Réflexions martiales d’un Hypnofighter #453 : Le BJJ pur en MMA moderne

J’en ai déjà parlé plusieurs fois et le match d’hier de De Ridder au Main Event de l’UFC nous rappelle la complexité de notre style martial dans une optique de combat complet (d’autant plus face à de bons grapplers/lutteurs). Nous avons une école qui développe la mise en place de mouvements complexes. Il est plus simple de maintenir sa posture au-dessus et de donner des coups de coude, que de décaler ses hanches, insérer ses bras en underhook, en se protégeant avec une jambe en shield, et tout cela en cherchant un déséquilibre ou un espace pour attaquer un renversement ou une clé.

Souvenez-vous que cette compréhension que le Jiu-Jitsu était « battable » dans le combat libre date des précurseurs du ground and pound, des lutteurs comme Coleman et, éventuellement, de Dan Severn, même si à l’époque Royce Gracie a pu passer un triangle pour finaliser. Le niveau global de Jiu-Jitsu des combattants de MMA n’est plus aussi technique qu’il y a dix ans, mais il est bien plus adapté pour éviter de rester dessous et trouver des chemins de victoire.

Statistiquement, les soumissions sont peu nombreuses et, s’il y a deux semaines Oliveira nous a fait une démonstration de Jiu-Jitsu face à un autre grappler à l’UFC, la plupart du temps les clés ou étranglements fonctionnent parce qu’il y a eu un knockdown avant ou des dégâts avec des frappes. De plus, majoritairement, le dos et les positions au-dessus sont plus performantes pour mettre fin au combat.

De Ridder a voulu montrer un BJJ de dessous performant et dangereux, mais cela l’a épuisé et n’a pas été réellement possible face à un combattant au-dessus solide sur ses bases de lutte et qui connaît les étapes de la complexité des mouvements à venir. Le BJJ sportif a développé une facette technique incroyable dans ses règles actuelles, mais dans les règles MMA, le côté rustre paie plus que le raffinement, les paramètres étant différents.

Nous avons petit à petit deux Jiu-Jitsu qui se sont développés : celui sportif en mode IBJJF et celui qui, comme à ses origines en vale tudo, s’adapte pour rester efficace (avec difficulté) dans le MMA moderne.

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Martial Reflections of a Hypnofighter #453: Pure BJJ in Modern MMA

I’ve mentioned it several times already, and yesterday’s De Ridder match in the UFC Main Event reminds us of the complexity of our martial style in a complete combat perspective (especially against good grapplers/wrestlers). We have a school that develops the implementation of complex movements. It is simpler to maintain an overhead posture and deliver elbows than to shift one’s hips, insert arms in an underhook, protect oneself with a leg shield, all while seeking an imbalance or an opening to attack a sweep or a submission.

Remember that this understanding that Jiu-Jitsu was « beatable » in no-holds-barred fighting dates back to the pioneers of ground and pound, wrestlers like Coleman and then Severn, even though at the time Royce Gracie was able to land a triangle to finish. The overall level of Jiu-Jitsu among MMA fighters is no longer as technical as it was ten years ago, but it is much more adapted to avoid staying on the bottom and finding paths to victory.

Statistically, submissions are few, and while two weeks ago Oliveira gave us a Jiu-Jitsu demonstration against another grappler in the UFC, most of the time submissions or chokes work because there was a knockdown beforehand or damage from strikes. Moreover, generally, back control and top positions are more effective in finishing the fight.

De Ridder wanted to demonstrate effective and dangerous BJJ from the bottom, but it exhausted him and wasn’t truly possible against a top fighter who was solid in his wrestling fundamentals and understood the upcoming complex movements. Sport BJJ has developed an incredible technical facet under its current rules, but in MMA rules, a raw approach pays more than refinement, as the parameters are different.

Gradually, two types of Jiu-Jitsu are developing: the sport version, IBJJF style, and the one that, like its « vale tudo » origins, adapts to remain effective in modern MMA.

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #377 : Pour le MMA, retrouver un BJJ plus rustre

L'auteur, issu d'une génération pratiquant le BJJ pour le combat libre, remet en question l'efficacité du Jiujitsu sportif moderne en MMA, le jugeant trop raffiné et complexe face aux frappes. Il suggère que des approches plus basiques et brutales, comme la Luta Livre ou le BJJ orienté Vale Tudo, pourraient être plus adaptées pour contrer la lutte en cage. Il prône une réorientation des techniques grappling en MMA vers des attaques agressives et des prises de dos rapides. Le texte souligne que les clubs de MMA actuels adaptent le BJJ plutôt que d'imposer une forme pure.

Je ne suis pas fan du Jiujitsu Sportif, même si je suis très content que de plus en plus de pratiquants se lancent dans notre discipline pour cela. Je suis de la génération qui faisait du BJJ pour l’appliquer en combat libre. Si je m’interroge à chaque entraînement de MMA et en visionnant les matchs de l’UFC ou autre, j’en reviens à me dire que notre version sportive n’est pas la plus adaptée.

Je ne pense pas que le Jiujitsu moderne soit moins efficace que sa version ancienne, mais elle s’est professionnalisée pour la version sportive. Il y a eu de rares actions décisives de techniques “modernes” avec un Ryan Hall, mais globalement, on l’a vu encore la semaine dernière avec Figueiredo et ses tentatives infructueuses de leg locks.

Si le Jiujitsu galère en MMA, c’est paradoxalement parce que c’est trop raffiné. Trop de logiques complexes. Je ne parle même plus des débats absurdes avec le Gi et les détails excellents pour des matchs de BJJ ou grappling mais qui ne pourront pas être mis en place à cause des frappes.

Je pense que les formats Luta Livre ou le Jiujitsu orienté Vale Tudo, qui sont clairement plus basiques, bruts et rustres, sont des approches qui peuvent s’opposer à une lutte plus “basique”. Limiter les techniques vers ce qui peut mettre en sécurité et agresser l’opposant.

De même que le travail en lutte est devenu assez spécialisé en cage control avec une forme russe ou américaine, la façon d’attaquer cette phase en utilisant le jiujitsu pourrait être retravaillée avec beaucoup d’agressivité : de guillotine et de triangle de bras, ou, comme on le voit de plus en plus, par cette quête de la prise de dos dès la phase debout.

Penser le BJJ ou la Luta comme base pour le MMA est très différent de leur facette sportive ou Self Defense. Aujourd’hui on a des clubs de MMA, et non plus des clubs de Jiujitsu qui voudraient imposer leur discipline, mais qui s’adaptent au MMA avec leurs points forts. C’est différent, mais « refaire la roue » du MMA n’a sûrement plus d’intérêt…

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Martial Reflections of a Hypnofighter #377: For MMA, Finding a More Rugged BJJ

I am not a fan of Sport Jiujitsu, even though I am very happy that more and more practitioners are getting into our discipline for that purpose. I am from the generation that trained BJJ to apply it in free fight (MMA). As I reflect during every MMA training session and when watching UFC or other fights, I come back to the conclusion that our sport version is not the most suitable.

I don’t think modern Jiujitsu is less effective than its older version, but it has become professionalized for the sport version. There have been rare decisive actions from « modern » techniques with a Ryan Hall, but overall, we saw it again last week with Figueiredo and his unsuccessful leg lock attempts.

One reason why Jiujitsu struggles in MMA is that it is paradoxically too refined. Too many complex logics. I’m not even talking about the absurd debates with the Gi and details that are excellent for BJJ or grappling matches but cannot be implemented because of strikes.

I think formats like Luta Livre or Vale Tudo-oriented Jiujitsu, which are clearly more basic, brutal, and rugged, are approaches that can counter a more « basic » wrestling game. Limit techniques to what can ensure safety and attack the opponent.

Just as wrestling work has become quite specialized in cage control with Russian or American forms, the way to attack this phase using jiujitsu could be reworked with a lot of aggressiveness: guillotine and arm triangle attacks, or, as we see more and more, this quest for back take starting from the standing phase.

Thinking of BJJ or Luta as a base for MMA is very different from their sport or Self Defense aspects. Today we have MMA clubs, and no longer Jiujitsu clubs that want to impose their discipline, but rather clubs that adapt to MMA with their strengths. It’s different, but « reinventing the wheel » of MMA surely has no more interest…

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #367 : Coup Unique ou Enchaînements ?

Cet article explore l'importance croissante des frappes isolées et des séquences courtes (notamment le 1-2) dans le combat libre, contrastant avec l'omniprésence des entraînements axés sur les combinaisons de boxe traditionnelles. L'auteur observe que la peur de la saisie et du contre en combat réel tend à limiter l'utilisation de longs enchaînements, privilégiant des frappes uniques et puissantes ou des préparations en deux temps. Il suggère de repenser l'entraînement du pied-poing en MMA pour se concentrer davantage sur des stratégies de frappe spécifiques et adaptées au contexte de la discipline, à l'image du cage wrestling.

Depuis que nous nous entraînons en France au Combat libre, nous avons globalement pu observer une légère évolution dans les entraînements, mais nous restons souvent dans les mêmes dispositions. Pour le pied-poing, la grande majorité des combattants sont dans un esprit de boxe.

Seulement, plus je regarde les combats, plus je peux observer que les enchaînements, que ce soit en Muay Thai, en kickboxing ou en boxe anglaise, ne sont pas nécessairement ce qui va changer l’issue d’un combat. On parle tout le temps de combinaisons et d’enchaînements, notamment pour faire réagir et feinter, fatiguer, etc. Cependant, il y a énormément de frappes isolées ou simplement un 1-2 qui change le combat.

Les combinaisons ont du sens quand on touche l’opposant. Là, on peut voir plusieurs coups, ou dans le cas d’un combattant de MMA qui a clairement exprimé l’idée qu’il ne luttera pas et qu’il voudra montrer ses compétences debout.

Le travail en coup isolé (j’inclus ici la notion de séquences de deux frappes, qui est souvent plus une préparation pour le coup puissant qu’une recherche de KO avec la première frappe) est de plus en plus exploité. De plus, la posture même des combattants évolue : elle est de moins en moins typée Muay Thai ou kickboxing, mais elle s’allonge, comme dans les styles qui utilisent une idée d’escrime, frapper fort et s’éloigner vite, ou inversement, entrer rapidement en lutte.

Quand on regarde beaucoup de trainings de grandes équipes, on voit des combinaisons totalement boxe et bien souvent assez différentes de ce qui sera proposé pendant les phases d’opposition en combat. La pression, la peur de la saisie et tout simplement du contre limitent le nombre de frappes pour tenter d’être efficace et marquant.

Sortir de cet inconscient du pied-poing comme une boxe “classique” mais adaptée au MMA n’est peut-être pas ce qu’il y a de plus optimum. Repenser, comme avec le cage wrestling, une boxe MMA moins axée sur les combinaisons de percussions mais plus spécifique pourrait donner une boxe MMA plus adaptée.

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Martial Reflections of an Hypnofighter #367: Single Strikes or Combinations?

Since we’ve been training in France in Mixed Martial Arts, we’ve generally observed a slight evolution in training methods, but we often remain in the same patterns. For striking, the vast majority of fighters operate with a boxing mindset.

However, the more fights I watch, the more I observe that combinations, whether Muay Thai, kickboxing, or boxing, are not necessarily what will be a game-changer. We constantly talk about combinations and sequences, especially to elicit reactions, feint, fatigue, etc. Yet, there are a significant number of isolated strikes or simply a 1-2 that changes the fight.

Combinations make sense when you land on the opponent. Then, you can see multiple strikes, or in the case of an MMA fighter who has clearly expressed the intention not to grapple and wants to showcase their stand-up skills.

Working on isolated strikes (which I include two-strike sequences in, often more of a setup for the powerful strike than a KO attempt with the first strike) is increasingly being utilized. Moreover, the very stance of fighters is evolving: it’s less and less typical of Muay Thai or kickboxing, but it’s lengthening, similar to styles that use a fencing concept—strike hard and move away quickly, or conversely, quickly engage in grappling.

When we look at many training sessions of major teams, we see purely boxing combinations that are often quite different from what will be offered during sparring or competition. The pressure, the fear of being taken down, and simply the counter-attacks limit the number of strikes one can throw to try and be effective and impactful.

Moving away from this unconscious approach of striking as « classic » boxing adapted to MMA might not be the most optimal. Rethinking, as with cage wrestling, an MMA striking approach less focused on combinations but more specific could yield a more adapted MMA striking style.

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #265 : Faire aimer le Jiujitsu et la Luta Livre

Cet article explore les distinctions entre le Jiujitsu en Gi et la Luta Livre en NoGi, deux styles de grappling avec des mentalités et des philosophies uniques. Il offre aux pratiquants la possibilité de choisir ce qui leur convient le mieux.

Hier, je partageais avec mes élèves l’idée qu’ils allaient petit à petit découvrir ce qu’ils préféraient parmi les styles de grappling que je propose à l’académie : le Jiujitsu (en Gi) et la Luta Livre (en NoGi).

Je pense que beaucoup de débutants préfèrent le BJJ, car c’est plus sécurisant. Cela permet aux néophytes de s’accrocher à quelque chose, au sens propre du terme. Le grappling et la Luta Livre semblent plus approximatifs au début, et la dynamique ainsi que la puissance de l’opposant peuvent facilement décourager.

Il y a aussi la quête personnelle de chaque pratiquant dans sa discipline. Pour ma part, j’ai commencé le BJJ pour améliorer mon combat libre, donc le kimono n’avait pas beaucoup de sens à mes yeux. Beaucoup ont des attentes diverses : certains veulent juste s’amuser, d’autres souhaitent compléter leur MMA, certains visent la compétition, ou encore se défendre dans la rue.

Les deux écoles ont des mentalités différentes : en Jiujitsu, la posture prime pour finaliser avec une soumission, tandis qu’en Luta, la dynamique prévaut et la soumission n’est qu’une transition qui peut mener à une finalisation.

Proposer deux façons distinctes de voir ces arts de préhension est intéressant en tant que professeur, même si parfois un peu difficile à appréhender pour les élèves. D’ailleurs, lors des semaines consacrées à la Luta Livre, je crie souvent parce que certains combattent comme des Jiujitsukas NoGi, sans adopter la philosophie des lutadors.

Donner le choix et observer ce que chacun finit par préférer comme style est vraiment passionnant pour moi, et je l’espère, pour eux aussi.

#Jiujitsu #LutaLivre #CatchWrestling #Combat #Philosophie

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Martial Reflections of a Hypnofighter #265: Making People Love Jiujitsu and Luta Livre

Yesterday, I shared with my students the idea that they will gradually discover what they prefer among the grappling styles I offer at the academy: Jiujitsu (with Gi) and Luta Livre (NoGi).

I believe many beginners prefer BJJ because it feels safer. It allows newcomers to have something to hold onto, quite literally. Grappling and Luta Livre seem more approximate at first, and the opponent’s dynamic and strength can easily discourage them.

There’s also each practitioner’s personal journey in their discipline. As for me, I started BJJ to improve my free fighting, so the kimono didn’t make much sense to me. Many have diverse expectations: some just want to have fun, others want to supplement their MMA, while some aim for competition or self-defense in the street.

The two schools have different mindsets: in Jiujitsu, posture is key to finishing with a submission, while in Luta, the dynamic is more important, and submission is just a transition that can lead to a finish.

Offering two distinct ways to view these grappling arts is interesting as a teacher, though sometimes a bit challenging for students to grasp. In fact, during Luta Livre weeks, I often shout because some fight like NoGi Jiujitsukas, without adopting the lutadors’ philosophy.

Giving the choice and regularly seeing what each person chooses as their favorite style is really cool for me, and I hope, for them too.

#Jiujitsu #LutaLivre #CatchWrestling #Combat #Philosophy

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