Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #355 : La Quête de Souplesse Après la Force Brute

 L'auteur explore la transition dans les arts martiaux de la force brute à la souplesse, soulignant l'importance d'une base physique solide avant de rechercher la fluidité. Il remet en question l'idée que la technique seule suffit et insiste sur le rôle de l'expérience et de l'âge dans le développement de la souplesse.

J’aime profondément les anciens dans les arts martiaux, et plus particulièrement quand ils démontrent des techniques avec une idée de souplesse, de non-opposition voire d’ichigeki.

Je vois des jeunes aïkidokas ou jiujitsukas “traditionnels” faire des mouvements avec fluidité dans une volonté aïki ou dans une souplesse de kuzushi qui semble répondre à l’imagerie populaire des arts martiaux, une sorte de beauté où celui qui subit la technique “utilise la force” de l’autre.

Mais tout cela, c’est à mon avis une erreur. Même un Ueshiba était une brute physique, avec une musculature développée et quand on lit les vieux sifu ou sensei, la plupart avaient des entraînements d’une violence et dureté incroyables. En Judo, un entraînement de Kimura ne ressemble pas à ce que nous voyons de Mifune âgé.

Il y a la réalité qui entre dans l’équation, l’opposition, la résistance de l’autre que la technique ne peut pas pleinement vaincre, parce qu’il y a besoin d’un physique, d’une explosivité etc. Si le conditionnement physique est tellement intense que ça soit dans les Wushu, les Budo, les Boxes et les Luttes, c’est qu’il y a ce besoin de force brute.

De ces milliers d’oppositions, de ce temps qui passe, de ces réponses dans le conflit physique, en ressortent des automatismes, des patterns qui avec les décennies vont donner une sorte de capacité d’anticipation, ce fameux “pressenti” et donc si le corps est moins physique, l’expérience, les sensations elles entraînent une souplesse, un timing et dès lors une petite compensation de cette perte d’agressivité, et de force.

Vendons le souple en temps et en heure, sans mentir aux néophytes, en leur rappelant que la technique est un levier qui décuple les aptitudes physiques…

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of an Hypnofighter #355: The Quest for Suppleness After Brute Force

I deeply love the elders in martial arts, and especially when they demonstrate techniques with an idea of suppleness, non-opposition, or even ichigeki.

I see young aikidokas or “traditional” jiujitsukas making movements with fluidity in an aiki intention or in a suppleness of kuzushi that seems to respond to the popular imagery of martial arts, a kind of beauty where the one who undergoes the technique “uses the force” of the other.

But all this, in my opinion, is a mistake. Even Ueshiba was a physical brute, with developed musculature, and when we read the old sifu or sensei, most had incredibly violent and harsh training. In Judo, a Kimura training does not resemble what we see of the aged Mifune.

There is the reality that comes into play, the opposition, the resistance of the other that the technique cannot fully overcome, because there is a need for physique, explosiveness, etc. If physical conditioning is so intense, whether in Wushu, Budo, Boxing, and Wrestling, it is because there is this need for brute force.

From these thousands of oppositions, from the passage of time, from these responses in physical conflict, automatisms, patterns emerge that with the decades will give a kind of anticipation ability, this famous “premonition,” and therefore if the body is less physical, experience, sensations, they train suppleness, timing, and therefore a small compensation for this loss of aggressiveness and strength.

Let’s sell suppleness in due time, without lying to neophytes, reminding them that technique is a lever that multiplies physical abilities…

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #236 : Le Budo Ideal

Depuis quelque temps, je regarde beaucoup de vidéos et d’interviews sur l’Aikido avec l’idée que Kano avait partagée, comme quoi l’Aikido était son budo idéal. C’est pourtant plus fondamentalement un art martial, et O Sensei est passé de son Aiki Jutsu Daito Ryu à une forme plus « harmonieuse » en recherche de l’unité avec le Ki (l’univers et son rythme, dit autrement).

Si j’ai bien compris le Budo, et Sensei et Shihan n’hésitez pas à me corriger, la voie de la guerre est de mettre en place une logique de développement du pratiquant au travers de la discipline et de la philosophie du combat. Comme Kano, Oyama ou So Doshin, l’idée de beaucoup de fondateurs de Budo était de permettre aux jeunes de devenir des hommes et femmes solides et aidants.

Il y avait dans cette voie de développement une facette sociale tout autant qu’une facette spirituelle. Quand je dis spirituelle, je ne vais pas forcément dans la notion animiste de O Sensei, mais dans le développement de l’esprit, de son équilibre et de sa force.

Quand Kano parle de l’Aikido comme d’un budo idéal, je me dis que je n’ai pas compris quelque chose, parce que pour moi qui ne suis certainement pas assez mûr, « l’efficacité », aussi relative soit-elle, doit faire partie du package. Et pourtant, je sais que j’ai tort, l’important est que les pratiquants se développent physiquement souvent dans des entraînements rigoureux.

Qu’ils puissent trouver une voie qui les satisfasse et les aide à progresser en tant que personnes au quotidien. Et dans ce cas, l’Aiki répond à ces critères, de plus la recherche d’harmonie comme ce que Kano cherchait dans les randori ou dans les katas.

Dans la notion d’idéal, je pense que par-delà la forme, le fond et la quête d’une paix, une recherche de lien et de permettre dans la philosophie de l’Aikido de ne plus lutter contre un adversaire mais se retrouver face à un tout, nourrissent l’idée début 20e d’un Kano qui a vu la fin d’une ère et les conflits à adopter de nouvelles matrices de pensée.

Je reviendrai sur cette idée d’harmonie qui n’est factuellement plus vraiment une des quêtes des sports de combat actuels, plus compétitifs que pacifiants.

Aikido #Judo #Kano #Ueshiba #Sodoshin #ShorinjiKempo #SosaiOyama #Karate

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #236: The Ideal Budo

For some time now, I have been watching many videos and interviews about Aikido, with the notion that Kano shared, that Aikido was his ideal budo. Fundamentally, it is a martial art, and O Sensei transitioned from his Aiki Jutsu Daito Ryu to a more « harmonious » form, seeking unity with Ki (the universe and its rhythm, in other words).

If I understand correctly, and Sensei and Shihan, please feel free to correct me, the way of war involves establishing a logic of practitioner development through the discipline and philosophy of combat. Like Kano, Oyama, or So Doshin, many Budo founders aimed to help young people become men and women who are strong and helpful citizens.

This path of development had both a social and a spiritual aspect. When I say spiritual, I do not necessarily mean in O Sensei’s animistic sense, but in the development of the spirit, its balance, and its strength.

When Kano speaks of Aikido as an ideal budo, I think I have missed something, because for me, who is certainly not mature enough, « efficiency, » however relative, must be part of the package. Yet, I know I am wrong; what is important is that practitioners develop physically, often through rigorous training.

They can find a path that satisfies them and helps them progress as individuals in their daily lives. In this case, Aiki meets these criteria, and the pursuit of harmony, as Kano sought in randori or katas, aligns with this.

In the ideal notion, I think that beyond form, the essence and quest for peace, a search for connection, and the philosophy of Aikido to no longer fight against an opponent but to face a whole, nourishes the early 20th-century idea of Kano who saw the end of an era and the conflicts adopting new thought matrices.

I will return to this idea of harmony, which is no longer factually one of the quests of current combat sports, which are more competitive than pacifying.

Aikido #Judo #Kano #Ueshiba #Sodoshin #ShorinjiKempo #SosaiOyama #Karate

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #234 : Bravo l’équipe de France de Judo

Je pense que vous avez certainement vu le résultat de l’équipe de France de Judo et le titre olympique qu’ils ont remporté. En regardant un maximum de combats, je trouve que les athlètes sont des monstres physiques et mentaux.

Nous avons aux Jeux l’élite de ce style incroyable de combat et pourtant… je n’accroche pas. C’est complètement subjectif, je trouve que la voie de la souplesse met énormément l’emphase sur la puissance, qu’importe les catégories, je trouve qu’on voit un ratio technique/puissance qui met plus l’emphase sur la force.

Nous le savons, à technique quasiment égale, c’est toujours le physique qui fera la différence, voire, et nous l’avons beaucoup vu, la stratégie. Les fameuses victoires sur les avertissements. Certes, j’ai adoré le timing de l’Ouzbek sur Uta Abe, ou la Française, Cysique, qui passe un de-ashi-barai nickel.

D’ailleurs, cette technique comme les Ko-uchi et les balayages en général sont celles qui, à mes yeux, représentent le mieux l’essence du judo. Cela demande technique et timing, le poids et la puissance étant l’un des rares moments où ils ne prennent pas part.

Le niveau du judo est stratosphérique aujourd’hui et il est normal que la technique passe derrière, parce que c’est de l’expertise pour ceux qui pratiquent et qu’il y a souvent un niveau assez semblable. L’expérience, et on l’a vu dans le combat de Riner contre Saito, ce dernier, tout jeune, qui à 22 ans amène à un golden score. Notre géant guadeloupéen a bien géré son match (et la fatigue cumulée de la veille).

Un peu comme le BJJ, je ne suis pas un fan de la facette sportive du judo. Ça ne répond pas à ce que j’aime dans cette discipline, dans l’esprit randori, partage et élévation mutuelle. À ces moments, j’y vois des athlètes incroyables bien loin de la notion de Budo imaginée par Kano.

Encore une fois, bravo à nos entraîneurs et athlètes français, qui font briller notre forme de judo sportif dans le monde.

Judo #JO2024 #Paris2024 #ChampionOlympique #équipedeFrance #JigoroKano #Budo

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

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Martial Reflections of a Hypnofighter #234: Bravo to the French Judo Team

I think you have certainly seen the results of the French Judo team and the Olympic title they won. Watching as many matches as possible, I find that the athletes are physical and mental monsters.

At the Games, we have the elite of this incredible combat style, and yet… I am not hooked. It’s completely subjective; I find that the way of gentleness heavily emphasizes power. Regardless of the categories, I think we see a technique/power ratio that puts more emphasis on strength.

We know that with nearly equal technique, it is always the physical aspect that makes the difference, or even, as we have often seen, strategy. The famous victories by warnings. Certainly, I loved the timing of the Uzbek against Uta Abe, or the Frenchwoman, Cysique, who executes a perfect de-ashi-barai.

Moreover, this technique, like Ko-uchi and sweeps in general, are those that in my eyes best represent the essence of judo. They require technique and timing, with weight and power being one of the rare moments where they do not play a part.

The level of judo is stratospheric today, and it is normal for technique to take a back seat because it is expertise for those who practice and there is often a similar level. The experience, as we saw in the match between Riner and Saito, this young man, who at 22 years old brought it to a golden score. Our Guadeloupe giant managed his match well (and the accumulated fatigue from the day before).

A bit like BJJ, I am not a fan of the sportive aspect of judo. It doesn’t respond to what I love in this discipline, in the spirit of randori, mutual sharing, and elevation. At these moments, I see incredible athletes far removed from the Budo concept imagined by Kano.

Once again, bravo to our French coaches and athletes, who make our form of sportive judo shine in the world.

Judo #JO2024 #Paris2024 #OlympicChampion #TeamFrance #JigoroKano #Budo

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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