Réflexions de Pank / Instantané #251 : Se donner le droit d’avoir tort

Cet article explore la difficulté d’admettre ses erreurs et de se détacher d’un "self" idéalisé. Il souligne l'importance de rationaliser nos erreurs, de surmonter la susceptibilité, et de centrer ce travail sur notre développement personnel. L’auteur encourage à reconnaître que nous avons parfois tort et à voir cela comme une opportunité de croissance.

Il est difficile pour chacun d’entre nous de se dire que nous n’avons pas raison. Et même quand nous ne sommes pas certains, voire que nous sommes à la limite de la mauvaise foi, nous parvenons à ajouter des mots ou des petites phrases, comme des enfants qui gardent en tête que le dernier à parler a raison.

Du coup, cette sensation de ne pas être dans le bon, le juste, ou simplement d’être dans l’erreur peut perdurer pendant des années. Une situation qui nous confronte à notre incompétence, méconnaissance, ou inculture peut presque nous faire remettre en question notre statut.

Statut que nous pouvons assez facilement associer à un « self » idéalisé, c’est-à-dire une perception illusoire de ce que nous pensons être et que nous projetons au monde. Pourtant, il n’y a absolument aucun problème, rationnellement parlant, à ne pas avoir raison.

Nous ne sommes plus des enfants et prendre pour une humiliation un élément plus juste ou une perspective que nous n’avions pas pris en compte ne devrait pas éveiller nos émotions. Il se peut que nous pensions que “le monde” ne nous reconnaît plus (reconnaît en quoi, je ne sais pas) et que nous puissions peut-être être sujets au rejet.

Là encore, quand on est enfant, on se vanne facilement et on peut avoir l’impression d’être méprisé et rejeté, alors que 99,9 % du temps, c’est juste une quête de pouvoir de l’interlocuteur ou du groupe, qui prend son shoot de puissance puis passe à autre chose.

Revenir sur les faits, se dire que nous avons parfois raison, parfois tort, et plus amusant encore, que même si nous sommes certains d’avoir raison, nous pouvons facilement avoir tort dans un autre contexte, nous permet de relativiser. De plus, notre susceptibilité, qu’aujourd’hui on aime appeler « fragilité », devrait simplement être remise au centre de nos travaux personnels.

C’est amusant d’ailleurs de constater que le thème de la susceptibilité est quasiment absent des sessions d’accompagnement alors que, dans un monde qui développe à outrance le « self », nous sommes bien trop souvent susceptibles de mal prendre les remarques ou réflexions. Si, sans même travailler l’illusion de notre « self », nous ne prenions pas la mouche sur tout et admettions que nous ne sommes pas toujours dans le juste, beaucoup de personnes descendraient en pression.

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Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

Pank’s Reflections / Snapshot #251: Giving Yourself the Right to Be Wrong

It is difficult for each of us to admit that we might be wrong. Even when we are uncertain, or on the verge of bad faith, we manage to add words or little phrases, like children who believe that the last one to speak is always right.

As a result, this feeling of not being right, just, or simply being wrong can persist for years. A situation that confronts us with our incompetence, ignorance, or lack of culture can almost make us question our status.

This status can easily be associated with an idealized self, an illusory perception of what we think we are and project to the world. Yet, there is absolutely no rational problem in being wrong.

We are no longer children, and taking as an insult a more accurate perspective or a detail we hadn’t considered should not stir our emotions. We might think that “the world” no longer recognizes us (recognizes us in what, I don’t know) and that we might face rejection.

Again, as children, we easily tease each other and might feel scorned or rejected, when 99.9% of the time, it’s just a power play by the other person or group, who gets their boost of power and then moves on.

Reflecting on the fact that we are sometimes right, sometimes wrong, and, amusingly, even if we are certain we are right, we could be wrong in another context, allows us to put things into perspective. Additionally, our susceptibility, which today we like to call fragility, should simply be at the center of our personal work.

It’s interesting to note that the topic of susceptibility is almost absent from coaching sessions, even though in a world that overemphasizes the self, we are far too often susceptible to taking remarks or reflections badly. If, without even working on the illusion of our self, we stopped getting upset about everything and admitted that we might be wrong or that what we think isn’t right, many people would feel less pressure.

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Take what is good and right for you.

Be one,

Pank

Réflexions sur l’enseignement martial d’un hypnofighter #157 : Les lacunes de notre pédagogie

De nombreux passionnés, après des décennies dédiées aux arts martiaux, ont embrassé le rôle d’instructeur ou de professeur. Bien que les fédérations proposent des formations et des diplômes pour apprendre à enseigner, exceller en tant que professeur reste un défi.

L’efficacité d’un enseignant fluctue ; il arrive que nous traversions des périodes moins brillantes. Souvent, nous peinons à nous détacher des méthodes éprouvées durant notre propre formation, persistant à enseigner selon des approches désuètes par attachement à la tradition martiale.

Avec le temps, cette rigidité peut s’avérer problématique, surtout pour les pratiquants loisirs. Il est crucial de remettre en question les anciennes méthodes et de s’informer sur les avancées scientifiques en matière d’entraînement sportif.

Nos personnalités et notre vision des arts martiaux peuvent également limiter nos élèves. Certains peuvent se sentir mal à l’aise avec la culture du dojo ou l’approche de l’enseignant, ne trouvant pas leur place.

L’enseignement ne saurait être uniforme ; notre personnalité influence inévitablement l’ambiance de notre école. Comme lors d’une rencontre, fréquenter un dojo révèle ses qualités et ses défauts. En tant qu’enseignants, nous devons être attentifs aux retours et réactions, sachant que le rôle de l’expert ne confère pas seulement le pouvoir de transmettre des connaissances, mais aussi celui de comprendre et d’ajuster notre enseignement aux besoins des élèves.

Observer et comprendre les attentes des élèves, répondre à leurs besoins et personnaliser les séances pour favoriser la progression et le plaisir de tous est essentiel.

Nous sommes imparfaits, sujets à l’erreur, mais l’essentiel est de partager notre passion pour les arts martiaux, en espérant que nos élèves poursuivent leur chemin avec ou sans nous.

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Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

https://www.passioncombat.net