Réflexions martiales d’un Hypnofighter #431 : Les coups au corps

S’il y a eu de très belles phases lors de cet UFC Paris, j’ai particulièrement apprécié de voir à quel point les coups au corps ont pu changer la configuration des combats. Dans cette ère d’échanges techniques, je pense qu’il pourrait être intéressant pour les combattants de s’inspirer des frappes de poings rapprochées du Kyokushin.

Il y a une phase qui s’apparente au clinch mais sans réellement utiliser les bras pour déséquilibrer, contrôler en lutte ou préparer un coup de genou. C’est un moment de combat où l’on est très proche de l’adversaire et où le corps est souvent plus exposé. C’est exactement dans ce type de configuration que les karatékas Kyokushin excellent.

Le travail en Shita (coups bas) est certainement une voie qui pourrait être perfectionnée, notamment les crochets aux côtes. On pourrait objecter que la boxe anglaise propose déjà cela, mais les distances sont un peu différentes et le karaté Kyokushin est spécifiquement conçu pour cette courte distance.

Les pratiquants de Kyokushin savent très bien créer des ouvertures, affaiblir l’adversaire ou le faire réagir pour enchaîner avec des coups de pieds, ou, dans le contexte du MMA, pour ouvrir la possibilité de frapper au visage ou de reprendre de la distance.

Il y a également une différence d’impact entre frapper avec des gants de boxe anglaise et avec des poings nus ou des gants de 4 onces. L’impact sur les poignets est plus important et les kento (articulations des doigts) peuvent être blessés lors de la frappe sur les coudes. C’est une manière très spécifique de frapper avec puissance au corps à très courte distance, et cela pourrait être un véritable outil supplémentaire dans l’arsenal des strikers ou des dirty wrestlers.

Encaisser les coups au corps est parfois trompeur, tout comme les coups aux jambes. Une seule frappe bien placée peut transformer ce que nous pensions pouvoir gérer en un calvaire, voire un abandon.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #431: Body Shots

While there were some great moments in this UFC Paris, I really liked seeing how much body shots could change the dynamic of the matches. In this era of technical exchanges, I think it could be interesting for fighters to look at what Kyokushin practitioners do with their very close-range fist strikes.

There’s a phase that’s similar to the clinch but without actually using the arms to unbalance, control in wrestling, or set up a knee strike. It’s a moment in the fight where you’re very close to the opponent, and the body is often more open than in other phases of combat. It’s precisely in this configuration that Kyokushin karateka specialize.

The Shita (low strikes) work is certainly a path that could be refined, especially the rib hooks. You might say that boxing already offers this, but the distances are a bit different, and this style of karate is specifically oriented toward that short distance.

They are very good at creating openings, weakening the opponent, or making them react to follow up with kicks, or, for MMA, opening up the possibility of striking the face or regaining distance.

There’s also a difference in impact between striking with boxing gloves and with bare fists or 4 oz gloves. There is more impact on the wrists, not to mention the kento (knuckles) which can be injured from impact on the elbows. It’s a very specific way to hit the body with power at a very short distance and could be a real additional tool in the arsenal of strikers or dirty wrestlers.

Taking body shots can sometimes be tricky, just like leg kicks. Sometimes, a single well-placed strike is all it takes for what you thought you could handle to become a nightmare, or even lead to giving up.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #367 : Coup Unique ou Enchaînements ?

Cet article explore l'importance croissante des frappes isolées et des séquences courtes (notamment le 1-2) dans le combat libre, contrastant avec l'omniprésence des entraînements axés sur les combinaisons de boxe traditionnelles. L'auteur observe que la peur de la saisie et du contre en combat réel tend à limiter l'utilisation de longs enchaînements, privilégiant des frappes uniques et puissantes ou des préparations en deux temps. Il suggère de repenser l'entraînement du pied-poing en MMA pour se concentrer davantage sur des stratégies de frappe spécifiques et adaptées au contexte de la discipline, à l'image du cage wrestling.

Depuis que nous nous entraînons en France au Combat libre, nous avons globalement pu observer une légère évolution dans les entraînements, mais nous restons souvent dans les mêmes dispositions. Pour le pied-poing, la grande majorité des combattants sont dans un esprit de boxe.

Seulement, plus je regarde les combats, plus je peux observer que les enchaînements, que ce soit en Muay Thai, en kickboxing ou en boxe anglaise, ne sont pas nécessairement ce qui va changer l’issue d’un combat. On parle tout le temps de combinaisons et d’enchaînements, notamment pour faire réagir et feinter, fatiguer, etc. Cependant, il y a énormément de frappes isolées ou simplement un 1-2 qui change le combat.

Les combinaisons ont du sens quand on touche l’opposant. Là, on peut voir plusieurs coups, ou dans le cas d’un combattant de MMA qui a clairement exprimé l’idée qu’il ne luttera pas et qu’il voudra montrer ses compétences debout.

Le travail en coup isolé (j’inclus ici la notion de séquences de deux frappes, qui est souvent plus une préparation pour le coup puissant qu’une recherche de KO avec la première frappe) est de plus en plus exploité. De plus, la posture même des combattants évolue : elle est de moins en moins typée Muay Thai ou kickboxing, mais elle s’allonge, comme dans les styles qui utilisent une idée d’escrime, frapper fort et s’éloigner vite, ou inversement, entrer rapidement en lutte.

Quand on regarde beaucoup de trainings de grandes équipes, on voit des combinaisons totalement boxe et bien souvent assez différentes de ce qui sera proposé pendant les phases d’opposition en combat. La pression, la peur de la saisie et tout simplement du contre limitent le nombre de frappes pour tenter d’être efficace et marquant.

Sortir de cet inconscient du pied-poing comme une boxe “classique” mais adaptée au MMA n’est peut-être pas ce qu’il y a de plus optimum. Repenser, comme avec le cage wrestling, une boxe MMA moins axée sur les combinaisons de percussions mais plus spécifique pourrait donner une boxe MMA plus adaptée.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of an Hypnofighter #367: Single Strikes or Combinations?

Since we’ve been training in France in Mixed Martial Arts, we’ve generally observed a slight evolution in training methods, but we often remain in the same patterns. For striking, the vast majority of fighters operate with a boxing mindset.

However, the more fights I watch, the more I observe that combinations, whether Muay Thai, kickboxing, or boxing, are not necessarily what will be a game-changer. We constantly talk about combinations and sequences, especially to elicit reactions, feint, fatigue, etc. Yet, there are a significant number of isolated strikes or simply a 1-2 that changes the fight.

Combinations make sense when you land on the opponent. Then, you can see multiple strikes, or in the case of an MMA fighter who has clearly expressed the intention not to grapple and wants to showcase their stand-up skills.

Working on isolated strikes (which I include two-strike sequences in, often more of a setup for the powerful strike than a KO attempt with the first strike) is increasingly being utilized. Moreover, the very stance of fighters is evolving: it’s less and less typical of Muay Thai or kickboxing, but it’s lengthening, similar to styles that use a fencing concept—strike hard and move away quickly, or conversely, quickly engage in grappling.

When we look at many training sessions of major teams, we see purely boxing combinations that are often quite different from what will be offered during sparring or competition. The pressure, the fear of being taken down, and simply the counter-attacks limit the number of strikes one can throw to try and be effective and impactful.

Moving away from this unconscious approach of striking as « classic » boxing adapted to MMA might not be the most optimal. Rethinking, as with cage wrestling, an MMA striking approach less focused on combinations but more specific could yield a more adapted MMA striking style.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #334 : Privilégier le Mouvement Constant

Cet article met en lumière l'importance du mouvement constant en combat, que ce soit en boxe, en lutte ou en arts martiaux mixtes. L'auteur, Pank, insiste sur la différence entre mouvement et explosivité ou rapidité, et explique comment le mouvement, même subtil, peut perturber l'adversaire, l'empêcher de "poser son jeu" et créer des opportunités d'attaque. Il encourage les pratiquants à intégrer cette notion de mouvement perpétuel dans leur entraînement et leurs combats.

Quand je parle de mouvement, je parle d’intensité variable, qu’elle soit faible ou forte, et d’amplitude, petite ou grande. Il ne faut pas confondre mouvement avec explosivité ou rapidité. Souvent, nous mélangeons tout, et quand on souhaite produire, que ce soit en boxe ou en lutte, nous accélérons.

Or, les mouvements peuvent être courts, subtils, voire saturants pour l’adversaire. C’est d’ailleurs un de leurs bénéfices : laisser l’autre dans l’incertitude, le questionnement, une sensation d’instabilité. En position de tortue en BJJ ou en Judo, si nous restons fermés et immobiles, l’adversaire peut tranquillement tester ses options.
De même en boxe, si nous restons figés, l’adversaire peut analyser la situation, trouver nos angles ouverts et attaquer efficacement. Cherchez à ne jamais cesser le mouvement. C’est difficile et parfois contre-intuitif. Beaucoup diront que cela demande plus de cardio, ce à quoi je répondrai que si parfois l’intensité est élevée avec de grands mouvements, cela peut aussi se traduire par de petits déplacements, des tentatives de prises, etc., qui ne sont pas épuisants.

Rappelez-vous qu’en préhension comme en frappe, nous cherchons à contrôler et à empêcher l’adversaire de bouger pour pouvoir attaquer, soumettre ou percuter. S’imposer de bouger dans chaque randori permet de s’orienter vers cette idée de mouvement constant, d’être un danger permanent, une difficulté pour l’adversaire qui ne peut pas « poser son jeu ».

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,
Pank
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Martial Reflections of a Hypnofighter #334: Prioritizing Constant Movement

When I talk about movement, I’m referring to varying intensity, whether weak or strong, and amplitude, small or large. We should not confuse movement with explosiveness or speed. Often, we mix everything up, and when we want to be productive, whether in boxing or wrestling, we accelerate.

However, movements can be short, subtle, even overwhelming for the opponent. This is one of their benefits: leaving the other person in uncertainty, questioning, a feeling of instability. In a turtle position in BJJ or Judo, if we remain closed and immobile, the opponent can calmly test their options.

Similarly, in boxing, if we remain static, the opponent can analyze the situation, find our open angles, and attack effectively. Strive to never stop moving. It’s difficult and sometimes counterintuitive. Many will say that it requires more cardio, to which I would reply that while sometimes the intensity is high with large movements, it can also translate into small shifts, grip attempts, etc., which are not exhausting.

Remember that in grappling as in striking, we seek to control and prevent the opponent from moving in order to attack, submit, or strike. Forcing yourself to move in each randori allows you to orient yourself towards this idea of constant movement, to be a permanent danger, a difficulty for the opponent who cannot « establish their game ».
Take what is good and right for you.

Be One, Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #322 : Les combats durs – Gérer l’intensité à l’entraînement

Explorer les défis des combats intenses dans les sports de combat, notamment le MMA, la boxe et le BJJ. Découvrez comment intégrer ces affrontements de manière sécurisée, en respectant la progression et la sécurité des pratiquants, tout en permettant à chacun de choisir le niveau d’intensité adapté.

Il est parfois difficile de savoir, en MMA ou en boxe, quand s’engager pleinement dans des combats durs, surtout lorsqu’on n’est pas compétiteur. Face à une échéance, certains pensent qu’il faut y aller à pleine puissance le plus souvent possible, quitte à payer des sparrings pour qu’ils se fassent potentiellement « atomiser ».

En Jiu-jitsu brésilien, la question ne se pose pas vraiment. On peut s’engager avec intensité sans trop risquer de se blesser. Mais dans les disciplines incluant des frappes au KO, c’est beaucoup plus délicat. Il est pourtant sain de vouloir se tester et de s’engager à fond. Cependant, dans le cadre d’un dojo ou d’une salle, à moins que la philosophie du professeur ne soit de rechercher uniquement le KO, comme au Daizen dojo d’Oyama, on privilégie généralement la progression et la protection.

Il serait peut-être important de proposer des cadres d’entraînement différents : des sessions spécifiques « combats » voire des interclubs (même si on retrouve alors la notion de compétition). Savoir dans quoi on met les pieds avant de venir s’entraîner est préférable. Cela permet de décider si l’on est en état de faire des combats à pleine puissance.

Par contre, il est aussi crucial de se protéger au mieux, même si cela peut donner une impression de « moins de réalisme ». L’objectif est de pouvoir se tester et de s’entraîner à nouveau normalement le lendemain, contrairement à la compétition où il y a une préparation en amont et une récupération nécessaire car les combats peuvent traumatiser le corps. Laisser le choix aux pratiquants est primordial pour qu’ils puissent décider quand s’engager dans le « dur ».

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One, Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #322: Hard sparring – Managing intensity in training

It can be difficult to know, in MMA or boxing, when to fully engage in hard sparring, especially when you are not a competitor. When facing a deadline, some believe that it is necessary to go full power as often as possible, even paying sparring partners to potentially get « destroyed ».

In Brazilian Jiu-jitsu, the question does not really arise. You can engage with intensity without much risk of injury. But in disciplines that include knockout strikes, it’s much more delicate. It is however healthy to want to test yourself and go all out. However, in the context of a dojo or a gym, unless the teacher’s philosophy is to only seek the KO, as in Oyama’s Daizen dojo, the focus is generally on progression and protection.

It might be important to offer different training frameworks: specific « sparring » sessions or even interclubs (even if we then find the notion of competition). Knowing what you are getting into before coming to train is preferable. This allows you to decide if you are able to do full power sparring.

On the other hand, it is also crucial to protect yourself as best as possible, even if it may give an impression of « less realism ». The objective is to be able to test yourself and train again normally the next day, unlike competition where there is preparation beforehand and recovery needed because the fights can traumatize the body. Leaving the choice to practitioners is essential so that they can decide when to engage in « hard » sparring.

Take what is good and right for you.

Be One, Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #263 : Frapper un homme au sol

Frapper un adversaire au sol est souvent critiqué comme une attitude de voyou. Cet article explore cette notion dans les contextes sportifs et de survie, en s'appuyant sur l'histoire des systèmes de combat et l'expérience des Gracie.

J’ai reçu récemment un commentaire qui soulignait que frapper un homme au sol est un comportement de voyou. Si je peux comprendre ce point de vue, car c’est une opinion récurrente depuis que j’ai vu l’UFC 1, il existe une idée un peu chevaleresque selon laquelle il ne faut pas continuer à frapper lorsque l’adversaire est au sol.

Les Gracie ont justement révolutionné le monde du combat en prouvant que, même au sol après des frappes ou une projection, il est possible de rester dangereux, voire de remporter le combat. Revenons un instant sur la notion « honteuse » de frapper un homme au sol. Dans un contexte sportif, en fonction des règles communes, comme dans la boxe, je comprends cette objection.

Cependant, si nous revenons à l’essence des systèmes de combat orientés survie, que ce soit sur un champ de bataille ou dans la rue, la situation est différente. Dans les ouvrages que j’ai lus sur les combats en armure en Europe, il est souvent mentionné qu’une stratégie consistait à faire tomber l’adversaire pour ensuite lui fracasser la tête, car il est compliqué de se relever. Dans la rue, si l’agresseur n’est pas mis KO, le laisser se relever représente un risque de se faire réattaquer. Il peut même avoir le temps de sortir ou de trouver une arme, mettant ainsi notre vie en danger.

Le combat de rue évite souvent le sol parce qu’il est dangereux, mais il arrive fréquemment qu’un affrontement y mène par déséquilibre, et il est alors crucial de savoir s’en sortir. Si frapper au sol est l’apanage des voyous, il faut que les gens de bien puissent eux aussi se défendre dans ces situations.

Revenons au monde sportif. Il est vrai que les coups de coude pleins tête, qui coupent et abîment surtout le cerveau, ne sont pas une bonne chose. Cela fait du spectacle, mais c’est problématique pour les athlètes. On pourrait répondre que c’est leur métier, mais jusqu’où peut-on accepter ces frappes, que ce soit debout ou au sol, surtout en amateur ?

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #263: Striking a Man on the Ground

I recently received a comment pointing out that hitting a man on the ground is a thug’s behavior. While I can understand this point of view—it’s a recurring opinion since I watched UFC 1—there’s a somewhat chivalrous idea of not continuing when the opponent is down.

The Gracies revolutionized the world of combat by showing that even on the ground, after being hit or thrown, it’s possible to remain dangerous and even win the fight. Let’s revisit the « shameful » notion of hitting a man on the ground. In a sporting context, depending on the common rules, such as in boxing, I get it.

However, if we return to the essence of survival-oriented combat systems, whether on a battlefield or in the streets, the situation changes. In the books I’ve read on armored combat in Europe, it was noted that one strategy was to knock the opponent down and smash his head, as it’s difficult to get up. On the street, if the attacker isn’t knocked out, letting him get up is a risk of being re-attacked. He might even have time to pull out or find a weapon, putting our lives in serious danger.

Street fights often avoid the ground because it’s dangerous, but frequent encounters lead to the ground due to imbalance, and one must know how to escape. If hitting on the ground is a thug’s thing, good people need to know how to defend themselves in these situations too.

Back to the sporting world, it’s true that elbow strikes to the head, which cut and especially damage the brain, are not a good thing. It makes for a spectacle, but it’s problematic for the athletes. You could say it’s their job, but how far can we accept these strikes, whether standing or on the ground, especially in amateur competitions?

Take what is good and right for you.

Be one,

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #271 : La maîtrise de peu de techniques

Ce billet explore pourquoi la maîtrise d'un nombre réduit de techniques peut surpasser une vaste palette dans les arts martiaux. Inspiré de la boxe et des champions spécialisés, l'accent est mis sur l'importance des fondamentaux et de la répétition.

Il y a quelques jours, une ceinture blanche me confiait qu’elle avait du mal à finaliser ses adversaires et qu’il lui faudrait voir plusieurs soumissions. J’ai rebondi en lui demandant ce qu’elle avait déjà étudié. Même avec peu de finalisations, elle en connaissait au moins trois, ce qui est amplement suffisant. Bien sûr, quand on débute, on veut avoir une palette technique importante, comme si nous étions dans un monde aux potentiels infinis.

Cependant, un peu comme la boxe anglaise, qui avec juste quelques coups, a prouvé sa grandeur au fil des décennies par une spécialisation des fondamentaux, ces derniers ont tellement été travaillés que les boxeurs les ont personnalisés, allant jusqu’à créer des styles qui portent leur nom, comme celui de Dempsey.

Il n’est pas nécessaire de disposer d’un panel technique particulièrement vaste pour performer. Nous pouvons nous contenter des armes que nous avons peaufinées. Les fondamentaux nous permettent, dès qu’un élément technique inconnu surgit, de revenir aux bases et aux structures neutres ou défensives. Nous ne devons pas nous laisser entraîner dans ce que nous ne maîtrisons pas. Pour cela, il ne s’agit pas de connaître plus, mais de maîtriser moins.

Je vous l’avais déjà partagé : remarquez que les sets de vidéos tutoriels de la plupart des champions proviennent de leurs jeux, c’est-à-dire de ce qu’ils utilisent la majeure partie du temps lors des combats. Ils sont spécialistes et n’utilisent souvent que très peu d’autres techniques. Quand nous sommes dans le stress du combat, nous utilisons ce qui nous semble le plus performant, plutôt que de sélectionner la technique la plus adaptée.

Comme le disait Bruce Lee, c’est celui qui a répété 10 000 fois une technique qui est dangereux, plutôt que celui qui en connaît 10 000. Quand on étudie et que l’on accroche sur une technique, il ne faut pas hésiter à se focaliser dessus pendant un moment, toujours avec son binôme de réponse, le plan B, qui doit être répété quasiment autant de fois.

Accumuler des techniques ne signifie pas les maîtriser. D’ailleurs, même si un professeur peut vous montrer des techniques, les comprendre et les transmettre, cela ne veut pas dire qu’il les maîtrise en combat, car elles n’ont peut-être pas été travaillées dans ce cadre. Ce professeur aura souvent un jeu bien défini et spécifique.

#Jiujitsu #Lutalivre #MMA #techniques #spécialisation #recherche #maîtrise

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

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Reflections of Pank / Snapshot #271: Mastery of Few Techniques

A few days ago, a white belt told me she was struggling to finish her opponents and thought she needed to learn more submissions. I responded by asking what she had already studied. Even with just a few finishes, she knew at least three, which is more than enough. Of course, when we start out, we want to have a large technical repertoire, as if we were in a world of infinite possibilities.

However, just like boxing, which, with only a few punches, has demonstrated its greatness over the decades through specialization in basics, these have been so extensively practiced that boxers have personalized them, creating styles that bear their names, like Dempsey.

It is not necessary to have a particularly large technical repertoire to perform well. We can work with the weapons we have refined. The fundamentals allow us, when faced with an unknown technical element, to return to basic or defensive structures. We should not let ourselves be drawn into what we don’t know. For this, it’s not about knowing more, but mastering less.

I’ve shared this with you before: notice that most champions’ tutorial videos come from their game, meaning what they use most of the time in matches. They are specialists and often don’t use many other techniques. When we are stressed during a fight, we use what we feel is the most effective, rather than choosing the most appropriate technique.

As Bruce Lee said, it’s the person who has repeated one technique 10,000 times that is dangerous, rather than the one who knows 10,000 techniques. When we study and become attached to a technique, we shouldn’t hesitate to focus on it for a while, always with its backup plan, plan B, which should be repeated almost as often.

Accumulating techniques does not mean mastering them. In fact, even if a teacher can show you techniques, understand them, and pass them on, it doesn’t mean they have mastered them in combat, because they may not have worked on them in that context. This teacher will often have a well-defined, specific game.

#Jiujitsu #Lutalivre #MMA #techniques #specialization #mastery

Take what is good and right for you.

Be one,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #246 : Comment choisir son style de combat à la rentrée ?

Dans cet article, Pank vous guide pour choisir le style martial qui correspond le mieux à vos attentes à la rentrée. De la réflexion sur les traditions et méthodes d'enseignement, à l’ambiance sportive et aux objectifs de bien-être ou de compétition, découvrez les critères essentiels pour faire le bon choix. Explorez aussi la dimension philosophique et spirituelle de certaines disciplines et l'importance de se sentir bien dans une salle avec des professeurs motivants et accessibles.

Nous n’avons pas tous la chance de choisir les sports de combat ou les arts martiaux que nous souhaiterions découvrir en début de saison. Par exemple, à Plaisir dans le 78, quand j’étais enfant, je pouvais pratiquer le Judo, le Karaté et la Boxe Française. J’avais quand même cette chance de pouvoir explorer trois pratiques très différentes. Le choix pouvait être simple. Mais aujourd’hui, avec toutes ces académies pluridisciplinaires comme le Fushan Kwoon à Vanves où je m’entraîne, il peut être difficile de se décider.

Il peut être utile de se poser la question suivante : est-ce que je veux un style associé à des traditions et des méthodes « anciennes » d’enseignement, ou plutôt une ambiance sportive orientée bien-être ou compétition, voire simplement une méthode de self-defense ? Cela nous donne un premier indice : un art martial traditionnel, un sport de combat, ou encore de la self-defense. Parfois, certaines disciplines proposent les trois, et pour ceux qui veulent toucher à tout, c’est une bonne alternative.

Ensuite, il y a la notion de préhension ou de percussion. Est-ce que je préférerais être dans un sport de frappes, comme une boxe sportive ou martiale ? En général, beaucoup de personnes se voient combattre principalement avec des frappes, qu’elles trouvent plus défoulantes. Un autre élément qui pousse beaucoup de gens vers les sports de frappes, c’est le fait de ne pas être collé à quelqu’un ou devoir chuter.
En revanche, si vous aimez saisir, vous chamailler en luttant comme des enfants, la préhension et son aspect ludique peuvent rapidement vous rendre accro.

Si l’on parvient déjà à déterminer ces deux points, à moins que l’on souhaite plonger dans une culture spécifique comme le Vietnam (Vovinam, Qwan Ki Do), le Japon (Kenpo, Taikiken, Kyokushin), l’Inde (Kalaripayat) ou d’autres (Kali, Silat, Capoeira), le nom et les origines de la discipline importent peu. Un dernier point à considérer est la facette philosophique et spirituelle ; certaines disciplines comme l’Aïkido ou le Shorinji Kempo mettent l’accent sur cet aspect de la pratique globale de l’apprenti combattant.

Et, comme pour choisir un thérapeute, l’important n’est pas où un ami vous envoie, mais ce que vous ressentez en découvrant la discipline, ainsi que l’ambiance de la salle et les professeurs. La proximité est également un atout, car les périodes froides et pluvieuses peuvent facilement démotiver ; et moins on en fait, moins on revient…

artsmartiaux #rentrée2024 #Style #Karate #Judo #BJJ #Aikido #Kalaripayat #Kali #MMA #Boxe #Systema #diversité

Prenez uniquement ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #246: How to Choose Your Style for the New Season?

Not all of us have the chance to choose the combat sports or martial arts we want to explore at the beginning of the season. For example, in Plaisir in the 78 region, when I was a child, I could practice Judo, Karate, and French Boxing. I was lucky enough to explore three very different practices. Choosing could be simple. But now, with all these multidisciplinary academies like Fushan Kwoon in Vanves, where I train, making a decision can be difficult.

It might be useful to ask yourself: do I want a style associated with traditions and « ancient » teaching methods, or rather a sporty atmosphere focused on well-being or competition, or perhaps just a self-defense method? This gives us a first clue: a traditional martial art, a combat sport, or self-defense. Sometimes, some disciplines offer all three, and for those who want to try everything, this is a good alternative.

Next, there is the notion of grappling or striking. Would I prefer a striking sport, like a boxing style, whether sportive or martial? In general, many people see themselves fighting mainly with strikes, which they find more stress-relieving. Another factor that draws many people to striking sports is the idea of not being too close to someone or having to fall.
On the other hand, if you enjoy grabbing, wrestling like children, the playful aspect of grappling can quickly become addictive.

If you can determine these two points, unless you want to dive into a specific culture like Vietnamese (Vovinam, Qwan Ki Do), Japanese (Kenpo, Taikiken, Kyokushin), Indian (Kalaripayat), or others (Kali, Silat, Capoeira), the name and origins of the discipline don’t matter much. A final point to consider is the philosophical and spiritual aspect; certain disciplines like Aikido or Shorinji Kempo emphasize this aspect of the overall practice of the apprentice fighter.

And, like choosing a therapist, what’s important is not where a friend sends you, but how you feel when discovering the discipline, along with the atmosphere of the gym and the instructors. Proximity is also a plus, because cold and rainy seasons can easily demotivate you; and the less you do, the less you come back…

martialarts #newseason2024 #Style #Karate #Judo #BJJ #Aikido #Kalaripayat #Kali #MMA #Boxing #Systema #diversity

Take only what is good and right for you.

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