Pour beaucoup, dire non est difficile, certainement en raison des conséquences possibles que peut avoir l’utilisation d’un tel mot dans différentes situations. Il est possible que l’éducation sanctionnait ce non, qu’il soit juste ou provocant.
Des schémas de comportement (patterns) se sont alors développés, et dire non, juste prononcer trois lettres, peut placer son auteur en marge d’un groupe, comme refuser de prendre une drogue ou de l’alcool avec les autres. Cela peut aussi générer de la violence, verbale ou physique, comme un conjoint qui se sent refusé dans son exigence.
Dire non est si simple et pourtant si compliqué, sans même prendre en compte que, après une lutte, il est prononcé, il arrive des cas où il n’est pas entendu, pas pris en compte, pas respecté.
Si le non existe ou se construit dans son expression, il doit s’imposer, que ce soit mentalement et possiblement physiquement. Il doit pouvoir être fort et assumé, au risque des conséquences que cette négation nous oblige à gérer.
Le non est une lutte, il n’est pas qu’une négation ou un refus. Il est un engagement vis-à-vis de soi, parfois même un acte d’amour, pour soi et pour les autres.
Il n’y a pas de non facile, même si le quotidien rend son utilisation neutre, car le non peut changer une vie, un système, son monde.
Nous le voyons d’un point de vue politique actuellement, où la toute-puissance militaire se permet de changer les règles, mais plus encore les récits. C’est exactement ce que nous pouvons vivre nous-mêmes dans nos quotidiens avec ce qui se passe dans nos vies. Nous ne pouvons pas tout contrôler et il nous arrive souvent de ne pas être capables de gérer quoi que ce soit ; nous subissons des éléments systémiques, biologiques ou interpersonnels.
Inversement, nous pouvons nous retrouver dans des situations où nous nous sentons solides et surtout dans des positions fortes, stables et permettant de prendre des décisions ou d’avoir des comportements impactants, sur nos vies et celles qui nous entourent. C’est à ces moments que les faits, les annonces ou les conséquences deviennent pour nous moins engageants.
Pourquoi ? Parce que nous nous mettons en mode « toute-puissance » et dans une position qui nous fait croire que nous n’aurons pas de problème ou de conséquence. Nous arrivons à distordre les paroles et les comportements que nous avons pu avoir, pour que cela rentre dans les actes que nous mettons en place.
La toute-puissance biaise et fait réécrire les récits intérieurs, comme si l’espace-temps et ce qui a été fait n’étaient pas la résultante de ce que nous avons initié. Il est passionnant de voir que nous transformons les faits par une histoire que nous intégrerons en nous-mêmes comme étant le « réel ».
La toute-puissance impose les histoires, les actes, les paroles et fait se soumettre les autres, systèmes, humains et pensées à des illusions égotiques pouvant arriver à des morts, des exterminations et de la misère, en considérant que tout ce qui a été fait était pour le BIEN.
Reflections by Pank / Snapshot #402: When omnipotence can do anything
We see it from a political point of view nowadays, where military omnipotence allows itself to change the rules, but even more so the narratives. This is exactly what we can experience ourselves in our daily lives with what happens in our lives. We cannot control everything and it often happens that we are not able to manage anything; we undergo systemic, biological or interpersonal elements.
Conversely, we can find ourselves in situations where we feel solid and especially in strong, stable positions that allow us to make decisions or have impactful behaviors, on our lives and those around us. It is at these moments that the facts, the announcements or the consequences become less engaging for us.
Why? Because we put ourselves in « omnipotence » mode and in a position that makes us believe that we will not have any problems or consequences. We manage to distort the words and behaviors that we may have had, so that this fits into the actions that we put in place.
Omnipotence biases and rewrites inner narratives, as if space-time and what has been done were not the result of what we initiated. It is fascinating to see that we transform the facts by a story that we will integrate within ourselves as being the « real ».
Omnipotence imposes stories, acts, words and makes others, systems, humans and thoughts submit to egotistical illusions which can lead to deaths, exterminations and misery, considering that everything that has been done was for the GOOD.
Vos efforts « méritent »-ils un retour qui va dans votre sens ? Pourtant, la vie n’est absolument pas associée au mérite, on peut faire des efforts et ne rien obtenir. On le sait parfois avec les notions sociales, comme les réseaux, où une personne « pistonée » peut prendre la place de celui qui s’est battu à chaque étape d’un recrutement.
On a des sportifs qui donnent tout pour ne jamais arriver au sommet. Quand je lis que « l’on mérite telle ou telle chose simplement parce qu’on vit », je trouve que la suggestion est hyper négative et, pire, n’offre pas la possibilité de devenir antifragile.
On peut bien sûr se dire que ce que nous allons faire peut entraîner des conséquences, oui, mais pas forcément celles que nous attendons. Associer les efforts à des retours, oui, qu’ils soient positifs ou négatifs aussi. Regardez juste les personnes qui font des régimes et qui ne parviennent à rien ou, pire, qui reprennent tout.
De plus, nous connaissons les patterns, ces modèles que nous avons en nous et qui se répètent quasi automatiquement, alors dire à une personne qui a eu des relations toxiques, que maintenant elle mérite l’amour/le bonheur et la joie, n’est pas juste et, pire, si elle ne reste que dans une passivité, elle va très certainement recréer un processus et une conséquence similaires.
Ce n’est pas un mérite que de subir des conséquences, tout comme avoir des choses superbes qui se passent dans notre vie. Il y a des tas de paramètres qui font que parfois on sera satisfait, d’autres moins. Par contre, nos expériences, et nos efforts même s’ils peuvent nous paraître sans intérêt, sont juste des niveaux supplémentaires que nous prenons et qui, par cumul, offrent des possibles…
Pank’s Reflections / Snapshot #389: Seriously, Do You Think Your Efforts Deserve Anything?
Do your efforts « deserve » a return that goes your way? Yet, life is absolutely not associated with merit; you can make efforts and get nothing. We sometimes know this with social notions, like networks, where a « connected » person can take the place of the one who fought at each stage of recruitment.
We have athletes who give everything to never reach the top. When I read that « we deserve this or that simply because we live, » I find that the suggestion is hyper-negative and, worse, does not offer the possibility of becoming antifragile.
We can of course say that what we are going to do can lead to consequences, yes, but not necessarily the ones we expect. Associating efforts with returns, yes, whether they are positive or negative too. Just look at people who diet and achieve nothing, or worse, regain everything.
Moreover, we know the patterns, these models that we have within us and that repeat almost automatically, so telling a person who has had toxic relationships that now they deserve love/happiness and joy is not fair and, worse, if they remain only in passivity, they will most certainly recreate a similar process and consequence.
It is not a merit to suffer consequences, just as having great things happen in our lives. There are tons of parameters that mean that sometimes we will be satisfied, others less so. On the other hand, our experiences, and our efforts even if they may seem pointless, are just additional levels that we take and which, by accumulation, offer possibilities…