Réflexions de Pank / Instantané #445 : Le caméléon humain : nos multiples facettes

Hier, une amie me racontait qu’un responsable des forces de l’ordre se retrouvait impliqué dans une affaire obscure qui risquait d’empoisonner sa vie pour longtemps. Elle me disait qu’elle le connaissait depuis quinze ans et que c’était une personne particulièrement attentive, sympathique et à l’écoute. Ses équipes le trouvaient également formidable.

Ce qui peut alors étonner, comme ce voisin qui devient agresseur ou cet enfant qui appuie sur une gâchette, c’est de voir une personne considérée comme bonne par beaucoup, devenir un escroc, un danger public, voire un meurtrier.

Mon hypothèse concerne nos multiples facettes. Nous ne sommes que des parties de nous-mêmes en fonction des situations et des gens qui nous entourent. Nous portons un masque différent selon les contextes. On peut être le meilleur fils du monde et exécuter une personne de sang-froid. On peut être cette mère folle de ses enfants et une professeure qui humilie les élèves.

Personne ne vous connaît pleinement, et plus précisément, personne ne vous connaît dans toutes les situations. Nous le savons, nous pouvons être surpris par l’attitude de nos proches dans des situations qui nous semblent anodines et qui pourtant les mettent dans une transe, avec des réactions, et parfois même un langage corporel et une prosodie qui changent.

Nous-mêmes ne laissons jamais les autres nous connaître pleinement, parce qu’il y a déjà une méconnaissance de certaines de nos réactions, et parce que nous n’avons pas la « capacité » de passer dans un autre mode, car le contexte, la présence de telle ou telle personne, est un ancrage comportemental qui ne changera pas. Ce n’est que si les cadres changent et que des paramètres viennent faire bugger le système qu’il est alors possible que tout le monde soit surpris et se demande s’il connaît vraiment la personne en face de lui.

Prenez ce qui est juste et bon pour vous.

Be One

Pank

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The Human Chameleon: Our Multiple Facets

Yesterday, a friend told me that a law enforcement official was caught up in a murky affair that could ruin his life for a long time. She said she had known him for fifteen years and that he was a particularly attentive, kind, and empathetic person. His teams also found him great.

What can be surprising, like a neighbor who becomes an aggressor or a kid who pulls a trigger, is seeing a person who is considered good by many become a crook, a public menace, or even a murderer.

My hypothesis concerns our multiple facets. We are only parts of ourselves depending on the situations and the people around us. We wear a different mask depending on the context. We can be the best son in the world and execute someone in cold blood. We can be a mother who is crazy about her children and also a teacher who humiliates her students.

No one knows you fully, and more precisely, no one knows you in all situations. We know this; we can be surprised by the attitude of our loved ones in situations that seem harmless to us, but which nonetheless put them in a trance, with reactions and sometimes even changes in body language and tone.

We ourselves never let others know us completely, because we already have a misunderstanding of some of our own reactions, and because we don’t have the « capacity » to switch to another mode, as the context, the presence of certain people, is a behavioral anchor that won’t change. It is only if the frameworks change and parameters come to bug the system that it is possible for everyone to be surprised and wonder if they really know the person in front of them.

Take what is right and good for you.

Réflexions de Pank / Instantané #417 : Accepter que nous ne pourrons jamais être Soi

Ce texte explore la quête incessante du "vrai soi" à travers les prismes religieux, spirituels et psychologiques, notamment le concept freudien du Ça et du Surmoi. Il argumente que l'idée d'un soi purement naturel est illusoire, car l'être humain est intrinsèquement un mélange de pulsions innées et d'influences culturelles. L'acceptation de cette dualité est présentée comme essentielle pour vivre en société et permettre l'expression de diverses facettes de soi.

Dans la quête intérieure, que ce soit par une religion, une spiritualité ou la psychologie, un questionnement surgit quant à ce que nous sommes vraiment. C’est d’ailleurs une récurrence dans la culture pop de voir une espèce de mutation de l’être au travers d’épreuves qui donnent une sorte d’éveil d’un soi véritable.

Beaucoup sont dans cette quête, cherchant soit à remplir une mission de vie, soit à devenir ce qu’ils pensent réellement être. Et pourtant, s’il est stimulant de se dire que nous sommes peut-être plus ou autre chose que ce que nous sommes actuellement, il est fort probable que nous ne puissions jamais être purement soi.

Reprenons un concept freudien facile à comprendre : il y a les pulsions (le Ça) et les règles imposées (le Surmoi). On pourrait se dire que si nous voulions retourner à notre « nature profonde », il faudrait se défaire de la culture, ou du moins la minimiser si cette dernière étouffe notre nature.

Pourtant, plus on s’associe à ses pulsions, plus cela peut devenir infernal dans les cadres sociaux et dans sa propre vie. Vous voyez quotidiennement ce que cela donne dans les faits divers quand nous sommes guidés par nos pulsions. Le Surmoi, lui, peut et même doit empêcher un excès du Ça, pour éviter des comportements problématiques pour soi et pour les autres.

Être un soi sans limite est potentiellement un soi premier, ou plutôt primitif, qui ne peut vivre en communauté. C’est pour cette raison que nous ne sommes ni nature ni culture, mais un mélange des deux. Et que derrière cette quête d’un soi plus naturel et authentique, nous voudrions voir le nous sans les ajustements que les systèmes familiaux et sociaux ont formés.

Mais, même si cette culture est parfois de piètre qualité, elle apporte certains codes et signaux qui offrent la possibilité à un fragment ou à une large partie de soi d’exister, alors qu’il est fort probable que si nous n’étions que nature, cela ne serait pas le cas.

Prenez ce qui est juste et bon pour vous.

Be One

Pank

Reflections by Pank / Snapshot #417: Accepting that we can never truly be Ourself

In the inner quest, whether through religion, spirituality, or psychology, a question arises as to what we truly are. It is, moreover, a recurring theme in pop culture to see a kind of mutation of the being through trials that lead to an awakening of a true self.

Many are on this quest, seeking either to fulfill a life mission or to become what they truly believe they are. And yet, while it is stimulating to think that we might be more or something different from what we currently are, it is highly probable that we can never be purely ourselves.

Let’s revisit an easy-to-understand Freudian concept: there are impulses (the Id) and imposed rules (the Superego). One might think that if we wanted to return to our « deep nature, » we would have to shed culture, or at least minimize it if it stifles our nature.

However, the more one aligns with their impulses, the more infernal it can become within social frameworks and in one’s own life. You see daily what happens in the news when we are guided by our impulses. The Superego, for its part, can and even must prevent an excess of the Id, to avoid problematic behaviors for oneself and for others.

To be a self without limits is potentially a primary, or rather primitive, self that cannot live in a community. This is why we are neither nature nor culture, but a blend of both. And behind this quest for a more natural and authentic self, we would like to see ourselves without the adjustments that family and social systems have formed.

But, even if this culture is sometimes of poor quality, it brings certain codes and signals that offer the possibility for a fragment or a large part of oneself to exist, whereas it is highly probable that if we were only nature, this would not be the case.

Take what is right and good for you.

Be One

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #351 : Le choix des masques

Nous en avons déjà parlé, il n’existe pas vraiment de monde dans lequel nous ne sommes pas avec des masques. Tout comme le sujet de la liberté tellement mise en avant par nombre d’entre nous, la plupart du temps, nous ne sommes libres que dans l’espace entre les limites.

De même, les personnes qui cherchent sans cesse cette idée d’authenticité comme un absolu de ce qui représente l’être, ne se rendent parfois pas compte qu’elles sont tellement dans cette recherche qu’elles deviennent des stéréotypes. Et dès lors, ne sont même plus elles-mêmes, mais ce qu’elles pensent être celui ou celle qui cherche cette quête d’authenticité.

Nous sommes donc dans un questionnement parfois conscient de savoir ce que nous allons porter en fonction des cadres dans lesquels nous sommes. C’est un outil d’adaptation ou a minima d’expression dans un espace social qui permet de se placer, d’exister, même si c’est pour se faire le plus discret possible.

Plus nous prenons du temps pour connaître notre composition, ce qui représente pour nous notre propre personne avec nos forces comme nos faiblesses, plus nous pouvons être décisionnaires de ce que nous allons porter et donc vendre et partager au monde.

Ce masque fait partie de vous, même s’il n’est que l’expression d’un vous. Il n’est pas qu’une possibilité décidée ou imposée que vous mettez en conformité avec ce qui est en train de se passer afin de pouvoir trouver des solutions, éviter les problèmes ou même briller.

Soyez authentique avec la composition du masque qui sera exploité le temps d’un échange, d’un instant ou au quotidien. Connaissez vos ingrédients pour adapter vos recettes aux “demandes du monde” qui se présentent à vous.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Pank’s Reflections / Snapshot #351: The Choice of Masks

We’ve talked about it before, there isn’t really a world in which we are not wearing masks. Just like the subject of freedom, so often emphasized by many of us, most of the time, we are only free in the space between the limits.

Similarly, people who constantly seek this idea of authenticity as an absolute of what represents being, sometimes don’t realize that they are so much in this search that they become stereotypes. And therefore, they are no longer even themselves, but what they think is the one who seeks this quest for authenticity.

We are therefore in a sometimes conscious questioning of knowing what we are going to wear depending on the frameworks in which we are. It is a tool for adaptation or at least expression in a social space that allows us to position ourselves, to exist, even if it is to be as discreet as possible.

The more time we take to know our composition, what represents for us our own person with our strengths as well as our weaknesses, the more we can be decision-makers of what we are going to wear and therefore sell and share with the world.

This mask is part of you, even if it is only an expression of you. It is not just a possibility decided or imposed that you put in conformity with what is happening in order to find solutions, avoid problems or even shine.

Be authentic with the composition of the mask that will be used during an exchange, a moment, or on a daily basis. Know your ingredients to adapt your recipes to the « demands of the world » that present themselves to you.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #318 : Ce n’est pas moi

Cet article explore la sensation de ne pas être soi-même, souvent ressentie comme une perte d’identité. À travers une analyse basée sur le raisonnement FRESC, Pank examine la différence entre faits et récits, le rôle des états de transe, et l’influence du storytelling sur notre perception de nous-mêmes. Même dans des états inhabituels ou extrêmes, tout reste une expression de nous-mêmes.

En consultation comme dans mon quotidien, j’entends régulièrement des personnes dire qu’en ce moment, ou depuis un certain temps, elles ne sont pas elles-mêmes. Cela sous-entend qu’elles ne se reconnaissent pas. Si je reste dans mon raisonnement FRESC, je me demande si cela concerne un fait ou s’il correspond davantage à un récit.

En effet, nous avons parfois, avec sincérité, l’impression de bien nous connaître, alors que nous connaissons plutôt bien l’histoire que nous nous faisons de nous-mêmes. Un récit peut changer notre état intérieur, notre transe, et nous pousse à vouloir donner un sens à cet état.

C’est à ce moment-là que nous arrivons à un “ce n’est pas moi”. Pourtant, si l’on reprend les faits, rien ne peut être plus vous que vous-même. Et même si vous traversiez une “psychose”, il y a de fortes chances que tout cela reste l’expression de vous-même. Peut-être dans des facettes que vous ne connaissez pas, mais qui restent VOUS.

Nous pouvons accepter que nous ne retrouvons pas certains schémas qui semblaient pourtant constants, que leur expression soit différente, amoindrie ou amplifiée. Pourtant, ce sont toujours les composantes de votre corps et de votre esprit qui entraînent ce qui se passe.

On peut même aller plus loin et oser l’hypothèse — que j’évoque également de façon empirique — que même les personnes qui disent être habitées par des esprits pour transmettre des messages ne sont que dans un storytelling. Elles écoutent leurs impressions, sensations et autres perceptions, ce qui produit une “déréalisation” éphémère de soi. Cela revient à la création d’un état, une transe, qui est parfaitement générée par notre cerveau, par nous-mêmes. Ce qui changera sera le sens donné dans le cadre de cette canalisation.

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,
Pank
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Pank’s Reflections / Snapshot #318: This Is Not Me

In consultations as well as in daily life, I often hear people say that, lately or for some time now, they feel they are not themselves. This implies that they do not recognize themselves. Sticking to my FRESC reasoning, I wonder whether this concerns a fact or relates more to a narrative.

Indeed, we sometimes genuinely believe we know ourselves well, yet what we actually know is the story we tell ourselves about who we are. A narrative can alter our inner state, our trance, leading us to seek meaning for that state.

It is at this point that we arrive at “this is not me.” However, if we return to the facts, nothing could be more you than you. Even if you were to experience a “psychosis,” it is highly likely that it would remain an expression of yourself—perhaps a facet of you that you are unfamiliar with but is still YOU.

We can accept that we do not recognize certain patterns that seemed constant, that their expression has changed, diminished, or amplified. Yet, it is always the components of your body and mind that cause what is happening.

We can go even further and suggest the hypothesis — which I also discuss empirically — that even individuals who claim to be inhabited by spirits to deliver messages are merely engaged in storytelling. They tune into their impressions, sensations, and other perceptions, creating a temporary “derealization” of self. This amounts to the creation of a state, a trance, perfectly produced by our brain, by ourselves. What changes is the meaning assigned within the context of this channeling.

Take only what is good and right for you.

Be one,
Pank
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Réflexions de Pank / Instantané #314 : Se connaître

Apprendre à se connaître permet de mieux anticiper nos réactions et comportements, mais cette quête est souvent freinée par une lutte interne entre nos aspirations idéalisées et la réalité de notre être. Accepter et s’aimer tel que l’on est ouvre les portes d’une vie plus simple et plus saine.

Plus nous apprenons à nous connaître, plus nous devenons aptes à anticiper nos réactions, nos pensées et nos comportements dans de nombreuses situations. Le problème est que, parfois, nous restons en lutte interne entre le récit que nous nous faisons de nous-mêmes et la réalité de ce que nous avons compris de nous.

Nous imaginons et anticipons des situations ou des comportements parfois de manière idéalisée. Cela peut nous conduire à refuser ce que nous sommes réellement, ce dont nous avons pourtant conscience. Ce refus crée une injonction contradictoire, qui mine progressivement notre confiance en nous.

Nous savons, consciemment ou inconsciemment, ce que nous sommes réellement grâce aux retours d’expériences accumulés. Cependant, nous persistons à croire qu’un jour, comme par magie, nos « programmes internes » se réactiveront autrement et transformeront soudainement nos actions ou orientations en cours.

Cette guerre entre ce que nous voulons être et ce que nous sommes réellement nous prive de tranquillité pendant des années. Nous passons un temps fou à nous décevoir, à attendre de nous-mêmes des réactions ou des fonctionnements qui, dans 80 % des cas, ne seront ni disponibles ni possibles.

S’accepter et s’aimer tel que l’on est, et non tel que l’on pourrait être, constitue une clé précieuse pour avancer dans la vie de manière plus simple et plus saine. Et cela, même si les autres attendent ou imaginent autre chose de nous.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,
Pank
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Reflections by Pank / Snapshot #314: Knowing Yourself

The more we learn about ourselves, the better we become at anticipating our reactions, thoughts, and behaviors in various situations. However, the problem is that sometimes we remain in an internal struggle between the story we tell ourselves about who we are and the reality of what we’ve understood about ourselves.

We imagine and anticipate situations or behaviors, often idealized. This can lead us to reject who we truly are, even though we are aware of it. This rejection creates a contradictory injunction that gradually undermines our self-confidence.

We consciously or subconsciously know who we truly are through accumulated life experiences. Yet, we continue to believe that one day, as if by magic, our « internal programs » will reset themselves and suddenly transform our current actions or orientations.

This war between who we want to be and who we truly are robs us of years of tranquility. We spend an incredible amount of time disappointing ourselves, expecting reactions or behaviors from ourselves that, 80% of the time, will neither be available nor possible.

Accepting and loving yourself as you are, not as you could be, is a precious key to moving forward in life more simply and healthily—even if others expect or imagine something different from you.

Take what is good and right for you.

Be one,
Pank
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