Réflexions de Pank / Instantané #313 : La complexité du Moi et du Nous

Cette réflexion explore la complexité de trouver un équilibre entre le développement personnel et les responsabilités envers le groupe. Comment s’exprimer pleinement sans perturber le collectif tout en respectant le bien commun ? Une approche nuancée du rapport entre individualité et société.

Il est complexe de répondre à cette injonction contradictoire, très occidentale et contemporaine : il faut se centrer sur soi-même et réussir, tout en prenant en compte les autres, la société et le groupe.

Nous ne sommes pas plus importants que le groupe, et pourtant, le développement de l’individualisme et l’illusion de notre autonomie, renforcés par les outils modernes, nous font parfois agir comme si nous étions les seuls acteurs dans toutes les situations. Cependant, ce n’est pas aussi simple.

La société fonctionne parce que nous acceptons des droits et des obligations avec des codes communs qui visent à fluidifier les interactions. Ces codes définissent des possibles et des limites, offrant un éventail de réponses individuelles dans nos relations avec les autres. Sur le plan juridique, le bien commun prime souvent sur les droits individuels. Par exemple, si ta maison se trouve sur un futur axe routier, elle pourra être détruite dans l’intérêt collectif.

Individuellement, nous avons tous le devoir de prêter attention aux autres, d’éviter les accidents et de contribuer à une vie quotidienne plus fluide. Paradoxalement, nous ne devons pas nous oublier complètement : il est essentiel d’oser exprimer qui nous sommes dans les différents domaines de notre vie.

Nous avons le droit d’être nous-mêmes et de ne pas ressentir de stress à exister, même si cela dérange un autre Moi. La limite se situe peut-être là où notre propre Moi perturbe un groupe suffisamment large pour bloquer un système qui, dans l’intérêt collectif, se doit de rester fluide. Alors, combien de Moi pouvons-nous déranger sans nous nuire, ni nuire au groupe ?

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,
Pank
https://www.pank.one/blog

Reflections of Pank / Snapshot #313: The Complexity of the Self and the Group

It is complex to address this contradictory, highly Western, and modern injunction: focus on yourself and succeed, while also considering others, society, and the group.

We are not more important than the group, and yet, the rise of individualism and the illusion of our autonomy, reinforced by modern tools, sometimes makes us act as if we are the only ones in every situation. However, it’s not that simple.

Society functions because we accept rights and obligations governed by shared codes designed to facilitate interactions. These codes define possibilities and limits, offering a range of individual responses in relation to others. Legally, the common good often outweighs individual rights. For example, if your house is on a planned road development, it may be demolished in the interest of the collective.

Individually, we all have a duty to pay attention to others, prevent accidents, and foster ease in daily life. Paradoxically, we must not completely forget ourselves: it is essential to dare to express who we are in various areas of life.

We have the right to be ourselves and not stress about existing, even if it disturbs another Self. The boundary likely lies where our Self disrupts a group large enough to block a system that, in the collective interest, should remain fluid. So, how many Selves can we disrupt without harming ourselves or the group?

Take what is good and right for you.

Be one,
Pank
https://www.pank.one/blog

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #227 : Le combat, un chemin vers la découverte des autres.

J’ai une vision complètement biaisée de la vie, comme quoi cette dernière est constamment une lutte. Tout demande de la confrontation et je suis bien loin d’être sur la voie de O Sensei, en me sentant en lien, en communion avec le grand tout. Ça viendra peut-être, mais je n’ai pas l’impression que ce soit le cas avec les années qui se succèdent. Pas de chance, je n’aurai pas un Satori au milieu d’un combat qui me ferait tout comprendre 🙂

Le fait de passer une grande, voire la majeure partie de ma vie dans un dojo, m’a fait rencontrer de nombreuses personnes, et beaucoup sont devenus des amis incroyables. Je me demandais ce qui, pour moi, apportait cela. Initialement, les salles de sport de combat, ce n’est pas Fitness Park : on n’est pas là pour papoter, prendre des minutes de récupération.

J’ai encore une vision très stricte du karaté dans ma façon de pratiquer, ce qui signifie qu’on ne parle pas, on s’exerce. On peut s’interroger pendant les techniques, mais sinon, silence. Ce ne sont donc pas les débats d’idées exaltées qui font que nous accrochons avec l’autre. Certes, il y a le post-training où, en plus dans ma salle, on peut rester à s’étirer et papoter, mais là encore, le quotidien reprend son rythme et beaucoup partent à la douche et s’envolent.

Il reste donc l’échange en pratique, et je pense plus précisément au combat. Comme je le partage depuis longtemps, le combat (avec mon point de vue biaisé) est la plus pure des discussions. Dans la façon de combattre de nos partenaires, nous apprenons ce qu’ils sont, leur agressivité, leur intention ou l’attention qu’ils portent.

Il y a une accroche ou un rejet qui se fait. Un échange sans mots, sans artifices, parce que les coups ou les luttes nous brisent tous les masques, et plus encore quand nous sommes dans un stress intense, par exemple quand nous nous faisons complètement étrangler ou secouer dans tous les sens. Nous y démontrons nos ombres comme nos lumières.

C’est quand on est dans le stress, sous pression et sans les codes sociaux imposés que nous pouvons voir ce que l’autre est (théorie totalement personnelle). Du coup, subconsciemment, il y a des personnes avec qui on accroche et d’autres avec qui nous resterons plus à distance.

Ces confrontations, ces dialogues nous donnent envie par la suite d’aller découvrir le verbal, puis l’ensemble des strates socio-éducatives de nos partenaires. Mais au fond, on sait que ce sont juste des informations secondaires : sa réaction au stress du combat nous ayant déjà dévoilé beaucoup.

combat #amitié #découverte #discussion #échange #partage #masque #éducation

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

http://www.passioncombat.net


Martial Reflections of a Hypnofighter #227: Combat, a Path to Discovering Others

I have a completely biased view of life, thinking it is constantly a struggle. Everything demands confrontation, and I am far from being on the path of O Sensei, feeling in tune, in communion with the greater whole. It might come one day, but I don’t feel that’s the case as the years go by. No luck, I won’t have a Satori in the middle of a fight that will make me understand everything 🙂

Spending a large, even the major part of my life in a dojo, has made me meet many people, and many have become incredible friends. I wondered what, for me, brought this about. Initially, combat sports gyms are not Fitness Park: we are not there to chat or take recovery breaks.

I still have a very strict karate vision in my way of practicing, which means we don’t talk, we practice. We can question techniques, but otherwise, silence. It’s not the lively debates that make us connect with each other. Sure, there’s the post-training where, in my gym, we can stay to stretch and chat, but again, everyday life resumes, and many head to the shower and leave.

So, what remains is the exchange in practice, and I think more specifically, in combat. As I have shared for a long time, combat (with my biased point of view) is the purest of discussions. In the way our partners fight, we learn who they are, their aggressiveness, their intention, or the attention they give.

There is a connection or a rejection that happens. An exchange without words, without artifice, because the blows or struggles break all our masks, especially when we are under intense stress, for example, when we are completely choked or shaken in every direction. We reveal our shadows as well as our lights.

It’s when we are under stress, under pressure, and without imposed social codes that we can see what the other person is (totally personal theory). Thus, subconsciously, there are people we connect with and others we will keep at a distance.

These confrontations, these dialogues, make us want to discover the verbal aspect afterward, and then all the socio-educational layers of our partners. But deep down, we know these are just secondary information: their reaction to the stress of combat has already revealed a lot to us.

combat #friendship #discovery #discussion #exchange #sharing #mask #education

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

http://www.passioncombat.net