Réflexions martiales d’un Hypnofighter #479 : La Puissance de la Projection

Nous le savons tous, la projection, à l’inverse du takedown, a pour but de percuter le sol. Nous savons que tomber est une chose dangereuse pour tous les combattants, soit parce qu’il peut y avoir une avalanche de frappes après, soit parce qu’un adversaire gère le sol, soit parce que nous pouvons être blessé et difficilement continuer à nous défendre.

C’est le cas de ce combat de championnat que nous avons eu cette nuit, avec le bras qui semble s’être disloqué (le combat vient de se finir, nous n’avons pas d’informations pour le moment), et donc le combat s’est terminé sur abandon. Si vous regardez souvent le MMA, il y a peut-être une chose qui vous marque depuis des années : la tension que beaucoup de combattants mettent sur leur bras pour scrambler directement et ne pas rester au sol.

Et si nous savons une chose dans les ukemis, c’est d’absorber plutôt que de bloquer l’impact. Le souci, sur des angles moins courants, c’est que notre corps ne supporte pas la pression sur le membre ou la partie qui est impactée au sol. Le match de Merab est en cours et il se fait casser par Yan. À un moment, Merab lève complètement son opposant et le met sur l’épaule pour le planter au sol.

Seulement, ce type de projection attendu et sur un sol de cage n’est pas assez effectif pour empêcher son opposant de tranquillement se relever et retourner en pied-poings. Nos lutteurs, samboïstes ou judokas en MMA ne parviennent pas toujours à faire mal sur la projection, parce que parfois l’impact recherché ne donne pas de résultat et l’effort effectué n’amène pas de contrôle ou de position forte.

C’est vraiment une arme potentiellement intéressante mais pas assez peaufinée pour la cage ou même le grappling, où les hors-combats sur projection sont très rares.

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Martial Reflections of an Hypnofighter #479: The Power of the Projection

We all know that projection, unlike a takedown, aims to hit the ground. We know that falling is a dangerous thing for all fighters, either because there can be an avalanche of strikes afterwards, or an opponent who controls the ground, or because we can get injured and find it difficult to continue defending ourselves.

This was the case in the championship fight we had last night, with the arm appearing to be dislocated (the fight has just ended, we have no information for the moment), and so the fight ended in a submission. If you often watch MMA, there might be one thing that has stood out to you for years: the tension that many fighters put on their arms to scramble directly and not stay on the ground.

And if we know one thing in ukemis, it’s to absorb rather than block the impact. The problem, with less common angles, is that our body cannot withstand the pressure on the limb or part that is impacted on the ground. Merab’s match is ongoing and he’s getting broken by Yan. At one point, Merab completely lifts his opponent and puts him on his shoulder to slam him to the ground.

However, this type of expected projection on a cage floor is not effective enough to prevent his opponent from calmly getting back up and returning to striking. Our wrestlers, Sambo practitioners, or judokas in MMA do not always manage to inflict damage with a projection, because sometimes the desired impact does not yield results and the effort made does not lead to control or gaining a strong position.

It’s really a potentially interesting weapon but not refined enough for the cage or even grappling, where knockouts from projections are very rare.

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Réflexions martiales d’un Hypnofighter #474 : Rester sur le dos ou renverser 

Le Gracie Jiujitsu a révolutionné le monde du combat en un contre un, offrant la possibilité de finir un affrontement depuis le dos. Cela peut sembler contre-intuitif, mais il est vrai que des clés de bras ou des étranglements peuvent surprendre et soumettre un adversaire qui se sent en « sécurité » dans la garde.

Cependant, si l’on s’en tient à un Jiujitsu martial, cette idée de soumettre depuis une position inférieure n’est pas nécessairement celle qui devrait être la plus privilégiée. Nous savons d’autant plus aujourd’hui qu’une grande majorité des combattants savent se défendre contre ces techniques. Il est toujours plus simple d’empêcher une action que de l’initier, surtout lorsqu’il s’agit de mouvements complexes impliquant des rotations, des saisies, des mouvements de jambes ou des montées de hanches. De plus, il y a la notion de « slam », qui consiste à soulever complètement l’adversaire en tentative de soumission et à le projeter violemment au sol, une pratique totalement proscrite en Jiujitsu sportif.

Dans ma logique, les opposants peuvent toujours frapper même lorsque l’on est en phase d’apprentissage de prises. Dès lors, je préfère que celui qui est en dessous cherche plutôt à renverser ou à inverser la position. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on observe beaucoup de « wrestle-ups », souvent moins complexes qu’un « sweep » et permettant d’inverser la situation ou de revenir debout en « clinch ».

Apprendre à finir le combat par une soumission est gratifiant, mais je le trouve trop risqué. J’estime qu’enseigner et pratiquer la possibilité de renverser pour chercher la soumission depuis une position où la gravité, la possibilité de fuir et d’impacter avec des frappes, le cas échéant, est certes moins visuel et étonnant dans un match, mais plus sécurisant.

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Martial Reflections of an Hypnofighter #474: Staying on Your Back or Reversing

Gracie Jiujitsu changed the world of 1v1 combat, with the possibility of finishing a fight from the back. This is quite counter-intuitive, but it’s true that armlocks or chokes can surprise and defeat an opponent who feels « safe » in the guard.

However, if we stick to Martial Jiujitsu, this idea of submitting from underneath is not necessarily what should be most utilized. We know all the more today that a large majority of fighters know how to defend themselves. And it is always simpler to prevent something than to initiate it.

Especially in complex movements involving rotation, grips, leg movements, or hip raises. Moreover, there are « slams, » the notion of completely lifting someone attempting a submission and slamming them full force into the ground, which has been completely prohibited in sport Jiujitsu.

In my logic, opponents can always strike even when we are learning grappling. Therefore, I prefer that the one who is underneath seeks instead to reverse or invert the position. This is why we see a lot of « wrestle-ups, » often less complex than a « sweep » and allowing for a reversal of the situation or returning to a standing clinch.

Learning to finish the fight with a submission is gratifying, but I find it too risky. I believe that teaching and practicing the possibility of reversing to seek submission from a position where gravity, the possibility of escaping, and impacting with strikes, if necessary, is certainly less visual and surprising in a match, but more secure.

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #450 : Devenir une Bactérie Martiale

J’entendais dire que, malheureusement, les bactéries sont devenues de plus en plus résistantes aux antibiotiques au cours des cinq dernières années, et de manière menaçante. En conclusion, la stratégie des bactéries est digne des meilleurs pratiquants de Jiu-Jitsu ou de systèmes de combat. L’adaptation est clé, surtout lorsque l’on a été maintes fois soumis.

Nous devenons tous plus résistants grâce à la pratique que nous accumulons : nous encaissons mieux les frappes (à l’exception de notre tête), nous ne nous fracturons plus à chaque chute, et nous parvenons à trouver des dynamiques pour sortir des soumissions. Nous avons cherché des réponses, à la fois consciemment et inconsciemment, afin de ne plus nous autodétruire.

Nous le savons, l’humain est ce qu’il est aujourd’hui grâce à sa capacité d’adaptation. Parfois, la quête de force peut donner l’impression que seule la puissance brute est efficace (ce qui reste souvent le cas ; essayez de vous entraîner avec les meilleurs de vos disciplines, ils ont TOUS une force d’ours).

Cependant, la force peut emprunter d’autres chemins. Cette faculté à subir sans disparaître, pour petit à petit trouver des solutions, à endurer pour commencer à prendre le dessus, ou comme le partage Adler, à accepter le sentiment d’infériorité pour construire une compensation dans un domaine, puis une conscience d’une autre infériorité à compenser, nous permet un développement personnel à la fois physique et psychologique.

Parvenir à vivre ces combats d’entraînement en ne cherchant pas à gagner, mais à comprendre comment ne pas perdre, peut changer la dynamique d’apprentissage. Cela rejoint ce que partageait Mestre Saulo Ribeiro qui considérait que, de ceinture blanche à bleue, il fallait chercher à apprendre à ne pas trop se faire soumettre, même pas à se défendre, juste à devenir RÉSISTANT, antibio-martial-résistant.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #450: Becoming a Martial Bacterium

I’ve heard that, unfortunately, bacteria have become increasingly and threateningly resistant to antibiotics over the last five years. In conclusion, the strategy of bacteria is worthy of the best Jiu-Jitsu practitioners or combat system experts. Adaptation is key, especially when one has been submitted many times.

We all become more resistant through the practice we accumulate: we withstand strikes better (except for our heads), we no longer break with every fall, and we manage to find dynamics to escape submissions. We have sought answers, both consciously and unconsciously, so as not to destroy ourselves anymore.

We know that humans are what they are today thanks to their capacity for adaptation. Sometimes, the pursuit of strength can give the impression that only raw power works (which is often still the case; try training with the tops of your disciplines, they ALL have the strength of a bear).

However, strength can take other paths. This ability to endure without disappearing, to gradually find solutions, to persevere to start taking the lead, or as Adler shared, to accept the feeling of inferiority to build compensation in one area, then an awareness of another inferiority to compensate, allows for our personal development, both physically and psychologically.

Managing to experience these training fights not by trying to win, but by understanding how not to lose, can change the learning dynamic. This echoes what Mestre Saulo Ribeiro shared, who believed that from white to blue belt, one should seek to learn not to be submitted too much, not even to defend, but just to become RESISTANT, antibiotic-martial-resistant.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #439 : Prendre l’entraînement avec plaisir

Il peut être difficile, dans les sports de combat, d’accepter de se faire littéralement « écraser » et de recevoir parfois des frappes lourdes, tout en considérant ces moments comme agréables. L’idée de souffrir non pas à cause de nos propres efforts, comme cela peut arriver en musculation ou en course à pied, mais à cause de l’autre, est souvent un frein.

L’opposition en contact est un élément inconnu qui peut transformer notre entraînement en un plaisir ou un enfer. Il est essentiel d’apprendre à connaître les partenaires que nous avons dans nos dojos ou salles afin de savoir avec qui nous sommes compatibles et d’éviter ceux qui ne le sont pas.

Il n’est pas toujours possible d’avoir les partenaires de sparring que l’on souhaite, simplement parce que le professeur a décidé quels binômes allaient travailler ensemble. Mais lorsque c’est possible, apprendre à connaître l’autre, même s’il est beaucoup plus fort que nous et va nous « mettre minable », n’est pas un problème.

Parce qu’avec ces personnes, il y a un feeling et surtout, malgré la difficulté de nos sports et les pressions que l’on subit, on prend du plaisir, on s’amuse, on tente des choses. Même le fait de se faire toucher ou de se prendre des clés devient amusant.

L’autre n’exagère pas ses percussions, de même que les soumissions ne sont pas appliquées dans le but de casser. Et de notre côté, on peut taper ou demander à l’autre de diminuer l’intensité si nécessaire. C’est un travail à deux, une discipline en commun, une ambiance qui, malgré les difficultés, donne l’envie de revenir.

Sentir que ce qui est pratiqué dans cette difficulté extrême reste un simple jeu, une distraction, un moyen de se rendre un peu plus heureux dans un quotidien qui nous met souvent moins sous pression ou en danger, mais qui n’a pas cette saveur unique que celle des arts martiaux.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #439: Taking Pleasure in Training

In contact sports, it can be difficult to accept being literally « crushed » and sometimes taking heavy blows, all while seeing these moments as enjoyable. The idea of suffering not from our own efforts, as can happen in weightlifting or running, but because of another person, is often a barrier.

Contact opposition is an unknown element that can turn our training into a pleasure or a hell. It’s essential to get to know the partners we have in our dojos or gyms to find out who we are compatible with and to avoid those who are not.

It’s not always possible to have the sparring partners we want, simply because the professor has decided which pairs will work together. But when it is possible, getting to know the other person, even if they are much stronger than us and will « humiliate » us, is not a problem.

Because with these people, there is a connection and, above all, despite the difficulty of our sports and the pressures we undergo, we find pleasure, we have fun, and we try new things. Even getting hit or put in a joint lock becomes enjoyable.

The other person does not exaggerate their strikes, just as submissions are not applied with the intent to break something. And on our side, we can tap out or ask the other to decrease the intensity if needed. It’s a two-person effort, a shared discipline, an atmosphere that, despite the difficulties, makes you want to come back.

To feel that what is practiced in this extreme difficulty remains a simple game, a distraction, a way to make ourselves a little happier in a daily life that often puts us under less pressure or danger, but which lacks the unique flavor of combat arts.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #438 : La légende du maître titanesque

Il y a quelques jours, je discutais avec un ancien pratiquant d’arts martiaux qui n’avait pas obtenu ses ceintures noires dans les différents styles qu’il avait pratiqués, mais qui semblait passionné par le monde du combat. Puis vint le moment, que j’entends sans cesse depuis mon enfance, d’entendre parler de la rencontre avec LE maître.

En l’occurrence, le Kancho de son école était un Okinawaien, et, dans son récit, il s’est à peine retrouvé en face de lui qu’il était déjà par terre, sans n’avoir rien compris. Vous connaissez cette histoire du vieux sensei qu’on ne peut toucher et qui, par un pouvoir (peut-être un conditionnement comme on le voit chez certains pratiquants de « ki » en combat), les projette.

Ce qui est très ennuyeux, c’est que l’excès de niveau attribué à ces anciens fait que nous grandissons avec ce mythe. Pour en avoir vu énormément et avoir échangé avec des très hauts gradés, je n’ai jamais pu percevoir cela, d’autant plus que je continue ma pratique et que mon niveau augmente peut-être légèrement. La seule chose qui pourrait y ressembler, c’est une rencontre avec Sensei Correa du Junomichi quand je devais être ceinture orange de judo : dès mon kumikata (ma saisie), il m’a fait un petit ko-uchi (petit balayage intérieur) et je n’ai rien senti. C’est d’ailleurs une des particularités de cette technique.

Tomiki Sensei, pourtant 6e dan de judo, qui a rencontré Ueshiba, expliquait la même chose que tant de pratiquants avec leurs maîtres. Pourtant, aujourd’hui, à l’heure des vidéos et d’une incroyable accessibilité aux divers pratiquants et professeurs (merci les stages), on se rend compte que l’équation « âge et efficacité » dans le sens de « super pouvoir » reste inscrite dans les livres, mais rarement sur les tatamis.

À moins que le niveau réel des pratiquants qui rencontrent ces sensei ne soit encore qu’un balbutiement. Cependant, cela ne nous empêche en rien de voir la performance, la qualité technique, le timing de certains ou la précision de ces anciens qui sont bluffants, mais qui sont rarement possibles en phase d’opposition non conventionnelle. Merci aux sensei, merci aux histoires qui nous font encore rêver et parfois sourire, c’est aussi grâce à cela que certains sont montés sur les tatamis.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #438: The Legend of the Titanic Master

A few days ago, I was chatting with a former martial arts practitioner who hadn’t earned his black belts in the various styles he had practiced, but who seemed passionate about the world of combat. Then came the moment, one I’ve been hearing my whole life, of hearing about the encounter with THE master.

In this instance, the Kancho of his school was an Okinawan, and in his story, he had barely gotten in front of him before he was already on the ground, without having understood a thing. You know this story of the old sensei whom you can’t touch and who, through some power (perhaps a form of conditioning as seen in some « ki » practitioners in combat), projects them.

What’s very annoying is that this exaggerated level attributed to these elders means we grow up with this myth. Having seen many of them and having talked with very high-ranking practitioners, I have never been able to witness this, especially since I continue my practice and my level may be increasing slightly. The only thing that could resemble it was an encounter with Sensei Correa of Junomichi when I must have been an orange belt in judo: from my kumikata (my grip), he performed a small ko-uchi (small inner sweep) on me, and I didn’t feel a thing. This is, by the way, one of the peculiarities of this technique.

Tomiki Sensei, despite being a 6th dan in judo, who met Ueshiba, explained the same thing as so many practitioners with their masters. Yet, today, in the era of videos and incredible accessibility to various practitioners and teachers (thanks to workshops), we realize that the equation of « age and effectiveness » in the sense of a « superpower » remains inscribed in books, but rarely on the tatami.

Unless the actual level of the practitioners who meet these sensei is still in its infancy. However, this doesn’t prevent us from seeing the performance, technical quality, timing, or precision of these elders, which are impressive but rarely possible in a non-conventional opposition phase. Thanks to the sensei, thanks to the stories that still make us dream and sometimes smile; it’s also thanks to this that some of us stepped onto the tatami.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #437 : Le meurtre du père

Nous vivons dans les arts martiaux un théâtre freudien. Les enfants des « pères » du dojo ne cherchent qu’à vaincre ces derniers, sans retenue, sans autre idée que de faire taper ou de faire abandonner. Je trouve cette perspective amusante.

Un dojo commence souvent de rien, puis l’enseignant partage ses connaissances, ses propres apprentissages en plus de ceux des générations passées. Dans cette transmission, particulièrement dans les styles d’opposition, il est celui qui motive et que l’on veut égaler, puis dépasser. Les maîtres offrent et forgent les armes qui vont les vaincre.

Oui, nous pouvons trouver cela sublime, mais quand on joue avec cette idée, c’est très animal. C’est le vieux lion qui, tôt ou tard, devra partir ou sera mortellement blessé. Bien sûr, l’intelligence humaine, ou sa manipulation, nous a amenés à créer des grades et des rituels que nous suivons.

Pour les anciens, il y a un respect pour ce qu’ils ont été, mais rarement pour ce qu’ils sont martialement à un moment T. On peut dire qu’à un moment, le combat est en soi, mais il ne reste que ce combat parce que les jeunes lions et lionnes, au moindre faux pas, pourraient remettre le vieux à sa place.

Oui, les anciens aiment à dire qu’ils arrivent encore à botter quelques derrières, mais pour combien de temps ? Non, l’âge ne nous rend pas meilleurs martialement, il nous affaiblit physiquement. Même si vous avez forgé un mental inébranlable, une clé ou un étranglement qui n’aura pas été défendu entraînera la fin de l’opposition physique.

Élever la descendance et pousser cette dernière à le tuer pour aller vers sa liberté, vers son énergie de vie… martiale.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #437: The Murder of the Father

In martial arts, we live in a Freudian theater. The children of the dojo’s « fathers » seek only to defeat them, without restraint, with no other idea than to make them tap out or give up. I find this perspective amusing.

A dojo often starts from nothing, then the instructor shares their knowledge and their own learning, in addition to that of past generations. In this transmission, particularly in opposition-based styles, they are the one who motivates and whom one wants to equal, then surpass. The masters offer and forge the very weapons that will defeat them.

Yes, we can find this sublime, but when you play with this idea, it’s very animalistic. It’s the old lion who, sooner or later, will have to leave or be mortally wounded. Of course, human intelligence, or its manipulation, has led us to create grades and rituals that we follow.

For the elders, there is respect for what they were, but rarely for what they are martially at a given moment. One can say that at some point the fight is within oneself, but only this fight remains because the young lions and lionesses, at the slightest misstep, could put the elder back in their place.

Yes, the elders like to say that they can still kick some butt, but for how long? No, age does not make us better martial artists; it weakens us physically. Even if you have forged an unshakable mindset, a joint lock or a choke that was not defended will lead to the end of the physical opposition.

To raise the offspring and push them to « kill » him to move towards their freedom, towards their martial life energy.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #436 : La stratégie, un paramètre difficile

Nous savons que, pour les professionnels ou les athlètes qui souhaitent remporter des compétitions de haut niveau, le succès ne repose plus uniquement sur les meilleures performances pugilistiques, mais souvent sur une meilleure compréhension et utilisation des règles ou des jugements possibles.

J’ai assisté à l’ARES et, en visionnant l’UFC le lendemain, je me suis dit que parfois, les combattants sont trop belliqueux pour un sport de combat. Certes, c’est génial si l’on parvient à mettre son adversaire KO dès le premier round ou à le projeter plusieurs fois pour le contrôler et prouver une domination physique.

Cependant, cela part du postulat que ce qui sera attendu ou perçu par les spectateurs comme du spectacle – des frappes lourdes, des contres qui mènent au KO, une superbe souplesse et autres – n’est pas forcément une bonne stratégie. Un combat compte entre trois et cinq rounds, et il faut potentiellement tenir jusqu’à la fin.

C’est là que le problème peut survenir. Voir deux combattants épuisés dès le troisième round ne satisfait pas les spectateurs, et surtout, pour les combattants, cela devient très compliqué à gérer. Tout devient plus difficile à rendre efficace, et il y a en plus une diminution cognitive qui fait que les stratégies pour marquer des points ou gagner la faveur des juges deviennent de plus en plus absentes.

Quand on parle d’intelligence de combat, il s’agit paradoxalement de ne pas être le meilleur combattant s’il n’y avait pas de limite de temps ou d’arbitre. Dans un cadre donné, pendant un temps déterminé, il y a des conventions, des critères à remplir pour aller vers la victoire s’il n’y a pas de finalisation avant.

Et nous le constatons, des événements comme l’UFC Paris avec beaucoup de KO et de soumissions restent rares. Il faut très souvent aller chercher la décision, là où ce qui compte n’est pas forcément l’agressivité et où le côté violent compte le plus, là où nous pouvons tous être choqués des résultats, là où le combat se joue sur des critères qui parfois s’éloignent même de l’idée du combat.

C’est aux athlètes de savoir ce qu’ils font. Ce n’est pas la guerre, mais un combat avec des règles et des fonctionnements spécifiques, qu’ils doivent prendre en compte comme un ensemble de techniques à acquérir.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

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Martial Reflections of a Hypnofighter #436: Strategy, a Difficult Parameter

We know that for pros or athletes who want to win high-level competitions, success is no longer necessarily about the best pugilistic performances, but often about a better understanding and use of the rules or possible judgments.

I attended ARES and, watching the UFC the next day, I told myself that sometimes fighters are too bellicose for a combat sport. Yes, it’s great if you manage to knock out your opponent in the first round or repeatedly throw them to control and prove physical dominance.

However, that’s based on the assumption that what will be expected or seen by spectators as a spectacle—heavy strikes, counters leading to a KO, superb flexibility, and so on—might not be a good strategy. There are between three and five rounds, and you potentially have to last until the end.

This is where the problem can arise. Seeing two exhausted fighters by the third round doesn’t satisfy the spectators, and especially for the fighters, it becomes very difficult to manage. Everything becomes harder to execute effectively, and there’s also a cognitive decline that often makes the strategies for scoring points or winning over the judges increasingly absent.

When we talk about combat intelligence, it’s paradoxically not about being the best fighter if there were no time limit or referee. In a given setting, for a determined time, there are conventions, checklists to complete to move towards victory if there is no early finish.

And we see it, events like UFC Paris with many KOs and submissions remain rare. Very often, you have to go for a decision, where what counts is not necessarily aggression and where the violent side matters most, where we can all be shocked by the results, where the fight is played out on criteria that sometimes even move away from the idea of combat.

It’s up to the athletes to know what they are doing. This is not war, but a fight with specific rules and functions, which they must take into account as a set of techniques to acquire.

Take what is good and right for you.

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Réflexions martiales d’un Hypnofighter #434 : Ne pas combattre

Je relis un livre du début des années 2000 sur le Ninjutsu. Je sais que c’est un système que beaucoup ne prennent pas au sérieux, et je pense que les années 80 ne lui ont pas fait de bien. J’ai combattu avec des pratiquants de Ninjutsu ; ils ne m’ont pas marqué. Mais, en réalité, le combat n’est justement pas leur objectif, et peut-être devrions-nous en tirer une leçon.

Ils mettent en avant la ruse, le fait de gagner sans combattre. Cette idée peut être perçue comme de la lâcheté par ceux qui, dans les sports de combat, aiment tant parler de « guerriers ». Sauf que nous sommes peut-être juste des soldats de première ligne, prêts à être sacrifiés pour divertir les spectateurs.

En réalité, nous savons que cette même habitude d’être compétitif, agressif, et parfois orgueilleux — même dans la rue ou pour un combat de défense — est contre-productive. Nous sommes d’accord que l’objectif est de pouvoir rentrer chez soi chaque jour sans blessure et sans problème. Du coup, la philosophie du Ninpo serait celle de l’intelligence dans la gestion des conflits, car on les évite.

Certes, nous voulons tous éviter un conflit, mais je vois dans les fondements du Ninpo cette idée de ne pas être visible, de ne pas être une personne qui pourrait être ciblée, et, le cas échéant, de réussir à feinter par une sorte de désinformation. C’est ce qu’en hypnose, on appellerait de la confusion, pour faire perdre le fil et fuir sans encombre.

La pensée Ninpo est sûrement ce qui me semble le plus pertinent aujourd’hui dans de nombreuses circonstances, en plus de la course à pied. C’est contre-intuitif pour certains, car il faut aussi apprendre à rendre réellement invisible ou à tout le moins moins visible notre ego.

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Martial Reflections of an Hypnofighter #434: Do Not Fight

I’m re-reading a book from the early 2000s about Ninjutsu. I know it’s a system that many don’t take seriously, and I think the 80s did it no favors. I’ve sparred with Ninjutsu practitioners; they didn’t particularly impress me. But, in reality, fighting is precisely not their goal, and maybe we should learn something from that.

They emphasize cunning, the act of winning without fighting. This idea might be perceived as cowardice by those of us in combat sports who love to talk about being « warriors. » But perhaps we are just front-line soldiers, ready to be sacrificed to entertain the spectators.

In reality, we know that the very habit of being competitive, aggressive, and sometimes arrogant — even on the street or in a self-defense situation — is counterproductive. We agree that the goal is to be able to go home every day without injury or problems. Therefore, the philosophy of Ninpo would be one of intelligence in conflict management, because you avoid it.

Admittedly, we all want to avoid conflict, but I see in the foundations of Ninpo this idea of not being visible, of not being a person who could be targeted, and, if necessary, succeeding in feinting through a form of disinformation. In hypnosis, this would be called confusion, to make someone lose their train of thought and escape unharmed.

The Ninpo mindset is surely what seems most relevant to me today in many circumstances, in addition to running. It’s counterintuitive for some, because you also have to learn to genuinely make our ego invisible, or at least less visible.

Take what is good and right for you.
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Réflexions martiales d’un Hypnofighter #433 : Si on n’a pas de Kuatsu, revenons aux bases

Il y a beaucoup d’attaques au couteau, et je pense que certains d’entre vous regardent ces scènes traumatisantes pour comprendre les réactions et les actions des agresseurs qui attaquent à l’arme blanche. On voit aussi malheureusement des attaques sans aucun signe précurseur, comme cela a été le cas pour Iryna Zarustka, mais dans ces cas-là, il n’y a rien à faire.

Comme je vous le dis souvent, j’aime ce qu’un professeur de Kali m’avait partagé : si tu combats face à un couteau, prépare-toi à perdre quelque chose, si ce n’est pas la vie. Mais admettons que, par chance, on s’en soit sorti, ou même qu’on ait pu intervenir (et on se calme avec le syndrome du héros, il faut agir avec prudence en attendant que les forces de l’ordre arrivent), que faisons-nous pour les blessés éventuels ?

On peut aussi imaginer, après « simplement » des coups, savoir ce que nous pouvons faire pour aider les personnes blessées. Les Kuatsu, ces techniques qu’on apprenait en Judo et dans certains styles comme le Hakko-Ryu (d’ailleurs, si vous connaissez encore des écoles qui les enseignent, c’est intéressant), ne correspondent pas vraiment à ce qu’il faudrait faire d’après mes amis pompiers.

Alors, revenons aux bases (et faisons-nous régulièrement des rappels de nos brevets de secourisme) : s’il y a une coupure ou une blessure par perforation, nous devons comprimer la zone pour que l’écoulement du sang diminue. Bien sûr et malheureusement, sur les « slash » au niveau des artères, nous allons lutter face à un débit qui risque de rapidement devenir compliqué à gérer.

Nous avons dans les arts martiaux cette idée d’être des « guerriers » (ce que je ne pense pas du tout, combattant tout au plus), et bien gérer une blessure et du sang quand ce n’est pas notre métier, c’est un vrai combat, avec tout ce que représente cette notion de vie ou de mort.

Nous ne pouvons pas nous contenter de penser que nous allons « nous en sortir » dans des conflits de rue, et faire prendre conscience ou enseigner quelques gestes qui peuvent sauver des vies est important. Comme un geste absurde mais essentiel : après un conflit, vérifier partout s’il n’y a pas de sang, simplement parce qu’on ne sent pas quand on se fait planter… enfin, pas tout de suite…

Avec tout ce qu’on voit, je me demande comment on peut faire pour gérer l’après-agression en attendant que nos amis les secours prennent le relais. Si vous avez des idées ou même des stages, n’hésitez pas.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #433: If you don’t have Kuatsu, let’s go back to the basics

There are many knife attacks, and I think some of you watch these traumatic scenes to understand the reactions and actions of aggressors who attack with bladed weapons. Unfortunately, we also see attacks without any warning, as was the case for Iryna Zarustka, but in those situations, there is nothing that can be done.

As I often share with you, I like what a Kali professor once told me: if you fight against a knife, prepare to lose something, if not your life. But let’s say, by chance, you made it out, or even managed to intervene (and let’s calm down with the hero syndrome; you have to act safely while waiting for law enforcement to arrive), what do we do for potential casualties?

We can also imagine, after « simple » blows, what we can do to help injured people. Kuatsu, those techniques we learned in Judo and in certain styles like Hakko-Ryu (by the way, if you still know of schools that teach them, that’s interesting), don’t really correspond to what should be done, according to my firefighter friends.

So, let’s go back to the basics (and regularly refresh our first-aid certifications): if there is a cut or a stab wound, we must compress the area to reduce blood flow. Of course and unfortunately, with « slashes » to the arteries, we will be fighting against a blood flow that can quickly become complicated to manage.

In martial arts, we have this idea of being « warriors » (which I don’t think at all; at most, we are combatants), and managing a wound and blood when it’s not our profession is a real fight, with all that this notion of life or death represents.

We can’t just think that we will « get out of it » in street conflicts, and raising awareness or teaching a few gestures that can save lives is important. Like a seemingly absurd but essential action: after a conflict, check everywhere for blood, simply because you don’t feel it when you’ve been stabbed… well, not right away…

With everything we see, I wonder how we can manage the aftermath of an attack while waiting for our friends in the emergency services to take over. If you have ideas or even courses, don’t hesitate.

Take what is good and right for you.

Be One,

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #432 : Apprendre à savoir ce que l’on attend

Plus on pratique, plus on prend en compte les sensations. Dans les arts martiaux, il y a cette phase de combat où parfois notre égo peut prendre beaucoup de place. Au départ, nous avons un besoin de prouver, non pas forcément aux autres ou aux entraîneurs, mais seulement à nous-mêmes.

Nous avons besoin de pouvoir nous dire que ce que nous étudions au dojo ou à la salle est utile et fonctionnel. Nous relevons les défis des différents niveaux que nous croisons. Parfois, nous dépassons nos limites, d’autres fois nous ne sommes capables de rien parce que nous sommes stressés par le niveau des plus anciens.

Puis nous prenons nos marques, nous savons ce que nous cherchons, et nous devenons plus techniques et plus expérimentés. Nous combattons avec des objectifs, des thèmes, des stratégies. Nous avons des partenaires et des oppositions que nous trouvons stimulantes, intéressantes et productives.

Ensuite, il y a les autres moments, qui deviennent problématiques, possiblement blessants, avec des débutants excités ou des avancés qui ne savent pas se retenir, qui ne savent « toujours pas » faire des sparrings. Nous devons parfois dépasser ce que nous avions en tête parce que l’autre est féroce, mais pas dans une notion d’opposition constructive, plutôt dans une vision « destructive ».

Nous sortons alors les crocs, nous recadrons, nous frappons ou soumettons avec plus d’intensité, sans plaisir, sans impression d’utilité. Un combat sans intérêt, qui va aussi ébranler notre égo que nous avions de plus en plus maîtrisé.

Ce sont des moments où il y a cette sensation de perte de temps et d’énergie, alors que les entraînements, ces temps pugilistiques même quotidiens, sont rares et ne sont plus simplement des moments pour évoluer, mais pour se sentir un peu plus en vie.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial reflections of a Hypnofighter #432: Learning to know what you’re looking for

The more you practice, the more you take into account the sensations you feel. In martial arts, there’s this phase of combat where sometimes our ego can take up a lot of space. Initially, we have a need to prove ourselves, not necessarily to others or to the coaches, but only to ourselves.

We need to be able to tell ourselves that what we’re studying at the dojo or the gym is useful and functional. We take on the challenges of the different levels we encounter. Sometimes we push past our limits, other times we are unable to do anything because we’re stressed by the level of the more experienced practitioners.

Then we find our footing, we know what we’re looking for, and we become more technical and more experienced. We fight with objectives, themes, and strategies. We have partners and opponents that we find stimulating, interesting, and productive.

Then there are the other moments, which become problematic, potentially hurtful, with over-eager beginners or advanced practitioners who don’t know how to hold back, who « still » don’t know how to do sparring. Sometimes we have to go beyond what we had in mind because the other person is fierce, but not in a constructive opposition, but rather in a « destructive » vision.

We then show our fangs, we reframe, we strike or submit with more intensity, without pleasure, without a sense of usefulness. A pointless fight, which will also shake our ego that we had increasingly mastered.

These are moments where there’s this feeling of wasted time and energy, even though training sessions, these pugilistic times, even daily ones, are rare and are no longer simply moments to evolve, but to feel a little more alive.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank