Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #348 : Plus de randori ou un meilleur randori

L'article remet en question l'approche traditionnelle du randori en BJJ et Luta, qui privilégie souvent la quantité à la qualité. L'auteur soutient que la simple répétition de combats sans analyse ni correction des erreurs peut conduire à l'automatisation de mauvais patterns. Il préconise un randori plus réfléchi, où les partenaires s'arrêtent pour analyser les phases de combat, favorisant ainsi une progression plus efficace.

On sait que dans le BJJ et la Luta, nous voulons passer du temps à faire des combats. Et ce qui est génial, c’est que nous pouvons en faire des centaines sans se blesser. Du moins, on les cumule et on a un peu l’idée que plus on combat, plus on deviendra performant, parce que nous pourrions le traduire comme une expérience sur le tatami.

Pourtant, si nous répétons encore et encore les mêmes patterns qui ne se corrigent pas, nous les intégrons, nous les automatisons. Il est assez rare de voir des randoris qui sont là pour permettre de réellement progresser, des combats où il faut s’arrêter dans certaines phases pour savoir pourquoi ça passe ou, au contraire, qu’est-ce qui fait que c’est complexe à mettre en place.

Penser à son jeu et reprendre pendant les combats les phases qui ne correspondent pas. Du coup, le partenaire doit aussi être dans cette envie d’analyser, de se stopper parfois quand il est dans une phase de domination. Le nombre de randoris a été tellement mis en avant, tout comme les drills à l’excès, et petit à petit, on se rend compte que ce n’est qu’un exercice qu’il faut mettre dans une dynamique plus complexe et surtout qui impose de rendre les randoris, comme ils étaient initialement, des exercices de combats et paradoxalement pas pleinement des combats.

La qualité de la démarche dans le combat, avec une réflexion, peut déranger une partie d’entre nous qui vont voir dans cette façon de faire une frustration de ne pas pouvoir terminer des combats et égotiquement se satisfaire de son effort.

Mais là encore, si le randori est un exercice, il reste la compétition pour être l’examen.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #348: More Randori or Better Randori

We know that in BJJ and Luta, we want to spend time doing fights. And what’s great is that we can do hundreds of them without getting hurt. At least, we accumulate them and we have a bit of an idea that the more we fight, the more proficient we will become, because we could translate it as experience on the mat.

However, if we repeat the same patterns over and over again that don’t get corrected, we integrate them, we automate them. It is quite rare to see randoris that are there to allow real progress, fights where you have to stop in certain phases to know why it works or, on the contrary, what makes it complex to implement.

Thinking about your game and revisiting during fights the phases that don’t work. Consequently, the partner must also have this desire to analyze, to stop sometimes when they are in a phase of domination. The number of randoris has been so emphasized, just like excessive drills, and little by little, we realize that it is only an exercise that must be put into a more complex dynamic and above all that requires making randoris, as they were initially, combat exercises and paradoxically not fully fights.

The quality of the approach in combat, with reflection, may disturb some of us who will see in this way of doing things a frustration of not being able to finish fights and egotistically be satisfied with their effort.

But then again, if randori is an exercise, competition remains to be the exam.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #338 : Solutionniste vs Rationnel

Cet article explore la différence entre une approche solutionniste et une approche rationnelle face aux problèmes.  Le solutionniste, privilégiant l'action, se concentre sur la résolution rapide du problème, quitte à utiliser des solutions imparfaites. Le rationnel, quant à lui,  analyse en profondeur avant d'agir. L'auteur suggère que le solutionniste peut adopter une approche plus rationnelle une fois la crise passée.

Les personnes solutionnistes peuvent sembler plutôt rationnelles. Seulement, comme elles sont orientées solution, elles ne sont pas forcément dans la sélection de solutions les plus rationnelles.

Dans une société où tout est rationalisé et où le mental est mis en avant comme une qualité pour le quotidien, les solutionnistes semblent être des escrocs. Quand on les écoute ou les observe, on peut avoir l’impression que la direction qu’ils sont en train de prendre est logique et analysée, alors qu’ils ne sont que rarement dans ce processus.

Ils ne s’arrêtent pas à penser le chemin et les différentes options, ils vont vers les solutions possibles en fonction de la multiplication ou la diminution des options. Ils sont dans des notions d’actions plus que de réflexions, ne laissant de la place que pour l’idée de feedbacks pour orienter les démarches.

Quand un rationnel vous donnera un tableau Excel et des documents divers, le solutionniste ne regardera que le problème et une cartographie qui ressemble aux murs d’enquêtes, chaque fil rattaché à une option possible vers le problème. Comme si l’effacement ou la fin du problème devait advenir quitte à avoir des solutions bancales, dans le sens provisoire, qui devront être reprises.

Seulement quand le solutionniste voit que le problème a diminué, il peut alors rentrer dans une phase plus rationnelle, parce que pour lui le navire ne coule plus, il peut penser à vider l’eau et savoir comment arriver au port après…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Solutionnist vs Rational: Reflections from Pank / Snapshot #338

Solution-oriented individuals may appear to be quite rational. However, as they are focused on solutions, they are not necessarily concerned with selecting the most rational ones.

In a society where everything is rationalized and where mental acuity is promoted as an essential quality for daily life, solutionnists can seem like impostors. When we listen to or observe them, we may have the impression that the direction they are taking is logical and analyzed, while they are rarely engaged in such a process.

They do not dwell on considering the path and the different options; they move towards possible solutions based on the increase or decrease of available options. They are driven by action rather than reflection, leaving room only for the concept of feedback to guide their approach.

While a rational person will provide you with an Excel spreadsheet and various documents, the solutionnist will only look at the problem and a map resembling the walls of an investigation, each thread linked to a possible option leading to the problem. As if the eradication or end of the problem must occur, even if it means resorting to flawed, temporary solutions that will need to be revised.

Only when the solutionnist sees that the problem has diminished can they enter a more rational phase, because for them, the ship is no longer sinking; they can think about emptying the water and figure out how to reach the port afterward…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #306 : Comprendre ses techniques au travers de ses fondamentaux

L'article explore comment décomposer et analyser les techniques martiales pour en extraire les fondamentaux, essentiels pour surmonter les problématiques en combat, qu'il s'agisse de préhension ou de percussion.

Dans le Jiujitsu et de nombreux systèmes de préhension, il est facile de mettre au point de nouvelles techniques. Certaines vont d’ailleurs faire le buzz sur Internet et, parfois, prendre le nom de leur découvreur (comme la De La Riva, bien qu’elle existait déjà dans les matchs de Kosen Judo).

Ce qui est intéressant dans l’étude de nos techniques et l’assimilation de nouvelles, c’est d’observer ce qui constitue la technique elle-même. Par exemple, hier, je suis revenu sur le principe fondamental que nous propose le pendulum sweep, la deuxième technique enseignée dans mon académie.

J’ai montré comment les logiques d’évasion pour sortir des contrôles pouvaient s’inspirer de cette idée de pendule. C’est d’ailleurs cette capacité à transférer une notion clé, non pas dans la forme mais dans le fond, qui nous permet de comprendre que nous touchons à des fondamentaux.

Une fois que l’on comprend qu’au-delà de simplement renverser ou passer une garde grâce aux techniques de base, il existe, dans ces formes « primaires, » des concepts que l’on peut qualifier de fondamentaux, alors tout devient plus clair. Si nous appliquons ces fondamentaux, que ce soit dans les systèmes de préhension ou de percussion, nous pouvons répondre à une grande majorité des problématiques rencontrées dans les affrontements.

Plus nous prenons le temps de décomposer nos techniques pour en chercher les constituants, plus nous pouvons apprendre et assimiler ce qui, parfois, n’est pas conscient, mais qui, d’un point de vue mécanique, est associé aux structures fondamentales de nos styles.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,
Pank
https://www.passioncombat.net


: Martial Reflections of a Hypnofighter #306: Understanding Techniques Through Their Fundamentals

In Jiujitsu and many grappling systems, it’s easy to develop new techniques. Some even create a buzz online and sometimes take on the name of their discoverer (like the De La Riva guard, which already existed in Kosen Judo matches).

What’s interesting in studying our techniques and assimilating new ones is observing what constitutes the technique itself. For example, yesterday, I revisited the fundamental principle presented by the pendulum sweep, the second technique taught in my academy.

I demonstrated how escape logics to get out of control positions could draw inspiration from this pendulum idea. It’s this ability to transfer a key notion, not in form but in substance, that allows us to understand we are dealing with fundamentals.

Once we understand that, beyond merely sweeping or passing guard using basic techniques, there are « primary » forms containing concepts we can call fundamentals, everything becomes clearer. By applying these fundamentals, whether in grappling or striking systems, we can address the vast majority of issues encountered in confrontations.

The more time we spend breaking down our techniques to uncover their building blocks, the more we can learn and assimilate what might not be consciously apparent but is mechanically linked to the fundamental structures of our styles.

Take what is good and right for you.

Be One,
Pank

https://www.passioncombat.net

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #90 : La question du niveau de sol en MMA

J’ai récemment eu une discussion avec Hamou, un de mes ceintures noires, à propos du MMA au sol. Il s’interrogeait sur le niveau réel au sol de Cedric Doumbé. Je lui ai clarifié qu’on n’était plus à l’époque du Jiu-Jitsu où des grapplers terminaient des combats après plusieurs transitions.

De nos jours, la plupart des soumissions résultent d’une transition depuis une position debout, souvent à la suite d’un coup puissant, d’un knock-down, ou encore d’une soumission consécutive à un takedown bien exécuté. Ce weekend, à l’UFN, nous avons pu observer cela lors du combat entre Pyfer et Alhassan.

Ainsi, évaluer le niveau au sol d’un striker en contexte MMA revient en réalité à se demander si ce striker est suffisamment compétent pour revenir en position debout. Lors du dernier UFC, nous avons constaté à quel point Fiziev était difficile à projeter au sol, et encore plus, à quel point le maintenir au sol était compliqué, même pour un combattant tel que Gamrot.

Le niveau au sol d’un MMAiste spécialisé en percussion n’est pas tant mesuré par sa capacité à grappiller selon les règles traditionnelles, mais plutôt par sa capacité à mettre en œuvre de l’antigrappling pour éviter d’être contrôlé ou soumis.

Ainsi, quand on dit vouloir évaluer le niveau au sol de Cedric, c’est souvent dans un contexte classique de Grappling, c’est-à-dire sans les coups et avec une intention purement au sol. Cette question est pertinente en soi, mais aujourd’hui, être ceinture noire en BJJ n’est plus forcément synonyme d’excellence au sol en MMA, surtout quand la stratégie repose principalement sur la lutte debout ou les frappes.

En tant que spécialistes d’une discipline, nous avons parfois le biais de voir le MMA uniquement à travers le prisme de notre spécialité, sans vraiment considérer le MMA dans sa globalité tridimensionnelle. Il est essentiel de recontextualiser notre expertise dans le cadre plus large du MMA.

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous, 

Be One 

Pank

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