Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #265 : Faire aimer le Jiujitsu et la Luta Livre

Cet article explore les distinctions entre le Jiujitsu en Gi et la Luta Livre en NoGi, deux styles de grappling avec des mentalités et des philosophies uniques. Il offre aux pratiquants la possibilité de choisir ce qui leur convient le mieux.

Hier, je partageais avec mes élèves l’idée qu’ils allaient petit à petit découvrir ce qu’ils préféraient parmi les styles de grappling que je propose à l’académie : le Jiujitsu (en Gi) et la Luta Livre (en NoGi).

Je pense que beaucoup de débutants préfèrent le BJJ, car c’est plus sécurisant. Cela permet aux néophytes de s’accrocher à quelque chose, au sens propre du terme. Le grappling et la Luta Livre semblent plus approximatifs au début, et la dynamique ainsi que la puissance de l’opposant peuvent facilement décourager.

Il y a aussi la quête personnelle de chaque pratiquant dans sa discipline. Pour ma part, j’ai commencé le BJJ pour améliorer mon combat libre, donc le kimono n’avait pas beaucoup de sens à mes yeux. Beaucoup ont des attentes diverses : certains veulent juste s’amuser, d’autres souhaitent compléter leur MMA, certains visent la compétition, ou encore se défendre dans la rue.

Les deux écoles ont des mentalités différentes : en Jiujitsu, la posture prime pour finaliser avec une soumission, tandis qu’en Luta, la dynamique prévaut et la soumission n’est qu’une transition qui peut mener à une finalisation.

Proposer deux façons distinctes de voir ces arts de préhension est intéressant en tant que professeur, même si parfois un peu difficile à appréhender pour les élèves. D’ailleurs, lors des semaines consacrées à la Luta Livre, je crie souvent parce que certains combattent comme des Jiujitsukas NoGi, sans adopter la philosophie des lutadors.

Donner le choix et observer ce que chacun finit par préférer comme style est vraiment passionnant pour moi, et je l’espère, pour eux aussi.

#Jiujitsu #LutaLivre #CatchWrestling #Combat #Philosophie

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #265: Making People Love Jiujitsu and Luta Livre

Yesterday, I shared with my students the idea that they will gradually discover what they prefer among the grappling styles I offer at the academy: Jiujitsu (with Gi) and Luta Livre (NoGi).

I believe many beginners prefer BJJ because it feels safer. It allows newcomers to have something to hold onto, quite literally. Grappling and Luta Livre seem more approximate at first, and the opponent’s dynamic and strength can easily discourage them.

There’s also each practitioner’s personal journey in their discipline. As for me, I started BJJ to improve my free fighting, so the kimono didn’t make much sense to me. Many have diverse expectations: some just want to have fun, others want to supplement their MMA, while some aim for competition or self-defense in the street.

The two schools have different mindsets: in Jiujitsu, posture is key to finishing with a submission, while in Luta, the dynamic is more important, and submission is just a transition that can lead to a finish.

Offering two distinct ways to view these grappling arts is interesting as a teacher, though sometimes a bit challenging for students to grasp. In fact, during Luta Livre weeks, I often shout because some fight like NoGi Jiujitsukas, without adopting the lutadors’ philosophy.

Giving the choice and regularly seeing what each person chooses as their favorite style is really cool for me, and I hope, for them too.

#Jiujitsu #LutaLivre #CatchWrestling #Combat #Philosophy

Take what is good and right for you.

Be one,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #264 : Le jiujitsu en 2024, un sport ou un art martial ?

En 2024, le jiujitsu est-il encore un art martial ou a-t-il évolué vers un sport de combat ? Explorez les implications du règlement sportif dans la pratique du BJJ, la place des compétitions, et les différentes approches des grands instructeurs comme Danaher ou les Gracie.

Hier, je repassais le cours d’arbitrage pour l’IBJJF, ce qui offre un bon rappel sur la facette sportive du BJJ. Chose intrigante, c’est que, pour obtenir ses grades (ou dan), à l’inverse de la plupart des styles traditionnels, il n’y a pas d’examen, juste du temps de tatami. La seule chose imposée par l’organisation fédérale pour valider les certificats de grade, c’est ce fameux cours.

Cela sous-entend que connaître le règlement sportif est une « obligation » pour valider le niveau d’un pratiquant. Pourtant, en jiujitsu, il n’y a pas d’obligation de faire des compétitions, ni, par extension, de suivre la manière de combattre du jiujitsu sportif dans son académie. Danaher a été un personnage majeur de notre discipline, et pourtant, toute la formule qui l’a fait connaître est basée sur des techniques interdites dans un jiujitsu fédéral.

De plus, il se peut que des professeurs, à l’instar des Gracie ou des Valente, souhaitent simplement développer le jiujitsu dans une démarche de self-defense, ou pour d’autres, dans la dynamique du MMA.

J’imagine que faire connaître à tous la facette sportive permet de proposer une idée homogène de ce qu’est le jiujitsu, et la compétition est le moyen le plus attractif pour attirer de nouveaux passionnés dans notre discipline.

Je trouve amusant de me dire qu’on attribue des degrés à des ceintures noires qui, peut-être, ne pratiquent plus en randori et viennent seulement quelques fois par mois à l’académie, avec pour seule preuve de leur pratique une licence (lorsqu’ils n’ont plus de professeur). Par contre, il y a une obligation de connaître le règlement sportif, qui, lui, peut ne pas être pratiqué du tout dans l’académie.

Le jiujitsu est donc plutôt considéré comme un sport de combat qu’un art martial, alors que, justement, le premier point partagé par nos instructeurs d’arbitrage est que le jiujitsu sportif ne doit pas oublier la facette martiale de la discipline…

#bjj #lutalivre #jiujitsu #mma #IBJJF #arbitrage #jiujitsusportif #prérequis #formation #graduation

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Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #264: Jiujitsu in 2024, a Sport or a Martial Art?

Yesterday, I was reviewing the IBJJF arbitration course, which serves as a good reminder of the sporting side of BJJ. Interestingly, to obtain ranks (or dan), unlike most traditional styles, there is no exam, just time on the mat. The only requirement imposed by the federation to validate rank certificates is this famous course.

This implies that knowing the sports regulations is a « requirement » to validate a practitioner’s level. However, in jiujitsu, there is no obligation to compete, nor, by extension, to follow the approach of sports jiujitsu in one’s academy. Danaher was a key figure in our discipline, yet the formula that made him famous is based on techniques prohibited in federal jiujitsu.

Additionally, some instructors, like the Gracie or Valente families, may want to develop jiujitsu with a self-defense approach, or for others, within the dynamics of MMA.

I imagine that making everyone aware of the sports aspect helps to offer a homogeneous idea of what jiujitsu is, and competition is the most attractive way to bring new enthusiasts to our discipline.

I find it amusing to think that degrees are awarded to black belts who may no longer spar in randoris and only come to the academy a few times a month, with the only proof of their practice being a license (when they no longer have a teacher). However, there is an obligation to know the sports regulations, which may not be practiced at all in the academy.

Therefore, jiujitsu is considered more of a combat sport than a martial art, even though the first point our arbitration instructors share is that sports jiujitsu must not forget the martial aspect of the discipline…

#bjj #lutalivre #jiujitsu #mma #IBJJF #arbitration #sportsjiujitsu #prerequisites #training #graduation

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Pank

Réflexions de Pank / Instantané #271 : La maîtrise de peu de techniques

Ce billet explore pourquoi la maîtrise d'un nombre réduit de techniques peut surpasser une vaste palette dans les arts martiaux. Inspiré de la boxe et des champions spécialisés, l'accent est mis sur l'importance des fondamentaux et de la répétition.

Il y a quelques jours, une ceinture blanche me confiait qu’elle avait du mal à finaliser ses adversaires et qu’il lui faudrait voir plusieurs soumissions. J’ai rebondi en lui demandant ce qu’elle avait déjà étudié. Même avec peu de finalisations, elle en connaissait au moins trois, ce qui est amplement suffisant. Bien sûr, quand on débute, on veut avoir une palette technique importante, comme si nous étions dans un monde aux potentiels infinis.

Cependant, un peu comme la boxe anglaise, qui avec juste quelques coups, a prouvé sa grandeur au fil des décennies par une spécialisation des fondamentaux, ces derniers ont tellement été travaillés que les boxeurs les ont personnalisés, allant jusqu’à créer des styles qui portent leur nom, comme celui de Dempsey.

Il n’est pas nécessaire de disposer d’un panel technique particulièrement vaste pour performer. Nous pouvons nous contenter des armes que nous avons peaufinées. Les fondamentaux nous permettent, dès qu’un élément technique inconnu surgit, de revenir aux bases et aux structures neutres ou défensives. Nous ne devons pas nous laisser entraîner dans ce que nous ne maîtrisons pas. Pour cela, il ne s’agit pas de connaître plus, mais de maîtriser moins.

Je vous l’avais déjà partagé : remarquez que les sets de vidéos tutoriels de la plupart des champions proviennent de leurs jeux, c’est-à-dire de ce qu’ils utilisent la majeure partie du temps lors des combats. Ils sont spécialistes et n’utilisent souvent que très peu d’autres techniques. Quand nous sommes dans le stress du combat, nous utilisons ce qui nous semble le plus performant, plutôt que de sélectionner la technique la plus adaptée.

Comme le disait Bruce Lee, c’est celui qui a répété 10 000 fois une technique qui est dangereux, plutôt que celui qui en connaît 10 000. Quand on étudie et que l’on accroche sur une technique, il ne faut pas hésiter à se focaliser dessus pendant un moment, toujours avec son binôme de réponse, le plan B, qui doit être répété quasiment autant de fois.

Accumuler des techniques ne signifie pas les maîtriser. D’ailleurs, même si un professeur peut vous montrer des techniques, les comprendre et les transmettre, cela ne veut pas dire qu’il les maîtrise en combat, car elles n’ont peut-être pas été travaillées dans ce cadre. Ce professeur aura souvent un jeu bien défini et spécifique.

#Jiujitsu #Lutalivre #MMA #techniques #spécialisation #recherche #maîtrise

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Pank

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Reflections of Pank / Snapshot #271: Mastery of Few Techniques

A few days ago, a white belt told me she was struggling to finish her opponents and thought she needed to learn more submissions. I responded by asking what she had already studied. Even with just a few finishes, she knew at least three, which is more than enough. Of course, when we start out, we want to have a large technical repertoire, as if we were in a world of infinite possibilities.

However, just like boxing, which, with only a few punches, has demonstrated its greatness over the decades through specialization in basics, these have been so extensively practiced that boxers have personalized them, creating styles that bear their names, like Dempsey.

It is not necessary to have a particularly large technical repertoire to perform well. We can work with the weapons we have refined. The fundamentals allow us, when faced with an unknown technical element, to return to basic or defensive structures. We should not let ourselves be drawn into what we don’t know. For this, it’s not about knowing more, but mastering less.

I’ve shared this with you before: notice that most champions’ tutorial videos come from their game, meaning what they use most of the time in matches. They are specialists and often don’t use many other techniques. When we are stressed during a fight, we use what we feel is the most effective, rather than choosing the most appropriate technique.

As Bruce Lee said, it’s the person who has repeated one technique 10,000 times that is dangerous, rather than the one who knows 10,000 techniques. When we study and become attached to a technique, we shouldn’t hesitate to focus on it for a while, always with its backup plan, plan B, which should be repeated almost as often.

Accumulating techniques does not mean mastering them. In fact, even if a teacher can show you techniques, understand them, and pass them on, it doesn’t mean they have mastered them in combat, because they may not have worked on them in that context. This teacher will often have a well-defined, specific game.

#Jiujitsu #Lutalivre #MMA #techniques #specialization #mastery

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #254 : Revenons un peu sur Jiujitsu de Royce Gracie

Une analyse de l'approche de Royce Gracie au Jiujitsu, son impact à l'UFC, et l'évolution du MMA vers une stratégie plus orientée sur la position dominante. Comment le concept originel de Helio Gracie est-il confronté aux réalités modernes du combat ?

Si le Jiujitsu de la famille Gracie a été mis en avant au niveau mondial, c’est grâce à l’UFC. À cette période, la forme de Jiujitsu proposée était un modèle “martial” avec pour objectif de prouver l’efficacité du style. Le représentant de l’école sélectionné fut Royce. Il était le produit de la philosophie de combat de son père, Helio Gracie.

Royce a remporté le premier, le second et le quatrième tournoi. Ce dernier, organisé environ un an après le premier UFC, a présenté un match intéressant entre Royce et Keith Hackney. En regardant le combat, on peut observer le niveau de Royce face à un adversaire plus lourd, qui avait un passé en lutte, en boxe et en Kenpo.

Ce qui m’a marqué en revoyant ce match, c’est la difficulté pour Royce de réussir ses takedowns. Pourtant, dans le Gracie Jiujitsu, dans cette dimension “non sportive”, et selon la première génération de jiujitsuka sportifs, les générations actuelles ne représentent pas l’idée originale du Jiujitsu de Helio.

Pourquoi ? Parce que l’effort est rarement centré sur les projections ou les amenées au sol. Pourtant, Royce, un pur produit de l’essence de ce Jiujitsu de combat interstyle, est tellement en difficulté et à court d’options qu’il effectue un tirage de garde à 3min15, avec certes une tentative d’armbar, mais en se mettant sérieusement en danger.

Il encaisse beaucoup de frappes, ce qui m’amène à m’interroger : comment se fait-il que le Gracie Jiujitsu, qui est davantage orienté vers la self-defense et le combat global, enseigne une stratégie d’aller au sol de son propre chef ? Ce n’est pas vraiment de la self-defense, voire c’est dangereux sur du béton, avec tous les inconnus de la rue.

Après tout, il est vrai qu’il a réussi son armbar et, au tour suivant, il a placé un triangle sur Dan Severn. Plus tard, dans le jiujitsu sportif, il a été mis KO par Wallid Ismael, représentant l’école de Carlson Gracie, qui prônait à l’époque une philosophie encourageant les élèves à se retrouver en position dominante plutôt qu’en garde.

Aujourd’hui, lorsque l’on observe le niveau stratosphérique du MMA, cette vision semble plus juste que le principe d’Hélio qui considère la garde comme une option forte dans le combat. Il reste de rares jiujitsuka en MMA qui parviennent à finir sur le dos, mais c’est très rare et souvent après de nombreux traumatismes.

Royce est une légende, et il a bien fait de s’arrêter après cet UFC pour les tournois. En un an, le niveau avait déjà suffisamment évolué pour le mettre en difficulté, lui, 4e dan de son style. Le MMA était déjà en marche.
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UFC #RoyceGracie #Jiujitsu #Kenpo #KeithHackney

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Martial Reflections of a Hypnofighter #254: Let’s Revisit the Jiujitsu of Royce Gracie

If the Jiujitsu of the Gracie family was brought to the forefront on a global scale, it was thanks to the UFC. At that time, the form of Jiujitsu presented was a “martial” model aimed at proving the style’s effectiveness. The selected representative of the school was Royce. He was a product of the fighting philosophy of his father, Helio Gracie.
Royce won the first, second, and fourth tournaments. The latter, organized about a year after the first UFC, featured an interesting match between Royce and Keith Hackney. Watching the fight, we can see Royce’s level against a heavier opponent with a background in wrestling, boxing, and Kenpo.

What struck me when watching the match again was Royce’s difficulty in executing takedowns. Yet, in Gracie Jiujitsu, in this “non-sportive” notion, and if we listen to the first generation of sportive jiujitsukas, the current generations do not represent Helio’s idea of Jiujitsu.

Why? Because the effort is rarely focused on throws or takedowns. Yet Royce, a pure product of the essence of this interstyle combat Jiujitsu, is in such trouble and out of options that he attempts a guard pull at 3:15, with an armbar attempt, but putting himself in significant danger.

He takes a lot of strikes, which makes me question: how is it that Gracie Jiujitsu, which is more oriented toward self-defense and global combat, teaches a strategy of voluntarily going to the ground? It’s not truly self-defense; it’s even dangerous on concrete, with all the unknowns of the street.

However, he did manage to execute his armbar, and in the next round, he placed a triangle on Dan Severn. Later, in sportive jiujitsu, he was choked out by Wallid Ismael, who represented the Carlson Gracie school, which at the time had a philosophy guiding students to stay on top rather than in guard.

Looking at the stratospheric level of MMA today, this vision seems more accurate than Helio’s principle of seeing the guard as a strong option in combat. There are still rare MMA jiujitsukas who manage to finish from the back, but it is very rare and often comes after significant trauma.

Royce is a legend, and he was right to stop competing in tournaments after this UFC. Within a year, the level had already evolved enough to challenge him, a 4th dan in his style. MMA was already on the rise.

UFC #RoyceGracie #Jiujitsu #Kenpo #KeithHackney

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #242 : L’ouverture à l’affrontement

Une réflexion sur l'importance de l'ouverture et de l'accueil dans les arts martiaux, au-delà de la simple technique. Comment l'abandon de la garde, tant dans la pratique martiale que dans la vie quotidienne, peut mener à une maîtrise plus profonde des confrontations.

Je relis un livre sur l’aïkido qui m’avait beaucoup plu il y a quelques années. Peu importe la notion d’efficacité, qui pour moi n’est pas le but de la discipline, je trouve des éléments philosophiques et des travaux intérieurs passionnants avec cette méthode. Il y a cette notion posturale où il n’y a pas de garde, cette attente et cet accueil de l’autre.

Cette idée et cette pratique physique offrent un passage du vide de l’action à la dynamique d’attaque. Ce laps de temps entraîne une réponse à la fois physique et mentale. Se dire que nous sommes ouverts aux actes (dans notre cas « agression ») mais avec une intention d’accueil, c’est-à-dire d’absorption de l’autre (et de son comportement), est passionnant.

Je sais que les pratiquants de Systema ont aussi cette notion très absorbante de l’action proposée par l’autre pour donner une réponse. Cela se retrouve en Judo ou Jiu-Jitsu, dans la philosophie de Kano : quand ton adversaire pousse, tire ; quand il tire, pousse.

Je trouve qu’au-delà de la pratique du corps, c’est une chose que nous devrions être capables de mettre en place dans notre quotidien. Venir sans garde dans toutes les situations de notre vie. Non pas comme un naïf qui ne s’attend pas à la violence, la colère ou la haine possibles dans différents contextes du quotidien, mais comme le pratiquant qui, avec confiance et conscience, accepte l’accueil de l’autre et des situations, et sait aussi réorienter ou neutraliser ce qui serait empreint d’agressivité et d’intention négative.

Parvenir à baisser la garde, à relâcher ses défenses face à l’inconnu de la vie, chercher à s’unifier plutôt qu’à diviser, tout en restant attentif et ouvert aux ombres qui peuvent s’exprimer, entraîne le pratiquant dans une utilisation de son expérience martiale à un autre niveau.

Nous ne devons néanmoins pas feindre l’ouverture, être sans garde pour surcompenser par une démonstration de puissance, alors qu’en réalité, cela ferme aux autres et provoque une « agression » par des comportements « cools ».

aikido #systema #Judo #Jiujitsu #Ouverture #garde #absorption

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Martial Reflections of a Hypnofighter #242: The Openness to Confrontation

I’m rereading a book on Aikido that I enjoyed a lot a few years ago. Regardless of the notion of effectiveness, which for me is not the goal of the discipline, I find fascinating philosophical elements and inner work within this method. There’s this postural notion where there is no guard, this waiting and welcoming of the other.

This idea and physical practice offer a transition from the void of action to the dynamics of attack. This lapse of time triggers both a physical and mental response. The thought that we are open to actions (in our case, « aggression ») but with an intention of welcoming, that is, absorbing the other (and their behavior), is fascinating.

I know that practitioners of Systema also have this very absorbing notion of the action proposed by the other to give a response. This is also found in Judo or Jiu-Jitsu, in Kano’s philosophy: when your opponent pushes, pull; when he pulls, push.

I believe that beyond the practice of the body, this is something we should be able to implement in our daily lives. Approaching all situations in life without a guard. Not as a naive person who doesn’t expect violence, anger, or possible hatred in different contexts of daily life, but as a practitioner who, with confidence and awareness, accepts the welcoming of the other and situations, and also knows how to redirect or neutralize what might carry aggression and negative intent.

To lower the guard, to release defenses in the face of life’s unknowns, to seek unity rather than division, while remaining attentive and open to the shadows that may emerge, brings the practitioner to use their martial experience on another level.

However, we must not feign openness, be without a guard as an overcompensation for demonstrating power, when in reality, this closes us off to others and causes « aggression » through « cool » behaviors.

aikido #systema #Judo #Jiujitsu #Openness #guard #absorption

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #234 : Grappling dans la rue

Je sais que le sol n’est pas une situation recommandée dans la rue. Et pour ceux qui avancent l’argument qu’il faut frapper dans la rue, je suis d’accord. Cependant, je pars de l’hypothèse où les frappes n’ont pas fonctionné et nous en arrivons à un clinch.

Ce qui semble bon sur le papier ne se vérifie pas nécessairement dans la réalité. Malheureusement, beaucoup d’agressions de rue passent par des phases de saisies et possiblement de mises au sol.

C’est donc une grosse galère quand on a plusieurs personnes qui peuvent tenter de nous frapper pendant que nous sommes en saisie avec un opposant. Et je ne parle même pas de l’intervention d’une personne armée d’un couteau, où la saisie laisse le temps à quelqu’un de nous poignarder par derrière.

La première chose que les grapplers doivent prendre en compte lorsqu’ils pensent à leur défense personnelle dans la rue, c’est-à-dire sur du béton, avec des murets, des trottoirs, du verre ou des surfaces glissantes, c’est comment finir debout ou éventuellement gérer l’amener au sol.

Finir avec peu de frappes un néophyte debout est assez simple : il suffit de chercher les étranglements de base, comme l’étranglement arrière, mais il faut arriver à passer derrière. Avec un peu de pratique de lutte, c’est jouable, mais attention aux projections vers l’avant, comme uchi mata, ippon seoi, etc. Une autre technique, certainement une des plus primitives de l’arsenal humain en lutte au corps à corps, est la guillotine. Cette technique a des dizaines de variantes et, comme ce n’est pas seulement un étranglement mais aussi une clé cervicale, si ça ne fait pas dormir, ça traumatise le corps.

Les clés que nous voyons dans les styles traditionnels de jiujitsu, kali ou de chinna ne fonctionnent pas vraiment debout. Trop de mouvements possibles de l’opposant. Sachant que dans une agression tout va vite, techniquement ce que l’on propose est souvent approximatif, donc plus une technique demande d’angle, de timing et de complexité, moins on sera apte à y penser ou à l’appliquer. Notre cerveau étant en mode survie, il va droit au but.

La seconde catégorie de techniques à utiliser est celle des projections, et je ne parle pas cette fois de takedowns. Le but, comme en lutte ou en judo, est de mettre une boite pour l’étourdir voire le mettre KO. Le problème est que parfois l’application de techniques de projection, particulièrement vers l’avant, nous engage physiquement à suivre l’autre et parfois nous nous faisons emporter. Les projections vers l’arrière offrent plus de maîtrise et, au pire, on se retrouve en garde.

Je reviendrai sur la facette du combat au sol dans un prochain article.

Lutte #Grappling #LutaLivre #MMA #Jiujitsu #Préhension #SelfDefense

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Martial Reflections of a Hypnofighter #234: Grappling in the Street

I know that being on the ground is not a recommended situation in the street. And for those who argue that « you need to strike » in the street, I agree. But here, I’m starting from the very common phase where strikes haven’t worked, and we find ourselves in a clinch.

What looks good on paper doesn’t necessarily happen in reality, and we see that unfortunately, many street aggressions involve grappling phases and possibly going to the ground.

It’s a big problem when you have multiple people who might try to hit you while you’re grappling with one opponent. And I’m not even considering the intervention of a person armed with a knife, where the grappling gives someone time to stab you from behind.

The first thing grapplers who think about their self-defense on the street, that is to say, on concrete, with walls, sidewalks, glass, or slippery surfaces, need to consider is how to stay standing or manage the takedown.

Finishing a novice with a few strikes while standing is quite simple: just look for basic chokes, like a rear choke, but you need to get behind them. With some wrestling practice, it’s doable, but be careful of forward throws like uchi mata, ippon seoi, etc. Another technique, certainly one of the most primitive in the human arsenal for close combat, is the guillotine. This technique has dozens of variations and, as it’s not just a choke but also a neck crank, if it doesn’t put them to sleep, it traumatizes the body.

The locks we see in traditional styles like jiujitsu, kali, or chinna don’t really work standing. The opponent has too many possible movements. Knowing that in an aggression everything happens quickly, technically what we propose is often rough and poorly executed. The more a technique requires angles, timing, and complexity, the less likely we are to think of it or apply it. Our brain is in survival mode, aiming straight for the goal.

The second category of techniques to use is throws, and I’m not talking about takedowns this time. The goal, as in wrestling or judo, is to take the opponent down to stun them or knock them out. The problem is that sometimes applying a throw, especially forward throws, physically engages us to follow the other person, and sometimes we get dragged along. Throws to the rear offer more control and, at worst, we end up in guard.

I will return to the ground fighting aspect in a future article.

Wrestling #Grappling #LutaLivre #MMA #Jiujitsu #Grappling #SelfDefense

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Réflexions martiales d’un hypnofighter #164 : La garde fermée en BJJ/Luta et MMA

La garde fermée revient périodiquement dans le Jiu-jitsu sportif. J’explique souvent à mes élèves que c’est une technique de base qui, dans un premier temps, sert à se protéger, d’où le nom de garde. Nous sommes dans une logique où nous pouvons contrôler l’impact des frappes parce que notre adversaire ne peut pas se relever facilement au risque d’être déséquilibré.

De même, dans les logiques de self-défense des Gracie, il n’y avait pas de demi-gardes, ce qui, si vous pratiquez du MMA ou des frappes en BJJ/Luta, n’est absolument pas une phase où il faut rester, au risque de perdre sa mobilité de hanche et de se prendre des hammer fist.

Le problème que nous retrouvons ensuite avec cette position de base, c’est qu’elle est facilement neutralisable. Il suffit d’un adversaire avec des postures un peu luttées, avec les pieds ouverts au sol et donc son centre de gravité assez fixe pour ne pas parvenir à mettre en place nos renversements de base, ni de possibles attaques en soumission.

Nous nous retrouvons donc dans une technique de défense, voire en sportif de rétention effective, mais qui risque de nous figer, ou en tout cas qui ne nous permet pas toujours d’être dangereux. Dans un contexte de rue ou de MMA, nous pouvons prendre l’initiative de nous relever mais nous n’utilisons pas forcément le patrimoine technique de BJJ Luta.

Il est donc nécessaire et pas forcément simple de créer sans cesse des mouvements et des petites échappées pour imposer à son adversaire de réagir lui-même et potentiellement donner des angles pour un déséquilibre. Si sur le papier ça semble évident, face à un adversaire qui a décidé de nous coller au sol ou de nous frapper, nous avons quelques complications. Ouvrir la garde semble donc libérateur, seulement autant dans le sportif que dans le combat, nous savons que cela va déclencher une tentative de passage ou une explosion de frappe et que notre niveau de défense pendant quelques instants sera plus que limité.

Je pense qu’il est essentiel de continuer à travailler en garde fermée et de créer un système qui permet d’avoir des opportunités d’attaque, tout au long de notre parcours de combat au sol, en sachant que cela puisse être inefficace et frustrant dans certains combats.

#gardefermée #MMA #BJJ #LutaLivre #frappe #Selfdefense #gracie #base

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Martial Reflections of an Hypnofighter #164: Closed Guard in BJJ/Luta and MMA

The closed guard resurfaces periodically in sports Jiu-Jitsu. I often explain to my students that it’s a basic technique that, initially, serves to protect oneself, hence the name « guard ». We’re in a logic where we can control the impact of strikes because our opponent can’t easily get up without risking being off-balance.

Similarly, in the Gracie’s self-defense logic, there were no half-guards, which, if you practice MMA or strikes in BJJ/Luta, is absolutely not a phase where you should stay, risking losing hip mobility and getting hit with hammer fists.

The problem we encounter afterwards with this basic position is that it’s easily neutralizable. It only takes an opponent with slightly wrestled postures, with feet open on the ground and thus a fairly fixed center of gravity, to prevent us from implementing our basic reversals or possible submission attacks.

So, we find ourselves in a defensive technique, even in effective retention for sports, but one that risks freezing us or at least not always allowing us to be dangerous. In a street or MMA context, we can take the initiative to get up, but we don’t necessarily use the BJJ Luta technical heritage.

It is therefore necessary, and not necessarily simple, to constantly create movements and small escapes to force our opponent to react himself and potentially provide angles for imbalance. While this may seem obvious on paper, facing an opponent who has decided to stick us to the ground or strike us, we have some complications. Opening the guard therefore seems liberating, but as much in sports as in combat, we know that this will trigger an attempt to pass or an explosion of strikes, and that our level of defense for a few moments will be more than limited.

I think it’s essential to continue working in the closed guard and to create a system that allows for attacking opportunities throughout our ground combat journey, knowing that it may be ineffective and frustrating in some fights.

#closedguard #MMA #BJJ #LutaLivre #strikes #Selfdefense #gracie #basics

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #80 : Royler Gracie, l’un des plus grands combattants de la famille Gracie

Dans la constellation d’athlètes légendaires de la famille Gracie, deux étoiles brillent d’un éclat exceptionnel. D’un côté, Royce, jeté dans l’arène impitoyable du Vale Tudo de l’UFC sans avoir jamais combattu dans ces styles de sa vie. De l’autre, Rickson, nous plongeant dans un monde digne d’une série Netflix. Parmi cette pléiade de combattants fabuleux, deux autres se détachent indiscutablement : Roger Gracie, 10 fois Champion du Monde de Jiujitsu avec un record MMA de 10-2, une véritable légende. Et celui sur lequel je souhaite aujourd’hui braquer les projecteurs : Royler Gracie.

Malheureusement, dans le monde des sports de combat, les catégories légères sont souvent négligées, malgré des niveaux techniques exceptionnels. À mes yeux, le plus grand combattant MMA de tous les temps demeure Demetrious Johnson, mais le public n’a malheureusement que peu d’égards pour lui, comme en témoigne son départ  de l’UFC.

Royler Gracie, quant à lui, a accumulé 4 titres de Champion du Monde de Jiujitsu et 3 titres aux prestigieux ADCC. En MMA, son bilan de 5 victoires pour 5 défaites dans la catégorie des moins de 65 kg. Tout comme Musumeci et Caio Terra par la suite, il a osé se frotter à des adversaires de toutes catégories, décrochant même une médaille de bronze aux World Championships.

Royler se distingue par sa technicité et sa grosse pression, même si son nom n’est pas entouré du mythe d’invincibilité qui entoure Rickson. Il a également formé d’excellents combattants au sein de son académie Gracie Humaita, parmi lesquels Saulo Ribeiro, l’un des plus connus..

Ce qui séduit particulièrement chez Royler, c’est son esprit martial. Alors que son père Hélio n’était pas porté vers la compétition, Royler a courageusement porté le nom des Gracie au cœur de l’ère moderne du Jiujitsu. Il a démontré sa force sans succomber aux exagérations habituelles associées à sa famille.

Il a également accepté les défis lancés dans les dojos. On se souvient notamment de sa mémorable confrontation avec Eugénio Tadeu de la Luta Livre (https://www.youtube.com/watch?v=jp-4dU6Wh9s). Il s’est aventuré dans le monde du MMA, même à une époque où ses méthodes étaient considérées comme « old school ».

Royler Gracie incarne véritablement l’archétype de l’artiste martial. Il a combattu à la fois sur le tapis et dans la « rue », tout en se distinguant comme un enseignant discret, rappelant les senseis orientaux.

En ce qui concerne son Jiujitsu, malgré sa petite stature, il a développé un jeu axé sur la pression qui forçait le respect de ses adversaires. Bien que son style puisse sembler moins sophistiqué comparé aux standards actuels, il était incontestablement au-dessus de la majorité à son époque.

Il est également remarquable qu’il ait été l’un des plus proches sparrings de Rickson lors de la préparation de ses combats, malgré la pléthore de talents au service de la tête d’affiche de la famille Gracie.

En somme, nous avons la chance de disposer de vidéos, de victoires et de défaites d’un combattant qui a contribué à écrire l’histoire du Jiujitsu et des arts martiaux modernes. Tout cela, sans la surexposition médiatique des réseaux sociaux d’aujourd’hui, ce qui ajoute une dimension d’authenticité à son héritage. Royler Gracie, un nom qui perdurera dans les annales des arts martiaux.

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous, 

Be one

Pank 

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