Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #470 : L’enseignement de Sensei Seisuke

Hier, je suis parti en stage de karaté Shorin Ryu que j’avais repéré sur le site de la fédération. Il s’est avéré que c’était Sensei Seisuke Adaniya qui animait ce moment. Il nous a fait travailler sur ce qu’il a nommé la Connexion Corporelle. Et ce fut très instructif de pouvoir faire ces exercices de posture et d’alignement.

Ce sont des concepts que j’ai déjà vus en Aïki ou dans certaines écoles chinoises, et comme souvent avec la vision Okinawaienne, il y a une souplesse même dans l’enseignement et l’apprentissage que je trouve passionnante. J’ai eu la chance de pouvoir être le Uke du sensei qui partageait ses connaissances, ce qui m’a fait ressentir ce qu’il enseignait.

Et j’ai pu entrevoir quelque chose d’intéressant, un concept que l’on connaît bien en Aïkido, en Judo avec certains anciens, parfois en BJJ : le principe d’unité et de non-opposition. Alors bien sûr, nous sommes dans des exercices, ce n’est pas un randori, ce n’est pas non plus de la self-défense ; c’est ce qui, je pense, donne une substance au « do » du Karaté.

Une démarche qui se voit dans la durée, et c’est d’ailleurs pour cette raison et au travers de ses expériences de vie que Sensei Seisuke a pu développer sa méthode.

Je n’ai pas pu rester toute la journée, mais le peu qu’il a enseigné est déjà à développer et à répéter. Le manque de Uke dans cette recherche sera sûrement un peu pénalisant ; il va falloir que j’arrive à l’adapter à mes logiques BJJ/Luta ou MMA. Seulement, dans ces contextes, les phases d’alignement comme il le propose me semblent pour le moment complexes et je risque de me faire arracher la tête (soit sur une droite, soit avec une guillotine).

L’unité et la non-opposition, si avec mon petit niveau je le ressens parfois, je n’arrive pas à l’appliquer dans des combats intenses et j’avoue que je ne vois personne le faire ; cela reste des exercices ou de la démonstration. En tout cas, n’hésitez pas à aller à la rencontre de ce Sensei vraiment sympa et plein de savoir.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous. Be One, Pank. https://www.passioncombat.net/

Martial Reflections of an Hypnofighter #470: Sensei Seisuke

Yesterday, I attended a Shorin Ryu karate seminar that I had found on the federation’s website. It turned out that Sensei Seisuke Adaniya was leading the event. He had us work on what he called Body Connection. And it was very enjoyable to practice these posture and alignment exercises.

These are concepts I’ve already encountered in Aïki or in some Chinese schools, and as often with the Okinawan vision, there’s a flexibility even in the teaching and learning that I find fascinating. I had the chance to be the Sensei’s Uke as he shared his knowledge, which allowed me to truly feel what he was teaching.

And I caught a glimpse of something interesting, a concept well-known in Aikido, in Judo with some elders, sometimes in BJJ: the principle of unity and non-opposition. Of course, these are exercises; it’s not randori, nor is it self-defense; it’s what, I believe, gives substance to the « do » of Karate.

An approach that unfolds over time, and it is for this reason and through his life experiences that Sensei Seisuke has been able to develop his method.

I couldn’t stay all day, but what little he taught is already worth developing and repeating. The lack of a Uke in this exploration will likely be a bit penalizing; I’ll have to adapt it to my BJJ/Luta or MMA logic. However, in these contexts, the alignment phases he proposes seem complex to me for now, and I risk getting my head torn off (either with a straight punch or a guillotine choke).

Unity and non-opposition, while I sometimes feel it at my humble level, I can’t apply it in intense fights, and I confess I don’t see anyone doing it; it remains confined to exercises or demonstrations. In any case, don’t hesitate to meet this truly kind and knowledgeable Sensei.

Take what is good and right for you. Be One, Pank. https://www.passioncombat.net/

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #438 : La légende du maître titanesque

Il y a quelques jours, je discutais avec un ancien pratiquant d’arts martiaux qui n’avait pas obtenu ses ceintures noires dans les différents styles qu’il avait pratiqués, mais qui semblait passionné par le monde du combat. Puis vint le moment, que j’entends sans cesse depuis mon enfance, d’entendre parler de la rencontre avec LE maître.

En l’occurrence, le Kancho de son école était un Okinawaien, et, dans son récit, il s’est à peine retrouvé en face de lui qu’il était déjà par terre, sans n’avoir rien compris. Vous connaissez cette histoire du vieux sensei qu’on ne peut toucher et qui, par un pouvoir (peut-être un conditionnement comme on le voit chez certains pratiquants de « ki » en combat), les projette.

Ce qui est très ennuyeux, c’est que l’excès de niveau attribué à ces anciens fait que nous grandissons avec ce mythe. Pour en avoir vu énormément et avoir échangé avec des très hauts gradés, je n’ai jamais pu percevoir cela, d’autant plus que je continue ma pratique et que mon niveau augmente peut-être légèrement. La seule chose qui pourrait y ressembler, c’est une rencontre avec Sensei Correa du Junomichi quand je devais être ceinture orange de judo : dès mon kumikata (ma saisie), il m’a fait un petit ko-uchi (petit balayage intérieur) et je n’ai rien senti. C’est d’ailleurs une des particularités de cette technique.

Tomiki Sensei, pourtant 6e dan de judo, qui a rencontré Ueshiba, expliquait la même chose que tant de pratiquants avec leurs maîtres. Pourtant, aujourd’hui, à l’heure des vidéos et d’une incroyable accessibilité aux divers pratiquants et professeurs (merci les stages), on se rend compte que l’équation « âge et efficacité » dans le sens de « super pouvoir » reste inscrite dans les livres, mais rarement sur les tatamis.

À moins que le niveau réel des pratiquants qui rencontrent ces sensei ne soit encore qu’un balbutiement. Cependant, cela ne nous empêche en rien de voir la performance, la qualité technique, le timing de certains ou la précision de ces anciens qui sont bluffants, mais qui sont rarement possibles en phase d’opposition non conventionnelle. Merci aux sensei, merci aux histoires qui nous font encore rêver et parfois sourire, c’est aussi grâce à cela que certains sont montés sur les tatamis.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #438: The Legend of the Titanic Master

A few days ago, I was chatting with a former martial arts practitioner who hadn’t earned his black belts in the various styles he had practiced, but who seemed passionate about the world of combat. Then came the moment, one I’ve been hearing my whole life, of hearing about the encounter with THE master.

In this instance, the Kancho of his school was an Okinawan, and in his story, he had barely gotten in front of him before he was already on the ground, without having understood a thing. You know this story of the old sensei whom you can’t touch and who, through some power (perhaps a form of conditioning as seen in some « ki » practitioners in combat), projects them.

What’s very annoying is that this exaggerated level attributed to these elders means we grow up with this myth. Having seen many of them and having talked with very high-ranking practitioners, I have never been able to witness this, especially since I continue my practice and my level may be increasing slightly. The only thing that could resemble it was an encounter with Sensei Correa of Junomichi when I must have been an orange belt in judo: from my kumikata (my grip), he performed a small ko-uchi (small inner sweep) on me, and I didn’t feel a thing. This is, by the way, one of the peculiarities of this technique.

Tomiki Sensei, despite being a 6th dan in judo, who met Ueshiba, explained the same thing as so many practitioners with their masters. Yet, today, in the era of videos and incredible accessibility to various practitioners and teachers (thanks to workshops), we realize that the equation of « age and effectiveness » in the sense of a « superpower » remains inscribed in books, but rarely on the tatami.

Unless the actual level of the practitioners who meet these sensei is still in its infancy. However, this doesn’t prevent us from seeing the performance, technical quality, timing, or precision of these elders, which are impressive but rarely possible in a non-conventional opposition phase. Thanks to the sensei, thanks to the stories that still make us dream and sometimes smile; it’s also thanks to this that some of us stepped onto the tatami.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #427 : Les démonstrations

Je ne suis pas bon pour faire des démonstrations d’arts martiaux, et j’ai la chance de ne pas avoir à en faire, comme beaucoup de professeurs, en ce début de saison lors des portes ouvertes ou des forums des associations.

La démonstration est clairement un élément qui fait partie du patrimoine des arts martiaux, du moins depuis une bonne partie du XXe siècle, et d’autant plus maintenant où montrer et démontrer son art et son sport en dehors de la compétition est ce qui va permettre d’attirer du monde.

Et c’est là qu’il y a parfois un côté marketing qui ne correspond pas tout à fait à ce qui sera proposé pendant l’année à l’académie. On voit bien que quand on voit tout le monde voler en Aïkido, ce n’est pas nous, en tant que néophytes, qui parviendrons à mettre en place ces tai sabaki et autres belles actions, d’autant plus que nous n’aurons pas de hakama…

Pareil pour la self-défense : ce que l’on voit dans une dynamique de démonstration est absolument incroyable contre un ou plusieurs opposants, parfois même armés de pistolets.

Même le karaté, dont les démonstrations sont peut-être celles qui ressemblent le plus aux cours avec des kihons et des katas, trouve le moyen de faire de la casse. Or, de façon générale, et pour avoir été longtemps dans des dojos de Karaté, le tameshiwari est une rareté, pour ne pas dire un moment exceptionnel.

Il faut vendre sa discipline, attirer le chaland et, pour ce faire, il faut sortir les tambours et les trompettes. Tout comme la nouvelle génération va regarder un TikTokeur d’arts martiaux et vouloir devenir un pratiquant, ou comme des générations plus anciennes se référaient aux films pour se dire qu’ils entreraient un jour sur une voie qui, peut-être, les absorberait pour la vie…

Un petit excès et une survente qui peuvent néanmoins changer des trajectoires…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #427: The Demonstrations

I’m not good at doing martial arts demonstrations, and I’m lucky not to have to, unlike many instructors, at the start of the season during open days or association forums.

The demonstration is clearly an element that is part of the heritage of martial arts, at least since a good part of the 20th century, and even more so now where showing and demonstrating one’s art and sport outside of competition is what will attract people.

And that’s where there’s sometimes a marketing side that doesn’t quite match what will be offered during the year at the academy. We see that when we see everyone flying in Aikido, it’s not us, as newcomers, who will manage to perform these tai sabaki and other beautiful actions, especially since we won’t even have a hakama…

The same goes for self-defense: what you see in a demonstration is absolutely incredible against one or more opponents, sometimes even armed with pistols.

Even karate, whose demonstrations are perhaps those that most resemble classes with kihons and katas, finds a way to include breaking. However, generally speaking, and having spent a long time in Karate dojos, tameshiwari is a rarity, not to say an exceptional moment.

You have to sell your discipline, attract customers, and to do so, you have to bring out the drums and trumpets. Just as the new generation will watch a martial arts TikToker and want to become a practitioner, or as older generations referred to movies to tell themselves that they would one day enter a path that might absorb them for life…

A little excess and overselling can nevertheless change trajectories…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #355 : La Quête de Souplesse Après la Force Brute

 L'auteur explore la transition dans les arts martiaux de la force brute à la souplesse, soulignant l'importance d'une base physique solide avant de rechercher la fluidité. Il remet en question l'idée que la technique seule suffit et insiste sur le rôle de l'expérience et de l'âge dans le développement de la souplesse.

J’aime profondément les anciens dans les arts martiaux, et plus particulièrement quand ils démontrent des techniques avec une idée de souplesse, de non-opposition voire d’ichigeki.

Je vois des jeunes aïkidokas ou jiujitsukas “traditionnels” faire des mouvements avec fluidité dans une volonté aïki ou dans une souplesse de kuzushi qui semble répondre à l’imagerie populaire des arts martiaux, une sorte de beauté où celui qui subit la technique “utilise la force” de l’autre.

Mais tout cela, c’est à mon avis une erreur. Même un Ueshiba était une brute physique, avec une musculature développée et quand on lit les vieux sifu ou sensei, la plupart avaient des entraînements d’une violence et dureté incroyables. En Judo, un entraînement de Kimura ne ressemble pas à ce que nous voyons de Mifune âgé.

Il y a la réalité qui entre dans l’équation, l’opposition, la résistance de l’autre que la technique ne peut pas pleinement vaincre, parce qu’il y a besoin d’un physique, d’une explosivité etc. Si le conditionnement physique est tellement intense que ça soit dans les Wushu, les Budo, les Boxes et les Luttes, c’est qu’il y a ce besoin de force brute.

De ces milliers d’oppositions, de ce temps qui passe, de ces réponses dans le conflit physique, en ressortent des automatismes, des patterns qui avec les décennies vont donner une sorte de capacité d’anticipation, ce fameux “pressenti” et donc si le corps est moins physique, l’expérience, les sensations elles entraînent une souplesse, un timing et dès lors une petite compensation de cette perte d’agressivité, et de force.

Vendons le souple en temps et en heure, sans mentir aux néophytes, en leur rappelant que la technique est un levier qui décuple les aptitudes physiques…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

http://www.passioncombat.net

Martial Reflections of an Hypnofighter #355: The Quest for Suppleness After Brute Force

I deeply love the elders in martial arts, and especially when they demonstrate techniques with an idea of suppleness, non-opposition, or even ichigeki.

I see young aikidokas or “traditional” jiujitsukas making movements with fluidity in an aiki intention or in a suppleness of kuzushi that seems to respond to the popular imagery of martial arts, a kind of beauty where the one who undergoes the technique “uses the force” of the other.

But all this, in my opinion, is a mistake. Even Ueshiba was a physical brute, with developed musculature, and when we read the old sifu or sensei, most had incredibly violent and harsh training. In Judo, a Kimura training does not resemble what we see of the aged Mifune.

There is the reality that comes into play, the opposition, the resistance of the other that the technique cannot fully overcome, because there is a need for physique, explosiveness, etc. If physical conditioning is so intense, whether in Wushu, Budo, Boxing, and Wrestling, it is because there is this need for brute force.

From these thousands of oppositions, from the passage of time, from these responses in physical conflict, automatisms, patterns emerge that with the decades will give a kind of anticipation ability, this famous “premonition,” and therefore if the body is less physical, experience, sensations, they train suppleness, timing, and therefore a small compensation for this loss of aggressiveness and strength.

Let’s sell suppleness in due time, without lying to neophytes, reminding them that technique is a lever that multiplies physical abilities…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

http://www.passioncombat.net