Réflexions de Pank / Instantané #86 : AH, les cadres, cette difficulté à les poser

Un ami m’a envoyé un message au sujet d’un problème vécu par l’un de ses amis. Ce dernier est en thérapie et doit annuler quelques rendez-vous avec son thérapeute. Rien de particulièrement problématique, je dirais même que c’est courant, tant que cela n’est pas en dernière minute.

Pour moi, les choses sont claires : si un partenaire est absent et me prévient en dernière minute, l’accompagnement cesse. Certains font payer les séances. Chacun, en somme, est libre, en tant que praticien, de mettre en place des règles par rapport à ce qu’il propose.

Pourtant, nombre d’entre nous restent peu clairs. Ils laissent des zones d’ombre et arrivent à stresser, et surtout à mettre le partenaire dans un état où il ne sait plus quoi faire. Doit-il arrêter l’accompagnement ? Doit-il payer ? Doit-il s’imposer les sessions alors qu’il est dans une autre phase de sa vie ?

Ne pas établir un cadre ouvre automatiquement la porte à des dérapages possibles des deux côtés. Parce que ce n’est pas simplement le client qui peut partir dans tous les sens, mais également le praticien qui d’un coup décrète. Il le fait en étant une figure d’autorité et en utilisant justement son non-cadre pour, au fur et à mesure, poser des règles.

En somme, c’est comme si, pendant que vous jouiez avec un ballon et des paniers, on décidait que vous gardiez le ballon, que vous dribbliez, mais que vous deviez tirer dans des cages comme au handball. Cela n’a pas de sens, et ce n’est pas au gré du thérapeute, mais en fonction du cadre qu’il a établi, que les choses sont possibles.

En séminaire, je vois de nombreux praticiens qui en viennent à réaliser qu’ils ne savent pas exactement ce qu’ils veulent proposer. Ils s’adaptent à la demande, mais en même temps, ils font s’adapter l’autre à une variation qui empêche de se poser et de créer les conditions optimales pour instaurer la confiance et surtout pour élaborer des stratégies.

De plus, pensez au transfert : certains partenaires ne se rendent pas compte de ce qui se joue. Ainsi, le client peut croire qu’il y a de l’amitié, de l’amour, une relation autre que professionnelle. Et le pire, c’est que sans s’en rendre vraiment compte, le thérapeute qui ne sait pas quel cadre il propose, ne peut pas définir sa posture et par conséquent, exploiter les rapports transférentiels en pratique.

Par contre, il peut facilement plonger dans son contre-transfert et manipuler plus ou moins volontairement le partenaire pour suivre ses directives non cadrées, mais issues du lien émotionnel et de la relation illusoire.

Et vous, comment travaillez-vous vos cadres de pratique ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One.

Pank

#Transfert #Contretransfert #cadre #posture #questiosophie #apprentissage #découverte


English Version :

Thoughts by Pank / Snapshot #86: AH, boundaries, the challenge of setting them

A friend sent me a message about an issue faced by one of their friends. This person is in therapy and has to cancel a few appointments with their therapist. Nothing particularly problematic, I would even say it’s common, as long as it’s not last minute.

For me, things are clear: if a partner is absent and notifies me at the last minute, the support stops. Some charge for sessions. Each practitioner is free, in essence, to establish rules regarding what they offer.

Yet, many of us remain unclear. We leave gaps and manage to create stress, especially putting the partner in a state of uncertainty. Should they stop the support? Should they pay? Should they impose the sessions on themselves when they are in a different phase of life?

Not establishing a framework automatically opens the door to possible misunderstandings on both sides. It’s not just the client who might become uncertain, but also the practitioner who suddenly decides. They do so as an authority figure, using their lack of framework to gradually impose rules.

In essence, it’s as if, while you were playing with a ball and baskets, someone decided that you could keep the ball, dribble, but you had to shoot into cages like in handball. It doesn’t make sense, and it’s not up to the therapist’s discretion, but based on the framework they’ve established, that things become possible.

In seminars, I see numerous practitioners who come to realize they don’t exactly know what they want to offer. They adapt to demand, but at the same time, they make the other person adapt to variations that prevent settling and creating optimal conditions for building trust and, above all, for devising strategies.

Furthermore, think about transference: some partners don’t realize what’s at play. So, the client might believe there’s friendship, love, a relationship beyond the professional scope. The worst part is that, without realizing it, the therapist who doesn’t clarify their offered framework can’t define their stance and, consequently, can’t effectively utilize transference dynamics in practice.

On the other hand, they can easily delve into their counter-transference and more or less intentionally manipulate the partner to follow their unstructured directives, stemming from emotional ties and an illusory connection.

And you, how do you work on your practice boundaries?

Take what is good and right for you.

Be One.

Pank

#Transference #Countertransference #boundaries #stance #questiosophie #learning #discovery

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