Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #273 : Frapper ou Contrôler

Découvrez comment décider entre frapper ou contrôler un adversaire au sol dans le MMA. Explorez les techniques de grappling et de lutte qui permettent de trouver le bon équilibre entre frappes et contrôle.

Une des spécificités du MMA et du combat au sol avec frappes réside dans la décision que nous devons prendre pour être efficaces. Nous pouvons décider de percuter avec les poings et les coudes notre adversaire au sol, tout en tentant de le contrôler, ou inversement, limiter les frappes pour imposer une pression de contrôle et, éventuellement, soumettre avec une clé ou un étranglement.

Cependant, il est difficile d’avoir à la fois un contrôle efficace et des frappes puissantes. Pourquoi ? Parce que si nous voulons frapper fort, nous avons besoin d’amplitude, ce qui diminue la pression de contrôle. Cela peut permettre à notre adversaire de gagner en explosivité ou en mobilité, et donc de nous déstabiliser ou de reprendre l’avantage.

À l’inverse, si nous voulons minimiser les mouvements de l’adversaire, l’empêcher de s’échapper ou de renverser la situation, il est crucial de maintenir un contact rapproché et de limiter les distances. Cela réduit néanmoins l’amplitude de nos frappes, sauf pour les coudes, qui ne sont pas toujours simples à placer efficacement.

Cette phase du combat est spécifique aux styles complets, autant pour le Tori (celui qui attaque) que pour l’Uke (celui qui défend). Aujourd’hui, beaucoup de combattants de la génération MMA préfèrent se relever et revenir au striking. Il est donc essentiel pour tout combattant de savoir se positionner dans ces phases décisives.

Il est crucial de déterminer si nous avons une prévalence pour la frappe, la lutte ou le grappling. Cette logique globale facilite la prise de décision au sol, entre frapper ou contrôler. Ces stratégies se forment et se perfectionnent lors des entraînements quotidiens.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #273: Strike or Control

One of the unique aspects of MMA and ground fighting with strikes lies in the decision we must make to be effective. We can choose to strike with punches and elbows while attempting to control our opponent on the ground, or conversely, limit the strikes to apply pressure and potentially submit with a lock or choke.

However, it’s challenging to achieve both at the same time. Why? Because if we want to strike hard, we need range, which lessens the control pressure, and this can lead to the opponent gaining explosiveness or mobility, potentially causing us to lose position.

Conversely, if we want to avoid movements that could allow the opponent to escape, reverse, or counter, it’s crucial to maintain close contact and limit the distance. As a result, strikes lose their range, except for elbows, which are not always easy to place effectively.

This phase of combat is specific to complete fighting styles, both for Tori (the attacker) and Uke (the defender). Today, many fighters in the MMA generation prefer to stand up and return to striking. Therefore, it’s vital for every fighter to know how to position themselves in these decisive phases.

It’s essential to understand whether we prioritize striking, wrestling, or grappling. This overall logic will facilitate decision-making on the ground, whether to strike or control. These strategies are developed and refined through daily training.

Take what is good and right for you.

Be one,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #239 : De la posture statique à dynamique

Une critique des méthodes d'entraînement en arts martiaux qui favorisent une approche statique des attaques. Comment la transition vers une posture dynamique pourrait améliorer la réponse en situation réelle?

Il y a une chose qui m’agace souvent quand je regarde des vidéos, en particulier sur la notion de self-défense ou de Goshin jutsu. Si je comprends qu’il ne faille pas nécessairement se mettre en garde (encore que), cette notion de coup de poing ou de pied qui se bloque comme si de rien n’était me semble problématique.

Pour les plus karatékas d’entre vous, c’est un peu l’idée de l’Ippon Kumité, où l’adversaire attaque et nous mettons en place un blocage suivi d’un contre. Le karaté, comme de nombreux styles traditionnels — mais on le retrouve aussi dans des exercices de boxe —, habitue le partenaire à rester le bras tendu après sa percussion d’attaque.

Chose qui, dans une opposition, reste assez rare vu la dynamique des agressions et à quelle vitesse et violence les gestes sont effectués. À force d’habituer les apprenants à gérer une percussion avec un pseudo-blocage et des enchaînements comme on peut en voir en kali ou en silat, on se retrouve dans une notion de statique-dynamique-statique et une réponse dynamique de celui qui se défend.

Ces principes, et notamment ce qu’on va appeler les « entrées » en Kali-JKD-WT, ne fonctionnent que si l’agresseur revient dans une phase statique. Pourtant, un gars qui veut vous mettre une droite, soit il enchaîne avec l’autre main, soit il vous saisit, soit il sautille bizarrement, comme si les gars devenaient des boxeurs, mais nuls.

Ces entrées ne fonctionnent pas dès que l’on est en boxe, autrement dit en phase d’opposition, tout comme 80 % des entrées au bâton version kali ne passent pas quand l’opposant cherche à nous éclater la tête à pleine vitesse avec son bâton (cf. Dog Brothers).

Si clairement c’est séduisant de voir un professeur ou un apprenant répéter des techniques face à des adversaires qui lancent un crochet large et qui se prennent 5 coups énervés sans la moindre réaction.

J’ai beau adorer ces styles, les pratiquer et tenter de voir comment on pourrait être plus dans le réel, je reviens sans cesse aux formes de boxe plutôt qu’à cette idée commune de neutralisation sur une attaque qui, à mon avis, est le problème : c’est rarement aussi passif et propre (je pense au tsuki). Est-ce que le système ne devrait pas revoir, non pas les réponses en priorité, mais la façon d’aborder les attaques et les comportements proposés par les agresseurs (Tori) au dojo ?

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Be One,

Pank

http://www.passioncombat.net

Martial Reflections of a Hypnofighter #239: From Static to Dynamic Posture

There’s something that often annoys me when I watch videos, particularly those focusing on self-defense or Goshin jutsu. While I understand that one doesn’t necessarily have to assume a guard stance (although sometimes it’s necessary), the idea of a punch or kick being blocked effortlessly seems problematic to me.

For those of you who practice karate, it’s a bit like the concept of Ippon Kumite, where the opponent attacks, and we respond with a block followed by a counterattack. Karate, like many traditional styles — but also in boxing drills — conditions the partner to keep their arm extended after delivering an attack.

However, in an actual confrontation, this is quite rare given the dynamics of real-life aggression and the speed and violence with which actions are performed. By repeatedly training students to deal with a strike using a pseudo-block and combinations, as seen in kali or silat, we end up with a static-dynamic-static concept and a dynamic response from the defender.

These principles, especially what we call « entries » in Kali-JKD-WT, only work if the aggressor returns to a static phase. Yet, a guy trying to land a right hook on you either follows up with his other hand, grabs you, or bounces around awkwardly, as if turning into a terrible boxer.

These entries don’t work once we’re in a boxing phase, meaning in opposition, just like 80% of kali stick entries fail when the opponent is going full speed to smash our head with his stick (see Dog Brothers).

While it’s clearly appealing to see a teacher or student repeat techniques against opponents who throw a wide hook and take 5 angry hits without any reaction, I can’t help but come back to boxing forms rather than this common idea of neutralization during an attack, which, in my opinion, is the problem: it’s rarely so passive and clean (I’m thinking of tsuki). Shouldn’t the system reconsider not just the responses, but how we approach the attacks and behaviors proposed by aggressors (Tori) in the dojo?

kali #eskrima #MMA #karate #Silat #Selfdefense #Combat #Tori #Uke

Be One,

Pank

http://www.passioncombat.net

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #23 : Devenir un bon UKE

Le UKE, c’est-à-dire le partenaire qui aide ou reçoit la technique, est l’élément le plus important de la dynamique d’apprentissage. C’est un discours que j’ai malheureusement peu entendu pendant mon parcours dans les arts martiaux. En tant que receveur, nous avions souvent tendance à mettre trop de résistance, voire à empêcher notre partenaire de réussir pour « voir si ça passerait en réel ».

Avec les années, j’ai compris à quel point il était difficile d’apprendre à recevoir, entre le partenaire tendu, celui qui est trop mou ou celui qui réagit de manière fictive. Un UKE devrait réagir initialement comme il le ferait en combat, puis passer de 100% d’opposition à 10 ou 20% pour progressivement établir les bonnes bases de travail pour le TORI.

Répéter une technique 100 fois sur un UKE dont les réactions ou les formes ne se retrouvent pas en combat ne sert à rien. Même si nous avons l’impression de répéter la forme, le BJJ et la Luta jouent sur des pressions, des angles et des éléments subtils qui vont au-delà de la forme.

Le UKE est l’élément central de l’entraînement. Si je sais exécuter la technique mais que mon UKE ne sait pas y réagir, ce que je fais va rapidement changer de thème. Si je ne sais pas exécuter la technique et que mon UKE est également perdu, nous restons simplement dans la compréhension de la forme. Nous savons que tout le monde peut donner l’illusion d’un jab sans jamais comprendre les transferts de poids, les rotations du poing, etc. La forme n’est que notre perception de la technique, pas la compréhension des principes. Si je ne sais pas exécuter la technique mais que mon UKE sait y répondre et l’exécuter, il me guidera et m’orientera.

Le UKE est celui qui permet de réussir son apprentissage. C’est lui qui s’adapte à ce que le TORI met en place pour que cela fonctionne et lui donne des indications pour s’améliorer, lui indiquer les points qui ne vont pas, etc.

Pendant les phases de combat debout, il est important d’avoir un UKE qui ose chuter, pour donner confiance au TORI et lui montrer que ses efforts sont récompensés. Le partenaire qui n’aide pas est celui qui, lors d’une tentative de projection réussie, effectue un sprawl pour éviter de tomber. D’une part, cela n’a aucun sens car nous ne sommes pas en randori, et d’autre part, cela bloque inconsciemment le TORI et l’empêche d’aller plus loin. C’est une forme d’impuissance acquise qui sera difficile à dépasser.

Lorsque nous sommes UKE, nous devons avoir le désir de faire progresser l’autre et de comprendre au mieux la technique et ce que nous ressentons lorsque nous la subissons. Nous devenons plus ouverts aux prises, aux angles, et nous nous interrogeons sur ce qui a fonctionné et sur ce qui fait que parfois ça ne marche pas. C’est un processus d’observation et d’apprentissage.

Penser que lorsque vous êtes UKE, vous perdez votre temps à subir est une mécompréhension de votre rôle. Vous êtes en train de travailler et de développer votre jeu. Impliquer à la fois les débutants et les gradés dans le rôle d’UKE est essentiel.

C’est grâce à nos bons UKE, à nos partenaires avec qui nous aimons répéter nos exercices et nos techniques, que nous progressons et prenons conscience que nous devons également faire attention à l’autre en randori. Perdre un partenaire qui est un bon UKE à cause d’une blessure représente une perte pour la qualité des cours que nous suivons.

Et vous, comment considérez-vous votre posture d’UKE ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank

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