
Je suis un réac. Sans aimer particulièrement le passé, je suis assez misanthrope et je considère qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais, juste des vainqueurs et des vaincus. La vie est pour moi un affrontement constant et je ne crois pas qu’elle soit égale ou équitable. Tout comme chez les combattants, il y a des athlétiques, des faibles, des forts, des solides, des fragiles. Oui, le monde est dès le départ injuste. Je ne prône pas la violence, mais je suis violent et je comprends les actes de ce type.
On peut facilement me coller tous les stéréotype parce qu’on ne discute pas avec un violent, un extrémiste, ou tout ce que vous pouvez nommer en -phobe. Et dans ces progressistes, tout en respectant leur combat, je vois aussi un extrémisme venir distiller leurs luttes, comme dans toutes les sciences sociales, dans les psychothérapies.
C’est une bonne chose, on peut y réfléchir, si cela n’est pas une injonction. Le problème avec ces progrextrémistes, c’est que ce sont des militants qui politisent (parce que leur crédo est que tout est politique). Ce que, au départ, je nommais de façon péjorative woke, je préfère maintenant cataloguer comme progrextrémistes. S’éveiller à des considérations sociales et des injustices, c’est bien, mais imposer cela dans tous les compartiments de la vie devient un dogme avec ses dangers.
On peut dire que je réagis à travers mes privilèges, et je ne le nie pas. Soyons logiques, si j’ai un atout, je ne veux pas le perdre. Cela fait de moi un odieux personnage, voulant maintenir une possession. Mais alors, pourquoi les féministes veulent-elles encore des droits acquis, si tout devient un privilège par rapport à autrui (les femmes des autres pays) ou temporel (les femmes du passé) ? C’est normal que nous souhaitions nous battre pour ce que nous possédons.
Je sais que ce n’est pas très communiste et c’est justement là où je veux en venir. Si les Color Studies et autres projets d’émancipation nés aux USA viennent chez nous, et que certains se sentent menacés par ce progressisme, c’est que cela rappelle quelque chose que les États-Unis n’abordent pas de la même façon que l’Europe et la France en particulier, vu qu’ils étaient à la chasse aux sorcières pendant le maccarthysme. La révolution culturelle de notre cher Mao (66-76) a influencé nombre de nos intellectuels de cette période, ce qui a été moins le cas aux US. Les illusions de cette révolution et le livre rouge ont impacté notre pays qui, après l’URSS, était la première nation européenne “communiste”. Nous savons que cette période de “déconstruction” politique a persécuté voire tué des millions de Chinois.
Quand aujourd’hui, dans les cabinets d’accompagnement psychologique, nous entendons des praticiens clamer leurs points de vue idéologiques ou politiques et critiquer leurs confrères en les exhortant à faire de même sous peine d’être traités de nazis ou autre -phobe, ça ne vous rappelle pas les sessions d’autocritique maoïstes ou stalinistes ?
Rappelez-vous que la rééducation maoïste et plus généralement marxiste a été faite d’humiliations, au plus “cool”, vers des tortures et des meurtres. Les dénonciations publiques sur les groupes d’hypnose, les réseaux sociaux en général, ne vous rappellent-elles pas les gardes rouges qui pouvaient aller jusqu’à dénoncer leurs père et mère comme leurs enseignants, pour la bien-pensance idéologique ?
Le problème avec notre copier-coller des USA avec quelques années de retard, c’est que nous reprenons des thèmes qui doivent être traités autrement en fonction de notre histoire. S’il y a bien du racisme ou plus précisément de la xénophobie en France envers les Afros, Arabes, Asiatiques ou Juifs, nous n’avons pas à la traiter de la même façon que les Américains, parce que nos histoires n’apportent pas les mêmes dynamiques.
Si nous ne voyons pas dans le progrextrémisme une forme de maoïsme qui, comme les extrêmes droites, a tué des millions de personnes, nous passons à côté d’éléments historiques à prendre en compte. Comme cette tendance met en valeur les communautés plutôt que le commun, il va y avoir des luttes qui vont durer et coûter cher dans les camps aux opinions tranchées.
C’est une bonne occasion pour nous praticiens de travailler sur nous-mêmes, aller voir nos ombres et notre extrémisme, pour savoir ce que nous allons en faire et voir si nous sommes aptes à voir des nuances, au-delà des émotions générées, un peu comme ce que nous demandons à nos propres consultants en cabinet.
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Prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one,
Pank
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Reflections of Pank-Instantané #238: When Progressivism Invades the World of Therapy
I am a reactionary. Without particularly liking the past, I am quite misanthropic and I believe there is no good or bad, just winners and losers. Life is, to me, a constant struggle and I do not believe it is equal or fair. Just like among fighters, there are the athletic, the weak, the strong, the sturdy, and the fragile. Yes, the world is inherently unjust. I do not advocate violence, but I am violent and I understand acts of this nature.
One can easily pin all the stereotypes on me because you don’t argue with a violent person, an extremist, or anyone you can label with a -phobe. And among these progressives, while respecting their fight, I also see an extremism infiltrating their causes, as in all social sciences, into psychotherapies.
It’s a good thing, one can reflect on it, if it’s not an injunction. The problem with these progrextremists is that they are activists who politicize (because their creed is that everything is political). What I initially called woke, in a pejorative way, I now prefer to label as progrextremists. Awakening to social issues and injustices is good, but imposing this in all aspects of life becomes a dogma with its dangers.
One might say that I react through my privileges, and I do not deny it. Let’s be logical, if I have an advantage, I don’t want to lose it. This makes me an odious character, wanting to maintain a possession. But then, why do feminists still want acquired rights if everything becomes a privilege relative to others (women from other countries) or temporal (women from the past)? It’s normal that we want to fight for what we possess.
I know this isn’t very communist and that’s precisely my point. If Color Studies and other emancipation projects born in the USA come to us, and some feel threatened by this progressivism, it’s because it recalls something that the United States does not approach in the same way as Europe and France in particular, since they were witch-hunting during McCarthyism. The cultural revolution of our dear Mao (1966-76) influenced many of our intellectuals of that period, which was less the case in the US. The illusions of this revolution and the little red book impacted our country which, after the USSR, was the first “communist” European nation. We know that this period of political “deconstruction” persecuted and even killed millions of Chinese.
When today, in psychological support offices, we hear practitioners proclaiming their ideological or political views and criticizing their colleagues by urging them to do the same under penalty of being labeled Nazis or other -phobes, doesn’t it remind you of Maoist or Stalinist self-criticism sessions?
Remember that Maoist and more generally Marxist reeducation involved humiliations, at best, and torture and murders at worst. Public denunciations on hypnosis groups, social networks in general, don’t they remind you of the Red Guards who could go as far as denouncing their parents or teachers for ideological compliance?
The problem with our delayed copy-paste from the USA is that we take up themes that must be addressed differently based on our history. While there is indeed racism or more precisely xenophobia in France towards Africans, Arabs, Asians, or Jews, we do not have to address it the same way as the Americans, because our histories do not bring the same dynamics.
If we do not see in progrextremism a form of Maoism which, like extreme right-wing movements, has killed millions of people, we overlook historical elements that need consideration. As this trend emphasizes communities over the common, there will be struggles that will last and be costly in camps with entrenched opinions.
This is a good opportunity for us practitioners to work on ourselves, to look at our shadows and our extremism, to know what we are going to do with them and see if we are able to see nuances, beyond the emotions generated, much like what we ask of our own clients in therapy.
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Take what is good and right for you.
Be one,
Pank