Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #264 : Le jiujitsu en 2024, un sport ou un art martial ?

En 2024, le jiujitsu est-il encore un art martial ou a-t-il évolué vers un sport de combat ? Explorez les implications du règlement sportif dans la pratique du BJJ, la place des compétitions, et les différentes approches des grands instructeurs comme Danaher ou les Gracie.

Hier, je repassais le cours d’arbitrage pour l’IBJJF, ce qui offre un bon rappel sur la facette sportive du BJJ. Chose intrigante, c’est que, pour obtenir ses grades (ou dan), à l’inverse de la plupart des styles traditionnels, il n’y a pas d’examen, juste du temps de tatami. La seule chose imposée par l’organisation fédérale pour valider les certificats de grade, c’est ce fameux cours.

Cela sous-entend que connaître le règlement sportif est une « obligation » pour valider le niveau d’un pratiquant. Pourtant, en jiujitsu, il n’y a pas d’obligation de faire des compétitions, ni, par extension, de suivre la manière de combattre du jiujitsu sportif dans son académie. Danaher a été un personnage majeur de notre discipline, et pourtant, toute la formule qui l’a fait connaître est basée sur des techniques interdites dans un jiujitsu fédéral.

De plus, il se peut que des professeurs, à l’instar des Gracie ou des Valente, souhaitent simplement développer le jiujitsu dans une démarche de self-defense, ou pour d’autres, dans la dynamique du MMA.

J’imagine que faire connaître à tous la facette sportive permet de proposer une idée homogène de ce qu’est le jiujitsu, et la compétition est le moyen le plus attractif pour attirer de nouveaux passionnés dans notre discipline.

Je trouve amusant de me dire qu’on attribue des degrés à des ceintures noires qui, peut-être, ne pratiquent plus en randori et viennent seulement quelques fois par mois à l’académie, avec pour seule preuve de leur pratique une licence (lorsqu’ils n’ont plus de professeur). Par contre, il y a une obligation de connaître le règlement sportif, qui, lui, peut ne pas être pratiqué du tout dans l’académie.

Le jiujitsu est donc plutôt considéré comme un sport de combat qu’un art martial, alors que, justement, le premier point partagé par nos instructeurs d’arbitrage est que le jiujitsu sportif ne doit pas oublier la facette martiale de la discipline…

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Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #264: Jiujitsu in 2024, a Sport or a Martial Art?

Yesterday, I was reviewing the IBJJF arbitration course, which serves as a good reminder of the sporting side of BJJ. Interestingly, to obtain ranks (or dan), unlike most traditional styles, there is no exam, just time on the mat. The only requirement imposed by the federation to validate rank certificates is this famous course.

This implies that knowing the sports regulations is a « requirement » to validate a practitioner’s level. However, in jiujitsu, there is no obligation to compete, nor, by extension, to follow the approach of sports jiujitsu in one’s academy. Danaher was a key figure in our discipline, yet the formula that made him famous is based on techniques prohibited in federal jiujitsu.

Additionally, some instructors, like the Gracie or Valente families, may want to develop jiujitsu with a self-defense approach, or for others, within the dynamics of MMA.

I imagine that making everyone aware of the sports aspect helps to offer a homogeneous idea of what jiujitsu is, and competition is the most attractive way to bring new enthusiasts to our discipline.

I find it amusing to think that degrees are awarded to black belts who may no longer spar in randoris and only come to the academy a few times a month, with the only proof of their practice being a license (when they no longer have a teacher). However, there is an obligation to know the sports regulations, which may not be practiced at all in the academy.

Therefore, jiujitsu is considered more of a combat sport than a martial art, even though the first point our arbitration instructors share is that sports jiujitsu must not forget the martial aspect of the discipline…

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Take what is good and right for you.

Be one,

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #271 : La maîtrise de peu de techniques

Ce billet explore pourquoi la maîtrise d'un nombre réduit de techniques peut surpasser une vaste palette dans les arts martiaux. Inspiré de la boxe et des champions spécialisés, l'accent est mis sur l'importance des fondamentaux et de la répétition.

Il y a quelques jours, une ceinture blanche me confiait qu’elle avait du mal à finaliser ses adversaires et qu’il lui faudrait voir plusieurs soumissions. J’ai rebondi en lui demandant ce qu’elle avait déjà étudié. Même avec peu de finalisations, elle en connaissait au moins trois, ce qui est amplement suffisant. Bien sûr, quand on débute, on veut avoir une palette technique importante, comme si nous étions dans un monde aux potentiels infinis.

Cependant, un peu comme la boxe anglaise, qui avec juste quelques coups, a prouvé sa grandeur au fil des décennies par une spécialisation des fondamentaux, ces derniers ont tellement été travaillés que les boxeurs les ont personnalisés, allant jusqu’à créer des styles qui portent leur nom, comme celui de Dempsey.

Il n’est pas nécessaire de disposer d’un panel technique particulièrement vaste pour performer. Nous pouvons nous contenter des armes que nous avons peaufinées. Les fondamentaux nous permettent, dès qu’un élément technique inconnu surgit, de revenir aux bases et aux structures neutres ou défensives. Nous ne devons pas nous laisser entraîner dans ce que nous ne maîtrisons pas. Pour cela, il ne s’agit pas de connaître plus, mais de maîtriser moins.

Je vous l’avais déjà partagé : remarquez que les sets de vidéos tutoriels de la plupart des champions proviennent de leurs jeux, c’est-à-dire de ce qu’ils utilisent la majeure partie du temps lors des combats. Ils sont spécialistes et n’utilisent souvent que très peu d’autres techniques. Quand nous sommes dans le stress du combat, nous utilisons ce qui nous semble le plus performant, plutôt que de sélectionner la technique la plus adaptée.

Comme le disait Bruce Lee, c’est celui qui a répété 10 000 fois une technique qui est dangereux, plutôt que celui qui en connaît 10 000. Quand on étudie et que l’on accroche sur une technique, il ne faut pas hésiter à se focaliser dessus pendant un moment, toujours avec son binôme de réponse, le plan B, qui doit être répété quasiment autant de fois.

Accumuler des techniques ne signifie pas les maîtriser. D’ailleurs, même si un professeur peut vous montrer des techniques, les comprendre et les transmettre, cela ne veut pas dire qu’il les maîtrise en combat, car elles n’ont peut-être pas été travaillées dans ce cadre. Ce professeur aura souvent un jeu bien défini et spécifique.

#Jiujitsu #Lutalivre #MMA #techniques #spécialisation #recherche #maîtrise

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

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Reflections of Pank / Snapshot #271: Mastery of Few Techniques

A few days ago, a white belt told me she was struggling to finish her opponents and thought she needed to learn more submissions. I responded by asking what she had already studied. Even with just a few finishes, she knew at least three, which is more than enough. Of course, when we start out, we want to have a large technical repertoire, as if we were in a world of infinite possibilities.

However, just like boxing, which, with only a few punches, has demonstrated its greatness over the decades through specialization in basics, these have been so extensively practiced that boxers have personalized them, creating styles that bear their names, like Dempsey.

It is not necessary to have a particularly large technical repertoire to perform well. We can work with the weapons we have refined. The fundamentals allow us, when faced with an unknown technical element, to return to basic or defensive structures. We should not let ourselves be drawn into what we don’t know. For this, it’s not about knowing more, but mastering less.

I’ve shared this with you before: notice that most champions’ tutorial videos come from their game, meaning what they use most of the time in matches. They are specialists and often don’t use many other techniques. When we are stressed during a fight, we use what we feel is the most effective, rather than choosing the most appropriate technique.

As Bruce Lee said, it’s the person who has repeated one technique 10,000 times that is dangerous, rather than the one who knows 10,000 techniques. When we study and become attached to a technique, we shouldn’t hesitate to focus on it for a while, always with its backup plan, plan B, which should be repeated almost as often.

Accumulating techniques does not mean mastering them. In fact, even if a teacher can show you techniques, understand them, and pass them on, it doesn’t mean they have mastered them in combat, because they may not have worked on them in that context. This teacher will often have a well-defined, specific game.

#Jiujitsu #Lutalivre #MMA #techniques #specialization #mastery

Take what is good and right for you.

Be one,

Pank