Réflexions de Pank / Instantané #456 : Les transes politiques

Je vous en avais déjà parlé il y a quelques chroniques : je suis assez intéressé par les points de vue politiques de chacun et je regarde de nombreux influenceurs politiques sur le sujet. Pour moi, si « tout peut être considéré comme politique », c’est un peu un monde théorique que les hommes et femmes politiques ne mettront jamais en place. Et si c’est le cas, on a pu voir que ça pouvait entraîner des morts, des famines et d’autres joyeuses dictatures de pensées. Ce qui est par contre intéressant pour ma petite culture politique, c’est de se rendre compte à quel point il y a des discours d’une naïveté déconcertante, que ce soit d’un côté ou de l’autre de l’échiquier politique.

Alors certes, mes écoutes sont souvent avec des militants, des personnes qui veulent changer les fonctionnements actuels. Il est peut-être nécessaire d’entrer dans une transe (une diminution du facteur de jugement) pour ne laisser ce facteur revenir que quand il y a des déclencheurs sémantiques ou comportementaux des « ennemis politiques ». Ce que nous nommons des ruptures de pattern qui déclenchent un ancrage et donc des automatismes, que ce soit de discours ou de comportements. On voit bien que quand on discute avec des passionnés politiques, il y a beaucoup de « récitation », ce que certaines éducations populaires parvenaient à construire dans les années 50 à 80 pour les populations les moins « éduquées ».

Quand on dit que l’hypnose n’est pas possible sur des masses, c’est pourtant, avec ma petite vision d’hypnothérapeute, ce que je vois dans le monde de la politique. Dans le regard des personnes qui militent, qui tiennent des discours hallucinants en positif ou négatif, en créant des explications et des faits qui n’existent pas ou en niant ce qui a pu être mis en avant par l’histoire. Je pense bien sûr aux divers massacres que les politiques ont générés et que beaucoup minimisent, souhaitent oublier ou préfèrent imaginer un futur qui lui serait différent, pourtant avec les mêmes présupposés de départ, des auteurs, des ouvrages ou des logiques économiques.

Imaginer un résultat différent avec le même processus est un peu naïf… mais les transes nous permettent de rester persuadés que nous sommes dans une « réalité »… orientée par une idée, une suggestion et… un opérateur…

Prenez ce qui est juste et bon pour vous.

Be One

Pank

Pank’s Reflections / Snapshot #456: Political Trances

I had already mentioned it in a few previous columns: I am quite interested in everyone’s political views and I follow many political influencers on the subject. For me, if « everything can be considered political, » it’s somewhat a theoretical world that politicians will never implement. And if it were the case, we’ve seen that it could lead to deaths, famines, and other joyful thought dictatorships. What is interesting, however, for my small political culture, is to realize the extent to which there are surprisingly naive discourses, whether on one side or the other of the political spectrum.

Certainly, my listening often involves activists, people who want to change current systems. Perhaps it is necessary to enter a trance (a reduction in the judgment factor) to allow this factor to return only when there are semantic or behavioral triggers from « political enemies. » What we call pattern disruptions trigger an anchoring and thus automatisms, both in discourse and behavior. It’s clear that when discussing with political enthusiasts, there’s a lot of « recitation, » something that certain popular education programs managed to build in the 50s to 80s for the less « educated » populations.

When people say that hypnosis is not possible on masses, it is, from my small perspective as a hypnotherapist, precisely what I see in the world of politics. In the eyes of people who campaign, who deliver astonishing speeches, whether positive or negative, creating explanations and facts that do not exist or denying what history has highlighted. I am of course thinking of the various massacres that politicians have generated and that many minimize, wish to forget, or prefer to imagine a future that would be different, yet with the same initial presuppositions, authors, works, or economic logics.

Imagining a different outcome with the same process is a bit naive… but trances allow us to remain convinced that we are in a « reality »… guided by an idea, a suggestion, and… an operator…

Take what is right and good for you.

Be One

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #336 : L’illusion du « Se sentir concerné »

Pank explore la notion de "se sentir concerné" et la questionne comme un processus d'induction pouvant entraîner une adhésion non critique à des causes ou idéologies. Il met en lumière l'influence de l'idée de responsabilité collective et de l'empathie dans ce phénomène, et invite à une réflexion sur l'authenticité de nos engagements.

Comme je le partageais dans ma capsule de ce matin (https://youtu.be/Ooy7WvajwHA), la notion de « se sentir concerné » me semble être une sorte de processus inductif qui nous entraîne dans une transe. Dès lors, l’ensemble des systèmes dans lesquels nous évoluons, internes et externes, deviennent des suggestions que nous suivons en limitant notre esprit critique.

En extrapolant, je me demande si nous pouvons nous sentir concernés par ce qui ne nous concerne pas réellement.  Comme une induction indirecte, nous plongeons dans des causes, des idéologies ou des pensées politiques diverses, comme aspirés par une dynamique obscure.

Je vous faisais part de l’idée qu’une technique d’influence consiste à nous faire croire que nous sommes tous responsables.  L’écologie, la sécurité…  « Il faut être tous ensemble ! ». Petit à petit, l’individu, déjà nourri par notre société individualiste, peut se sentir appartenir à un groupe.  Dans cette notion de rassemblement, volontaire ou non, il devient un élément qui peut, sans s’en rendre compte, se sentir concerné, même si le sujet n’est pas lié à son vécu, à son « réel ».

L’empathie, cette facette naturelle de l’humain, souvent mise en avant comme une qualité sociale, peut également être un vecteur d’induction.  Elle offre une clé pour entrer en « substitution » avec l’autre ou le groupe.  Dès lors, on a la sensation que le discours ou les actions nous appartiennent, alors qu’ils sont probablement mus par d’autres leviers.

Par quoi vous sentez-vous concerné ?  Avez-vous rationnellement plongé dans ces sujets en lien avec votre « réel » ?

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Reflections of Pank / Snapshot #336: The Illusion of « Feeling Concerned »

As I shared in my capsule this morning (https://youtu.be/Ooy7WvajwHA), the notion of « feeling concerned » seems to me to be a kind of inductive process that draws us into a trance. From then on, all the systems in which we evolve, internal and external, become suggestions that we follow by limiting our critical thinking.

Extrapolating, I wonder if we can feel concerned about things that don’t really concern us. Like an indirect induction, we immerse ourselves in various causes, ideologies or political thoughts, as if sucked in by an obscure dynamic.

I was sharing with you the idea that one technique of influence is to make us believe that we are all responsible. Ecology, security… « We must all be together! ». Little by little, the individual, already nourished by our individualistic society, can feel that they belong to a group. In this notion of gathering, voluntary or not, they become an element that can, without realizing it, feel concerned, even if the subject is not related to their experience, to their « reality ».

Empathy, this natural facet of human beings, often put forward as a social quality, can also be a vector of induction. It offers a key to enter into « substitution » with the other or the group.  From then on, we have the feeling that the discourse or the actions belong to us, whereas they are probably driven by other levers.

What do you feel concerned about? Have you rationally immersed yourself in these subjects in connection with your « reality »?

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #272 : Se laisser aller à ses émotions ou rationaliser

Découvrez comment nos émotions influencent nos décisions et celles des autres dans l'espace public. Devons-nous rester ancrés dans les faits ou ajuster nos décisions en fonction de nos émotions ? Une réflexion sur l'équilibre entre rationalité et sentiment.

Nous vivons actuellement une série d’événements violents qui émeuvent et font réagir tant les citoyens que les journalistes et les politiques. Ces faits sont souvent récupérés selon des orientations idéologiques, qu’elles soient de droite ou de gauche. Il ne s’agit plus d’une prise en compte objective des faits, mais d’un jeu de rhétorique.

Le paradoxe réside dans le fait que, lorsque l’on écoute ou lit des articles sur le sujet, il semble que tous les groupes et individus s’accordent sur la nécessité de revenir aux faits. Cependant, ces derniers sont déjà teintés par les idéologies. L’expression des opinions, colorée par les convictions personnelles, entraîne chez les partisans une adhésion émotionnelle, et chez les opposants un rejet tout aussi émotionnel.

Nier les émotions suscitées par des actes atroces et des événements insoutenables serait insensé, mais il est essentiel de déterminer dans quelles situations il est juste de les exprimer ou de s’autoriser à les ressentir. Un plateau de télévision, accueillant des auditeurs ou des politiques, reflétera deux expressions différentes dans un même cadre, mais avec des attentes et des règles distinctes, selon que l’on soit vendeur d’idées politiques ou auditeur révolté.

Dans l’espace public et les décisions du quotidien, les émotions devraient être contenues et considérées, même si cela est difficile. C’est d’ailleurs pour cette raison que les décisions doivent être prises de manière collective, afin que les autres puissent recadrer les prises de décisions si les émotions empêchent une évaluation rationnelle des faits.

Ne nous trompons pas : sur le papier, tout le monde semble vouloir s’en tenir aux faits, et la logique devrait prévaloir. Mais pour la grande majorité d’entre nous, la froideur de cette dernière est émotionnellement difficile à supporter. Sommes-nous vraiment prêts à rester ancrés dans les faits, ou devons-nous mieux gérer nos émotions pour parvenir à ajuster nos décisions ?

#décisions #faits #émotions #rhétorique #questionnement #idéologie #attentes

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

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Reflections of Pank / Snapshot #272: Giving in to Emotions or Rationalizing

We are currently witnessing a series of violent events that are stirring emotions and reactions among citizens, journalists, and politicians alike. These facts are often taken up by ideological positions, whether from the right or the left. It has become a game of rhetoric rather than an objective consideration of the facts.

The paradox lies in the fact that, when we listen to or read articles on the subject, it seems that all groups and individuals agree on the need to return to the facts. However, these are already tinged with ideological biases. The expression of thoughts, colored by personal convictions, leads proponents to emotional adherence and opponents to rejection.

Denying the emotions aroused by atrocious acts and unbearable events would be foolish, but we must particularly take into account where it is appropriate to allow these emotions, and when to allow ourselves to feel them. A TV panel hosting audience members or politicians will present two different expressions in the same setting, but with different expectations and rules, depending on whether one is promoting political ideas or a frustrated viewer.

In public space and in daily decisions, emotions should be limited and taken into account, even though this is difficult. This is why decisions should be made collectively, so that others can intervene if emotions prevent decision-making based on facts.

Let’s not fool ourselves: on paper, everyone seems to want to stick to the facts, and logic should prevail. But for most of us, the coldness of this approach is emotionally hard to bear. Are we really ready to remain anchored in the facts, or should we better manage our emotions to adjust our decisions?

#decisions #facts #emotions #rhetoric #questioning #ideology #expectations

Take what is good and right for you.

Be one,

Pank