Réflexions martiales d’un Hypnofighter #440 : L’art du Grappler-Frappeur

Il y a parfois une confusion, notamment parce que la plupart des grapplers à l’UFC se rendent compte que l’on peut achever un combat plus « facilement » avec un gros overhand. Et si, pour une raison ou une autre, un combattant possède une puissance de KO (KO power), on se retrouve avec des athlètes comme Gilbert Burns, Yoel Romero ou même Kamaru Usman, qui ont mis en retrait leurs qualités de grappleur au profit de la frappe.

Pourtant, ce qui est possible, au-delà de l’attente médiatique suscitée par les professionnels, c’est de développer le grappling avec frappes. On sait que des organisations comme le Jiujitsu Combat encouragent les frappes non pas pour le KO, mais pour brouiller le jeu, pour faciliter le clinch, pour provoquer une réaction menant au takedown ou, finalement, à une soumission.

Il y a maintenant une recherche de boxe au sol (ground and pound) pour créer un KO, car la soumission est difficile et épuisante, d’autant plus avec des combattants toujours plus physiques. Mais là encore, développer une boxe de grappler pour faire lâcher, pour épuiser, pour rendre, round après round, le travail de frappe de l’opposant inefficace est une option viable.

Dans nos disciplines de grappling, que ce soit la Luta Livre, le BJJ (Jiu-Jitsu Brésilien) ou le Judo, l’ajout de ce facteur de frappes « simplifie » certaines actions, ouvre les jeux trop rétentionnistes, mais développe aussi une approche intéressante quant à nos réponses techniques et nettoie beaucoup de systèmes qui ne peuvent plus exister si les frappes sont autorisées.

Pour moi, un grappler doit être apte à gérer les frappeurs (ce qui lui vaudra quelques belles ecchymoses en fonction du niveau de l’opposant) et être conscient que les frappes transforment tout. Il doit aussi savoir utiliser ces mêmes armes disponibles pour peaufiner un grappling plus « réaliste » et complet.

Il n’y a pas besoin de grosses frappes lourdes pour voir l’impact que cela peut avoir. Ajoutez à quelques randori des clappes ou tapes (baffes légères) depuis le combat en tachi waza (debout), et vous verrez que même des gradés pourraient ne pas avoir la réaction la plus juste pour mener vers leur zone de compétence.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #440: Strikers Who Grapple

There is sometimes confusion, particularly because most UFC grapplers realize that a fight can be finished more « easily » with a big overhand. And if, for one reason or another, a fighter possesses KO power, you end up with athletes like Gilbert Burns, Yoel Romero, or even Kamaru Usman, who have largely abandoned their grappling skills in favor of striking.

However, what is possible, outside of the media hype surrounding pros, is to develop grappling with strikes. Organizations like Jiujitsu Combat are known to encourage striking, not for the KO, but to disrupt the opponent’s game, to facilitate the clinch, to provoke a reaction leading to a takedown or, ultimately, to a submission.

There is now a focus on ground and pound to secure a KO, because submitting an opponent is difficult and exhausting, especially with increasingly physical fighters. But even here, developing a grappler’s striking game—to make the opponent let go, to exhaust them, to render the opponent’s striking work ineffective round after round—is a viable option.

In our grappling systems, whether it’s Luta Livre, BJJ (Brazilian Jiu-Jitsu), or Judo, adding this « strike factor » simplifies certain actions, opens up overly defensive games, but also develops an interesting approach regarding our technical responses and cleans up many systems that can no longer exist if strikes are permitted.

To me, a grappler must be able to deal with strikers (which will earn them a few good bruises depending on the opponent’s level) and be aware that strikes transform everything. They must also know how to use these same available weapons to refine a more « realistic » and complete grappling game.

You don’t need heavy, powerful strikes to see the impact this can have. Add a few taps or light slaps to some randori (free practice) from the tachi waza (standing) combat, and you’ll see that even high-ranking practitioners might not have the most appropriate reaction to transition to their area of expertise.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #376 : Du BJJ en mode MMA

Cet article explore la complexité de l'efficacité du Jiu-Jitsu Brésilien (BJJ) dans le contexte des arts martiaux mixtes (MMA). Il aborde les défis liés à l'application des techniques de BJJ dans un environnement MMA, les raisons de sa sous-utilisation relative et examine les perspectives d'avenir, notamment à travers l'émergence de nouveaux talents comme les frères Rutolo. L'article propose également une réflexion sur la nécessité de repenser le formalisme du MMA pour réintégrer plus efficacement le BJJ.

C’est vraiment compliqué cette histoire d’efficacité du BJJ en MMA. L’ère est passée et maintenant on comprend facilement pourquoi il y a une standardisation de la forme de combat MMA qui, par nature, est complexe. On va chercher des frappes fortes pour abîmer, qu’importe que ça soit en pieds-poings ou juste en poings, on va lutter ou éviter les contacts longs et puis le sol, c’est vraiment soit une suite au contrôle de lutte pour assommer soit un enchaînement après avoir mis un knock-down.

Pourquoi le BJJ est-il si peu employé ? Parce que, à l’inverse de la lutte et de la boxe, ce sont des mouvements trop complexes qui, même si on met une force d’ours, impliquent trop de paramètres et d’incertitude. Si en lutte le but est « simple » : amener et maintenir au sol, en Jiu-Jitsu, la mobilité, isoler un bras, jouer avec la possibilité de perdre constamment sa position et, ou, à l’inverse de la lutte qui va se relever, risque d’entraîner le grappleur dos au sol avec toutes les frappes qui pourraient le blesser.

Alors, je regarde les nouvelles générations comme les Rutolo qui, pour moi, peuvent donner une nouvelle émergence au Jiu-Jitsu dans une arène MMA. Pour l’instant, ils brillent, mais il y a une dépense d’énergie énorme pour passer un brabo ou aller vers d’autres soumissions.

Pour remettre un format BJJ centré sur le MMA, il faut repenser le formalisme du MMA actuel qui, mine de rien, avec les milliers de combats, s’optimise de plus en plus. Si nous avons la forme actuelle, c’est une évolution à la fois technique, réglementaire, du show malheureusement, mais aussi de la dépense d’énergie.

Chercher sans cesse la soumission qui est le cœur du BJJ est réellement trop fatiguant et laisse trop d’éléments non contrôlés. Si un corps vs un bras, une nuque ou une jambe c’est bien dans la théorie, ça ne l’est pas en pratique avec des personnes qui savent éviter les angles dangereux et exploser pour mettre dans des postures complexes pour le grappleur.

S’il y a encore des exceptions de Jiujitsuka performant avec une stratégie BJJ en MMA, s’il n’y a pas une remise en question de comment le rendre à nouveau effectif sur des rounds de 5min dans les cadres que l’on connaît actuellement, il y a de fortes chances que le BJJ soit de moins en moins présent dans la cage.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #376 : The Future of BJJ in MMA

It’s really complicated this story of BJJ effectiveness in MMA. The era has passed and now we easily understand why there is a standardization of the MMA fighting style which by nature is complex. We are looking for strong strikes to damage no matter if it is in feet-fists or just in fists, we will fight or avoid long contacts and then the ground, it’s really either a continuation of the wrestling control to knock out or a sequence after having made a knock down.

Why is BJJ so little used? Because, unlike wrestling and boxing, these are too complex movements which, even if you put an bear strength, involve too many parameters and uncertainty. If in wrestling the goal is « simple »: to bring and maintain on the ground, in Jiu-Jitsu, the mobility, isolate an arm, play with the possibility of constantly losing its position and, or, unlike wrestling which will rise, risks to train the grappler back to the ground with all the strikes that could hurt him.

So, I look at the new generations like the Rutolo who, for me, can give a new emergence to Jiu-Jitsu in a MMA arena. For the moment, they shine, but there is an enormous expenditure of energy to pass a brabo or go towards other submissions.

To put a BJJ format centered on the MMA, it is necessary to rethink the formalism of the current MMA which, mind you, with the thousands of fights, is optimizing more and more. If we have the current form, it’s a technical, regulatory evolution, of the show unfortunately, but also of the energy expenditure.

To seek constantly the submission which is the heart of the BJJ is really too tiring and leaves too many uncontrolled elements. If a body vs an arm, a neck or a leg it’s good in theory, it is not in practice with people who know how to avoid the dangerous angles and explode to put in complex postures for the grappler.

If there are still exceptions of Jiujitsuka performing with a BJJ strategy in MMA, if there is not a questioning of how to make it again effective on rounds of 5min in the frameworks that we know currently, there is a strong chance that the BJJ is less and less present in the cage.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #318 : Mérab vs Uman

Le combat entre Mérab et Uman a démontré que le cardio et le volume de frappes peuvent surpasser la technique pure. Malgré la supériorité technique d'Uman, Mérab a su imposer un rythme constant, forçant son adversaire à faiblir au fil des rounds. Une réflexion sur l'importance du physique dans le MMA.

Cette nuit, le combat entre les deux protagonistes a montré à quel point le cardio et le volume restent des éléments cruciaux dans un combat. Je voyais Uman techniquement meilleur, mais j’apprécie la façon de combattre de Mérab, ce qui me faisait penser que si Uman parvenait à percuter fort et à mettre un down ou un KO dans les deux premiers rounds, il pourrait gagner.

Cependant, même si dans un premier temps les percussions du Russe étaient plus précises et impactantes que celles de Mérab, ce dernier, bien qu’un peu rougi, n’a pas eu d’élément qui aurait pu enrayer sa machine. Ainsi, round après round, il reprenait son action : avancer et agresser sans cesse avec un volume impressionnant en frappes et en takedowns.

C’est à ce moment que nous avons pu voir que, même si la technique d’Uman est exceptionnelle, le fait qu’un combattant ne cesse de provoquer du stress et des actions de plus en plus dangereuses sans montrer de signes d’essoufflement physique finit par avoir un impact.

La précision des techniques diminue, tout comme la justesse et le timing. En face, même s’il y a moins de frappes belles et puissantes, celles qui passent s’accumulent. Certes, elles ne causent pas de dégâts immédiats, mais leur cumul ne peut être ignoré.

C’est souvent pour cette raison que les athlètes de MMA moyens – je ne parle pas des élites – sont souvent assez pauvres techniquement. Ils maîtrisent quelques combinaisons, mais surtout, ils possèdent des physiques extraordinaires. Car il faut se rappeler que les arts martiaux sont des jeux de force, et que le physique est déterminant, surtout lorsque le temps d’opposition s’étend.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #318: Mérab vs Uman

Last night, the fight between the two protagonists demonstrated how crucial cardio and volume are in combat. I saw Uman as technically superior, but I appreciated Mérab’s fighting style, which led me to think that if Uman landed a strong strike and scored a knockdown or KO in the first two rounds, he could win.

However, even though the Russian’s strikes were initially more precise and impactful than Mérab’s, the latter, despite some visible wear, showed no signs of being slowed down. Round after round, he kept pushing forward and relentlessly attacking with a high volume of strikes and takedowns.

At this point, we saw that even though Uman’s technique was outstanding, the constant stress and increasingly dangerous actions caused by an opponent who seemed inexhaustible began to take their toll.

The precision of Uman’s techniques declined, as did his timing and accuracy. Meanwhile, Mérab, despite landing fewer clean and powerful strikes, kept connecting. Though his strikes didn’t cause immediate damage, their cumulative effect could not be ignored.

This is often why mid-level MMA athletes – not the elites – are generally less technically refined. They may master a few combinations, but above all, they have extraordinary physical conditioning. Martial arts, after all, are contests of strength, and physicality becomes decisive, especially in prolonged matches.

Take what is good and right for yourself.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #273 : Frapper ou Contrôler

Découvrez comment décider entre frapper ou contrôler un adversaire au sol dans le MMA. Explorez les techniques de grappling et de lutte qui permettent de trouver le bon équilibre entre frappes et contrôle.

Une des spécificités du MMA et du combat au sol avec frappes réside dans la décision que nous devons prendre pour être efficaces. Nous pouvons décider de percuter avec les poings et les coudes notre adversaire au sol, tout en tentant de le contrôler, ou inversement, limiter les frappes pour imposer une pression de contrôle et, éventuellement, soumettre avec une clé ou un étranglement.

Cependant, il est difficile d’avoir à la fois un contrôle efficace et des frappes puissantes. Pourquoi ? Parce que si nous voulons frapper fort, nous avons besoin d’amplitude, ce qui diminue la pression de contrôle. Cela peut permettre à notre adversaire de gagner en explosivité ou en mobilité, et donc de nous déstabiliser ou de reprendre l’avantage.

À l’inverse, si nous voulons minimiser les mouvements de l’adversaire, l’empêcher de s’échapper ou de renverser la situation, il est crucial de maintenir un contact rapproché et de limiter les distances. Cela réduit néanmoins l’amplitude de nos frappes, sauf pour les coudes, qui ne sont pas toujours simples à placer efficacement.

Cette phase du combat est spécifique aux styles complets, autant pour le Tori (celui qui attaque) que pour l’Uke (celui qui défend). Aujourd’hui, beaucoup de combattants de la génération MMA préfèrent se relever et revenir au striking. Il est donc essentiel pour tout combattant de savoir se positionner dans ces phases décisives.

Il est crucial de déterminer si nous avons une prévalence pour la frappe, la lutte ou le grappling. Cette logique globale facilite la prise de décision au sol, entre frapper ou contrôler. Ces stratégies se forment et se perfectionnent lors des entraînements quotidiens.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #273: Strike or Control

One of the unique aspects of MMA and ground fighting with strikes lies in the decision we must make to be effective. We can choose to strike with punches and elbows while attempting to control our opponent on the ground, or conversely, limit the strikes to apply pressure and potentially submit with a lock or choke.

However, it’s challenging to achieve both at the same time. Why? Because if we want to strike hard, we need range, which lessens the control pressure, and this can lead to the opponent gaining explosiveness or mobility, potentially causing us to lose position.

Conversely, if we want to avoid movements that could allow the opponent to escape, reverse, or counter, it’s crucial to maintain close contact and limit the distance. As a result, strikes lose their range, except for elbows, which are not always easy to place effectively.

This phase of combat is specific to complete fighting styles, both for Tori (the attacker) and Uke (the defender). Today, many fighters in the MMA generation prefer to stand up and return to striking. Therefore, it’s vital for every fighter to know how to position themselves in these decisive phases.

It’s essential to understand whether we prioritize striking, wrestling, or grappling. This overall logic will facilitate decision-making on the ground, whether to strike or control. These strategies are developed and refined through daily training.

Take what is good and right for you.

Be one,

Pank