Réflexions martiales d’un Hypnofighter #427 : Les démonstrations

Je ne suis pas bon pour faire des démonstrations d’arts martiaux, et j’ai la chance de ne pas avoir à en faire, comme beaucoup de professeurs, en ce début de saison lors des portes ouvertes ou des forums des associations.

La démonstration est clairement un élément qui fait partie du patrimoine des arts martiaux, du moins depuis une bonne partie du XXe siècle, et d’autant plus maintenant où montrer et démontrer son art et son sport en dehors de la compétition est ce qui va permettre d’attirer du monde.

Et c’est là qu’il y a parfois un côté marketing qui ne correspond pas tout à fait à ce qui sera proposé pendant l’année à l’académie. On voit bien que quand on voit tout le monde voler en Aïkido, ce n’est pas nous, en tant que néophytes, qui parviendrons à mettre en place ces tai sabaki et autres belles actions, d’autant plus que nous n’aurons pas de hakama…

Pareil pour la self-défense : ce que l’on voit dans une dynamique de démonstration est absolument incroyable contre un ou plusieurs opposants, parfois même armés de pistolets.

Même le karaté, dont les démonstrations sont peut-être celles qui ressemblent le plus aux cours avec des kihons et des katas, trouve le moyen de faire de la casse. Or, de façon générale, et pour avoir été longtemps dans des dojos de Karaté, le tameshiwari est une rareté, pour ne pas dire un moment exceptionnel.

Il faut vendre sa discipline, attirer le chaland et, pour ce faire, il faut sortir les tambours et les trompettes. Tout comme la nouvelle génération va regarder un TikTokeur d’arts martiaux et vouloir devenir un pratiquant, ou comme des générations plus anciennes se référaient aux films pour se dire qu’ils entreraient un jour sur une voie qui, peut-être, les absorberait pour la vie…

Un petit excès et une survente qui peuvent néanmoins changer des trajectoires…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #427: The Demonstrations

I’m not good at doing martial arts demonstrations, and I’m lucky not to have to, unlike many instructors, at the start of the season during open days or association forums.

The demonstration is clearly an element that is part of the heritage of martial arts, at least since a good part of the 20th century, and even more so now where showing and demonstrating one’s art and sport outside of competition is what will attract people.

And that’s where there’s sometimes a marketing side that doesn’t quite match what will be offered during the year at the academy. We see that when we see everyone flying in Aikido, it’s not us, as newcomers, who will manage to perform these tai sabaki and other beautiful actions, especially since we won’t even have a hakama…

The same goes for self-defense: what you see in a demonstration is absolutely incredible against one or more opponents, sometimes even armed with pistols.

Even karate, whose demonstrations are perhaps those that most resemble classes with kihons and katas, finds a way to include breaking. However, generally speaking, and having spent a long time in Karate dojos, tameshiwari is a rarity, not to say an exceptional moment.

You have to sell your discipline, attract customers, and to do so, you have to bring out the drums and trumpets. Just as the new generation will watch a martial arts TikToker and want to become a practitioner, or as older generations referred to movies to tell themselves that they would one day enter a path that might absorb them for life…

A little excess and overselling can nevertheless change trajectories…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #41 : Le combat n’est pas une démonstration

Nous avons beaucoup de néophytes qui prennent comme référence les combats chorégraphiés dans les films ou les démonstrations. Il est assez facile de mettre en avant une technique ou un concept lorsque nous avons en face de nous un partenaire qui ne fait que donner des coups, qui attend d’être l’UKE et qui réagit exactement comme le démonstrateur s’y attend.

Lorsque nous assistons à des démonstrations lors de festivals, il est facile de voir des techniques incroyables et de penser que tout ce qui est présenté fonctionne. Cependant, la réalité dans une situation de combat réel est bien moins esthétique. Prenons par exemple le BJJ, lors d’une démonstration où il n’y aurait pas au moins un triangle ou une clé de bras exécutée en volée, il manquerait quelque chose de beau.

Ce qui est amusant, c’est de constater à quel point les transitions entre debout et au sol sont mises en avant, alors que pendant les cours, l’accent est presque exclusivement mis sur le combat au sol. Cela peut engendrer quelques déceptions. Une démonstration a un objectif marketing, elle cherche à susciter de l’intérêt voire à impressionner.

Je me souviens de professeurs que j’ai eus qui, lors de démonstrations, ont volontairement blessé des élèves pour montrer un soi-disant « réalisme » lors d’attaques avec armes, etc. Je me rappelle également à quel point cela pouvait me mettre en colère, car ce genre de blessures particulièrement brutales n’auraient sûrement jamais eu lieu dans un véritable combat d’opposition.

Lorsqu’on fait une présentation, ce ne sont pas nécessairement de bons combattants qui partagent leur savoir, et comme personne ne s’oppose à leur action, cela peut sembler simple, fluide et maîtrisé de la part du professeur.

J’ai la chance, à l’académie, d’avoir des UKE (mes ceintures noires, en l’occurence) qui sont complètement nuls en démonstration. C’est un véritable cauchemar, car 90% du temps, je commence par montrer une technique (ce qui n’est même pas une démonstration de vente comme lors de forums d’associations), et je me retrouve à devoir faire trois variations de ce que je veux présenter. Pourquoi ? Tout simplement parce que la notion de présentation ne reste que quelques secondes dans leur esprit et ils passent immédiatement en mode combat, ce qui fait automatiquement varier ce que je montre aux autres élèves.

C’est d’ailleurs amusant, car je veux montrer une technique 1, mais comme ils la connaissent, ils la contrent et je dois enchaîner avec une technique 2 pour revenir, comme si de rien n’était, à la première. Tout en expliquant ce que j’attends aux autres. Autant dire que c’est une véritable galère !!

Penser que la qualité et l’efficacité d’une discipline se manifestent lors d’une démonstration est complètement faux. La seule façon de le voir est lors d’un combat réel. Cependant, les personnes qui veulent inscrire leurs enfants ou eux-mêmes dans un dojo veulent un peu rêver. Si vous ne montrez que des combats rarement esthétiques, vous risquez de perdre de nombreux futurs participants, car cela pourrait sembler chaotique et incompréhensible.

Attention donc aux superbes vidéos où l’on a l’impression qu’on peut rapidement se débarrasser d’un adversaire. En revenant à la réalité, la gestion de soi et de l’agression ou du combat risquerait d’être violente.

Et vous, avez-vous déjà validé des systèmes simplement à partir de démonstrations ?

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Soyez un.
Pank Hno

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