Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #335 : Le Randori, Cœur de la Pratique

Cet article met en lumière l'importance du randori, un type de combat d'entraînement où l'objectif principal est la progression mutuelle plutôt que la victoire. L'auteur, Pank, insiste sur le fait que le randori permet aux pratiquants d'arts martiaux de se perfectionner, d'affiner leurs techniques et de développer leur confiance en soi, dans un esprit d'entraide et de respect mutuel.

Quand je parle de randori, je parle de combats où les deux adversaires s’exercent et se mettent dans des situations soit de découverte, soit d’imposition de leur jeu. Une fois la phase effectuée, admettons un passage de garde ou un combo de frappes, ils ralentissent pour que l’opposant puisse lui aussi travailler. Ils lui facilitent même le travail s’il a des difficultés à recomposer sa garde ou à riposter, si nous sommes en boxe.

Ce n’est pas un combat où la seule idée est de finaliser. Ou si c’est le cas, cela doit être fait une fois, et le reste du combat doit permettre à l’opposant de progresser. Il arrive que nous ayons l’avantage dans un combat ou que nous souhaitions, plus ou moins consciemment, dominer et donc éviter toute progression ou mise en danger de la part de l’autre. Pourtant, cela n’a pas de sens.

Soit on est vraiment au-dessus de l’autre et nous n’avons pas choisi le bon sparring-partner, soit nous galérons et nous risquons de ne faire que subir et de ne pas prendre confiance en notre système et notre jeu. Nous sommes dans des disciplines d’entraide; notre but est que nos adversaires deviennent de plus en plus affûtés et agressifs, qu’ils osent des choses qui pourraient nous battre, parce que nous sommes dans un travail de progression mutuelle et non d’opposition absolue.

Si nous pouvons faire des combats durs avec un mindset compétition, il nous faut néanmoins peaufiner et améliorer les automatismes. Même si depuis quelques années on met en avant les drills, cela ne vaut pas une phase d’opposition relative, pendant laquelle, dans des conditions qui se rapprochent d’un affrontement réel, nous aurons des feedbacks avec des réactions « combat », même si elles ne seront peut-être pas pleine puissance.

Les randoris sont les exercices qui devraient nous faire le plus progresser et que nous devrions faire en grand nombre, que ce soit en grappling ou en striking, sans se blesser, en prenant plaisir et en évoluant…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #335: Randori, the Heart of Practice

When I speak of randori, I am referring to combat where both adversaries train and put themselves in situations of discovery or imposition of their game. Once the phase is completed, let’s say a guard pass or a striking combo, they slow down so that the opponent can also work. They even make it easier for them if they have difficulty recomposing their guard or retaliating, if we are boxing.

This is not a fight where the only idea is to finish. Or if it is, it should be done once, and the rest of the fight should allow the opponent to progress. It happens that we have the advantage in a fight or that we wish, more or less consciously, to dominate and therefore avoid any progression or endangerment on the part of the other. Yet this makes no sense.

Either we are truly above the other and we have not chosen the right sparring partner, or we are struggling and we risk only enduring and not gaining confidence in our system and our game. We are in disciplines of mutual aid; our goal is for our opponents to become increasingly sharp and aggressive, that they dare to do things that could beat us, because we are in a work of mutual progression and not absolute opposition.

While we can have hard fights with a competitive mindset, we still need to refine and improve our automatisms. Even if drills have been emphasized in recent years, this is not worth a phase of relative opposition, during which, in conditions that approach a real confrontation, we will have feedback with « combat » reactions, even if they may not be full power.

Randori are the exercises that should make us progress the most and that we should do in large numbers, whether in grappling or striking, without getting injured, taking pleasure and evolving…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #249 : Commencer par le combat…

Depuis janvier 2024, j'ai modifié l'approche de mes cours d'arts martiaux en commençant directement par les randoris et les combats. Cette méthode permet d'utiliser l'énergie et la concentration optimales des élèves dès le début, tout en offrant un entraînement plus productif et dynamique. Découvrez pourquoi cette approche est appréciée par mes élèves et comment elle peut transformer votre pratique des arts martiaux.

Depuis janvier 2024, j’ai décidé de commencer les cours par des randoris et des combats. Cela fait suite à ma réflexion sur la suppression de l’échauffement classique, en le remplaçant par des exercices en binôme et des formes correspondant à nos arts martiaux. Pendant deux ou trois saisons, je débutais les cours avec des exercices d’opposition en lutte debout, sans amenés au sol.

Après avoir obtenu un retour positif – à savoir que, sans échauffement classique, les élèves ne se blessent pas – j’ai décidé de mettre en place autre chose. Traditionnellement, dans la majorité des arts martiaux et sports de combat, on trouve un échauffement, un travail technique, et parfois un travail d’opposition.

Cependant, je trouvais que les combats n’étaient pas vraiment productifs, peut-être à cause de la fatigue accumulée par les pratiquants pendant l’entraînement. Je me souviens que certains de mes professeurs en BJJ ou en karaté m’expliquaient que les combats en fin de cours, lorsque peu de personnes sont encore lucides, étaient voulus pour inciter à se dépasser.

Pourtant, le combat – qui est factuellement le moment où l’on peut le plus se blesser – ne mériterait-il pas notre intérêt et notre énergie optimale ? De plus, le combat doit être ouvert et permettre de créer, quitte à ne pas réussir exactement ce que l’on cherche à faire. En début de cours, nous sommes en pleine forme, et nous pouvons plus facilement oser et tester, quitte à se faire contrer, car l’épuisement est encore loin.

En général, nous commençons donc les randoris (et non les kumites) au sol, sans travail d’amené au sol, chacun cherchant à produire sans tout bloquer. Ensuite, le troisième permet d’inclure la lutte debout et les amenés au sol. À partir du quatrième, nous pouvons intégrer les soumissions, et en général, les derniers peuvent se transformer en kumite, où l’unique intention est de soumettre.

Après ces combats, le travail technique est abordé avec une autre concentration, et beaucoup sont plus volontaires, contrairement à la situation où les combats ont lieu à la fin et certains n’attendent que cela.

Pour le moment, le retour est positif, les élèves apprécient. Le nouveau test sera cette rentrée avec des néophytes qui, après seulement trois minutes dans le dojo, se retrouvent déjà à combattre…

#bjj #jiujitsu #lutalivre #grappling #randori #combats #cours

Prenez uniquement ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #249: Start with Combat…

Since January 2024, I decided to start my classes with randoris and combat. This decision follows my reflection on no longer doing a traditional warm-up, replacing it instead with partner drills and forms that correspond to our martial arts. For two or three seasons, I began the classes with stand-up grappling exercises without takedowns.

After receiving positive feedback — primarily ensuring that students did not get injured without a conventional warm-up — I decided to implement something different. Traditionally, in most martial arts and combat sports, there is a warm-up, a technical segment, and possibly some sparring.

However, I found that the combat wasn’t really productive, perhaps due to the fatigue accumulated by the practitioners throughout the training. I recall some of my instructors in BJJ or Karate explaining to me that the sparring sessions held at the end of class, when few people are still fully lucid, were intentional to encourage pushing beyond one’s limits.

Yet, since combat is factually the moment when injuries are most likely, shouldn’t it deserve our interest and optimal energy? Moreover, combat should be open and allow for creativity, even if we don’t always succeed in doing exactly what we aim for. At the beginning of the class, we are in peak condition, and it is easier to dare, to experiment, even if it means getting countered because exhaustion is still far away.

So generally, we start with randoris (not kumites) on the ground, without any takedown work, where each person seeks to create without fully blocking. Then, by the third round, we include stand-up grappling and takedowns. From the fourth round, we can introduce submissions, and generally, the last rounds can turn into kumites, where the sole intention is to submit.

After these sparring sessions, the technical work is approached with a different focus, and many students are more willing, unlike when the sparring is at the end and some are just waiting for that moment.

So far, the feedback has been positive, and the students appreciate it. The next test will be this season with newcomers who, after just three minutes in the dojo, find themselves already fighting…

#bjj #jiujitsu #lutalivre #grappling #randori #sparring #classes

Take only what is good and right for you.

Be one,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #234 : Bravo l’équipe de France de Judo

Je pense que vous avez certainement vu le résultat de l’équipe de France de Judo et le titre olympique qu’ils ont remporté. En regardant un maximum de combats, je trouve que les athlètes sont des monstres physiques et mentaux.

Nous avons aux Jeux l’élite de ce style incroyable de combat et pourtant… je n’accroche pas. C’est complètement subjectif, je trouve que la voie de la souplesse met énormément l’emphase sur la puissance, qu’importe les catégories, je trouve qu’on voit un ratio technique/puissance qui met plus l’emphase sur la force.

Nous le savons, à technique quasiment égale, c’est toujours le physique qui fera la différence, voire, et nous l’avons beaucoup vu, la stratégie. Les fameuses victoires sur les avertissements. Certes, j’ai adoré le timing de l’Ouzbek sur Uta Abe, ou la Française, Cysique, qui passe un de-ashi-barai nickel.

D’ailleurs, cette technique comme les Ko-uchi et les balayages en général sont celles qui, à mes yeux, représentent le mieux l’essence du judo. Cela demande technique et timing, le poids et la puissance étant l’un des rares moments où ils ne prennent pas part.

Le niveau du judo est stratosphérique aujourd’hui et il est normal que la technique passe derrière, parce que c’est de l’expertise pour ceux qui pratiquent et qu’il y a souvent un niveau assez semblable. L’expérience, et on l’a vu dans le combat de Riner contre Saito, ce dernier, tout jeune, qui à 22 ans amène à un golden score. Notre géant guadeloupéen a bien géré son match (et la fatigue cumulée de la veille).

Un peu comme le BJJ, je ne suis pas un fan de la facette sportive du judo. Ça ne répond pas à ce que j’aime dans cette discipline, dans l’esprit randori, partage et élévation mutuelle. À ces moments, j’y vois des athlètes incroyables bien loin de la notion de Budo imaginée par Kano.

Encore une fois, bravo à nos entraîneurs et athlètes français, qui font briller notre forme de judo sportif dans le monde.

Judo #JO2024 #Paris2024 #ChampionOlympique #équipedeFrance #JigoroKano #Budo

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #234: Bravo to the French Judo Team

I think you have certainly seen the results of the French Judo team and the Olympic title they won. Watching as many matches as possible, I find that the athletes are physical and mental monsters.

At the Games, we have the elite of this incredible combat style, and yet… I am not hooked. It’s completely subjective; I find that the way of gentleness heavily emphasizes power. Regardless of the categories, I think we see a technique/power ratio that puts more emphasis on strength.

We know that with nearly equal technique, it is always the physical aspect that makes the difference, or even, as we have often seen, strategy. The famous victories by warnings. Certainly, I loved the timing of the Uzbek against Uta Abe, or the Frenchwoman, Cysique, who executes a perfect de-ashi-barai.

Moreover, this technique, like Ko-uchi and sweeps in general, are those that in my eyes best represent the essence of judo. They require technique and timing, with weight and power being one of the rare moments where they do not play a part.

The level of judo is stratospheric today, and it is normal for technique to take a back seat because it is expertise for those who practice and there is often a similar level. The experience, as we saw in the match between Riner and Saito, this young man, who at 22 years old brought it to a golden score. Our Guadeloupe giant managed his match well (and the accumulated fatigue from the day before).

A bit like BJJ, I am not a fan of the sportive aspect of judo. It doesn’t respond to what I love in this discipline, in the spirit of randori, mutual sharing, and elevation. At these moments, I see incredible athletes far removed from the Budo concept imagined by Kano.

Once again, bravo to our French coaches and athletes, who make our form of sportive judo shine in the world.

Judo #JO2024 #Paris2024 #OlympicChampion #TeamFrance #JigoroKano #Budo

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #232 : Un Challenge de 100 Combats, Pas une Si Bonne Idée

Depuis 6 semaines, j’ai proposé un petit challenge dans mon dojo. Mon idée était de motiver les élèves à mettre en pratique et à exprimer ce qu’ils ont appris pendant l’année. Créer un phénomène d’habituation grâce à la répétition constante de combats. Le défi consistait à effectuer un minimum de 100 affrontements.

J’utilise le mot affrontement volontairement, car je souhaitais, dans un premier temps, qu’ils puissent faire des randoris en Jiu-jitsu et en Luta Livre, c’est-à-dire vraiment s’opposer en étant le plus mobiles et actifs possible. Les soumissions étant interdites, il y a généralement plus de jeu. Quand un des combattants domine une position plus de 10 secondes, il doit ouvrir ou laisser son adversaire avancer ou sortir.

Ce que je ne vous avais pas dit, c’est que ces petits échanges duraient 8 minutes. Je ne sais pas si vous avez l’habitude de combattre sur ces durées, mais ce qui aurait dû créer une dynamique fluide a plutôt abouti à une phase explosive, puis à une phase en mode “tas” : je ne bouge plus, j’attends la fin du round. Au bout de 2 semaines, je voyais plus de tas que de randoris, je me suis donc dit qu’on allait passer en combat, c’est-à-dire chercher la soumission pour recréer un dynamisme.

Là, il y avait déjà un gros cumul d’opposition et les élèves n’étaient pas les plus agressifs. J’ai compris à la troisième semaine que cette période exclusivement dédiée aux affrontements ne serait pas optimum. Déjà, de mon côté, je voyais en étant là à tous les entraînements et en faisant tous les combats que le corps fatiguait, et que la seule journée off ne permettait pas de bien récupérer. Mais surtout, ce qui aurait dû être un jeu d’atteindre 100 combats se transformait en des sessions moins qualitatives.

Au lieu de se reposer entre les rounds trop difficiles, ils préféraient cumuler les matchs, mais ne produisaient pas grand-chose, ce qui est normal quand on est fatigué. Du coup, la dynamique que je pensais instaurer nourrissait plus leur esprit de compétition (et la peur de la sanction des 1000 exercices si ce n’est pas fait, oui, je suis un instructeur sadique) que la recherche de progression martiale.

De manière générale, en fonction bien sûr du travail et des vacances, ils ont été assidus et c’était cool. Même si la majorité n’a pas atteint les 100 combats, c’est quand même génial qu’ils aient pu en faire plus d’une cinquantaine. J’aime le style de préhension, surtout ceux où l’on se roule beaucoup au sol, car on peut faire 13h20 (le temps des 100 luttes) de combat sans être (trop) abîmé. Ce qui est beaucoup moins possible dans beaucoup d’autres disciplines.

C’est aussi un bon challenge pour le mental, surtout que, comme je veux que mes grapplers gèrent les frappes, les 15 derniers jours ont consisté en affrontements dans les règles du MMA ou du Kenpo/Pankido. Ils ont été courageux et je tiens à souligner une chose : 100% des femmes ont relevé le challenge, c’est fort et c’est la beauté des arts martiaux. Peu importe qui tu es et ce que tu es, tu peux te dépasser et atteindre de grandes choses.

Bravo à toutes et tous, et l’an prochain, je ferai différemment pour éviter que les ego prennent le pas sur l’amélioration de son jeu, même si l’ego peut aider à se dépasser.

100combats #13h20 #Challenge #Jiujitsu #BJJ #LutaLivre #MMA #Pankido #Kenpokan #félicitation

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #232: A 100 Fight Challenge, Not Such a Good Idea

For the past 6 weeks at my dojo, I proposed a small challenge. My idea was to motivate the students to practice and express what they had learned during the year. To create a habituation phenomenon through the constant repetition of fights. The challenge was to have a minimum of 100 fights.

I use the word « fight » intentionally because I initially wanted them to do randoris in Jiu-jitsu and Luta Livre, that is, to really oppose each other while being as mobile and active as possible. With submissions prohibited, there is generally more play. When one of the fighters dominates a position for more than 10 seconds, they must open up or let their opponent advance or escape.

What I hadn’t told you was that these little exchanges lasted 8 minutes. I don’t know if you are used to fighting for these lengths of time, but what should have created a fluid dynamic instead resulted in an explosive phase followed by a “pile-up” phase: I don’t move, I wait for the end of the round. After 2 weeks, I saw more pile-ups than randoris, so I decided to switch to combat, that is, to seek submission to recreate dynamism.

By then, there was already a lot of opposition accumulating and the students were not the most aggressive. I realized by the third week that this period exclusively dedicated to fights wouldn’t be good. Already, from my side, being present at all the training sessions and doing all the fights, I saw that the body was tiring, and the single day off wasn’t enough for proper recovery. But more importantly, what should have been a fun challenge to reach 100 fights turned into very low-quality sessions.

Instead of resting when the rounds were too difficult, they preferred to accumulate matches but didn’t produce much, which is normal when you’re tired. Thus, the dynamic I thought it would create fed more their competitive spirit (and the fear of the sanction of 1000 exercises if it’s not done, yes, I’m a sadistic instructor) than the pursuit of martial progress.

In general, depending on work and holidays, they were diligent and that was cool. Even if the majority didn’t reach 100 fights, it’s still great that they managed to do more than fifty. I like grappling styles, especially those where you roll a lot on the ground, because you can do 13h20 (the time for 100 fights) of combat without being (too) damaged. This is much less possible in many other disciplines.

It’s also a good mental challenge, especially since I want my grapplers to handle strikes, the last 15 days were fights under MMA or Kenpo/Pankido rules. They were courageous and I want to highlight one thing: 100% of the women took up the challenge, it’s beautiful and it’s the beauty of martial arts. No matter who you are and what you are, you can surpass yourself and achieve great things.

Congratulations to all, and next year, I will do things differently to prevent egos from taking precedence over improving one’s game, even if ego helps to surpass oneself.

100fights #13h20 #Challenge #Jiujitsu #BJJ #LutaLivre #MMA #Pankido #Kenpokan #congratulations

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #231 : Combattre avec les femmes quand on est un homme

Hier, une de mes combattantes, qui s’entraîne depuis un an et est de petit gabarit, s’est retrouvée face à une ceinture marron de BJJ et 4e dan de Judo, un champion du monde amateur de Muay Thai passionné de Jiu-jitsu, et moi-même, un gros. Nous combattions en mode Kenpokan/Pankido, c’est-à-dire du MMA avec un gi.

Nous achevons une période de six semaines entièrement dédiée aux randoris et aux kumités. Pas de chance pour notre combattante, qui a fini par manifester son désir d’avoir des partenaires de son poids et de sa force, en mode syndicat (poing levé de la révolution et pancarte).

Cela m’a permis d’expliquer ma vision du combat homme/femme, que je trouve parfois mal comprise. En tant qu’homme très binaire, je pense que lorsque nous portons un gi ou entrons dans une salle de sport de combat, nous sommes tous égaux. En mode combat (kumité, pas randori), il faut se battre pour vaincre.

Peu importe que l’opposant soit petit, grand, homme ou femme, lourd ou léger, il faut y aller assez fort pour soumettre (ou mettre KO au corps si en percussion). Je suis souvent agacé par les hommes (ou les plus gradés, lourds, etc.) qui, parce qu’ils dominent, ne s’investissent pas pleinement. Il faut respecter l’effort de notre adversaire et l’aider à se surpasser. Dans les randoris, on travaille ensemble et on se fixe des thèmes de travail, mais dans les kumités, chacun pour soi.

Bien sûr, en tant que poids lourd, je ne vais pas utiliser toute ma force ou mon poids, mais je vais créer une réelle difficulté et appliquer ma stratégie. L’objectif est de finir le combat sans blesser ni faire de mal, juste appliquer le principe des combats où la notion de justesse est rarement une réalité. Les compétitions de BJJ, par exemple, nous confrontent parfois à d’anciens champions du monde ou des pros en MMA, ou des légendes du Vale Tudo (c’est du vécu), des adversaires qui peuvent et vont sûrement nous écraser.

Je ne parle même pas de la rue, où il peut arriver de lutter contre des gens armés ou nombreux. Un combat est difficile, il montre notre impuissance dans certaines situations. C’est une métaphore de la vie. Je déteste quand un homme est trop « bienveillant » envers une femme. Pour moi, il doit combattre comme si c’était un adversaire sérieux. Si je vous mets face à Flavio « Peroba » Santiago, un petit gabarit mais très dangereux, peu importe votre poids, votre garde ou votre gabarit, vous allez tout donner pour ne pas être soumis.

Considérez vos adversaires, masculins ou féminins, de manière à offrir un affrontement de qualité et osez admettre que bien des femmes sont plus techniques que les hommes et peuvent nous battre, sans l’excuse de « j’y allais cool ».

Respect à tous les pratiquants et pratiquantes.

BJJ #homme #femme #combat #MMA #Pankido #Kenpokan #Affrontement #équité

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #231: Fighting with Women When You Are a Man

Yesterday, one of my fighters, who has been training for a year and is of a lighter weight class, found herself in a tough spot. She faced a brown belt in BJJ, a 4th dan in Judo, a world amateur champion in Muay Thai who is also deeply into Jiu-jitsu, and me, a heavyweight. We were fighting in Kenpokan/Pankido mode, which is MMA with a gi.

We were concluding a six-week period entirely dedicated to randoris and kumités. Unfortunately for our female fighter, after enduring the end of the session, she humorously (with a raised fist and a protest sign) expressed her desire to have female partners or ones matching her weight and strength.

This gave me an opportunity to explain my vision of male/female combat, which I often find misunderstood. As a very binary person, I believe that when we wear a gi or enter a combat sports gym, we are all considered equals. In combat mode (kumité, not randori), we must fight to win.

It doesn’t matter if the opponent is small, tall, male, female, heavy, or light; we go hard enough to submit (or body KO in striking). I am often annoyed by men (or higher ranks, heavier, etc.) who, because they dominate, do not fully engage. We must respect the effort and sometimes the helplessness of our opponents. They are making efforts, and we should help them push themselves to give their all. In randoris, we collaborate and set work themes, but in kumités, it’s every person for themselves.

Yes, as a heavyweight, I won’t use all my weight or strength, but I will create a real challenge and apply my game plan. The goal is to finish the fight without injuring or harming, just to apply the principle of fights where the notion of fairness is rarely a reality. Competitions like BJJ sometimes make us face former world champions, MMA pros, or legends of Vale Tudo (speaking from experience), opponents who can crush us.

I’m not even talking about the street, where we might have to fight against armed or numerous people. A fight is difficult; it shows our powerlessness in certain situations. It’s a metaphor for life. I hate when a man is overly « kind » towards a woman. For me, he must fight as if she is a serious opponent. If I put you against Flavio « Peroba » Santiago, who is small but extremely dangerous, no matter your weight, guard, or size, you will give it your all to avoid being submitted.

Consider your opponents, male or female, in a way that ensures a quality fight and dare to admit that many women are more technical than men and can kick our butts without any excuse like « I was going easy. »

Respect to all practitioners.

BJJ #man #woman #fight #MMA #Pankido #Kenpokan #Fight #equity

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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