Réflexions martiales d’un Hypnofighter #454 : Combattre, c’est sérieux

Hier, je parlais avec un ami de plus en plus engagé dans la Fédération de MMA, et il me disait que depuis qu’il se retrouve devant la cage, qu’il voit les combattants et entend les impacts, il a compris que les combattants veulent physiquement anéantir l’adversaire avec une intention « mauvaise ».

Il a réalisé que les professionnels, comme beaucoup d’amateurs, ne veulent pas simplement gagner, ils veulent détruire. Et c’est une réalité que nous comprenons quand nous avons beaucoup combattu, surtout lorsqu’il y a des frappes et des KO. Il y a chez les combattants cette intention de faire mal, de prendre plaisir à abîmer l’autre. C’est une logique de domination, une compensation vis-à-vis de différents éléments plus ou moins conscients chez ces derniers.

Quand on dit que l’on va « jouer » en compétition, c’est possible dans des disciplines comme le BJJ où il n’y a pas ou peu de côté « méchant ». On voit déjà que beaucoup de combattants ne veulent pas combattre avec des règles acceptant les « heel hooks », car c’est une technique qui peut détruire sans que nous puissions vraiment « nous défendre », un peu comme un KO ou une fracture.

De plus, une blessure suite à cette technique peut mettre fin à une carrière de compétition ou demander des mois, voire des années, pour récupérer. Quand il y a des personnes avec une intention de détruire, comme c’est le cas dans les sports de combat, nous ne sommes plus dans le « jeu ». Venir avec un état d’esprit qui n’est pas prêt à faire face à cette « haine orientée » peut déranger et, plus généralement, peut entraîner un temps de retard dans le combat, parce qu’on se réveille après qu’une frappe nous ait fait mal, et c’est parfois le début de la fin.

Si les arts martiaux et les sports de combat donnent dans l’imaginaire collectif une image de contrôle et de respect, cela n’existe pas chez beaucoup d’athlètes et de champions pendant le temps de la compétition, où il n’y a qu’une seule idée : détruire pour gagner, faire mal, envoyer un message aux prochains opposants. Le respect ne reviendra qu’après, les rituels « martiaux » reprendront leur place.

Qu’importe le récit que nous avons créé autour du combat ritualisé, il peut être terrifiant et plein de haine ou d’intentions associées à nos bas instincts de prise de pouvoir sur l’autre, sans limite.

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Martial Reflections of a Hypnofighter #454: Fighting is Serious

Yesterday, I was talking with a friend who is increasingly involved in the MMA Federation, and he told me that ever since he found himself in front of the cage, seeing the fighters and hearing the impacts, he understood that fighters physically want to annihilate their opponent with a « bad » intention.

He realized that professionals, like many amateurs, don’t just want to win, they want to destroy. And this is a reality we understand when we have fought a lot, especially when there are strikes and KOs. There is this intention among fighters to hurt, to take pleasure in damaging the other. A logic of domination, a compensation in relation to different, more or less conscious elements within them.

When we say we’re going to « play » in competition, it’s possible in disciplines like BJJ where there’s little to no « mean » side. We already see that many fighters don’t want to fight with heel hooks, because it’s a technique that can destroy without us really being able to « defend ourselves, » a bit like a KO or a break.

Moreover, an injury can end a competitive career or take months or years to recover. When there are people with an intention to destroy, as is the case in combat sports, we are no longer « playing. » Coming with a mindset that is not ready to face this « oriented hatred » can be disturbing, and more generally, can cause a delay in the fight, because we wake up after a strike has hurt us, and that is sometimes the beginning of the end.

If martial arts and combat sports give a collective image of control and respect, this does not exist among many athletes and champions during competition time, where there is only one idea: destroy to win, hurt, send a message to future opponents. Respect will only return afterwards, and the « martial » rituals will resume their place.

No matter what narrative we have created around ritualized combat, it can be terrifying and full of hatred or intentions associated with our base instincts to take power over the other, without limits.

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Réflexions martiales d’un Hypnofighter #442 : À la Quête des Titres

S’il y a une raison pour laquelle beaucoup de pratiquants de Jiu-Jitsu Brésilien (JJB) souhaitent décrocher un titre majeur en catégorie Adulte ceinture noire, c’est pour assurer leur avenir. Si pour beaucoup de pratiquants être champion est un défi qui occupe chaque instant de leur vie, au-delà de la notion d’être le meilleur à un moment donné (T), il est utile de prendre en compte le passeport professionnel que cela représente.

Depuis que le JJB est devenu populaire, il y a eu une grande migration des Brésiliens vers les États-Unis pour ouvrir des académies, suite à une explosion de la demande pour apprendre cette discipline après l’UFC 1 et 2. Aujourd’hui, une grande majorité des pays ont leurs experts locaux qui, pour beaucoup, n’ont pas à rougir des Brésiliens.

En France, avec le passif du Judo, nous avons aujourd’hui des professeurs et des fédérations qui structurent et partagent des enseignements de qualité. Alors, comment se démarquer ? Même s’il peut encore y avoir une saveur exotique, comme ce fut longtemps le cas avec les experts japonais de passage, quel est le différenciateur ?

Il se pourrait que ce soit le palmarès. Quand un Koga arrive ou quand aux US, les frères Mendes ouvrent une académie, il y a du monde. Quand la Danaher Death Squad s’est séparée, pourquoi la B-Team et New Wave ont autant attiré de pratiquants ? Parce qu’elles étaient considérées comme les académies les plus compétitives en No-Gi.

Les titres, malheureusement, ne font pas tout, surtout en France. Je me souviens que même un champion comme Julien Lorcy avait proposé il y a des années une superbe salle de boxe anglaise qui, malheureusement, n’avait pas fonctionné à ce moment-là. Combien de grands champions, malgré les investisseurs, ne parviennent pas à donner des cours ou à maintenir leurs académies parce qu’ils sont encore trop compétiteurs et que leur quête ne semble pas terminée, alors que leur niveau n’est plus celui d’antan ?

Un titre est certes la preuve d’un travail, mais c’est, pour beaucoup, une tentative d’assurer une vie autour de sa passion. Souvent, cela ne suffit pas, ni en France ni ailleurs. Même Christophe Lemaitre, notre champion d’athlétisme, s’est reconverti en éducateur sportif fitness pour continuer à prendre plaisir dans le sport, mais pour le moment, à l’écart de sa discipline initiale.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #442: The Quest for Titles

If there is one reason why many Brazilian Jiu-Jitsu (BJJ) practitioners want to win a major Adult Black Belt title, it is for their future. While for many, being a champion is a challenge that occupies every moment of their life, beyond the notion of being the best at a given time (T), it is useful to consider the professional passport that it provides.

Since BJJ became popular, there has been a great migration of Brazilians to the USA to open academies, following an explosion in demand to learn the discipline after UFC 1 and 2. Today, a large majority of countries have their local experts who, for many, are just as good as the Brazilians.

In France, with the background of Judo, we now have quality instructors and federations who structure and share high-level teaching. So, how to stand out? Even if there may still be an exotic flavour, as was the case for a long time with visiting Japanese experts, what is the differentiator?

It could be the track record. When a Koga visits or when the Mendes brothers open an academy in the US, people flock to it. When the Danaher Death Squad broke up, why did B-Team and New Wave attract so many practitioners? Because they were considered the most competitive No-Gi academies.

Titles, unfortunately, are not everything, especially in France. I remember that even a champion like Julien Lorcy had years ago offered a superb English boxing gym which, unfortunately, did not succeed at that time. How many great champions, despite investors, fail to teach classes or maintain their academies because they are still too competitive and their quest seems unfinished, even though their level is no longer what it once was?

A title is certainly proof of hard work, but for many, it is an attempt to secure a livelihood around their passion. Often, this is not enough, neither in France nor elsewhere. Even Christophe Lemaitre, our track and field champion, retrained as a fitness sports educator to continue enjoying sports, but for the moment, away from his initial discipline.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #432 : Apprendre à savoir ce que l’on attend

Plus on pratique, plus on prend en compte les sensations. Dans les arts martiaux, il y a cette phase de combat où parfois notre égo peut prendre beaucoup de place. Au départ, nous avons un besoin de prouver, non pas forcément aux autres ou aux entraîneurs, mais seulement à nous-mêmes.

Nous avons besoin de pouvoir nous dire que ce que nous étudions au dojo ou à la salle est utile et fonctionnel. Nous relevons les défis des différents niveaux que nous croisons. Parfois, nous dépassons nos limites, d’autres fois nous ne sommes capables de rien parce que nous sommes stressés par le niveau des plus anciens.

Puis nous prenons nos marques, nous savons ce que nous cherchons, et nous devenons plus techniques et plus expérimentés. Nous combattons avec des objectifs, des thèmes, des stratégies. Nous avons des partenaires et des oppositions que nous trouvons stimulantes, intéressantes et productives.

Ensuite, il y a les autres moments, qui deviennent problématiques, possiblement blessants, avec des débutants excités ou des avancés qui ne savent pas se retenir, qui ne savent « toujours pas » faire des sparrings. Nous devons parfois dépasser ce que nous avions en tête parce que l’autre est féroce, mais pas dans une notion d’opposition constructive, plutôt dans une vision « destructive ».

Nous sortons alors les crocs, nous recadrons, nous frappons ou soumettons avec plus d’intensité, sans plaisir, sans impression d’utilité. Un combat sans intérêt, qui va aussi ébranler notre égo que nous avions de plus en plus maîtrisé.

Ce sont des moments où il y a cette sensation de perte de temps et d’énergie, alors que les entraînements, ces temps pugilistiques même quotidiens, sont rares et ne sont plus simplement des moments pour évoluer, mais pour se sentir un peu plus en vie.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial reflections of a Hypnofighter #432: Learning to know what you’re looking for

The more you practice, the more you take into account the sensations you feel. In martial arts, there’s this phase of combat where sometimes our ego can take up a lot of space. Initially, we have a need to prove ourselves, not necessarily to others or to the coaches, but only to ourselves.

We need to be able to tell ourselves that what we’re studying at the dojo or the gym is useful and functional. We take on the challenges of the different levels we encounter. Sometimes we push past our limits, other times we are unable to do anything because we’re stressed by the level of the more experienced practitioners.

Then we find our footing, we know what we’re looking for, and we become more technical and more experienced. We fight with objectives, themes, and strategies. We have partners and opponents that we find stimulating, interesting, and productive.

Then there are the other moments, which become problematic, potentially hurtful, with over-eager beginners or advanced practitioners who don’t know how to hold back, who « still » don’t know how to do sparring. Sometimes we have to go beyond what we had in mind because the other person is fierce, but not in a constructive opposition, but rather in a « destructive » vision.

We then show our fangs, we reframe, we strike or submit with more intensity, without pleasure, without a sense of usefulness. A pointless fight, which will also shake our ego that we had increasingly mastered.

These are moments where there’s this feeling of wasted time and energy, even though training sessions, these pugilistic times, even daily ones, are rare and are no longer simply moments to evolve, but to feel a little more alive.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #428 : Les motivations de reprise

Il existe des motivations propres à chacun pour retourner à un sport qui a potentiellement plus de chances de dégrader la santé que de faire du bien. Car si l’on parle de sports de contact, il faut être conscient qu’à partir du moment où l’on accepte de faire des sparrings, il y a une forte probabilité de marquer son corps.

Ainsi, retourner dans des écoles où il y a de l’opposition, comme les boxes et les luttes, et surtout accepter cette opposition, sachant que le chiffre d’affaires (CA) de beaucoup de clubs de boxe repose davantage sur les exercices que sur les sessions de sparring, est un choix assez particulier.

Et j’y inclus bien sûr les styles de projection. Même si beaucoup de personnes ne voient pas la moindre efficacité des arts martiaux comme l’Aïkido, amusez-vous à prendre des chutes encore et toujours, c’est un impact qui maltraite plus d’un corps. D’ailleurs, quand le Sensei Tissier parlait de l’avantage des grades, c’était surtout le fait de ne plus avoir à recevoir de techniques et de voler dans tous les sens.

Derrière ces pratiquants qui vont au charbon, il y a donc autre chose, une envie qui va leur faire dépasser les maux et les contraintes physiques pour certainement trouver quelque chose qui les anime. Il y a le style qu’ils ont choisi, mais il y a aussi la sociabilisation.

Hier, avec la rentrée, quand je vois mes gars (et mes dames) se revoir après quelques semaines de pause, on sent un vrai plaisir d’échanger et de se confronter avec amusement et envie de progresser. En même temps, ils se font des câlins, ce n’est pas directement un sparring de boxe anglaise. Mais le pire, c’est que beaucoup de strikers n’attendent que ça, de pouvoir se mettre sur la tête pour une saison qui est, au moins au début d’année, pleine de promesses, sans blessures.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #428: The Motivations to Return

Each person has their own unique reasons for returning to a sport that could potentially be more detrimental to their health than beneficial. Because when we talk about contact sports, it’s a given that the moment you agree to spar, there’s a high chance you’ll leave some marks on your body.

So, it’s a peculiar choice to go back to schools where there’s opposition, like boxing and grappling, and to accept it, especially since the revenue of many boxing clubs is more based on drills than on sparring sessions.

And of course, I’m including throwing styles. Even if many people don’t see the slightest effectiveness in arts like Aiki, try taking falls over and over again—it’s an impact that wears down more than one body. In fact, when Sensei Tissier spoke of the advantage of higher ranks, it was mainly about no longer having to receive techniques and be thrown all over the place.

There’s something else behind these practitioners who go to the grind; a desire that will make them overcome physical ailments and constraints, to surely find something that drives them. There’s the style they’ve chosen, but there’s also the socialization.

Yesterday, with the start of the season, when I saw my guys (and ladies) reunite after a few weeks off, you could feel a real joy in exchanging and confronting each other with fun and a desire to improve. At the same time, they’re hugging each other; it’s not a direct sparring match. But the worst part is that many strikers can’t wait to go head-to-head for a season that, at least at the beginning of the year, is full of promises (of being injury-free).

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #427 : Les démonstrations

Je ne suis pas bon pour faire des démonstrations d’arts martiaux, et j’ai la chance de ne pas avoir à en faire, comme beaucoup de professeurs, en ce début de saison lors des portes ouvertes ou des forums des associations.

La démonstration est clairement un élément qui fait partie du patrimoine des arts martiaux, du moins depuis une bonne partie du XXe siècle, et d’autant plus maintenant où montrer et démontrer son art et son sport en dehors de la compétition est ce qui va permettre d’attirer du monde.

Et c’est là qu’il y a parfois un côté marketing qui ne correspond pas tout à fait à ce qui sera proposé pendant l’année à l’académie. On voit bien que quand on voit tout le monde voler en Aïkido, ce n’est pas nous, en tant que néophytes, qui parviendrons à mettre en place ces tai sabaki et autres belles actions, d’autant plus que nous n’aurons pas de hakama…

Pareil pour la self-défense : ce que l’on voit dans une dynamique de démonstration est absolument incroyable contre un ou plusieurs opposants, parfois même armés de pistolets.

Même le karaté, dont les démonstrations sont peut-être celles qui ressemblent le plus aux cours avec des kihons et des katas, trouve le moyen de faire de la casse. Or, de façon générale, et pour avoir été longtemps dans des dojos de Karaté, le tameshiwari est une rareté, pour ne pas dire un moment exceptionnel.

Il faut vendre sa discipline, attirer le chaland et, pour ce faire, il faut sortir les tambours et les trompettes. Tout comme la nouvelle génération va regarder un TikTokeur d’arts martiaux et vouloir devenir un pratiquant, ou comme des générations plus anciennes se référaient aux films pour se dire qu’ils entreraient un jour sur une voie qui, peut-être, les absorberait pour la vie…

Un petit excès et une survente qui peuvent néanmoins changer des trajectoires…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #427: The Demonstrations

I’m not good at doing martial arts demonstrations, and I’m lucky not to have to, unlike many instructors, at the start of the season during open days or association forums.

The demonstration is clearly an element that is part of the heritage of martial arts, at least since a good part of the 20th century, and even more so now where showing and demonstrating one’s art and sport outside of competition is what will attract people.

And that’s where there’s sometimes a marketing side that doesn’t quite match what will be offered during the year at the academy. We see that when we see everyone flying in Aikido, it’s not us, as newcomers, who will manage to perform these tai sabaki and other beautiful actions, especially since we won’t even have a hakama…

The same goes for self-defense: what you see in a demonstration is absolutely incredible against one or more opponents, sometimes even armed with pistols.

Even karate, whose demonstrations are perhaps those that most resemble classes with kihons and katas, finds a way to include breaking. However, generally speaking, and having spent a long time in Karate dojos, tameshiwari is a rarity, not to say an exceptional moment.

You have to sell your discipline, attract customers, and to do so, you have to bring out the drums and trumpets. Just as the new generation will watch a martial arts TikToker and want to become a practitioner, or as older generations referred to movies to tell themselves that they would one day enter a path that might absorb them for life…

A little excess and overselling can nevertheless change trajectories…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #425 : Le moment où les combattants arrêtent

Nous savons qu’à la rentrée, il y a ceux qui vont revenir, et puis il y a ceux qui vont arrêter. Parfois, ce n’est pas volontaire, ils ne se rendent même pas forcément compte que l’arrêt se fait petit à petit. C’est comme si, au fur et à mesure, malgré le rituel de la rentrée, certains plus anciens ne devenaient plus qu’une ombre.

Leur corps est souvent le responsable. Après un ou deux mois de repos, il peut y avoir comme un rappel que c’est quand même sympa de ne pas avoir un corps en souffrance, de récupérer des maux et d’avoir plus d’énergie sans sentir de tension qui le traverse.

L’âge est aussi un critère pour beaucoup qui ne voient plus forcément l’intérêt dans la discipline qu’ils pratiquent depuis des décennies. L’attachement est souvent plus social que sportif. Il suffit que le bureau de l’association ou la nouvelle génération de pratiquants ne donne plus la motivation nécessaire pour aller à leur rencontre, et c’est le moment de déposer le gi.

Cette fin ne se fait pas d’un seul coup, c’est une progression qui amène à ne voir que quelques fois dans la saison ces anciens qui, petit à petit, s’effacent, ne repassant que pour des événements spéciaux.

C’est aussi une chose que nous observons en tant qu’instructeur. Il y a parfois cette envie de reprendre contact pour pousser ces pratiquants qui ont souvent été des passionnés. Et puis, il faut respecter ce déclin, lui laisser sa place pour faire autre chose, simplement parce que les envies et les passions peuvent aussi ne plus donner assez de plaisir par rapport aux maux que cela entraîne.

Je lisais hier qu’Eddie Bravo, le fondateur de la 10th Planet, ne peut plus suivre les entraînements et encore moins les combats à 55 ans. C’est son abandon de la discipline à cause d’un corps épuisé et qui se blesse sans cesse depuis des années.

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Martial Reflections of a Hypnofighter #425: The Moment When Fighters Quit

We know that at the start of the school year, there are those who will come back, and then there are those who will quit. Sometimes it’s not voluntary; they don’t even necessarily realize that the quitting happens little by little. It’s as if, gradually, despite the back-to-school ritual, some of the older members become nothing more than a shadow.

Their body is often the reason. After a month or two of rest, there can be a reminder that it’s actually nice not to have a body in pain, to recover from aches, and to have more energy without feeling tension running through it.

Age is also a factor for many who no longer necessarily see the point in a discipline they may have practiced for decades. The attachment is often more social than athletic. All it takes is the association’s board or the new generation of practitioners to no longer provide the necessary motivation to go and meet them, and it’s time to put away the gi.

This ending doesn’t happen all at once; it’s a progression that leads to seeing these old-timers only a few times a season as they gradually fade away, only coming back for special events.

This is also something we observe as instructors. Sometimes there’s the urge to reconnect to push these practitioners who have often been passionate. And then, you have to respect this decline, to let it have its place to do something else, simply because desires and passions can also stop providing enough pleasure compared to the ailments they cause.

I was reading yesterday that Eddie Bravo, the founder of the 10th Planet, can no longer keep up with training and even less with fighting at 55. It’s his abandonment of the discipline because of an exhausted body that has been constantly getting injured for years.

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Réflexions martiales d’un Hypnofighter #424 : Quand on perd le contrôle

Je ne sais pas si vous avez suivi l’information, mais le fils de Quinton Jackson, Raja, a eu un accès de violence qui pourrait ressembler à des « roid rage ». En tout cas, la conséquence est un véritable carnage sur un catcheur professionnel (Pro Wrestler).

Je trouve que c’est un cas intéressant. Même s’il y avait une tension, dont je ne sais pas si elle venait d’une « feud » de catch ou d’une vraie provocation, la réaction du jeune combattant de MMA a été disproportionnée : pendant un show de catch, il a frappé de toutes ses forces, laissant son adversaire inconscient après plus de 20 frappes « significatives ».

Même si aujourd’hui, l’image du pratiquant d’arts martiaux qui reste zen et en contrôle a changé — la boxe et le MMA ayant plutôt mis en avant les personnes qui « trash talk », se bousculent ou, pire, entraînent leurs « gangs » dans des assauts collectifs lors des conférences de presse — certains comportements deviennent problématiques.

Raja a 25 ans. Ce n’est plus un adolescent sous l’effet des hormones naturelles, ni un enfant issu de situations complexes (même si on ne connaît pas la vie des enfants de stars). Il devrait avoir la maturité et les compétences nécessaires, surtout avec la connaissance de ce que représente l’impact de frappes sur une personne KO, pour se retenir ou minimiser sa colère.

Et je ne dis pas qu’il n’y a pas de raison de se mettre en colère, voire d’en venir aux mains. Je ne suis pas dans ce genre de philosophie. En revanche, il y a une limite entre avoir un coup de sang où, après un bref échange, chacun retourne à ses affaires — en se disant parfois que son attitude n’a pas été la plus intelligente — et se laisser absorber par la rage.

Nous avons chacun nos caractères et nos façons de réagir à l’agression et à l’humiliation (subjective). Mais si l’on pratique des sports de combat, sans pour autant dire que nous sommes des « enfants de chœur », il y a une différence entre une attitude de « correction » et une attitude de destruction issue de sa colère.

Se connaître et parfois partir, plutôt que de se retrouver dans des situations absurdes que l’on regrettera, peut aussi être un objectif dans son parcours martial.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #424: When You Lose Control

I don’t know if you followed the news, but Quinton Jackson’s son, Raja, had an outburst that could resemble « roid rage. » In any case, the consequence was a real carnage on a Pro Wrestler.

I find this to be an interesting case. Even if there was a tension—which I have no idea whether it was for a wrestling feud or a real taunt—the young MMA fighter’s retaliation was disproportionate. During a wrestling show, he struck with full force, leaving his opponent unconscious after more than 20 « significant » strikes.

Even if today we’re more or less beyond the image of the martial arts practitioner who remains zen and in control—with boxing and MMA having highlighted people who trash talk, shove each other, or even lead their « gangs » in collective assaults during press conferences—some behaviors are still becoming problematic.

Raja is 25 years old. He is no longer an adolescent under the influence of natural hormones, nor a child from a complex situation (although we don’t know the lives of celebrity children). He should normally have the competence, especially with the knowledge of what the impact of strikes on a KO’d person represents, to be able to restrain himself or minimize his anger.

And I’m not saying there’s no reason to get angry, or even to come to blows. I’m not into that kind of philosophy. However, there’s a limit between having a moment of anger where, after a brief exchange, everyone goes back to their business—sometimes telling themselves that their attitude wasn’t the smartest—and letting yourself be absorbed by rage.

We each have our own characters and ways of reacting to aggression and (subjective) humiliation. But if we practice combat sports, without saying that we are « choirboys, » there is a difference between an attitude of « correction » and one of destruction born of one’s anger.

Knowing oneself and sometimes leaving, rather than ending up in absurd situations that one will regret, can also be a goal in one’s martial journey.

Take what is good and right for you.

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #423 : Avoir confiance

Hier, pendant la session de street MMA, mon partenaire a décidé d’adopter une stratégie qui, dès le premier round, n’a pas été particulièrement bonne, vu le nombre de frappes qu’il a encaissées. D’habitude, vu la différence de gabarit, il est plutôt sur des blitz ou développe une grande mobilité.

À la fin de notre séance, quand nous avons débriefé, il m’a dit qu’il reprenait une idée qu’on lui avait enseignée : avoir confiance en soi, dans sa boxe et sa lutte. J’ai « tilté » sur cette notion. Nous avons l’habitude de parler de confiance en soi dans les sports de combat (et dans la vie aussi).

Seulement, on peut être sanctionné dans une opposition, car si l’on place sa confiance sur soi, on se trompe peut-être. On développe une confiance en soi quand on a développé une confiance en son jeu, en ses techniques et stratégies. Nous le savons bien avec ces personnes arrogantes qui entrent dans un club de sport de combat avec l’idée qu’ils vont « rosser » les boxeurs ou les lutteurs de la salle parce qu’ils sont bons dans des bagarres avec des copains. Pourtant, cela ne suffit pas.

La confiance se développe parce que les systèmes, les basiques que nous avons pleinement intégrés, sortent sans réflexion. Nous les avons tellement répétés dans différentes situations que nous savons que ça passe plus souvent qu’il n’y a d’échec. C’est cette habituation des mouvements, une connaissance de soi au travers des sparrings ou des compétitions qui nous donne confiance dans nos techniques, dans nos stratégies.

Il est d’ailleurs amusant de constater qu’en tant que professeur, il est fréquent de dire : « fais confiance à la technique ». Si elle existe encore, qu’elle a été utilisée depuis des décennies par des milliers de personnes et qu’elle est performante, tu n’as pas à douter, juste à l’assimiler.

Notre confiance en nous apparaît quand nous avons un lien avec notre pratique, quand nous avons pu la tester avec succès. La confiance se construit, elle ne s’impose pas.

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English Translation

Martial Reflections of a Hypnofighter #423: Having Confidence

Yesterday, during the street MMA session, my partner decided to adopt a strategy that, from the very first round, wasn’t particularly good, given the number of strikes he took. Usually, given the size difference, he relies more on blitzes or develops great mobility.

At the end of our session, when we debriefed, he told me he was trying out an idea he had been taught: to have confidence in himself, in his boxing and his wrestling. This notion really struck me. We are used to talking about self-confidence in combat sports (and in life too).

However, you can be penalized in a fight because if you place your confidence in yourself alone, you might be mistaken. You develop self-confidence when you have developed confidence in your game, your techniques, and your strategies. We know this well with those arrogant people who walk into a combat sports club with the idea that they’re going to « kick the butts » of the boxers or wrestlers there because they are good at fighting with their friends. Yet, that’s not enough.

Confidence develops because the systems, the basics that we have fully integrated, come out without thought. We have repeated them so much in different situations that we know they work more often than they fail. It is this habituation of movements, a self-knowledge gained through sparring or competitions, that gives us confidence in our techniques and strategies.

It is also amusing to note that as a teacher, it’s common to say: « trust the technique. » If it still exists, if it has been used for decades by thousands of people and performs well, you don’t have to doubt it; you just have to assimilate it.

Our self-confidence appears when we have a connection with our practice, when we have been able to test it successfully. Confidence is built; it is not imposed on us.

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Réflexions martiales d’un Hypnofighter #422 : Savoir ce que nous voulons partager

Ce qui est intéressant dans l’enseignement du BJJ, de la Luta et du MMA, c’est qu’il n’y a pas de programme imposé. Cela signifie que nous ne suivons pas nécessairement un syllabus, même si des groupes comme Barra le font. En conséquence, il est essentiel de réfléchir à ce que l’on veut proposer et à la manière dont les cours seront structurés.

Par exemple, j’ai arrêté les échauffements traditionnels il y a des années. Pendant un certain temps, j’utilisais des drills de lutte, mais depuis début 2025, je commence les cours par des randoris, qui sont des échauffements en opposition où le premier round est souvent plus léger.

L’objectif est de prendre des orientations qui permettent aux élèves de progresser au mieux, tout en conservant les objectifs d’acquisition attendus. Mon académie est axée sur les loisirs : il n’y a pas d’obligation de résultats, chacun avance à son rythme, en fonction de sa vie.

Bien connaître le cadre que l’on propose est également crucial. Je sais que la Raça ne répondra pas aux attentes des pratiquants qui veulent faire de la compétition, qui ne veulent pratiquer que le Gi ou, à l’inverse, que le grappling. De même, si les pratiquants de Jiujitsu ne veulent travailler que la phase de grappling au sol, ils risquent de ne pas apprécier l’obligation de travailler debout et de gérer régulièrement les frappes, que ce soit debout ou au sol.

Quand on présente une discipline sur un site ou dans une publicité, les néophytes ou les pratiquants qui changent d’académie s’attendent, comme au Judo, à retrouver des logiques similaires. Lorsque le cadre est très différent de ce qui est généralement proposé, cela peut les déstabiliser.

Il appartient aux professeurs de définir les programmes, les règles et les attentes, tant comportementales que techniques, et de les partager avec ceux qui leur font confiance pour une saison supplémentaire, afin de créer un groupe dont l’énergie est orientée vers les mêmes objectifs et avec une direction clairement définie.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous. Be One, Pank https://www.passioncombat.net/


English Translation

Title: Martial Reflections of a Hypnofighter #422: Knowing What We Want to Share

What I find interesting about teaching BJJ, Luta, and MMA is that there isn’t a mandatory curriculum. This means we don’t necessarily follow a syllabus, although groups like Barra do. Consequently, it’s essential to reflect on what we want to offer and how we will structure the classes.

For example, I stopped using traditional warm-ups years ago. For a while, I was using wrestling drills, but since the beginning of 2025, I’ve been starting classes with randoris—warm-ups that involve opposition, with the first round often being lighter.

The goal is to take directions that allow students to progress as effectively as possible, while maintaining the expected learning objectives. My academy is recreation-focused: there’s no pressure for results, and everyone progresses at their own pace, according to their life.

Knowing the framework you’re offering is also key. I know that the Raça won’t meet the expectations of practitioners who want to compete, who only want to practice Gi, or, conversely, only grappling. Similarly, if Jiujitsu practitioners only want to work on ground grappling, they might not appreciate the requirement to work standing and regularly handle strikes, whether standing or on the ground.

When a discipline is presented on a website or in an ad, newcomers or practitioners changing academies might expect to find similar logic, much like in Judo. When the framework is very different from what is generally offered, it can be unsettling for them.

It’s up to the professors to define the programs, rules, and expectations—both behavioral and technical—and to share them with those who trust them for another season, in order to create a group whose energy is focused on the same goals and with a clearly defined direction.

Take what is good and right for you. Be One, Pank https://www.passioncombat.net/

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #419 : Combien de fois t’entraines-tu ?

Cet article explore la différence entre la nouvelle génération de pratiquants de Jiu-jitsu brésilien et les anciens en ce qui concerne le temps nécessaire pour obtenir une ceinture noire. L'auteur souligne que les jeunes, grâce à un accès accru aux installations et aux ressources en ligne, peuvent accumuler une quantité d'entraînement suffisante pour progresser plus rapidement que leurs aînés, remettant en question l'idée reçue selon laquelle une ceinture noire doit nécessairement s'obtenir après de nombreuses années. L'article réfute également l'idée que ces académies sont des "McDojos", affirmant que la qualité de l'enseignement en France reste élevée.

Dans mon dernier post, certaines remarques portaient sur le temps nécessaire pour obtenir une ceinture noire. On sait qu’en France, dans notre milieu associatif, les dojos ne sont souvent disponibles que le soir, parfois tous les jours ou en alternance avec d’autres disciplines. De ce fait, même les passionnés vivant dans de petites municipalités n’ont pas la possibilité de s’entraîner beaucoup.

Beaucoup de gens s’entraînent deux ou trois fois par jour, en incluant la préparation physique. Oui, c’est quasiment ce que font les professionnels. Mais depuis quelques années en BJJ, je vois des jeunes qui, même quand ils n’ont pas de cours, se rendent dans des académies ouvertes et s’entraînent pendant des heures, voire passent leur journée entière à la salle.

Oui, c’est un truc de « jeunes » qui n’ont pas toujours de responsabilités ni de travail, mais ils sont super investis dans le Jiu-jitsu et l’entraînement. Du coup, oui, ils peuvent obtenir une ceinture noire en moins de 10 ans. Et oui, la nouvelle génération qui a la chance de pouvoir s’entraîner aussi fréquemment peut, en 5 ans, dépasser des ceintures noires qui ont mis 15 ans pour l’obtenir.

C’est normal : au-delà des différences d’âge qui seront toujours présentes, ils auront accumulé une quantité d’entraînement aussi importante, voire plus, que les ceintures noires, avec des styles d’entraînement plus dynamiques et surtout des tonnes de techniques et de corrections disponibles grâce aux bases de données incroyables d’Internet.

Alors, rire ou se moquer des académies qui donnent des ceintures « rapidement » en termes de temps, mais pas tant que ça en nombre d’entraînements, est une erreur. Ce ne sont pas des « McDojos ». Je pense que, concrètement, en France, nous avons des professeurs passionnés et suffisamment sérieux pour ne pas donner de ceintures noires simplement pour avoir plus d’affiliés ou des redevances parce qu’ils représentent leur académie.

Pour en revenir à l’idée que des gars donneraient des ceintures noires à des personnes que les autres pratiquants ne jugent pas au niveau, juste pour le business, tout le monde les « connaît ». Il suffit de lancer le sujet avec n’importe quel pratiquant ayant au moins le 2e degré (qui est le grade minimum pour donner une noire), et vous entendrez très vite des histoires…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #419: How often do you train?

In my last post, some comments were about the time it takes to get a black belt. We know that in France, with our non-profit community model, dojos are often only available in the evenings, sometimes daily or in alternating disciplines. This means that even enthusiasts in small towns don’t have the opportunity to train much.

Many people train two or three times a day, including physical conditioning. Yes, this is pretty much what professionals do. But for a few years now in BJJ, I’ve been seeing young people who, even when they don’t have a class scheduled, go to open academies and train for hours, or even spend their whole day at the gym.

Yes, this is a « young people’s » thing, who don’t always have responsibilities or jobs, but they are super invested in Jiu-jitsu and training. So yes, they can get a black belt in less than 10 years. And yes, the new generation that has the chance to train so frequently can, in 5 years, surpass black belts who took 15 years to get theirs.

This is normal: besides the age differences that will always be there, they will have accumulated an amount of training as significant, if not more, than the black belts, with more dynamic training styles and, above all, tons of techniques and corrections available thanks to the incredible databases on the internet.

So, laughing or making fun of academies that give belts « quickly » in terms of time, but not so much in terms of the number of training sessions, is a mistake. They are not « McDojos. » I think that, in France, we have passionate and serious enough instructors not to give out black belts simply to have more affiliates or royalties because they represent their academy.

To get back to the idea that some guys would give black belts to people that other practitioners don’t think are at the right level, just for business, everyone « knows » who they are. You just have to bring up the subject with any practitioner with at least a 2nd-degree black belt (which is the minimum rank to give a black belt), and you will very quickly hear stories…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank