Réflexions de Pank / Instantané #246 : La sécurité peut faire accepter le manque de liberté

Comme vous le savez et comme je vous le partageais ce matin dans la capsule, nous avons tendance à mettre la sécurité au centre de nos vies. Si Maslow place en premier nos besoins physiologiques, la strate suivante est le besoin de sécurité.

Comme nous l’avons observé pendant les élections, ce sujet est récurrent depuis, je pense, le début de nos vies en société. Nous avons besoin de nous sentir en sécurité vis-à-vis de la nature et des phénomènes incontrôlables, mais également vis-à-vis des autres.

Les hommes peuvent être des loups pour les hommes, notre instinct de domination et de prise de pouvoir entraîne des comportements qui amènent à des violences diverses, morales ou physiques. Nous sommes parfois dans l’incapacité de nous protéger des autres, d’un monde ou d’un système.

Les politiques savent jouer avec la suggestion et l’imagination pour faire d’un cas une généralité, faire d’événements le quotidien de tous les instants des citoyens, ce qui construit des comportements inadaptés avec des discours ou des actions de sécurisation dans des lieux où il n’y en a pas besoin.

Avec les JO 2024, nous nous retrouvons dans une ville, Paris, qui est remplie d’agents des forces de l’ordre. Je pense que depuis la Seconde Guerre mondiale, nous n’avons pas déployé autant de policiers/militaires dans la capitale. La conséquence extrêmement positive est que les citoyens et les visiteurs se sentent sereins et en sécurité.

Quand on a l’habitude d’entendre “la police n’est jamais là quand on a besoin d’eux”, en cette période olympique cela n’est pas le cas et ils ne cessent de surveiller ou d’intervenir. Comme il y a un risque de sanction, il y a moins de problèmes, d’incivilités ou d’agressions. On pourrait se dire, comme beaucoup le pensent, qu’il suffit de déployer les forces de sécurité partout et nous serons en paix.

Sauf que, pour aller dans de nombreux espaces, il y a des points de vérification, il faut avoir des documents administratifs et, si tel n’est pas le cas, il est impossible de se rendre là où nous devons aller. Il y a donc une limite des libertés de déplacement, et même des comportements peuvent être sanctionnés. Cette acceptation d’être traqué, vérifié et orienté est une version très légère et acceptable de ce que certains pays plus totalitaires mettent en place, et cela peut amener à la diminution de sa liberté de pensée, de réaction ou de manifestation en sécurité. Paradoxe donc de la sécurité qui peut à tout moment devenir insécurisante.

Merci aux forces de l’ordre et attention à ceux qui leur donnent leurs directives, un débordement sécuritaire pour le “bien de tous” arrive facilement, les JO en sont la preuve avec notre docile acceptation.

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Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

https://www.pank.one/blog

Reflections of Pank / Snapshot #246: Security Can Make Us Accept a Lack of Freedom

As you know, and as I shared with you this morning in the capsule, we tend to put security at the center of our lives. If Maslow places our physiological needs first, the next layer is the need for security.

As we observed during the elections, this topic has been recurring since, I think, the beginning of our lives in society. We need to feel safe from nature and uncontrollable phenomena, but also from each other.

Humans can be wolves to other humans; our instinct for domination and the pursuit of power lead to behaviors that result in various forms of violence, both moral and physical. Sometimes we are unable to protect ourselves from others, from a world or a system.

Politicians know how to play with suggestion and imagination to make a single case seem like a general issue, turning events into the everyday reality of citizens. This builds maladaptive behaviors with speeches or security measures in places where they are not needed.

With the 2024 Olympics, we find ourselves in a city, Paris, filled with law enforcement agents. I think that since World War II, we have not deployed so many police/military in the capital. The extremely positive consequence is that citizens and visitors feel calm and secure.

When we are used to hearing « the police are never there when you need them, » this Olympic period proves the opposite, as they constantly monitor and intervene. Since there is a risk of sanctions, there are fewer problems, incivilities, or assaults. One might think, as many do, that simply deploying security forces everywhere would bring peace.

However, to enter many spaces, there are checkpoints, administrative documents are required, and without them, it is impossible to go where we need to. There is thus a limit to freedom of movement, and even behaviors can be sanctioned. This acceptance of being tracked, checked, and directed is a very light and acceptable version of what some more totalitarian countries implement, which can lead to a reduction in freedom of thought, reaction, or protest safely. A paradox of security that can at any moment become insecurity.

Thanks to the law enforcement forces, but beware of those who give them directives, a security overflow for the « good of all » can easily happen; the Olympics are proof with our docile acceptance.

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Take what is good and right for you.

Be one,

Pank

https://www.pank.one/blog