Réflexions de Pank / Instantané #261 : Les adultes qui restent des enfants

Dans une société où l'on valorise la jeunesse et rejette le vieillissement, nombreux sont les adultes qui refusent de grandir, adoptant un comportement enfantin. Pank explore les conséquences sociales de cette tendance : des parents incapables de poser des limites, des jeunes sans repères, et un déséquilibre profond dans nos systèmes de valeurs. Comment retrouver l'équilibre entre liberté et responsabilité ?

Nous savons que notre société a développé des adulescents et autres comportements similaires. Nous sommes dans une dynamique où il n’est pas bien vu de vieillir, de perdre le regard naïf de l’enfant, de ne plus rêver comme un adolescent. On veut rester dans ce que la société valorise comme pur, plein d’énergie et de puissance : la jeunesse. Pourtant, ce n’est pas la jeunesse qui construit le monde ; c’est le monde qui devrait les aider à se construire pour qu’ils puissent développer l’univers où ils vont évoluer.

Si, depuis toujours, presque toutes les organisations respectent le savoir et l’expérience des anciens, c’est pour une raison concrète : leur expérience et leur capacité à comprendre des paramètres que nous n’avons pas encore saisis. Les seules sociétés modernes qui ont confié le pouvoir à de jeunes adultes, voire des adolescents, ont généralement conduit à des révolutions culturelles. En clair, si l’on laisse tout le pouvoir à des enfants, ils peuvent aller jusqu’à tuer leurs parents et leurs proches. On exploite la jeunesse précisément parce qu’elle manque d’expérience.

Ne pas vouloir grandir, parce que le monde des adultes ne semble pas aussi libre et sans conséquences, est absurde. Ceux qui jouissent d’une réelle liberté sont justement ces adultes qui, à travers leurs activités, deviennent plus autonomes et capables d’atteindre les objectifs qu’ils se fixent. Pas d’obligation, hormis celles imposées par la société et celles qui découlent de leurs propres choix.

Si autrefois il était amusant de mettre en avant ces adultes qui pensent et réagissent comme des enfants, il faut voir aujourd’hui les conséquences de cela : ils sont devenus parents, mais ne sont pas capables de donner des cadres, des règles et des limites justes. Ils n’arrivent même plus à gérer leurs enfants parce qu’ils sont eux-mêmes en difficulté pour gérer leurs émotions et leur structure mentale.

Cela a des conséquences sociales. Ces jeunes ne connaissent ni cadre ni limite, et n’ont appris qu’à travers un égoïsme puéril, sans jamais comprendre que nous sommes des éléments d’un système et que chacun d’entre nous doit accepter, non pas par simple soumission mais pour le bien commun, de se restreindre, de s’imposer des limites, ou de se frustrer. Non, il y a cette vision des jeunes et nouveaux adultes qu’il faut “emmerder la société”, représentée par les instances mais aussi par chacun d’entre nous. Simplement parce que des enfants ne peuvent pas éduquer des enfants, alors que même pour des adultes, c’est une mission bien complexe.

famille #éducation #cadre #modèle #société #adulescent #adulte #enfant

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

https://www.pank.one/blog

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Reflections of Pank / Snapshot #261: Adults Who Remain Children

We know that our society has created “kidults” and similar behaviors. We live in a dynamic where aging is not seen as desirable, where losing the childlike naïveté or no longer dreaming like an adolescent is frowned upon. We want to remain in the state that society loves to portray as pure, full of energy, and power: youth. However, it is not youth that builds the world; rather, the world should help them build themselves so they can develop the universe in which they will evolve.

If, for a long time, almost all organizations respected the knowledge and experience of elders, it is for a concrete reason: experience, a capacity to understand parameters that we have not yet grasped or encountered. The only modern societies that have given power to young adults, or even teenagers, have generally led to notions of cultural revolution. To put it simply, if you give all the power to kids, they might end up killing their own parents and close ones. Youth is exploited precisely because it lacks experience.

Refusing to grow up because the adult world does not seem as free and without consequences is absurd. The only ones who truly have freedom are those adults who, through their activities, become more autonomous and capable of achieving the goals they desire. No obligation except for social ones and those that result from one’s own choices.

While it was once amusing to highlight those adults who think and act like children, we must now consider the consequences: they are parents who cannot provide structure, rules, and fair limits. They can no longer manage their children because they themselves struggle to manage their emotions and mental frameworks.

This has social consequences. These young people do not know boundaries or limits; they have learned only through childish selfishness, without ever considering that we are parts of a system and that each of us must accept, not through mere submission but for the common good, to restrict ourselves, to impose discipline, or to experience frustration. No, there is this view of these young and new adults that they must “piss off society,” represented by institutions but also by each of us. Simply because children cannot educate children, and we know it is a very complex mission even for adults.

family #education #boundaries #rolemodel #society #kidults #adults #children

Take only what is good and right for you.

Be one,

Pank

https://www.pank.one/blog

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #227 : Le combat, un chemin vers la découverte des autres.

J’ai une vision complètement biaisée de la vie, comme quoi cette dernière est constamment une lutte. Tout demande de la confrontation et je suis bien loin d’être sur la voie de O Sensei, en me sentant en lien, en communion avec le grand tout. Ça viendra peut-être, mais je n’ai pas l’impression que ce soit le cas avec les années qui se succèdent. Pas de chance, je n’aurai pas un Satori au milieu d’un combat qui me ferait tout comprendre 🙂

Le fait de passer une grande, voire la majeure partie de ma vie dans un dojo, m’a fait rencontrer de nombreuses personnes, et beaucoup sont devenus des amis incroyables. Je me demandais ce qui, pour moi, apportait cela. Initialement, les salles de sport de combat, ce n’est pas Fitness Park : on n’est pas là pour papoter, prendre des minutes de récupération.

J’ai encore une vision très stricte du karaté dans ma façon de pratiquer, ce qui signifie qu’on ne parle pas, on s’exerce. On peut s’interroger pendant les techniques, mais sinon, silence. Ce ne sont donc pas les débats d’idées exaltées qui font que nous accrochons avec l’autre. Certes, il y a le post-training où, en plus dans ma salle, on peut rester à s’étirer et papoter, mais là encore, le quotidien reprend son rythme et beaucoup partent à la douche et s’envolent.

Il reste donc l’échange en pratique, et je pense plus précisément au combat. Comme je le partage depuis longtemps, le combat (avec mon point de vue biaisé) est la plus pure des discussions. Dans la façon de combattre de nos partenaires, nous apprenons ce qu’ils sont, leur agressivité, leur intention ou l’attention qu’ils portent.

Il y a une accroche ou un rejet qui se fait. Un échange sans mots, sans artifices, parce que les coups ou les luttes nous brisent tous les masques, et plus encore quand nous sommes dans un stress intense, par exemple quand nous nous faisons complètement étrangler ou secouer dans tous les sens. Nous y démontrons nos ombres comme nos lumières.

C’est quand on est dans le stress, sous pression et sans les codes sociaux imposés que nous pouvons voir ce que l’autre est (théorie totalement personnelle). Du coup, subconsciemment, il y a des personnes avec qui on accroche et d’autres avec qui nous resterons plus à distance.

Ces confrontations, ces dialogues nous donnent envie par la suite d’aller découvrir le verbal, puis l’ensemble des strates socio-éducatives de nos partenaires. Mais au fond, on sait que ce sont juste des informations secondaires : sa réaction au stress du combat nous ayant déjà dévoilé beaucoup.

combat #amitié #découverte #discussion #échange #partage #masque #éducation

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

http://www.passioncombat.net


Martial Reflections of a Hypnofighter #227: Combat, a Path to Discovering Others

I have a completely biased view of life, thinking it is constantly a struggle. Everything demands confrontation, and I am far from being on the path of O Sensei, feeling in tune, in communion with the greater whole. It might come one day, but I don’t feel that’s the case as the years go by. No luck, I won’t have a Satori in the middle of a fight that will make me understand everything 🙂

Spending a large, even the major part of my life in a dojo, has made me meet many people, and many have become incredible friends. I wondered what, for me, brought this about. Initially, combat sports gyms are not Fitness Park: we are not there to chat or take recovery breaks.

I still have a very strict karate vision in my way of practicing, which means we don’t talk, we practice. We can question techniques, but otherwise, silence. It’s not the lively debates that make us connect with each other. Sure, there’s the post-training where, in my gym, we can stay to stretch and chat, but again, everyday life resumes, and many head to the shower and leave.

So, what remains is the exchange in practice, and I think more specifically, in combat. As I have shared for a long time, combat (with my biased point of view) is the purest of discussions. In the way our partners fight, we learn who they are, their aggressiveness, their intention, or the attention they give.

There is a connection or a rejection that happens. An exchange without words, without artifice, because the blows or struggles break all our masks, especially when we are under intense stress, for example, when we are completely choked or shaken in every direction. We reveal our shadows as well as our lights.

It’s when we are under stress, under pressure, and without imposed social codes that we can see what the other person is (totally personal theory). Thus, subconsciously, there are people we connect with and others we will keep at a distance.

These confrontations, these dialogues, make us want to discover the verbal aspect afterward, and then all the socio-educational layers of our partners. But deep down, we know these are just secondary information: their reaction to the stress of combat has already revealed a lot to us.

combat #friendship #discovery #discussion #exchange #sharing #mask #education

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

http://www.passioncombat.net

Réflexions de Pank / Instantané #114 : Situation complexe

Vous le savez, à travers de mes capsules, il y a des éléments qui me semblent vraiment problématiques et qui vont profondément modifier la société dans les années à venir.

La gestion de la frustration et l’incapacité à se concentrer. Ce matin, en prenant l’avion, j’ai pu observer un florilège d’éléments questionnables dans les rapports familiaux. Je ne connais pas les différentes problématiques systémiques, mais j’ai vu une famille recomposée avec deux garçons d’environ 5 à 8 ans et une jeune fille de 10-12 ans. Cette dernière est au cœur de cette réflexion.

Pendant presque tout le vol, elle était en confrontation directe avec sa mère et insultait le conjoint de celle-ci. La mère adoptait une approche d’éducation positive avec redistribution des responsabilités : “tu es responsable de ta violence et de ton agressivité”. L’enfant, elle ne voyant aucun cadre a part “ça suffit” continuait à attaquer et changer de jeu, toutes les 3 minutes. 

La situation semblait compliquée dès le départ, mais en quelques minutes, face à l’incapacité de l’enfant à s’ennuyer plus de 2 minutes, elle a orienté sa frustration sur sa mère à cause d’une histoire d’écoute de musique. La tablette étant partagée avec ses jeunes frères, la jeune fille n’a cessé de frapper et d’insulter sa mère. Cette dernière n’avait que des stratégies de pseudo-punitions que l’enfant ignorait.

Nous voyons clairement, au-delà des problèmes sous-jacents, un manque de cadre strict et d’habitude face à l’ennui. Passer des minutes sans rien faire, à part éventuellement lire quelque chose, est un défi. Là, comme nous le savons, c’est seulement l’écran qui apaise. Ce qui a été le cas avant la fin du vol. Puis, le silence a repris…

Nous sommes face à un problème en devenir, très complexe : une génération frustrée, dans un monde qui aura probablement de moins en moins à offrir… Donc de plus en plus de frustration à vivre ….

#systémie #cadre #posture #frustration #peur #éducationstricte #liberté #limites

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous 

Be one

Pank 


English Version

Pank’s Reflections / Snapshot #114: Complex Situation

As you know, through my snippets, there are elements that I find really problematic, which will deeply alter society in the coming years.

Managing frustration and the inability to concentrate. This morning, while boarding a plane, I observed a plethora of questionable elements in family dynamics. I’m not familiar with the different systemic problems, but I saw a blended family with two boys aged about 5 to 8 and a young girl aged 10-12. This girl is at the heart of this reflection.

For almost the entire flight, she was in direct confrontation with her mother and was insulting her mother’s partner. The mother was adopting a positive education approach with a redistribution of responsibilities: « you are responsible for your violence and aggression. » The child, seeing no framework beyond « that’s enough, » kept switching and altering her games every 3 minutes.

The situation seemed complicated right from the start. Yet, within minutes, because the child couldn’t stand being bored for more than 2 minutes, she directed her frustration at her mother over a music-listening dispute. With the tablet being shared with her younger brothers, the girl kept hitting and hurling insults at her mother. The mother only had pseudo-punishment strategies, which the child simply ignored.

We clearly see, beyond the underlying problems, a lack of strict guidelines and unfamiliarity with boredom. Spending minutes doing nothing, except maybe reading something, is challenging. Here, as we know, only the screen soothes. This was the case until the flight’s end. Then, silence resumed…

We’re facing an emerging, highly complex problem: a frustrated generation in a world that will likely have less and less to offer… Hence, ever-increasing frustrations to endure…

#systemics #framework #stance #frustration #fear #stricteducation #freedom #boundaries

Take only what’s good and right for you.

Be one.

Pank