Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #233 : L’intention martiale

En lisant différents ouvrages et façons d’aborder les arts martiaux, je me disais que notre intention à l’entraînement et vis-à-vis de notre pratique change la forme que nous mettons en place. Si nous allons au dojo ou à la salle avec l’intention de nous défouler, ce que nous allons mettre en place sera complètement différent de quelqu’un qui vient pour apprendre à se défendre ou se découvrir soi-même.

Pourquoi le Shotokan de Funakoshi a-t-il peu de lien avec le Shotokai d’Egami Sensei ? Les idées et intentions des fondateurs, partagées ensuite avec les apprenants, orientent la façon de pratiquer. Par exemple, le combat russe de Khoudenkikh diffère de celui du Systema de Ryabko. Les intentions ne sont plus du tout les mêmes : d’un côté, un modèle de self-défense incisif ; de l’autre, un travail personnel avec une touche de défense.

Nous savons que c’est le pratiquant qui donne la forme et le sens qu’il souhaite à son style de combat. Sa personnalité, ses attentes et sa façon d’aborder les choses vont le mener vers une “transformation” ou une assimilation de la méthode étudiée.

Un judoka qui souhaite rester dans une vision plus traditionnelle du judo n’aura pas du tout le même style que celui qui ne pense qu’à la compétition. Celui qui entre dans un dojo d’aïkido parce qu’il aime le style mais veut de l’opposition devra soit mettre son intention de côté, soit trouver un dojo de l’école Tomiki.

Il est aussi important pour nous, pratiquants, de nous interroger sur notre intention à différentes périodes de notre pratique. On voit d’ailleurs des pratiquants d’un style changer avec les décennies, car leurs écoles de base ne répondent plus aux intentions du moment.

Qu’est-ce qui vous pousse à pratiquer ? Qu’est-ce qui motive le fait de rester dans telle ou telle école ? Pourquoi ce style et pas un autre ? Parfois, l’habitude nous fait rester dans des académies qui ne répondent plus à nos attentes. De même, un professeur peut changer sa façon d’aborder son art martial avec son évolution, ses attentes et intentions. Un club qui a formé des champions peut complètement se détourner de la compétition parce que cette facette sportive ne correspond plus à sa vision de la discipline.

Et vous, quelle intention avez-vous dans votre pratique quotidienne ?

Budo #Bujutsu #ArtsMartiaux #Intention #Combat #Compétition #SelfDefense

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #233: Martial Intent

While reading various books and approaches to martial arts, I realized that our intent during training and towards our practice changes the form we put into place. If we go to the dojo or the gym with the intention of blowing off steam, what we put into place will be completely different from someone who comes to learn self-defense or to discover themselves.

Why does Funakoshi’s Shotokan have little connection with Egami Sensei’s Shotokai? The ideas and intentions of the founders, later shared with learners, guide the way things are practiced. For example, Khoudenkikh’s Russian combat differs from Ryabko’s Systema. The intentions are no longer the same: one is a model of incisive self-defense, the other a personal development approach with a touch of defense.

We know that it is the practitioner who gives form and meaning to their combat style. It is because their personality, expectations, and approach will lead them towards a “transformation” or an assimilation of the studied method.

A judoka who wants to maintain a more traditional vision of judo will have a completely different style than one who focuses solely on competition. Someone who joins an aikido dojo because they like the style but wants opposition will either have to set aside their intention or find a dojo of the Tomiki school.

It is also important for us, as practitioners, to question our intentions at different periods of our practice. Indeed, we see practitioners of a style change over decades because their foundational schools no longer meet their current intentions.

What drives you to practice? What motivates you to stay in a particular school? Why this style and not another? Sometimes, habit keeps us in academies that no longer meet our expectations. Just as a teacher can change their approach to their martial art with their evolution, expectations, and intentions. A club that has trained champions can completely abandon competition because this sporting facet no longer aligns with their vision of the discipline.

And you, what is your intention in your daily practice?

Budo #Bujutsu #MartialArts #Intention #Combat #Competition #SelfDefense

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #219 : Le Karaté Okinawaïen, un style de grappling ?

Je fais une différence entre le karaté japonais et celui d’Okinawa. Que ce soit pendant des stages ou grâce aux vidéos, je trouve que la facette assez typique des Ryūkyū est l’aspect self-défense. Quand je regarde les bunkai ou les ippon kumite, il y a certes des frappes que nous connaissons bien, mais également une très grande majorité de saisies.

Que ce soit en Uechi, en Goju, en Shorin ou autre, il y a des prises de bras, de doigts, voire une recherche de grip pour projeter. Il est vrai que si vous avez déjà vécu des affrontements de rue, les saisies se font rapidement. Il est donc normal que les pratiques incluent ces situations.

Cependant, ce qui m’étonne de plus en plus, même chez des hauts gradés, c’est de voir à quel point, bien que les notions soient un mélange de trapping et de grappling, elles sont très rarement maîtrisées. Je sais que cela peut paraître étonnant, mais j’ai l’impression qu’il manque dans le karaté les principes de kuzushi.

Il est certain que percuter après une saisie va modifier le centre de gravité et l’équilibre de l’opposant, mais pour projeter ou exploiter au mieux vers une clé, on va utiliser une quantité de force pour un minimum d’efficacité. Comme le montrent le judo et la lutte, le travail d’exploitation des déséquilibres et des temps que cela offre est très difficile à mettre en place.

Pourquoi le karaté d’Okinawa, qui utilise tellement les saisies et les amenées au sol, n’a-t-il pas développé un système technique plus qualitatif dans ces différents aspects ? Est-ce parce qu’il y a trop de travail en solo (depuis Itosu), de kihon et de kata, plutôt que des travaux à deux dans lesquels les phases de mouvements offrent une meilleure compréhension de soi dans une opposition et des réactions de l’autre ?

Si la notion de percussion permettant des projections ou des amenées au sol était fonctionnelle, on aurait un taux de takedown plus important en MMA, où la plupart ont quand même un background de lutte. De même, penser qu’une saisie suivie d’une percussion pourrait mettre KO est assez illusoire, sinon chaque fois qu’on saisit un bras, comme en Muay Thaï (avec de petits gants), nous devrions avoir une grosse statistique de KO, ce qui n’est pas une réalité.

J’adore le karaté et je pense qu’un sensei ayant une expérience et une compréhension du judo, de la lutte ou même de l’aïkido peut vraiment offrir à ses élèves une logique effective des fondamentaux du karaté.

#karate #judo #lutte #frappe #déséquilibre #kuzushi #karateokinawa

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #219: Okinawan Karate, a Grappling Style?

I make a distinction between Japanese karate and Okinawan karate. Whether during training camps or through videos, I find that a typical aspect of the Ryūkyū style is its emphasis on self-defense. When I look at bunkai or ippon kumite, there are indeed strikes that we are familiar with, but also a very large majority of grappling techniques.

Whether in Uechi, Goju, Shorin, or others, there are arm holds, finger holds, and even grips intended for throwing. It is true that if you have ever experienced street fights, grappling happens quickly. It is therefore normal that these practices include such situations.

However, what increasingly surprises me, even among high-ranking practitioners, is seeing how, although the concepts are a mix of trapping and grappling, they are very rarely mastered. I know this may seem surprising, but I feel that karate lacks the principles of kuzushi.

It is certain that striking after a grapple will modify the opponent’s center of gravity and balance, but to throw or effectively exploit towards a lock, a significant amount of force is used for minimal efficiency. As shown in judo and wrestling, the work of exploiting imbalances and the opportunities they offer is very difficult to implement.

Why has Okinawan karate, which uses grappling and takedowns so much, not developed a more qualitative technical system in these aspects? Is it because there is too much solo work (since Itosu), kihon, and kata, rather than two-person drills where the phases of movement offer a better understanding of oneself in an opposition and the reactions of the other?

If the notion of striking allowing for throws or takedowns were functional, we would see a higher takedown rate in MMA, where most practitioners still have a wrestling background. Similarly, thinking that a grapple followed by a strike could knock out an opponent is quite illusory; otherwise, every time we grapple an arm, like in Muay Thai (with small gloves), we should see a high KO statistic, which is not the reality.

I love karate and I think a sensei with experience and understanding of judo, wrestling, or even aikido can really offer their students an effective logic of karate fundamentals.

#karate #judo #wrestling #striking #imbalance #kuzushi #okinawankarate

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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