Notre dernier podcast sur l’argent ((lien vers la vidéo : https://youtu.be/tFao4A9J9m) a suscité de belles réflexions. En tant que praticiens d’accompagnement, que ce soit avec l’hypnose ou toute autre méthode, il peut parfois être difficile de considérer l’argent comme un élément central de notre profession. Sur ce point, nous sommes aux antipodes des Anglo-Saxons qui peuvent facilement facturer plusieurs centaines de dollars pour une séance.
On peut se dire que la santé ne devrait pas coûter cher, et c’est le cas en France. En revanche, en ce qui concerne la santé mentale, il y a vraiment de tout. Hier, lors d’un entraînement, l’un de mes camarades m’a partagé le coût de son pédopsychiatre qui lui impose de ramener son enfant atteint de TDAH tous les mois pour renouveler l’ordonnance. La séance de 15 minutes est facturée 150€, ce qui représente un budget de 1800 euros pour 3 heures de consultations, soit un taux horaire de 600 euros. Une amie kiné m’a justement fait remarquer que les années d’études peuvent aussi expliquer pourquoi certains proposent leurs services à des prix élevés. D’un autre côté, dans le podcast, j’ai donné l’exemple des kinésithérapeutes qui reçoivent des demandes via la sécurité sociale, mais qui sont rémunérés seulement 16,3€ par séance (ce qui explique que lorsqu’on va chez certains d’entre eux, on se retrouve au fitness park avec cinq autres personnes). Si l’on y réfléchit, même si nos formations sont coûteuses, en deux mois, on peut être sur le marché et générer un chiffre d’affaires. Cela nous différencie des psychologues et autres professions qui doivent passer plusieurs années avant de commencer à pratiquer. Je peux comprendre que beaucoup de thérapeutes nous considèrent comme des amateurs, compte tenu de nos tarifs par rapport à notre expertise de formation…
Je pense que l’esprit français a parfois du mal avec l’argent, que ce soit pour en gagner ou pour faire payer. Parce que le mieux-être peut sembler être un service à part. Alors que factuellement, c’est un business comme un autre. Si l’on réfléchit correctement, la chirurgie esthétique, qui est souvent considérée comme un confort plutôt qu’une nécessité thérapeutique, peut être abordée de la même manière que les disciplines complémentaires.
Imaginez, maintenant, que je vous propose d’être un praticien du confort grâce à l’hypnose ou au coaching. Légalement, vous n’êtes pas le thérapeute de qui que ce soit, étant donné que seuls les psychologues et les psychiatres sont habilités. Vous êtes simplement un bonus. C’est comme si vous étiez un supplément ou une option complémentaire. Vos prestations sont simplement un ajout à la démarche initiale. Qu’est-ce qui vous empêcherait de développer un gros business axé sur le bien-être et le confort premium ?
Il est certain que nous pouvons nous limiter nous-mêmes dans nos démarches et dans la proposition de nos services. Nous pouvons penser qu’une séance à 70-80 euros est chère, ou nous pouvons simplement considérer que, comme il s’agit d’une option, d’un supplément sur la pizza, nous pouvons proposer des séances à 150€. C’est simplement un confort supplémentaire, et non un objectif thérapeutique. Je comprends que ce que je vous propose puisse vous déranger, mais j’ai l’impression que les Américains pensent de cette manière.
La différence est que même si je propose une séance à 150 dollars, cela peut être moins cher que de consulter un spécialiste médical possédant un doctorat, qui facturerait le double. Nos systèmes de prestations sociales et même les bonnes initiatives, telles que celle de proposer des séances « gratuites » aux jeunes avec des psychologues, peuvent nous amener à réfléchir sur les tarifs. Je vous rappelle qu’en marketing, il y a les 4P : produit, prix, place et promotion. La perception de notre métier et de nos services, notre produit, peut changer tout notre modèle économique et, par conséquent, les tarifs peuvent être fixés à des niveaux élevés.
À quel salaire mensuel estimeriez-vous vivre confortablement dans votre situation actuelle ?
Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One
Pank