Réflexions martiales d’un Hypnofighter #431 : Les coups au corps

S’il y a eu de très belles phases lors de cet UFC Paris, j’ai particulièrement apprécié de voir à quel point les coups au corps ont pu changer la configuration des combats. Dans cette ère d’échanges techniques, je pense qu’il pourrait être intéressant pour les combattants de s’inspirer des frappes de poings rapprochées du Kyokushin.

Il y a une phase qui s’apparente au clinch mais sans réellement utiliser les bras pour déséquilibrer, contrôler en lutte ou préparer un coup de genou. C’est un moment de combat où l’on est très proche de l’adversaire et où le corps est souvent plus exposé. C’est exactement dans ce type de configuration que les karatékas Kyokushin excellent.

Le travail en Shita (coups bas) est certainement une voie qui pourrait être perfectionnée, notamment les crochets aux côtes. On pourrait objecter que la boxe anglaise propose déjà cela, mais les distances sont un peu différentes et le karaté Kyokushin est spécifiquement conçu pour cette courte distance.

Les pratiquants de Kyokushin savent très bien créer des ouvertures, affaiblir l’adversaire ou le faire réagir pour enchaîner avec des coups de pieds, ou, dans le contexte du MMA, pour ouvrir la possibilité de frapper au visage ou de reprendre de la distance.

Il y a également une différence d’impact entre frapper avec des gants de boxe anglaise et avec des poings nus ou des gants de 4 onces. L’impact sur les poignets est plus important et les kento (articulations des doigts) peuvent être blessés lors de la frappe sur les coudes. C’est une manière très spécifique de frapper avec puissance au corps à très courte distance, et cela pourrait être un véritable outil supplémentaire dans l’arsenal des strikers ou des dirty wrestlers.

Encaisser les coups au corps est parfois trompeur, tout comme les coups aux jambes. Une seule frappe bien placée peut transformer ce que nous pensions pouvoir gérer en un calvaire, voire un abandon.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #431: Body Shots

While there were some great moments in this UFC Paris, I really liked seeing how much body shots could change the dynamic of the matches. In this era of technical exchanges, I think it could be interesting for fighters to look at what Kyokushin practitioners do with their very close-range fist strikes.

There’s a phase that’s similar to the clinch but without actually using the arms to unbalance, control in wrestling, or set up a knee strike. It’s a moment in the fight where you’re very close to the opponent, and the body is often more open than in other phases of combat. It’s precisely in this configuration that Kyokushin karateka specialize.

The Shita (low strikes) work is certainly a path that could be refined, especially the rib hooks. You might say that boxing already offers this, but the distances are a bit different, and this style of karate is specifically oriented toward that short distance.

They are very good at creating openings, weakening the opponent, or making them react to follow up with kicks, or, for MMA, opening up the possibility of striking the face or regaining distance.

There’s also a difference in impact between striking with boxing gloves and with bare fists or 4 oz gloves. There is more impact on the wrists, not to mention the kento (knuckles) which can be injured from impact on the elbows. It’s a very specific way to hit the body with power at a very short distance and could be a real additional tool in the arsenal of strikers or dirty wrestlers.

Taking body shots can sometimes be tricky, just like leg kicks. Sometimes, a single well-placed strike is all it takes for what you thought you could handle to become a nightmare, or even lead to giving up.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #427 : Les démonstrations

Je ne suis pas bon pour faire des démonstrations d’arts martiaux, et j’ai la chance de ne pas avoir à en faire, comme beaucoup de professeurs, en ce début de saison lors des portes ouvertes ou des forums des associations.

La démonstration est clairement un élément qui fait partie du patrimoine des arts martiaux, du moins depuis une bonne partie du XXe siècle, et d’autant plus maintenant où montrer et démontrer son art et son sport en dehors de la compétition est ce qui va permettre d’attirer du monde.

Et c’est là qu’il y a parfois un côté marketing qui ne correspond pas tout à fait à ce qui sera proposé pendant l’année à l’académie. On voit bien que quand on voit tout le monde voler en Aïkido, ce n’est pas nous, en tant que néophytes, qui parviendrons à mettre en place ces tai sabaki et autres belles actions, d’autant plus que nous n’aurons pas de hakama…

Pareil pour la self-défense : ce que l’on voit dans une dynamique de démonstration est absolument incroyable contre un ou plusieurs opposants, parfois même armés de pistolets.

Même le karaté, dont les démonstrations sont peut-être celles qui ressemblent le plus aux cours avec des kihons et des katas, trouve le moyen de faire de la casse. Or, de façon générale, et pour avoir été longtemps dans des dojos de Karaté, le tameshiwari est une rareté, pour ne pas dire un moment exceptionnel.

Il faut vendre sa discipline, attirer le chaland et, pour ce faire, il faut sortir les tambours et les trompettes. Tout comme la nouvelle génération va regarder un TikTokeur d’arts martiaux et vouloir devenir un pratiquant, ou comme des générations plus anciennes se référaient aux films pour se dire qu’ils entreraient un jour sur une voie qui, peut-être, les absorberait pour la vie…

Un petit excès et une survente qui peuvent néanmoins changer des trajectoires…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #427: The Demonstrations

I’m not good at doing martial arts demonstrations, and I’m lucky not to have to, unlike many instructors, at the start of the season during open days or association forums.

The demonstration is clearly an element that is part of the heritage of martial arts, at least since a good part of the 20th century, and even more so now where showing and demonstrating one’s art and sport outside of competition is what will attract people.

And that’s where there’s sometimes a marketing side that doesn’t quite match what will be offered during the year at the academy. We see that when we see everyone flying in Aikido, it’s not us, as newcomers, who will manage to perform these tai sabaki and other beautiful actions, especially since we won’t even have a hakama…

The same goes for self-defense: what you see in a demonstration is absolutely incredible against one or more opponents, sometimes even armed with pistols.

Even karate, whose demonstrations are perhaps those that most resemble classes with kihons and katas, finds a way to include breaking. However, generally speaking, and having spent a long time in Karate dojos, tameshiwari is a rarity, not to say an exceptional moment.

You have to sell your discipline, attract customers, and to do so, you have to bring out the drums and trumpets. Just as the new generation will watch a martial arts TikToker and want to become a practitioner, or as older generations referred to movies to tell themselves that they would one day enter a path that might absorb them for life…

A little excess and overselling can nevertheless change trajectories…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #424 : Quand on perd le contrôle

Je ne sais pas si vous avez suivi l’information, mais le fils de Quinton Jackson, Raja, a eu un accès de violence qui pourrait ressembler à des « roid rage ». En tout cas, la conséquence est un véritable carnage sur un catcheur professionnel (Pro Wrestler).

Je trouve que c’est un cas intéressant. Même s’il y avait une tension, dont je ne sais pas si elle venait d’une « feud » de catch ou d’une vraie provocation, la réaction du jeune combattant de MMA a été disproportionnée : pendant un show de catch, il a frappé de toutes ses forces, laissant son adversaire inconscient après plus de 20 frappes « significatives ».

Même si aujourd’hui, l’image du pratiquant d’arts martiaux qui reste zen et en contrôle a changé — la boxe et le MMA ayant plutôt mis en avant les personnes qui « trash talk », se bousculent ou, pire, entraînent leurs « gangs » dans des assauts collectifs lors des conférences de presse — certains comportements deviennent problématiques.

Raja a 25 ans. Ce n’est plus un adolescent sous l’effet des hormones naturelles, ni un enfant issu de situations complexes (même si on ne connaît pas la vie des enfants de stars). Il devrait avoir la maturité et les compétences nécessaires, surtout avec la connaissance de ce que représente l’impact de frappes sur une personne KO, pour se retenir ou minimiser sa colère.

Et je ne dis pas qu’il n’y a pas de raison de se mettre en colère, voire d’en venir aux mains. Je ne suis pas dans ce genre de philosophie. En revanche, il y a une limite entre avoir un coup de sang où, après un bref échange, chacun retourne à ses affaires — en se disant parfois que son attitude n’a pas été la plus intelligente — et se laisser absorber par la rage.

Nous avons chacun nos caractères et nos façons de réagir à l’agression et à l’humiliation (subjective). Mais si l’on pratique des sports de combat, sans pour autant dire que nous sommes des « enfants de chœur », il y a une différence entre une attitude de « correction » et une attitude de destruction issue de sa colère.

Se connaître et parfois partir, plutôt que de se retrouver dans des situations absurdes que l’on regrettera, peut aussi être un objectif dans son parcours martial.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #424: When You Lose Control

I don’t know if you followed the news, but Quinton Jackson’s son, Raja, had an outburst that could resemble « roid rage. » In any case, the consequence was a real carnage on a Pro Wrestler.

I find this to be an interesting case. Even if there was a tension—which I have no idea whether it was for a wrestling feud or a real taunt—the young MMA fighter’s retaliation was disproportionate. During a wrestling show, he struck with full force, leaving his opponent unconscious after more than 20 « significant » strikes.

Even if today we’re more or less beyond the image of the martial arts practitioner who remains zen and in control—with boxing and MMA having highlighted people who trash talk, shove each other, or even lead their « gangs » in collective assaults during press conferences—some behaviors are still becoming problematic.

Raja is 25 years old. He is no longer an adolescent under the influence of natural hormones, nor a child from a complex situation (although we don’t know the lives of celebrity children). He should normally have the competence, especially with the knowledge of what the impact of strikes on a KO’d person represents, to be able to restrain himself or minimize his anger.

And I’m not saying there’s no reason to get angry, or even to come to blows. I’m not into that kind of philosophy. However, there’s a limit between having a moment of anger where, after a brief exchange, everyone goes back to their business—sometimes telling themselves that their attitude wasn’t the smartest—and letting yourself be absorbed by rage.

We each have our own characters and ways of reacting to aggression and (subjective) humiliation. But if we practice combat sports, without saying that we are « choirboys, » there is a difference between an attitude of « correction » and one of destruction born of one’s anger.

Knowing oneself and sometimes leaving, rather than ending up in absurd situations that one will regret, can also be a goal in one’s martial journey.

Take what is good and right for you.

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #399 : Enseigner des principes

Ce texte explore une approche non-traditionnelle de l'enseignement du karaté, inspirée par Jacques Tapol, un Senseï qui, à 70 ans, privilégie le "feeling" et la compréhension conceptuelle du bunkai plutôt que l'application mécanique des katas. L'auteur met en lumière la valeur de cette quête de concepts libres de formes préétablies, malgré la difficulté que cela peut représenter pour des pratiquants habitués au conditionnement martial, suggérant une profondeur inattendue dans cette approche "invisible" du karaté.

Je suis en ce moment au campus de la FFKarate. Il y a des tas d’interventions différentes et même si je reste principalement en Kmix avec Jérôme Charles et Anthony Réa, je suis passé à l’atelier de Jacques Tapol, un Senseï, ancien champion de karaté traditionnel, qui à 70 ans cherche à proposer autre chose que la « tradition », allant vers des notions plus libres.

Pendant son cours, il ne parlait pas de techniques et poussait les gradés à aller dans le feeling des réponses qu’ils avaient sur des techniques diverses, comme des frappes ou des intentions de saisie.

Ce qu’il cherchait à partager était la notion de bunkai, une explication des katas (formes), qui la plupart du temps partent du kata.

Partir d’une séquence et chercher son application en combat. Cette notion est mécanique. Jacques, lui, laissait faire les choses acquises dans le corps, puis quand il voyait un enchaînement, il stoppait et montrait dans quel kata on le retrouvait.

La forme redevenait ce pour quoi elle existe : un dictionnaire de techniques et de séquences, pas une démonstration.

Son partage était dans une quête de concepts sans forme déterminée, sans techniques précises, offrant la libération des carcans attendus pour une recherche de son efficacité propre.

Seulement, le conditionnement martial a pu rendre de nombreux participants dans un flou, une difficulté à appréhender l’idée du concept qui n’a pas de forme « juste » imposée.

Pourtant, il y a de fortes chances qu’il y ait plus de profondeur dans ce « Karaté invisible » que dans les plus complexes des kihon ou des katas.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One,
Pank
https://www.passioncombat.net/

Martial Reflections of a Hypnofighter #399: Teaching Principles

I am currently on the FFKarate campus. There are many different interventions, and even though I mainly stay in Kmix with Jérôme Charles and Anthony Réa, I went to Jacques Tapol’s workshop. He is a Sensei, a former traditional karate champion, who at 70 years old seeks to offer something other than « tradition, » moving towards more free notions.

During his class, he didn’t talk about techniques and pushed the black belts to go with the feeling of the responses they had to various techniques, such as strikes or grappling intentions.

What he sought to share was the notion of bunkai, an explanation of katas (forms), which most of the time start from the kata.

Starting from a sequence and looking for its combat application. This notion is mechanical. Jacques, on the other hand, let them perform what they had already acquired in their bodies, then when he saw a sequence, he stopped and showed which kata it came from.

The form became what it exists for: a dictionary of techniques and sequences, not a demonstration.

His sharing was a quest for concepts without a determined form, without precise techniques, offering liberation from expected constraints in search of one’s own effectiveness.

However, martial conditioning may have left many participants feeling unclear, struggling to grasp the idea of a concept that has no imposed « correct » form.

Yet, there is a strong chance that there is more depth in this « invisible Karate » than in the most complex kihon or katas.

Take what is good and right for you.
Be One,
Pank
https://www.passioncombat.net/

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #396 : L’Histoire vs les Histoires

Une exploration critique des récits et des mythes dans les arts martiaux, en comparant les histoires populaires avec les faits historiques vérifiables. L'article examine comment les figures dominantes et les récits sensationnalistes peuvent obscurcir la véritable histoire et l'importance de certains personnages et événements.

Dans les arts martiaux, nous avons un paquet d’histoires sur les écoles, les professeurs, les combats officiellement incroyables. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire que ces histoires aient traversé les siècles. Combien de récits nous a partagés Karate Bushido qui ont pu être vus en vidéo quelques décennies plus tard, et ce qui avait été décrit comme un combat titanesque manquait de technique ou d’impact.

Le pire, c’est la possibilité, ou plutôt le pouvoir, des paraboles et des faits officiellement réels qui lave le cerveau des pratiquants. Combien de personnes racontent des choses folles sur O Sensei, sans parler de sa technique, mais de l’homme éveillé qu’il était ? Puis on a d’autres sources, qui changent et montrent qu’il pouvait être jaloux de certains de ses instructeurs…

Dans le Jiu-Jitsu, nous avons eu un méga « brainwashing », entre l’UFC, Royce et la mythologie de Rickson. Nous avons oublié que les Gracie n’étaient pas les seuls élèves de Maeda. Luis Franca, par exemple, a créé un autre courant de Jiu-Jitsu.

Nous avons eu une focalisation sur Hélio et Carlos comme étant ceux qui ont tout changé, alors que Carlson, l’un des plus grands combattants de la famille, mais aussi l’un des premiers (il y avait George avant lui) qui a quitté l’influence de la Gracie Academy pour réellement devenir celui qui aura le plus impacté l’art souple à partir de 1964.

Mais l’histoire est souvent complètement étouffée par les drames, les buzz qui ont été partagés par les journaux ou les élèves fascinés. Nous avons aujourd’hui la chance d’avoir la possibilité d’avoir de plus en plus d’accès aux bibliothèques et archives des différents pays, avec la possibilité de traduire des textes qui souvent ne confirment pas ce qui a été dit.

L’un des plus grands exemples est le maître Mas Oyama qui, outre l’influence qu’il avait et qu’il utilisait dans les médias pour vendre son école, c’est grâce à ses anciens élèves comme Nakamura ou les frères Oyama qui avec le temps ont partagé des faits, plus que des effets marketing.

Il n’y a pas de mal à vendre du rêve, à motiver l’envie de rentrer dans des dojos, d’ailleurs les démos servent à ça, mais l’histoire, qui est écrite par les dominants parfois, devrait être étudiée pour savoir si on ne passe pas à côté de personnages ou d’actions importantes pour comprendre pourquoi nous en sommes là aujourd’hui.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of an Hypnofighter #396: History vs. Stories

In martial arts, we have a lot of stories about schools, teachers, and officially incredible fights. It is not even necessary for these stories to have spanned centuries. How many stories has Karate Bushido shared with us that could be seen on video a few decades later, and what had been described as a titanic fight lacked technique or impact.

The worst part is the possibility, or rather the power, of parables and officially real facts that brainwash practitioners. How many people tell crazy things about O Sensei, not about his technique, but about the enlightened man he was? Then we have other sources, which change and show that he could be jealous of some of his instructors…

In Jiu-Jitsu, we had a mega « brainwashing » between the UFC, Royce, and the mythology of Rickson. We forgot that the Gracies were not Maeda’s only students. Luis Franca, for example, created another current of Jiu-Jitsu.

We have had a focus on Hélio and Carlos as being the ones who changed everything, while Carlson, one of the greatest fighters in the family, but also one of the first (there was George before him) who left the influence of the Gracie Academy to really become the one who would have the most impact on the soft art from 1964.

But history is often completely stifled by the dramas, the buzz that has been shared by newspapers or fascinated students. Today we are fortunate to have the possibility of having more and more access to the libraries and archives of different countries, with the possibility of translating texts that often do not confirm what has been said.

One of the greatest examples is Master Mas Oyama who, in addition to the influence he had and used in the media to sell his school, it is thanks to his former students like Nakamura or the Oyama brothers who over time have shared facts, more than marketing effects.

There is no harm in selling dreams, in motivating the desire to enter dojos, in fact the demos are for that, but the history, which is sometimes written by the dominant ones, should be studied to know if we are not missing out on important characters or actions to understand why we are where we are today.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #380 : Engagement total

Cet article explore la notion d'engagement total dans les arts martiaux japonais comme le karaté et le judo, en contrastant avec une approche plus graduelle et persistante observée en luta et BJJ. L'auteur réfléchit sur sa propre préférence pour cette dernière, soulignant les différences d'état d'esprit et de styles de combat qui en découlent, et conclut sur l'importance de l'initiative dans les deux approches.

Il y a une logique qui est très présente dans les styles nippons, ce sont les notions d’engagement total. Que ce soit en karaté ou en judo, il est fréquent que nos senseis nous expliquent qu’il faille envoyer tout ce que l’on peut et ne pas s’arrêter quand on engage une technique. Que ce soit en frappe ou en projection, il y a cette recherche d’idéal, du mouvement parfait et unique.

Si j’aime cette idée, je pense être très mauvais à cela, ce qui fait que je rentre plus facilement dans la notion de « grinder », d’avancer pas à pas en pression si possible, mais pas forcément dans une notion de pureté technique mais un plein engagement de ne pas arrêter tant qu’il reste un peu d’espace de saisie ou de distance.

On voit beaucoup cette idée dans la luta et le BJJ où on va s’user à continuer dans une direction que nous avons en tête quitte à prendre un cm par cm. C’est un engagement qui n’est pas total dans la notion en one shot mais constant, qui ne cesse tant qu’il n’y a vraiment plus moyen de finir ce qui a été initié.

Cette différence d’engagement donne à la fois des états d’esprit et des façons de combattre différents. Il va y avoir d’un côté l’aspect brillant et propre et de l’autre l’idée du besogneux qui part avec l’idée que c’est possible que ça ne marche pas mais qu’il faut quand même s’y mettre.

En MMA, un Bellal a un peu cette façon que beaucoup de lutteurs proposent de faire avec ce qu’il peut saisir. En Jiu-Jitsu, on peut facilement commencer en étant dans l’engagement total avec la pureté de la technique, pour finir en chien de la casse qui mord le moindre cm de tissus qui dépasse en espérant passer un renversement ou mettre assez la pression pour passer la garde.

La chose commune qu’il faut garder en tête c’est qu’il faut initier. Qu’on y aille en y mettant toute son âme ou se dire ca va durer je vais “bourriner”, tout cela commence par une première action et une décision.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #380: Total Commitment

There’s a logic very present in Japanese styles, and that’s the notion of total commitment. Whether it’s in karate or judo, our senseis often explain that we must give it our all and not stop when we engage a technique. Whether it’s in striking or projection, there’s this pursuit of the ideal, the perfect and unique movement.

While I like this idea, I think I’m very bad at it, which makes me more easily enter into the notion of « grinder », of advancing step by step with pressure if possible, but not necessarily in a notion of technical purity but a full commitment not to stop as long as there is a little space for seizure or distance.

We see this idea a lot in luta and BJJ where we will wear ourselves out to continue in a direction that we have in mind even if it means taking it cm by cm. It’s a commitment that is not total in the one-shot notion but constant, which does not cease until there is really no way to finish what has been initiated.

This difference in commitment gives both states of mind and different ways of fighting. There will be on one side the brilliant and clean aspect and on the other the idea of the hard worker who starts with the idea that it is possible that it will not work but that it is still necessary to get down to it.

In MMA, a Bellal has a bit of this way that many wrestlers propose to do with what he can grab. In Jiu-Jitsu, one can easily start by being in total commitment with the purity of the technique, to finish as a mad dog who bites the slightest cm of fabric that protrudes hoping to pass a reversal or put enough pressure to pass the guard.

The common thing to keep in mind is that you have to initiate. Whether you go there putting all your soul or say it will last I will « hammer », all this begins with a first action and a decision.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #346 : Pas si différents

Cet article remet en question l'idée que les pratiquants d'arts martiaux occidentaux et orientaux sont fondamentalement différents. Il utilise des exemples historiques, comme l'introduction des grades intermédiaires au judo et au karaté, pour montrer que le besoin de reconnaissance et de progression est un facteur de motivation universel, transcendant les cultures.

J’imagine que vous avez comme moi accepté que nous qui étudions des styles non français, voire non européens, n’avons pas du tout les mêmes façons d’aborder les choses que les Chinois, Japonais ou Philippins.

Depuis des années, j’entends des sensei japonais qui nous disent qu’ils doivent s’adapter à notre culture française, parce que nous ne sommes vraiment pas comme les pratiquants du pays du Soleil-Levant. Et pourtant.

Si nous avons aujourd’hui en judo des grades intermédiaires dans le judo et le karaté traditionnel, c’est par la reprise du système mis en place au Royaume-Uni sous Koizumi Sensei par Kawaishi vers 1935. Et vous l’avez tous entendu, c’est parce que nous ne sommes pas japonais que nous n’acceptons pas l’idée de grade blanc et noir…

Pourtant, ce n’est pas si vrai que cela. Nakamura Shihan, élève du fondateur du Kyokushin, Oyama Sosai, a lui-même dû imposer vers 1959-1960 le système de grades de couleur intermédiaires (les Kyu) pour les pratiquants du Oyama Karate.

Et à votre avis, quelle était la raison ? Simple : comme pour les Européens, les pratiquants du Daisen Dojo quittaient le dojo parce qu’ils n’avaient pas l’impression de progresser et qu’attendre 4-5 ans pour avoir une ceinture noire ne motivait pas assez. Du coup, il y a eu une organisation de passage de Kyu tous les 6 mois pour avoir une opportunité de changer de grade et de se voir progresser vers le Shodan.

Il est important de comprendre les différences culturelles, mais aussi de reconnaître que nous avons des patterns communs à notre humanité et le besoin de reconnaissance est présent dans toutes les cultures…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #346: Not So Different

I imagine that you, like me, have accepted that those of us who study non-French, or even non-European, styles don’t approach things in the same way as the Chinese, Japanese, or Filipinos.

For years, I’ve heard Japanese sensei tell us that they have to adapt to our French culture because we are not really like the practitioners of the Land of the Rising Sun. And yet.

If we have intermediate ranks in judo and traditional karate today, it’s because of the adoption of the system implemented in the United Kingdom under Koizumi Sensei by Kawaishi around 1935. And you’ve all heard it, it’s because we are not Japanese that we don’t accept the idea of white and black belts only…

However, that’s not entirely true. Nakamura Shihan, a student of the founder of Kyokushin, Oyama Sosai, himself had to impose the system of intermediate color ranks (Kyu) for Oyama Karate practitioners around 1959-1960.

And in your opinion, what was the reason? Simple: just like for Europeans, the practitioners of the Daisen Dojo were leaving the dojo because they didn’t feel like they were progressing and waiting 4-5 years for a black belt wasn’t motivating enough. As a result, there was an organization of Kyu grading every 6 months to have an opportunity to change rank and see themselves progress towards Shodan.

It is important to understand cultural differences, but also to recognize that we have common patterns in our humanity and the need for recognition is present in all cultures…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #345 : Le Paradoxe du Karaté

L'auteur partage ses réflexions sur l'évolution du karaté à travers l'expérience de sensei qui cherchent à dépasser les formes traditionnelles pour atteindre l'essence du combat. Ils étudient et adaptent les techniques pour une efficacité accrue, à l'image d'une "non-forme" personnelle et universelle.

En ce moment en stage avec la fédération de karaté, nous avons quotidiennement des intervenants excellents qui nous partagent leurs connaissances. Mais plus que des kihon ou des katas, ils sont dans une recherche et un partage. Hier, j’ai eu des séances avec deux sensei vraiment excellents : Dominique Gallo (https://chk.me/8UKqpQ0) et Miguel Xavier (https://chk.me/z2bJkWr)

Un plaisir de voir leur évolution et la structure qu’ils mettent en place dans leur pratique. Pour Dominique, il y a une quête d’efficacité dans une réflexion sur l’observation, l’adaptation posturale en fonction des distances, et une quête de mouvement, d’adaptation. Pour Xavier, sa recherche est de réinterpréter ses fondamentaux dans les katas et kihon pour leur donner une saveur de MMA.

L’un comme l’autre, ils étudient les traditions posturales, techniques et respiratoires, qui peuvent être figées voire sclérosées si on reste à répéter des gestuels ou à maintenir au plus proche ce qui paraît être la forme. Les professeurs vont même jusqu’à une exigence de forme, alors que… nos deux sensei étudient, révisent et transforment la forme pour y chercher le fond : celui du combat, celui de l’efficace, celui qui ne porte plus le nom d’une forme, karaté, boxe ou lutte, mais d’une génétique qui s’adapte à l’évolution.

De la rigueur “formelle”, on y retrouve la liberté sans code. Un peu comme ce récit de la construction du moule jusqu’au shodan pour arriver à la réinterprétation, voire la déformation du moule pour en faire une non-forme, mais la sienne, unique et ouverte à l’universel.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #345: The Paradox of Karate

Currently at a seminar with the karate federation, we have excellent instructors daily who share their knowledge. But more than kihon or katas, they are engaged in research and sharing. Yesterday, I had sessions with two truly [excellent] sensei: Dominique Gallo and Miguel Xavier.

It’s a pleasure to see their evolution and the structure they implement in their practice. For Dominique, there’s a quest for efficiency through reflection on observation, postural adaptation based on distances, and a quest for movement and adaptation. For Xavier, his research involves reinterpreting his fundamentals in katas and kihon to give them an MMA flavor.

Both of them study postural, technical, and respiratory traditions, which can become rigid or even sclerotic if one keeps repeating gestures or trying to maintain as closely as possible what appears [to be the form]. Professors even go as far as demanding a specific form, whereas… our two sensei study, revise, and transform the form to seek the essence: that of combat, that of efficiency, that which no longer bears the name of a form, karate, boxing, or wrestling, but of a genetic code that adapts to evolution.

From « formal » rigor, we find freedom without code. It’s a bit like the story of building the mold up to shodan to arrive at the reinterpretation, even the deformation of the mold to make it a non-form, but one’s own, unique and open to the universal.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #326 : L’internationalisation des arts martiaux

Cet article explore l'évolution des arts martiaux à travers leur internationalisation. L'auteur, Pank, observe que l'exportation des disciplines martiales a conduit à leur métissage et à une diversification des styles. Il prend l'exemple du karaté, du jiu-jitsu et du kyokushin pour illustrer comment les arts martiaux se sont adaptés et transformés en dehors de leur pays d'origine. Pank encourage les pratiquants à embrasser cette évolution et à choisir le style qui leur convient le mieux, sans se limiter à la tradition.

Il existe dans tous les pays du monde des disciplines de combat propres aux cultures et aux sociétés. Pour ceux qui aiment à découvrir ce que la France a développé, je vous invite à aller voir les vidéos de Super Fab : https://www.youtube.com/@superfab-AMF.

Le sujet de ce post est plus axé sur le fait que les disciplines martiales ont tellement été exportées qu’elles ont été métissées et qu’elles ne ressemblent parfois plus du tout à ce qu’elles étaient à l’origine.

Je le vois beaucoup avec le Karaté où une interprétation de chacun a fait qu’il y a des milliers d’écoles dans tous les pays du monde qui, certes issues d’un style « traditionnel », ne ressemblent parfois plus à grand-chose ni dans la philosophie ni dans les formes. L’American Kenpo de Parker a posé l’ambition de son créateur à prendre la voie du poing et d’en faire un style américain.

On peut aussi y penser dans le Jiu-jitsu, bien sûr japonais à ses origines. Nous connaissons son descendant le BJJ, mais il y a là aussi des écoles typiquement françaises comme le Nihon Tai Jitsu, ou le Pariset Jujitsu. Quand un Keenan Cornelius décide que son style n’est plus brésilien mais américain, cela ne devrait pas plus choquer que cela.

Cela est normalisé depuis que les arts martiaux s’exportent, respectant leurs origines mais y rajoutant des logiques de combats et techniques autres que celles de la forme d’origine.

Il ne faut pas croire non plus que les styles nouveaux ne sont pas qualitatifs et que la répétition traditionnelle est bonne. Quand je vois que le Kyokushin reprend les formes de katas en mode Goju Ryu pour retourner à leur origine, je me dis que ce retour en « tradition » est relatif. Ils reprennent une forme japonaise et pas okinawaïenne, de plus quand on voit que des « enfants » du Kyokushin ont soit retiré les katas comme le Daido Juku, soit créé des katas beaucoup plus cohérents comme l’Ashihara et l’Enshin, on peut se demander pourquoi penser que les « origines » c’est mieux, dit autrement que la V1 est mieux que la V20 ?

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #326: The Internationalization of Martial Arts

In every country in the world, there are combat disciplines specific to cultures and societies. For those who like to discover what France has developed, I invite you to watch Super Fab’s videos: https://www.youtube.com/@superfab-AMF.

The subject of this post is more about the fact that martial disciplines have been exported so much that they have been mixed and sometimes no longer resemble what they were originally.

I see this a lot with Karate where an interpretation by each has meant that there are thousands of schools in every country in the world which, although stemming from a « traditional » style, sometimes no longer resemble much in philosophy or form. Parker’s American Kenpo laid out its creator’s ambition to take the path of the fist and make it an American style.

We can also think about it in Jiu-jitsu, of course Japanese in its origins. We know its descendant BJJ, but there are also typically French schools like Nihon Tai Jitsu, or Pariset Jujitsu. When a Keenan Cornelius decides that his style is no longer Brazilian but American, it shouldn’t be shocking.

This has been normalized since martial arts are exported, respecting their origins but adding combat logic and techniques other than those of the original form.

Do not think either that the new styles are not qualitative and that traditional repetition is good. When I see that Kyokushin takes up the forms of katas in Goju Ryu mode to return to their origin, I tell myself that this return to « tradition » is relative. They take up a Japanese form and not an Okinawan one, moreover when we see that « children » of Kyokushin have either removed the katas like Daido Juku, or created much more coherent katas like Ashihara and Enshin, we can wonder why think that the « origins » are better, in other words, that V1 is better than V20?

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #285 : 5 combats de suite, c’est beaucoup

La gestion de l'effort lors des compétitions de sports de contact est cruciale pour éviter les blessures graves. Ce texte s'interroge sur les limites à imposer en termes de nombre de combats par jour pour préserver la santé des athlètes amateurs, tout en soulignant l'importance de se tester et de progresser dans un cadre sécurisé.

Ce week-end, certains combattants de l’académie sont allés participer à la Coupe de France Zone Nord de Kmix, organisée par la Fédération de Karaté. Pour les trois quarts d’entre eux, c’était une première expérience en compétition, avec toutes les découvertes que cela implique.

L’un d’eux est parvenu jusqu’en finale, ce qui pose automatiquement des questions. Quatre combats de 2×3 minutes, suivis d’une finale en 2×4 minutes, représentent un cumul de dommages importants, en plus de la fatigue. Les tournois imposent cette gestion des efforts pour tenir jusqu’à la fin. Si l’on se donne à fond dans un combat, on risque de ne plus pouvoir être performant dans le suivant.

Le temps de repos entre les combats est souvent court, parfois un seul match, soit environ 8 minutes. Paradoxalement, plus le temps passe, plus l’adrénaline diminue, rendant les douleurs corporelles plus perceptibles. De même, lorsque les transitions entre les combats sont courtes, le corps manque d’énergie.

Il est difficile de trouver le juste équilibre pour que les athlètes restent performants. Avec la popularité croissante du MMA, de nombreuses personnes viennent se tester en compétition. Cela pourrait amener à réfléchir au nombre maximum de participants par catégorie pour limiter le nombre de combats dans une journée.

Il me semble que dépasser quatre combats — soit une durée équivalente à un combat pour le titre en UFC (25 minutes) — est difficile et potentiellement dangereux pour des amateurs pratiquant un sport de plein contact.

L’essentiel en compétition est de se tester et de progresser, pas de se bénir gravement et de devoir mettre des semaines à récupérer. En tout cas, bravo à ces combattants passionnés, qui mettent leurs corps à rude épreuve pour l’amour du sport.

kmix #mma #récupération #combat #blessure #athlète

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,
Pank

https://www.passioncombat.net

Réflexions martiales d’un hypnofighter #285 : 5 combats d’affilée, c’est trop

Ce week-end, quelques combattants de l’académie ont participé à la Coupe de France Zone Nord de Kmix, organisée par la Fédération de Karaté. Pour les trois quarts d’entre eux, il s’agissait de leur première expérience en compétition, avec toutes les découvertes que comporte le combat dans de tels événements.

L’un d’entre eux a réussi à atteindre la finale, ce qui ne manque pas de susciter des interrogations. Quatre combats de 2×3 minutes suivis d’une finale de 2×4 minutes entraînent une accumulation importante de dégâts, en plus de la fatigue. Les tournois demandent de gérer les efforts pour tenir le coup pendant les rounds. Si vous vous épuisez lors d’un combat, vous risquez de ne pas être performant lors du suivant.

Le temps de repos entre les combats est souvent court, parfois un seul match, environ 8 minutes. Paradoxalement, plus la compétition se prolonge, plus l’adrénaline retombe, ce qui fait que le corps ressent davantage de douleur. De même, les transitions plus courtes entre les combats font que le corps n’a pas le temps de récupérer de l’énergie.

Trouver le bon équilibre pour permettre aux athlètes de donner le meilleur d’eux-mêmes est un défi. Avec la popularité croissante du MMA, de nombreuses personnes viennent se tester. Il pourrait être intéressant d’envisager de limiter le nombre de participants par catégorie afin de réduire le nombre maximum de combats dans une journée.

À mon avis, dépasser quatre combats – soit l’équivalent de la durée d’un combat pour le titre dans l’UFC (25 minutes) – est difficile et potentiellement dangereux pour les amateurs dans les sports de contact.

Le but premier de la compétition est de se tester et de s’améliorer, pas de subir des blessures qui mettent des semaines à cicatriser. Dans tous les cas, félicitations à ces combattants passionnés qui poussent leur corps à bout par amour du sport.

kmix #mma #récupération #combat #blessure #athlète

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Soyez un,
Pank
https://www.passioncombat.net