Réflexions de Pank / Instantané #457 : Le Présent Augmenté

J’écoutais une chronique cinéma sur France Info, et la présentatrice, en parlant d’un film plutôt orienté science-fiction, a utilisé l’expression « un présent augmenté » plutôt que « un futur lointain ». J’ai trouvé cette sémantique intéressante, d’autant plus que l’incapacité à vivre pleinement ce présent peut être aujourd’hui une problématique pour beaucoup de personnes anxieuses.

Si nous parvenions à créer un présent augmenté, pourrions-nous « fixer » les esprits qui cherchent sans cesse une dissociation avec le « réel » de l’instant, dans un moment qui diminuerait les spéculations excessives sur un avenir, en l’occurrence, proche ?

Est-il nécessaire d’augmenter le présent alors qu’il existe déjà des moyens de reprendre conscience de son présent, non pas au travers de filtres ou d’écrans, mais dans la sensorialité de chaque instant qui n’est ni contrôlé ni décidé, et pourtant dans lequel nous pouvons, avec une intention et un effort, le rendre consistant ?

Un présent augmenté, est-ce une solution comme la réalité augmentée que Meta et tant d’autres souhaitent nous vendre, pour que nous puissions de nouveau prendre plaisir à la vie ? Doit-on même améliorer « l’expérience utilisateur » du vivant, sans réapprendre ou simplement développer sa présence dans l’instant ?

Qu’est-ce qui manque au présent pour éventuellement augmenter la dopamine, les sensations et autres ? Le synthétique satisfait-il réellement plus alors que nous sommes dans un monde de plus en plus stressé, seul et anxieux ?

À quand le présent simple, comme une simple conjugaison de ce que nous sommes en nous avec l’impermanence de l’ici et maintenant, sans un futur qui n’existera peut-être jamais comme nous le souhaitons ?

Prenez ce qui est juste et bon pour vous.

Be One

Pank

Pank’s Reflections / Snapshot #457: The Augmented Present

I was listening to a film review on France Info, and the presenter, speaking of a rather sci-fi oriented film, used the expression « an augmented present » rather than « a distant future. » I found this semantics interesting, especially since the inability to fully live in this present can be a problem for many anxious people today.

If we managed to create an augmented present, could we « fix » minds that constantly seek a dissociation from the « reality » of the moment, in a moment that would diminish excessive speculation about a future, in this case, a near one?

Is it necessary to augment the present when there are already ways to regain awareness of one’s present, not through filters or screens, but through the sensoriality of each moment which is neither controlled nor decided, and yet in which we can, with intention and effort, make it substantial?

Is an augmented present a solution like augmented reality that Meta and so many others want to sell us, so that we can once again enjoy life? Should we even improve the « user experience » of being alive, without relearning or simply developing our presence in the moment?

What is missing from the present to potentially increase dopamine, sensations, and so on? Does the synthetic really satisfy more when we are in a world that is increasingly stressed, lonely, and anxious?

When will we have the simple present, like a mere conjugation of what we are within ourselves with the impermanence of the here and now, without a future that may never exist as we wish?

Take what is right and good for you.

Be One

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #435 Parentalité tardive et fossé numérique

Hier, je vous parlais dans un « short » du fait que certains hommes ont des enfants à un âge avancé pour cette « activité ». Je rebondissais sur l’actualité d’Élie Semoun, qui a eu un enfant à 61 ans.

Ce qui m’intéresse dans les rapports générationnels, c’est à quel point nous ne pouvons pas nous comprendre parce que nous n’avons pas les mêmes codes et références. On le voit avec les critiques infinies que les Gen Z portent sur les Boomers, le mot « Boomer » étant même devenu une insulte.

C’est normal, nous ne sommes pas là pour approuver les valeurs et les croyances des générations qui suivent et qui, pour la plupart, agissent en réactance, un peu comme des enfants rebelles dans la vision de l’analyse transactionnelle. C’est amusant de voir comment, lorsque le monde hormonal se stabilise ou diminue, lorsque les influences sociales changent et que le quotidien prend le pas sur la vie d’adolescent et de jeune adulte, on a l’impression qu’il y a une norme sociétale de ce qu’est un adulte.

Dans la parentalité tardive, il n’y aura aucun fondement commun à part les choses traditionnelles comme la religion ou la spiritualité. Tout le reste est déjà un produit, une pensée ou une référence à obsolescence programmée. Le pire, c’est que les parents, souvent complètement naïfs ou se référant à des articles de blogs, des « shorts » ou, pour les plus âgés, des journaux, parlent des « nouveaux dangers » de tel ou tel monde numérique.

Seulement, c’est déjà trop tard. Pour que des vidéastes ou autres fassent le buzz sur les côtés sombres de YouTube, TikTok ou Telegram, des millions de jeunes ont déjà été happés et enfermés dans des enfers numériques basés sur le racket et l’humiliation.

Alors, quand on a 60 ou 70 ans, quand son enfant est adolescent, à un moment où les règles et les normes vont être mises à rude épreuve, les parents plus âgés n’auront même pas idée de ce qui se passe parfois depuis des années pour leurs enfants dans le monde numérique. C’est comme il y a quelques décennies, où de nombreux parents ne savaient pas que leurs jeunes fumaient la cigarette ou du cannabis…

Le numérique va plus vite et touche tout le monde, mais surtout les nouvelles générations, et le fossé générationnel enfermera, peu importe l’éducation, ces deux mondes dans des sphères qui ne se toucheront plus.

Prenez ce qui est juste et bon pour vous.

Be One

Pank

Reflections of Pank / Snapshot #4345: Late Parenthood and the Digital Divide

Yesterday, I shared a « short » about the fact that some men have children at an advanced age for this « activity. » I was reacting to the news about Élie Semoun, who had a child at 61.

What interests me in intergenerational relationships is how little we can understand each other because we don’t share the same codes and references. We see this with the endless criticism that Gen Z directs at Boomers, with the word « Boomer » even becoming an insult.

It’s normal; we’re not here to approve of the values and beliefs of the generations that follow and who, for the most part, act in reactance, much like rebellious children in the view of transactional analysis. It’s amusing to see how, when the hormonal world stabilizes or declines, when social influences change, and daily life takes over from the life of a teenager and young adult, we get the impression that there is a societal norm for what an adult is.

In late parenthood, there will be no common ground apart from traditional things like religion or spirituality. Everything else is already a product, a thought, or a reference with built-in obsolescence. The worst part is when parents, often completely naive or referencing blog articles, « shorts, » or, for the older ones, newspapers, talk about the « new dangers » of this or that digital world.

But it’s already too late. For YouTubers or others to create a buzz about the dark sides of YouTube, TikTok, or Telegram, millions of young people have already been sucked in and trapped in digital hells based on blackmail and humiliation.

So, when you’re 60 or 70, and your child is a teenager, at a time when rules and norms will be severely tested, older parents will have no idea what has been happening for years to their children in the digital world. It’s like a few decades ago, when many parents didn’t know their teenagers were smoking cigarettes or cannabis…

The digital world moves faster and affects everyone, but especially the new generations, and the generational gap will, regardless of upbringing, lock these two worlds into spheres that will no longer touch each other.

Take what is right and good for you.

Be One

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #391 : Vivre l’expérience

Dans un monde de plus en plus numérique, l'article souligne l'importance persistante des expériences réelles. Malgré l'attrait du virtuel, l'auteur met en avant la valeur des moments vécus, partagés et ressentis, qui dépassent la simple capture de souvenirs numériques. Ces expériences, bonnes ou mauvaises, enrichissent notre histoire personnelle d'une manière qu'aucune technologie ne peut égaler.

Dans un monde particulièrement numérique et où la société nous promet que le bonheur réside dans le matériel, il est vraiment positif de voir que l’humain cherche encore à vivre l’expérience dans le réel. Que vous aimiez ou non les sports, comme nous avons pu le voir avec les JO ou hier soir avec le match de football, il y a une ferveur qui donne envie à beaucoup de personnes de sortir pour vivre le moment.

Le fameux « j’y étais », que beaucoup de supporters ou de simples passants partagent quelques années plus tard, alors que les vidéos et photos prises à ce moment-là n’ont plus d’intérêt. Dans ce monde numérisé de nos souvenirs, où ils sont parfois trop souvent filtrés par le téléphone qui filme, il y a ce moment où même ceux qui ont des téraoctets de données ne partagent que du vécu.

Beaucoup vous parlent de leurs voyages ou d’une situation et ne cherchent pas à vous embarquer dans la virtualité du souvenir, mais par la description de ce qui a été ressenti et perçu. La saveur du souvenir va au-delà des clichés et des films, parce que cette distance de l’instant ne donnera pas cette façon complètement subjective d’avoir perçu les événements.

Vivre les expériences, qu’elles soient bonnes, comme une liesse populaire, ou moins bonnes, nous donne de la nourriture, voire nous apporte des trésors qui nous sont complètement personnels, totalement déformés par nos émotions puis par le temps qui passe. Pour entrer dans la banque de données de nos souvenirs, pour construire une partie de notre histoire, de notre vie.

Se donner la possibilité d’aller tester une expérience, que ce soit en communion avec d’autres ou seul, apporte un plus qu’aucune expérience virtuelle ne pourra égaler, même si les technologies pourront s’en approcher.

Prenez ce qui est juste et bon pour vous.

Be One

Pank

Pank’s Reflections / Snapshot #391: Living the Experience

In a particularly digital world and with a societal promise that happiness lies in the material, it is truly positive to see that humans still seek to live the experience in the real world. Whether you like sports or not, as we saw with the Olympics or yesterday evening with the football match, there is a fervor that makes many people want to go out and live the moment.

The famous « I was there » that many supporters or just passers-by share a few years later, when the videos and photos taken at that moment are no longer of interest. In this digitized world of our memories, where they are sometimes too often filtered by the filming phone, there is this moment when even those who have terabytes of data only share what they have experienced.

Many tell you about their travels or a situation and do not seek to embark you in the virtuality of the memory, but by describing what was felt and perceived. The flavor of the memory goes beyond clichés and films, because this distance from the moment will not give this completely subjective way of having perceived the events.

Living experiences, whether good, like a popular celebration, or less good, gives us food, even brings us treasures that are completely personal to us, totally distorted by our emotions and then by the passage of time. To enter the database of our memories, to build a part of our history, of our life.

Giving yourself the possibility of going to test an experience, whether in communion with others or alone, brings a plus that no virtual experience can equal, even if technologies can approach it.

Take what is right and good for you.

Be One

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #253 : La solitude réelle et la communauté virtuelle

Dans un monde où la technologie offre des moyens de rester connectés, de plus en plus de personnes se sentent pourtant isolées. Cet article explore comment la solitude persiste malgré les échanges virtuels, soulignant l'importance du contact physique et des interactions en personne pour briser l'isolement. Il aborde les effets psychologiques des réseaux sociaux et la nécessité de préserver les relations humaines réelles pour un bien-être durable.

Au fil des années, nous avons développé des outils technologiques incroyables pour rester en contact, partager des émotions et des informations. Pourtant, il semble que de plus en plus de personnes, jeunes et moins jeunes, se sentent profondément seules, au point que cela peut entraîner une instabilité mentale et divers problèmes.

Nous passons des heures interminables sur nos téléphones à répondre à des notifications incessantes provenant de différents groupes ou de conversations avec nos proches. Pourtant, nous restons éloignés des autres. Peut-être qu’au milieu de ces dizaines d’échanges, nous sommes en réalité seuls chez nous.

Cette situation se produit involontairement, comme si la communauté virtuelle et le sentiment d’inclusion pouvaient réellement dissiper l’obscurité profonde que l’isolement physique crée. Nous avons besoin de contact humain. Même si certaines études montrent que nous sommes presque aussi efficaces via Zoom qu’en face-à-face, et que les likes sur les publications procurent une certaine dose de dopamine, cela ne remplacera jamais la rencontre en personne.

Ce qui brise la solitude et l’isolement, ce n’est pas le nombre de messages ou de visioconférences que l’on fait chaque jour, mais cette intimité associée à une proximité physique qui éveille autant chimiquement que psychologiquement des phénomènes qui apportent une satisfaction durable, des souvenirs qui nourrissent les jours et semaines suivants.

Si le virtuel, avec les forums à ses débuts, a pu donner l’impression de ne plus être seul, les décennies suivantes ont montré que jamais aucune génération, comme la nôtre, ne s’est sentie aussi mal à cause du virtuel et de son manque de clarté.

Nous sommes des êtres intelligents, de plus en plus centrés sur la technologie, mais nous ne sommes pas encore dans une ère où notre nature a été complètement effacée par ce que le modernisme offre. Nos besoins et nos stratégies primitives continuent à orienter notre vie, malgré la volonté rationnelle et intellectuelle que nous cherchons à nous imposer.

Nous ne sortirons vraiment de la solitude que par le contact, l’attention et le partage dans le monde réel, pour encore de nombreuses décennies, tandis que notre monde virtuel pourrait avoir changé de forme ou même disparu d’ici quelques années…

solitude #partage #échange #bienêtre #nature #technologie

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

https://www.pank.one/blog


Pank’s Reflections / Snapshot #253: Real Solitude and the Virtual Community

As the years go by, we have developed incredible technological tools to stay in touch, share emotions, and exchange information. Yet, it seems that more and more people, both young and old, feel profoundly alone, to the point where it leads to mental instability and various other problems.

We spend endless hours on our phones responding to constant notifications from different groups or conversations with loved ones. Yet, we remain distant from others. Perhaps, in the midst of these countless exchanges, we are actually alone at home.

This happens involuntarily, as if the virtual community and the feeling of inclusion could truly dispel the deep darkness that physical isolation creates. We need human contact. Even though some studies show that we are almost as effective via Zoom as we are in person, and that the likes on our posts provide a little dopamine, it will never compare to meeting face-to-face.

What breaks solitude and isolation is not the number of messages or video calls we make each day, but the intimacy associated with physical proximity that awakens both chemically and psychologically phenomena that bring lasting satisfaction—memories that can nourish the days and weeks that follow.

While the virtual world, with forums in its early days, might have given the impression of not being alone, the following decades have shown that no generation, like ours, has felt as bad due to the virtual world and its lack of clarity.

We are intelligent beings, increasingly centered on technology, but we are not yet in an era where our nature has been completely erased by what modernism offers. Our primitive needs and strategies continue to guide our lives, no matter the rational and intellectual will we try to impose on ourselves.

We will only truly escape solitude through contact, attention, and sharing in the real world for many more decades, while our virtual world might have changed form or even disappeared in a few years…

solitude #sharing #connection #wellbeing #nature #technology

Take what is good and right for you.

Be one,

Pank

https://www.pank.one/blog