une chance pour faire exploser les niveaux. Auparavant, il y avait les spécificités des Sensei, que l’on appelait des secrets. Maintenant, l’information est accessible, et la chance réside dans le fait que nous avons des professeurs géniaux, formés, passionnés, et prêts à transmettre tout ce qu’ils savent aux nouvelles générations.

Il est absolument fascinant de se demander comment tout cela va évoluer. Comment allons-nous surmonter les « blocages » que l’on retrouve dans toutes les disciplines ? En ce moment, les Dagestanais en MMA posent des problèmes, les Russes sont très solides en Kyoku, en BJJ, et nous voyons de plus en plus fréquemment des gardes fermées.

Et vous, quand vous regardez les anciens dans les livres ou en vidéos, qu’observez-vous ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One.

Pank

#artsmartiaux #histoiresancestrales #évolutiondesstyles#niveaudesanciens #progressionmartial #techniquesmartiales #transmissiondesconnaissances #artscombatsactuels #nouvellesgénérations #blocagesetdéfis

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #56 : L’intelligence de l’entraînement

S’il y a une chose que j’ai rapidement comprise quand j’ai commencé les arts martiaux, c’est que j’aimerais en faire le plus longtemps possible. Et ma référence reste les karatekas d’Okinawa. On voit que les anciens s’entraînent encore régulièrement à un âge avancé. Parfois, ils travaillent simplement des katas ou renforcent leur musculature. Ils pratiquent des exercices à deux et continuent d’enseigner. C’est vraiment une belle image pour les arts martiaux.
De même, dans les pays de l’Est, nous voyons des vieux entraîneurs de lutte enseigner presque quotidiennement aux jeunes ou certains senseis de Judo qui continuent doucement leur pratique.

Pour parvenir à une telle longévité, il faut éviter les grosses blessures qui pourraient rendre le corps trop douloureux pour continuer. Il est surprenant de constater que nous observons désormais cette situation même chez les combattants dans la trentaine. En BJJ, je suis toujours étonné d’apprendre que telle ou telle personne, qui était impressionnante, a dû arrêter en raison de graves blessures.

C’est probablement l’entraînement compétitif, l’orientation vers la performance et le désir de progresser rapidement qui ne correspondent pas toujours à la nature biologique de notre corps. Nous sommes naturellement faits pour marcher, pas forcément pour supporter d’être projetés 50 fois par cours ou d’encaisser des centaines de coups.

Avec Dao, nous discutons souvent de cette question, étant issus d’une génération de BJJ et de Luta où nous avons vu progressivement les « anciens », encore assez jeunes, disparaître. Une leçon importante que nous avons apprise est que l’ego dans l’entraînement ne sert à rien.

Lorsque nous reconnaissons que nous ne sommes pas les meilleurs et que nous n’avons rien à prouver, les choses deviennent beaucoup moins traumatisantes pour le corps, et les blessures en compétition deviennent moins fréquentes. Nous nous faisons mal lors des entraînements quotidiens.

Un autre facteur significatif qui nous a surpris est la préparation physique. Peut-être que les combattants l’ont confondue comme un outil complémentaire au point de prendre le pas sur leur entraînement martial. Mais beaucoup de ceux qui ont commencé à intégrer une préparation physique se sont gravement blessés.
Cela pourrait être dû à une augmentation des performances, à pousser les limites tout en étant à l’aise avec soi-même, mais peut-être à une incapacité à prêter attention aux signaux du corps.

Dans mon cas, en tant que combattant ordinaire, j’ai appris tôt dans le karaté à ne pas trop insister sur les mouvements qui mettaient trop de stress sur mon corps. En conséquence, je ne suis peut-être pas extrêmement polyvalent, mais écouter mes limites m’a permis de passer des décennies sans ressentir de douleurs spécifiques ou d’inconfort.

S’entraîner à son propre niveau, savoir dire stop, ne pas se dépasser aujourd’hui pour pouvoir s’entraîner demain, plutôt que de se pousser constamment à l’extrême à chaque séance, est essentiel. De plus, plus les combattants sont fatigués d’avoir dépassé leurs limites, plus ils atteignent rapidement leur point de rupture.

Et vous, comment gérez-vous pour vous entraîner quotidiennement et éventuellement jusqu’à la fin ?

Soyez attentif, prenez soin de vous.
Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One.
Pank

#ArtsMartiaux #Entraînement #Blessures #PréparationPhysique #BJJ #Judo #Karaté #ÉcouteDesLimites

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #48 : Nos légendes

Hier, Poulpy m’a fait repenser à un vieux Sensei français que nous avons la chance d’avoir : Roland Habersetzer. Cela m’a rappelé que c’est grâce aux écrits de pratiquants et d’auteurs comme lui que j’ai pu apprendre des tas de choses avant l’ère d’internet. Mais surtout tous les articles sur Karate Bushido, les Chroniques de Plée, celle de Tokitsu. La découverte de ces passionnés de la première génération.

Ces sensei et Sifu comme Dan Schwartz nous montraient des possibilités, des univers que nous ne pouvions qu’imaginer avec une ou deux photos dans les magazines ou quelques autres pour agrémenter les ouvrages.

Chacun d’eux a planté une graine dans l’esprit du jeune passionné que j’étais. Même si avec le temps, j’ai remis en question, voire critiqué, les idées, les formes de combats. Il y a sûrement eu beaucoup de mystifications que ce soit dans les textes, la jeunesse même de ceux qui allaient devenir des légendes de notre monde martial en France.

On rêvait beaucoup. Il y a quelques années, quand j’allais faire une démo avec Flavio Santiago et la FSTeam à Bercy, on a papoté avec Greg Bouchlaghem de ce que l’on se disait quand on avait une vingtaine d’années. Il m’a fait remarquer que quand on était jeunes adultes, c’est nous qui allions voir le festival et que maintenant c’est nous qui le faisions. Pareil pour les couvertures du magazine.
C’est vrai que nous sommes devenus les anciens qu’on aimait tant. C’est vraiment amusant de voir ce cycle de la vie. Et puis petit à petit je découvre que des senseis s’en vont ou simplement vieillissent. J’ai grandi en regardant un livre que j’avais eu aux USA, il y a 20 ans avec Joko Ninomiya, fondateur de l’Enshin Karate et du fameux Sabaki Challenge. Il y a quelques mois, je regardais un reportage sur son fils Mike qui a été addict et comment avec le Karate, il a pu se remettre sur les rails.

Il y avait son père qui a maintenant près de 70 ans, c’était un choc de le voir ainsi et puis j’ai remis les choses sur la ligne du temps, c’est normal, le temps fait vieillir nos légendes. Tout le monde ne meurt pas comme Andy Hug ou n’est vieux depuis que nous sommes jeunes.

Il y a des morts qui ne nous surprennent pas, celle de Dekkers, ne m’a pas touché. Apprendre que Rickson est malade de Parkinson m’a fait cogiter sur le bien-être et les arts martiaux (Réflexion #9). En tout cas, j’ai de la chance d’avoir pu m’acheter ces livres, partir à la recherche d’un ouvrage à la Montagne Ste Geneviève sur Paris.
Les encyclopédies des arts martiaux, particulièrement celle de Patrick Lombardo, ont certainement été celles que j’ai le plus feuilletées. J’étais complètement fasciné par tous ces noms, ces styles, ces écoles et ces histoires. Et j’ai même eu la chance de retrouver mon nom dans une petite case de résultats. C’est comme si le gosse qui avait tant lu la première édition avait grandi et avait pu exister dans ce monde immense des arts martiaux.

Hier, en lisant le nom de Roland, je me suis dit que j’ai envie, comme dans la psychologie, d’aller à leur rencontre avant qu’ils ne partent. Ça ne sera qu’un stage, quelques heures, plus un retour dans mon gi d’enfant et me dire : « C’est génial ce moment. »

Et vous, est-ce que vous avez rencontré vos légendes ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One.
Pank

#encyclopédiedesartsmartiaux #légendes #RolandHabersetzer #KenjiTokitsu #GregMMA #danschwartz #Flaviosantiago #Jokoninomiya #enshinkarate #ramondekkers #ricksongracie

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #46: Le retour du K1

Il est bien connu que les arts martiaux au Japon sont associés à un monde mafieux et à des activités de blanchiment d’argent. En 2004, Ishii lui-même a d’ailleurs fait un petit séjour en prison pour fraude fiscale liée à son entreprise K1. Hier, Antonio (Champion d’Europe de Kyokushin et classé dans le top 20 mondial) m’a signalé que le K1 est de retour.

Pour les passionnés de sports de combat, cette compétition est mythique. Il s’agit d’un tournoi de Kickboxing qui avait pour objectif de réunir les pratiquants de Karaté, Kung Fu et Kickboxing afin de déterminer quel style de boxe était le plus performant. Ishii, quant à lui, cherchait à promouvoir le Karaté, et c’est ainsi qu’il a créé le Seidokaikan, issu de l’Ashihara Karate, lui-même héritier du Kyokushin.

Et comme la vie semble aimer les cycles, le K1 renaît avec l’IKO de Matsui. On peut comprendre la stratégie de Matsui, qui voit l’influence du karaté plein contact diminuer depuis l’avènement des arts martiaux mixtes, et le temps qu’il a fallu pour envoyer des athlètes de Kyokushin dans les rings et les cages du monde entier.

C’est une des singularités du Kyokushin : Oyama voulait créer un karaté fort à sa manière, tout comme Ishii l’a fait avec le K1 pour promouvoir son karaté comme étant le plus performant. Puis, comme cela a bien fonctionné et qu’il a pu établir les règles que nous connaissons aujourd’hui, il a cessé sa quête martiale. Cela a entraîné la perte de combattants tels que Kurosaki et de grands noms comme Azuma, qui ont fondé le Daido, parce que le style ne permettait plus suffisamment d’expression. Pire encore, Oyama a interdit à de nombreux athlètes de combattre dans d’autres organisations.

C’est grâce à cette erreur, en plus de l’arnaque de la finale des championnats du monde de Kyokushin, qu’Andy Hug s’est tourné vers le Seidokaikan d’Ishii et est devenu une légende dans ce style, puis le champion de K1 que nous connaissons. Le karaté d’Oyama a perdu de son éclat, même si j’aime beaucoup le Kyokushin, mon image de ce style a complètement changé depuis l’avènement des arts martiaux modernes.

Voir que la concurrence en karaté (KWU) s’est réveillée avec des tournois de Kickboxing pour les athlètes Kyokushin est une bonne chose, car cela pousse la maison mère à investir et à s’améliorer. Paradoxalement, la légende de ce style l’a également sclérosé, car ils n’ont pas pris en compte les évolutions du marché.

Avec ce retour, nous pourrons revoir les grands noms du Kickboxing, même s’ils sont actuellement au Glory. Peut-être verrons-nous la filiale Kick, autrefois dirigée par Filho (parti dans une autre organisation), former de beaux athlètes polyvalents.
Quand on pense que Tenshin était un jeune Kyokushin avant de se tourner vers le Kick et le Thai, on peut comprendre le nombre de potentiels qui ont disparu vers d’autres sphères, alors qu’ils étaient éduqués dans la philosophie de l’Ultime Vérité.

J’ai hâte de voir les premiers tournois et de découvrir les talents que le karaté pourra transférer en Kick et peut-être un jour, comme Pereira, Mirko ou Hunt, ils iront vers les cages du MMA.
Et vous, comment percevez-vous le retour du K1 ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One.
Pank Hno

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Réflexions martiales d’un Hypnofighter #45: Être zen ou énervé

Avez-vous l’idée du combattant ultime comme un être particulièrement en paix, prêt au combat et à la mort ? Je pense que les films d’arts martiaux et les fantasmes sur les combattants zen d’Asie nous ont donné une idée fausse. Comme pendant la période Tokugawa, les combattants étaient en paix, ils sont facilement associés à la spiritualité du mouvement zen pour trouver, à travers les rigueurs martiales, une voie d’accomplissement.

C’est en grande partie à cause de cette culture que nous pensons que le combat est un chemin de développement de soi. Alors qu’en réalité, un combat, qu’il soit urbain ou sur un champ de bataille, n’est rien d’autre qu’une bagarre avec la possibilité de blessures et de mort. Lorsque vous pratiquez dans la paix, comme nous avons la chance de le vivre dans de nombreuses sociétés occidentales, vous pouvez emprunter le chemin de l' »éveil ».

Cependant, lorsque vous devez vous battre contre l’envahisseur, chercher à survivre et potentiellement éliminer les menaces, la mystique du combattant zen disparaît quelque peu. Bien sûr, nous avons également eu des chevaliers spirituels en Europe, comme les Templiers, mais apparemment, l’agressivité pour combattre les mécréants était loin des paraboles de l’union de son esprit à l’essence de l’univers.

Nous avons donc développé une croyance commune qu’il était préférable d’être zen lors d’un affrontement. Mais sans forcément entrer en mode berserker, la folie, la colère, l’envie de combattre voire de tuer sont certainement bien plus utiles et performantes que cette option de sang-froid. C’est clairement moins glamour et cela donne l’image d’une bête sauvage plutôt que celle d’un combattant de la voie. Cependant, ce côté bestial, sans limite, qui suit ses instincts plutôt que des stratégies, offre un avantage psychique et parfois physique, qui met un temps de retard sur les réactions et l’application du gameplan.

Dans la rue, une personne en colère qui frappe en premier a de fortes chances de mettre fin au conflit en quelques secondes, bien plus qu’un homme qui joue la carte de la zen attitude et de l’apaisement. Une grosse claque ou un coup de tête en mode furie n’est certes pas valable dans le cadre de la légitime défense, mais sans rituels d’agression ou d’escalade de la pression, il peut être difficile de prendre l’avantage.

Certes, il y a des moments où foncer tête baissée sur des opposants n’est pas la meilleure idée ; le nombre, la possibilité d’une arme, les réactions, les qualités athlétiques, tout cela entre en jeu. Dans le cadre de la rue, il est assez rare de voir le plus calme prendre l’avantage, c’est d’ailleurs pourquoi des rituels de coqs sont mis en place. Il y a quelques jours, j’ai vu une vidéo où un individu zen a pu sortir un coup de pied spectaculaire et mettre son adversaire KO. Il a eu la présence d’esprit de ne pas avancer et de reculer, attendant l’autre qui revenait à la charge.

Dans ce cas, il a pu « gagner du temps », ce qui est impossible avec un individu furieux qui t’attaque directement. Maintenant, si nous reprenons nos cadres et contextes actuels, la pratique des sports de combat ne nous amène pas nécessairement au calme, surtout dans le cas des compétiteurs, on entraîne à exploiter les flux d’agressivité à travers les frappes et autres techniques. Cela reste néanmoins un conditionnement de domination plutôt qu’une recherche d’apaisement.

En revanche, si votre chemin vous guide vers une voie peut-être plus orientale, ou si vous avez envie de vous construire psychologiquement autant que physiquement dans les arts martiaux, il y a de nombreux ponts que vous pouvez découvrir et exploiter pour maîtriser l’animal en vous et devenir plus zen.
Et vous, cherchez-vous à apaiser les pulsions de combat ou au contraire à les exacerber ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One.
Pank Hno

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