Réflexions martiales d’un Hypnofighter #475 : Et si le combat ne calme pas ?

Nous avons souvent l’idée, et même le discours, que les arts martiaux et sports de combat peuvent être des « game changers » pour des jeunes (et moins jeunes) afin de les canaliser et de leur permettre d’exprimer leurs frustrations, colères et autres émotions destructrices, sous l’œil d’un instructeur.

Seulement, cette idée est sur le papier. Quand nous parlons avec des éducateurs qui sont aussi professeurs d’arts martiaux, les jeunes qui arrivent à trouver une voie dans les sports de contact ne sont pas si nombreux que ça. On pourrait penser que parfois c’est le coût des entraînements, ou les difficultés systémiques à pratiquer. Pourtant, nous avons un monde associatif assez génial sur le sujet, et des professeurs bénévoles très investis qui arrivent à faire des concessions pour parvenir à retenir les pratiquants incertains.

Seulement, si les budō peuvent proposer une rigueur, une discipline, des heures passées dans un gymnase ou un dojo, éloignant de certains comportements, cela ne dure que quelques heures quotidiennement. De plus, beaucoup, qui ont cette rage et cette sensation d’injustice, ne calment pas ce malaise qui les ronge et qui pourrait les pousser à des comportements de compensation ou de surcompensation.

Comme si, parfois, la seule chose qui peut offrir un apaisement est un knock-down ou une soumission de la vie, après des actions qui auront coûté beaucoup plus cher que leur ego n’est prêt à l’admettre.

Nos arts de combat sont effectivement de belles écoles, mais elles ne restent que des écoles. Et parfois, nous ne sommes pas encore prêts à nous rendre compte des bénéfices que peuvent apporter ces lieux, non pas sur des mois… mais pour une vie.

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Martial Reflections of an Hypnofighter #475: What if Combat Doesn’t Calm?

We often have the idea, and even the discourse, that martial arts and combat sports can be « game changers » for young people (and older) to channel them and allow them to express their frustrations, anger, and other destructive emotions, under the watchful eye of an instructor.

However, this idea often remains theoretical. When we talk to educators who are also martial arts instructors, the number of young people who truly find their path in contact sports is not that high. One might think that sometimes it’s the cost of training, or systemic difficulties in practicing. Yet, we have a rather excellent associative world on the subject, and very dedicated volunteer teachers who manage to make concessions to retain hesitant practitioners.

However, while budō can offer rigor, discipline, and hours spent in a gym or dojo, diverting from certain behaviors, this only lasts a few hours daily. Furthermore, many who harbor this rage and sense of injustice do not truly calm this unease that gnaws at them and could lead them to compensatory or overcompensatory behaviors.

It’s as if, sometimes, the only thing that can offer appeasement is a knockdown or a submission from life itself, after actions that will have cost much more than their ego is willing to admit.

Our combat arts are indeed excellent schools, but they remain just schools. And sometimes, we are not yet ready to realize the benefits these places can bring, not just for a few months… but for a lifetime.

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #471 : Du Combat Externe au Combat Interne

Il n’est jamais simple pour des pratiquants de sports de combat, surtout lorsqu’ils ont un esprit de compétition, de réussir à rester dans des disciplines où le temps, naturellement, fera son œuvre, transformant celui qui fut fort en quelqu’un de plus faible, et surtout, le faisant se faire battre.

De nombreux boxeurs, judokas ou jiujitsukas arrêtent alors, comme c’est aussi le cas en Kyokushin. Le problème est souvent que, sans cette facette d’opposition, sans cette sensation de progression ou de succès en randori, revient une sensation déjà vécue il y a des décennies, quand le pratiquant était une ceinture blanche.

C’est pour cette raison que les Chinois proposent de travailler l’interne dès 35-40 ans, après le potentiel pic physique, pour préparer la voie qui sera intérieure. Cette idée que nous ne devons plus nous axer sur les victoires éphémères d’un combat ou d’une compétition (éventuellement dans la rue, mais là, il est important de maintenir son intégrité), mais sur le corps, l’esprit.

Ces maux que l’âge peut déclencher : affaiblissement, douleurs ou maladies. Ce chemin où la quête d’harmonie avec soi et, potentiellement par extension, avec les autres. Une capacité à aller s’entraîner alors que plus rien ne valorisera le travail de l’extérieur, alors qu’il fait froid ou qu’il pleut, alors qu’il y a encore des douleurs ou des blessures.

Un cheminement dans les tréfonds de son corps et de son esprit, toujours dans une quête martiale, non pas contre le temps mais avec lui. Cette unité que tant de systèmes proposent. Mais cette fois, le combat n’est pas une opposition avec l’autre, mais vis-à-vis de ce qui nous attaque : les doutes, les peurs, les maux.

Faire de son entraînement quotidien une vraie dissociation avec l’ego, parce que plus rien n’est ou plutôt ne peut être prouvé. Juste celui du pratiquant tel Musashi qui entre dans sa phase monastique, non pas en apparence, mais dans son être, vers sa fin, mais dans une harmonie avec ce qui est…

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Martial Reflections of a Hypnofighter #471: From External Combat to Internal Combat

It is never easy for combat sports practitioners, especially those with a competitive spirit, to remain in disciplines where time will naturally take its course, causing the one who was strong to become weaker, and above all, to be defeated.

Many boxers, judokas, or jiujitsukas then stop, as is also the case in Kyokushin. The problem is often that without this aspect of opposition, without this feeling of progress or success in randori, a sensation experienced decades ago returns, when the practitioner was a white belt.

It is for this reason that the Chinese suggest working internally from the age of 35-40, after the potential physical peak, to prepare the path that will be internal. This idea that we should no longer focus on the ephemeral victories of a fight or a competition (possibly in the street, but there it is important to maintain one’s integrity), but on the body, the mind.

These ailments that age can trigger: weakening, pain, or illness. This path where the quest for harmony with oneself and, potentially by extension, with others. An ability to go training when nothing external will valorize the work anymore, when it’s cold or raining, when there are still pains or injuries.

A journey into the depths of one’s body and mind, always in a martial quest, not against time but with it. This unity that so many systems propose. But this time, the combat is not an opposition with the other, but against what attacks us: doubts, fears, ailments.

Making daily training a true dissociation with the ego, because nothing is or rather can be proven anymore. Just that of the practitioner like Musashi entering his monastic phase, not in appearance, but in his being, towards his end, but in harmony with what is…

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Réflexions martiales d’un Hypnofighter #455 : Les poids lourds en combat

Allez, un peu de « grossophobie » gratuite, venant d’un « gros », j’ai un joker ! Les arts martiaux et sports de combat sont des disciplines de force. Et même si des légers battent rarement des lourds, comme au CJI 2, on a pu voir, tant en Judo, en BJJ ou en Kyokushin, que les catégories « Absolute » (que je trouve plus sympa que « toutes catégories ») sont souvent remportées par des athlètes « bien lourds », voire « vraiment très lourds ».

Le problème est que souvent, les poids lourds sont déjà naturellement puissants (pas forcément « très forts » au sens strict). Ils utilisent bien leur force et le mouvement du corps pour « fracasser » d’une frappe ou pour contrôler et soumettre.

Seulement, comme ce qui est mis en avant, c’est la force et la puissance, on voit des athlètes ne faire que toujours plus de préparation physique, des heures pour prendre de la masse et de l’explosivité, mais moins pour la technique.

C’est normal : tu combats des « allumettes » comparées à toi, pourquoi se casser la tête à trouver un angle, une cale, un levier ou une réaction, alors qu’un coup de « boost » arrache globalement tout ?
En plus, avec des « smoothies magiques », le cardio est un peu amélioré ; regardez les poids lourds russes en Kyokushin, les colosses de l’UFC (bon, 10 minutes, c’est quand même difficile) ou les prolongations en judo…

Du coup, on perd un peu le jeu de se développer par la connaissance d’un système, mais on répond à la notion de sport de force.
Ce qui est intéressant, c’est de voir les moins lourds devenir « lourds techniques », comme un Usyk en boxe, qui est un bel exemple de technique plutôt que de jouer sur une confiance inconsciente pour terminer un match d’une seule frappe.

Maintenant, être lourd est aussi un handicap, que ce soit par la graisse ou le muscle : les angles sont moins simples à obtenir, la surface de frottement est importante, donc sur le dos, on a l’impression d’une tortue renversée. C’est normal que le cerveau cherche à économiser de l’énergie pour un maximum de « rentabilité ».

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Martial Reflections of an Hypnofighter #455: Heavyweights in Combat

Alright, a bit of free « fat-shaming, » coming from a « fat guy, » I have a joker! Martial arts and combat sports are disciplines of strength. And even if lightweights rarely beat heavyweights, as seen in CJI 2, we’ve observed in Judo, BJJ, and Kyokushin that « Absolute » categories (which I find nicer than « all categories ») are often won by « quite heavy, » or even « really very heavy » athletes.

The problem is that heavyweights are often already naturally powerful (not necessarily « very strong » in the strict sense). They effectively use their strength and body movement to « smash » with a strike or to control and submit.

However, since strength and power are what’s emphasized, we see athletes constantly doing more physical preparation, spending hours gaining mass and explosiveness, but less time on technique.
It’s normal: you’re fighting « matchsticks » compared to yourself, why bother finding an angle, a block, a lever, or a reaction when a « boost » generally tears everything apart?

Plus, with « magic smoothies, » cardio is a bit better; look at the Russian heavyweights in Kyokushin, the UFC behemoths (well, 10 minutes is still difficult), or the overtime in Judo..

As a result, we lose a bit of the game of developing through the knowledge of a system, but we meet the definition of a strength sport.
What’s interesting is to see heavyweights become « technical heavyweights, » like Usyk in boxing, who is a fine example of technique rather than relying on unconscious confidence to finish a match with a single strike.

Now, being heavy is also a handicap, whether it’s fat or muscle: angles are harder to get, the friction surface is significant, so on your back, you feel like a flipped turtle. It’s normal for the brain to economize energy for maximum « profitability. »

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Réflexions martiales d’un Hypnofighter #454 : Combattre, c’est sérieux

Hier, je parlais avec un ami de plus en plus engagé dans la Fédération de MMA, et il me disait que depuis qu’il se retrouve devant la cage, qu’il voit les combattants et entend les impacts, il a compris que les combattants veulent physiquement anéantir l’adversaire avec une intention « mauvaise ».

Il a réalisé que les professionnels, comme beaucoup d’amateurs, ne veulent pas simplement gagner, ils veulent détruire. Et c’est une réalité que nous comprenons quand nous avons beaucoup combattu, surtout lorsqu’il y a des frappes et des KO. Il y a chez les combattants cette intention de faire mal, de prendre plaisir à abîmer l’autre. C’est une logique de domination, une compensation vis-à-vis de différents éléments plus ou moins conscients chez ces derniers.

Quand on dit que l’on va « jouer » en compétition, c’est possible dans des disciplines comme le BJJ où il n’y a pas ou peu de côté « méchant ». On voit déjà que beaucoup de combattants ne veulent pas combattre avec des règles acceptant les « heel hooks », car c’est une technique qui peut détruire sans que nous puissions vraiment « nous défendre », un peu comme un KO ou une fracture.

De plus, une blessure suite à cette technique peut mettre fin à une carrière de compétition ou demander des mois, voire des années, pour récupérer. Quand il y a des personnes avec une intention de détruire, comme c’est le cas dans les sports de combat, nous ne sommes plus dans le « jeu ». Venir avec un état d’esprit qui n’est pas prêt à faire face à cette « haine orientée » peut déranger et, plus généralement, peut entraîner un temps de retard dans le combat, parce qu’on se réveille après qu’une frappe nous ait fait mal, et c’est parfois le début de la fin.

Si les arts martiaux et les sports de combat donnent dans l’imaginaire collectif une image de contrôle et de respect, cela n’existe pas chez beaucoup d’athlètes et de champions pendant le temps de la compétition, où il n’y a qu’une seule idée : détruire pour gagner, faire mal, envoyer un message aux prochains opposants. Le respect ne reviendra qu’après, les rituels « martiaux » reprendront leur place.

Qu’importe le récit que nous avons créé autour du combat ritualisé, il peut être terrifiant et plein de haine ou d’intentions associées à nos bas instincts de prise de pouvoir sur l’autre, sans limite.

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Martial Reflections of a Hypnofighter #454: Fighting is Serious

Yesterday, I was talking with a friend who is increasingly involved in the MMA Federation, and he told me that ever since he found himself in front of the cage, seeing the fighters and hearing the impacts, he understood that fighters physically want to annihilate their opponent with a « bad » intention.

He realized that professionals, like many amateurs, don’t just want to win, they want to destroy. And this is a reality we understand when we have fought a lot, especially when there are strikes and KOs. There is this intention among fighters to hurt, to take pleasure in damaging the other. A logic of domination, a compensation in relation to different, more or less conscious elements within them.

When we say we’re going to « play » in competition, it’s possible in disciplines like BJJ where there’s little to no « mean » side. We already see that many fighters don’t want to fight with heel hooks, because it’s a technique that can destroy without us really being able to « defend ourselves, » a bit like a KO or a break.

Moreover, an injury can end a competitive career or take months or years to recover. When there are people with an intention to destroy, as is the case in combat sports, we are no longer « playing. » Coming with a mindset that is not ready to face this « oriented hatred » can be disturbing, and more generally, can cause a delay in the fight, because we wake up after a strike has hurt us, and that is sometimes the beginning of the end.

If martial arts and combat sports give a collective image of control and respect, this does not exist among many athletes and champions during competition time, where there is only one idea: destroy to win, hurt, send a message to future opponents. Respect will only return afterwards, and the « martial » rituals will resume their place.

No matter what narrative we have created around ritualized combat, it can be terrifying and full of hatred or intentions associated with our base instincts to take power over the other, without limits.

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Réflexions martiales d’un Hypnofighter #428 : Les motivations de reprise

Il existe des motivations propres à chacun pour retourner à un sport qui a potentiellement plus de chances de dégrader la santé que de faire du bien. Car si l’on parle de sports de contact, il faut être conscient qu’à partir du moment où l’on accepte de faire des sparrings, il y a une forte probabilité de marquer son corps.

Ainsi, retourner dans des écoles où il y a de l’opposition, comme les boxes et les luttes, et surtout accepter cette opposition, sachant que le chiffre d’affaires (CA) de beaucoup de clubs de boxe repose davantage sur les exercices que sur les sessions de sparring, est un choix assez particulier.

Et j’y inclus bien sûr les styles de projection. Même si beaucoup de personnes ne voient pas la moindre efficacité des arts martiaux comme l’Aïkido, amusez-vous à prendre des chutes encore et toujours, c’est un impact qui maltraite plus d’un corps. D’ailleurs, quand le Sensei Tissier parlait de l’avantage des grades, c’était surtout le fait de ne plus avoir à recevoir de techniques et de voler dans tous les sens.

Derrière ces pratiquants qui vont au charbon, il y a donc autre chose, une envie qui va leur faire dépasser les maux et les contraintes physiques pour certainement trouver quelque chose qui les anime. Il y a le style qu’ils ont choisi, mais il y a aussi la sociabilisation.

Hier, avec la rentrée, quand je vois mes gars (et mes dames) se revoir après quelques semaines de pause, on sent un vrai plaisir d’échanger et de se confronter avec amusement et envie de progresser. En même temps, ils se font des câlins, ce n’est pas directement un sparring de boxe anglaise. Mais le pire, c’est que beaucoup de strikers n’attendent que ça, de pouvoir se mettre sur la tête pour une saison qui est, au moins au début d’année, pleine de promesses, sans blessures.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #428: The Motivations to Return

Each person has their own unique reasons for returning to a sport that could potentially be more detrimental to their health than beneficial. Because when we talk about contact sports, it’s a given that the moment you agree to spar, there’s a high chance you’ll leave some marks on your body.

So, it’s a peculiar choice to go back to schools where there’s opposition, like boxing and grappling, and to accept it, especially since the revenue of many boxing clubs is more based on drills than on sparring sessions.

And of course, I’m including throwing styles. Even if many people don’t see the slightest effectiveness in arts like Aiki, try taking falls over and over again—it’s an impact that wears down more than one body. In fact, when Sensei Tissier spoke of the advantage of higher ranks, it was mainly about no longer having to receive techniques and be thrown all over the place.

There’s something else behind these practitioners who go to the grind; a desire that will make them overcome physical ailments and constraints, to surely find something that drives them. There’s the style they’ve chosen, but there’s also the socialization.

Yesterday, with the start of the season, when I saw my guys (and ladies) reunite after a few weeks off, you could feel a real joy in exchanging and confronting each other with fun and a desire to improve. At the same time, they’re hugging each other; it’s not a direct sparring match. But the worst part is that many strikers can’t wait to go head-to-head for a season that, at least at the beginning of the year, is full of promises (of being injury-free).

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #417 : Y aura-t-il encore beaucoup d’évolutions ?

L'auteur s'interroge sur l'évolution des arts martiaux et des sports de combat, comme le Judo et le MMA. Il suggère qu'après une phase de développement intense, ces disciplines pourraient atteindre un plateau technique, voire un déclin en popularité, comme le montre la courbe de vie d'un produit. Il questionne la capacité de ces sports à se renouveler, au-delà des simples adaptations aux règles, pour maintenir l'intérêt du public et éviter de devenir des disciplines de niche.

Nous savons que plus une discipline devient populaire, plus elle est pratiquée, et plus elle se raffine et se développe techniquement. Ensuite, nous arrivons à un stade de maturité, un peu comme une courbe de produit. Il est possible qu’après la maturité, il y ait un déclin.

Le terme est fort, surtout quand on parle d’arts martiaux et de sports de combat, mais est-ce que le temps qui passe donne toujours de meilleurs pratiquants ? Surtout, n’arrivons-nous pas à un certain moment à une fin de cycle ? Le Judo, qui est certainement le style le plus pratiqué, nous montre un niveau incroyable, mais évolue-t-il réellement ? À part les adaptations que parviennent à faire les athlètes aux règles qui varient en fonction des tendances.

Pour le MMA, la discipline, jeune telle que nous la connaissons, a une trentaine d’années. Nous avons eu la chance de la voir se développer sous le feu des projecteurs. Nous avons pu observer l’évolution des combattants unidimensionnels vers les athlètes de plus en plus complets d’aujourd’hui. Là encore, si l’on change les règles, les athlètes victorieux peuvent changer, mais techniquement, y aura-t-il la possibilité d’aller plus loin ?

Les physiques, la compréhension de la manière de prendre des rounds et les stratégies sont connus par tous. Ils apportent parfois le meilleur, parfois le pire dans les matchs, pour les spectateurs. Si le MMA, et les événements de l’UFC en particulier, restent tels qu’ils sont aujourd’hui, dans 10 ans, y aura-t-il encore autant d’engouement ? Ou est-ce que, comme la boxe anglaise ou le K-1, cela restera juste une discipline moins populaire, mais pour des passionnés ? La discipline doit-elle évoluer pour satisfaire un marché, quand techniquement, elle est mature ?

Une pensée à Shigetoshi Kotari et Hiromasa Urakawa, deux boxeurs morts au même gala de la WBC, à quelques heures d’intervalle. Osu.

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Martial reflections of a Hypnofighter #417: Will there still be a lot of evolution?

We know that the more a discipline becomes popular, the more it is practiced, and the more it refines and develops technically. Then, we reach a stage of maturity, a bit like a product curve. It is possible that after maturity, there may be a decline.

The term is strong, especially when we talk about martial arts and combat sports, but does the passing of time always produce better practitioners? Above all, aren’t we reaching a certain point where a cycle ends? Judo, which is certainly the most practiced style, shows us an incredible level, but is it really evolving? Apart from the adaptations that athletes manage to make to the rules, which vary according to trends.

For MMA, the discipline, young as we know it, is about thirty years old. We had the chance to see it develop in the spotlight. We were able to observe the evolution from one-dimensional fighters to today’s increasingly well-rounded athletes. Again, if we change the rules, the victorious athletes may change, but technically, will there be a possibility of going further?

The physiques, the understanding of how to win rounds, and the strategies are known by all. They sometimes bring the best, sometimes the worst to matches for spectators. If MMA, and UFC events in particular, remain as they are today, in 10 years, will there still be as much enthusiasm? Or will it, like boxing or K-1, just remain a less popular discipline, but for enthusiasts? Must the discipline evolve to satisfy a market when, technically, it is mature?

A thought for Shigetoshi Kotari and Hiromasa Urakawa, two boxers who died at the same WBC gala, a few hours apart. Osu.

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Réflexions martiales d’un Hypnofighter #415 : Les avantages des associations « privatisées »

En France, nous avons la chance d’avoir un modèle associatif qui, bien que de nombreux clubs dévient et détournent de multiples façons les fonds à des fins personnelles, offre des activités sportives à moindre coût pour les jeunes et les moins jeunes.

Cependant, comme les infrastructures sont communes, elles ne sont pas disponibles en permanence et nous ne pouvons les utiliser que sur quelques créneaux.

Nous pouvons détecter des athlètes de qualité et les associations peuvent les faire monter jusqu’à un certain point, avant qu’un autre organisme d’État prenne le relais, avec des CREPS par exemple.

Dans les sports de combat, les plus grandes structures, même associatives, fonctionnent sur des modèles « privés ». La salle est disponible 24h/24, les coachs ont leurs clés et, en général, il n’y a plus d’autres activités municipales.

Cette « privatisation » est une véritable aubaine pour les pratiquants, particulièrement les compétiteurs ou les « dojo rats » qui passent leur vie à la salle.

Elle permet aussi d’offrir un cadre sécurisé et, fréquemment, la présence d’instructeurs ou de gradés qui peuvent avoir un rôle d’éducateur. Loin du simple passage à la salle, cet espace qui se privatise devient un sanctuaire. Outre l’augmentation des performances possibles, c’est aussi une porte vers une meilleure intégration sociale.

Bien sûr, chaque discipline ne peut pas avoir ce format, car la priorité est souvent donnée au collectif municipal. Mais cette opportunité, surtout dans des espaces spécialisés comme la boxe ou la gymnastique, offre un vrai changement dans la vie et le quotidien des pratiquants néophytes et passionnés.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank https://www.passioncombat.net/

English translation

The « privatized » sports association model

Martial Reflections of a Hypnofighter #415: The Advantages of « Privatized » Associations

In France, we are fortunate to have an associative model which, although many clubs divert and misuse funds for personal gain, provides sports activities at a lower cost for young and old alike.

However, as the infrastructure is shared, it is not always available and we can only use it during certain time slots.

We can detect quality athletes, and the associations can help them progress up to a certain point, before another state body, such as a CREPS, takes over.

In combat sports, the largest structures, even those that are technically associations, operate on a « private » model. The gym is available 24/7, coaches have their keys, and generally, there are no other municipal activities.

This « privatization » is a real boon for practitioners, especially competitors or « dojo rats » who spend their lives at the gym.

It also allows for a secure environment, often with instructors or high-ranking students who can play an educational role. Far from just a quick visit to the gym, this privatized space becomes a sanctuary. In addition to increasing potential performance, it also opens the door to social integration.

Of course, not every discipline can have this format because the municipal collective takes precedence. But this opportunity, especially in specialized spaces like boxing or gymnastics, offers a real change in the lives and daily routines of both novice and passionate practitioners.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank https://www.passioncombat.net/

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #414 : Les blessures graves des combats

L'auteur, Pank, examine la violence des sports de combat professionnels, souvent ignorée par le public, qui réclame toujours plus d'action. Il met en lumière les risques réels, comme les blessures graves, les chocs cérébraux et les conséquences à long terme pour la santé des athlètes, parfois amplifiés par le dopage. Il aborde également la psychologie du combattant, qui entre dans un état de déni pour faire face aux dangers, et le rôle crucial des coachs pour sensibiliser leurs athlètes aux risques.

Les combats professionnels en plein contact peuvent être un spectacle passionnant à regarder, car nous savons que les athlètes sont prêts, capables de se donner corps et âme. Il est parfois étonnant de constater à quel point de nombreux spectateurs n’ont aucune conscience de la violence.

Ils veulent toujours plus d’action, ce qui entraîne des blessures et des coupures. Ils ne cessent de crier quand il n’y a pas assez d’action et exultent lorsqu’un corps inconscient s’effondre au sol. Les athlètes risquent réellement leur vie dans l’arène, et il peut y avoir non seulement la mort, mais aussi toutes ces maladies et problèmes qui pourront poursuivre ces combattants, qui n’ont parfois qu’une vingtaine d’années.

Il y a de plus en plus de pratiquants de haut niveau, et de plus en plus de techniques de dopage qui font que certains encaissent mieux et donnent des coups qui ne sont pas « humains ». On pourrait se dire que tout le monde se dope, donc que cela s’équilibre, mais il y a peu de choses qui ont permis jusqu’à présent d’éviter les chocs et les hématomes au cerveau.

Prendre conscience que ces deux boxeurs s’affrontent avec la possibilité de ne pas pouvoir vivre correctement juste après ou pour les années à venir peut en refroidir beaucoup. Et pourtant, quand nous sommes nous-mêmes sur ces rings ou dans ces cages, nous n’y pensons pas. Nous entrons dans une forme de déni qui nous permet de nous focaliser sur l’instant présent et de vivre un moment intense.

Mettre des mois à récupérer ses mouvements à cause de la casse ou des arrachements est une option que nous ne souhaitons pas envisager. Cela nous pousse à nous faire suffisamment confiance pour monter une fois de plus et affronter encore un adversaire.

En tant que coachs, nous devons aussi rappeler cette réalité à nos combattants de plein contact : même s’ils sont ludiques, les sports de combat restent des sports à risque.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

 Martial Reflections of a Hypnofighter #414: The Serious Injuries of Fighting

Full-contact professional fighting can be an exciting spectacle to watch because we know the athletes are prepared and capable of giving their all, both physically and psychologically. It is sometimes astonishing to see how many spectators are completely unaware of the violence.

They always want more action, which leads to injuries and cuts. They never stop shouting when there isn’t enough action and exult when an unconscious body falls to the ground. Athletes genuinely risk their lives in the arena, and there can be not only death but also all the diseases and problems that can haunt these fighters, who are sometimes only in their twenties.

There are more and more high-level practitioners, and also more and more doping techniques that allow some to withstand blows better and deliver « inhuman » punches. We might think that everyone dopes, so it balances out, but there is little that has so far been able to prevent shocks and hematomas to the brain.

Realizing that these two boxers are fighting with the possibility of not being able to live a normal life immediately afterward or for years to come can put a lot of people off. And yet, when we are on those rings or in those cages ourselves, we don’t think about it. We enter a form of denial that allows us to focus on the moment and live an intense experience.

Taking months to recover movement due to broken bones or tears is an option we do not want to consider. This leads us to trust ourselves enough to step up once more and face an opponent again.

As coaches, we must also remind our full-contact fighters of this reality: even though they are fun, combat sports remain high-risk sports.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #404 : L’ombre du crime organisé sur les sports de combat et les arts martiaux

C’est une question pertinente, sachant que les sports de combat, partout dans le monde, ont tendance à attirer des organisations aux fonctionnements mafieux, et que les paris et les matchs peuvent générer d’énormes sommes d’argent. Dans certains pays, comme la Thaïlande, nous savons que les camps et les combats sont parfois sous la coupe d’organisations dangereuses, et que les athlètes sont davantage considérés comme des animaux de combat que comme des êtres humains.

Il y a aussi ces contrats dont il est impossible de se dépêtrer et qui font perdre des années parfois clés dans le développement d’une carrière. Les arts martiaux ne sont qu’un produit de plus et ne sont pas considérés autrement par beaucoup d’exploitants. De même, nombre d’athlètes se font arnaquer sur des primes et d’autres promesses faites par des organisateurs.

Certains vont jusqu’à empocher l’argent et disparaître dans la nature, sans même organiser les événements. Les combattants, tout comme les spectateurs, se retrouvent volés. Les sports de combat sont assez sombres, et c’est d’ailleurs grâce aux liens assez forts avec les organisations Yakuza qu’Oyama (fondateur du Kyokushin) et plus récemment Ishii (fondateur du Seidokaikan et du K1) ont pu faire éclore des disciplines qui sont aujourd’hui pratiquées à travers le monde.

Ne parlons pas de la boxe anglaise qui brasse tellement d’argent et qui a longtemps été organisée dans des villes mafieuses comme Las Vegas, où diverses menaces peuvent être proférées à l’encontre des combattants ou de leur famille.

Nous risquons de vivre des situations potentiellement similaires dans les décennies à venir avec le BJJ. Il semble que les paris pour les matchs de grappling et de jiu-jitsu soient acceptés, ce qui va engendrer ce que vivent déjà certains athlètes, comme au tennis : de la pression de la part de parieurs lambda, qui vont jusqu’à envoyer des messages de menace aux joueurs.

Mais derrière cela se profile aussi la possibilité de plus en plus de trucages de matchs, d’encore plus de dopage, et d’une accumulation de vices qui viendront s’ajouter à ce qui existe déjà dans nos disciplines.

Il est difficile de ne pas faire un lien depuis bien longtemps entre le crime organisé et le combat. Il faut souhaiter que cela n’affecte pas trop les athlètes et le sport en général.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One,
Pank
https://www.pank.one/blog

Title: Martial Reflections of a Hypnofighter #404: Are combat sports and martial arts not plagued by organized crime?

This is a relevant question, knowing that combat sports worldwide tend to attract organizations with mafia-like operations, and that betting and matches can generate huge sums of money. In some countries, like Thailand, we know that camps and fights are sometimes under the control of dangerous organizations, and that athletes are considered more as fighting animals than as human beings.

There are also these contracts that are impossible to get out of, sometimes causing athletes to lose key years in their career development. Martial arts are just another product and are not considered otherwise by many operators. Similarly, many athletes are scammed out of bonuses and other promises made by organizers.

Some even pocket the money and disappear into the wild, without even organizing the events. Fighters, as well as spectators, find themselves robbed. Combat sports are quite dark, and it is precisely thanks to strong ties with Yakuza organizations that Oyama (founder of Kyokushin) and more recently Ishii (founder of Seidokaikan and K1) were able to give birth to disciplines that are now practiced worldwide.

Let’s not even mention English boxing, which generates so much money and has long been organized in mafia cities like Las Vegas, where various threats can be made against fighters or their families.

We risk experiencing potentially similar situations in the coming decades with BJJ. It seems that betting on grappling and jiu-jitsu matches is accepted, which will lead to what some athletes already experience, as in tennis: pressure from ordinary bettors, who even send threatening messages to players.

But behind this also lies the increasing possibility of match-fixing, even more doping, and an accumulation of vices that will add to what already exists in our disciplines.

It has long been difficult not to draw a link between organized crime and combat. We must hope that this does not affect athletes and the sport in general too much.

Take what is good and right for you.
Be One,
Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #402 : La Violence Acceptée

Le texte explore le paradoxe de la violence acceptée et même valorisée dans les arts martiaux et sports de combat au sein d'une société qui rejette la violence. Il met en lumière la distinction entre la violence physique et les dommages psychologiques/émotionnels souvent impunis. L'auteur suggère que les arts martiaux offrent un cadre où la violence peut être exprimée, guidée et ainsi transformée en outil de maîtrise de soi, permettant aux pratiquants de dépasser la peur et le rejet social de cette force inhérente.

Ce qui est génial dans nos arts martiaux et sports de combat, c’est que la violence est acceptée et même mise en lumière. C’est un paradoxe dans une société qui se veut pacificatrice, mais qui attire des milliers, voire des millions de téléspectateurs, lors d’organisations comme le One FC ou l’UFC.

Le monde, pour des raisons complètement justifiées, souhaite que ses citoyens n’aient pas recours à la violence, mais laisse des entités l’être à leur place. Seulement, la violence n’est pas que physique ; des personnes, qui en apparence ne semblent pas violentes, causent des dégâts psychologiques ou émotionnels sans qu’aucune loi ou justice ne puisse juger cette forme de violence.

Les expressions martiales sont des lieux, tout comme peuvent malheureusement l’être les champs de bataille, où les combattants ont le droit de pleinement exprimer leur violence, pour la faire vivre à leurs observateurs et spectateurs, qu’ils soient fans ou critiques.

C’est une substitution de sa propre expression de violence, parfois étouffée voire niée, qui ressurgit en regardant des combats sanglants ou des matchs de sport qui représentent une identification à son équipe, ou même à son armée, à son camp, où tous les coups sont permis pour vaincre.

Valoriser la violence pour enseigner la justesse de son expression, la capacité de la cadrer pour les occasions nécessaires – entraînements ou compétitions – mène les pratiquants à ne plus avoir peur de cette violence qui, parfois enfant, a pu être « violentée ». Les arts martiaux sont aussi la preuve que la violence n’est pas un problème si elle est guidée et exprimée quand et où il faut.

Nombre de ces combattants sanglants et enragés sont des êtres socialement intégrés, voire considérés comme « adorables ». Ce n’est peut-être pas vrai, juste un masque, mais c’est la preuve que le loup affamé qui a pu se nourrir peut se contrôler et s’adapter à une société où ce qu’il est est la plupart du temps rejeté, sans se sentir mal de cet état de fait.

La violence est, et ne disparaîtra pas ; il est peut-être mieux de l’utiliser et de la diriger que de croire que la paix inquisitrice va l’effacer.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One,
Pank


Martial Reflections of a Hypnofighter #402: Accepted Violence

What’s great about our martial arts and combat sports is that violence is accepted and even highlighted. This is a paradox in a society that prides itself on being peaceful, yet attracts thousands, or even millions, of spectators to organizations like One FC or UFC.

For completely justified reasons, the world wants its citizens not to resort to violence, but allows entities to be violent in their place. However, violence is not just physical; people who seemingly are not violent can cause psychological or emotional damage without any law or justice being able to judge this form of violence.

Martial expressions are places, much like battlefields can unfortunately be, where combatants have the right to fully express their violence, to let their observers and spectators, whether fans or critics, experience it.

It’s a substitution for one’s own expression of violence, sometimes suppressed or even denied, which resurfaces when watching bloody fights or sports matches that represent identification with one’s team, or even one’s army, one’s camp, where all blows are allowed to win.

Valuing violence to teach the correctness of its expression, the ability to frame it for necessary occasions – training or competitions – leads practitioners to no longer be afraid of this violence which, as children, they may have « experienced violently. » Martial arts are also proof that violence is not a problem if it is guided and expressed when and where it is needed.

Many of these bloody and enraged fighters are socially integrated, even considered « adorable » beings. This may not be true, just a mask, but it’s proof that the hungry wolf who has been fed can control himself and adapt to a society where what he is is mostly rejected, without feeling bad about this state of affairs.

Violence exists and will not disappear; it may be better to use and direct it than to believe that inquisitorial peace will erase it.

Take what is good and right for you.
Be One,
Pank