Réflexions de Pank / Instantané #468 : Se confronter à l’ennui ou à l’anxiété

Nous sommes hyper connectés et, pour une grande majorité d’entre nous, très liés aux écrans. Hier, je discutais avec un ami qui me disait ne jamais s’ennuyer, ayant toujours quelque chose à lire, à écouter ou à chercher. De mon côté, je lui confiais qu’il y a des moments dans mon quotidien où je trouve que tout avance lentement, les minutes et les heures, comme lorsque nous étions enfants et que l’été pouvait sembler terriblement long.

Nous en sommes venus à parler de cette forme d’ennui, celle où il n’y a pas de stimulation, qui pour certains peut être anxiogène ou plutôt un peu « déprimante ». C’est comme si notre esprit et notre corps ne trouvaient rien de stimulant pour sortir de cet état. Souvenez-vous, pour ceux qui l’ont vécu, pas de console ou un seul jeu que l’on a pu « rincer » pendant un an. Une télévision qui ne diffusait pas de programme qui nous intéressait, il ne nous restait qu’à sortir.

Je lui ai proposé de lâcher ses écrans quand ce n’est pas pour le travail. Pour sortir d’une autre forme d’anxiété, parfois prenant la forme de la FOMO (Fear Of Missing Out) ou inversement par la saturation, des sons, des images ou des opinions. Quand ces écrans deviennent la seule chose qui remplit le vide, le numérique comme seul partenaire de vie.

Nous en sommes arrivés à nous dire que nous pouvons choisir entre « deux anxiétés » ou à minima un état psychique un peu tendu : celui de ne rien « avoir » pour se stimuler ou celui où rien ne « satisfait » un manque.

Nous savons que les outils ne sont pas les fautifs ; c’est notre façon de les utiliser, notre relation avec les objets et les substances, qui va entraîner des comportements et, par extension, des états psychologiques défaillants. Le « trop » est l’ennemi du « mieux », et aujourd’hui, dans cette boulimie de stimulation, il est peut-être intéressant de revenir à un « moins », sans entrer dans un manque, mais ce dernier viendra comme un drogué qui ne peut avoir sa dose.

Revenir à une anxiété éphémère de l’ennui, plutôt qu’une dégradation cognitive et une anxiété qui s’installe dans ce quotidien au rythme malsain.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous. Be One, Pank.

Confronting Boredom or Anxiety

We are hyper-connected and, for a large majority, very much linked to screens. Yesterday, I was talking with a friend who told me he never gets bored, always having something to read, listen to, or search for. On my end, I told him there are moments in my daily life where I find everything goes slowly, minutes and hours, like when we were children and summer could seem terribly long.

We ended up talking about this form of boredom, where there’s no stimulation, which for some can be anxiety-inducing or rather a bit « depressing. » It’s as if our mind and body can’t find anything stimulating to get out of this state. Remember, for those who experienced it, no console or only one game you could « rinse » for a year. A TV that wasn’t showing anything interesting, all we had left was to go outside.

I suggested he put down his screens when it’s not for work. To escape another form of anxiety, sometimes taking the form of FOMO (Fear Of Missing Out) or conversely, through saturation of sounds, images, or opinions. When these screens become the only thing that fills the void, digital as the sole life partner.

We concluded that we can choose between « two anxieties » or at least a slightly tense psychological state: that of having « nothing » to stimulate oneself, or that where nothing « satisfies » a lack.

We know that tools are not to blame; it’s our way of using them, our relationship with objects and substances, that will lead to behaviors and, by extension, failing psychological states. « Too much » is the enemy of « better, » and today, in this bulimia of stimulation, it might be interesting to return to « less, » without entering into a state of deprivation, but this deprivation will come like an addict who cannot get their fix.

To return to an ephemeral anxiety of boredom, rather than cognitive degradation and an anxiety that settles into this unhealthy daily rhythm.

Take what is good and right for you. Be One, Pank.

Réflexions de Pank / Instantané #461 : La facilité du mépris

Nous avons cette expression de mépris qui fait partie de nos micromouvements, comme aime à le partager Ekman (vous savez, celui qui a été pris en référence pour les micro-expressions dans la série Lie to Me). Le mépris fait donc partie des expressions fondamentales de notre visage.

Et tout comme je vous partageais qu’il y a une difficulté à pouvoir trouver les plans de communication, il est facile de mépriser ce que les autres pensent, expriment, vivent ou partagent. Nous avons une grande facilité à mépriser, pensant dans nos microcosmes intérieurs que ce qui est produit n’a que bien peu de valeur.

Une valeur d’intelligence, une valeur d’utilité ou autre. Nous pouvons très facilement, lors d’une communication, mépriser le sujet, la façon de le présenter, pire encore quand nous considérons (ce qui est peut-être vrai) que nous avons des connaissances sur ledit sujet, ou que la façon de partager ou d’exprimer une idée sur un certain plan ne nous semble pas « juste » ou « bien faite ».

Il y a une grande facilité en nous à considérer que l’autre ne sait pas assez, ne connaît pas telle ou telle source, qu’il n’est pas assez « FOMO » (Fear Of Missing Out) pour être à jour sur la dernière hypothèse, ou simplement qu’il ne pense pas comme nous, NOUS nous considérant comme l’absolu le temps d’un échange.

Alors nous négligeons notre écoute, mais pire encore, nous ne prenons pas attention à maîtriser ce qui est en nous physiquement, émotionnellement ou intellectuellement. Nous ne mettons pas d’effort ni d’énergie, proposant un mépris par cette expression ou par des mots, des façons de répondre ou d’aborder le sujet.

Nous ne sommes pas parfaits et nous ne le serons pas. Nous avons certainement de nombreux échanges ou lectures qui ne nous conviennent pas, ou pour lesquelles nous ne sommes pas d’accord. Le mépris peut s’éveiller et je n’y vois pas de problème ; ce que je trouve dommage, c’est que nous n’utilisions pas ce signal pour juste tenter un effort et peut-être nous mettre sur un autre « plan » pour chercher à en ressortir quelque chose d’utile ou positif pour nous.

Prenez ce qui est juste et bon pour vous. Be One Pank https://www.pank.one/blog

Pank’s Reflections / Snapshot #461: The Ease of Contempt

We have this expression of contempt that is part of our micro-movements, as Ekman likes to share (you know, the one referenced for micro-expressions in the series Lie to Me). Contempt is thus one of the fundamental expressions of our face.

And just as I shared with you that there is a difficulty in finding communication plans, it is easy to despise what others think, express, live or share. We have a great facility to scorn, thinking within our inner microcosms that what is produced has very little value.

A value of intelligence, a value of utility, or anything else. We can very easily, in a communication, despise the subject, the way it is presented, or even worse when we consider (which may be true) that we have knowledge on said subject, or that the way of sharing or expressing an idea on a certain level does not seem « right » or « well done » to us.

There is a great ease in us to consider that the other person doesn’t know enough, doesn’t know such and such a source, isn’t « FOMO » enough to be up-to-date on the latest hypothesis, or simply doesn’t think like us, WE considering ourselves as the absolute during an exchange.

So, we neglect our listening, but even worse, we don’t pay attention to controlling what is within us physically, emotionally, or intellectually. We don’t put in effort or energy, offering contempt through this expression or through words, ways of responding or approaching the subject.

We are not perfect and we will not be. We certainly have many exchanges or readings that do not suit us, or with which we disagree. Contempt can awaken, and I don’t see a problem with that; what I find regrettable is that we don’t use this signal to just attempt an effort and perhaps put ourselves on another « level » to try and extract something useful or positive for us.

Take what is right and good for you. Be One Pank https://www.pank.one/blog

Réflexions de Pank / Instantané #287 : La transe numérique

Si les outils numériques et le marketing exploitent intensément notre attention et nos sens, nous entrons dans un type de transe qui est peut-être moins hypnotique que numérique.

Cette transe numérique pousse les individus à chercher, dans une focalisation intense, à consommer rapidement de courts segments d’informations variées, principalement audio ou vidéo, pour satisfaire leur besoin de connaissance (et éviter le FOMO) ainsi que pour stimuler la dopamine.

Comme la transe hypnotique, la transe numérique entraîne des distorsions de temps et d’espace : les personnes peuvent traverser une route sans même vérifier la présence de véhicules.

Un facteur d’approfondissement particulièrement puissant est la saturation, qui en hypnose est également utilisée comme technique inductive. Plus les individus s’adonnent au binge-watching, plus leur besoin augmente, les éloignant du monde réel. Les parents se fâchent lorsque leurs enfants passent des heures sur TikTok, tout comme eux-mêmes passent parfois un temps considérable à attendre une notification WhatsApp, au point de ressentir des hallucinations ou des auto-suggestions négatives lorsqu’ils voient un accusé de réception sans réponse.

Cette transe devient pathologique, mais elle est si répandue qu’elle semble normale. On pourrait dire : si tout le monde est malade, n’est-ce pas simplement cela la normalité ?

Parce que la transe numérique est insidieuse, elle existe dans la communication via les réseaux sociaux, mais aussi dans le monde professionnel, avec cette surcharge d’e-mails et de réunions Zoom sans réel intérêt. Quand prendrons-nous conscience que nous tombons de plus en plus malades à cause de cette utilisation déviante des technologies ?

Et si vous pensez que ce n’est pas une maladie, certaines pathologies psychiques commencent par le déni de leur état et un sentiment de normalité.

Prenez ce qui résonne en vous.

Be one,
Pank
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Reflections of Pank / Snapshot #287: Digital Trance

If digital tools and marketing are intensely exploiting our attention and senses, we are entering a trance type that is perhaps less hypnotic than digital.

This digital trance drives individuals to intensely focus on rapidly consuming brief segments of varied information, mostly audio or video, to satisfy their need for knowledge (and avoid FOMO) as well as for dopamine stimulation.

Like hypnotic trance, digital trance induces distortions of time and space: people may cross a road without even checking for vehicles.

A particularly powerful deepening factor is saturation, which in hypnosis is also used as an inductive technique. The more people engage in binge-watching, the more their need grows, distancing them from the real world. Parents get upset when their children spend hours on TikTok, just as they themselves might spend considerable time waiting for a WhatsApp notification, to the point of experiencing hallucinations or self-suggestions when they see a read receipt without a reply.

This trance becomes pathological, but it is so widespread that it seems normal. One might say: if everyone is sick, is it just normal?

Because digital trance is insidious, it exists in social media communication but also in the workplace, with this overload of emails and pointless Zoom meetings. When will we realize that we are becoming increasingly sick due to this deviant use of technology?

And if you think this is not an illness, some psychological disorders begin with denial of their state and a sense of normality.

Take what resonates within you.

Be one,
Pank
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Réflexions de Pank / Instantané #264 : Vite, vite consommez

Cet article explore la surconsommation d'information à l'ère numérique, où le format court et le besoin constant de nouvelles influencent la qualité du journalisme et l'hygiène de vie informative des lecteurs.

Hier, pendant le live, sous le prisme où je lis des articles disponibles sans abonnement, nous avons le format court de l’information. Depuis le début du journal 20 minutes, nous voyons que nous pouvons consommer l’actualité en moins de 20 minutes, plus court qu’un journal télévisé. Depuis, le numérique a éliminé ces formats courts papier pour nous offrir des journalistes de nouvelles en continu.

Nous devons, ou plutôt nous pouvons, sous l’ombre du FOMO, consommer et connaître tout au long de la journée les dernières actualités. Cependant, nous sommes dans des « infopoubelles » qui sont structurées pour générer du clic plutôt que pour offrir une information pertinente.

Nous nous retrouvons avec des agrégateurs d’articles qui mettent en avant ce qui pourrait être suivi ou liké. Plus cela peut choquer ou intriguer, plus le lecteur pourra consommer. Et puis, quand on lit en quelques minutes une brève, nous nous retrouvons soit avec un engloutissement, comme on le ferait avec une barre sucrée qui ne nous nourrit pas, mais nous comble simplement.

Ce n’est pas le but de ces « cuisiniers de l’information » : il faut s’abonner et/ou lire les dossiers des magazines pour avoir un questionnement, une ouverture, même s’il y a une coloration politique. Encore que, il semble qu’il y ait une shrinkflation des articles : le nombre de mots a diminué, mais le packaging reste le même, avec des publicités ou des liens vers d’autres thèmes en plus.

Devons-nous devenir de simples consommateurs d’information ? Est-ce que le comportement passéiste d’écouter les actualités le matin et/ou éventuellement le soir ne nous suffisait pas ? Avons-nous besoin de « manger entre les repas informationnels », plutôt que de retrouver une hygiène de vie informative ?

Enfin, nos journalistes eux-mêmes sont-ils faits pour écrire des articles en mode TikTok ou Netflix, plutôt que d’étudier plus en profondeur les sujets afin d’offrir à leurs lecteurs de la qualité, qu’ils puissent eux-mêmes sentir qu’ils partagent leurs réelles compétences, plutôt que d’écrire des piges le plus rapidement possible pour ne pas perdre le « buzz » de l’instantanéité ?

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Be one,

Pank

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Reflections of Pank / Snapshot #264: Quick, Quick, Consume

Yesterday during the live session, under the lens where I read articles available without subscription, we encountered the short format of information. Since the inception of the 20 Minutes newspaper, we see that we can consume news in less than 20 minutes, shorter than a television news broadcast. Since then, digital has eliminated these short paper formats to offer us continuous news journalists.

We must, or rather, we can, under the shadow of FOMO, consume and know the latest news throughout the day. However, we are in a trash news environment, structured to generate clicks rather than provide adjusted information.

We find ourselves with article aggregators that highlight what might be followed or liked. The more shocking or intriguing, the more the reader might consume. And then, when we read a brief in a few minutes, we either find ourselves consuming it like we would a sugary bar — not nourishing but simply filling us up.

This is not the aim of these « information cooks »: one must subscribe and/or read magazine dossiers to find questioning, an opening, even if there is political coloration. Yet, there seems to be a « shrinkflation » of articles: the word count has decreased, but the packaging remains the same, with ads or links to other topics added in.

Should we become mere consumers of information? Wasn’t the old habit of listening to the news in the morning and/or possibly in the evening enough for us? Do we need to « snack between informational meals » rather than return to an informative lifestyle?

Finally, are our journalists themselves made to write articles in TikTok or Netflix mode, rather than study the topics more deeply to offer their readers quality, so they themselves feel they are sharing their real skills, instead of writing as fast as possible to catch the « buzz » of instantaneity?

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Be one,

Pank

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