Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #210 : Les agressions psychiques

Les arts martiaux sont des systèmes concrets qui peuvent être utiles en cas de conflit physique. Cependant, nous parlons moins souvent de ce qui est probablement plus courant pour beaucoup d’entre nous : les agressions psychiques. Ces dernières peuvent viser nos comportements, nos idées, notre présence ou toute autre forme d’expression personnelle. Elles peuvent survenir à l’extérieur, au travail, dans des lieux sociaux ou même chez soi, et être le fait d’inconnus, des médias, de connaissances ou de proches.

Tout comme dans les arts martiaux, il est crucial de se renforcer psychiquement, parce que l’agression n’est pas un moment pour fléchir mais pour rester ferme sur ses bases et être capable de prendre des décisions. Comme lors d’une agression physique, nous devons nous concentrer sur la prise de décision : frapper, ritualiser le dialogue, fuir, apaiser… Selon les situations, il nous appartient de choisir la meilleure réponse, ce qui est souvent difficile sous la pression du temps.

Nos dojos peuvent enseigner des analogies entre nos techniques martiales et nos « états psychiques » à développer : être stable, réactif, intentionnel, sortir des axes de force, se relâcher et rester disponible. Nous devons comprendre les concepts du combat dans notre manière de gérer les agressions psychiques.

Nous disposons de nombreuses philosophies, qu’elles soient orientales ou occidentales, que nous pouvons appliquer pour répondre à l’insulte, la moquerie ou la critique, exploitant les déséquilibres ou les excès sémantiques de ceux qui dirigent leur venin contre nous. Nous pouvons mettre fin à une dispute avant même que le piège argumentatif ne se tisse. Que nous soyons adeptes de l’aïkido ou de la boxe, l’essentiel est de comprendre que toute situation stable et ordinaire peut se dégrader et que nous devons trouver les réponses les plus adaptées pour notre équilibre psychologique.

Comme nous ne devons pas accepter passivement une agression physique, nous devons être prêts à réagir et passer de la tranquillité à une agressivité ciblée pour éviter de cumuler des blessures qui pourraient progressivement altérer nos idées, nos comportements et notre manière d’être.

#artsmartiaux #agressionverbale #renforcement #préparation #agressionpsychique #réponse #stabilité #jiujitsuofthemind

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #210: Psychic Assaults

Martial arts are concrete systems that can be helpful in physical conflict situations. However, we talk less often about what is probably more common for many of us: psychic assaults. These can target our behaviors, ideas, presence, or any other form of personal expression. They can occur outdoors, at work, in social settings, or even at home, and can be perpetrated by strangers, the media, acquaintances, or close ones.

Just like in martial arts, it is crucial to strengthen ourselves mentally, because an assault is not a time to bend but to stand firm on our foundations and be able to make decisions. As with a physical assault, we must focus on decision-making: to strike, to formalize dialogue, to flee, to calm… Depending on the situations, it is up to us to choose the best response, which is often difficult under time pressure.

Our dojos can teach analogies between our martial techniques and our « psychic states » to develop: being stable, reactive, intentional, moving out of force axes, relaxing, and remaining available. We must understand the concepts of combat in how we manage psychic assaults.

We have many philosophies, whether Eastern or Western, that we can apply to respond to insults, mockery, or criticism, exploiting the imbalances or semantic excesses of those who direct their venom at us. We can end an argument before the argumentative web is even woven. Whether we practice Aikido or boxing, the key is to understand that any stable and ordinary situation can deteriorate and that we must find the most suitable responses for our psychological balance.

Just as we should not passively accept a physical assault, we must be ready to react and move from tranquility to targeted aggressiveness to avoid accumulating injuries that could gradually damage our ideas, behaviors, and way of being.

#martialarts #verbalassault #strengthening #preparation #psychicassault #response #stability #jiujitsuofthemind

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Réflexions martiales d’un hypnofighter #179 : De la forme vers la non forme

Ce que je trouve vraiment excellent avec les systèmes de combat, c’est de voir comment on est conditionné à fonctionner d’une certaine manière pendant plusieurs années, la plupart du temps jusqu’à son shodan (Ceinture Noire 1er degré), avant de laisser ce conditionnement de côté.

Le MMA nous montre vraiment qu’une fois ses bases acquises, nous pouvons développer un style de combat propre. La multiplicité des dimensions de combat peut transformer un lutteur en striker et inversement. Ce qui est le plus marquant, c’est que ce qui serait interdit en boxe ou en karaté n’est plus vraiment valable.

D’ailleurs, tout athlète de haut niveau met en place des styles qui leur sont propres. L’anglaise comme le BJJ ont même donné des noms de combattants à des techniques que nous utilisons tous les jours, encore plus amusant, elles sont entrées dans les « basiques » de la discipline.

Quand j’étais jeune karatéka, on me répétait que je devais faire du karaté mon karaté. Comme je le propose à mes élèves de développer leur forme en jiujitsu, luta ou MMA, réussir à comprendre suffisamment les bases pour pouvoir les appliquer et les adapter à leur corpulence et leur vision du combat.

Ce qui fait que même si parfois nous pouvons deviner d’où viennent certains combattants, comme les pratiquants de 10th Planet qui ont un style et souvent un physique bien spécifique, beaucoup en MMA ou même dans différentes boxes, ne ressemblent pas forcément au « style » du gym dans lequel ils s’entraînent.

C’est cette idée d’accepter le moule (le kata) des écoles pour petit à petit retirer ce qui ne nous correspond pas autant et développer ce qui nous apporte le plus de bénéfices dans les affrontements. Oublier les façons académiques pour créer ses propres formes en respectant surtout les concepts sous-jacents aux techniques.

#karate #kyokushin #MMA #Jiujitsu #LutaLivre #Kihon #Kata #combat #base

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Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #179: From Form to Formlessness

What I really find excellent about combat systems is seeing how we are conditioned to operate in a certain way for many years, usually until one reaches shodan (first-degree black belt), before setting aside this conditioning.

MMA truly shows us that once the fundamentals are mastered, we can develop our own style of fighting. The multitude of combat dimensions can turn a wrestler into a striker and vice versa. What is most striking is that what would be forbidden in boxing or karate is no longer really applicable.

Moreover, every high-level athlete develops styles that are unique to them. Boxing and BJJ have even named techniques after fighters which we use every day; amusingly, these have become « basics » in the discipline.

When I was a young karateka, I was told to make my karate my own. As I advise my students in jiujitsu, luta, or MMA, mastering the basics well enough to apply and adapt them to their own build and combat vision is crucial.

This means that although we can sometimes guess where certain fighters come from, like the practitioners from 10th Planet who often have a specific style and physique, many in MMA or in different boxing styles do not necessarily resemble the « style » of the gym they train in.

It’s this idea of accepting the mold (the kata) of schools to gradually remove what does not suit us as much and develop what brings us the most benefits in confrontations. Forgetting academic ways to create our own forms while respecting the underlying concepts of the techniques.

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #165 : Les Défis du Changement de Discipline

Dans notre ère privilégiée, l’abondance de dojos et d’académies offre une multitude d’arts martiaux différents. Cependant, embrasser le rôle de débutant dans une nouvelle discipline représente un véritable défi, surtout quand les fondements diffèrent radicalement. Un adepte de self-défense peut trouver ardu le passage à la lutte, tout comme un pratiquant de Jiu-jitsu brésilien (BJJ) pourrait avoir des difficultés à s’adapter à la boxe anglaise.

Le MMA, avec ses règles relativement libres, permet de fusionner ces diverses approches, encourageant l’interaction entre elles. Néanmoins, même pour un combattant MMA, se limiter à une seule spécialité peut s’avérer contraignant. Ce dilemme fut illustré ce week-end par Francis Ngannou, confronté aux défis d’affronter un spécialiste aguerri.

Il est admirable de voir des combattants explorer d’autres styles, comme on le remarque souvent en BJJ et en Luta Livre. Judokas, boxeurs, ou adeptes de styles plus traditionnels découvrent parfois qu’ils peuvent sembler désemparés face à des ceintures blanches ou bleues, malgré leur compétence dans leur propre discipline.

Ceci ne signifie pas qu’ils seraient inévitablement vaincus dans un combat sans règles, mais plutôt que le fossé de connaissances peut sembler immense lorsqu’ils pénètrent dans un nouvel univers martial. La volonté de participer à des stages ou séminaires dans un style méconnu démontre une remarquable ouverture d’esprit, même si nos préférences pourraient, en théorie, nous rendre réticents.

La transition vers de nouveaux styles, à l’image de Luis Diaz passant de l’Aikijitsu au Kajukenbo avec son fils Jo, souligne le courage de sortir de sa zone de confort. Explorer de nouvelles disciplines avec une mentalité de débutant peut également offrir un renouveau bienvenu lorsque l’on se sent saturé par sa pratique habituelle.

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Martial Musings of an Hypnofighter #165: The Challenges of Changing Discipline

In our privileged era, the abundance of dojos and academies offers a multitude of different martial arts. However, embracing the role of a beginner in a new discipline represents a real challenge, especially when the fundamentals differ radically. A self-defense practitioner may find transitioning to wrestling daunting, just as a Brazilian Jiu-jitsu (BJJ) practitioner might struggle to adapt to boxing.

MMA, with its relatively free rules, allows for the fusion of these various approaches, encouraging interaction among them. Nevertheless, even for an MMA fighter, confining oneself to a single specialty can prove limiting. This dilemma was illustrated this weekend by Francis Ngannou, faced with the challenges of facing a seasoned specialist.

It is admirable to see fighters explore other styles, as is often observed in BJJ and Luta Livre. Judokas, boxers, or practitioners of more traditional styles sometimes find that they may appear bewildered when facing white or blue belts, despite their proficiency in their own discipline.

This does not mean they would inevitably be defeated in a no-rules fight, but rather that the knowledge gap may seem immense when they enter a new martial universe. The willingness to participate in workshops or seminars in an unfamiliar style demonstrates remarkable open-mindedness, even if our preferences could, in theory, make us hesitant.

Transitioning to new styles, as seen in Luis Diaz’s shift from Aikijitsu to Kajukenbo with his son Jo, highlights the courage to step out of one’s comfort zone. Exploring new disciplines with a beginner’s mindset can also offer a welcome renewal when feeling saturated by one’s usual practice.

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Réflexions sur l’enseignement martial d’un hypnofighter #157 : Les lacunes de notre pédagogie

De nombreux passionnés, après des décennies dédiées aux arts martiaux, ont embrassé le rôle d’instructeur ou de professeur. Bien que les fédérations proposent des formations et des diplômes pour apprendre à enseigner, exceller en tant que professeur reste un défi.

L’efficacité d’un enseignant fluctue ; il arrive que nous traversions des périodes moins brillantes. Souvent, nous peinons à nous détacher des méthodes éprouvées durant notre propre formation, persistant à enseigner selon des approches désuètes par attachement à la tradition martiale.

Avec le temps, cette rigidité peut s’avérer problématique, surtout pour les pratiquants loisirs. Il est crucial de remettre en question les anciennes méthodes et de s’informer sur les avancées scientifiques en matière d’entraînement sportif.

Nos personnalités et notre vision des arts martiaux peuvent également limiter nos élèves. Certains peuvent se sentir mal à l’aise avec la culture du dojo ou l’approche de l’enseignant, ne trouvant pas leur place.

L’enseignement ne saurait être uniforme ; notre personnalité influence inévitablement l’ambiance de notre école. Comme lors d’une rencontre, fréquenter un dojo révèle ses qualités et ses défauts. En tant qu’enseignants, nous devons être attentifs aux retours et réactions, sachant que le rôle de l’expert ne confère pas seulement le pouvoir de transmettre des connaissances, mais aussi celui de comprendre et d’ajuster notre enseignement aux besoins des élèves.

Observer et comprendre les attentes des élèves, répondre à leurs besoins et personnaliser les séances pour favoriser la progression et le plaisir de tous est essentiel.

Nous sommes imparfaits, sujets à l’erreur, mais l’essentiel est de partager notre passion pour les arts martiaux, en espérant que nos élèves poursuivent leur chemin avec ou sans nous.

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #146 : Comment réagir face à une agression

Il est complexe de savoir comment agir face à une agression. Devons-nous détourner le regard, appeler à l’aide, ou intervenir ? Dans ce dernier cas, de nombreux facteurs entrent en jeu, mêlant nos propres expériences à la situation présente. Le temps d’agir est limité, et parfois, intervenir peut se retourner contre nous.

Je me rappelle, il y a quelques années, avoir tenté de stopper une bagarre avec un ami, mais les agresseurs et agressés, ivres, s’en sont pris à nous. Il est impossible de prévoir la réaction de la victime, sans connaître les motivations sous-jacentes. Nous sommes confrontés à un réel dilemme car, en réalité, nous ne sommes pas des super-héros.

Face à un individu armé d’un couteau et d’un marteau, comment pourrait-on intervenir dans un espace public, sachant que notre vie est en jeu ? Nous n’avons pas la formation des forces de l’ordre et, souvent, nous sommes seuls. Tenter d’intervenir pourrait nous blesser ou pire. Et il se pourrait que nous ne réussissions pas à stopper l’agresseur, qui continuerait alors ses actes.

Dans le monde des arts martiaux, la défense personnelle est primordiale, la protection d’autrui venant en second, voire n’est jamais étudiée. Les stratégies priment souvent sur des techniques de base. Il est aussi risqué d’attaquer quelqu’un par surprise, car cela pourrait mener à des poursuites judiciaires contre nous (notre système est vraiment étrange).

Les réactions psychologiques naturelles de combat, fuite ou paralysie jouent un rôle crucial, et la gestion de nos réactions instinctives est complexe.

Il est vital de rester réaliste dans nos anticipations d’action. Pour les compétiteurs, l’expérience du stress avant un combat donne un aperçu de nos capacités réduites dans des situations extrêmes. Face à un danger de mort ou de blessures graves, il est difficile de se voir en héros. Cependant, est-il impossible d’essayer d’agir ?

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #145 : Devrions-nous enseigner la base des armes ?

Dans le monde des arts martiaux, la forme sportive, c’est-à-dire encadrée par des règlements, oriente le système vers des spécialisations techniques. Naturellement, cela limite les acquisitions techniques, mais apporte un raffinement à ce qui sera répété sans cesse et par des millions de pratiquants dans le monde.

Si nous prenons un judoka ou un jiujiteiro, la facette sportive est ce que nous connaissons de ces disciplines. Si Kano ou Gracie avaient une recherche d’efficacité « martiale », l’un comme l’autre ont compris que la facette d’opposition « ludique » permettait un exercice plus efficace qu’une répétition de geste prédéterminé avec une réponse automatisée.

Regardez les styles du genre Tenshin Shinyo Ryu que Kano avait étudié, c’est comme de nombreux aikijutsu et jujutsu ancien, des gammes figées. Sous le génie de Kano et avec le développement des randoris, les choses ont changé en positif, mais il a dû y avoir de la perte.

On dit parfois que ce sont les techniques dangereuses, mais la réalité est plus celle qui pourrait blesser bêtement. Un coup aux parties n’est pas plus dangereux qu’un ushiro mata pleine force contre le sol ou un mata leão. Si Kano a décidé de créer des kata pour rappeler certains aspects, comme celui par exemple avec une attaque au couteau, le BJJ moderne a mis de côté cette facette (je sais qu’il y a encore des académies qui enseignent la self-défense, mais ça reste minoritaire).

Ce qui me fait m’interroger sur l’enseignement des armes. Si on reste dans la notion sportive de nos disciplines, c’est sans intérêt, mais si on cherche à montrer un cheminement « complet » sportif et martial, ne devrions-nous pas enseigner la pratique des armes courtes, je pense au couteau et consort ?

Je ne parle pas de s’en défendre, parce que je crois que si on ne sait pas l’utiliser à minima, on ne peut pas s’en défendre. Seulement, si le judo, puis le Gracie Jiu-jitsu enseignaient des versions très archaïques de la défense au couteau/tanto, aujourd’hui, je ne verrais pas un BJJ/Luta Livre faire des techniques illusoires (si une défense au couteau n’est pas déjà par nature statistiquement basse).

Et puis, maintenant, une personne qui vient jouer en BJJ ou en judo, vient pour la dépense physique, le fun et rouler avec les autres, rarement pour l’aspect martial et self, comme il le chercherait en Kajukenbo, Krav, Kali, etc. Devrions-nous chercher dans notre arsenal de jiu-jitsu sportif des concepts exploitables avec des agressions armées ?

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #142 : Revenir sans cesse au Kihon

Le mot « Kihon », très utilisé en karaté, est un terme japonais qui se traduit par « fondamentaux ». J’apprécie énormément les Kihon dans les arts martiaux. Contrairement aux kata, que je trouvais trop complexes, je trouvais la pratique des kihons euphorisante.

Les systèmes de combat sont basés sur des principes et, à travers l’enseignement, nous pouvons expliquer les concepts des mouvements et des techniques. Cependant, rien ne vaut la répétition des mouvements de base. Ce qui, au Jiu-jitsu avec l’apport des Américains, est devenu le drill. En judo, il y avait le principe d’uchikomi : je n’ai pas besoin de tout comprendre pour répéter, je tente de faire ce que le sempai me montre et, avec un partenaire qui m’aide, je tente de faire de mon mieux.

En Jiu-jitsu, en tant qu’enseignant, je trouve difficile de faire répéter les bases. Le système est tellement ouvert et complet qu’il existe des milliers de combinaisons possibles. Et les élèves veulent apprendre un élément puis passer à un autre. D’ailleurs, je sais que mes professeurs brésiliens nous montraient plusieurs techniques par cours.

J’ai opté pour l’idée de ne travailler qu’une technique par semaine. Je pars du principe que, parce qu’ils maîtrisent et comprennent les bases, les élèves peuvent assimiler plus rapidement les techniques complexes. De plus, l’idée est de leur donner la possibilité de devenir autonomes.

Quand on peaufine les bases, on peut décrypter les éléments qui composent les mouvements plus complexes. Dès lors, ils pourront, à travers des principes fondamentaux, trouver la composition pour arriver à l’application de la nouvelle technique.

Les kihon sont vraiment le cœur de tout processus d’apprentissage.

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Pank

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Réflexions martiales d’un Hypnofighter #65 : Quand il y a tension, restez vigilant.

Dans le tourbillon des vacances ou lors de moments de détente après une soirée, il est facile de supposer que notre environnement adopte le même rythme que nous. Cependant, il est important de reconnaître que notre monde intérieur peut être très différent de celui qui nous entoure. Les situations qui paraissent bénignes peuvent rapidement dégénérer, que ce soit en raison de l’influence de l’alcool ou de la fausse impression de force que procure parfois le groupe.

Pourtant, il est crucial de garder à l’esprit que les prédateurs ou les individus cherchant à asseoir leur domination réagissent rarement conformément aux attentes. Par exemple, recadrer quelqu’un qui a affiché un comportement agressif, puis rester à proximité sans considérer la possibilité qu’il puisse revenir, constitue une grave erreur.

Dans l’univers de la défense personnelle, il est enseigné qu’en cas d’agression ou de situation agressive, il est impératif de quitter les lieux aussi rapidement que possible, même si l’on pense que la situation est sous contrôle. Les événements peuvent se dérouler à une vitesse fulgurante : un retour armé, un coup de couteau, une attaque surprise ou même un tir. L’idée que des jeunes se calmeront après un simple avertissement est parfois bien éloignée de la réalité. Il suffit d’une minute pour passer des remontrances aux coups de poing ou aux attaques au couteau.

Les médias regorgent actuellement de récits de personnes tentant d’apaiser des situations, de calmer des foules ou de venir en aide à des individus, et aboutissant parfois à des situations tragiques à l’hôpital ou à la morgue.

Être vigilant est toujours recommandé. Si vous vous trouvez dans une telle situation et que vous choisissez d’intervenir, ce qui est un acte civique, il est essentiel de maintenir une distance appropriée, de ne pas vous approcher trop près et de rester en alerte pendant plusieurs dizaines de minutes après que la tension soit retombée.
Certains de vos proches, qui ne sont pas familiers avec les arts martiaux, pourraient vous accuser de paranoïa. Bien sûr, il est important de ne pas devenir obsédé par cette idée. Cependant, ceux qui sous-estiment les dangers potentiels, qui pensent que tout est réglé ou que certains individus ne sont pas capables d’actes violents, ignorent de nombreuses réalités urbaines.

En général, il est judicieux de prêter attention aux situations et aux différents acteurs impliqués. Observez les individus agités, agressifs ou sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants. Les compétences martiales ne se limitent pas à l’entraînement en salle, mais nécessitent également une dose d’attention en dehors de celle-ci.
L’objectif est d’éviter l’affrontement. Cependant, la phase rituelle de l’agression doit également être prise en compte. Si une action ou une menace verbale se produit, il est essentiel d’observer et de rester vigilant pour les minutes à venir.

En plus d’appeler la police si nécessaire, il est important de se rappeler que les forces de l’ordre ont rarement la possibilité d’agir tant qu’une infraction n’a pas été commise.

Comment avez-vous réagi lors de situations tendues ou d’agressions que vous avez personnellement vécues ? Vos expériences peuvent apporter des perspectives précieuses pour la compréhension de ces moments critiques.

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One.
Pank Hno

#agression #vigilance #selfdenfense #défensepersonnelle #étatdesprit #attention

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #43 : L’échec dans l’entraînement au quotidien

Nous perdons souvent en Jiujitsu, et c’est d’ailleurs parce que nous reconnaissons nos limites, nos possibilités et nos impossibilités que nous prenons en compte les différentes possibilités dans notre jeu. Il est difficile de faire comprendre à des débutants que taper/abandonner n’est pas un problème. En effet, il est toujours utile de pouvoir lâcher des situations pour se demander comment nous en sommes arrivés là.

Il est d’ailleurs assez amusant de constater que de nombreux élèves nous demandent comment sortir d’une soumission, alors que la question devrait se poser à une étape au-dessus : comment se fait-il que nous soyons dans cette position qui entraîne une tentative de soumission ? Nous avons perdu des pièces bien avant ce qui nous semble être l’échec du match.

Tout se fait par étape en Luta. Nous construisons notre passage des défenses et petit à petit, nous arrivons dans des postures qui amènent des opportunités. Quand nous perdons, que ce soit une position ou sur une finalisation, nous ne devons pas nous bloquer sur la défaite.

Au contraire, il est utile de reprendre le processus et se demander ce qui n’a pas fonctionné. Je sais par exemple que sur un de mes derniers combats, je me suis retrouvé dans une mauvaise situation à cause d’un grip que j’ai relâché. Malheureusement, tout le reste du combat a été problématique. Quand tu prends conscience de tes erreurs, cela ne signifie pas que tu puisses t’en sortir, mais tu sais que cette expérience te donnera une leçon à appliquer dans les affrontements qui suivront.

La défaite en BJJ est tranquille, dans le sens où nous abandonnons, et que nous ne sommes que très rarement blessés dans ce processus. Ce qui n’est clairement pas le cas en frappes. Nous perdons en TKO ou KO, ce qui affecte automatiquement tout notre corps. La défaite en boxe est bien plus traumatisante, car elle est non consentie et ces systèmes entraînent beaucoup plus d’agressivité.

Quand nous recevons des coups à la tête, il est possible que nous voulions nous venger et faire aussi mal à l’autre. Nous pouvons même trouver que c’est humiliant de subir un KO ou un TKO, comme si c’était une preuve de notre impuissance. Dans les styles de préhension, on arrive à une forme de frustration qui passe assez vite, car nous pouvons reprendre un round pleine puissance quelques secondes après l’abandon.

Cela entraîne une façon complètement différente de vivre la défaite. Cela ne veut pas dire que c’est une acceptation facile, mais il est plus aisé de se relever et de faire un débriefing quelques secondes après le match. Ce qui se fait beaucoup moins souvent dans les combats de frappes.

Apprendre à perdre tous les jours est également particulier. Autant en frappes, il est rare de finir les partenaires à l’entraînement et donc il y a peu de TKO et jamais de KO volontaires aux entraînements, alors qu’en préhension, nous nous retrouvons constamment dans des combats où les participants cherchent sans cesse à mettre fin au combat en soumettant l’autre. En somme, il y a une recherche constante du KO version grappling.

Cela donne aussi une meilleure acceptation de l’échec ; il est ordinaire et courant. Quand un athlète de boxe tombera peut-être KO après des dizaines de combats, n’importe quel Jiujitsuka aura déjà tapé des centaines de fois depuis qu’il est ceinture blanche. Nous n’avons pas du tout la même gestion de la défaite. En Jiujistus et Luta, nous avons une résilience qui est omniprésente, car nous avons tous goûté à ces moments de remise en question. Et parfois, cela se produit plusieurs fois par entraînement et des tas de fois dans la semaine.

C’est un vrai plus dans la vie quotidienne. Quand quelque chose ne se passe pas comme prévu, nous pouvons regarder les choses avec plus de détachement, comme en combat, et voir ce qui a causé le problème afin de diminuer la possibilité d’une répétition.
Et vous, comment gérez-vous les défaites et les échecs au quotidien, que ce soit à l’entraînement ou dans la vie ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One
Pank Hno

#échec #défaite #entrainement #racalutabjj #asile #jiujitsu #bjj #blackbelt #lutalivre #nopainhappiness #whitebeltitude #mma #karate

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #38 : Le sourire du combattant

Vous avez déjà vu des matchs de boxe où les combattants sourient ? C’est assez étonnant sachant qu’ils reçoivent de gros coups au visage et sur d’autres parties du corps. Dans une étude intitulée « A winning smile? Smile intensity, physical dominance, and fighter performance » de Michael Kraus, il est démontré que lors de la phase de Faceoff avant le combat, celui qui sourit est souvent celui qui va perdre.

Pourquoi ? Tout simplement parce que cela peut permettre à son adversaire de penser que cet homme souriant ne sera pas assez agressif envers lui. Il peut prendre cela comme une ressource psychologique importante. Néanmoins, c’est très différent pendant les combats. En effet, quand il y a un combattant qui sourit constamment même lorsqu’il encaisse des coups, c’est assez particulier et cela peut susciter de gros doutes quant à l’impact des coups. Benoit St Denis a retiré le sourire de son adversaire la semaine dernière après lui avoir porté de gros middle kicks. Dans ce cas, la provocation et le sourire n’étaient pas très avisés. Mais lorsque l’on voit un Rodtang ou de nombreux combattants thaïlandais, il est incroyable de constater comment, même après avoir reçu de grosses frappes, ils continuent de sourire.

Comme un jeu, une suggestion non verbale, à la fois agaçante et effrayante. Voir quelqu’un avancer avec le sourire alors qu’on lui inflige des percussions donne l’impression de l’effet zombie que certains drogués vivent. De plus, il est impossible de savoir où nous en sommes dans le combat. Est-ce que l’adversaire gère réellement la situation ou est-il à bout de souffle ? Nous savons que dans un combat, de petites choses comme comprendre que notre low kick a atteint sa cible, qu’un souffle court nous rappelle que l’adversaire perd son endurance, peuvent nous donner un regain d’énergie et une envie de tout donner à ce moment-là.

Toutes les informations que nous pouvons donner peuvent être un stimulant pour le partenaire que nous affrontons. Si vous avez déjà essayé de sourire, vous remarquerez que votre corps se détend. Il existe de nombreuses études montrant l’impact du sourire sur nos réactions chimiques. Par exemple, l’étude de Otsubo et al. (2018) a montré que le groupe qui souriait pendant des tâches stressantes présentait des niveaux de cortisol plus bas que le groupe témoin. Cela suggère que le sourire peut atténuer la réponse du cortisol au stress, ce qui indique des effets bénéfiques sur la régulation hormonale. En d’autres termes, cela permet de mieux gérer le stress, et nous savons que pendant les compétitions, le stress peut parfois nous empêcher d’adopter une attitude agressive rapidement.

Il y a un autre élément intéressant : celui de l’analgésie. Des études montrent que le sourire permet de ressentir moins de douleur. Par exemple, l’étude de Vachon-Presseau et al. (2015) a utilisé l’imagerie cérébrale pour examiner les effets du sourire sur les réponses cérébrales à la douleur. Les résultats ont montré que le sourire réduit l’activité dans les régions cérébrales associées à la douleur, ce qui suggère un effet analgésique.

Il y a aussi le plaisir du combat, tout simplement. Les affrontements physiques sont naturels chez les animaux que nous sommes et même si nous prenons les compétitions au sérieux, ce ne sont finalement que des jeux d’enfants pour voir qui est le plus fort. Rien n’est fondamentalement important, si nous replaçons les choses dans leur contexte. C’est un cirque, un jeu, avec les récits que nous lui donnons et le scénario que les organisateurs proposent. Au fond, nous sommes des enfants qui se battent pour savoir qui est le plus fort dans la cour de récréation. Le monde ne changera pas après notre bagarre, ce n’est pas une guerre, c’est simplement une relation entre nous et les autres. Alors pourquoi ne pas combattre avec plaisir et sourire.

Et vous, vous êtes-vous déjà vu en train de sourire pendant un entraînement ou une compétition ?

Références des études mentionnées :
Kraus, M., Huang, L., & Keltner, D. (2010). Tactile communication, cooperation, and performance: An ethological study of the NBA. Emotion, 10(5), 745-749.
Otsubo, Y., Tanaka, K., Koda, H., Kato, S., & Sadato, N. (2018). The effect of a smile on stress-coping using functional near-infrared spectroscopy: A pilot study. Frontiers in Psychology, 9, 2262.
Vachon-Presseau, É., Roy, M., Martel, M. O., Caron, E., Albouy, G., Marin, M. F., … & Rainville, P. (2015). The stress model of chronic pain: Evidence from basal cortisol and hippocampal structure and function in humans. Brain, 138(3), 815-827.

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank

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