Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #371 : L’Apprentissage du Sol en MMA – Une Perspective Nuancée

On en parle souvent avec Serge, le professeur de MMA au Fushan. L’image que les premières générations de MMAistes avaient, venant d’écoles orientées frappes (lui était un élève de Sensei Jean-Marie Merchet de Haute Tension), était celle d’une discipline où le sol semblait ardu.

C’était ce qu’on pouvait croire au départ, mais tout pratiquant de jiu-jitsu ou grappler pourrait avoir l’échine qui se dresse en entendant cette affirmation. Pourtant, il a raison : le sol en MMA n’est pas le plus difficile à apprendre si, et seulement si, votre objectif est un anti-grappling.

C’est-à-dire que vous vous concentrez sur le fait de revenir sur les pieds ou, au pire, en lutte en cage. On le voit, il est difficile d’amener, contrôler et soumettre dans les combats de MMA (15-20% des finish à l’UFC). Les athlètes actuels de MMA savent tout faire et, surtout, savent empêcher les grapplers de construire leurs actions.

Les phases de lutte sont des mouvements complexes, à l’inverse de la boxe. On ne peut pas comparer un jab-cross, que ce soit physiquement, au niveau du timing ou de la dépense énergétique, avec une prise de dos ou une amenée au sol. Ne serait-ce qu’au niveau de l’effort déployé, et donc de l’énergie dépensée.

Apprendre le sol en MMA, à moins que l’athlète y prenne goût, sera basé sur des éléments fonctionnels pour rapidement se relever ou inverser (je ne parle pas de renversement), des positions pour sortir ou tenir une soumission le temps qu’il reste (s’il n’en reste pas trop)…

Le combat au sol n’est pas simple à apprendre ; il est difficile et complexe, et encore plus à appliquer quand un adversaire ne veut pas rester combattre au sol. C’est pour cette raison que les lutteurs sont les meilleurs dans les phases de grappling : ils ne cherchent pas la soumission en priorité, mais juste à maintenir un combattant qui veut fuir le corps à corps et le sol. L’idée de progression ou de finalisation n’est que l’étape suivante, mais déjà énergivore de ces contrôles.

Dans le cas du MMA, on peut simplifier le sol avec l’optique de ne jamais entrer dans une opposition au sol, mais de créer des fuites de cette dimension. Ce qui n’est plus une “lutte”, mais un jeu de chat et de souris où chacun essaie de maintenir l’autre dans son domaine de prédilection.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Title: Martial Reflections of an Hypnofighter #371: Learning Groundwork in MMA – A Nuanced Perspective

We often talk about it with Serge, the MMA professor at Fushan. The image that the first generations of MMA fighters had, coming from striking-oriented schools (he was a student of Sensei Jean-Marie Merchet from Haute Tension), was that of a discipline where groundwork seemed difficult.

That’s what one might have believed initially, but any jiu-jitsu practitioner or grappler would bristle upon hearing this statement. However, he is right: groundwork in MMA is not the most difficult thing to learn if, and only if, your goal is anti-grappling.

That is to say, you focus on getting back to your feet or, at worst, into a wrestling clinch against the cage. We see it, it is difficult to takedown, control, and submit in MMA fights (15-20% of finishes in the UFC). Current MMA athletes know how to do everything and, above all, know how to prevent grapplers from building their actions.

Wrestling phases are complex movements, unlike boxing. You cannot compare a jab-cross, whether physically, in terms of timing, or energy expenditure, with a back take or a takedown. Not even in terms of the effort exerted, and therefore the energy spent.

Learning groundwork in MMA, unless the athlete develops a taste for it, will be based on functional elements to quickly get back up or reverse (I’m not talking about sweeps), positions to escape or hold onto a submission for the remaining time (if there isn’t too much left)…

Ground fighting is not simple to learn; it is difficult and complex, and even more so to apply when an opponent doesn’t want to stay and fight on the ground. It is for this reason that wrestlers are the best in grappling phases: they don’t prioritize submissions, but just maintaining a fighter who wants to escape close combat and the ground. The idea of progression or finishing is only the next step, but already energy-consuming for these controls.

In the case of MMA, we can simplify groundwork with the perspective of never entering into ground opposition, but creating escapes from this dimension. This is no longer « wrestling » but a game of cat and mouse, where each tries to keep the other in their preferred domain.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #367 : Coup Unique ou Enchaînements ?

Cet article explore l'importance croissante des frappes isolées et des séquences courtes (notamment le 1-2) dans le combat libre, contrastant avec l'omniprésence des entraînements axés sur les combinaisons de boxe traditionnelles. L'auteur observe que la peur de la saisie et du contre en combat réel tend à limiter l'utilisation de longs enchaînements, privilégiant des frappes uniques et puissantes ou des préparations en deux temps. Il suggère de repenser l'entraînement du pied-poing en MMA pour se concentrer davantage sur des stratégies de frappe spécifiques et adaptées au contexte de la discipline, à l'image du cage wrestling.

Depuis que nous nous entraînons en France au Combat libre, nous avons globalement pu observer une légère évolution dans les entraînements, mais nous restons souvent dans les mêmes dispositions. Pour le pied-poing, la grande majorité des combattants sont dans un esprit de boxe.

Seulement, plus je regarde les combats, plus je peux observer que les enchaînements, que ce soit en Muay Thai, en kickboxing ou en boxe anglaise, ne sont pas nécessairement ce qui va changer l’issue d’un combat. On parle tout le temps de combinaisons et d’enchaînements, notamment pour faire réagir et feinter, fatiguer, etc. Cependant, il y a énormément de frappes isolées ou simplement un 1-2 qui change le combat.

Les combinaisons ont du sens quand on touche l’opposant. Là, on peut voir plusieurs coups, ou dans le cas d’un combattant de MMA qui a clairement exprimé l’idée qu’il ne luttera pas et qu’il voudra montrer ses compétences debout.

Le travail en coup isolé (j’inclus ici la notion de séquences de deux frappes, qui est souvent plus une préparation pour le coup puissant qu’une recherche de KO avec la première frappe) est de plus en plus exploité. De plus, la posture même des combattants évolue : elle est de moins en moins typée Muay Thai ou kickboxing, mais elle s’allonge, comme dans les styles qui utilisent une idée d’escrime, frapper fort et s’éloigner vite, ou inversement, entrer rapidement en lutte.

Quand on regarde beaucoup de trainings de grandes équipes, on voit des combinaisons totalement boxe et bien souvent assez différentes de ce qui sera proposé pendant les phases d’opposition en combat. La pression, la peur de la saisie et tout simplement du contre limitent le nombre de frappes pour tenter d’être efficace et marquant.

Sortir de cet inconscient du pied-poing comme une boxe “classique” mais adaptée au MMA n’est peut-être pas ce qu’il y a de plus optimum. Repenser, comme avec le cage wrestling, une boxe MMA moins axée sur les combinaisons de percussions mais plus spécifique pourrait donner une boxe MMA plus adaptée.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of an Hypnofighter #367: Single Strikes or Combinations?

Since we’ve been training in France in Mixed Martial Arts, we’ve generally observed a slight evolution in training methods, but we often remain in the same patterns. For striking, the vast majority of fighters operate with a boxing mindset.

However, the more fights I watch, the more I observe that combinations, whether Muay Thai, kickboxing, or boxing, are not necessarily what will be a game-changer. We constantly talk about combinations and sequences, especially to elicit reactions, feint, fatigue, etc. Yet, there are a significant number of isolated strikes or simply a 1-2 that changes the fight.

Combinations make sense when you land on the opponent. Then, you can see multiple strikes, or in the case of an MMA fighter who has clearly expressed the intention not to grapple and wants to showcase their stand-up skills.

Working on isolated strikes (which I include two-strike sequences in, often more of a setup for the powerful strike than a KO attempt with the first strike) is increasingly being utilized. Moreover, the very stance of fighters is evolving: it’s less and less typical of Muay Thai or kickboxing, but it’s lengthening, similar to styles that use a fencing concept—strike hard and move away quickly, or conversely, quickly engage in grappling.

When we look at many training sessions of major teams, we see purely boxing combinations that are often quite different from what will be offered during sparring or competition. The pressure, the fear of being taken down, and simply the counter-attacks limit the number of strikes one can throw to try and be effective and impactful.

Moving away from this unconscious approach of striking as « classic » boxing adapted to MMA might not be the most optimal. Rethinking, as with cage wrestling, an MMA striking approach less focused on combinations but more specific could yield a more adapted MMA striking style.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions de Pank / Instantané #365 : La négociation par la peur

L'article analyse la stratégie de négociation basée sur la peur, illustrée par l'approche de Trump, et la compare à des stratégies alternatives comme celle de l'Europe, plus prudente et observatrice. Il souligne l'importance de la gestion des rapports de force et de la retenue dans les interactions quotidiennes.

Nous observons en ce moment la stratégie bien connue de Trump : exercer une pression avec des exigences fortes et imposer des conditions pour forcer les structures les moins stables à négocier. C’est un jeu qui fonctionne lorsqu’on a l’impression d’être en position de pouvoir.

Et nous savons que les États-Unis ont cette semi-réalité, ils restent une nation forte. Mais que se passe-t-il quand un autre acteur décide de ne pas céder à cet excès et de s’opposer, comme la Chine ? Il en résulte une impossibilité immédiate de négocier, une fracture qui, même si elle finit par se résorber, laissera des traces et diminuera les rapports de confiance, au moins avec les gouvernements actuels.

Il y a aussi le négociateur qui fait preuve de retenue dans ses réponses. Dans ce cas, nous nous retrouvons face à une Europe qui utilise une stratégie des petits pas. Ayant bien compris le processus de l’Américain et son instabilité, elle prend des décisions moins engageantes et se donne surtout la possibilité d’accélérer au besoin ou de tout bloquer.

Dans notre quotidien, nous avons souvent des responsables ou des personnes qui peuvent avoir un pouvoir sur nous et qui fonctionnent comme un Trump : excessifs et exagérant les propos ou les menaces, mais qui vont devoir, sous la pression interne ou systémique, revenir sur leurs déclarations.

En fonction de nos propres intérêts et de nos possibilités, il est peut-être plus judicieux de réagir comme les Européens, plus attentistes certes, mais observateurs et anticipateurs, plutôt que de jouer sur une notion que nous pourrions qualifier d’émotionnelle et associée aux egos. Ne pas se faire marcher dessus n’empêche pas de laisser l’opposant s’approcher à distance d’une lutte, c’est-à-dire assez près, mais contenu par des attitudes, des mots et des arguments qui empêchent la prise de contrôle.

Un peu comme dans un match de Jiu-Jitsu/Judo, la gestion du grip, de la prise initiale, va jouer, même si on peut avoir l’impression que l’adversaire est plus imposant et certainement plus puissant. Tout se joue sur la mise en place d’une structure solide en évitant l’opposition frontale.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Reflections by Pank / Snapshot #365: Negotiation by Fear

We are currently observing Trump’s well-known strategy: exerting pressure with strong demands and imposing conditions to force less stable structures to negotiate. It’s a game that works when you feel like you’re in a position of power.

And we know that the United States has this semi-reality; they remain a strong nation. But what happens when another actor decides not to yield to this excess and opposes it, like China? The immediate impossibility of negotiation results, a fracture that, even if it eventually heals, will leave scars and diminish trust, at least with current governments.

There is also the negotiator who shows restraint in their responses. In this case, we find ourselves facing a Europe that uses a step-by-step strategy. Having understood the American’s process and instability, it makes less engaging decisions and, above all, gives itself the possibility of accelerating if necessary or blocking everything.

In our daily lives, we often have managers or people who may have power over us and who act like a Trump: excessive and exaggerating statements or threats, but who will have to, under internal or systemic pressure, retract their statements.

Depending on our own interests and possibilities, it may be wiser to react like the Europeans, more wait-and-see, certainly, but observant and anticipatory, rather than playing on a notion that we could describe as emotional and associated with egos. Not being walked over doesn’t prevent letting the opponent approach a struggle at a distance, that is, close enough but contained by attitudes, words, and arguments that prevent taking control.

Much like in a Jiu-Jitsu/Judo match, the management of the grip, the initial hold, will play a role, even if you may feel that the opponent is more imposing and certainly more powerful. Everything depends on setting up a solid structure while avoiding frontal opposition.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions de Pank / Instantané #353 : Jusqu’où pousser nos efforts ?

Nous parlons tous de faire des efforts dans différents domaines de nos vies, sans parler des politiques qui, eux aussi, nous invitent à toujours plus d’efforts.

Si nous sommes pour beaucoup d’accord pour dire que c’est une bonne chose de faire des efforts dans notre quotidien, la question est de savoir quand s’arrêter. C’est un peu comme s’entraîner et se dépasser : l’idée est de le faire pour que cela nous apporte des bénéfices.

Seulement, comme dans le sport, il est tout à fait possible que nous arrivions dans du surentraînement, et là, tout ce que nous faisons peut nous amener à la blessure, l’usure et à la contre-productivité.

Dans nos efforts du quotidien, il est intéressant de faire des efforts, mais nous devons toujours jauger les bénéfices que cela apporte ou l’avancée que cela permet sur notre objectif final. Seulement, si plus nous mettons en place des efforts et moins nous approchons de l’objectif, nous devons les redéfinir.

Continuer à tue-tête des actions qui n’apportent pas de retour est une preuve que notre stratégie n’est pas bonne. À ce moment, il faudrait faire un effort pour cesser l’effort destructif. Il ne faut pas non plus entrer dans le modèle inverse du type « je n’ai pas de feedback, j’arrête ».

L’important est de pouvoir se faire une sorte de feuille de route qui montre la progression. Dès lors, si nous avons un feedback, nous pouvons savoir si nous avançons et ce qu’il reste à faire. Les efforts demandent de l’énergie, alors comme en judo, pensons à l’utilisation du minimum d’énergie pour un maximum d’efficacité.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Pank’s Reflections / Snapshot #353: How Far Should We Push Our Efforts?

We all talk about making efforts in different areas of our lives, not to mention politicians who also urge us to make more and more efforts.

While many of us agree that it’s a good thing to make efforts in our daily lives, the question is when to stop. It’s a bit like training and pushing oneself: the idea is to do it so that it brings us benefits.

However, just like in sports, it’s entirely possible to reach a state of overtraining, and then everything we do can lead to injury, wear and tear, and counterproductivity.

In our daily efforts, it’s interesting to make efforts, but we must always assess the benefits it brings or the progress it allows towards our final goal. However, if the more efforts we put in place, the less we approach the goal, we must redefine them.

Continuing to stubbornly pursue actions that bring no return is proof that our strategy is not good. At that point, we should make an effort to stop the destructive effort. We must also not fall into the opposite pattern of « I have no feedback, I stop. »

The important thing is to be able to create a kind of roadmap that shows progress. From then on, if we have feedback, we can know if we are moving forward and what remains to be done. Efforts require energy, so like in judo, let’s think about using the minimum energy for maximum efficiency.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #334 : Privilégier le Mouvement Constant

Cet article met en lumière l'importance du mouvement constant en combat, que ce soit en boxe, en lutte ou en arts martiaux mixtes. L'auteur, Pank, insiste sur la différence entre mouvement et explosivité ou rapidité, et explique comment le mouvement, même subtil, peut perturber l'adversaire, l'empêcher de "poser son jeu" et créer des opportunités d'attaque. Il encourage les pratiquants à intégrer cette notion de mouvement perpétuel dans leur entraînement et leurs combats.

Quand je parle de mouvement, je parle d’intensité variable, qu’elle soit faible ou forte, et d’amplitude, petite ou grande. Il ne faut pas confondre mouvement avec explosivité ou rapidité. Souvent, nous mélangeons tout, et quand on souhaite produire, que ce soit en boxe ou en lutte, nous accélérons.

Or, les mouvements peuvent être courts, subtils, voire saturants pour l’adversaire. C’est d’ailleurs un de leurs bénéfices : laisser l’autre dans l’incertitude, le questionnement, une sensation d’instabilité. En position de tortue en BJJ ou en Judo, si nous restons fermés et immobiles, l’adversaire peut tranquillement tester ses options.
De même en boxe, si nous restons figés, l’adversaire peut analyser la situation, trouver nos angles ouverts et attaquer efficacement. Cherchez à ne jamais cesser le mouvement. C’est difficile et parfois contre-intuitif. Beaucoup diront que cela demande plus de cardio, ce à quoi je répondrai que si parfois l’intensité est élevée avec de grands mouvements, cela peut aussi se traduire par de petits déplacements, des tentatives de prises, etc., qui ne sont pas épuisants.

Rappelez-vous qu’en préhension comme en frappe, nous cherchons à contrôler et à empêcher l’adversaire de bouger pour pouvoir attaquer, soumettre ou percuter. S’imposer de bouger dans chaque randori permet de s’orienter vers cette idée de mouvement constant, d’être un danger permanent, une difficulté pour l’adversaire qui ne peut pas « poser son jeu ».

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,
Pank
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Martial Reflections of a Hypnofighter #334: Prioritizing Constant Movement

When I talk about movement, I’m referring to varying intensity, whether weak or strong, and amplitude, small or large. We should not confuse movement with explosiveness or speed. Often, we mix everything up, and when we want to be productive, whether in boxing or wrestling, we accelerate.

However, movements can be short, subtle, even overwhelming for the opponent. This is one of their benefits: leaving the other person in uncertainty, questioning, a feeling of instability. In a turtle position in BJJ or Judo, if we remain closed and immobile, the opponent can calmly test their options.

Similarly, in boxing, if we remain static, the opponent can analyze the situation, find our open angles, and attack effectively. Strive to never stop moving. It’s difficult and sometimes counterintuitive. Many will say that it requires more cardio, to which I would reply that while sometimes the intensity is high with large movements, it can also translate into small shifts, grip attempts, etc., which are not exhausting.

Remember that in grappling as in striking, we seek to control and prevent the opponent from moving in order to attack, submit, or strike. Forcing yourself to move in each randori allows you to orient yourself towards this idea of constant movement, to be a permanent danger, a difficulty for the opponent who cannot « establish their game ».
Take what is good and right for you.

Be One, Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #313 : La force de la rétention de garde

La rétention de garde est une stratégie subtile mais efficace dans les arts martiaux. En ralentissant le rythme et en limitant les angles, elle pousse l’adversaire à commettre des erreurs exploitables. Ce style repose sur la patience et une réflexion stratégique, favorisant un combat intelligent et mesuré.

Je n’aime pas combattre des partenaires qui utilisent le gi en spider, en lasso, ou tout autre style exploitant le gi. Pourtant, il est fascinant de constater, autant pour celui qui l’emploie que pour celui qui le subit, qu’un tel jeu ralentit les échanges, limite les angles et les actions-réactions, et en conséquence, augmente le danger.

Changer les rythmes lorsqu’il y a un différentiel de poids ou d’âge est une stratégie intéressante. Cela peut provoquer une frustration chez celui qui est pris dans ce jeu, entraînant une erreur potentiellement exploitable pour un renversement ou une soumission.

De plus, l’opposition bras-jambe peut, avec le temps, épuiser même les plus solides dans leur prise. Ce style de combat repose sur la patience. Celui qui se précipite risque de donner un angle favorable à son adversaire, générant un danger ou une dépense énergétique excessive, contraires à l’objectif stratégique.

L’explosivité du passeur ne garantit pas une issue favorable dans ce « tricotage ». Il est essentiel de fermer ses angles et de rester sur des bases solides pour empêcher le gardien de développer son jeu.

Encore une fois, nous sommes dans une partie d’échecs où chaque pièce déplacée peut rapidement créer des menaces ou des dangers. Une erreur pourrait aboutir à une situation complexe et énergivore. La rétention est une excellente manière de combattre, à condition d’accepter un rythme peu actif et de privilégier une réflexion posée sur les coups à jouer.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,
Pank
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Martial Reflections of a Hypnofighter #313: The Strength of Guard Retention

I dislike fighting opponents who use the gi in spider, lasso, or any style that exploits the gi. Yet, it’s fascinating to observe, both for the one using it and the one enduring it, how such play slows down exchanges, limits angles and action-reaction dynamics, and consequently increases danger.

Adjusting the rhythm when there’s a weight or age differential is an intriguing strategy. It can lead to frustration for the person trapped in this game, resulting in an error that may open opportunities for a sweep or submission.

Additionally, the arm-leg opposition can, over time, exhaust even the strongest grips. This style of fighting relies heavily on patience. Those who rush risk giving their opponent an advantageous angle, creating danger or wasting energy, contrary to strategic goals.

The passer’s explosiveness is unlikely to succeed in breaking this « knitting. » It’s crucial to close angles and stick to solid bases to prevent the guard player from developing their game.

Once again, we find ourselves in a chess match, where every moved piece can quickly generate threats or dangers. A single mistake could lead to a complex and energy-draining situation. Guard retention is an excellent combat strategy, provided one accepts a slower pace and focuses on thoughtful moves.

Take what is good and right for you.

Be One,
Pank
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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #303 : Les transfuges vers le MMA

Passer d’une discipline spécifique au MMA est un défi de taille, même pour les champions. Cet article explore les enjeux de l’adaptation, l’importance de l’humilité, et les stratégies pour réussir dans un monde où la transition est reine.

Dans le MMA, nous voyons de nombreux champions issus de disciplines spécifiques décider, après avoir dominé leur sport, de se tester dans la cage. Il est facile de penser que ces combattants vont écraser le monde du MMA, comme Alex « Poatan » Pereira l’a fait à l’UFC. Pourtant, si ce scénario est possible, il est loin d’être garanti.

Prenons l’exemple de Bo Nickal, l’un des lutteurs les plus talentueux à avoir foulé l’octogone. Après sept combats, il n’a pas encore bouleversé le monde du MMA. De même, les frères Bougahlem, malgré leur talent exceptionnel, restent des juniors dans cette discipline, tout comme Cédric Doumbé, qui n’a pas encore montré dans la cage la même maîtrise que dans ses précédents exploits.

Avoir un solide background est un atout, particulièrement à haut niveau. Cependant, le MMA est un univers unique : ce n’est ni de la boxe, ni de la lutte, ni du Jiu-Jitsu brésilien. C’est le domaine des transitions. La capacité à imposer son style à son adversaire est un avantage certain, mais beaucoup de combattants ne s’attendent pas à ce que certains puissent déjouer leur plan de match, parfois de façon imprévisible.

L’humilité est essentielle pour ceux qui passent au MMA en tant que champions. Apprendre à adapter son jeu et à progresser palier après palier est probablement la clé pour décrocher un titre dans cette nouvelle discipline. Cela nécessite de laisser de côté les attitudes de champion du passé et de s’ouvrir à une nouvelle manière de combattre.
Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,
Pank
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Martial Reflections of a Hypnofighter #303: The Switch to MMA

In MMA, we see many champions from specific disciplines decide, after dominating their respective sports, to test themselves in the cage. It’s easy to assume these fighters will dominate the MMA world, as Alex « Poatan » Pereira has done in the UFC. However, while this is possible, it is far from guaranteed.

Take Bo Nickal, for instance, one of the most talented wrestlers to enter the octagon. Despite seven fights, he has yet to revolutionize the MMA world. Similarly, the Bougahlem brothers, despite their incredible talent, are still juniors in this discipline, just like Cédric Doumbé, who has yet to demonstrate the same mastery in the cage as in his previous accomplishments.

Having a solid background is an asset, particularly at a high level. However, MMA is a unique world—it’s not boxing, wrestling, or Brazilian Jiu-Jitsu. It’s the art of transitions. The ability to impose one’s style on an opponent is a definite advantage, but many fighters are unprepared for those who, for one reason or another, succeed in dismantling their game plans.

Humility is essential for champions transitioning to MMA. Learning to adapt one’s game and progressing step by step is likely the key to securing a title in this new discipline. This requires letting go of past champion attitudes and embracing a new way of fighting.

Take only what is right and beneficial for you.

Be One,
Pank
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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #301 : La fréquence des compétitions

La multiplication des compétitions de grappling et de MMA a transformé le niveau des combattants, leur permettant de s'améliorer grâce à la répétition et l'expérience acquise. Même les athlètes professionnels bénéficient de combats fréquents pour peaufiner leurs faiblesses et gagner en efficacité.

Il y a un élément qui a vraiment changé ces cinq dernières années : c’est le nombre de compétitions auxquelles nous pouvons participer, que ce soit dans les systèmes de grappling ou de combat libre. Et c’est un point particulièrement important pour la génération de combattants qui est en train d’émerger.

Entre 2000 et 2015, lorsqu’on cherchait des compétitions de BJJ ou de grappling, il n’y en avait que quelques-unes par saison. Même chose pour le combat libre, où il fallait se tourner vers le Kenpo, le Pancrase, le Sambo ou le Bugei pour tenter d’accumuler des combats. Les règles étaient toujours différentes, et il était compliqué de trouver des compétitions.

Aujourd’hui, on voit que la fréquence des compétitions change considérablement la qualité des combattants, qui deviennent véritablement professionnels et maîtrisent parfaitement les rouages des événements. On l’a vu ce week-end à l’UFC : même pour un athlète du calibre de Covington, ne pas combattre assez et passer des saisons entières à attendre un title shot ne lui apporte aucun bénéfice.

Nous avons aussi vu Shavkat, qui a préféré affronter Ian Gary la semaine dernière plutôt que de viser directement un combat pour le titre. Cette expérience lui a permis de réaliser que sa domination actuelle pourrait être contestée. Contre Belal, il y a de fortes chances qu’il perde s’il ne corrige pas ce qu’il a montré durant ce match de transition.

C’est grâce à la répétition des compétitions que l’on peut vraiment améliorer notre niveau. Bien sûr, en grappling, c’est plus « simple » : on se blesse moins qu’à des tournois de MMA où les combats s’enchaînent et où les blessures sont fréquentes.

Plus on participe à des compétitions, plus on progresse. Ce n’est pas parce qu’on travaille un autre jeu, mais parce qu’on se concentre davantage sur des détails précis : nos faiblesses et les petites améliorations qui permettent de l’emporter.

La fréquence des compétitions est un élément clé à prendre en compte quand on a des objectifs importants. Participer à un combat, même s’il n’a pas d’impact stratégique sur le classement, apportera toujours quelque chose de positif, tant que cela reste dans la mesure.

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,
Pank
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Martial Reflections of a Hypnofighter #301: Competition Frequency

One major factor that has significantly changed over the past five years is the number of competitions we can participate in, whether in grappling systems or free fighting. This is particularly crucial for the emerging generation of fighters.

Between 2000 and 2015, when searching for BJJ or grappling competitions, there were only a handful per season. The same applied to free fighting, where one had to look to Kenpo, Pancrase, Sambo, or Bugei to accumulate fights. The rules were always different, and finding competitions was a struggle.

Today, the frequency of competitions greatly impacts fighter quality. Competitors are becoming true professionals who understand exactly how things work. We saw it this weekend at the UFC: even for an athlete like Covington, not fighting enough and spending entire seasons waiting for a title shot brings no benefits.

Shavkat also showed this last week by choosing to face Ian Gary instead of going straight for a title match. This experience revealed to him that his current dominance could be challenged. Against Belal, there’s a strong chance he could lose if he doesn’t address what he displayed in that transitional fight.

It’s through frequent competitions that we truly improve our level. Of course, grappling is « easier » in that injuries are less common compared to MMA tournaments, where fights are back-to-back and injuries are frequent.

The more competitions we engage in, the more progress we make—not because we change our game, but because we focus more attention on key details: our weaknesses and small improvements that make the difference.

The frequency of competitions is an essential factor when pursuing major goals. Taking a fight, even if it doesn’t strategically advance your ranking, will still provide positive outcomes as long as it’s done in moderation.

Take only what is good and right for you.

Be One,
Pank
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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #263 : Frapper un homme au sol

Frapper un adversaire au sol est souvent critiqué comme une attitude de voyou. Cet article explore cette notion dans les contextes sportifs et de survie, en s'appuyant sur l'histoire des systèmes de combat et l'expérience des Gracie.

J’ai reçu récemment un commentaire qui soulignait que frapper un homme au sol est un comportement de voyou. Si je peux comprendre ce point de vue, car c’est une opinion récurrente depuis que j’ai vu l’UFC 1, il existe une idée un peu chevaleresque selon laquelle il ne faut pas continuer à frapper lorsque l’adversaire est au sol.

Les Gracie ont justement révolutionné le monde du combat en prouvant que, même au sol après des frappes ou une projection, il est possible de rester dangereux, voire de remporter le combat. Revenons un instant sur la notion « honteuse » de frapper un homme au sol. Dans un contexte sportif, en fonction des règles communes, comme dans la boxe, je comprends cette objection.

Cependant, si nous revenons à l’essence des systèmes de combat orientés survie, que ce soit sur un champ de bataille ou dans la rue, la situation est différente. Dans les ouvrages que j’ai lus sur les combats en armure en Europe, il est souvent mentionné qu’une stratégie consistait à faire tomber l’adversaire pour ensuite lui fracasser la tête, car il est compliqué de se relever. Dans la rue, si l’agresseur n’est pas mis KO, le laisser se relever représente un risque de se faire réattaquer. Il peut même avoir le temps de sortir ou de trouver une arme, mettant ainsi notre vie en danger.

Le combat de rue évite souvent le sol parce qu’il est dangereux, mais il arrive fréquemment qu’un affrontement y mène par déséquilibre, et il est alors crucial de savoir s’en sortir. Si frapper au sol est l’apanage des voyous, il faut que les gens de bien puissent eux aussi se défendre dans ces situations.

Revenons au monde sportif. Il est vrai que les coups de coude pleins tête, qui coupent et abîment surtout le cerveau, ne sont pas une bonne chose. Cela fait du spectacle, mais c’est problématique pour les athlètes. On pourrait répondre que c’est leur métier, mais jusqu’où peut-on accepter ces frappes, que ce soit debout ou au sol, surtout en amateur ?

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #263: Striking a Man on the Ground

I recently received a comment pointing out that hitting a man on the ground is a thug’s behavior. While I can understand this point of view—it’s a recurring opinion since I watched UFC 1—there’s a somewhat chivalrous idea of not continuing when the opponent is down.

The Gracies revolutionized the world of combat by showing that even on the ground, after being hit or thrown, it’s possible to remain dangerous and even win the fight. Let’s revisit the « shameful » notion of hitting a man on the ground. In a sporting context, depending on the common rules, such as in boxing, I get it.

However, if we return to the essence of survival-oriented combat systems, whether on a battlefield or in the streets, the situation changes. In the books I’ve read on armored combat in Europe, it was noted that one strategy was to knock the opponent down and smash his head, as it’s difficult to get up. On the street, if the attacker isn’t knocked out, letting him get up is a risk of being re-attacked. He might even have time to pull out or find a weapon, putting our lives in serious danger.

Street fights often avoid the ground because it’s dangerous, but frequent encounters lead to the ground due to imbalance, and one must know how to escape. If hitting on the ground is a thug’s thing, good people need to know how to defend themselves in these situations too.

Back to the sporting world, it’s true that elbow strikes to the head, which cut and especially damage the brain, are not a good thing. It makes for a spectacle, but it’s problematic for the athletes. You could say it’s their job, but how far can we accept these strikes, whether standing or on the ground, especially in amateur competitions?

Take what is good and right for you.

Be one,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #67 : Frapper là où ça fait mal.

Ce week-end, un événement UFC a eu lieu, mettant en vedette Chris Weidman, un ancien champion de sa catégorie, de retour après une grave blessure. Son adversaire, Brad Tavares, n’a pas hésité à cibler la zone où Chris avait été blessé, tout au long du combat. De même, Ian Garry a ciblé et endommagé le mollet de Magny.

Je suis souvent fasciné par les réactions des spectateurs lorsque quelqu’un insiste sur une faiblesse de son adversaire. Dans le monde des sports de combat, les réactions sont souvent surprenantes. Des critiques peuvent fuser, affirmant que cibler une faiblesse n’est pas éthique.

Cependant, que ce soit dans un combat sportif ou dans un contexte urbain, l’objectif ultime est la victoire, avec le moins de blessures possibles. Garder cela à l’esprit est crucial. Beaucoup pensent que les combattants devraient avoir un code d’honneur chevaleresque. Pourtant, si les deux parties sont d’accord pour engager le combat, toutes les stratégies sont permises.

Je me souviens d’une erreur que j’ai commise lors d’un combat de Pankido lors d’un salon d’arts martiaux. J’affrontais un adversaire avec un bandage au poignet. J’ai pensé que cela devrait être pris en compte, et pendant une phase au sol, j’ai commencé à attaquer son poignet violemment, avant de m’arrêter en réalisant que ce n’était pas sportif. En fin de compte, j’ai perdu peu de temps après.

Mon adversaire m’a dit par la suite que j’aurais dû continuer, étant donné qu’il était blessé et n’aurait pas dû porter un bandage peu pratique pendant le combat. Il est crucial d’exploiter toutes les faiblesses pour atteindre la victoire. Bien sûr, dans le MMA-catch, le spectacle est important.

Le public a tendance à moins apprécier si ce n’est pas visuellement impressionnant, mais s’il y a du sang, alors l’enthousiasme monte, et l’appétit pour le spectacle sanglant augmente. Nous avons tous déjà vu des combattants couverts de sang à cause d’une coupure ou d’un nez cassé.

Chercher et exploiter les faiblesses de l’adversaire est une stratégie clé en jiu-jitsu, consistant à imposer son propre jeu et à cibler les zones où l’adversaire a du mal à se défendre. Cela crée des moments cruciaux chez les athlètes de haut niveau, où chacun évalue l’autre. O’Malley, par exemple, a su capitaliser sur une erreur fréquente de son adversaire en utilisant une contre-attaque qu’il avait travaillée en salle d’entraînement.

Personne n’est excellent dans tous les domaines, et même lorsque certains combattants semblent invincibles, il y a toujours un adversaire parfaitement adapté pour exploiter leurs faiblesses. Et si ce n’est pas un adversaire, c’est souvent un adversaire imbattable : le temps.

Et vous, comment identifiez-vous les points faibles de vos adversaires ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One.

Pank

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