Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #299 : La difficulté des styles traditionnels

Cet article explore les difficultés rencontrées par les enseignants de styles martiaux traditionnels, comme le Taekwondo, face aux attentes des nouveaux pratiquants préférant des approches plus ludiques et moins contraignantes. Comment adapter ces disciplines sans perdre leur essence?

Hier, pendant un repas avec les professeurs du Fushan Kwoon, je discutais avec Nicolas, notre professeur de Taekwondo, sur la difficulté d’enseigner et de retenir des apprenants, qu’ils soient enfants ou adultes. C’est un thème que j’ai déjà abordé, mais chaque fois que je parle avec des enseignants de styles plus traditionnels que ceux que je pratique, cela me pousse à la réflexion.

Le Taekwondo et la culture coréenne des arts martiaux sont associés à une discipline de fer et à des entraînements éprouvants. Je me souviens de stages avec Lee Kwan Young, à l’époque où je pratiquais intensément le karaté. Ces moments étaient un exemple de rigueur et de dureté. Les Jeux olympiques ont changé à la fois la population des pratiquants et la façon de pratiquer, tout comme nous l’avons vu avec le Gracie Jiujitsu et le Jiujitsu sportif.

Ce que recherchent les pratiquants aujourd’hui, c’est l’explosivité, les enchaînements aériens, etc., mais rarement les poomsae ou le kiboun. La raquette et le plastron offrent un côté plus ludique. Nicolas m’a expliqué que sa méthode, issue d’une école plus traditionnelle, avec une discipline rigoureuse, a dû être mise à jour. Il a constaté que beaucoup de nouveaux apprenants ne supportaient pas le côté martial. Ils viennent davantage pour le côté sportif et amateur.

Les sanctions pour les retards ou le bavardage peuvent faire fuir les jeunes ou les adultes qui cherchent à s’amuser et se détendre, et non à se contraindre comme on pourrait l’attendre dans les arts martiaux. De plus, les répétitions infinies de formes et de techniques dans le vide n’apportent pas de « fun » dans une société où tout tend vers la gamification.

Serge, un pratiquant de MMA formé par feu Senseï Merchet à Haute Tension, me disait que même lui, avec son style moderne, a dû adapter son approche face aux nouvelles vagues de pratiquants pour éviter qu’ils se plaignent ou quittent la salle. La mise à jour des écoles modernes peut se faire relativement facilement, mais pour des styles comme le Taekwondo, cela reste plus complexe si l’on souhaite préserver une partie de leur essence.

Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,
Pank
https://www.passioncombat.net

Martial Reflections of a Hypnofighter #299: The Challenges of Traditional Styles

Yesterday, during a meal with the instructors at Fushan Kwoon, I was talking with Nicolas, our Taekwondo instructor, about the challenges of teaching and retaining students, whether children or adults. This is a topic I have addressed before, but every time I speak with teachers of more traditional styles than the ones I practice, it prompts further reflection.

Taekwondo and the Korean martial arts culture are associated with iron discipline and grueling training. I remember workshops with Lee Kwan Young during my karate days. They exemplified rigor and toughness. The Olympics have changed both the demographics of practitioners and the way they practice, similar to what we have seen with Gracie Jiujitsu and sport Jiujitsu.

Today’s practitioners are looking for explosiveness, aerial sequences, etc., but rarely for poomsae or kiboun. The paddle and chest protector provide a more playful aspect. Nicolas explained to me that his method, rooted in a more traditional school with strict discipline, had to be updated. He noticed that many new students could not tolerate the martial aspect, as they came more for the sporting (amateur) side.

Sanctions for tardiness or chatting can drive away young people or adults who seek fun and relaxation rather than constraint, as is often expected in martial arts. Moreover, the endless repetitions of forms and techniques in the air do not provide « fun » in a society where everything has become gamified.

Serge, a MMA practitioner trained by the late Sensei Merchet at Haute Tension, told me that even he, with his modern style, had to adapt his approach to the new waves of practitioners to prevent complaints or attrition. Updating modern schools can be relatively “easy,” but for styles like Taekwondo, it remains more complex if one wants to preserve part of their essence.

Take only what is good and right for you.

Be One,
Pank

https://www.passioncombat.net

Réflexions de Pank / Instantané #285 : La nouvelle génération plus soumise à l’employeur IA ?

La génération Z est-elle vraiment plus libre dans son travail, ou est-elle soumise à une nouvelle forme de patron numérique, l'IA ? Cet article explore la relation entre les jeunes créateurs de contenu et les algorithmes qui dirigent leur quotidien.

Vous avez certainement vu passer toutes ces critiques où notre génération, celle des Boomers, X et Y, est accusée de ne pas comprendre les nouvelles générations avec leurs codes. Parmi ces critiques, les articles concernant la génération Z dans le monde du travail reviennent souvent.

On dit fréquemment qu’ils veulent terminer leur journée à 17h, qu’ils ne s’investissent pas suffisamment auprès de leurs employeurs ou qu’ils ne supportent pas la soumission à l’autorité. Et pourtant…

Ces jeunes sont nés avec des téléphones en main. Aujourd’hui, ils sont constamment en train de faire des photos, des vidéos et de les diffuser. Ils répètent ces actions sans cesse, sans horaires, sans vraie liberté, car leur véritable patron est une IA, un algorithme. J’avais déjà abordé cette idée à propos des vidéastes, qui se plient aux rappels et aux « likes » pour continuer une thématique, même s’ils n’en ont plus envie.

Finalement, il est difficile de dire que les Z sont si différents des générations précédentes. Ils prônent un équilibre entre vie personnelle et professionnelle, mais en réalité, ils travaillent encore plus. Ils n’ont pas d’horaires fixes et sont incapables d’arrêter leur consommation d’informations. Ils doivent toujours être à l’affût des nouvelles tendances pour les suivre et créer du contenu.

Leur patron ne les respecte pas, et pire encore, il peut ne pas les payer du tout. Avant de gagner leurs premiers revenus, ils doivent d’abord créer une communauté. Ce travail est souvent plus difficile que celui d’un commercial payé à la commission. On rationalise tout cela avec la « gamification » : capter une tendance, la faire sienne, grimper dans les classements. Mais il n’y a pas de 35 heures, pas de congés payés. Ces jeunes doivent entretenir leurs communautés et leurs liens sociaux constamment.

Les Z ne sont peut-être pas adaptés au modèle actuel d’un monde capitaliste, avec des patrons hiérarchiques et des horaires de bureau traditionnels. Pourtant, même s’ils vendent l’idée d’un rêve de digital nomad, de dropshipping ou de formateur en ligne, ils se retrouvent finalement indépendants mais soumis à des patrons numériques. Ces patrons leur imposent ou leur interdisent des mots, des idées, et des tendances.

GénérationZ #Numérique #travail #emploi #soumission #liberté #illusion #changement

Prenez ce qui résonne le mieux en vous.
Be one,
Pank
https://www.pank.one/blog


Pank’s Reflections / Snapshot #285: The New Generation More Submissive to AI Employers?

You’ve probably seen all the critiques where our generation (Boomers, X, and Y) is accused of not understanding the new generation with their unique codes. Among these criticisms, the articles about Generation Z in the workplace are frequent.

There is a common idea that they want to finish their day at 5 p.m., that they don’t invest in their employers, or that they can’t stand submitting to authority. But…

They were born with phones in their hands, and today they constantly take photos, videos, and share them. They repeat this endlessly, without schedules, without freedom, because their boss is an AI, an algorithm. I’ve touched on this before, with video creators who submit to reminders and likes to continue a theme even when they don’t want to anymore.

In the end, it’s hard to say that Generation Z is so different from previous generations. They claim to want a balance between personal and professional life, but they are actually working more. There are no fixed hours, and they can’t even stop their consumption of information. They’re always working on new trends, finding ideas, and making them happen.

Their boss doesn’t respect them, and worse, they might not even get paid. Before earning any income, they first have to build a community. This job is harder than a commission-based sales job. We rationalize it with gamification: capturing trends, making them their own, climbing the ranks. But there are no 35-hour workweeks, no paid vacations. These young people have to keep their communities and social connections alive constantly.

Generation Z may not fit the current capitalist model with hierarchical bosses and traditional office hours. But even when they sell the dream of digital nomadism, dropshipping, or online coaching, they end up independent but still controlled by digital bosses. These bosses impose or forbid words, ideas, and trends.

GenerationZ #Digital #Work #Employment #Submission #Freedom #Illusion #Change

Take what resonates with you.
Be one,
Pank
https://www.pank.one/blog