Réflexions martiales d’un Hypnofighter #474 : Rester sur le dos ou renverser 

Le Gracie Jiujitsu a révolutionné le monde du combat en un contre un, offrant la possibilité de finir un affrontement depuis le dos. Cela peut sembler contre-intuitif, mais il est vrai que des clés de bras ou des étranglements peuvent surprendre et soumettre un adversaire qui se sent en « sécurité » dans la garde.

Cependant, si l’on s’en tient à un Jiujitsu martial, cette idée de soumettre depuis une position inférieure n’est pas nécessairement celle qui devrait être la plus privilégiée. Nous savons d’autant plus aujourd’hui qu’une grande majorité des combattants savent se défendre contre ces techniques. Il est toujours plus simple d’empêcher une action que de l’initier, surtout lorsqu’il s’agit de mouvements complexes impliquant des rotations, des saisies, des mouvements de jambes ou des montées de hanches. De plus, il y a la notion de « slam », qui consiste à soulever complètement l’adversaire en tentative de soumission et à le projeter violemment au sol, une pratique totalement proscrite en Jiujitsu sportif.

Dans ma logique, les opposants peuvent toujours frapper même lorsque l’on est en phase d’apprentissage de prises. Dès lors, je préfère que celui qui est en dessous cherche plutôt à renverser ou à inverser la position. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on observe beaucoup de « wrestle-ups », souvent moins complexes qu’un « sweep » et permettant d’inverser la situation ou de revenir debout en « clinch ».

Apprendre à finir le combat par une soumission est gratifiant, mais je le trouve trop risqué. J’estime qu’enseigner et pratiquer la possibilité de renverser pour chercher la soumission depuis une position où la gravité, la possibilité de fuir et d’impacter avec des frappes, le cas échéant, est certes moins visuel et étonnant dans un match, mais plus sécurisant.

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Martial Reflections of an Hypnofighter #474: Staying on Your Back or Reversing

Gracie Jiujitsu changed the world of 1v1 combat, with the possibility of finishing a fight from the back. This is quite counter-intuitive, but it’s true that armlocks or chokes can surprise and defeat an opponent who feels « safe » in the guard.

However, if we stick to Martial Jiujitsu, this idea of submitting from underneath is not necessarily what should be most utilized. We know all the more today that a large majority of fighters know how to defend themselves. And it is always simpler to prevent something than to initiate it.

Especially in complex movements involving rotation, grips, leg movements, or hip raises. Moreover, there are « slams, » the notion of completely lifting someone attempting a submission and slamming them full force into the ground, which has been completely prohibited in sport Jiujitsu.

In my logic, opponents can always strike even when we are learning grappling. Therefore, I prefer that the one who is underneath seeks instead to reverse or invert the position. This is why we see a lot of « wrestle-ups, » often less complex than a « sweep » and allowing for a reversal of the situation or returning to a standing clinch.

Learning to finish the fight with a submission is gratifying, but I find it too risky. I believe that teaching and practicing the possibility of reversing to seek submission from a position where gravity, the possibility of escaping, and impacting with strikes, if necessary, is certainly less visual and surprising in a match, but more secure.

Take what is good and right for you. Be One, Pank.

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #407 : La rencontre des autres académies

L'article explore l'importance et les bénéfices de visiter d'autres académies d'arts martiaux, comme le Jiujitsu et la Luta, au-delà de la compétition. Il souligne comment ces rencontres, malgré les différences de styles et d'enseignements, enrichissent la pratique et la compréhension de la discipline, favorisant un partage sincère de la passion entre pratiquants.

Tout le monde n’aime pas la compétition, qui est un moment sympa pour découvrir des façons de voir et d’appliquer le Jiujitsu et la Luta. De plus, le stress que cela peut engendrer fait que, jusqu’aux combats, la plupart restent dans leur tunnel de concentration.

Nous savons que notre communauté est vraiment chaleureuse, même si, comme toute famille, il y a parfois des tensions. Ces dernières ne touchent jamais les passionnés qui viennent en visite dans les autres académies. En déplacement ou pendant les vacances, prendre son gi ou son short et rashguard pour aller à la rencontre des autres styles et mentalités apporte à notre personne en plus de notre jeu.

Nous avons chacun un biais de point de départ, ce qui signifie que nous nous référons à la première chose que nous avons apprise sur un sujet. Aller chez les autres, c’est voir une autre façon d’apprécier la discipline, les approches d’enseignement ou les ambiances.

Les professeurs ont des attentes différentes des pratiquants, de leurs élèves, ce qui fait que ce qui semble essentiel dans une école ne l’est pas dans une autre. Le seul moment où tout le monde se ressemble, c’est les randoris. Bien qu’il y ait ceux qui sont sous les règles IBJJF et d’autres n’ont pas cette démarche, un combat reste un combat.

Certes, l’académie, comme des anticorps, va aller en force attaquer le virus que nous sommes en tant qu’intrus dans le système de vie du dojo. Et puis, qu’importe que l’on se soit fait rincer ou que nous ayons été intéressant pour les membres de ce microcosme, à la fin, les échanges, parfois cette invitation à repasser, nous indiquent que l’échange a atteint son but : partager sa passion comme un dialogue profond et sincère avec ceux qui, quelques heures avant, étaient juste des inconnus…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #407: Meeting Other Academies

Not everyone likes competition, which is a nice time to discover ways of seeing and applying Jiujitsu and Luta. Moreover, the stress it can generate means that, until the fights, most remain in their concentration tunnel.

We know that our community is truly warm, even if, like any family, there are sometimes tensions. These never affect enthusiasts who visit other academies. When traveling or during holidays, taking your gi or your shorts and rashguard to meet other styles and mentalities adds to our person in addition to our game.

We each have a starting point bias, which means we refer to the first thing we learned about a subject. Going to others’ places means seeing another way of appreciating the discipline, teaching approaches, or atmospheres.

Professors have different expectations of practitioners, of their students, which means that what seems essential in one school is not in another. The only time everyone is alike is during randoris. Although there are those who are under IBJJF rules and others do not have this approach, a fight remains a fight.

Certainly, the academy, like antibodies, will forcefully attack the virus that we are as intruders in the dojo’s way of life. And then, no matter if we got « rinsed » or if we were interesting to the members of this microcosm, in the end, the exchanges, sometimes this invitation to come back, indicate that the exchange has achieved its goal: to share one’s passion like a deep and sincere dialogue with those who, a few hours before, were just strangers…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #375 : Le Jiujitsu/Luta offre une voie

L'article explore comment le Jiujitsu et la Luta, bien que n'étant pas des "Do" traditionnels, servent de voies puissantes pour la construction mentale et la gestion de l'inconfort. Contrairement aux sports de frappe, le grappling impose une pression constante et enseigne la gestion de la frustration. Progresser dans ces disciplines implique d'embrasser activement les situations inconfortables, ce qui développe un état d'esprit de croissance, une adaptation neuronale et une meilleure gestion de l'incertitude. Les retours extérieurs sont essentiels pour l'amélioration, et le processus est une recherche quotidienne de micro-ajustements, transformant l'inconfort initial en confort.

Si ce ne sont pas des Do, nos styles de combat entraînent néanmoins des chemins de construction de soi et de son mental. En lisant un article sur l’idée de chasser le confort et de se construire dans l’inconfort, je l’ai rapidement associé à ce que nous vivons dans le sport et bien sûr nos arts martiaux. Je mettrais les systèmes de préhension dans un premier temps, parce que, à l’inverse de la frappe où parfois on peut « fuir », dans la lutte, la pression physique est constante jusqu’à la fin (soumission ou fin de round).

En effet, le Jiujitsu et la Luta : il n’y a pas de gratification immédiate, il n’existe pas de « lucky punch » ou de technique qui passe par chance. Il y a une gestion d’une sensation très complexe : la frustration. Cet inconfort qui se répète de randori en randori. Cette endurance à cet état est la voie d’évolution.

Pour progresser en grappling, il est nécessaire d’entrer dans l’inconfort : ouvrir sa garde, tenter une posture qui risque de ne pas passer et nous imposer un effort démentiel pour revenir a minima dans la situation initiale que nous avions. Seulement, cela développe, séance après séance, un état d’esprit dit de développement. Il y a même une adaptation neuronale qui se développe en plus d’une capacité à gérer l’incertitude.

Les retours de nos adversaires, senpai ou professeurs, nous permettent de progresser, de sortir de nos processus qui ne donnent pas de résultat dans nos jeux et nous amènent à nous reconfigurer ou à mettre en place les modifications.

Enfin, nos Jiujitsu/Luta ne seront jamais parfaits. Par contre, nous pouvons quotidiennement nous orienter vers la notion de progrès et de micro-ajustements qui nous permet de nous rendre compte que l’inconfort d’hier devient plus confortable aujourd’hui.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.
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Martial Reflections of an Hypnofighter #375: Jiujitsu/Luta Offers a Path

While they are not Do (paths in the spiritual sense), our combat styles nonetheless lead to paths of self-construction and mental development. Reading an article on the idea of chasing discomfort and building oneself within it, I quickly associated it with what we experience in sports and, of course, our martial arts. I would first highlight grappling systems because, unlike striking where you can sometimes « escape, » in grappling, the physical pressure is constant until the end (submission or the round’s conclusion).

Indeed, in Jiujitsu and Luta, there is no immediate gratification; there is no « lucky punch » or technique that works by chance. There is the management of a very complex sensation: frustration. This discomfort that repeats from randori to randori. Enduring this state is the path to evolution.

To progress in grappling, it is necessary to enter into discomfort: open your guard, attempt a posture that might not work, and impose on ourselves an enormous effort to at least return to the initial situation we were in. However, this develops, session after session, a so-called development mindset. There is even neuronal adaptation that develops in addition to an ability to manage uncertainty.

Feedback from our opponents, senpai, or instructors allows us to progress, to move away from our approaches that aren’t yielding results in our game, and leads us to reconfigure ourselves or implement modifications.

Finally, our Jiujitsu/Luta will never be perfect. On the other hand, we can daily orient ourselves towards the notion of progress and micro-adjustments, which allows us to realize that yesterday’s discomfort becomes more comfortable today.

Take what is good and right for you.
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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #320 : Chacun sa spécialité

Le BJJ est issu du Judo, mais se distingue par sa spécialisation unique dans le combat au sol. Contrairement au Judo ou au Sambo, où le sol est secondaire, le BJJ considère le combat au sol comme son essence. Découvrez pourquoi cette différence fait du Jiujitsu une discipline unique en grappling.

Nous le savons, le BJJ est un cousin, voire un descendant direct du Judo. Le Sambo également, et les luttes diffèrent tellement en fonction de leurs origines. Cependant, une chose est certaine : le combat au sol n’est que sporadique dans toutes les disciplines, à l’exception du Jiujitsu et éventuellement du Kosen Judo.

Lorsque je partage des techniques de takedown en cours, il m’arrive souvent de comparer celles proposées en Judo ou en Sambo, en partant du postulat que ces disciplines sont spécialisées dans les projections, mais beaucoup moins dans le travail au sol. Pourquoi ? Simplement parce qu’au début du XXe siècle, les professeurs considéraient qu’un combattant au sol, surtout après une grosse projection, serait neutralisé (KO).

Je ne reviendrai pas sur l’évolution sportive qui a encore renforcé cette idée. Le sol a été intégré au Judo avec le Fusen Jiujitsu, et le Sambo a en partie repris les logiques du ne-waza du Judo avec une orientation marquée sur les clés de jambe. Le BJJ, quant à lui, a été créé sans chercher à suivre les objectifs militaires ou policiers du Judo/Sambo, et s’est rapidement orienté de la défense personnelle vers la confrontation interstyle.

Ainsi, entre l’approche technique de Carlos et les spécificités physiques d’Helio, le Gracie Jiujitsu s’est concentré de plus en plus sur le combat au sol. Quand on veut comparer les styles de grappling au sol, il est évident qu’aucun style n’est aussi spécialisé dans cet aspect que le Jiujitsu. Même si les autres disciplines incluent le travail au sol, ce n’est que pour compléter ou compenser une projection « trop faible », alors qu’en BJJ, le combat commence véritablement au sol.

Les takedowns en BJJ doivent donc être perçus comme une simple transition vers la position qui permettra le « vrai » travail de la discipline : le combat au sol.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,
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Martial Reflections of a Hypnofighter #320: Everyone Has Their Specialty

We know that BJJ is a cousin—or even a direct descendant—of Judo. The same applies to Sambo, and grappling styles vary significantly depending on their origins. However, one thing is certain: ground fighting is only sporadically practiced in all disciplines except for Jiujitsu and, perhaps, Kosen Judo.

When I teach takedown techniques, I often compare those found in Judo or Sambo, starting from the premise that these disciplines are specialized in throws but not in ground fighting. Why? Simply because, at the beginning of the 20th century, instructors believed that a fighter on the ground, especially after a major throw, would be neutralized (KO).

I won’t dwell on how sports competition has further reinforced this notion. Ground techniques were integrated into Judo via Fusen Jiujitsu, and Sambo partially adopted Judo’s ne-waza logic, focusing on leg locks. BJJ, on the other hand, was created without aiming to follow the more military or police-oriented goals of Judo/Sambo. It quickly transitioned from self-defense to interstyle confrontation.

Thus, between Carlos’ technical approach and Helio’s physical attributes, Gracie Jiujitsu has increasingly emphasized ground fighting. When comparing grappling styles on the ground, it becomes clear that no style is as specialized in this area as Jiujitsu. While other disciplines include ground work, it’s typically to complement or compensate for a “weaker” throw, whereas in BJJ, the fight only truly begins on the ground.

Therefore, BJJ takedowns should be viewed merely as a transition into position before the discipline’s “real” focus: ground fighting.

Take what resonates with you and what serves you best.

Be One,
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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #306 : Comprendre ses techniques au travers de ses fondamentaux

L'article explore comment décomposer et analyser les techniques martiales pour en extraire les fondamentaux, essentiels pour surmonter les problématiques en combat, qu'il s'agisse de préhension ou de percussion.

Dans le Jiujitsu et de nombreux systèmes de préhension, il est facile de mettre au point de nouvelles techniques. Certaines vont d’ailleurs faire le buzz sur Internet et, parfois, prendre le nom de leur découvreur (comme la De La Riva, bien qu’elle existait déjà dans les matchs de Kosen Judo).

Ce qui est intéressant dans l’étude de nos techniques et l’assimilation de nouvelles, c’est d’observer ce qui constitue la technique elle-même. Par exemple, hier, je suis revenu sur le principe fondamental que nous propose le pendulum sweep, la deuxième technique enseignée dans mon académie.

J’ai montré comment les logiques d’évasion pour sortir des contrôles pouvaient s’inspirer de cette idée de pendule. C’est d’ailleurs cette capacité à transférer une notion clé, non pas dans la forme mais dans le fond, qui nous permet de comprendre que nous touchons à des fondamentaux.

Une fois que l’on comprend qu’au-delà de simplement renverser ou passer une garde grâce aux techniques de base, il existe, dans ces formes « primaires, » des concepts que l’on peut qualifier de fondamentaux, alors tout devient plus clair. Si nous appliquons ces fondamentaux, que ce soit dans les systèmes de préhension ou de percussion, nous pouvons répondre à une grande majorité des problématiques rencontrées dans les affrontements.

Plus nous prenons le temps de décomposer nos techniques pour en chercher les constituants, plus nous pouvons apprendre et assimiler ce qui, parfois, n’est pas conscient, mais qui, d’un point de vue mécanique, est associé aux structures fondamentales de nos styles.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

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: Martial Reflections of a Hypnofighter #306: Understanding Techniques Through Their Fundamentals

In Jiujitsu and many grappling systems, it’s easy to develop new techniques. Some even create a buzz online and sometimes take on the name of their discoverer (like the De La Riva guard, which already existed in Kosen Judo matches).

What’s interesting in studying our techniques and assimilating new ones is observing what constitutes the technique itself. For example, yesterday, I revisited the fundamental principle presented by the pendulum sweep, the second technique taught in my academy.

I demonstrated how escape logics to get out of control positions could draw inspiration from this pendulum idea. It’s this ability to transfer a key notion, not in form but in substance, that allows us to understand we are dealing with fundamentals.

Once we understand that, beyond merely sweeping or passing guard using basic techniques, there are « primary » forms containing concepts we can call fundamentals, everything becomes clearer. By applying these fundamentals, whether in grappling or striking systems, we can address the vast majority of issues encountered in confrontations.

The more time we spend breaking down our techniques to uncover their building blocks, the more we can learn and assimilate what might not be consciously apparent but is mechanically linked to the fundamental structures of our styles.

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #302 : Le Jiujitsu a-t-il changé d’objectif ?

Le Gracie Jiujitsu, conçu à l'origine pour la défense personnelle, s'est progressivement orienté vers une pratique sportive visant à surpasser d'autres styles. Cette transition, marquée par des défis entre écoles et l’essor du MMA, questionne son adaptation aux réalités du combat.

Je regardais la vidéo Black Belt Confession – BJJ SUCKS For Self Defense et j’ai particulièrement apprécié une remarque mise en avant par le vidéaste. Le Jiujitsu, développé par les Gracie pour sa branche brésilienne, s’orientait officiellement vers la défense personnelle.

Cependant, si on examine l’histoire de ce que proposaient Carlos puis Helio Gracie, ce n’est pas cet aspect qui a marqué le style. Ce qui a été retenu, ce sont plutôt les défis que l’Académie Gracie lançait aux autres styles. Que ce soit intentionnel ou non, les combattants ont dû apprendre et adapter le Jiujitsu pour remporter ces combats.

Je ne parle même pas des entraînements “professionnels” organisés lors des défis plus tardifs contre la Luta Livre, où nous étions déjà entrés dans l’ère du Vale Tudo, proche des débuts du MMA. Le Gracie Jiujitsu s’est alors davantage orienté vers la victoire contre d’autres pratiquants de sports de combat que vers une gestion réaliste des combats de rue.

Aujourd’hui, le Jiujitsu semble avoir perdu son adaptation au MMA — il suffit de regarder Kron Gracie la semaine dernière. Pourquoi ? Parce que le Jiujitsu continue de se centrer sur le combat contre ses propres techniques (ce qui, pour ma part, ne me dérange pas particulièrement) plutôt que sur la self-defense.

D’ailleurs, il est amusant de constater à quel point nous sommes loin de l’époque où chaque école avait son style distinct : la demi-garde de la Nova União, le travail de passeur de garde chez Carlson Gracie… Aujourd’hui, toutes les académies travaillent globalement de la même manière. Je ne vois plus trop de différences entre AOJ, Unity ou Atos.

La facette plus sportive que martiale a permis une amélioration incroyable du niveau technique et a produit un système totalement optimisé pour vaincre un Jiujitsuka. Mais cela s’est fait au “détriment” de l’époque où l’objectif était de battre des pratiquants de MMA, qu’ils soient wrestlers ou strikers, eux-mêmes ayant étudié le BJJ pour l’annihiler.

C’est fascinant de voir l’évolution en cent ans de ce que le Gracie Jiujitsu a apporté au monde.

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Martial Reflections of a Hypnofighter #302: Has Jiujitsu Changed Its Objective?

I was watching the video Black Belt Confession – BJJ SUCKS For Self Defense and particularly appreciated a point highlighted by the videographer. Jiujitsu, developed by the Gracies for its Brazilian branch, was officially oriented towards self-defense.

However, when we look at the history of what Carlos and Helio Gracie proposed, it’s clear that this aspect didn’t define the style. What stood out were the challenges the Gracie Academy posed to other styles. Whether intentional or not, fighters had to learn and adapt Jiujitsu to win those fights.

I’m not even mentioning the “professional” training sessions during later challenges against Luta Livre, as we had already entered the Vale Tudo era, close to the early stages of MMA. Gracie Jiujitsu was more focused on defeating other combat sports practitioners than on realistic street combat management.

Today, Jiujitsu seems to have lost its adaptability to MMA — just look at Kron Gracie last week. Why? Because Jiujitsu continues to focus on defeating its own techniques (which, personally, I don’t mind) rather than on self-defense.

Moreover, it’s amusing to see how far we’ve come from the days when each school had its distinct style: the half-guard from Nova União, the guard-passing skills at Carlson Gracie’s… Today, all academies work in roughly the same way. I no longer see much difference between AOJ, Unity, or Atos.

The sportier side of Jiujitsu has led to an incredible improvement in technical level and created a fully optimized system for defeating a Jiujitsuka. But this came at the “expense” of the era when the goal was to defeat MMA practitioners, whether they were wrestlers or strikers, who had studied BJJ to neutralize it.

It’s fascinating to observe the evolution over a hundred years of what Gracie Jiujitsu has offered the world.

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #300 : Arrêter l’entraînement en fin de carrière

Cet article explore les raisons qui poussent certains pratiquants d’arts martiaux, notamment de BJJ, à arrêter leur entraînement en fin de carrière. Entre perte de motivation et besoin de nouveaux défis, il met en lumière les choix personnels pour éviter l’épuisement d’une passion.

Notre sport, comme tous les autres, peut attirer grâce à la compétition. C’est d’ailleurs le gros point fort du BJJ, qui dépasse très certainement le judo sur ce sujet. Pourquoi parler de cet avantage du jiujitsu ? Simplement parce que tout le monde est prêt à payer entre 50 et 180 € pour combattre, et il peut y avoir plus de 8 000 participants.

Une autre force du BJJ réside dans sa valorisation des anciens, les Masters/Vétérans. Quand toutes les autres fédérations mettent en avant les enfants, celle du BJJ cible ceux qui ont de l’argent et une nouvelle envie de se tester.

Cependant, une fois que le corps, et peut-être la motivation, ne suivent plus, après des décennies de compétition, il est très possible que le pratiquant décide d’arrêter. Pour beaucoup, cela signifie juste libérer des week-ends, mais pour d’autres, cela devient une véritable remise en question.

J’ai souvent vu d’excellents compétiteurs arrêter les arts martiaux après avoir cessé d’obtenir des résultats ou atteint leurs objectifs. Certains rejettent même complètement les arts martiaux, les dojos et le combat, et se tournent vers d’autres activités comme la course à pied, l’escalade, le triathlon ou le crossfit.

Ils estiment que les arts martiaux n’ont plus rien à leur apporter, ne trouvant plus cette satisfaction qui les motivait à se rendre plusieurs fois par semaine au dojo. En effet, il ne faut pas chercher autre chose que du sport dans les arts martiaux : chacun a ses propres leviers motivationnels.

Concourir contre soi-même ou contre les autres est une manière de se fixer des objectifs. Cependant, pratiquer simplement pour s’améliorer, sans jamais savoir si ces efforts peuvent être éprouvés, peut lasser. Certains préfèrent éviter que leur passion ne dépérisse ou ne les dégoûte, et cherchent de nouveaux chemins pour se challenger.

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Martial Reflections of a Hypnofighter #300: Stopping Training at the End of a Career

Our sport, like all others, can attract participants through competition. This is undoubtedly the strong point of BJJ, which probably surpasses judo in this regard. Why talk about this advantage of jiujitsu? Simply because everyone is willing to pay between €50 and €180 to compete, and there can be over 8,000 participants.

Another strength of BJJ lies in how it values older practitioners, the Masters/Veterans. While most federations focus on children, BJJ targets those who have the financial means and a new desire to test themselves.

However, once the body, and perhaps the motivation, no longer follow after decades of competition, it is very likely that practitioners will decide to stop. For many, this simply means freeing up their weekends, but for others, it leads to a deeper reflection.

I have often seen excellent competitors quit martial arts after they no longer achieved results or met their goals. Some even completely reject martial arts, dojos, and combat, turning to activities like running, climbing, triathlons, or crossfit.

They feel that martial arts no longer offer them the fulfillment that once motivated them to train several times a week at the dojo. Indeed, martial arts are essentially a sport, and each person has their own motivational triggers.

Competing against oneself or others is a way to set goals. However, practicing solely for self-improvement, without ever knowing if these efforts can be tested, can become tiresome. Some prefer to avoid seeing their passion fade or become a source of disgust and instead look for new ways to challenge themselves.

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #293 : Sur les tatamis, il y a aussi des déséquilibrés

Les arts martiaux ne sont pas une thérapie, mais un outil complémentaire au développement personnel. Pourtant, certains pratiquants déséquilibrés peuvent utiliser leur pratique pour nuire aux autres. Cet article explore les dangers de tels comportements et la responsabilité des formateurs pour éviter de glorifier ces dérives.

Vous savez que je déteste lire que le jiujitsu ou n’importe quel art martial est une thérapie. Ce peut être un support, un complément à un travail sur soi, mais la notion de thérapie est clairement abusée. Souvenez-vous de Bourdain, passionné de BJJ, qui a pourtant fait le choix de mettre fin à ses jours.

Hier, je lisais un article d’un pratiquant de chez Legion qui s’est fait détruire la colonne vertébrale par un ceinture marron. Ce dernier aime utiliser une technique blessante et se vante d’avoir fait du mal à de nombreux combattants avec elle.

On voit bien que l’intention de ce pratiquant n’est pas de partager et de protéger ses partenaires. Son but est de prendre le pouvoir, de blesser et, pour certains, de pousser à abandonner les tatamis. Il n’est certainement pas le seul dans les dojos : des individus déséquilibrés avec des intentions malsaines y sont fréquents.

Je trouve toujours stupide que les médias associent une agression ou un fait divers à la pratique sportive, comme la boxe ou les luttes du protagoniste. Tous les pratiquants ne deviennent pas délinquants. Cependant, une fois le profil psychologique déterminé, il est intéressant d’examiner les motivations qui l’ont poussé à pratiquer.

Si certains jeunes ou anciens trouvent un salut dans le monde du combat en apprenant à maîtriser leurs pulsions, cela nécessite une vigilance accrue de la part des formateurs. Il faut éviter, comme c’est parfois le cas dans les salles, de valoriser celui qui casse les autres et qui est dangereux. Sinon, le récit collectif risque de nourrir les failles psychologiques et d’encourager les comportements pathologiques.

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Martial Reflections of a Hypnofighter #293: On the Mats, There Are Also Unbalanced Individuals

You know I hate reading that jiujitsu or any martial art is a form of therapy. It can be a support, a complement to personal development, but the notion of therapy is clearly overstated. Remember Bourdain, a passionate BJJ practitioner, who still chose to end his life.

Yesterday, I read an article about a practitioner from Legion who had his spine destroyed by a brown belt. The latter enjoys using a harmful technique and boasts about having injured numerous fighters with it.

It is evident that this practitioner’s intention is neither to share nor to protect his partners. His goal is to exert power, to injure, and, for some, to drive others off the mats. He is certainly not alone in the dojos: individuals with imbalances and malicious intentions are frequent.

I always find it foolish when the media links an aggression or a news story to a sport like boxing or wrestling. Not all practitioners become criminals. However, once the psychological profile is established, it is interesting to examine the motivations behind their practice.

If some young or older individuals find salvation in combat sports by learning to master their impulses, this requires increased vigilance from trainers. They must avoid, as is sometimes the case, glorifying those who harm others and pose a danger. Otherwise, the collective narrative risks feeding psychological weaknesses and encouraging pathological behavior.

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #290 : Une ceinture bleue en compétition de 2024 est-elle supérieure à une ceinture noire des années 90 ?

Ce matin, j’ai entendu dans un podcast une affirmation à laquelle j’adhère totalement : une ceinture bleue de haut niveau en compétition, disons parmi le top 20 mondial, pourrait hypothétiquement battre une ceinture noire du top 10 des années 90, voire des premiers championnats du monde de BJJ.

Aujourd’hui, la nouvelle génération, comme je l’ai mentionné dans un post précédent, peut atteindre un niveau élite en 3 à 5 ans, et encore plus pour ceux qui ont commencé le jiujitsu dès leur enfance, à l’instar des jeunes judokas en France. Cette progression est rendue possible grâce aux nombreuses académies et professeurs d’excellence présents à travers le monde.

C’est un constat valable en boxe, en lutte ou en judo : il ne faut pas se leurrer, les générations actuelles, même avec moins de temps d’entraînement ou dans des grades inférieurs, surpassent souvent leurs prédécesseurs. Il n’est pas rare aujourd’hui de voir des ceintures bleues ou violettes battre des ceintures noires qui ne sont pas de niveau élite.

C’est un tournant important pour le jiujitsu, car les grades perdent peu à peu leur signification, comme c’est déjà le cas dans le karaté Kyokushin, où des ceintures vertes battent parfois des ceintures noires lors de compétitions. Un grade devient alors davantage un symbole qu’un indicateur de niveau. À ceux qui affirment que « la ceinture ne sert qu’à tenir le Gi », je réponds que jusqu’à présent, elle avait une réelle signification, mais cette dernière tend à disparaître.

Si cela n’intéresse pas les organisateurs, qui tirent profit des multiples catégories de ceintures, de poids et d’âge, on pourrait envisager dans quelques années des tournois sans distinction de grades. À haut niveau, cela existe déjà en amateur, et il n’est pas certain que les podiums soient occupés par les pratiquants les plus gradés.

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Martial Reflections of a Hypnofighter #290: Is a 2024 Blue Belt Competitor Superior to a 1990s Black Belt?

This morning, I heard a statement on a podcast that I fully agree with: a high-level competition blue belt, say within the world’s top 20, could hypothetically defeat a black belt ranked in the top 10 of the 1990s, or even from the early BJJ world championships.

Today’s new generation, as I mentioned in a previous post, can reach an elite level in 3 to 5 years, even more so for those who started practicing jiujitsu as children, similar to young judokas in France. This rapid progression is possible thanks to numerous academies and excellent teachers worldwide.

This phenomenon is also observed in boxing, wrestling, or judo: current generations, even with less training time or at lower ranks, often surpass their predecessors. Nowadays, it’s not uncommon to see blue or purple belts defeating black belts who are not elite-level competitors.

This shift is crucial for jiujitsu because ranks are losing their traditional meaning, as already seen in Kyokushin karate, where green belts sometimes defeat black belts in competitions. A rank is becoming more of a symbol than a true indicator of skill level. To those who say, “a belt only holds the Gi,” I’d argue that until now, belts had real meaning, but that significance is fading.

If tournament organizers—who profit from the various belt, weight, and age categories—don’t interfere, we could see open-rank tournaments emerge in the coming years. At the amateur level, such events already exist, and it’s uncertain whether the most decorated practitioners would stand on the podium.

Bjj #Jiujitsu #IBJJF #graduation #level #champion #competition #sportjiujitsu

Take only what is good and right for you.

Be One,
Pank
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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #274 : Les dopages des masters

Les compétitions de BJJ et MMA sont de plus en plus marquées par le dopage, y compris chez les Masters de plus de 40 ans. Ce phénomène pose des questions sur l’intégrité et le besoin de se prouver à un âge où l’ego devrait s’apaiser.

Nous savons que des disciplines comme le MMA ou le BJJ sont remplies de dopages multiples. Ce n’est pas un secret, même si, bien sûr, tout le monde aime se présenter comme « naturel » parce que cela permet de vendre du rêve et encourage les nouvelles générations à rêver.

Ce qui devient de plus en plus visible, c’est de voir des Masters de BJJ, officiellement à partir de 30 ans et jusqu’à 70 ans, arriver avec des physiques manifestement dopés. C’est comme si vous, qui jouez au foot ou au basket entre amis dans votre club municipal, rencontriez des gars avec des physiques de vingtenaires et un état d’esprit de « gagner à tout prix. »

Quand des personnes qui ne sont ni élites ni même professionnelles se dopent, cela montre que nous sommes passés dans un monde où la compétition devient malsaine. Qui, à 40 ou 50 ans, a encore besoin de prouver quelque chose en se dopant pour gagner des compétitions IBJJF ou autres ? Même si vous remportez un titre majeur, cela n’apporte rien de substantiel.

On pourrait me dire que c’est pour le prestige personnel, mais alors, pourquoi se doper, c’est-à-dire ne pas se présenter avec ses compétences réelles en compétition ? J’ai parfois l’impression de voir des « vieux dopés » de 45-50 ans, qui publient des stories sur leurs réseaux sociaux pour exhiber leurs médailles, comme s’ils étaient des jeunes en ligue majeure.

Être fier de soi à tout âge est très positif, et vouloir partager cette joie aussi, mais quand tu es « chargé » et que tu gagnes une compétition avec 50% de participants en mode loisir et non dopés, ce n’est pas la même chose que de gagner l’ADCC ou les mondiaux en adultes ceinture noire, où l’on sait que tout le monde est dopé et à son paroxysme.

L’ego devrait s’apaiser avec l’âge, mais nos compétitions semblent ne pas offrir d’opportunité pour cela…

BJJ #Jiujitsu #MMA #Dopage #LutaLivre #Grappling

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,
Pank
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Martial Reflections of a Hypnofighter #274: Masters’ Doping

We know that disciplines like MMA or BJJ are filled with various forms of doping. It’s not a secret, even though everyone likes to market themselves as « natural » because it sells dreams and encourages new generations to aspire.

What’s becoming increasingly apparent is seeing BJJ Masters, officially from 30 years old to 70, showing up with visibly enhanced physiques. It’s like if you, playing soccer or basketball with your local club, encountered guys with twenty-something bodies and a mindset of « win at all costs. »

When people who are neither elite nor professionals resort to doping, it shows we’ve entered a world where competition has become toxic. Who, at 40 or 50 years old, still needs to prove themselves by doping to win IBJJF or other competitions? Even if you win a major title, it brings little reward.

You might say it’s for personal prestige, but then why dope? Why not compete with your real abilities? Sometimes, I feel like I’m watching « old doped-up guys, » 45-50 years old, posting stories on social media to show off their medals, as if they were young athletes in a major league.

It’s very positive to be proud of oneself at any age and to want to share your joy. But when you’re « juiced » and win a competition where 50% of the participants are in it for leisure and not doped, it’s not the same as winning ADCC or the adult black belt Worlds, where we know everyone is loaded and at their peak level.

Ego should calm with age, but our competitions don’t seem to provide a lever for that…

BJJ #Jiujitsu #MMA #Doping #LutaLivre #Grappling

Take what’s good and right for you.

Be one,
Pank
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