Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #447 : Le Retour au Réel des Compétitions IBJJF

Avec un titre pareil, on part mal. Dans les compétitions IBJJF, en ceinture noire Master, tout a changé depuis les quatorze ans que je les fréquente. Ce qui fut tellement décrié, diminué, voire complètement humilié par des phrases classiques comme : « Tu as gagné, mais c’est en Master 1-2-3-4-5, ce n’est pas un vrai titre. Ce n’est pas un vrai niveau. » Pire encore : ce ne sont désormais que les Master 1, voire les Master 2, que l’on commence à peine à considérer.

Je ne vous cache pas que ce sont bizarrement les personnes dans la catégorie Adulte (l’âge précédant le Master) qui, la plupart du temps, n’ont pas eu de titre du Grand Chelem (Mondes, Pans, Europe, Brésil), et qui maintenant qu’elles sont en Master 1 ou 2, estiment que là où elles ne gagnent pas non plus, les compétiteurs sont « chauds »…

S’il est vrai que les catégories Masters sont désormais de plus en plus fournies à tous les âges, les athlètes qui montent sur le podium font partie de l’élite de l’expression sportive de notre Jiu-Jitsu Brésilien (BJJ), dans leurs catégories d’âge et de poids. Aujourd’hui, nous avons des champions de l’ADCC qui combattent en Master 2 et qui se disent très fiers de leurs deux ou trois combats (comme JT Torres), ou un multiple champion du monde comme Paulo Miyao qui valorise son titre aux Pans en mode « neuvième fois vainqueur de l’épreuve », sans devoir préciser Master ou non.

Il y a trop de commentaires et de façons de penser qui sont complètement hors-sol, avec des « et si », des tas d’histoires, et un manque de considération, que ce soit de jeunes qui, avec justesse, ne comprennent pas l’influence du temps et de l’âge, ou de plus âgés qui sont incroyables dans un dojo, tellement forts, mais dont on ne voit ni la tête ni les résultats à l’international. Par contre, ceux-là nous parlent de leurs 25 victoires aux Opens CFJJB, qui ne sont que de notre niveau national (merci à la CFJJB de faire progresser notre discipline).

Le Grand Chelem IBJJF est le summum de notre discipline, que ce soit en Gi ou en No-Gi. Alors, quand un combattant ceinture noire est sur le podium, quelle que soit sa catégorie d’âge, il est l’Élite de notre Jiu-Jitsu Sportif.

Aussi fort que l’on puisse être au dojo ou dans les circuits mineurs, la seule chose qui restera dans la réalité sportive sera le classement et la médaille. Qu’importe les « et si » et les hypothèses, ce sont les faits, pas les mots.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

__

Martial Reflections of a Hypnofighter #447: The Return to the Reality of IBJJF Competitions

With a title like that, we’re off to a bad start. In IBJJF competitions, specifically in the Master Black Belt divisions, everything has changed over the fourteen years I’ve been doing them. What was so often criticized, diminished, or even completely humiliated with classic phrases like: « You won, but it’s in Master 1-2-3-4-5, it’s not a real title. It’s not a real level. » Worse still: now, it’s only Master 1, or maybe Master 2, that people are barely starting to consider.

I won’t hide from you that it’s strangely the people in the Adult category (the age before Master) who, most of the time, haven’t won a Grand Slam title (Worlds, Pans, Euros, Brazilian Nationals), and who now that they are in Master 1 or 2, reckon that even there, where they still aren’t winning, the competitors are « tough »…

While it is true that the Master divisions are now increasingly stacked across all ages, the athletes who make it onto the podium are part of the elite of the sporting expression of our Brazilian Jiu-Jitsu (BJJ), within their age and weight categories. Today, we have ADCC champions who compete in Master 2 and say they are very proud of their two or three fights (like JT Torres), or a multiple World Champion like Paulo Miyao who highlights his Pan title as « ninth-time winner of the event, » without needing to specify Master or not.

There are too many comments and ways of thinking that are completely out of touch with reality, involving « what ifs » and endless stories, and a lack of consideration, whether from young people who rightly don’t grasp the influence of time and age, or from older individuals who are incredible in the dojo, so strong, but whose faces or international results we never see. Yet, those same people talk to us about their 25 victories in CFJJB Opens, which are only at our national level (thank you to the CFJJB for promoting our discipline).

The IBJJF Grand Slam is the pinnacle of our discipline, whether Gi or No-Gi. So, when a Black Belt competitor is on the podium, regardless of their age category, they are the Elite of our Sporting Jiu-Jitsu.

No matter how strong one may be in the dojo or in minor circuits, the only thing that will remain in sporting reality is the ranking and the medal. Forget the « what ifs » and the hypotheses; it’s about facts, not words.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #419 : Combien de fois t’entraines-tu ?

Cet article explore la différence entre la nouvelle génération de pratiquants de Jiu-jitsu brésilien et les anciens en ce qui concerne le temps nécessaire pour obtenir une ceinture noire. L'auteur souligne que les jeunes, grâce à un accès accru aux installations et aux ressources en ligne, peuvent accumuler une quantité d'entraînement suffisante pour progresser plus rapidement que leurs aînés, remettant en question l'idée reçue selon laquelle une ceinture noire doit nécessairement s'obtenir après de nombreuses années. L'article réfute également l'idée que ces académies sont des "McDojos", affirmant que la qualité de l'enseignement en France reste élevée.

Dans mon dernier post, certaines remarques portaient sur le temps nécessaire pour obtenir une ceinture noire. On sait qu’en France, dans notre milieu associatif, les dojos ne sont souvent disponibles que le soir, parfois tous les jours ou en alternance avec d’autres disciplines. De ce fait, même les passionnés vivant dans de petites municipalités n’ont pas la possibilité de s’entraîner beaucoup.

Beaucoup de gens s’entraînent deux ou trois fois par jour, en incluant la préparation physique. Oui, c’est quasiment ce que font les professionnels. Mais depuis quelques années en BJJ, je vois des jeunes qui, même quand ils n’ont pas de cours, se rendent dans des académies ouvertes et s’entraînent pendant des heures, voire passent leur journée entière à la salle.

Oui, c’est un truc de « jeunes » qui n’ont pas toujours de responsabilités ni de travail, mais ils sont super investis dans le Jiu-jitsu et l’entraînement. Du coup, oui, ils peuvent obtenir une ceinture noire en moins de 10 ans. Et oui, la nouvelle génération qui a la chance de pouvoir s’entraîner aussi fréquemment peut, en 5 ans, dépasser des ceintures noires qui ont mis 15 ans pour l’obtenir.

C’est normal : au-delà des différences d’âge qui seront toujours présentes, ils auront accumulé une quantité d’entraînement aussi importante, voire plus, que les ceintures noires, avec des styles d’entraînement plus dynamiques et surtout des tonnes de techniques et de corrections disponibles grâce aux bases de données incroyables d’Internet.

Alors, rire ou se moquer des académies qui donnent des ceintures « rapidement » en termes de temps, mais pas tant que ça en nombre d’entraînements, est une erreur. Ce ne sont pas des « McDojos ». Je pense que, concrètement, en France, nous avons des professeurs passionnés et suffisamment sérieux pour ne pas donner de ceintures noires simplement pour avoir plus d’affiliés ou des redevances parce qu’ils représentent leur académie.

Pour en revenir à l’idée que des gars donneraient des ceintures noires à des personnes que les autres pratiquants ne jugent pas au niveau, juste pour le business, tout le monde les « connaît ». Il suffit de lancer le sujet avec n’importe quel pratiquant ayant au moins le 2e degré (qui est le grade minimum pour donner une noire), et vous entendrez très vite des histoires…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #419: How often do you train?

In my last post, some comments were about the time it takes to get a black belt. We know that in France, with our non-profit community model, dojos are often only available in the evenings, sometimes daily or in alternating disciplines. This means that even enthusiasts in small towns don’t have the opportunity to train much.

Many people train two or three times a day, including physical conditioning. Yes, this is pretty much what professionals do. But for a few years now in BJJ, I’ve been seeing young people who, even when they don’t have a class scheduled, go to open academies and train for hours, or even spend their whole day at the gym.

Yes, this is a « young people’s » thing, who don’t always have responsibilities or jobs, but they are super invested in Jiu-jitsu and training. So yes, they can get a black belt in less than 10 years. And yes, the new generation that has the chance to train so frequently can, in 5 years, surpass black belts who took 15 years to get theirs.

This is normal: besides the age differences that will always be there, they will have accumulated an amount of training as significant, if not more, than the black belts, with more dynamic training styles and, above all, tons of techniques and corrections available thanks to the incredible databases on the internet.

So, laughing or making fun of academies that give belts « quickly » in terms of time, but not so much in terms of the number of training sessions, is a mistake. They are not « McDojos. » I think that, in France, we have passionate and serious enough instructors not to give out black belts simply to have more affiliates or royalties because they represent their academy.

To get back to the idea that some guys would give black belts to people that other practitioners don’t think are at the right level, just for business, everyone « knows » who they are. You just have to bring up the subject with any practitioner with at least a 2nd-degree black belt (which is the minimum rank to give a black belt), and you will very quickly hear stories…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #403 : L’enseignement en cours particuliers

Cet article explore la controverse autour de l'obtention rapide d'une ceinture noire en BJJ, notamment le cas de Derek Moneyberg, et met en lumière les avantages et les inconvénients des cours particuliers en arts martiaux. Il discute de la rareté des progressions accélérées, de l'importance de l'opposition variée en groupe pour valider le niveau, et de la tendance des cours privés à intellectualiser la pratique au détriment de la répétition. L'auteur suggère que les cours particuliers, bien qu'extraordinaires pour la personnalisation, devraient être complétés par des entraînements en groupe pour une progression optimale.

Aux États-Unis, une polémique récente concerne Derek Moneyberg, qui aurait obtenu sa ceinture noire de BJJ en 3,5 ans. Pour notre communauté de BJJ et de Luta Livre, cette durée est exceptionnellement courte. Hormis quelques surdoués ayant brillé en compétition avec des titres majeurs au sein de grandes organisations comme l’IBJJF ou l’ADCC, de tels cas sont rares.

Derek affirme avoir suivi des heures d’entraînement intense avec des coachs de renom. Il est important de noter que, même si je respecte des compétiteurs comme Jake Shields ou Glover Teixeira, cela ne garantit en rien leurs qualités de coach. Des figures telles que Danaher ou Galvão ont, quant à elles, prouvé leur capacité à former des Jiu-Jitsukas sportifs d’élite, mais cela ne s’applique pas nécessairement à d’autres.

Il est tout à fait possible que Derek soit un surdoué de notre discipline. J’en ai rencontré, mais malheureusement, l’intensité des entraînements et des sparrings a souvent eu raison de leur ascension fulgurante, souvent stoppée au niveau de la ceinture violette. C’est la quantité des entraînements et l’opposition intense qui freinent parfois la progression.

Dans le cas de Derek, il s’entraînait en cours particuliers avec des combattants d’élite, ce qui pourrait potentiellement réduire les risques de blessures. Cependant, saviez-vous que le Gracie Jiu-Jitsu était, par le passé et avant l’influence de Carlson Gracie, enseigné exclusivement en cours particuliers ? J’ai été étonné de le découvrir (toujours en lisant le livre de Drysdale).

De nos jours, même si les instructeurs proposent des cours particuliers, la plupart du temps, ils encouragent leurs élèves à s’entraîner ponctuellement avec leur équipe. Cela permet d’affronter d’autres oppositions et de valider leur niveau « sur le tatami ».

L’avantage majeur des cours particuliers est de pouvoir approfondir chaque détail pendant une heure et de bénéficier d’un entraînement personnalisé. Néanmoins, cela peut parfois intellectualiser un processus qui devrait plutôt être forgé par la répétition silencieuse et constante. Un ou plusieurs professeurs, même inconsciemment, peuvent limiter la progression de leurs élèves en les privant de la diversité des pratiquants et des styles.

Les cours particuliers sont un atout extraordinaire, mais ils devraient parfois être complétés par des séances de groupe pour optimiser et affiner la progression.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

 Martial Reflections of a Hypnofighter #403: Private Lessons in Teaching

In the US right now, there’s a controversy surrounding Derek Moneyberg, who reportedly obtained his BJJ black belt in 3.5 years. For our BJJ and Luta Livre community, this duration is exceptionally short. Apart from a few prodigies who have proven themselves in competition with major titles in large organizations like IBJJF or ADCC, such cases are rare.

Derek claims to have undergone intense training hours with renowned coaches. It’s important to note that, while I respect competitors like Jake Shields or Glover Teixeira, this by no means guarantees their coaching quality. Figures such as Danaher or Galvão, on the other hand, have demonstrated their ability to develop elite sport Jiu-Jitsukas, but this doesn’t necessarily apply to others.

It’s entirely possible that Derek is a prodigy in our discipline. I’ve encountered some, but unfortunately, the intensity of training and sparring often cut short their incredible ascent, frequently stopping at the purple belt level. It’s the sheer volume of training and intense opposition that sometimes hinders progression.

In Derek’s case, he was taking private lessons with elite fighters, which could potentially reduce the risk of injuries. However, did you know that Gracie Jiu-Jitsu, in the past and before Carlson Gracie’s influence, was taught exclusively through private lessons? I was surprised to learn this (still from Drysdale’s book).

Nowadays, even if instructors offer private lessons, most of the time, they encourage their students to train occasionally with their team. This allows them to face different opponents and validate their level « on the mat. »

The major advantage of private lessons is the ability to delve into every detail for an hour and receive personalized training. Nevertheless, this can sometimes over-intellectualize a process that should ideally be forged through silent, constant repetition. One or more professors, even unconsciously, can limit their students’ progress by depriving them of the diversity of practitioners and styles.

Private lessons are an extraordinary asset, but they should sometimes be supplemented by group sessions to optimize and refine progression.

Take what is good and right for you.

Be One,

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #290 : Une ceinture bleue en compétition de 2024 est-elle supérieure à une ceinture noire des années 90 ?

Ce matin, j’ai entendu dans un podcast une affirmation à laquelle j’adhère totalement : une ceinture bleue de haut niveau en compétition, disons parmi le top 20 mondial, pourrait hypothétiquement battre une ceinture noire du top 10 des années 90, voire des premiers championnats du monde de BJJ.

Aujourd’hui, la nouvelle génération, comme je l’ai mentionné dans un post précédent, peut atteindre un niveau élite en 3 à 5 ans, et encore plus pour ceux qui ont commencé le jiujitsu dès leur enfance, à l’instar des jeunes judokas en France. Cette progression est rendue possible grâce aux nombreuses académies et professeurs d’excellence présents à travers le monde.

C’est un constat valable en boxe, en lutte ou en judo : il ne faut pas se leurrer, les générations actuelles, même avec moins de temps d’entraînement ou dans des grades inférieurs, surpassent souvent leurs prédécesseurs. Il n’est pas rare aujourd’hui de voir des ceintures bleues ou violettes battre des ceintures noires qui ne sont pas de niveau élite.

C’est un tournant important pour le jiujitsu, car les grades perdent peu à peu leur signification, comme c’est déjà le cas dans le karaté Kyokushin, où des ceintures vertes battent parfois des ceintures noires lors de compétitions. Un grade devient alors davantage un symbole qu’un indicateur de niveau. À ceux qui affirment que « la ceinture ne sert qu’à tenir le Gi », je réponds que jusqu’à présent, elle avait une réelle signification, mais cette dernière tend à disparaître.

Si cela n’intéresse pas les organisateurs, qui tirent profit des multiples catégories de ceintures, de poids et d’âge, on pourrait envisager dans quelques années des tournois sans distinction de grades. À haut niveau, cela existe déjà en amateur, et il n’est pas certain que les podiums soient occupés par les pratiquants les plus gradés.

Bjj #Jiujitsu #IBJJF #graduation #niveau #champion #compétition #Jiujitsusportif

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,
Pank
https://www.passioncombat.net

Martial Reflections of a Hypnofighter #290: Is a 2024 Blue Belt Competitor Superior to a 1990s Black Belt?

This morning, I heard a statement on a podcast that I fully agree with: a high-level competition blue belt, say within the world’s top 20, could hypothetically defeat a black belt ranked in the top 10 of the 1990s, or even from the early BJJ world championships.

Today’s new generation, as I mentioned in a previous post, can reach an elite level in 3 to 5 years, even more so for those who started practicing jiujitsu as children, similar to young judokas in France. This rapid progression is possible thanks to numerous academies and excellent teachers worldwide.

This phenomenon is also observed in boxing, wrestling, or judo: current generations, even with less training time or at lower ranks, often surpass their predecessors. Nowadays, it’s not uncommon to see blue or purple belts defeating black belts who are not elite-level competitors.

This shift is crucial for jiujitsu because ranks are losing their traditional meaning, as already seen in Kyokushin karate, where green belts sometimes defeat black belts in competitions. A rank is becoming more of a symbol than a true indicator of skill level. To those who say, “a belt only holds the Gi,” I’d argue that until now, belts had real meaning, but that significance is fading.

If tournament organizers—who profit from the various belt, weight, and age categories—don’t interfere, we could see open-rank tournaments emerge in the coming years. At the amateur level, such events already exist, and it’s uncertain whether the most decorated practitioners would stand on the podium.

Bjj #Jiujitsu #IBJJF #graduation #level #champion #competition #sportjiujitsu

Take only what is good and right for you.

Be One,
Pank
https://www.passioncombat.net

Réflexions de Pank / Instantané #272 : Les ceintures noires enfants

Explorez la question des ceintures noires chez les enfants, la symbolique derrière ce grade prestigieux, et les réalités techniques et physiques qui se cachent derrière. Quelles sont les attentes légitimes pour ces jeunes pratiquants dans le contexte des arts martiaux ?

Dans de nombreuses disciplines, il existe des ceintures noires pour les jeunes. Même si l’on aime dire que les grades ne sont pas toujours représentatifs, pour beaucoup, cette ceinture symbolise quelque chose d’important.

Cela est d’autant plus vrai pour les néophytes qui peuvent facilement juger une école ou un style en fonction de ses ceintures noires. En BJJ comme en Karaté Kyokushin, on sait qu’il s’agit d’un grade difficile à obtenir. En général, ces deux écoles produisent des gradés de qualité : on peut assez aisément les mettre dans un combat, et même sans garantir une victoire, il y aura une solidité technique, tactique et physique perceptible.

En revanche, je n’ai jamais vu d’enfants ceinture noire (moins fréquent en France que dans d’autres pays) qui soient réellement au niveau de ce grade. Ils peuvent avoir de belles techniques et être talentueux, mais un fait bien connu des professeurs est qu’à l’adolescence, un enfant peut perdre énormément d’aptitudes, et de jeunes prodiges peuvent devenir des pratiquants ordinaires à l’âge adolescent ou adulte.

Pensez-vous que le niveau de ceinture noire, même s’il représente pour beaucoup une validation de bases acquises et en cours de maîtrise, doit être jugé uniquement sur la forme, ou bien sur le fond, dans une optique d’opposition ou de combat ?

Devons-nous tant motiver les enfants que nous leur donnons un grade devenu symbole pour beaucoup ?

D’un autre côté, une question se pose moins souvent concernant les enfants, mais combien de ceintures de couleur pourraient battre des ceintures noires en combat ? Ne mériteraient-elles pas ce niveau ? Technique ou combat, bien sûr, il faut les deux, mais dans quelle proportion ?

#grade #enfant #ceinturenoire #combat #technique

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

__

Pank’s Reflections / Snapshot #272: Black Belts for Children

In many disciplines, black belts are available for young practitioners. Even though we like to say that ranks aren’t always representative, for many, this belt symbolizes something important.

This is especially true for beginners who can easily judge a school or style based on its black belts. In BJJ as in Kyokushin Karate, we know that it is a difficult rank to obtain. Generally, these two schools produce high-quality black belts: you can confidently put them in a fight, and even without guaranteeing victory, there will be noticeable technical, tactical, and physical solidity.

However, I have never seen children with black belts (less common in France than in other countries) who are truly at the level of that rank. They may have great techniques and be talented, but a well-known fact among instructors is that during adolescence, a child can lose a lot of skills, and young prodigies may become average practitioners in their teenage or adult years.

Do you think the black belt level, even though it represents for many a validation of mastered basics, should only be judged on form, or should it be assessed on substance, especially in the context of combat?

Should we motivate children so much that we give them a rank that has become a symbol for many?

On the other hand, a less commonly asked question about children is, how many colored belts can defeat black belts in combat? Do they not deserve that rank? Technique or combat—of course, we need both, but in what proportion?

#grade #children #blackbelt #combat #technique

Take what is good and right for you.

Be one,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #27 : Remettre une ceinture noire

C’est vraiment unique dans le monde de la Luta Livre et du BJJ, car nous n’avons pas d’examen fédéral comme dans les autres arts martiaux et sports de combat. Le professeur est celui qui décide si ses élèves ont atteint le niveau de ceinture noire. Dans ces disciplines brésiliennes, cette ceinture est plutôt longue à obtenir. Dans le cas de mes élèves, cela fait 15 ans qu’ils pratiquent.

Ce temps a offert des heures de combats, de partage, de voyages, de restaurants et d’amitiés. J’ai vu des vies complètement changer, d’étudiants devenir des professionnels, de célibataires devenir parents. Les années ont passé rapidement, avec tout ce que la vie apporte sur son chemin.

Le dojo reste quant à lui une salle immuable, avec ses salutations, ses répétitions et souvent des retards 😉 C’est un lieu central dans la vie des pratiquant. Après tant d’années à pratiquer la même discipline au même endroit, nous entrons dans une zone familière. Paradoxalement, elle est rarement confortable, surtout lorsque l’on progresse dans les grades, toujours chassé par les jeunes lions et lionnes.

Pour beaucoup d’arts martiaux, la ceinture noire marque le début du chemin, mais ce n’est pas le cas dans nos disciplines. J’en ai discuté il y a quelques années avec Patrick Lombardo, fondateur du Kenpokan et du Pankido. Dans les styles japonais, il est normal d’atteindre la ceinture noire après 3 à 5 ans de pratique, car cela représente une base.

En Jiu-jitsu et en Luta, nous ne sommes plus dans les bases à partir de la ceinture bleue ou violette. Nous avons un jeu qui change très rarement une fois que nous atteignons la ceinture noire. Nous connaissons suffisamment notre corps, nos forces et nos faiblesses pour affiner notre façon de pratiquer.

D’ailleurs, en BJJ, les degrés qui suivent la ceinture noire sont obtenus simplement avec le temps.
Ainsi, remettre une ceinture noire, c’est un peu se dire en tant que professeur : « J’ai accompli quelque chose. » Depuis longtemps, ils n’ont plus besoin de moi, mais le cycle est terminé. Maintenant, comme moi, ils sont ceintures noires. Ils ne sont plus des élèves, mais des codisciples. Ce qui est bien dans ce système de combat, c’est que les jeux qu’ils ont développés ne reflètent pas uniquement la spécificité du professeur, mais leur personnalité et leur style.

Donner ses premières ceintures noires est apaisant. Tu te dis que tu as terminé quelque chose, malgré toutes les difficultés que représente la pédagogie et les réflexions sur la manière de faire progresser les autres.

Pour ce passage, mes élèves ont combattu. Juste combattu, pas de techniques à démontrer, pas de points à obtenir. Juste se battre jusqu’à redevenir une ceinture blanche, tellement c’est épuisant. Terminer un cycle en prenant sa ceinture noire et, paradoxalement, se faire rouler dessus comme au début.

90 minutes de combat en kimono, en no-gi et en MMA. Parce qu’un Jiujitsuka ou un Lutador est un grappler qui doit être capable de gérer les frappes, de supporter la pression des coups et d’imposer le corps à corps et/ou le sol à son adversaire, même dans les pires conditions de fatigue. Vivre un petit enfer avec très peu de temps de récupération est un souvenir important, tout comme dans les styles nippons avec leurs 50 combats.

Bravo à eux et merci d’avoir partagé toutes ces années de tatamis et bien plus encore avec moi. Remettre une ceinture noire, c’est aussi prendre conscience qu’on a véritablement été un professeur.
Et vous, comment avez-vous obtenu votre ceinture noire ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank

#passagedegrade #ceinturenoire #graduation #grappling #striking #débutant #racalutabjj #asile #jiujitsu #bjj #blackbelt #lutalivre #nopainhappiness #whitebeltitude #mma #karate