Les Deux Faces de l’Hypnose : Lumière et Ombre d’une Discipline Puissante

L'auteur souligne la nécessité de reconnaître le potentiel manipulateur de l'hypnose, souvent occulté par une vision idéalisée des praticiens. Il met en lumière les abus possibles en hypnose de scène et les dérives dans le cadre thérapeutique liées aux besoins de pouvoir et de sexualité. L'article plaide pour une communication transparente sur les risques potentiels afin de rétablir la confiance et de contrer l'image négative de la discipline, en insistant sur l'importance de la transparence et de l'enregistrement des séances.

Montrer que la discipline qu’est l’hypnose peut aussi être utilisée de façon manipulatoire et centrée sur son opérateur est à mes yeux une nécessité. Beaucoup de praticiens, et cela concerne aussi les Anglo-Saxons, n’y adhèrent pas et préfèrent partager l’idée que si les hypnotistes sont bons, c’est qu’ils ont de bonnes intentions.

Comme si l’expertise technique avait quelque chose à voir avec la coloration morale de son utilisateur. Non, un excellent praticien peut très bien avoir des intentions et une utilisation malveillante (ou en tout cas centrée sur son bénéfice). On l’a vu dans des choses aussi simples que l’hypnose de scène ou de rue, où il y a eu de nombreux “abus de pouvoir” pour donner un spectacle au détriment des spectateurs.

Pour ce qui est de la thérapie, les articles de journaux et les faits divers nous montrent que le cadre d’accompagnement peut facilement éclater quand il y a une possibilité de satisfaction du besoin de pouvoir et de sexualité. Du coup, on se retrouve avec une discipline qui peut être utilisée de multiples façons et avec des intentions “négatives”.

Alors pourquoi ne pas en parler ? Parce que nous allons perdre la confiance des néophytes. Il n’y a pas besoin de cela sachant que l’une des images premières de notre discipline est de manipuler et de faire dire des choses secrètes. Nous avons déjà une image négative, et si nous avons des pre-talk et des recadrages qui sont assez précis, c’est justement parce que l’image populaire de notre discipline est mauvaise.

On devrait peut-être aussi dire que oui, il peut y avoir de la manipulation, mais que ce n’est pas le cadre dans le cabinet, la rue ou la scène, et qu’en plus vous enregistrez et donc qu’il y aura toutes les preuves s’il y a des déviances et agressions. Parler de notre discipline avec sincérité éviterait de faire croire à ceux qui s’y intéressent que le nuage radioactif a fait demi-tour avant l’Alsace, et que nous n’avons aucun danger…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

The Two Sides of Hypnosis: Light and Shadow of a Powerful Discipline

Showing that the discipline of hypnosis can also be used in a manipulative way and centered on its operator is, in my opinion, a necessity. Many practitioners, and this also concerns Anglo-Saxons, do not adhere to this and prefer to share the idea that if hypnotists are good, it is because they have good intentions.

As if technical expertise had anything to do with the moral coloring of its user. No, an excellent practitioner can very well have malicious intentions and use (or at least be centered on their own benefit). We have seen this in things as simple as stage or street hypnosis, where there have been numerous « abuses of power » to put on a show at the expense of the spectators.

Regarding therapy, newspaper articles and news items show us that the support framework can easily break down when there is a possibility of satisfying the need for power and sexuality. As a result, we find ourselves with a discipline that can be used in multiple ways and with « negative » intentions.

So why not talk about it? Because we will lose the trust of neophytes. There is no need for that, knowing that one of the primary images of our discipline is to manipulate and make people say secret things. We already have a negative image, and if we have pre-talks and reframing that are quite precise, it is precisely because the popular image of our discipline is bad.

Perhaps we should also say that yes, there can be manipulation, but that this is not the setting in the office, the street, or the stage, and that moreover you record and therefore there will be all the evidence if there are deviations and aggressions. Speaking about our discipline with sincerity would prevent those who are interested in it from believing that the radioactive cloud turned back before Alsace, and that we have no danger…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #117 : Le Marketing des Arts Martiaux #1

Je continue à regarder beaucoup de contenus sur les arts martiaux et, comme vous le savez, j’apprécie particulièrement l’école Kyokushin, qui a sans doute été l’organisation martiale ayant le plus travaillé sur sa publicité.

Comme je le partageais, dans les années 70, le Kyokushin n’était pas largement pratiqué au Japon, et il y avait, de fait, plus de dojos à l’étranger qu’au Japon. Seiko Oyama, qui propose une série très intéressante sur son histoire dans le Kyokushin et maintenant dans sa Fédération, est issu de la famille Oyama (je vous rappelle que les frères Oyama sont de la famille ayant donné le nom Oyama à Sosai, qui avait un nom coréen).

Shihan Seiko expliquait que les stages d’été et d’hiver étaient un moyen pour Sosai Oyama de promouvoir les athlètes du Kyokushin (je vous rappelle que les films estampillés Kyokushin étaient très populaires au cinéma), à travers des vidéos et des photos. Sosai faisait faire à ses élèves toutes sortes de choses, comme grimper aux arbres et exécuter des coups de pied sautés.

La photo était sympa, mais les gars se blessaient, et Sosai s’amusait à dire qu’un Kyokushin devait pouvoir effectuer des coups de pied dans toutes les situations. La réalité, c’est que cela rendait les karatékas plus « badass ». Les élèves eux-mêmes avaient l’impression de faire du cirque.

C’est vrai que parfois, je me disais que certains éléments des entraînements de karaté au ko n’avaient strictement aucun sens, ni pour le combat, ni pour la pédagogie. C’est d’ailleurs pour cette raison que des Sensei comme Soeno avec le Shidokan, et peut-être encore plus Azuma avec le Kudo Daido Juku, ont modifié les formes d’entraînements et les exercices inutiles pour l’efficacité en combat.

Je reviendrai sur le marketing, car nous le connaissons bien avec le Jiu-jitsu et le MMA, qui nous donnent une belle leçon sur comment vendre le produit : art martial / sport de combat.

#Kyokushin #Karate #Shidokan #MasOyama #SeikoOyama #Marketing #Vente #Suggestion

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous,
Be One
Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #73 : L’Histoire de l’Affrontement entre Shorinji Kempo et Karate Kyokushinkai #2

Au début des années 1970, Token Taniguchi, une personnalité singulière de l’époque, officiellement spécialiste en Wushu, entama une série d’articles dans le magazine Gendai Karate (le magazine du Kyokushinkai) au sujet du Shorinji Kempo (SK). Il prétendit que le SK était une imposture, n’ayant aucun lien avec les techniques de Shaolin. Il raviva la polémique en citant les écrits de So Doshin pour discréditer les casses en karaté.

Entre 1970 et 1972, pendant la période du 4e championnat du Japon de Kyokushin, une guerre de mots s’engagea, avec des lettres ou des critiques par voie d’articles. De nombreuses personnes critiquèrent Oyama pour son manque d’engagement combattif (je rédigerai ultérieurement une série d’articles concernant les critiques sur le véritable niveau d’Oyama). Cependant, Oyama capitalisait sur la notoriété de son école qui rencontrait un immense succès au Japon.

Le 5 novembre 1972, les tensions semblèrent atteindre leur paroxysme lorsque le Shorinji Kempo lança un défi au Kyokushinkai dans le Honbu Dojo d’Oyama. Les règles n’avaient pas encore été établies, mais le pratiquant de Kempo proposa de se revoir deux jours plus tard pour les définir.

Le lendemain, Suzuki Sihan, l’un des hauts gradés du SK, tenta d’apaiser la situation en rencontrant le magazine Gendai et en demandant des excuses ainsi que l’annulation de la série d’articles intitulée « SK est une fraude ».

De manière plutôt confuse, Suzuki apprit le jour suivant que le Kyokushinkai s’apprêtait à affronter les pratiquants de Shorinji. Il est important de noter qu’à cette époque, les réseaux sociaux n’existaient pas et que la diffusion d’informations était beaucoup plus lente.

L’équipe du Kyokushinkai était prête, avec des combattants renommés pour leurs performances aux All Japan : Miura, Sato, Collins, Kishi et Oishi. Tout semblait être en ordre. Cependant, il semblerait que les combattants du SK (4e-5e dan) soient venus affirmer que tout était réglé, et que Suzuki Shihan les attendait dans la voiture. Ils prirent la fuite, poursuivis par Soeno qui tenta de les empêcher d’entrer dans le véhicule pour les agresser. Soeno affirma avoir tenté de saisir Suzuki, mais il ne l’aurait que pincé, sans le frapper.

Il convient de noter que Sosai Oyama était volontairement absent, ce qui déconcerta bon nombre de ses élèves seniors. Il imposa à Token une lettre de promesse de ne plus écrire sur le SK. La situation sembla se calmer…

Cependant, en décembre de la même année, à la suite d’un article évoquant la fuite des pratiquants de SK (dans le journal Sports Nippon), les jeunes du style, connus pour leur esprit d’action, furent pris d’une violente envie de riposter, cette fois-ci avec des cocktails Molotov et des armes. L’article précisait qu’à cette époque, dans la région du Kanto, il y avait plus de 5000 pratiquants de SK.

Comme je l’ai mentionné dans mon précédent article, à cette époque, le Kyokushinkai comptait seulement une centaine d’élèves. Ce qui a propulsé le karaté, c’est la diffusion d’un manga (qui n’est pas parvenu en France) : « Karate Baka Ichidai », qui racontait la vie d’Oyama, de son école, et nous en verrons davantage dans d’autres articles, celle d’Ashihara. Il est important de souligner que le Kyokushinkai était ravi lorsqu’il atteignait 56 élèves lors des entraînements d’hiver à midi et 31 le soir. Nous sommes loin du karaté qui comptait jusqu’à 12 millions de pratiquants, avec des séminaires complets.

Par la suite, environ 80 élèves du SK se rassemblèrent près du Honbu de Ikebukuro, armés de bokken et de barres de fer, prêts à en découdre…

À suivre.

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous, 

Be one

Pank 

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English Version

Martial Musings of an Hypnofighter #73: The History of the Confrontation between Shorinji Kempo and Kyokushinkai Karate #2

In the early 1970s, Token Taniguchi, a rather unique figure of that era who officially specialized in Wushu, began writing a series of articles in Gendai Karate magazine (the Kyokushinkai’s magazine) about Shorinji Kempo (SK). He claimed that SK was a fraud and had nothing to do with Shaolin techniques. He added fuel to the fire by highlighting So Doshin’s writings on the absurdity of breaking in karate.

Between approximately 1970 and 1972, during the 4th Kyokushin Japan Championship period, there were letters and critical articles exchanged. Many criticized Oyama for not being more of a fighter (I will write a series of articles on the critiques regarding Oyama’s real level), but he was leveraging the school’s popularity, which was experiencing significant success in the country.

On November 5, 1972, things seemed to escalate as a challenge was issued by SK to Kyokushinkai at Oyama’s Honbu Dojo. The rules were not decided, but the Kempo practitioner suggested returning in two days to work things out.

The next day, Suzuki Sihan (one of SK’s high-ranking members) attempted to defuse the situation politically by meeting with Gendai Magazine and demanding apologies and the cancellation of the article series titled « SK is a Fraud. »

For reasons that remain unclear, Suzuki learned the following day that Kyokushin was preparing to confront Shorinji practitioners. It’s important to note that at that time, we weren’t in the era of social media, and information didn’t spread as rapidly.

Kyokushin’s team was well-prepared with recognized fighters (known for their performance in the All Japan tournaments): Miura, Sato, Collins, Kishi, and Oishi. While everything appeared ready, it seems that the SK fighters (4th-5th dan) came to claim that everything had been settled, and Suzuki Shihan was waiting in the car. They fled, pursued by Soeno, who attempted to prevent them from entering the vehicle to attack them. Soeno claimed he tried to grab Suzuki but only managed to pinch him and didn’t strike him.

It’s worth noting that Sosai Oyama intentionally remained absent, which puzzled many of his senior students. He forced Token to sign a letter promising not to write about SK anymore, and things seemed to calm down.

However, in December of the same year, following an article about SK practitioners fleeing (in the Sports Nippon newspaper), the young practitioners of the style, known for their proactivity, felt a strong desire to take action, this time armed with Molotov cocktails and weapons. The article noted that at that time, there were more than 5000 SK practitioners in the Kanto region.

As I mentioned in my previous article, Kyokushinkai had only about a hundred students during this period. What propelled karate was the spread of a manga (which never made it to France): « Karate Baka Ichidai, » which portrayed Oyama’s life, his school, and, as we will see in future articles, Ashihara’s life. It’s important to mention that Kyokushinkai was thrilled when they had 56 students attending the noon training and 31 in the evening. This was a far cry from karate’s peak, with up to 12 million practitioners and seminars bursting at the seams.

Subsequently, around 80 SK students gathered around the Ikebukuro Honbu, armed with bokken and iron bars, ready to face off…

To be continued.

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #63 : L’Erreur de la Lutte en France 

Lors de mon passage à la Fédération de Lutte, au moment où nous avons créé le comité de grappling, j’assistais à des réunions mensuelles où la lutte occupait 97% du temps, le sambo 2%, et le grappling seulement 1%. Autant dire que ma discipline était peu mise en avant. Cependant, profitant de ces occasions, je consacrais les fins de réunion à questionner les anciens sur la lutte.

Parmi eux, un vieil homme, champion de France de lutte dans les années 50, a suscité une rencontre marquante. Il m’a livré sa perspective sur les raisons pour lesquelles la discipline n’a pas prospéré et a même été largement négligée. Actuellement, la lutte reprend de la vigueur grâce au MMA, bien que cela ne suscite pas nécessairement un engouement massif chez les Français pour intégrer des clubs. Alors, qu’est-ce qui a causé le déclin de la lutte ? Le judo.

Pourtant, la lutte avait été la fédération dominante au sein de laquelle le judo des années 50 avait fait ses premiers pas. Mais c’est la version japonaise de la lutte qui a rapidement pris le dessus, pour une raison fort simple : le gi et le code moral. Il est crucial de noter que la lutte, à l’instar de la boxe, était parfois perçue négativement. Des lutteurs se produisaient dans des foires et leur image n’était pas toujours favorable. De surcroît, le catch apportait une dimension « moins sérieuse » à la discipline.

Le judo a frappé dans le mille en présentant un aspect exotique, mais surtout en insistant sur les valeurs de respect et de rigueur, des notions qui ont rapidement conquis les Français. De plus, grâce à l’école éducative mise en place par Kano, le judo était fortement orienté vers un public enfant. Rien de mieux que d’inscrire ses enfants à des cours de judo pour leur inculquer la rigueur et la force, alors que les lutteurs pouvaient sembler quelque peu brutaux.

À partir de ce moment-là, et même si la lutte est une discipline olympique, elle a été en grande partie délaissée. Sa survie est essentiellement due aux subventions accordées aux disciplines olympiques.

En observant les éloges actuels envers les lutteurs russes ou américains, je me rappelle que nous étions également une nation de lutteurs. Nous étions passionnés par cette discipline, formant des champions et allant jusqu’à développer la lutte gréco-romaine.

Ce qui est troublant, c’est que le sport aurait pu capitaliser sur le phénomène MMA. Cependant, la fédération s’est montrée timorée en n’offrant que peu d’opportunités. Elle laisse ainsi les combattants MMA rejoindre les États-Unis ou le Dagestan pour intégrer des équipes jugées de qualité.

Avec le temps, nos compétences pédagogiques et techniques risquent de s’effacer, comme c’est également le cas en judo avec nos experts du sol ayant émigré en Russie. Il est regrettable de constater que des disciplines historiques s’éteignent, précisément à un moment où elles pourraient renaître de leurs cendres… et lutter.

Et vous, quelle perception avez-vous de la lutte par rapport au judo ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One.

Pank

#Lutte #judo #FFL #FFJ #education #transition #MMA #Fin #renaissance